Islamophobie: arme de dissuasion massive de la critique du dogme islamique

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14.10.2019-Islamofobia-English-Italian-Spanish-Portuguese

 

Récemment, au cours des universités d’été (1) de la France insoumise, parti politique dirigé par Jean-Luc Mélenchon, le philosophe Henri Peña-Ruiz a fait l’objet d’une condamnation sans appel pour ses déclarations tenues lors de son intervention sur le thème de la laïcité. Pour quel motif le philosophe a été condamné ? Il aurait affirmé, selon certains thuriféraires de l’islamo-gauchisme spécialistes de la manipulation : « on a le droit d’être islamophobe ». Cette phrase a suscité un déluge de réactions courroucées sur les réseaux sociaux et une tempête de protestation au sein de la France insoumise.

En réalité, une phrase totalement sortie de son contexte. Qu’il convient donc de réintégrer dans le reste de sa longue phrase pour restituer le sens exact de son propos délibérément déformé pour l’incriminer injustement : « Le racisme, c’est la mise en cause d’un peuple ou d’un homme ou d’une femme comme tel. Le racisme antimusulman est un délit, la critique de l’islam, la critique du catholicisme, la critique de l’humanisme athée n’en est pas un, on a le droit d’être athéophobe comme on a le droit d’être islamophobe, comme on a le droit d’être cathophobe. ».  Pour quiconque connaît les travaux philosophiques d’Henri Peña-Ruiz, il serait malhonnête de porter des accusations diffamatoires contre lui. À titre personnel, je ne partage absolument pas les idées politiques d’Henri Peña-Ruiz. Cependant, au plan intellectuel, j’adhère à ses travaux philosophiques. Dans son intervention, en vérité il a affirmé qu’il est condamnable de discriminer ou d’outrager des croyants en raison de leur religion, mais il est légitime de débattre et de critiquer les dogmes religieux. Mais certains adeptes radicaux du dogme musulman ont décrété que la religion islamique ne souffre aucune critique, n’admet aucun débat philosophique, ne tolère aucune controverse théologique. Pour discréditer Henri Peña-Ruiz on a extrait une phrase hors de son contexte pour lui imprimer une connotation xénophobe. Au lieu de rebondir positivement sur l’invitation du philosophe à ouvrir un débat critique sur l’islam – et sur la religion en général –, les tenants de la doxa islamiste ont brandi leur arme favorite, l’islamophobie, pour déshonorer moralement Henri Peña-Ruiz, accusé odieusement de racisme. Dès lors, l’orientation du débat sur l’islam a  été déviée, éludée, obstruée, au nom du panneau d’interdiction (islamophobie) érigé par l’islamomosphère, cette police de la pensée archaïque totalitaire, survivance anachronique d’un monde féodal oriental maintenu en vie grâce aux pétrodollars.

Pour la clarification du débat ou de l’analyse, il importe d’emblée, par souci de rigueur intellectuelle, de procéder à une définition rigoureuse des termes islamophobie et antimusulman. Tout le monde s’accorde sur la fabrication idéologique récente du néologisme « islamophobie ». Ce terme est formé du radical islam et du suffixe phobie. Si le premier mot appartient à l’usage courant du vocabulaire, compréhensible par tout le monde, le second vocable, en revanche, relève de la terminologie psychiatrique. Il définit la peur irrationnelle de quelque chose, la crainte irrationnelle relevant de la psychopathologie. Autrement dit, islamophobie signifie : la peur irrationnelle de l’islam. L’auteur du rejet de l’islam serait ainsi victime d’une pathologie psychiatrique. Il n’est donc pas responsable de son acte. Juridiquement, il pourrait bénéficier de l’irresponsabilité pénale car il était,  au moment de la commission de son islamophobie, atteint d’un trouble psychique ayant aboli son discernement ou sa perception de l’islam. Ainsi, même le choix spécieux du terme islamophobie est inapproprié. Pour notre part, haine-de-l’islam serait plus adéquat pour désigner une personne exprimant un rejet viscéral du culte musulman. Cette locution implique une dimension active et rationnelle de l’expression du rejet de l’islam, et n’exonère aucunement son auteur de sa responsabilité. Les idéologues islamistes s’embourbent eux-mêmes dans leur néologisme à connotation psychiatrique. La folie religieuse engendre une sémantique folle.

A l’évidence, associer deux termes aussi radicalement dissemblables est une opération tendancieuse. Dès sa création et sa propagation, le mot islamophobie (à l’évocation terrifiante) visait à jeter le trouble (au sens pathologique) dans l’appréhension de la question de l’islam. Subrepticement, ce terme a été introduit comme une arme contre toute critique de l’islam. Ce n’est pas un hasard qu’il se soit exclusivement imposé et répandu en Europe et dans les autres pays occidentaux, dans lesquels la notion du blasphème est absente.

Depuis longtemps tombé en désuétude, le blasphème ne fait en effet pas partie du paysage intellectuel de la France, et de manière générale des pays  occidentaux. Ainsi, ces pays n’interdisent pas la critique libre de la religion. Le blasphème n’est donc pas criminalisé, contrairement aux pays musulmans. De façon concertée, afin de contourner l’absence de législation sur le blasphème,  dans le dessein d’instaurer l’interdiction de toute critique de l’islam, d’aucuns ont pondu un clone du blasphème édicté comme une fatwa : l’islamophobie. Pour l’imposer dans les consciences et lui donner une certaine légitimité, le terme islamophobie est assimilé, pour ne pas dire rendu synonyme, au vocable antimusulman. Et le tour de prestidigitation idéologique a bien réussi. De fait, alors que la critique de l’islam ressortit du débat d’idées, de la liberté de mener des controverses philosophiques sur la religion, elle est maintenant considérée comme une atteinte aux musulmans, voire comme un attentat contre les musulmans. Comme si le fait de critiquer l’islam revenait à s’attaquer aux musulmans (en chair et en os).

En effet, associer la critique de l’islam à une attaque contre les musulmans est très insidieux, pernicieux. Car, si la critique des musulmans relève du racisme, légitimement condamnable et répréhensible, du reste c’est un délit (elle est passible de condamnation judiciaire) ; la critique de l’islam, elle, ne vise qu’à débattre librement des dogmes de la religion musulmane.

 

En Occident, la liberté de conscience comme le droit de critique de la religion sont communément admis. En particulier, lorsqu’il s’agit de pays laïcs comme la France connue pour ses controverses anticléricales, en l’espèce, la liberté de critique prime sur toute autre considération, qui plus est religieuse. Pour insister sur le cas de la France, il ne faut pas oublier qu’elle fut le premier pays à mener une guerre impitoyable contre l’Eglise, notamment pendant la Révolution de 1789. Sans omettre les diatribes corrosives anticléricales initiées par les grands philosophes des Lumières durant tout le XVIIIe siècle. La France est ainsi un pays où la critique contre la religion est ancestrale. Où le débat-réquisitoire sur les religions est ancré dans l’univers philosophique et politique.

Au vrai, la question philosophique et politique qui se pose à notre époque moderne sécularisée est la suivante : est-il légitime de critiquer librement l’islam ? Est-il légitime ou irrationnel, à notre époque marquée par l’islamisme, d’identifier comme radicalement dangereux certains courants de l’islam, notamment le salafisme engagé dans une croisade verte totalitaire contre toute l’humanité, au nom de son dogme musulman doctrinaire, son islam coranique littéraliste théocratique ? Doit-on les combattre ou respecter leurs pratiques islamistes pour ne pas être accusés d’islamophobie ? N’est-ce pas au nom de l’islamophobie qu’on veut réduire au silence toute critique du dogme islamique ? Paradoxalement, ce sont les musulmans intégristes qui invoquent l’islamophobie pour circonscrire tout débat sur les questions relatives au dogme de l’islam, particulièrement ses aspects rétrogrades défendus avec obstination par les islamistes.  L’arme massive dissuasive islamophobie a été inventée par les islamistes pour criminaliser et pathologiliser toute critique de la religion islamique. Pour verrouiller tout débat contradictoire, libre et démocratique sur l’islam.

A l’évidence, aujourd’hui, pour prouver leur sincérité dans leur souhait d’impulser un débat en vue de moderniser l’islam, les musulmans devraient accepter de dissocier les deux vocables « islamophobie » et antimusulman. S’il faut absolument conserver le second terme pour lutter contre le racisme antimusulman (en vrai anti-arabe), notamment auprès des juridictions afin de condamner les coupables ; il faudrait a contrario fondamentalement bannir l’usage du premier vocable forgé politiquement pour museler tout débat critique sur l’islam.  A cet effet, pour commencer, les musulmans ne devraient plus brandir ce glaive (islamophobie) pour trancher (proscrire) toute critique de l’islam, sous couvert d’atteinte à la croyance musulmane.

De manière générale, à l’évidence, à dessein, on confond délibérément deux registres : « race » et religion. Deux entités qu’il faut absolument différencier. En effet, la nationalité n’est pas réductible à la religion. La nationalité est une entité juridique reconnue internationalement. Pour prendre l’exemple de l’Algérie, on naît algérien(enne) car nous sommes procréés par des parents algériens. Rien ne peut réfuter cette donnée. Nous portons notre identité algérienne de la naissance à la mort. Même si on change de pays, de nationalité, on demeurera toujours le fruit de géniteurs algériens.

En revanche, la religion, elle, relève d’un choix individuel, de la seule conscience de la personne. La religion n’est pas imprimée dans les gènes de la personne dite croyante. C’est le résultat de la transmission éducative, pour ne pas dire de l’endoctrinement. On ne naît pas musulman, on le devient. En outre, Musulman ne constitue pas une caractéristique héréditaire immuable. À plus forte raison, « les Musulmans » ne sont absolument pas un peuple. Un Algérien peut, au cours de sa vie, se convertir à une autre religion, à de multiples successifs dogmes, perdre la foi. En dépit de ses multiples conversions religieuses, il demeure Algérien.

Une fois admis ce postulat, la distinction entre « race » (ou nationalité) et religion deviendra aisément acceptable pour l’Algérien. Et par extension, l’admission de la possibilité d’être algérien et adepte d’une religion autre que l’islam, Algérien et libre penseur ou athée, Algérien chrétien ou bouddhiste. Algérien n’est pas synonyme de musulman, tout comme musulman n’est pas synonyme d’Algérien.

Par ailleurs, afin de pouvoir débattre librement, les musulmans devraient d’abord désacraliser la religion musulmane. Sans ce préalable de désacralisation, indispensable à l’ouverture d’esprit pour un dialogue dépourvu de toute emprise irrationnelle, de toute passion irraisonnable, de toute appréhension hérétique, de toute terreur profanatrice, de tout sentiment  blasphématoire, les proclamations d’intention des musulmans désireux d’amorcer des réformes demeureront lettre morte. Une fois seulement cette condition acceptée et accomplie, ils pourront plus aisément engager des débats controversés sur l’islam sans se sentir personnellement offensés ni éprouver quelque culpabilité religieuse, sans éprouver le sentiment de commettre un sacrilège.

Car, rationnellement, dans une discussion critique sur l’islam, ce qui est sacré c’est le locuteur et l’interlocuteur, et non l’islam, doctrine religieuse, objet de discussion. La critique libre de la religion est plus sacrée que l’interdiction de la critique religieuse consacrée.


1-   Université d’été est le nom généralement donné, en France, à un rassemblement de militants de responsables d’un mouvement politique sur quelques jours à la fin des vacances d’été. Y sont souvent conviés des universitaires, des intellectuels, des acteurs de la société civile pour des sessions de conférences, de débats et de formation.

2 réflexions sur “Islamophobie: arme de dissuasion massive de la critique du dogme islamique

  • 14 octobre 2019 à 19 h 03 min
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    En réalité, la sémantique et le choix de termes communautaires fourre-tout comme islamophobie est révélateur d’une lutte contre la domination culturelle et hégémonique occidentale et rien d’autre… car au delà de la légitimité ou la nécessité du débat sur la laïcité… au delà aussi de la controverse médiatique ou  »intellectuelle » autour du terme islamophobie….et surtout avec la distance requise historiquement parlant, le terme  »islamophobie » tout comme celui de  »antisémitisme » (au lieu de ‘judéophobie » qui serait son équivalent juif et qu’on utilise pas) ne traduisent rien d’autre que la forme la plus  »appropriée » on dirait, taillée sur mesure selon les époques par et pour des communautés qui se voient dominées ou exclues ou persécutées à cause de leurs rapport à la religion ! la preuve étant qu’une personne d’origine juive ou musulmane, sans qu’elle soit religieuse ou pratiquante, tout aussi laïque que peut l’être un européen, un français ou un autre, peut effectivement subir une discrimination ou une forme de racisme en général, sur la base de son origine religieuse, et en dépit de sa réalité, sa pratique et toute sa bonne volonté laïques et totalement coupé de la religion ! et ça en dit long en fait sur la xénophobie de type occidentale….qui est tellement ancrée, diluée ou incorporée dans le concept de domination, qu’elle en vient à discréditer la  »laïcité » occidentale elle même, ou cette revendication supposément laïque occidentale qui il faudrait l’admettre, est un mélange de radicalisation anti cléricale, de racisme net, et de mépris envers les autres cultures, races ou même religions ! Ces rapports de domination donc qui existent et qui ont largement façonné le monde qu’on connait sont en fait le terrain et le terreau fertile à toutes les dérives sémantiques dont  »l’islamophobie » ou  »l’antisémitisme » en sont l’exemple édifiant ou je dirais même la consécration ou la conséquence !
    l’occident en fait se tire dans le pied depuis toujours, il est à la fois la cause des déséquilibres résultant de la somme de son histoire coloniale, d’esclavage et de domination économique et hégémonique, et le contexte qui permet aux à différentes communautés qu’elles soient culturelles ou religieuses de vouloir résister à tout prix, quit à se réfugier dans des  »non sens » sémantiques comme dans cet exemple ! et c’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi bon nombre d’institutions mondiales ou occidentales elles-mêmes, à défaut de ne pas savoir comment adresser les problèmes de tensions et autres vagues de xénophobies en occident, ont fini par adopter elles mêmes ces concepts comme l’islamophobie ou l’antisémitisme, et les intégrer à la jurisprudence carrément, traduisant la gravité des atteintes que peuvent subir les minorités ou la pleine conscience de celles-ci !
    Bien entendu, il y a un prix à tout ceci que paient d’abord les laïques qui soient sincères en occident ! qu’ils soient progressistes ou autres, ils sont témoins comme ils s’insurgent devant toutes ces  »dérives » sémantiques, médiatiques,  »liberticides » ou idéologiques ou religieuses…. mais ces occidentaux ne sont pas les seuls à en payer le prix, les juifs et musulmans eux même qu’ils soient laïques ou modérés dans leur grande majorité, doivent en payer le prix devant leur propres concitoyens religieux ou fanatiques de la religion ! et c’est dire là encore, combien il est préjudiciable et sans espoir de constater ce que des rapports de domination impitoyables en fait, impliquent et finissent par semer et enraciner dans la société ! On aura beau défendre la laïcité dans ce foutoir en fait, qu’on n’est pas prêts de voir le bout du tunnel, tant que ces rapports de domination exercent leur hégémonie aussi bien sur l’économie que sur la culture que la religion en réalité !
    Ce prix à payer devient encore plus significatif et grave ou sérieux, lorsque la critique libre et fondée de la religion ou des dogmes, devient otage elle aussi de ce déséquilibre et cette dérive sémantique ! c’est la laïcité qui perd toute sa bataille à l’avance dans un monde déréglé et qui subit des déséquilibres tout aussi graves et presque insurmontables ! la culture en général, la littérature, l’exercice de la liberté d’expression en pâtissent tout autant, et ce, autant pour le ressortissant occidental que celui du  »tiers monde »…
    Et le plus grave je dirais est que tout ceci au final, à fini par s’emboîter, se transformer, s’intégrer et se redéployer dans la culture ambiante, un peu à la manière d’une série d’interactions chimiques et organiques, pour déboucher sur cette espèce de culture chaotique, cancéreuse et défaillante de notre époque ! et que pouvons nous y faire en fait sinon d’assister impuissants à cette pathologie et maladie qui nous ronge de l’intérieur à la manière d’un ulcère inguérissable et douloureux avec lequel on doit vivre…sans pour autant renoncer à nos combats, nos idéaux ou notre foi inébranlable en la laïcité !
    Et donc, pas la peine de rappeler que dans le camps de la droite fasciste occidentale en l’occurrence, comme dans le camps des fanatiques religieux, ou celui des politiciens de droite et des populistes de tous poils, on jubile et on utilise justement ces anomalies sémantiques pour sa fichue cause ! le cas d’Éric Zemmour ou Caroline Fourest en france en est un exemple parmi d’autres sur ce thème, tout comme dans le monde arabe, vous avez ces fascistes et autres innombrables serpents à sonnette qui tentent d’empoisonner les masses et leur instiller la haine des laïques ou des occidentaux…ou comme lorsque  »la ligue arabe » et autres  »conseil suprême de la ligue islamique mondiale » se ruent sur le conncept d’islamophobie pour soit disant défendre les musulmans face à la xénophobie et depuis l’emergence des problèmes politiques et religieux du moyen orient ! ou encore pire, lorsque des fanatiques islamistes se sont rués ensemble pour condamner Salmane Rushdie et ses versets sataniques !
    Au final donc, et dans ce contexte mondial empoisonné, vicié et toxique, on pourrait très bien attaquer une opinion comme la mienne et voir dans cette interprétation, que je vois pourtant comme unique moyen d’expliquer ce problème, une sorte de négation de la dérive islamiste, ou une prise de position partiale, ou une défense bonbon que je ferais aux musulmans…! mais je vous dirais que je n’en ai rien à cirer ! :))) car les mots ne suffiront jamais pour determiner la bonne foi de la tricherie ou la langue de serpent qu’utilisent certains pour défendre tel ou tel camps ! et pour ma part, je hausse les épaules, et je leur dirait : le bougnoule n’a pas plus de crédibilité que le pseudo laïque conscient des déséquilibres foireux de notre monde et qui adore se la raconter laïque et donneur de leçons de toute façon ! surtout lorsque ce dernier escalade les podiums médiatiques pour en faire tout un plat, et nous plonger dans son univers de  »croisades » avec sa posture de chevalier templier des temps modernes qui défend les pèlerins de la Jérusalem de la laïcité ! :)))

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  • 15 octobre 2019 à 14 h 36 min
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    Et j’ajouterais que beaucoup de laïques l’oublient trop souvent, en idéalisant la laïcité ou la confondant avec une doctrine anti religieuse, anti cléricale radicale, ce qu’elle n’est surtout pas, la laïcité n’étant depuis toujours qu’un concept de séparation de l’état et de la religion, leur raisonnement s’effondre naturellement lorsque vu sous l’angle culturel, on comprend mieux et on cerne toute la problématique de ces anomalies sémantiques, leur origine et leur raison d’être, car c’est la cohabitation de minorités qu’on désigne, catégorise, classifie à l’avance comme exclusivement  »religieuses », et pas de n’importe quelles religions, mais de celles qui possèdent un contentieux historique de plusieurs siècles avec la religion chrétienne, et qu’on doive surtout admettre que la culture chrétienne de l’occident soit encore non seulement très vivace et profondément ancrée dans la culture occidentale, mais elle continue de motiver, inspirer, alimenter cet occident dans son quotidien et sa vie civique et institutionnelle, en plus de son approche hégémonique de domination sur les autres parties du monde…! et c’est sûr qu’elle vient de là la contradiction de la laicité occidentale, comme c’est de là aussi que naît une certaine xénophobie qui se base sur la religion pour rejeter, discréditer ou amalgamer et surtout stigmatiser par le préjugé ces communautés minoritaires.
    Lorsqu’en tant que pratiquant d’une religion comme le judaïsme ou l’islam vous vivez en occident, vous êtes en principe très heureux de la laïcité occidentale, vous la chérissez même car elle vous permet d’exercer votre culte et de constater que tout le monde peut en faire autant, et ça c’est une vérité que certains faux laïques renient et essaient d’occulter dans leur croisades  »anti islam ou tout ce qui s’y apparente » en accusant les musulmans de vouloir imposer la leur !!! déjà dès le départ, vous êtes de mauvaise foi ! pourquoi est ce que les musulmans chercheraient à imposer l’islam et ne pas se contenter de le pratiquer comme toutes les autres communautés religieuses qui cohabitent dans cet état laïque ?! on vous sortira alors toutes sortes de prétextes, parce que l’islam est proselyte vous dira t-on, parce que le choc de la vue d’une femme voilée ne me fait pas sentir vivre dans mon pays, ou parce que  »les musulmans ne s’intègrent pas » ! n’importe quoi ! toutes les raisons possibles et imaginables sont alors déployées surtout à travers la machine médiatique, non pas pour défendre la laïcité, mais pour la renier collectivement dans ce cas-ci ! !!! la laïcité en occident n’est possible selon eux que si toutes les religions du monde cohabitent sauf l’islam, car lui, il ne pourrait pas cohabiter avec nous !!!! Pendant que ces  »musulmans » en réalité sont pleinement conscients qu’ils vivent et respirent non seulement la laïcité, mais la culture chrétienne au quotidien dans cet occident, dans la rue, comme au travail, comme à l’école ou ils envoient leurs enfants, ne serait-ce que par symboles et autres signes religieux chrétiens omniprésents et qui ne les dérange pas, tout comme ils ne sont nullement dérangé que la société d’accueil fête Noel ou pacques ou la saint-jean…etc et en fait des vacances que tout le monde attend avec impatience pour célébrer en famille, et retrouver parents et amis etc…et que les musulmans en profitent tout autant que leurs  »hôtes » occidentaux !
    On est là donc devant un double discours, celui du déni et du rejet clair et net de l’islam comme religion au même titre que le sont d’autres en termes de cohabitation ! aussi simple que cela ! et comme je disais, même si ces mêmes musulmans ne soient pratiquants qu’à un faible pourcentage, qu’ils se contentent et célèbrent uniquement leur islam culturel comme les fêtes religieuses ou le ramadan aussi, ils sont mal vu rien que pour cela ! d’ou la vague xénophobe qui leur reproche non seulement cette différence, mais leur présence carrément sur le sol occidental et bien qu’ils se soumettent à toutes les lois et dispositions laïques du pays d’accueil !
    et c’est donc cette réalité qui a obligé les institutions occidentales surtout en France et d’autres pays comme le royaume uni, et même des institutions internationales de finir par intégrer ce concept d’islamophobie, tout comme elles ont intégré avant lui l’antisémitisme dans leur jurisprudence laïque du moins légèrement légèrement et pas de manière aussi prononcée que ne l’a été l’antisémitisme, afin de garantir un droit élémentaire de défense devant les atteintes à la dignité ou l’intégrité au motif de l’islam…. ! ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi au final, dans un tel environnement !
    Maintenant, si on doit parler des accusations d’islamophobie qui pleuvent de partout tout comme celles d’antisémitisme le font, il faut réaliser que c’est uniquement en France que ça soit le cas, car c’est en france ou, en plus que des problèmes d’immigration en général soient plus prononcés, comme c’est en france qu’il y a eu surtout plus de rhétorique, de polémique et de discours violents envers ces musulmans…! il n’est donc pas étonnant qu’en retour, et dans les rangs d’une nouvelle vague de protestataires qui utilisent les mêmes armes que leurs adversaires, dogmatiques et démagogues, en arrivent à accuser quiconque de mauvaise foi lorsqu’il s’agit d’islam, ou d’islamophobie ! Et je ne dit pas qu’il faut qu’on l’accepte pour autant, je dis simplement qu’on y peut rien car ce combat nous dépasse, c’est en réalité une lutte à armes inégales souvent entre faux laïques croisés et leurs adversaires utilisant et abusant justement la laïcité et ses mécanismes de justice ou intellectuels, pour mener leur combats tout aussi suspects et vils !
    Et c’est de la même rhétorique que naissent une série de conceptions et débats tout aussi suspects aussi, comme des titres du genre : est ce que l’islam est compatible avec la modernité, est ce que la religion musulmane est réformable tout comme l’aurait été la chrétienne, le Coran objet d’étude disséqué et cuisiné à toutes les sauces et accusé d’être plus fondamentaliste et intolérant que les autres livres  »sacrés »et vous avez des livres entiers sur ce thème qui puisent leur contenu aussi bien dans la littérature la plus wahhabite et la plus orthodoxe de l’islam que dans le fantasme et le mythe urbain et le préjugé communautaire pour vous vendre des volumes de bouquins qui cartonnent et se vendent comme des petits pains… au point que l’islam soit devenu ce monstre qui fasse aussi peur, autant que ses adeptes ou simplement ses ressortissants qui sont en réalité largement laïques et sont versé dans le même combat prolétaire et celui de la survie économique que leurs homologues occidentaux ou autres !
    Les musulmans j’ajouterai, ceux qui en tous cas connaissent et respectent l’essence de cette religion et son livre, ont été les premiers à mettre en place des principes laïques dans l’histoire sans pour autant que ces derniers soient parfaits, cette laïcité s’est largement appliquée depuis des siècles que ce soit en orient à travers l’histoire plurielle de ses communautés, qu’au Maghreb et en Andalusian, ne serait-ce que par la cohabitation millénaire de juifs et de musulmans, ou celle de chrétiens, juifs et musulmans en Égypte et au moyen orient. Alors pourquoi surenchérir sur une communauté et la traiter d’incapable d’intégrer ou comprendre la laïcité occidentale, alors qu’en réalité, toute cette guerre récente se fait par les mêmes faux laïques croisés sur les signes religieux de minorités infimes au sein même des communautés musulmanes implantées en Europe ou en occident !
    Et personnellement, je continuerais à dénoncer le double discours et la société à deux vitesses, et prendre le parti du droit et de la justice la plus laïque justement en ne me laissant jamais rouler dans la farine, même si je suis largement non pratiquant, athée rationnel, mais musulman de culture ! car ce combat en vaut la peine justement, et que le droit doit s’exercer sans double standards en occident tout comme en orient et dans nos pays, et c’est pour les mêmes raisons que je défends le droit à l’avortement chez nous, celui de la liberté religieuse c’est à dire celui d’être athée ou agnostique, et celui de la liberté d’expression pour tout le monde… sans cautionner les abus qu’ils soient au nom de la laïcité ou au nom de l’islam ou autres ! et je vous dirais que même en étant pas pratiquant, j’ai subi moi même nombre de préjugés et de stigmatisations dans mon expérience occidentale par rapport à mes origines religieuses ou ethniques, bien que je sois tout aussi  »blanc »… bon un tout pti peu brun…:))) un beau brun on dira :))) et même si je me suis toujours fait draguer par des demoiselles et des dames très occidentales…:))) et n’ayant hélas jamais assez profité de ces opportunités :))) on m’a toujours un peu tenu à l’écart et considéré comme  »differend », ou rabâché les oreilles en plein boulot avec les craintes que tel ou tel truc ne convienne pas à mes  »aspirations religieuses » supposées, avec ramadan, avec les blagues racistes, les chameaux, le porc dans la pizza entre collègues, et si ce n’est ma persistance, mon ouverture d’esprit et mon succès à séduire les demoiselles et dames autour de moi avec ma langue fourchue, j’aurais sombré dans la déprime, et j’aurais cédé devant une catégorie de collègues ou de boss, qui eux étaient vraiment porté sur la religion et ne le cachaient pas !
    Au final, l’islamophobie est une anomalie sémantique qui soit presque nécessaire ou naturelle dans un contexte occidental encore dominé par ses propres croyances et sa religion malgré tout ce qu’on raconte…la critique de l’islam, allant de la plus docte à la plus violente se fait malgré tout et je crois bien qu’on s’y est attelé plus qu’à tout autre religion et sous tous les angles depuis toujours, par contre, nous sommes forcé de constater plutôt que la religion en général occupe encore aussi bien les gouvernements que les masses et qu,elle soit encore au centre de toutes les cultures, et qu’elle empêche justement le débat serein et objectif et impartial de se faire réellement ! et je ne suis pas sûr que ceux qui soient obsédé par elle soient les meilleurs défenseurs de la laïcité, ni qu’ils soient les plus crédibles en tous cas ! par ailleurs, la liberté d’expression trinque forcément dans un contexte aussi tordu que celui-là, et dans un contexte de domination hégémonique occidentale encore plus sérieux et grave, ce sont toutes les cultures qui se retrouvent sur le qui vive, qui luttent pour leur survie et qui tentent de sauvegarder la richesse de la différence ! et tant pis pour ceux qui détestent la différence ou la pluralité, ils ont rien compris, comme ils ne sont rien d’autre qu’une autre cuvée de sectaires, de fanatiques ou d’ethnocentriques qui soient voués à l’amertume, condamnés à l’isolement et creusant leur tombe eux mêmes comme tout les sociopathes finissent par se retrouver dans la poubelle de l’histoire ! et l’histoire justement retiendra ce qu’on a fait de nos differences, et si on aura réellement évolué et évité d’autres guerres, ou si comme maintenant, on fait semblant, et on continue de faire le lit de la haine et du sectarisme…

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