Révolte internationale contre le capitalisme mondial
Salut aux membres de l’ Agora des 7 du Québec, je pensais vous livrer pour ce vendredi 29 novembre 2019 un article sur la réforme des retraites en France. Mais l’ article qui me parvient me paraît plus important car il fait un recensement mondial des derniers mouvements de lutte dans le monde. Le style et la manière d’ aborder les questions me font penser au GCI Belge.
Bonne lecture.
G.Bad
Révolte internationale contre le capitalisme mondial
1) Bilan et perspective des luttes prolétariennes actuelles partout dans le monde (Groupe Barbaria)
2) Révolte internationale contre le capitalisme mondial (Prolétaires Internationalistes)
Bilan et perspective des luttes prolétariennes actuelles partout dans le monde (Groupe Barbaria)
Au cours de l’année écoulée, nous avons vu se succéder l’une après l’autre des révoltes aux quatre coins du monde : des révoltes qui amènent Macron à visiter les bunkers de l’Élysée, qui font que Lenin Moreno déplace le siège du gouvernement à Guayaquil, qui attaquent les casernes et les sièges des partis bourgeois en Irak et qui ravivent ainsi la mémoire de l’insurrection de 1991, qui font tomber l’un après l’autre les premiers ministres en Haïti ou qui plantent un drapeau noir au parlement de Hong Kong. La bourgeoisie mondiale commence à avoir peur.
Comme l’a dit il y a quelques jours Cecilia Morel, la « Première Dame » de l’État chilien, en parlant de la révolte sociale en cours : « On est absolument dépassés, c’est comme une invasion étrangère, extraterrestre, je ne sais pas comment dire, et nous ne sommes pas armés pour les combattre […]. Ce qui vient est très, très, très grave. »
En effet, ce qui vient, c’est un nouveau cycle de lutte de classe qui se développe sous nos yeux. De l’Irak au Liban, de l’Iran à l’Algérie, du Soudan à la France, d’Haïti à l’Équateur, de Hong Kong au Chili. Des luttes qui résultent des besoins immédiats et humains de notre classe, et qui à partir de là ouvrent la perspective historique, encore lointaine, de la révolution sociale, du communisme.
Au Chili, c’est à cause de la hausse des tarifs du métro, en Algérie à cause de la corruption politique, en Haïti à cause de l’affaire Petrocaribe et de la hausse du prix du pétrole, comme c’est aussi le cas en France et en Équateur. A Hong Kong, ça s’est déclenché contre la répression, en Irak à cause des conditions de vie et de l’eau, au Liban à cause de l’augmentation des taxes sur Internet. Mais ces besoins immédiats ont tendance à se généraliser et à aller au-delà de la raison qui a causé l’étincelle initiale. Comme on peut le voir, nous n’incluons pas la Catalogne, car il s’agit d’un processus qui se situe totalement sur le terrain de la libération nationale, qui résulte de la défense de quelques politiciens bourgeois condamnés et qui cherche à créer un État catalan indépendant. La volonté de ceux qui combattent dans ces protestations (ou ce qu’ils croient défendre) compte peu par rapport à ce que chaque revendication nationale prépare : les guerres et les conflits impérialistes. Le critère pour déterminer la nature d’un mouvement n’est pas son caractère violent ou non-violent, qui ne signifie rien, mais ce qu’il nie et remet en question : ce n’est pas nier un État-nation que d’en construire un autre. Le Kurdistan en est un autre bon exemple.
Nous pouvons tirer quelques premières leçons de cette polarisation sociale en cours à partir des « Dix Notes sur la situation révolutionnaire » que nous avions écrites il y a quelques mois.
.
1) Il y a des polarisations presque partout dans le monde. Nous entrons dans le début d’un changement d’époque caractérisé par la confrontation entre les classes, mettant fin à la longue période de reflux des années 1990. En réalité, nous vivons le développement de plus en plus intense et fort de processus d’ascension sociale de notre classe, allant de 2001 en Argentine à 2006 à Oaxaca (en passant auparavant par l’Équateur ou la Bolivie), des émeutes de la faim en 2008 un peu partout dans le monde jusqu’à 2011, année où notre classe a généralisé ses luttes depuis le monde arabe jusqu’en Espagne, en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou même en Grèce.
2) Le capitalisme est dans une impasse. Nous entrons dans une période de révolution sociale parce que le capitalisme est épuisé en tant que rapport social : il génère de plus en plus d’êtres humains excédentaires, il expulse le travail vivant de la production sociale, il consomme l’énergie et les matières premières avec une voracité croissante pour essayer de remédier avec plus de marchandises à ce qu’il perd en expulsant le travail humain. Ses crises sont et seront de plus en plus catastrophiques.
3) Les vagues de lutte qui émergent dans le monde (2001, 2008, 2011, 2019) ne peuvent être comprises comme des événements en soi, comme des photographies isolées les unes des autres. Il s’agit du même film, dans le temps et dans l’espace, qui a un protagoniste commun : la vieille taupe de la révolution qui revendique en force ses besoins et ses intérêts.
4) Les rébellions et les révolutions ont un caractère physique, matériel : on lutte pour les besoins immédiats. L’important, c’est d’analyser les faits matériels qui font bouger les pratiques. Ce que le mouvement dit est important, mais maintenant ce qu’il fait est plus important, tant que la lutte découle des besoins immédiats de notre classe : quelque chose de très différent des luttes nationalistes ou politico-électorales qui se meuvent complètement sur le terrain de la politique bourgeoise. La révolution part d’un processus d’ionisation dans lequel les molécules sociales ont tendance à être disposées au combat, polarisé, indépendamment de la conscience qu’elles ont initialement des finalités de la lutte. C’est ce que nous voyons ces derniers mois dans les différentes révoltes en cours. Rien à voir avec l’illustration bourgeoise.
5) Ce marasme social, ce choc des plaques tectoniques a une racine commune et tend donc à devenir de plus en plus synchrone. Les révoltes se propagent les unes aux autres, de l’Équateur au Chili, du Soudan à l’Algérie, de l’Iran à l’Irak ou au Liban. La racine commune réside dans les besoins humains auxquels le capital s’attaque à partir de ses besoins de reproduction.
6) Et pourtant, il faut comprendre que l’ouverture d’une ère nouvelle caractérisée par la confrontation entre les classes ne signifie pas que s’ouvre une période insurrectionnelle. Nous en sommes encore loin, puisqu’une période insurrectionnelle exigerait une détermination consciente, un programme, une volonté reconnue par notre classe : bref, un renversement de la praxis qui nécessite un niveau supérieur d’organisation, qui a besoin d’un parti, comme nous allons l’expliquer ci-dessous. Et malgré tout, il est certain que la collision des plaques tectoniques dont nous sommes témoins sera de plus en plus intense et constante, étendue et concentrée, malgré les hauts et les bas qu’elle connaîtra dans les années à venir.
7) Quelles tâches les révolutionnaires peuvent-ils se donner ? Nous sommes au début d’une nouvelle période historique où il est très important que les processus apprennent par eux-mêmes. Notre parti, en tant que force sociale luttant pour le communisme, vit et se forme déjà sur le terrain de ces révoltes. En tant que minorités révolutionnaires, nous faisons partie du prolétariat et de ces luttes, nous ne sommes pas un parti à part [distinct, séparé], mais nous sommes ceux qui, comme le disait Marx, essayons de promouvoir et d’approfondir les déterminations du mouvement, en même temps que nous essayons de clarifier théoriquement notre pratique autour des objectifs généraux de la classe. Comme nous l’avons dit, le début d’une nouvelle phase de la lutte de classe, une longue période de révolution sociale marquée par la crise terminale du capitalisme, ne signifie pas que le communisme soit à nos portes. Nous sommes très loin d’une situation révolutionnaire : la capacité du prolétariat de se constituer en classe, en parti, est fondamentale pour cela ; la convergence entre les processus matériels de la lutte de classe et le programme historique communiste qui découle de ces mêmes luttes est essentielle.
8) C’est pourquoi, les questions de clarification théorique et programmatique sont aujourd’hui si importantes. Notre lutte ne porte pas seulement sur les barricades du présent, mais aussi sur les leçons que l’on peut tirer des barricades du passé.
9) La route est encore longue et pourtant il n’y a pas de retour en arrière possible. Nous devons vivre la passion de la lutte mais aussi la lutte pour la clarté théorique et programmatique.
Souvent, lorsque nous débattons dans des espaces « radicaux » et faisons allusion à la nécessité de la révolution, nous nous sentons comme des extraterrestres qui auraient débarqué de Mars. Comment ! La révolution ? Mondiale ? Vade retro : c’est totalitaire, réactionnaire. Que voulez-vous ? Car il ne s’agit ni d’un désir pieux ni d’un fait de volonté. Les révoltes et les révolutions seront une donnée actuelle de notre temps historique, de plus en plus synchrones. Il ne s’agit pas de vouloir qu’elles se produisent, puisqu’elles le font spontanément : il s’agit de les diriger [de les orienter] dans la perspective de l’abolition des classes, de l’État et de la marchandise.
10) C’est pourquoi nous dédions ces notes à tous ceux qui ont jeté la révolution aux poubelles de l’histoire, à tous ceux qui ont réduit le prolétariat à une masse manipulée et manipulable à volonté, qui ont soumis les besoins immédiats du prolétariat, de l’humanité, aux enjeux des mouvements du capital. N’oublions jamais la force et la puissance de notre classe.
Groupe Barbaria – Octobre 2019
Sources en espagnol : https://panfletossubversivos.blogspot.com/2019/10/este-ultimo-ano-vemos-sucederse.html
https://materialesxlaemancipacion.espivblogs.net/2019/10/23/texto-sobre-la-actualidad-de-nuestra-lucha/
https://proletariosrevolucionarios.blogspot.com/2019/10/balance-y-perspectiva-de-las-luchas.html
https://valladolorinternacionalista.blogspot.com/2019/11/grupo-barbaria-sobre-la-actualidad-de.html
Traduction française : Los Amigos de la Guerra de Clases
Révolte internationale contre le capitalisme mondial (Prolétaires Internationalistes)
La révolte prolétarienne a explosé dans le monde entier, convergeant violemment dans différentes contrées du monde. Chili, Équateur, Irak, Haïti, France, Liban, Hong Kong, Colombie, Bolivie, Honduras, Algérie, Soudan… sont quelques-uns des endroits où, ces derniers mois, nous sommes descendus dans la rue pour libérer toute la colère accumulée au cours des années. Il a suffi d’annoncer une augmentation du prix du ticket de métro au Chili, une hausse de la taxe sur le carburant en France, du prix du pain au Soudan, d’une taxe sur les appels en ligne par le biais des réseaux sociaux et sur l’essence au Liban, ou de supprimer les subventions sur le carburant en Équateur, pour que, comme en Irak ou en Haïti, nous sortions dans la rue désespérés et furieux face à l’absolue impossibilité de vivre.
La soif insatiable de profit de la bourgeoisie mondiale qui pousse la vie sur Terre vers des conséquences inimaginables, la contradiction entre les besoins de valorisation et la vie humaine… tout cela explose depuis des années en révoltes qui aujourd’hui, avec la concentration dans le temps de dizaines de révoltes, annonce une nouvelle exacerbation de l’antagonisme de classe au niveau international.
Chaque barricade, chaque protestation qui s’élève contre les augmentations successives de notre exploitation, chaque barrage routier, chaque pillage, est un appel du prolétariat mondial à lutter contre la détérioration de nos conditions de vie, à étendre et à affirmer la négation de ce monde, à brandir et hisser à nouveau le drapeau de la révolution sociale.
Ce que les révoltes qui se généralisent dans le monde capitaliste aujourd’hui nous annonce, n’est rien d’autre que la réémergence du prolétariat, le retour de la vieille taupe qui n’a cessé de creuser. Le soi-disant printemps arabe, la révolte sociale en Grèce, en Turquie, en Ukraine, ou les luttes récentes au Brésil ou au Venezuela, ont été l’antichambre d’un mouvement international et internationaliste qui fait aujourd’hui peur à tous les représentants du capitalisme mondial et donne espoir et force aux prolétaires de toute la planète.
Que ce soit le gouvernement en place qui exécute les mesures imposées par les besoins économiques et qui supposent toujours une augmentation des prix de ce qui est essentiel pour vivre… ou le patron qui nous exploite directement au travail en nous pressant jusqu’à la dernière goutte… Que ce soit le marché qui nous jette au chômage dans un monde où si tu n’as pas de fric en poche, tu restes sur le carreau et tu vas directement à l’abattoir… Que ce soit la banque ou plutôt les banques mondiales qui augmentent notre degré d’exploitation avec toutes sortes de mesures de spoliation qui rendent ces mêmes biftons toujours moins précieux entre nos mains… Que ce soit chaque nouvelle dose de profit que la bourgeoisie mondiale se shoote aux dépens de l’empoisonnement de l’air, de l’eau, de la terre, de notre sang ou de ce que nous mangeons… ou encore toutes ces innombrables organisations, syndicats et partis de gauche et de droite qui représentent des « alternatives » à l’intérieur du capital et qui servent à nous perpétuer dans notre condition d’esclaves… tous jusqu’au dernier sont désignés par le feu de la révolte comme responsables de nos souffrances, comme représentants du capitalisme mondial.
La puissance qu’a montrée notre classe au cours de ces derniers mois a réussi à bouleverser jusqu’aux encadrements que la bourgeoisie a pu imposer en certains endroits pour engloutir notre lutte. À Hong Kong, l’encadrement inter-bourgeois fait machine arrière par la force de la lutte internationale qui met au rebut certains des mots d’ordre de notre ennemi et détermine les prolétaires à s’en démarquer. Même en Catalogne, où le nationalisme semble omnipotent et met en scène un spectacle qui entraîne le prolétariat à se nier comme force révolutionnaire, des consignes et des pratiques minoritaires sont apparues qui expriment que la force révolutionnaire devra trouver son chemin seulement en dehors et contre le piège des drapeaux nationaux.
Bien sûr, cela dit, en soulignant l’importance historique de ce que nous vivons et qui tend à s’affirmer dans la pratique comme un mouvement prolétarien international et internationaliste contre toutes les tentatives de la bourgeoisie de le réprimer, de le dissimuler, de le canaliser, de le déformer, de le diviser… nous ne doutons pas un seul instant que ce n’est que le commencement d’un long et complexe processus. Il est difficile de prédire les impulsions et les développements qu’il aura, ses allées et venues, mais il ne fait aucun doute qu’il avance déjà vers une confrontation de plus en plus internationale et généralisée, de plus en plus violente, de plus en plus décisive.
Alors que nous souffrons déjà de la faim, que nous tombons malades de toutes les manières possibles et que nous nous asphyxions par tout ce qui fait tourner l’économie au détriment de notre vie et de celle de notre planète, ce qui est à venir est encore pire. La catastrophe capitaliste qui s’annonce est incomparable avec ce qui a été vécu jusqu’ici. Les besoins vitaux insatiables de l’économie capitaliste exigent le sacrifice des êtres humains, et de tout ce qui vit, sur l’autel du profit. Mais nous, prolétaires, nous avons repris le chemin qui ouvre la porte d’un autre avenir : le combat, la lutte intransigeante pour imposer une transformation radicale, l’attaque des diverses instances et représentants du capital, l’affirmation dans les rues d’innombrables régions du monde de la communauté de lutte contre le capital.
Face à la force de la révolte internationale, le capitalisme mondial répond comme il ne peut en être autrement, avec tout son arsenal terroriste. Durant ces semaines de protestation, la démocratie du capital nous rappelle que sa dictature est la plus brutale que l’humanité ait jamais connue. Flics anti-émeutes et militaires entrent en scène pour remplir les rues de sang, pour détruire des corps, pour nous enfermer, pour nous assassiner, pour nous laisser sans provisions afin de nous faire battre en retraite, nous faire peur, que nous abandonnions la rue, et pour nous montrer leur invincibilité. Des centaines de morts, des dizaines de milliers de personnes arrêtées et emprisonnées, des hommes, des femmes et des enfants mutilés et torturés par les armes qu’ils utilisent contre nous, des villes et des quartiers qui ne sont plus ravitaillés pour que nous rentrions dans nos maisons et que nous désirions ardemment le retour à la tranquillité des cimetières.
Bien que dans certains endroits nous essayons de répondre à tout ce terrorisme en créant des cuisines collectives, des abris, des espaces pour s’occuper de nos plus jeunes enfants tandis que d’autres combattent dans les rues, des centres pour soigner les blessés et abriter les camarades, et que nous répondons aussi par la violence révolutionnaire en prenant de force les lieux d’approvisionnement, en attaquant les médias du capital, en récupérant et en distribuant des armes pour se défendre et attaquer le terrorisme de l’État, en essayant de faire que la peur change de camp, en essayant de répondre au terrorisme en nous exprimant comme une communauté de lutte, comme une communauté de solidarité… la vérité est que nous n’avons toujours pas la force suffisante pour répondre comme il le faut au terrorisme de l’État. Certes, les militaires et tout leur arsenal meurtrier ne nous ont pas fait reculer, et la résistance dans la rue nous remplit de détermination et de courage. Cependant, lorsque l’armée descend dans la rue pour déployer toute sa terreur, malgré l’existence de minorités qui maintiennent l’impulsion de la lutte et tentent de donner des directives, nous sommes toujours incapables de faire un saut qualitatif qui se cristallise en insurrection. Le besoin auquel nous sommes confrontés aujourd’hui dans chaque révolte est de savoir comment approfondir et développer cette insurrection.
Nous devons retrouver le chemin du passé, nous souvenir de ce que nos frères de classe ont fait alors, comment les insurrections du passé se sont cristallisées et ont réussi à déstabiliser l’État. Il nous faut nous rappeler comment les corps répressifs ont été déstructurés, comment les armées se sont décomposées, comment des secteurs entiers de la soldatesque ont refusé de tirer contre la révolte ou, encore plus, comment ils sont passés avec armes et bagages de notre côté. La décomposition de l’armée a toujours été et sera toujours un saut de qualité fondamental dans toute révolte prolétarienne.
Nous devons également renouer avec la création de structures d’approvisionnement et d’autodéfense, organiser l’assaut des dépôts d’armes pour cristalliser les nécessités insurrectionnelles de l’affrontement. Mais nous devons aussi savoir quand se replier lorsque le rapport de force nous est défavorable, en maintenant la force collective pour éviter que l’État ne nous emporte. Parfois, il peut être nécessaire de se replier, ce qui ne signifie pas d’abandonner, afin de se structurer, de développer l’associationnisme et la structuration prolétarienne internationale. Nous devons aussi faire sortir les prisonniers, les détenus, etc. Mais avant tout, nous avons besoin que tout cela se matérialise en tant qu’expression et direction de notre communauté de lutte contre le capital.
Toute tentative de contourner la nécessité insurrectionnelle et de développer en lieu et place une guerre entre appareils, ou de séparer de la communauté de lutte elle-même l’organisation de la violence comme tâche spécifique d’un groupe de guérilla, sont des voies qui liquident la force que nous générons. Comme le sont également toutes les pétitions relatives aux droits de l’homme ou les demandes de démission de responsables de l’État, c’est-à-dire des formes d’intégration démocratique. Cependant, nous sommes convaincus que notre communauté de lutte apprendra non seulement de sa propre expérience actuelle, mais que cette même expérience lui fera redécouvrir son propre passé pour chercher des moyens d’assumer ces nécessités. Comme en Irak, où les prolétaires lancent des consignes faisant référence à l’insurrection de 1991.
Nous ne pouvons pas ignorer que l’ordre social existant ne lutte pas seulement avec des moyens militaires qui sont lancées contre les barricades, mais avec un conglomérat d’idéologies et de forces qui manœuvrent pour détruire toute contestation sociale. Et ce qui est plus dangereux, c’est que ces mêmes forces, profitant de nos propres faiblesses et limites actuelles, se présentent comme faisant partie de notre communauté de lutte, conduisant de nombreux secteurs de notre classe à les identifier comme tels. Les « solutions » nationales ou nationalistes, le spectacle des assemblées constituantes, les appels à la purge démocratique ou toute autre réforme au sein de l’État sont des balles plus néfastes que celles tirées par les militaires, car elles visent le cœur de notre mouvement. La perspective révolutionnaire, le battement de ce cœur communautaire dépend de notre détermination à nous opposer et à affronter ces forces de la contre-révolution.
Nous ne devons pas oublier qu’il est également fondamental d’assumer toute une série de tâches dans les lieux où la paix sociale n’a pas encore été rompue. Bien sûr, elles n’ont rien à voir avec le fait de se limiter à la question antirépressive et/ou aux mobilisations dans les ambassades et les consulats qui sont un terrain propice pour les discours réformistes et sur les droits de l’homme, pour déposer plaintes et demander des sanctions contre les « excès de l’État ». Ni, bien sûr, avec la défense de la révolte en tant que « peuple qui en a marre » et qui est « brutalement réprimé ». Ces pratiques permettent précisément aux fractions progressistes de liquider la véritable solidarité de classe, de faire de la révolte et de ses nécessités quelque chose venant d’ailleurs, comme étant extérieur, ce qui justifie de la nier sur son propre territoire en défendant la paix démocratique et les appels à voter pour le moindre mal.
Au contraire, la solidarité de classe défend la révolte comme expression de notre communauté de lutte contre le capital, comme une même lutte contre le même ennemi mondial. Bien sûr, les besoins et les tâches qui peuvent être assumés dans différents endroits sont conditionnés, non par la volonté ou la détermination des groupes militants, mais par le rapport de force local. Bien sûr, il est nécessaire de créer des instances et des comités de solidarité, afin de centraliser et diffuser les différentes informations de la lutte, ainsi que ce qui se fait au sein de la révolte (la sociabilité, les pillages, l’organisation communautaire, l’autodéfense, les communiqués de camarades, etc.), afin de s’opposer aux mensonges des médias, à la canalisation social-démocrate, afin de créer des réseaux de soutien pour les réfugiés, etc. Bref, il faut promouvoir la structuration de notre communauté de lutte internationale, chercher des moyens de satisfaire les nécessités qui nous sont posées dans la lutte et de surmonter les obstacles que nous rencontrons.
La révolte prolétarienne qui bouleverse aujourd’hui le capitalisme mondial met en évidence, contre tous ceux qui veulent nous faire croire que la révolution est impossible, que la seule alternative de l’être humain au capitalisme, c’est la révolution mondiale. La lutte elle-même et ce qu’elle cristallise, nous donne la certitude que l’humanité peut détruire cette façon de vivre basée sur la communauté de l’argent, l’expédier dans les poubelles de l’histoire, et développer une nouvelle société basée sur la communauté humaine et son unité inséparable avec la Terre.
De divers pays et avec des scénarios différents, une même lutte contre le capitalisme !
Organisons notre communauté de lutte au niveau international !
En dehors et contre les syndicats et les partis !
Approfondissons la lutte contre les rapports sociaux capitalistes !
Prolétaires Internationalistes
info@proletariosinternacionalistas.org
www.proletariosinternacionalistas.org
Source en espagnol : http://www.es.proletariosinternacionalistas.org/revuelta-internacional/
Traduction française : Los Amigos de la Guerra de Clases
@ Tous
Quels textes extraordinaires. Un pur régal pour les prolétaires révolutionnaires. Quelle vision de classe prolétarienne de la crise économique, puis politique, enfin sociale et idéologique qui tourmente le mode de production capitaliste en implosion sur son déclin.
Nous de Les7duquebec de notre côté de l’Atlantique – sans aucun contact avec les camarades des groupes Barbaria ou des Prolétaires Internationalistes, de Nuevo Curso, ou du collectif Los Amigos de la Guerra de Clases nous parvenons à la même analyse de classe, aux mêmes conclusions que nos camarades européens et sud-américains!
POURQUOI ? COMMENT ?
Voilà une démonstration grandeur nature du concept de « développement de la conscience de classe ». Comme le prouve cette convergence d’observation, et d’analyse, et de compréhension de la situation de lutte de la classe prolétarienne internationale la conscience de classe n’est pas un agent – un élément – un facteur exogène apportée de l’extérieur de la classe par une pseudo « avant-garde gauchiste ».
La conscience de classe est un produit – le fruit – des luttes de la classe contre son exploitation et pour son émancipation. Ne peuvent accéder et épouser la conscience de la classe prolétarienne que les prolétaires luttant en plein coeur de la classe avec et pour la classe prolétarienne.
Avez-vous noté que dans ces deux textes remarquables il n’est relaté que des faits, des principes observables enrichis de l’expérience des luttes passées mais pas trop lointaine … en effet les luttes prolétariennes du XIXe siècle – dans des conditions diamétralement différentes de celles des prolétaires de 2019 – sont moins pertinentes que la guerre de classe contemporaine – internationale. Une autre leçon anti-dogmatique – anti-sectaire que notre conscience de classe collective a su assimiler.
Dans ces deux textes – pas une seule citation des gourous du communisme historique – (non pas que nous renions leurs contributions – elles ont participé à l’état présent de la conscience de classe) mais parce qu’il faut briser le carcan rigide du dogmatisme et du sectarisme dans lequel se sont enferrés et enfermés les organisations de gauche – même celles qui prétendent s’opposer au social-fascisme- au national-socialisme- au gauchisme et autres sectes participant au rituel intellectuel de la go-gauche bureaucratisé.
Ces deux textes présentent l’alternative qui se pose à la face de notre classe révolutionnaire (qu’elle en soit pleinement consciente ou a demi consciente c’est pareil) D’un côté la misère – la famine même – et la guerre et la menace d’extinction de l’espèce humaine toute entière (sous les radiations atomiques plutôt que climatiques les Bobos au service du capital) et de l’autre côté : la guerre de classe dirigée et menée par la classe prolétarienne sans partage (c’est cela la dictature du prolétariat pour ceux qui n’y comprenne rien = c’est l’honneur que réclame la classe prolétarienne d’offrir sa vie pour sauver le genre humain des griffes du capital obsolète)
C’est ce que nous appelons LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE du nom de la classe qui la mènera à terme… le pire c’est qu’elle n’a aucun autre choix : On les casse ou on y passe.
Merci aux camarades espagnoles
Robert Bibeau Éditeur http://www.les7duquebec.com