7 au Front

Retour sur le dernier scénario géo-tragi-comique perse

Providentielle exécution hollywoodienne du général pasdaran

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Le récent assassinat, aussi surprenant que planifié, du général Qassem Soleimani, intervenu comme par hasard en pleine période de soulèvement insurrectionnel populaire iranien et irakien, interpelle à plus d’un titre.  Cet assassinat providentiel, commandité par l’anachronique mollahrchie perse, dernière aberrante entité moyenâgeuse (si on oublie les sultanats du Golfe persique) survivante, au pouvoir éclaboussé par le sang des centaines de prolétaires massacrés le mois dernier, en quête de rédemption politique,  s’apparente à un deal opéré entre les deux puissances prétendument ennemies, les États-Unis et l’Iran:

« le véritable ennemi des États-Unis c’est la Chine, géant concurrent économique et potentielle rivale puissance militaire ; et il n’est absolument pas dans l’intérêt des États-Unis de se lancer dans une nouvelle guerre coûteuse -financièrement et humainement- dans cette région du Moyen-Orient déjà exsangue, mais de concentrer ses forces militaires en Asie, prochaine région d’affrontements armés« .

 

En effet, tout se passe comme si, devant le rejet radical du régime des mollahs et du pouvoir irakien exprimé par les classes populaires insurgées, la révolte subversive populaire, le début de la dénonciation des dissensions religieuses entre sunnites et chiites et de la division nationale entre iraniens et iraniens, l’effritement de l’idéologie nationaliste chauviniste, donc la menace d’une révolution populaire en Iran et en Irak, les classes possédantes iraniennes ont consenti à sacrifier leur général (connu pour ses opérations commandos à l’extérieur de l’Iran, qui plus est dernier obstacle à la normalisation des relations entre l’Iran et les USA) pour ressouder le « peuple » iranien dans une union sacrée, afin de dévoyer la contestation populaire vers la cible étasunienne, offerte, en guise de bouc émissaire, comme exutoire dérivatif.

 

Après cette exécution programmée et concertée de l’encombrant faucon général Qassem Soleimani, à l’influence grandissante, de surcroît devenu gênant pour les colombes du régime des mollahs, impatientes de desserrer l’étau des sanctions économiques afin d’acheter la paix sociale grâce aux revenus complémentaires tirés de la vente libre du pétrole, les menaces de représailles iraniennes n’ont été en vrai que des rodomontades théâtralisées. Contrairement aux élucubrations apocalyptiques des médias, l’assassinat du général Qassem Soleimani ne préludait absolument pas à une imminente guerre entre les États-Unis et l’Iran.  Cette mise en scène a constitué une tentative désespérée, d’un régime théocratique aux abois, d’étouffer la guerre de classe que lui a déclarée le prolétariat iranien. Trump, conscient du danger insurrectionnel pesant sur les deux pays voisins en butte à des soulèvements populaires durables, à l’insécurité généralisée suscitée par les permanentes révoltes sociales, pour sauver le régime des mollahs fragilisé et le pouvoir irakien vulnérable (mais surtout la vie de ses soldats), s’apprêtait depuis longtemps à retirer les troupes américaines de l’Irak (preuve : la lettre, rédigé avant le vote du parlement irakien réclamant le retrait des soldats yankees, envoyée précipitamment «par mégarde » aux autorités irakiennes) afin de permettre à l’Iran de jouer seul le rôle de Gendarme.

 

Les États-Unis ne veulent pas assumer ce rôle de répression des révoltes populaires appelées à s’amplifier ; s’enliser dans ce bourbier insurrectionnel social inextricable. Ce n’est pas la fonction des soldats américains d’assurer le service d’ordre. Les Etats-Unis préfèrent tactiquement déléguer ces bases œuvres de rétablissement de l’ordre à l’Iran, seul pays encore stable doté de forces policières et paramilitaires expérimentées dans les répressions des révoltes, comme il l’a démontré encore une fois le mois dernier avec le massacre de centaines de protestataires (700 prolétaires tués), l’incarcération de milliers de contestataires iraniens (10 000 emprisonnés). Contrairement aux divagations journalistiques calomnieuses, Trump n’est pas un président dément ou sot. C’est un homme intelligent. C’est un fin stratège. Il sait comment bien défendre les intérêts de la classe dominante de son pays.

XXX

 Le truand, la brute et nous les bons (crédules)

La guerre des gangs a été déclarée. Ou plutôt la guerre du gag du siècle. Dans le désert oriental, le truand américain et la brute perse ont joué aux cow-boys. Enfourchant leur cheval de bataille rituel harnaché des sempiternelles sommations comminatoires, les deux protagonistes, prétendument antagonistes, se sont agonisés à coups d’ogives verbales, mais jamais létales. Le dernier duel livré entre les deux cow-boys, mené à l’abri des regards indiscrets, encore une fois de nuit comme lors de l’exécution pathétique (du nom de l’entreprise cinématographique Pathé) du général Qassem Soleimani sacrifié sur l’autel des intérêts du capital irano-americain, à l’heure où l’humble humanité ronflait en paix et le ciel gouvernemental irano-américain grondait de bruits de guerre, a tenu toutes ses promesses en matière d’affrontements meurtriers. Le décor était posé et le scénario imposé.  On allait voir ce qu’on allait voir ! Des représailles apocalyptiques. Une riposte dévastatrice. Un duel sanglant, saignant. Une guerre exterminatrice. L’aube de la Troisième Guerre mondiale. Le crépuscule du nain militaire américain occis par la puissance soldatesque et nucléaire perse islamique.

L’Iran aurait ainsi lancé des missiles depuis Téhéran contre deux bases militaires américaines stationnées en Irak. L’Iran, depuis son territoire, a déclaré avoir dénombré, après un comptage opéré furtivement en pleine nuit par ses gardiens de la révolution technologique (pardon, théologique), 80 morts (non pas 78 ou 79, mais le chiffre rond, rond comme la cible du jeu éponyme, de 80).

L’Irak, où sont parquées les bases militaires américaines, a déclaré n’avoir à déplorer aucune victime irakienne. Le Canada a déclaré n’avoir à déplorer aucune victime canadienne. Trump, président des États-Unis, a déclaré de son côté n’avoir à déplorer aucune victime américaine.

Et nous, simples spectateurs de ces mascarades guerrières, dindons de la farce de frappe médiatique, nous déplorons être victimes de massacres informationnelles, de carnages journalistiques, et déclarons avoir subi des missiles de propagandes étatiques. Mais, Dieu merci, nous sommes indemnes. Car nous sommes immunisés contre l’imposture médiatique. Assurément, lors de cette opération de représailles annoncée à grand renforts de publicité sur toutes les chaînes de télévision du monde, par le régime des mollahs, relayée par tous les imams des mosquées perses lors de leurs prêches incendiaires, les américains ont été effroyablement surpris par la sanglante attaque nocturne, imprévisible, iranienne.

D’autant que les autorités irakiennes, affidées des États-unis, avaient été, en bonne et due forme diplomatique, informées, plusieurs heures avant le début de l’opération militaire, de l’imminence du lancement nocturne des missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains. Ainsi, en gentlemen respectueux de la vie humaine, des règles de la guerre, les mollahs ont diplomatiquement avisé le pouvoir irakien de leur intention de lancer une batterie de missiles contre les américains stationnés en Irak. Cet avertissement ubuesque a certainement tétanisé les autorités irakiennes, surprises par la politesse diplomatique iranienne, au point de les avoir entravées d’user de leurs armes de défense antimissile et d’alerter les Américains afin de leur permettre de mobiliser leurs forces en vue de neutraliser les missiles iraniens. Cette étourderie irakienne a laissé le terrain libre aux missiles iraniens. Ou plutôt le ciel ouvert aux armes iraniennes qui ont survolé sans inquiétude le territoire de l’Irak.

Quoi qu’il en soit, cette absence de réaction militaire a coûté chère aux troupes américaines qui ont perdu, selon les pasdarans, ces paramilitaires idéologiques de la République islamique, réputés pour leur probité morale et honnêteté intellectuelle, 80 soldats. 80 soldats aussitôt, selon le rite du pays hôte musulman, ensevelis sous le sable, avec leurs armes et bagages. Ni vu ni connu. Loin des caméras et de leurs familles. Sans funérailles, ni sépulture ni hommage national. Comme de vulgaires « terroristes » abandonnés par leur pays, par Trump, comme la France a lâché ses djihadistes en Syrie et en Irak. En tout état de cause, la réaction de Donald Trump ne s’est pas fait attendre. En homme de paix, dépourvu d’esprit vindicatif, absolument pas rancunier, en dépit du massacre des 80 soldats américains, il a déclaré œuvrer à la politique de désescalade des tensions en assurant que son pays ne « voulait pas utiliser » son équipement militaire et que l’Amérique « était prête à faire la paix ».

Ainsi, le truand américain se révèle être un homme de paix, absolument pas enclin à venger la mort de ses 80 soldats américains massacrés par l’Iran. La brute perse, grand soldat doté d’une farce de destruction massive exceptionnelle, a estimé avoir rempli son devoir de vengeance et a proclamé renoncer à poursuivre le massacre des soldats américains fantomatiques sur le sol irakien. Et nous, les bons crédules, au milieu du spectacle, comment devrions-nous qualifier notre attitude ?

Derrière cette comédie irano-américaine, médiatiquement scénarisée, où les cibles militaires américaines ont été miraculeusement épargnées, vient d’être dévoilé, dissimulé dans les coulisses du décor de la mise en scène brillamment filmée, un drame au dénouement meurtrier. Au moment où les caméras étaient focalisées sur les bases américaines censées avoir volé en éclat sous l’assaut des redoutables ogives militaires iraniennes, explosait réellement en plein vol un avion civil ukrainien transportant 176 passagers majoritairement irano-canadiens. En effet, selon des informations canadiennes, confirmées par les criminels ayatollahs, l’avion ukrainien, crashé le matin de l’attaque contre les bases américaines, a été abattu par un missile iranien sol-air. Vingt-deux missiles tirés sur les bases américaines ont par hasard raté tous leur cible. Un seul missile tiré par erreur a atteint sa cible. Le Dieu du hasard est impitoyable. Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito, dixit Albert Einstein. Le hasardeux missile lâché incognito sur l’avion ukrainien devait incarner le Diable.  Comme s’il était possible, pour un musulman iranien, de se tromper de direction lors de sa prière : se tourner vers le Mur des Lamentations au lieu de la Mecque.

 

Décidément, les mollahs sont de piètres acteurs. Et leurs forces armées iraniennes ne savent combattre et abattre que les cibles civiles : les manifestants iraniens massacrés sans discernement, les innocents touristes étrangers tués sans distinction.

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