France – 37 milliards d’Euros pour la bombe atomique
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Note de do : Au lieu de mettre tout ce fric dans la bombe atomique, au lieu de donner tout ce fric au lobby militaro-industriel, Macron pourrait financer la sécurité sociale, les services publics, les hôpitaux et les retraites.
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La coûteuse modernisation de la dissuasion nucléaire
https://www.lepoint.fr/societe/la-couteuse-modernisation-de-la-dissuasion-nucleaire-21-06-2018-2229213_23.php
21 juin 2018 à 10:30
AFP
« La dissuasion fait partie de notre histoire », plaide Emmanuel Macron. Quelque 37 milliards d’euros devraient lui être consacrés d’ici à 2025.
C’est un lourd investissement, mais qui est destiné à maintenir la crédibilité de la « clé de voûte » de la défense, dans un monde jugé de plus en plus imprévisible : la France s’est lancée dans la modernisation de sa force de dissuasion, à l’instar des autres États nucléaires. « La dissuasion fait partie de notre histoire, de notre stratégie de défense, et elle le restera », faisait valoir en janvier le président Emmanuel Macron en promettant le renouvellement d’ici à 2035 des deux composantes (océanique et aéroportée) de l’arsenal nucléaire français.
Paris prévoit de consacrer quelque 37 milliards d’euros à l’entretien et à la modernisation de son arsenal nucléaire entre 2019 et 2025, soit plus de 10 % de l’effort budgétaire du pays prévu par la loi de programmation militaire au cours des sept prochaines années. Objectif : adapter l’outil de dissuasion aux nouvelles menaces, entre univers marin de plus en plus peuplé (sous-marins, drones…) et espaces aériens de plus en plus contestés (défense antimissile, défense antiaérienne..).
Ce jeudi, sur la base aérienne d’Istres (Sud), l’armée de l’air salue le retrait de service du chasseur Mirage 2000N après 30 ans de service au profit de la dissuasion. Son successeur, le Rafale B, deviendra l’unique porteur du missile nucléaire air-sol moyenne portée (ASMPA), qui sera lui-même rénové à l’horizon 2020, avant l’arrivée vers 2035 d’un système air-sol de nouvelle génération (ASN4G). « Un nouveau chapitre s’ouvre » pour les forces aériennes stratégiques (FAS), expliquait à la mi-juin le général Pierre-Jean Dupont, commandant en second des FAS : passage au « tout Rafale », mais aussi arrivée en octobre du premier des 15 nouveaux ravitailleurs A330 MRTT – capacité essentielle pour assurer la dissuasion nucléaire – qui remplaceront progressivement une flotte de C135 quinquagénaires. S’agissant de la composante océanique, Paris prévoit d’achever la modernisation en cours de ses quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), qui seront équipés à partir de 2025 d’une nouvelle version du missile balistique intercontinental M51. Puis, dans les années 2030, la France se dotera de SNLE de troisième génération.
Tendance globale
Ce choix de la France s’inscrit dans une tendance globale : les États-Unis et la Russie, pays qui possèdent à eux deux plus de 90 % des têtes nucléaires mondiales, mais aussi le Royaume-Uni, la Chine, l’Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord « développent ou déploient tous de nouveaux systèmes d’armes nucléaires, ou ont annoncé leur intention de le faire », s’inquiète l’Institut international de recherche pour la paix de Stockholm (Sipri) dans un rapport publié lundi.
Cinquante ans après la signature du traité de non-prolifération (TNP), ce regain d’engouement pour l’arme atomique a de quoi doucher les espoirs des avocats du désarmement, malgré l’attribution en 2017 du prix Nobel de la paix à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (Ican, International Campaign to Abolish Nuclear Weapons). « Le maintien d’une politique de dissuasion nucléaire ne signifie rien d’autre que l’acceptation du risque d’un suicide collectif », prévient l’ancien ministre français de la Défense Paul Quilès, coauteur du récent ouvrage L’Illusion nucléaire dénonçant l’absence de débat en France sur cette question stratégique.
« Si le désarmement nucléaire reste un objectif aussi louable que souhaitable à terme, les campagnes en sa faveur ne doivent pas se tromper de cible : ce n’est pas le niveau de stricte suffisance de l’arsenal français, mais l’arrivée de nouveaux acteurs et l’opacité doctrinale de puissances traditionnelles », rétorque Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales (Ifri). L’arme nucléaire n’est plus seulement défensive, analyse l’amiral Pierre Vandier dans La Dissuasion au troisième âge nucléaire (éditions du Rocher, 2018) : elle est, selon lui, devenue un outil offensif de « négociation » ou de « chantage » pour des puissances régionales comme la Corée du Nord, qui les autorisent à « exercer des pressions directes sur les grandes puissances nucléaires » ou encore à « augmenter le niveau des enchères dans les crises périphériques ». Dans ces conditions, « la dissuasion nucléaire ne peut que rester la pierre angulaire de la stratégie de défense de la France », estime l’officier général.
Bien à vous,
do
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