Gilets jaunes toujours debout !

Source:  Résistance 71.

 

Gilets Jaunes, où en sommes-nous ? Où allons-nous ?…

 

Sous cet article de Paris-Luttes Info, devenons S.U.P.R.A Gilets Jaunes par la Solidarité, l’Union, la Persévérance, la Réflexion et l’Action et les vrais chiffres du chômage par Jo.
Le mouvement des Gilets Jaunes se restructure pour la phase 2, celle qui aura éliminé toutes les illusions démocratiques de la dictature marchande et se concentrera sur LA véritable solution : la mise en place pas à pas de la résurgence du pouvoir réintégré au sein du corps social et menant à la société des sociétés
~ Résistance 71 ~

 

Ils nous détruisent, détruisons-les !

 

Paris-Luttes Info

 

12 février 2020

 

url de l’article :  https://paris-luttes.info/ils-nous-detruisent-detruisons-les-13476?lang=fr

 

Pour prolonger la réflexion sur les traumatismes que nous subissons, comment sommes-nous arrivé·e·s dans cette situation ? Comment en tirer une force ?

Je conserve aussi un souvenir vivace d’un 1er mai : 2018, le Macdo en flamme et le pont d’Austerlitz. Si je n’étais pas dans le bloc ce jour-là, j’étais quelques rangs plus loin, avec une amie. Alors que les CRS chargent devant, le cortège tente de reculer, mais se retrouve étranglé par le pont, et les flics empêchent de s’échapper par les côtés. Et soudain, c’est une pluie de grenades lacrymogènes qui s’abat sur la foule. Une foule pas préparée, pas équipée. Une foule compressée, qui tente de s’enfuir pendant que les flics continuent de leur tirer dessus, dans le dos. Dans le nuage épais de gaz, les personnes commencent à suffoquer, à se pousser et à se piétiner par pur instinct de survie. Un camion de pompier venu éteindre le Macdo compresse encore un peu plus la foule. Sur le pont, les flics continuent à tirer, certain·e·s s’imaginent déjà sauter pour fuir l’enfer. La préf’ avait prévu le coup, puisque des bateaux attendent aux abords.

Si j’avais déjà été gazé dans des manifs précédentes, c’est la première fois que je me suis véritablement senti en danger. Et en colère quand j’ai vu que les syndicats avaient déserté par un itinéraire bis probablement négocié à l’avance.

Mais ce qui a achevé le traumatisme, c’est la répression féroce qui s’est abattue sur les manifestations des Gilets jaunes. Samedi après samedi, tout l’arsenal de guerre est systématiquement déployé et massivement utilisé : grenades lacrymogènes, grenades assourdissantes, grenades de désencerclement, lanceurs de balles de défense, canons à eau. La vision du canon d’une arme pointé droit vers moi reste gravée dans ma mémoire. Si par chance je n’ai jamais été blessé, j’ai vu mon lot de visages en sang, de mutilé·e·s, soigné·e·s avec les moyens du bord en attendant que les flics daignent laisser passer les pompiers.

Depuis, je ne peux plus voir passer quelque chose dans le ciel du coin de l’œil sans immédiatement relever la tête pour vérifier si ce n’est pas une grenade. Depuis, à la moindre détonation, tout mon corps se tend, anticipant les mouvements de foule, préparant les gestes à adopter.

Surtout, depuis, je ne suis plus serein entouré de flics. Le mois dernier, à deux manifestations, j’ai fait une crise d’angoisse.

16 janvier, Montparnasse place d’Italie. Toutes les rues partant du parcours sont barrées par des camionnettes ou des grilles antiémeute, protégées par deux rangs de flics armurés, cagoulés, casqués, cachés derrière leurs boucliers, tonfa à la main. Tout l’avant du cortège est encadré par trois lignes du même style. Au bout du boulevard Saint-Michel, ils décident d’arrêter le cortège, sans raison. Ils resserrent leurs rangs et se rapprochent méchamment des manifestant·e·s. Une pure tentative d’intimidation. Et qui fonctionne : étant légèrement claustrophobe, me retrouver ainsi prisonnier, sans certitude quant à ce qui va se produire, fait naître en moi une profonde angoisse. Jusqu’à place d’Italie, ce sera des colonnes entières de centaines de ces nervis qui défileront. Je me sens tellement mal que je ne m’attarde pas.

29 janvier, place d’Italie Invalides. Dès le début du parcours, trois lignes de miliciens encadrent de chaque côté le cortège. Mais cette fois, ils ne sont pas sur le trottoir : ils sont sur la route, enserrant les manifestant·e·s. Immédiatement, l’angoisse arrive. Je me sens physiquement oppressé. Je me sens rabaissé au rang de bétail à canaliser, et je ne peux pas l’accepter. C’est ma dignité humaine qui est atteinte. À Port-Royal, je m’arrête, j’attends que le cortège me dépasse, et je m’en vais, ne pouvant pas le supporter plus longtemps.

Paradoxalement, si les dernières manifestations ont été tranquilles, symboliquement, elles sont d’une violence incroyable. Toute liberté d’expression et de manifestation a été anéantie par une présence policière massive, dans des quartiers transformés en déserts. Ils n’ont même plus besoin de matraquer et de gazer : ils nous rendent inoffensifs par la peur et la marginalisation.

 

Quand la rue est jaune de monde…

Qu’est-ce qui a changé ?

Comment en sommes-nous arrivé·e·s là, alors que nous avons connu avec les Gilets jaunes un pic historique de conflictualité et un rapport de force en notre faveur ? Souvenons-nous, on pouvait vraiment crier « Et la rue elle est à qui ? Elle est à nous ! », parce qu’elle était vraiment à nous. On pouvait aller où l’on voulait, c’était les flics qui nous courraient après.

Comparé aux manifestations contre la réforme des retraites des derniers mois, le parallèle est saisissant. La transformation du cortège de tête est significative : d’un assemblage hétéroclite de manifestant·e·s déters et uni·e·s, on arrive à la reproduction d’un cortège syndical classique : des groupes affinitaires et corporatistes plus intéressés par leur image et qui, parce qu’il faut faire de jolies photos pour Instagram ou le groupe Facebook, rompent la dynamique du cortège et mettent ainsi en danger les manifestant·e·s plus vénères parti·e·s devant. L’individualisme et le culte de la personnalité appliqués aux mouvements sociaux. On pourrait en rire tellement c’est ridicule, mais quand les flics profitent qu’un groupe s’est arrêté, parce que ça fait cinq minutes qu’il n’a pas posté sur Twitter, pour couper le cortège et réprimer et interpeller des camarades, et que ceux qui faisaient les gros bras pour les photos restent immobiles en regardant les copain·ine·s se faire tabasser et en attendant que la voie se dégage, c’est beaucoup moins drôle.

Plus déprimant encore, l’apathie des manifestant·e·s. Combien d’occasions manquées de s’extraire du parcours officiel par une rue qui n’était pas surveillée, à se retrouver à une dizaine pendant que dans le cortège, on nous regarde les yeux ronds, en nous criant « C’est pas par là ! » ? On sait que ce n’est pas par là. On sait qu’au bout du parcours officiel il n’y aura rien d’autre que de la lacrymo ou de la merguez. On sait que si on part « pas par là », on ne sait pas forcément où l’on va, mais au moins on sera libre de le choisir. Cette volonté inébranlable de la majorité des manifestant·e·s à vouloir absolument aller au bout du parcours pour pouvoir rentrer chez soi tranquillement est déconcertante est démotivante. Surtout quand elle est assortie du discours « oui, mais s’il y a de la casse on ne parlera pas de nos revendications ». Pourtant, l’actualité nous montre le contraire : alors que les médias se foutent totalement des manifestations maintenant qu’elles sont des promenades tranquilles, quand les pompiers ont attaqué frontalement la police, forçant les grilles antiémeute, on a parlé de leurs revendications, et mieux, le gouvernement a cédé.

Pour autant, nous ne devons pas nous enfermer dans une fascination morbide pour les affrontements avec les flics. Ça ne sert à rien d’avoir comme unique but de se battre contre eux, car à moins d’être équipé·e·s comme les pompiers, ils gagneront toujours, et nous aurons toujours plus de blessé·e·s. Il devrait être admis qu’il faut plutôt attaquer ceux qu’ils protègent, et pourtant ces affrontements stériles ont un pouvoir d’attraction (spectaculaire ou viriliste ?) qui anéantit les initiatives pour d’autres actions plus efficaces. Deux exemples : le 28 décembre, alors que le cortège est bloqué rue du Renard par des affrontements, le chemin est complètement libre jusqu’aux Halles toutes proches. Malgré de nombreux appels, ce n’est qu’à une vingtaine que nous nous y rendrons, et si nous avons réussi à faire fermer le centre commercial, ce qu’il aurait été possible de faire en étant plus suivi·e·s par ceux·elles qui ont préféré regarder les affrontements laisse songeur. De même, le 4 janvier, après avoir investi la gare du Nord, les flics débarquent pour évacuer les lieux. L’occasion était trop belle : reformer un cortège pour investir un autre lieu avant que les renforts n’arrivent. Malgré tous nos efforts, nous ne sommes qu’une dizaine à ne pas vouloir rester bloqués sur un affrontement qui tournera rapidement à notre désavantage : les voltigeurs et les régiments de flics sont tout près, la manifestation du jour ayant pris fin à la gare de l’Est. Et c’est effectivement ce qui s’est produit : tout le monde a fini par se disperser. Encore une occasion manquée.

 

Que peut-on faire ?

Faut-il admettre que les manifestations ne sont plus des espaces de lutte, mais ont uniquement un but performatif, faire de belles images ? Faut-il alors laisser tomber les grands rassemblements syndicaux, qu’ils ne redeviennent qu’un moyen pour les centrales de se compter ? La question se pose, surtout au regard de ce qu’ils ont obtenu ces derniers temps : malgré une participation exceptionnelle, absolument rien. Parce qu’ils ont perdu toute conflictualité, ils n’obtiendront plus jamais rien. On le voit, seuls les secteurs disposant de moyens de pression conséquents ou équipés pour la conflictualité voient leurs luttes aboutir.

Nous sommes nombreux·euses à avoir fait ce constat, et à ne pas vouloir nous y résoudre. Mais nous-mêmes sommes atomisés en groupes, ne dépassant parfois pas une ou deux personnes, et nous retrouvant physiquement ensemble à la faveur d’un événement publié sur Démosphère ou PLI. Moi-même, n’ayant pas grandi à Paris et ayant tardivement développé une conscience politique, sans parler de mon appréhension sociale, n’ai que très peu de contacts militants.

Malgré tout, nous devons nous nourrir de nos échecs collectifs récents et de nos traumatismes individuels pour imaginer des modes d’actions plus efficaces : nous ne pouvons pas faire semblant d’attendre le grand soir pour être des centaines de milliers de déters et mettre à bas ce système oppressant. Au contraire, nous devons profiter de notre éparpillement, de notre décentralisation pour nourrir des actions plus ciblées, ayant un réel but politique, et aussi étrange que cela puisse paraître, qui nous mettront moins en danger : si nous surgissons quand ils ne nous attendent pas, et que nous disparaissons sans les attendre, ils ne nous attraperont pas.

Et surtout, soyons bienveillant·e·s entre nous : on a tous des envies de modes d’action différentes, mais au lieu de nous battre pour savoir qui a raison, soutenons-nous, et coordonnons-nous ! Notre union dans l’objectif et nos différences dans les actions ne peuvent que nous renforcer.

Cessons de jouer selon leurs règles, ou nous serons toujours perdant·e·s.

= = =

 

Gilets Jaunes An I !

Il y a maintenant plus d’un an de lutte écoulé qui nous montre on ne peut plus clairement qu’il n’y a pas de solutions au sein du système, qu’il n’y en a en fait jamais eu et qu’il ne saurait y en avoir !

Ceci se doit de devenir une évidence incontournable pour toutes et tous, membres de notre lutte organique pour une société enfin libre.

Ainsi, toute négociation avec l’État et les représentants de l’oligarchie est non seulement futile mais contre-productive. Ignorons-les !

Solidarité – Union – Persévérance – Réflexion – Action

Devenons S.U.P.R.A Gilets Jaunes !

Reprenons le pouvoir par les Assemblées Populaires et dans le même temps:

  • Boycottons les institutions
  • Boycottons l’élection et l’impôt absorbant l’intérêt de la dette odieuse
  • Boycottons les entreprises du CAC40 et des transnationales criminelles
  • Achetons et promouvons les produits locaux
  • Réaménageons nos campagnes et nos communautés agricoles
  • Rassemblons-nous en comités populaires de voisinage, de travail…
  • Restons incontrôlables et imprévisibles !

Tout le Pouvoir aux Ronds-Points !

Pour une société émancipée et donc libre !

Groupe Gilets Jaunes de _______________

Aussi…

Cinq textes fondamentaux pour nous aider à  y parvenir, ensemble, à  lire, relire et diffuser sans aucune modération:

 

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

Une réflexion sur “Gilets jaunes toujours debout !

  • 25 février 2020 à 6 h 22 min
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    Cathare et Gilets jaune, finalement c’est le même combat.
    Les Gilets Jaunes firent leur apparition en France au commencement du 3ème millénaire et bientôt se répandirent dans toutes les directions. On les trouvait en France dès l’an 2018 ; on en « tazzait », « battaient » et « flashballisait » à Marseille, Bordeaux, Paris ou Toulouse ; vers la fin 2018, on commençait à en trouver de petits groupes en Belgique, au Canada et même en Israël ; on les méprisa.
    En 2020 on en trouvait partout dans le monde.
    Ils furent impitoyablement poursuivis dès 2018.
    Les Gilets Jaunes étaient une révolte de la conscience et de la raison contre le désordre des politiques. C’est un soulèvement des bons instincts contre l’excès du mal, une réaction contre le désordre social et fiscal généré par le pouvoir en place.
    L’oppression continue de la meilleure partie de la société sous la tyrannie des puissants soulevait l’exaspération des gens intelligents et bons. L’iniquité des lois appuyées par la force aveugle entretenait la pire des souffrances.
    Les Gilets Jaunes auraient pu certainement triompher rapidement si certaines « milices obscures » n’étaient pas venus soutenir une politique illégitime, immorale et absurde, en l’aidant à noyer dans d’affreuses violences des revendications pourtant si légitimes.
    Castaner dit « Simplet », surnom bien trouvé et porté par le déséquilibré qui devait faire violenter tout un peuple de France et organiser avec sa hiérarchie aveugle la nouvelle Inquisition ! Il occupa le trône de la place Beauvau fin 2018.
    Dans la croisade contre les Gilets Jaunes, il commandait les violences de ses milices ; cela coûta des sommes énormes au Trésor Public, et donc aux français.
    C’est pour cette belle entreprise qu’il fut placé là par ses maîtres, à l’instar d’Edouard Philippe à Matignon, ou Macron à l’Elysée, excitant par la promesse de privilèges et riches butins, le zèle de ces traitres contre leur peuple.
    C’est le premier grand drame sanglant dont la présidence Macron donna le spectacle au monde épouvanté.
    C’est du reste la première révolte sérieuse contre les absurdités de la 5ème République, l’atomisation des courants politique, la division perpétuelle de français et surtout contre le joug de la haute finance, et les mensonges répétés des « Pravda » subventionnées ; ce fut aussi la première tentative d’un retour aux valeurs Universelles de Liberté et de Fraternité.
    Si les Gilets Jaunes triomphaient, l’humanité entrerait alors dans une ère nouvelle, qui serait un temps de paix et de rénovation.
    Peut-être l’avenir nous le dira…
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/plus-un-enfant-connait-sa-mere-plus-il.html

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