Le luth de carton — L’ouvrage de Paul Laurendeau qui m’a le plus touché
DANIEL DUCHARME — J’ai lu toute l’œuvre de Paul Laurendeau. Ses poèmes, ses essais, ses romans, ses nouvelles. Rien ne m’échappe chez cet auteur qui est aussi un ami de longue date, un ami que j’ai connu à la lointaine époque du Collège de l’Assomption. Il m’a d’ailleurs été présenté par nul autre que Sinclair Dumontais, un autre ami, doublé d’un auteur talentueux, tristement disparu en septembre 2019. J’ai tout lu, donc, de Paul Laurendeau, et je pourrais reconnaître son style unique au milieu de milliers de textes. Mais cet ouvrage, qui regroupe un ensemble de récits ayant pour thème les instruments de musique, s’avère unique en son genre dans la vaste œuvre de Paul Laurendeau. Car on y découvre un auteur profondément humain, sensible, ancré dans l’histoire. Un auteur qui remonte le fil de son enfance jusqu’aujourd’hui à travers le prisme de la musique. Et c’est magnifique.
Paul Laurendeau donne rarement dans le récit intimiste, même s’il a déjà pondu un récit de l’enfance remarquable – Nos premières cruautés – dont j’ai fait le compte rendu sur ce blogue. Mais, comment dire, dans Le luth de carton, il montre enfin son vrai visage… Celui d’un auteur, d’un professeur, d’un enfant ayant grandi dans une banlieue de Montréal, d’un frère proche de sa sœur, le fils d’un père dont il est fier, parfois. Non, Le luth de carton est sans contredit l’ouvrage de l’ami Paul qui m’a le plus touché. Un ouvrage intimiste d’un auteur pudique quand il s’agit de parler de lui. Au fond, on n’est pas obligé de tout dire, de tout montrer. En ce sens, Le luth de carton réussit l’équilibre parfait entre l’essentiel de l’humain dans son rapport au temps et les détails intimes qui n’intéressent personne. Par ailleurs, il faut avouer que remonter le fil de sa vie à travers les instruments de musique constitue une approche d’une grande originalité. Personnellement, je n’ai jamais rien lu de tel… et, sans prétention, j’ai lu pas mal de bouquins dans ma vie. Et c’est ce qui me permet de répéter: Le luth de carton est un ouvrage unique en son genre.
J’aime la musique. Elle m’accompagne depuis toujours et, franchement, je ne pourrai pas vivre sans elle. Tout comme la littérature, d’ailleurs. Pour moi, la musique et la littérature forment un couple indissociable qui m’aide à vivre. Les arts visuels? Je pourrais m’en passer. La peinture, je regarde. La sculpture, je l’admire… mais l’idée de passer un après-midi à regarder des toiles accrochées aux murs d’un musée m’ennuie prodigieusement… Enfin, peu importe, j’aime la musique, sans doute pas de la même manière que Paul Laurendeau, mais je l’aime autant que lui, à ma manière. Mais jamais je n’ai développé cette curiosité pour les instruments de musique. Paul Laurendeau, oui. Et c’est passionnant…
Le luth de carton est un ensemble composé de cinquante récits intimistes autour de l’instrument de musique. De la naissance à l’âge mûr, l’auteur exprime sa découverte de la musique et de ses instruments avec passion et humanité. Et il le fait tant au Québec qu’en France, tant en Irlande qu’en Louisiane, et jusqu’au Brésil où son métier de linguiste l’a conduit au cours de sa carrière. Cinquante textes pour cinquante instruments. Tout y passe: de la guitare au banjo, de la flûte au gazou, du célesta au tuba. Est-ce un recueil de nouvelles? Non, je dirais plutôt un essai littéraire dont les textes puisent dans l’intimité d’un homme pour nous parler de la musique et de ses instruments. Si mes propos piquent votre curiosité, alors vous n’avez plus qu’une chose à faire: vous procurer cet ouvrage pour en débuter sans tarder la lecture. Vous tomberez sous le charme, je vous le garantis.
.
.
.
Paul Laurendeau (2020), Le luth de carton, ÉLP Éditeur, Montréal, format ePub, Mobi, papier.
.
.
Monsieur Ducharme, je suis jaloux et je vous envie d’avoir lu tout Paul Laurendeau, je n’ai pas encore lu et je n’y manquerais pas ! je crois qu’il y a un instrument de musique de plus que l’auteur ne cite pas et c’est celui qui constitue sa signature littéraire ! un instrument de musique propre à notre Ysengrimus ou il n’y a pas de place aux fausses notes ! Merci aussi de nous en révéler cette facette qu’on ne connaissait pas du tout et qui explique pas mal autant la reserve et l’humilité de notre Paul que son excellence et originalité qui visiblement à démarré tôt dans sa vie comme on pouvait s’y attendre !
Pour ma part, et avant d’avoir lu cette oeuvre de M. Paul Laurendeau (qu’il me tarde de commencer), je peux vous assurer qu’il est tellement attachant notre Paul rien qu’à lire son blog, il vous touche droit au cœur, il est fascinant, il est séduisant et désirable notre Paul, il a la »baraka » dont peu de personnes peuvent se vanter d’avoir, une espèce de magnétisme à la fois intellectuel, émotionnel et magique, une porte grande ouverte vers le savoir, la sagesse et la réussite ! encore un peu… et on lui construira un mausolée ou marabout au Québec :))) ou j’irais en courant avec mes offrandes et mes poules, vaches et veaux comme sacrifices pour demander sa ..baraka !:)))
Paul Laurendeau est aussi tout ce qu’une femme aussi peut rêver de »posséder », enfin si elle y arrive, ou une personne de haut calibre peut rêver d’avoir comme ami, un gentleman, un séducteur malgré lui, un jazzman et un artiste qui a du goût et assez de connaissances pour vous expliquer l’origine des sons, des traits, des couleurs, et les rudiments insoupçonnés du language !
Dommage que je ne possède pas de magazine à fort tirage mais je l’aurait élu personnalité du siècle sans exagération, ni hypocrisie, ni léchage de babouches… c’est un Monsieur extraordinaire auquel je suis sûr, certains imbéciles, trolls ou jaloux ne veulent justement pas admettre la prévalence sur leurs idées et leurs paillettes à la con ! il a déjà brillé depuis belle lurette et leur a laissé un goût de travers on dirait et d’après ce que j’en comprends… mais rien n’est perdu comme on dit, ils peuvent encore se précipiter en cachette pour lire son blog ou ses oeuvres ou venir l’emmerder comme font les plus téméraires parfois sur certains sujets, mais comme on dit, les imbéciles, les ignorants ou les myopes n’oseront jamais éteindre la bougie qui les éclaire !:)))
Merci pour ce superbe billet dédié exclusivement à notre cher et inimitable Paul Laurendeau et son oeuvre que j’espère un jour se retrouvera dans de beaux livres en bonne et due forme afin qu’on puisse s’en approprier le prestige et l’arborer fièrement dans une bibliothèque aussi !
J’aime bien votre référence à la baraka, ce mot siginifiant « bénédiction », que j’ai d’aulleurs découvert à la lecture de mes romans de jeunesse. 😉 C’est aussi avec beaucoup de sensibilité que vous décrivez l’homme d’exception, demeuré humble malgré tout. Effectivement, derrière son énorme bagage culturel, on sent un désir viscéral de vouloir aller découvrir, toujours un peu plus loin, les recoins inexplorés de cette île lointaine, inaccessible semble-t-elle, nommée vérité. Toujours avec cette approche multidisciplinaire qui laisse plus d’un pantois. Un bel hommage que vous lui faites, de son vivant en plus! Merci.