Covid-19 en Afrique: les remèdes pires que le mal?
Par Leslie Varenne (revue de presse : Sputnik – 14/4/20)*
«Le coronavirus tue en deux semaines, la faim en une semaine»: c’est l’une des nombreuses expressions en cours dans le Sahel. Les mesures prises par les États pour endiguer le virus créent de nouvelles crises se superposant à celles déjà existantes. Ou comment ajouter de la misère aux misères. Analyse pour Sputnik de Leslie Varenne, directrice de l’Iveris.
Une pétition signée par des intellectuels africains appelle l’Afrique à «inventer» ses propres modèles pour faire face au Covid-19. Or, pour l’instant, les chefs d’État d’Afrique de l’Ouest n’ont pas fait preuve d’originalité et se sont contentés de copier les mesures prises par les Européens, alors même que celles-ci connaissent des succès divers et très mitigés. Certes, les gouvernements ont tropicalisé leurs dispositions, la plupart des marchés ne sont pas totalement fermés, certains restent ouverts le matin, les confinements sont partiels et assortis d’une réduction de la mobilité et d’un couvre-feu. Il n’est pas aberrant de s’interroger sur l’efficacité d’un confinement à mi-temps. Quant à l’utilité d’un couvre-feu, alors que tout le monde investit la rue avant l’heure dite, elle semble répondre à d’autres considérations que celle de lutter contre le coronavirus (!?…)
Il faut se rendre à l’évidence, le confinement est absurde en Afrique plus encore que nulle part ailleurs, il ne peut être respecté que par les élites et une partie de la classe moyenne. Le continent n’a pas d’autre choix que de parier sur l’immunité collective –facilitée par la jeunesse de sa population– en mettant à l’abri les anciens et les personnes à risque ce qui, compte tenu de la culture et de la solidarité familiale, se fait déjà spontanément. C’est d’ailleurs une des grandes leçons de cette épidémie mondiale: les peuples d’ici, de là-bas et d’ailleurs sont infiniment plus intelligents et plus sages que leurs dirigeants.
De Charybde en Scylla
Si l’efficience de ces mesures n’est donc pas prouvée, leur corolaire est, lui, connu. Il réduit, voire rend impossible, l’économie informelle. Ce sont donc les plus pauvres, ceux qui vivent au jour le jour, les vendeuses du marché, les chauffeurs de taxi, etc. qui s’apprêtent à passer de la pauvreté à la misère. Dans le Sahel, cette situation est encore plus délétère puisqu’elle s’ajoute aux nombreuses difficultés liées à la crise sécuritaire.
Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés
Aux mesures précitées s’ajoute également la fermeture des frontières, qui perturbe fortement les transports routiers tant au niveau national qu’interrégional. Cela entraîne une diminution du flux de marchandises, notamment des produits agricoles, des semences et des engrais indispensables lors de la période de soudure de juin à août 2020.
Pour évoquer cette situation, les ministres de l’Agriculture de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), du Tchad et de la Mauritanie se sont réunis en vidéo-conférence le 31 mars. Lors de ces échanges, personne n’a remis en cause les dispositions prises par les États, pourtant, le Commissaire en charge de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en eau de la Cedeao, Sékou Sangare, a reconnu leurs impacts négatifs d’ores et déjà tangibles:
«Hausses des prix des denrées de première nécessité, faible accès aux vivres des personnes vulnérables, chute drastique de la commercialisation des produits maraîchers périssables, renchérissement du transport, difficile accès aux semences, engrais, raréfaction et cherté de main-d’œuvre agricole», énumère-t-il.
Les conséquences sont donc douloureuses et cela aussi, Sékou Sangaré le reconnaît. Selon ses estimations, sans la crise sanitaire, 17 millions de personnes de la région auraient été touchées par une crise alimentaire et nutritionnelle lors de la période de soudure. Avec le Covid-19, ce sont «au mieux plus de 50 millions de personnes» qui seront impactées si «des mesures vigoureuses, pragmatiques et coordonnées ne sont pas mises en œuvre dans la région». Une nouvelle fois, ce seront les pays enclavés du Sahel, Mali, Burkina-Faso, Niger qui paieront le plus lourd tribut.
Pour être juste, la totalité de ces chiffres impressionnants n’est pas à mettre au compte des mesures prises par les États d’Afrique de l’Ouest qui subissent aussi la crise économique mondiale avec la réduction des exportations de riz venant d’Asie et d’autres céréales en provenance du Brésil et de la Russie. Car pour se prémunir des pénuries, certains pays ont déjà évoqué des quotas d’exportation, voire des interdictions.
Une pluie de milliards
Pour atténuer les effets économiques et sociaux des mesures qu’ils ont prises, les chefs d’État du Sahel francophone rivalisent d’initiatives. Ils promettent à leurs concitoyens des aides comme la réduction ou l’annulation de factures d’eau et d’électricité. À cet exercice-là, c’est Ibrahim Boubakar Keïta qui tient la corde: 500 milliards de CFA pour les mesures sociales; 100 milliards pour les plus vulnérables; le Président malien renonce à trois mois de salaire et son Premier ministre à deux… Le chef de l’État crée ainsi des attentes considérables dans une population qui n’en sera que plus déçue si jamais cet argent se perdait dans les limbes et qu’elle n’en voyait pas la couleur…
Qu’à cela ne tienne, si l’Afrique n’est pas sauvée par ses dirigeants, elle le sera par l’aide internationale. Antonio Guterrez a déclaré, lors d’une interview sur France 24, qu’il souhaitait mobiliser 6.000 milliards de dollars à destination des pays du Sud et que le FMI avait la capacité de prêter 1.000 milliards de dollars! Et ce, au moment où les plus gros bailleurs enregistrent des chutes de leur PIB et voient se pointer une récession à deux chiffres. Le secrétaire général des Nations unies serait-il dopé à l’économie virtuelle?
La France, elle, a promis 1,2 milliard d’euros, mais seuls 150 millions se présentent sous forme de dons, le reste est constitué de prêts aux pays ou aux banques. Lors de son allocution télévisée du 13 mars, dans un élan lyrique, Emmanuel Macron a aussi demandé que l’Europe annule les dettes des pays africains que les pays de l’UE détiennent. Cependant les dettes d’État à État ne représentent qu’une petite partie du problème, ces créances étant majoritairement détenues par des privés.
L’Union européenne a annoncé qu’elle donnerait 15 milliards d’euros, toutefois ce n’est qu’une réorientation des fonds vers la lutte contre le Covid-19. Dans le même ordre d’idées, avec l’Union africaine, la France veut apporter une assistance sanitaire de 500 millions d’euros pour acheter des gants, des masques, des respirateurs, mais cet argent sera pris dans les caisses du fonds Sida. Ou comment déshabiller Pierre pour habiller Jacques? Avec le risque de détourner ou de monopoliser tous les fonds utiles à d’autres impérieuses nécessités –pour rappel le paludisme tue plus de 400.000 personnes par an, soit beaucoup plus que le Covid-19, alors que la catastrophe prédite n’arrive toujours pas, le virus poursuivant en Afrique sa lente ascension…
Mais qu’importe l’efficacité des mesures sanitaires et la réalité des mesures financières pourvu qu’il y ait l’ivresse de la communication. Les chefs d’État sahéliens jouent la carte Covid en espérant capter la manne internationale et sécuriser leur pouvoir grâce aux mesures liberticides que le virus leur offre sur un plateau. Les dirigeants des pays occidentaux, eux, déploient une énergie considérable pour essayer de démontrer que même atteints, ils continuent de compter, qu’ils restent aux avant-postes et ne laissent pas la Chine déployer seule sa Route de la Soie sanitaire.
*Source : Sputnik
Leslie Varenne, journaliste d’investigation, est directrice de l’IVERIS (Institut de Veille et d’Etude des Relations Internationales et Stratégiques)
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Hélas ce scénario pouvait être prévu à l’avance, en plus de tout ce que dit le billet, il n’est pas exagéré de dire que près de la moitié de la population des pays du Sahel comme la majorité des pays africains y compris du maghreb, ne survivent en tant normal, que grâce aux transferts directs de leur diasporas en occident…en plus de l’économie informelle citée par l’auteur ! mais il y a toute fois lieu de faire le distingo entre les besoins d’une famille occidentale en termes de consommation alimentaire et autre, et ces millions de familles africaines rurales comme urbaines rompues à l’exercice de la collecte et le stockage des denrées uniquement essentielles : farines, huiles, sucre, condiments, féculents et riz, et autres produits locaux comme les légumes et les grains céréales du pays…! et c’est pour dire aussi que les milliards de dettes contractées le plus souvent auprès des bailleurs de fonds privés comme le dit si bien l’auteur, comme »le club de paris » et autres multitudes de fonds privés occidentaux, ne servent souvent plus qu’à payer les salaires des fonctionnaires qui représentent encore l’un des plus graves comptes de dépenses déséquilibrant les budgets (masse salariale des états frôlant les 12 à 20% du PIB alors qu,en occident et en principe ne devrait pas dépasser les 4 ou 5%, et le reste qui s’évapore continuellement en remboursement d’autres dettes interminables, et autres détournements et commissions diverses et braquage de l,économie par les élites corrompues !
En ce qui me concerne, j’ai cessé de me lamenter sur l’Afrique dans un certain sens ! à l’exception des véritables pauvres qui n’ont réellement rien à se mettre sous la dent continuellement, ni même pas à boire d’une eau rare et détournée aux besoins d’une agriculture archaique, nulle en techniques contrôlées d’irrigation, mal gérée, hautement spéculative et qui n’hésite pas à assoiffer 100 villages pour enrichir des locaux sans scrupules dans leurs cultures du melon, et autres cultures qui consomment des tonnes d’eau ! Bref, en dehors de ces marginalisés, ces centaines de milliers d’orphelins filles et garçons qui errent dans les rues, ses hommes et ces femmes célibataires et sans enfants, sans métiers, sans revenu et sans ressources, et qui vivent les plus marginalisé et méprisé dans les villes et les campagnes, j’en ai plus rien à cirer des Africains qui se portent à merveille et dont beaucoup vivent mieux que nous en occident ! De plus, le Sahel des années 2010 et 2020 n’est plus le Sahel des années 60, 70, 80, 90 … des pays comme le Mali ou le Niger ont fait des bonds extraordinaires malgré la guerre, le terrorisme et autres fléaux, leurs problème prioritaire est encore et toujours la distribution égale de la richesse de ces pays et non pas la misère généralisée qui frapperaient tout le monde comme on cherche à nous faire croire !
En conclusion, demandez au Africains et ils vous le diront et le confirmeront, L’Afrique chers amis, c’est un gros merdier Afro-africain, un puits sans fond en ce qui est de l’argent, vous pourriez demain mobiliser toutes les richesses de la terre, ruiner l’occident et la chine, le japon et les pays arabes du golf réunis, leur confisquer leur fric et le déverser sur l’Afrique que dans 6 mois, vous reviendrez et vous trouverez la même désolation ! je n’exagère même pas en disant cela ! l’ignorance, la folie des grandeurs, le gaspillage, le vol et le détournement de fonds font qu’il coûte plus cher de loger à Dakar ou Abidjan qu’à Montréal ou Vancouver ! ils ont perdu les pédales depuis belle lurette ! les taudis les plus misérables y côtoient le luxe que vous ne verrez nulle part ailleurs ! et souvent lorsque vous donnez une grosse somme d’argent à un local ou une local qui n’a même pas de quoi bouffer, il ira s’acheter une rolex le lendemain, et continuer de crever de faim ! ou les dépenser en deux nuits dans un night club, ou payer cash une fortune pour un marriage et ne pas avoir de quoi nourir sa famille le lendemain ! demandez-moi les détails, vous en reviendrez pas ! il y a des phénomènes d’enrichissement aussi que vous ne trouverez nulle part dans le monde sauf en Afrique, des paysans qui possédaient deux chèvres et deux moutons qui vendent leur minuscule lopin de terre une fortune inimaginable même en occident, et roulent en range rover le lendemain et au bout de cinq ans au grand grand max, retour à la case départ ! l’Afrique on le dit là bas d’ailleurs, c’est aussi un asile de fous, d’irresponsables, de gens qui déshéritent leurs familles, volent les biens de leurs fratrie, leurs parents, leurs amis, leurs époux …et vivent sans scrupules…parfois en leur donnant la charité pour le restant de leur vie ! la corruption des institutions comme la justice fait que les investisseurs fuient ces pays là comme la peste, il n’y a aucune garantie de votre investissement sauf si vous faites affaire avec les clans présidentiels et les mafia au pouvoir ! et c’est d’ailleurs pour cela que les occidentaux tiennent à passer par eux et on les accusent tous le temps d’exploitation des pauvres ! comment voulez-vous qu’ils fassent ! Aujourd’hui plus aucun Africain de la diaspora africaine en occident ne songe à retourner chez lui pour les mêmes raisons, car les rares fous qui tentent l’aventure se retrouvent plumés en moins d’un an ! même leurs biens immobiliers ou fonciers sur place et acquis au prix de nombreux sacrifices en occident, peuvent être revendu, expropriés, falsifiés et remis à d’autres à leurs insu pendant qu’ils conduisent le taxi ou ramassent les ordures en occident !
l’Afrique à besoin de dictatures éclairées je vous dit…surtout aujourd’hui ! elle n’a besoin ni d’argent des occidentaux, ni de charité, ni de lamentations sur son sort ! l’Afrique à besoin de renouer avec les valeurs qu’elle a perdu, celles de l’intégrité et la sagesse de ses anciens ! l’Afrique aussi est entrain d,apprendre tout ceci et je vous rassure qu’il y a présentement dans chaque pays africain, même le plus pauvre une grosse prise de conscience que la gabegie doit cesser, que les africains sont ultimement responsables de leurs sort et que la charité des 70 dernières années n’a fait qu’empirer la situation ! l’Afrique c’est devenu une éponge de fric et compte des milliards d’associations, ONG et autres qui ne font que siphonner tous les fonds possibles et imaginables de l’état et de l’étranger et ce sont les africains lésés qui le disent aujourd’hui ! l’Afrique doit apprendre à gérer sa nature et la préserver et cesser de la détruire, gérer son eau rare et précieuse et réfléchir aux solutions à ce problème comme c’est déjà le cas il y a plus de 30 ans…, l’Afrique à besoin de partenariats de savoir faire, de transfert de technologies et de financement en matière de développement durable et développement humain ! santé, éducation, états de droit et qu’on cesse d’engraisser les porcs qui sont à sa tête, les protéger et les laisser détourner des milliards dans les banques occidentales en toute impunité !
Et pendant ce confinement, l’Afrique apprend comme tout le monde ! y a pas de raison de croire qu’elle a besoin de plus d’assistance que les confinés d’Amérique latine, d’Asie et même des recoins miséreux de l’Europe ou l’Amérique ! Avez-vous vu les files d’Américains dans les médias cette semaine pour une panier de denrée alimentaires ? des files qui font des kilomètres dans pratiquement tous les coins d’Amérique ! En dehors des confinés africains qui crèvent effectivement de faim et de soif, au vu des autorités qui les savent dans cette situation, l’Afrique n,a effectivement besoin de rien…sauf d’apprendre à se responsabiliser, se gérer, et si elle doit demander les aides, ça doit être pour mieux les gérer !
je dis tout ceci avec un gros pincement au cœur en pensant aux affamés parents ou célibataires sans emploi depuis toujours et sans ressources ni nourriture et autres orphelins, veuves et vieillards délaissés sans pitié par leurs concitoyens en Afrique, car ce sont eux les victimes, ce sont eux les oppresses, les affamés et ceux qui en paient le plus le prix !