De la financiarisation de l’économie

Par Gérard Bad

Ce texte de Tom Thomas qui bien que datant un peu demeure de la première importance tellement il y a de confusion sur ce qu’est réellement le Capital.

Cibler uniquement l’oligarchie financière, considérer comme le fait F.Chesnais qu’il y aurait eu un «coup d’Etat fondateur de la dictature des créanciers..» 1 , cela revient à opposer le bon capital au mauvais alors que pour Marx tout Capital est Capital en procès et forme un tout. Je conseil vivement a nos lecteur de lire le livre de Tom Thomas qui à l’ avantage de rendre l’ étude du marxisme relativement facile.

1 l’ expression «  dictature des créanciers nous vient de (Fitoussi 1995), (Bourguiba,1995) va plus loin avec «  sa tyrannie des marchés ».


Extrait du livre de Tom Thomas


« L ‘hégémonie du capital financier et sa critique »

La « financiarisation »! Le terme est censé exprimer l’idée que le capitalisme moderne serait en crise pour être passé des mains des entrepreneurs à celles des financiers qui non seulement « s’enrichissent en dormant », mais mènent le monde à la catastrophe par leurs comportements irrationnels. Ils feraient de l’économie mondiale un vaste casino, où se joueraient, comme à la roulette, des masses énormes de capitaux, qui seraient ainsi gâchés au lieu de servir à développer la production et les emplois. Le problème serait, pour nos esprits critiques, que du fait de la mondialisation de la production et des échanges, les Etats ne pourraient plus contrôler les mouvements des capitaux et limiter la spéculation (comme s’ils l’avaient jamais fait!). Le diagnostic des crises boursières et monétaires (qui peuvent effectivement frapper par leur violence, mais pas par leur nouveauté), serait ainsi posé: le pouvoir politique ne contrôle plus le pouvoir économique, l’Etat n’impose plus l’intérêt général en face des intérêts particuliers, ni la rationalité des experts et de leurs vues à long terme contre l’irrationalité et les vues à court terme des «marchés». Le remède en découlerait donc d’évidence: renforcer le pouvoir des Etats pour qu’ils puissent combattre la spéculation, taxer les gains financiers « exagérés », et orienter l’argent vers les investissements productifs créateurs d’emplois. Ainsi nos idéologues voudraient que l’argent serve aux hommes à maîtriser leurs activités alors, nous le rappellerons, qu’il n’existe que parce qu’ils ne les maîtrisent pas. Ce qui est la manifestation même de cette impuissance ne peut pas servir à la combattre.



Pourquoi ce contenu-ci (le travail humain) prend cette forme-là (l’argent), et pourquoi cette forme s’autonomise, s’enfle en « bulles » énormes qui éclatent en krachs boursiers et monétaires entraînant des destructions matérielles et humaines d’une violence inouïe, telle sont les questions auxquelles nous allons tenter de donner une réponse ici.

Certes, nous ne pourrons pas rentrer dans tous les arcanes extrêmement compliqués et confus de la circulation de l’argent, dans le détail de l’énorme fouillis des « produits financiers » et de tous les circuits du crédit, par lesquels il semble fructifier et grossir de lui-même, comme par enchantement. Mais nous tenterons de donner la logique générale du phénomène, son essence. Et nous redécouvrirons que le vieux barbu, K. Marx, a déjà fourni cet essentiel. La preuve du pudding, c’est qu’on le mange. La preuve de la part de vérité contenue dans l’œuvre de Marx, c’est qu’elle permet de comprendre ce qui se passe aujourd’hui. Plus de cent ans après qu’il l’ait produite, elle apparaît d’une géniale modernité.

Ce travail ne sera donc, quant au fond, qu’un commentaire actualisé de Marx, centré sur le phénomène de l’autonomisation de la valeur (cette représentation métamorphosée, étriquée du travail), que nous verrons se développer dans l’argent, le capital et le crédit.

L’exercice est limité, puisqu’ essentiellement centré sur ce qui se passe dans la circulation, alors que la contradiction la plus profonde du système capitaliste réside dans la disparition progressive du travail vivant (qui seul y fonde le surtravail, la plus-value, le profit et l’activité) dans le processus de production lui-même. Mais cela, j’en ai déjà parlé dans mes travaux précédents sur le travail. Toutefois, il devrait, je l’espère, suffire à démontrer l’inanité de la théorie du bouc-émissaire de la « financiarisation » que nos experts de la gauche universitaire agitent sans cesse devant nous comme explication des maux contemporains. Elle leur permet de se borner à stigmatiser simplement les « mauvais capitalistes » (spéculateurs, financiers), ceci pour faire ressortir les « bons » (investisseurs, entrepreneurs). Ce qui n’est, en fin de compte, qu’une tentative pour faire croire à un avenir de ce système pourrissant, l’Etat se chargeant de contraindre les premiers et d’aider les seconds, avec leur aide d’experts bien sûr. La complexité et l’ampleur du monde de la finance est un phénomène moderne dont on trouve l’origine historique dans le développement du crédit et des banques qui accompagne celui des échanges marchands (et des villes comme Venise, Amsterdam, Bruges, la Hanse, etc.), développement qui se « mondialise » déjà avec les Grandes Découvertes. Il y a évidemment un procès historique dans l’instauration des métaux précieux comme argent universel2, dans la transformation de l’argent-trésor en argent-capital, de celui-ci en argent de crédit, capital fictif et « produits » financiers en tous genres. Mais ce n’est pas sous l’angle historique que nous examinerons ici ces phénomènes, mais sous l’angle logique. Et bien que les deux démarches se recoupent et se fortifient l’une l’autre, elles ne sont pas identiques.

La base de l’échange, c’est de se dessaisir d’un produit pour en avoir un autre (on ne peut pas acheter si on ne vend pas, l’argent ne tombe pas du ciel). C’est M-A-M, où A n’est que le représentant momentané des M échangés. Cependant, avec la succession et la multiplication des échanges (M-A-M-A-M-A…), il se produit aussi la séparation dans le temps des actes de vente et d’achat. Ce qui donne l’impression superficielle que A-M ne dépend pas d’une vente préalable, que la possession de A est un préalable pour avoir M, que c’est l’argent qui est au point de départ, et finalement, que le cycle de base de l’échange est A-M-A. De là naît l’illusion que c’est le mouvement de la monnaie (notamment la création monétaire) qui engendre celui des marchandises, au lieu que c’est celui des marchandises qui engendre celui de la monnaie. De cette illusion naît à son tour celle des politiques monétaires, dont nous reparlerons plus loin, qui s’imaginent, par exemple, pouvoir relancer les échanges et la production par la croissance artificielle de la masse monétaire jetée dans la circulation (faire marcher « la planche à billets »). Par contre, ce genre d’émission monétaire a une incidence essentielle en ce qui concerne l’autre fonction de l’argent: représenter et conserver la valeur.


Dans cette fonction d’équivalent de toutes les marchandises, l’argent peut évidemment être dévalorisé si sa quantité mise en circulation s’accroît au delà de l’accroissement de la valeur de la masse des marchandises échangées. Et c’est effectivement ce que manifestent les crises monétaires. Car en tant que moyen d’échange, la masse monétaire augmente nécessairement avec la croissance de la production et du commerce. Jusqu’au jour où la surproduction, la mévente des marchandises, vient signifier que l’argent émis en proportion n’a pas sa valeur supposée, celle de ces marchandises. Sa masse est devenue disproportionnée parce qu’une crise arrive, qui impose la dévalorisation des marchandises en surplus, freine ou stoppe la production. Nous détaillerons plus loin ce mécanisme. Mais dès ici, on voit la contradiction qui peut se développer entre la fonction de l’argent comme moyen de l’échange, où, forme relative, simple signe, il peut se multiplier sans souci tout autant que les transactions, et sa fonction d’équivalent, de conservation de la valeur, où il ne vaut cependant que par la richesse sociale à laquelle il fait face quand il revient dans le procès de circulation-production. Dans l’une, la valeur de l’argent est indifférente, dans l’autre, elle ne lui appartient pas. Dans l’une, l’argent semble pouvoir s’accroître par lui-même et commander le mouvement des marchandises et de la production. Jusqu’à ce que cet accroissement vienne contredire l’autre dans sa prétention d’être l’équivalent d’une valeur, d’une richesse réelle toujours conservée.

Car pour arriver à la « financiarisation », nous devons poursuivre pas à pas le mouvement par lequel l’argent poursuit son mouvement d’autonomisation, de détachement du travail, substance de la valeur qu’il est censé représenter. Ce à quoi il semblera parvenir dans le crédit bancaire et la construction d’une sphère financière, où il paraîtra se mouvoir comme effectivement tout à fait détaché de la production.


CHAPITRE 3. AUTOVALORISATION DE L’ARGENT DANS LE CREDIT

Avec le mode de production capitaliste, il en va tout différemment. «  Toute la difficulté provient de ce que les marchandises ne sont pas échangées simplement en tant que telles, mais en tant que produits de capitaux qui prétendent participer à la masse totale de la plus-value proportionnellement à leur grandeur  »18. La valeur des marchandises n’est plus le seul pivot autour duquel se forment les prix. C’est que chaque quantité égale d’argent-capital engagé pour les produire veut évidemment obtenir la même part de profits. Pour y parvenir, les capitaux se déplaceront d’une branche d’activité à l’autre, d’un pays à l’autre, attirés là où le rendement s’avère meilleur. Cette augmentation de la masse des capitaux dans tel ou tel secteur y développe la production et la concurrence, d’où une baisse des prix et du taux de profit. Cette concurrence entre capitaux aboutit donc à la péréquation des taux de profits, c’est-à-dire à la formation d’un taux de profit moyen, «… qui est la moyenne de tous ces taux de profits différents  »19. C’est en quelque sorte comme s’il y avait un capital général doté d’un taux de profit unique, chaque capital particulier recevant une part aliquote à sa grandeur.

3.2 Le crédit


L’argent, étant valeur autonomisée, permet de séparer dans le temps autant qu’on le veut les actes d’achat et de vente. Ce qui induit le comportement d’achat pour vendre (A-M-A), lequel est, en fin de compte, un pari sur la valeur future de M, le prix auquel la marchandise sera revendue. Ici A est avancé comme valeur potentielle: si M n’est pas revendu, A n’est pas récupéré (et c’est bien ce qui se passe dans les crises de surproduction). On a déjà, dans la forme A-M-A, l’annonce du crédit: l’avance d’argent pour une opération ayant pour but de reproduire (et si possible en plus grande quantité, A-M-A’) l’argent. Néanmoins, le système du crédit perfectionne la chose en permettant que le paiement de l’achat A-M soit différé. Le mouvement de l’argent officiel est ainsi déconnecté de celui des marchandises, en même temps que les échangistes créent, dans l’attente du paiement, une monnaie privée (le titre de créance).

Premièrement, dans le crédit, les échangistes n’ont d’abord besoin que des signes de valeur, puisqu’il ne s’agit que d’une promesse de payer en « vrai argent », ce qui interviendra, si tout va bien, lorsque la valeur de la marchandise sera vraiment validée, pour l’acheteur, par sa revente. Un chiffre écrit sur un papier (et garanti par le droit commercial et les tribunaux) suffit. D’où des formes monétaires, ou de crédit, qui sont, en gros, des traites («… la traite constitue la base de la monnaie de crédit proprement dite…  »22). Ces traites, contrats, titres de créances, etc., servent d’instruments de circulation, de signes monétaires entre les industriels et les commerçants, tout au long de la chaîne qui va de l’achat des matières premières à la vente des produits finis.

Il y a, dans cette séparation des formes de l’argent, toute la genèse des crises monétaires. Des signes de valeur sont, dans le crédit, créés à volonté par les particuliers et les sociétés quand ils passent entre eux des contrats (titres de créance). Mais ces signes représentent des valeurs non validées socialement (pas encore réalisées dans une vente). Tandis que la monnaie d’Etat est un signe censé être en soi une valeur réelle, stable, existante.

Cependant, cette monnaie de crédit, créée par des particuliers ou des banques, sous des formes propres à des échanges entre particuliers, représente aussi comme tout signe monétaire des valeurs en circulation. Sa valeur dépendra, en fin de compte, des prix obtenus pour les marchandises qu’elle représente. Mais le fait que la vente ait lieu plus ou moins longtemps après l’achat maintient l’incertitude sur la valeur sociale réelle de la marchandise considérée, la plus-value réalisable qu’elle recèle. Donc la monnaie de crédit apparaît moins sûre que la monnaie d’Etat, et ses détenteurs cherchent au plus vite à la transformer en cette monnaie officielle, ce dont se charge le système bancaire. Nous examinerons plus loin ce phénomène.

Le système du crédit va donner naissance à une activité spécifique, celle du prêteur d’argent, dont l’ancêtre est l’usurier du Moyen-Age, qui, avec le développement des échanges, devient le banquier des temps modernes. Qu’il devienne ce prêteur en se substituant à notre Mr. Y par l’escompte de sa lettre de change, ou directement par un prêt à Mr. X, son rôle éminent est le même: il se charge, contre rémunération (l’intérêt), de fournir l’argent (la monnaie officielle) correspondant à la transaction. Dans le prêt, il avance directement l’argent (en échange d’un titre de créance). Dans l’escompte, il transforme le titre de crédit créé par contrats entre les particuliers en monnaie officielle (on dit qu’il « monnaye » la créance). A son tour, le banquier pourra escompter les titres qu’il a émis, ou réescompter ceux qu’il a reçus, auprès de la banque Centrale, afin d’être fourni en monnaie officielle23. Ce monnayage des créances revient à transformer une monnaie créée privativement et comme valeur purement virtuelle (ce qu’est la marchandise que la monnaie de crédit représente tant qu’elle n’a pas été revendue), en monnaie officielle ayant une valeur garantie par l’Etat et acceptée par tous. Ce signe de valeur officiel peut retourner dans la circulation, alors même qu’il est fondé sur (représente) une valeur encore virtuelle. Non seulement l’argent est considéré comme origine et résultat de l’échange, mais il y a création d’argent avant même que le circuit A-M-A’ ait été réellement bouclé. Ainsi néanmoins, le système bancaire fluidifie, facilite, accélère, les transactions et l’activité économique. Il se forme alors petit à petit un type de capital particulier, ou capital financier, capital de prêt, géré par un fonctionnaire particulier, le banquier.

Ce qui caractérise le capital, est d’être valeur se valorisant. Ce qui caractérise le capital de prêt, c’est sa forme spécifique de valorisation, l’intérêt. Elle semble lui conférer la qualité d’une auto-valorisation, indépendante de la production. Pour le prêteur, il y a avance de A et retour de A’ (A plus l’intérêt), il ne voit que ce mouvement. Aujourd’hui, où le capital financier est dominant, tout semble lié aux taux d’intérêts, dont les niveaux et les évolutions, selon les économistes, déterminent la croissance, les cours des Bourses, l’emploi, etc.


Le développement du crédit entraîne deux conséquences que nous allons maintenant examiner. Premièrement, la croissance de la masse monétaire. Deuxièmement, la notion d’intérêt comme étant la rémunération de l’argent, distincte du profit d’entreprise.

Bref, «  le crédit, c’est la production fondée sur la valeur d’échange  »24, et il n’est pas possible de les séparer. « Génétiquement », le crédit est le capitalisme, puisqu’il réalise idéalement son mouvement « naturel » A-A’. Historiquement aussi, puisqu’ils sont nés conjointement dans les premières villes commerçantes et bancaires (Venise, Bruges, Amsterdam, la Hanse, etc.). Fonctionnellement enfin, puisque le capitalisme ne peut pas exister sans crédit. D’abord, observe Marx, parce que jamais le développement du capitalisme n’aurait pu se suffire de la monnaie métallique, dont la production, limitée et coûteuse, lui aurait été une entrave, une limite, alors même que des écritures, des billets, suffisent, comme signes de valeur, à la circulation des marchandises. Mais aussi pour bien d’autres raisons encore, toutes sous-tendues par la nécessité de contrebalancer la tendance à la baisse du taux de profit, comme:

– fluidifier la circulation des capitaux (qui autrement serait entravée par la fixité des investissements), donc l’égalisation des taux de profit, et par là, la diffusion des progrès techniques dans toutes les branches;


– accélérer toutes les phases de la circulation des marchandises et leur conversion en capital (marchandises vendues avant d’être produites, échangées avant d’être vendues, etc.), donc accélérer le cycle de reproduction et d’accumulation A-A’;


– accélérer la concentration du capital et des forces de production, nécessaire à l’accroissement de la productivité, par le moyen des sociétés par actions (système dans lequel les actionnaires, propriétaires juridiques, ne sont en fait que des prêteurs, et où le profit leur apparaît comme le revenu de cet argent). Cette concentration est évidemment un facteur essentiel du développement capitaliste compte tenu de ses coûts de plus en plus élevés en machineries. Le système de crédit en est la base, et l’accélère encore à chaque crise qui impose aux débiteurs les plus fragiles de brader aux plus puissants pour éponger leurs dettes.

 

3 réflexions sur “De la financiarisation de l’économie

  • Ping : De la financiarisation de l’économie | Raimanet

  • 16 mai 2020 à 3 h 14 min
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    Le véritable pouvoir aujourd’hui n’est pas à rechercher dans l’apparence des arcanes politiques, il se cache derrière l’anonymat des capitaux et dans les paradis fiscaux. Le véritable pouvoir auxquelles sont soumises les populations, maintenues dans la naïveté et l’inconscience, est économique : il appartient aux principaux détenteurs de capitaux de la planète ; lesquels ont tant et si bien œuvrés depuis des centaines d’années qu’ils sont devenus propriétaires directs et/ou indirects de la majeure partie des actifs tangibles de ce monde.
    Nous n’en nommerons aucun, mais tout le monde en connait, du moins de nom ; ils sont derrière les grandes puissances financières, derrière les partis politiques ; ils fondent des sociétés secrètes ; ils suscitent des guerres, fomentent des révolutions « pour libérer les peuples »,… voire même en pompiers pyromanes répandant des pandémies… et l’humanité paie cher les prétendus services qu’ils lui rendent…
    L’agenda mondialiste consiste à appauvrir matériellement, physiquement et moralement la plus grande masse des gens peuplant la planète au profit de quelques usurpateurs, véritables escrocs économiques qui ont, aujourd’hui, pris l’ascendant sur les pouvoirs politiques des États.
    Les USA et ses alliés ne sont plus depuis le début du XXème siècle (au bas mot) gouvernés par ce que l’on peut appeler un phénomène politique, qui représente l’intérêt commun, mais par un cartel d’entreprises dirigé par les principales banques globales d’investissement qui ont leur quartier général, depuis Oliver Cromwell, à la City of London. En réalité, les Etats occidentaux n’existent plus car ils ont été privatisés lorsque le contrôle de leurs monnaies est tombé dans les mains des banquiers privés, ce qui explique, en Europe, l’apparition des institutions européennes, qui ne sont que la formalisation politique (traités de Maastricht et Lisbonne) de cette capture des règles d’organisation des peuples par des intérêts privés.
    Aussi, la France qui n’a aucune politique, et encore moins de politique socialiste, dans le sens « social » du terme, est en revanche l’un des principaux fers de lance de l’agenda globaliste, lequel prospère sur le développement de la misère humaine.
    Rappelons, plus particulièrement à propos de la France, qu’après 1789, elle est passée d’une monarchie qui avait pour contre-pouvoirs tous les corps intermédiaires, à une oligarchie financière dénuée de tout contre-pouvoirs, le tout sous le vocable trompeur de démocratie. La démocratie est le vêtement dont se pare le pouvoir sous le prétexte qu’existe une représentation populaire (pouvoir législatif). Mais cette représentation est, dans les faits, c’est-à-dire concrètement, catégorielle et non pas populaire parce que contrôlée par des partis politiques sous influence des puissances d’argent.
    Les cartes sont actuellement dans les mains des populations civiles : ces dernières ont enfin, phénomène unique dans l’histoire, la possibilité de reprendre leur destin en main ; ce qui signifie, très précisément, qu’elles ont la possibilité de réinstaurer des gouvernements politiques en lieu et place des ersatz actuels entièrement aux mains des puissances financières. Les peuples auront ce qu’ils méritent : ils recevront, s’ils acceptent de se prendre en charge (en contrepartie d’un peu de courage) des fruits extrêmement bénéfiques… mais l’accepteront-ils ? Là est la question…
    Profitons de ce texte pour rendre hommage au travail de structuration politique fait, en France, par les Gilets Jaunes constituants, et à leurs tours tous les « Gilets Jaunes » du monde entier, qui ont pleinement compris et anticipé cette problématique de fond.
    Finalement, les lois naturelles, tellement honnies des globalistes, reprennent le dessus et les choses vont entrer dans l’ordre : soit on lutte collectivement pour survivre collectivement, soit on ne lutte pas collectivement et ce sera la fin de la civilisation et de la liberté, y compris celle de vivre et de mourir.
    L’immense crise des besoins humains a pour point de départ le besoin de vérité.
    Pour comprendre comment on en est arrivé là il faut connaître la véritable histoire de l’humanité.
    N’est-ce pas Honoré de Balzac qui dit qu’il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements.
    Aussi, remontons là où le mal a vraiment commencé et nous comprendrons pourquoi, aujourd’hui, il a réussi à s’imposer dans le monde.
    Celui qui aime son pays doit vouloir aussi le comprendre ; celui qui veut le comprendre doit essayer de le saisir partout dans son Histoire.
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/histoire-des-israelites.html

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  • 16 mai 2020 à 12 h 57 min
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    @ Anwen,

    Dans le fil de ce que vous expliquez, un exemple assez surprenant sur la notion de refonte de la politique et du pouvoir que doit détenir un gouvernement, est celui du président actuel du Mexique; Andrés Manuel López Obrador ! du PRD ou Parti de la révolution démocratique, un véritable phénomène politique sans précédent presque dans le capitalisme moderne et un espoir pour les mexicains qui avaient justement perdu tout espoir de réformes sociales ! discours et conférences de presse tard dans la nuit ou à 5 heures du matin, relance des programmes sociaux, des pensions pour les vieux, des programmes pour l’emploi local dans les régions et provinces du pays, guerre implacable aux clans de l’opposition mafieux et hyper corrompu et hier au pouvoir pendant des décennies, dénonciation et poursuites en justice des anciens présidents, leur parti politiques et des firmes leur étant associés qui ont siphonné les caisses de l’état de milliards de pesos et dollars depuis toujours, arrêt total du nouveau projet d’aéroport de Mexico alors qu’il était presque achevé à coups de milliards, vente aux enchères du Boeing présidentiel flambant neuf le considérant comme une dépense scandaleuse et imposer à tous les membres du gouvernement d’utiliser les avions et vols commerciaux y compris lui-même, baisse de son propre salaire de 60% et ceux des plus grands fonctionnaires de l’état de 40%, bref, comme il le dit et l’admet lui même, le chantier est immense et ce qu’il tente d’accomplir ne représente que le début et un grain de sable dans un capitalisme sauvage qui a presque détruit le Mexique. Bien entendu, le revers de la médaille est qu’il s’est fait des ennemis partout, y compris les économistes et une grande partie des lobbys industriels et économiques, groupes d’intérêts et associations, instances académiques, universitaires, des syndicats, et autres têteurs de mamelles des anciens gouvernements, lui reprochent de mener le Mexique à la ruine et lui mettent les bâtons dans les roues !

    J’aime bien aussi lorsque vous dites : »En réalité, les Etats occidentaux n’existent plus car ils ont été privatisés lorsque le contrôle de leurs monnaies est tombé dans les mains des banquiers privés, ce qui explique, en Europe, l’apparition des institutions européennes, qui ne sont que la formalisation politique (traités de Maastricht et Lisbonne) de cette capture des règles d’organisation des peuples par des intérêts privés. » En effet, les états ont été remplacé depuis belle lurette par les banquiers, les financiers, les corporations, les intérêts des uns et des autres, et il existe deux états en réalité : l’état factice ou celui en apparence, celui des gouvernements et leurs fonctionnaires-coursiers et exécutants de programmes établis à l’avance, ou leur mesures esthétiques et leur fanfaronades à des fins purement carriéristes, et vous avez en réalité l’état profond, celui de l’ombre, celui qui gère, manipule, prend les décisions et qui se trouve souvent en amont, aussi bien dans l’aristocratie que chez les banquiers, les financiers et autres politiciens  »marbrés » et vieux croûtons, puissants car manipulant les rouages, possédant les clés des coffres, et parfois donnant les ordres directement aux technocrates élus, aux hauts fonctionnaires et autres faux décideurs hautement placé !

    J’ai vécu et vu assez pour confirmer ce que dit ce billet aussi, les rentiers du système capitaliste n’ont plus à bosser, ou travailler ou s’inquiéter pour leurs rentes ou leurs projets qui leur passent par la tête et qu’ils réalisent comme nous lorsqu’on veut s’offrir une tarte ou une crème glacée ! tout se fait par coup de fil, tout se fait avec les noms ! on ne leur réclame jamais de se conformer aux règlements, ils n’ont même pas besoin de  »caution » bancaire ou d’hypothéquer quoi que ce soit pour débloquer les fonds, les prêts, les lignes de crédit à donner le tournis pour réaliser leurs caprices ou faire fructifier leurs affaires existantes, le nom uniquement suffit, la paperasse se fera plus tard par les sous-fifres pour avoir l’air conforme, les notaires, les experts comptables et les ministres ou sous ministres signeront les yeux fermés, et souvent se déplaceront eux mêmes, passeront les coups de fil qu’il faut, et se démèneront comme des caniches pour valider, approuver et enregistrer le tout pendant que les seigneurs ne se préoccupent même pas de ces  »détails’, de paperasserie !

    Dans ce système, il y a aucune réforme possible, même si les régimes et gouvernements sautent ou sont écarté, ou sont même renversé par les pseudo révolutions, les rentiers qui détiennent l’économie de pays entiers entre leurs mains et selon leurs intérêts et leurs groupes financiers et industriels vont encore prévaloir  »post révolution » celles de nos jours en tous cas, et aussitôt que les nouveaux gouvernements  »putschistes » se mettent en place, les gouvernements  »révolutionnaires » qu’on dit… ils commencent par tendre la main à ceux qui détiennent les coffres, les banques, les titres de propriété, les fonds souvent à l’étranger et dans les banques off shore, et détiennent aussi et surtout les clés pour faire redémarrer l’économie !

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