Critique des concepts de «Coup d’État mondial des banques centrales«/«Coup d’État planétaire ourdi par l’oligarchie financière» (Partie II)
Après avoir montré en quoi il était dangereux de ne cibler que «l’oligarchie financière» cette petite bande de rentiers «tondeurs de coupons» comme le disait Lénine il me faut maintenant pousser ma critique dans tous les recoins.
Ou est donc ce coup d’ État mondial des banques centrales ? Puisque la BCE n’ est qu’un organe des banques centrales de chaque état. Il s’ agit à mon avis plutôt d’un coup de force visant à empêcher les forces centrifuges et souverainistes de faire éclater l’ UE, mais aussi de favoriser la constitution d’une finance européenne intégrée.
Se souvenir que la Deutsche Bank était en situation de faillite et les banques italiennes en difficultés. Il n’en fallait pas plus pour relancer l’union bancaire mise en chantier en 2012 pour digérer les effets de la crise financière de 2008. Le Figaro avait publié une tribune signée Les Arvernes, un groupe «de hautes fonctionnaires, de professeurs, d’essayistes et d’entrepreneurs», affirmant « Il faut relancer l’intégration bancaire». On peut y lire ceci : «Il faut progresser de manière décisive dans la constitution d’une vraie finance européenne intégrée. Pour avancer, il faut assainir enfin complètement les secteurs bancaires nationaux fragiles (notamment l’Italie), les recapitaliser et si le secteur privé n’est pas prêt à le faire, commencer à utiliser les instruments de résolution de l’union bancaire. Les très grandes banques européennes restent elles aussi trop grosses, trop peu capitalisées et font peser un risque systémique réel. Elles doivent elles aussi renforcer encore leurs fonds propres, comme le demande le FMI. Mario Draghi vient de déclarer que l’Europe compte trop de banques.» (http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2016/10/13/31007-20161013ARTFIG00119-deutsche-bank-banques-italiennes-il-faut-relancer-l-integration-bancaire.
«Le Brexit offre l’opportunité de remettre à l’honneur une conception plus continentale de la finance. Il appartient à la France de porter en Europe cette ambition. Elle en a les moyens, grâce à son industrie bancaire qui peut jouer un rôle de leader dans la recomposition bancaire européenne.» Le Figaro
Il faut savoir qu’en 1930, à l’occasion du plan Young, la France fut à l’initiative de la création de la BRI (banque des règlements internationaux). La BRI/BSI passe pour être la banque centrale des banques centrales, elle supervise les politiques monétaires des différentes banques centrales. En tant que membre fondateur de la BRI, la France est membre d’office du Conseil d’administration et fait partie des principaux actionnaires, La Banque de France participe à l’ensemble des réunions bimestrielles de la BRI qui regroupent les gouverneurs des principales banques centrales de la planète. Elle est représentée dans l’ensemble des comités que la BRI chapeaute directement, notamment le Comité de Bâle (1) sur le contrôle bancaire ( mise en place des Bâle I-II-III) , Comité sur le système financier mondial, et le Comité sur les paiements et les infrastructures de marché.
Nous voyons ici clairement que le système de crédit international, n’ a pas besoin d’un «coup d’ État» (sic) de l’oligarchie financière pour s’imposer. L’ oligarchie financière (principalement américaine) était suffisamment puissante en 1971 pour provoquer l’ abandon du lien dollar-or qui remettait en cause les accords de Bretton Woods par une réforme du système monétaire international qualifiés à l’ époque de «coup d’ État».
Au moment où j’ écris ces lignes,nous apprenons que E. Macron et la chancelière allemande A. Merkel viennent de conclure (lundi 18 mai 2020) un vaste plan de relance de l’ économie européenne. Ce plan, pas encore accepté par les 27 membres de UE, envisage une mutualisation des dettes publiques des états de l’UE. Un fonds de relance serait créé d’un montant de 500 milliards d’euros versé “par le canal du budget communautaire, aux Etats, régions et secteurs qui ont été le plus durement touchés par la pandémie”, sous forme de subventions et non pas de prêts.
Ce revirement de l’Allemagne,correspond à l’arrêt de Karlsruhe contre la BCE. Merckel se rendant compte que l’arrêt pouvait de facto entraîner l’euro dans la catastrophe a contourné l’obstacle en appuyant le plan de relance, sachant que dès le 1er juillet l’Allemagne prend la présidence de l’UE. Ceci confirme une reprise en main du couple franco-allemand, qui va pouvoir grâce aux subventions, se rallier les états endettés Italie, Espagne, Grèce… (3). Nous voyons bien qu’il s’ agit d’un coup de force visant à renforcer l’intégration européenne par une reprise en main du couple franco-allemand de la gestion de la dette publique devant au final soulager la BCE.
La baisse du taux de profit ne peut plus être compensée par sa masse.
Ce qui est intéressant dans l’ article de Luniterre « Coup d’ Etat mondial des banques centrales » c’ est qu’il pense que dorénavant le capital financier n’ a plus de marge, que la baisse tendancielle du taux de profit ne peu plus être compensée par sa masse. Que l’ usage de la création monétaire (« fausse monnaie ») par les banques centrales n’est plus en capacité de relancer le système productif de plus-value. C’est pour moi une vieille histoire déjà débattue, ( voir mon article La classe productrice de plus value à l’ échelle mondiale. (partie I I)
Comme l’eau a coulé sous les ponts depuis, que le «ballon d’oxygène» Chinois s’essouffle comme le souligne Luniterre. La Chine est contrainte elle aussi de passer sous les fourches caudines de l’automatisation, de la robotisation et des hausses de productivité (créant des sans travail = du chômage de masse).
« Avec l’extension de l’automatisation et de la robotisation, si la productivité individuelle de chaque travailleur se trouve décuplée, la nécessité d’utiliser de la main-d’œuvre, du « travail vivant », se trouve, elle, drastiquement réduite pour aboutir à une même quantité de produits finis, supposés répondre à une demande du marché, qui se trouve en réalité désormais réduite du fait de la non-réinjection d’une partie du capital dans le circuit de la consommation, détruisant ainsi la dynamique de « croissance » du cycle « production-consommation ». Luniterre « Au tournant des années 80 tous les ferments d’une crise majeure s’étaient donc déjà accumulés et ce n’est que le ballon d’oxygène chinois qui a permis le sauvetage provisoire du système. Mais ballon d’oxygène provisoire vu qu’il ne reposait, précisément, que sur la désindustrialisation des pays occidentaux, sans générer, pour autant, un marché chinois suffisamment endogène, même encore aujourd’hui (1). Outre que l’interdépendance est finalement un talon d’Achille pour l’ensemble comme pour chacun des deux « partenaires », US et chinois, elle n’a pas empêché l’accumulation d’un nouveau pôle financier en Chine, générateur, en tant que challenger de l’impérialisme US, d’une nouvelle rivalité à l’échelle planétaire, et donc de nouvelles tensions internationales»Luniterre
Le «ballon d’ oxygène» reposait principalement sur le bas coût du travail , d’ou l’afflux d’IDE en Chine dans le secteur manufacturier. La désindustrialisation des pays occidentaux notamment mines de charbon et aciéries, est le résultat du moteur à explosion et du pétrole. Cependant il ne faut pas oublier qu’en 1979 c’est opéré le retournement monétariste à l’ échelle mondiale et ses 3-D accompagné de la liquidation de «l’État providence ». Depuis la Chine est passée aux normes internationales de productivité (achats massifs de robots). La Chine est devenue le plus gros importateur mondial de robots et on prévoit que d’ici 2018. Il faut donc s’ attendre à des licenciements massifs en Chine et au renforcement d’ un contrôle personnalisé étatique de la population, que le coronavirus a mis en exergue et qui se répand sur la planète.
«Mais à mesure que le taux de profit poursuit sa baisse, la croissance de la masse du profit tombera au point de la ‘suraccumulation absolue’, point de basculement des crises.» On a vu plus haut qu’après un court recul l’accumulation mondiale de capital productif manufacturier s’est poursuivie en dépit de la grande récession, notamment du fait son accumulation en Chine où les investissements ne sont pas étroitement soumis à l’exigence de rentabilité.[10] (5)» F.Chesnais L’état de l’économie mondiale au début de la grande récession Covid-19: repères historiques, analyses et illustrations
Cela arrive effectivement en période de crise, et touche principalement les petits capitalistes, Marx dans le T III du Capital développe amplement sur le sujet (toute la partie du chapitre XV p.266 ed. De Moscou «Exédent de capital accompagné d’une population excédentaire».
« La masse des petits capitaux éparpillés est ainsi contrainte à s’engager dans la voie de l’ aventure ; spéculation, gonflement abusif du crédit, bluff sur les actions, crises. Ce qu’on applelle la pléthora (pléthore) de capital pour lequel la chute du taux de profit n’ est pas compensée par sa masse-et c’ est le cas toujours des bourgeonnements de capital frais qui viennent de se former-ou la pléthore qui, sous forme de crédit, met ces capitaux, incapables d’ exercer une action à leur propre bénéfice, à la disposition de ceux qui dirigent les grands secteurs commerciaux ou industriels (…) (Le Capital ,T.3, ed. Moscou,p. 267).
Si je comprends bien la démarche de Luniterre est de considérer que les contradictions du capital se développent en spirale de l’inférieur au supérieur, et semble vouloir nous dire que la pléthore s’est généralisée, que le système ne peut plus se tirer d’ affaire par la contre-tendance de la masse de profit, que le serpent en arrive pour vivre à se mordre la queue. Preuve en est qu’il est contraint de distribuer de la monnaie pour engendrer une consommation qui fait défaut. La théorie de la sous consommation critiquée par Marx comme une tautologie (6).
C’est la question centrale qui se pose entre «les théoriciens de l’ effondrement» et ceux qui combattent cette vision, elle traverse tous les courants politiques. Elle fut au centre du débat Pannekoek et Rosa Luxemburg (elle défendait la théorie de l’ effondrement). Ce débat qui se poursuit encore actuellement, ne concerne pas les limites du capitalisme, que nous reconnaissons tous, celles où le travail mort aura réduit à néant le travail vivant et de facto la théorie de la valeur (Thèse bien argumentée par Temps Critique).
Tout laisse à penser que le capitalisme est en bout de course ?
« L’étude publiée en 2017 par McKinsey estime que 55% des emplois japonais, 46% des emplois étasuniens et 46% des emplois des cinq plus grandes économies européennes disparaîtront en raison de l’informatisation du travail d’ici à 2030.[25] La plus récente et la plus conservatrice est celle publiée par l’OCDE en avril 2019, où l’informatisation et la robotisation feraient disparaître 14% des emplois d’ici à vingt ans.[26] Les principaux secteurs d’emploi ayant entre 50 et 70% de chances d’être automatisés sont ceux que l’OCDE définit comme «moyennement qualifiés», «dont la nature routinière rend assez facile la codification en une série d’instructions qu’une machine peut accomplir». Autrement dit, les ouvriers qualifiés, les opérateurs de machines, les ouvriers des chaînes d’assemblage, ou encore les salarié·e·s remplissant des tâches administratives routinières. Les indices de croissance de la productivité totale des facteurs montés dans la figure 8 vont dans le sens d’un recours encore limité du capital à l’IA (intelligence artificielle) dans l’industrie»(sources F.Chesnais)
Mais aussi, ce fait nouveau, qui dépasse maintenant la tentative de «dernier recours des banques centrales», l’utilisation du QE (Quantitative easing ) un dérivatif de la planche à billet, qui devait relancer l’ économie mondiale après la crise de 2008. Le QE est un échec, et aujourd’hui nous assistons à la baisse des taux d’intérêts en dessous de zéro et de la création de monnaie genre Bit coin c’ est à dire une méfiance accrue dans les valeurs refuges traditionnelles (or et monnaies fortes).
La dette publique comme valeur refuge
La dette publique devient dorénavant la valeur refuge, en France, c’ est «le trou de la sécu» qui a ouvert le bal en transformant la dette en produit financier. La dette de la secu a permis de créer la CRDS géré par la CADES Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale, une assignation directe du capital financier sur les salaires, retraites….(7) La dette internationale est aussi un produit financier, et pire ils en sont arrivés au système du chapeau de Balzac qui poursuivit par ses créanciers menaçait les plus menaçants de les retirer du chapeau, ils perdaient ainsi toute chance d’être tiré au sort quand Balzac décidait d’apurer une partie de ses dettes. Avec les taux d’intérêts en dessous de zero c’ est le même scénario qui s’opère, comme en témoigne Bruno Bertez :
« Quand une dette offre un rendement négatif, cela signifie que vous payez pour prêter votre argent à ce débiteur. Pourquoi ? Parce que vous considérez que ce débiteur est meilleur que les autres et en particulier meilleur que la banque où vous gardez votre argent. Les rendements négatifs sont une chose complexe mais retenez ceci : c’est le meilleur indicateur de crise. Les acheteurs de ces emprunts recherchent sécurité et liquidité, ils sacrifient le rendement totalement. Le rendement ne les intéresse pas, ce qui les intéresse c’est de retrouver leur capital, même s’il est un peu amputé.» Bruno Bertez 15 juin 2019.
En résumé , il m’ a été donné de faire la démonstration que le «coup d’ état mondial» n’était qu’un coup de force notamment de la BCE contre les tendances centrifuges dans l’UE, qui confirmé par le plan franco-allemand une volonté déjà ancienne de mettre en place une finance européenne intégrée. Ensuite de reprendre le débat sur «la crise finale» par pourrissement des contre-tendances à la chute du taux de profit, par l’ accroissement du capital constant par rapport au capital variable. Et pour finir le recours à la dette publique comme valeur refuge.
G.Bad le 28 mai 2020.
NOTES
1) Le Comité regroupe désormais 28 juridictions avec Luxembourg et Espagne puis, depuis 2009 : Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée, Hong Kong, Inde, Indonésie, Mexique, Singapour, Turquie, Russie et Union Européenne.
2) La transformation se fait déjà sentir partout au pays. On a troqué les serveurs pour des humanoïdes dans certains restaurants, et un fournisseur d’Apple, Foxconn, a supprimé 60 000 emplois dans une de ses usines, en remplaçant les travailleurs par des robots pour assembler les iPhone et autres téléphones intelligents de Samsung.
3)Mylène Gaulard, Les limites de la croissance chinoise, op.cit.
4)« C’est pure tautologie que de dire : les crises proviennent de ce que la consommation solvable ou les consommateurs capables de payer font défaut. Le système capitaliste ne connaît d’autres modes de consommation que payants, à l’exception de ceux de l’indigent ou du « filou ». Dire que des marchandises sont invendables ne signifie rien d’autre que : il ne s’est pas trouvé pour elles d’acheteurs capables de payer, donc de consommateurs (que les marchandises soient achetées en dernière analyse pour la consommation productive ou individuelle).»
5)Karl Marx, Le Capital, Livre II
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Instructif.
On lit ce genre de prose depuis des années. Et. .. ?
Et la marche du siècle poursuit sa route inexorablement. Sans nous.
En revanche, comment ne pas constater que les parasites en tous genres se sont surmultipliės et se portent bien. Merci pour eux.
Ce qu’il y a en trop chez nous ce sont les ignares devenus des génies autoproclamés.
Quelle « assasymphonie » pour finalement en arriver là !
Il ne faut tout même pas exclure qu’en dehors de la dette publique comme valeur refuge…concept pouvant être largement exploité pour des refinancements à crédit jusqu’à perpette, il y a aussi l’adaptation rapide qu’opèrent les industriels allemands, français, et européens en général pour anticiper les besoins des marchés et ceux des investissements étatiques surtout (infrastructures, nucléaire et autres énergies, transport et autoroutes, en plus des TI et des restructurations massives dans le public ou le privé) qui permettent à la roue de tourner encore et encore ! et c’est d’ailleurs pour cela que je ne les vois même pas affolés ou pris de panique en dehors de »l’Instabilité » qu’induit la crise du Coronavirus en ce moment ! l’intégration bancaire que vous citez et les refinancements et sauvetages de la BCE ont déjà transformé l’économie de la Grèce et une partie des économies Italiennes, Espagnoles et autres en actifs aussi détenus en Allemagne, en France et ailleurs en Europe du nord !
Je continue de penser preuves concrètes à l’appuis pour les européens en tous cas, que cette histoire de baisse du taux de profits n’est que sectorielle, temporaire et pas insurmontable ! l’Europe en fait c’est quoi ? 740 millions d’habitants à tout casser…et à la moitié de cette population dans ces pays de l’Europe de l’Ouest qui font et sont la locomotive économique ! des broutilles quoi par rapport au reste du monde, et avec l’avance indéniable sur le plan technologique et industriel, la souveraineté financière aussi que eux possèdent encore et que les autres pays n’ont toujours pas, rajoutez à cela les sièges permanents dans les instances économiques et même onusiennes, et autres instances internationales, le fric planqué dans les paradis fiscaux et à Hong Kong ou Singapour et autres places, et enfin surtout et surtout : un marché mondial de 6 milliards d’habitants et d’états, qui leur est ouvert comme nul autre pour toutes les marchandises, les services, les perspectives de développement possibles et imaginables et vous comprendrez que ces histoires des capitaux n’est rien d’autre qu’une »technicité » presque à gérer pour eux !
Là par contre ou les choses se corsent pour les Européens, et sont déjà critiques et le seront pire qu’aujourd’hui dans le future proche : c’est le déclassement social et l’infortune qui frappe déjà les classes moyennes et les classes prolétaires n’en parlons même pas ! c’est l’unique chose qui fait flipper en réalité les économistes européens de l’establishment à côté de ceux en majorité qui soient libres, et tous, bien plus disciplinés que leur homologues Américains ou Japonais ! en Europe aussi, ces économistes qui s’affolent surtout et inondent la presse encore libre de s’exprimer, ne sont surtout pas des économistes d’establishment en grande majorité, mais des universitaires et des académiciens libres, libéraux aussi, qui dirigent des instituts indépendants ou représentent des secteurs économiques ou des syndicats surtout ! or que ceux qui soient aux commandes au sein de l’establishment, avec les banquiers/financiers et les politiciens, sont comparables à des cadres supérieurs qui possèdent la décision et sont ceux qui coupent dans le gras quand il le faut sans se poser trop de questions ! on a l’impression en plus que les politiciens ne leur demandent même pas leur avis sur les politiques économiques et leurs revers sociales, car ce genre de décisions ou d’évaluation se font au sein des partis au pouvoir avec leurs technocrates, leur économistes et leurs experts qui favorisent toujours la balance en fonction des enjeux politiques qui les concernent et qui permettent à l’économie de rouler à n’importe quel coût !
Bref, cette vision assez simpliste d’économistes qui croient que ce sont les chiffres qui décident dans l’absolu est fausse. car les chiffres décident certes, mais sont manipulables et »redressables » si je puis dire, tant que les marges d’endettement sont disponibles, et les restructuration et autres adaptations aux nouvelles réalités sont menées avant tout le monde par un secteur privé indépendant, concerné en premier lieu et anticipant les mesures à prendre…quit à devoir virer la moitié du personnel !
les prolétaires en réalité ont commencé aussi à comprendre ces dynamiques… alors ils se recyclent, n’attendent plus qu’on les vire pour l’unique savoir faire qu’ils ont détenu et exercé depuis des années ! les classes moyennes surtout…sont devenues tellement combatives et compétitives que aujourd’hui il n’y vont plus par quatre chemin en ce qui concerne l’éducation des enfants, il n’y a plus que les domaines scientifiques de pointe et les technologies de l’information en plus des finances qui attirent les jeunes et qui soient encouragés par les parents ! le reste, hélas, c’est poubelle comme on dit ! même les métiers de service, ou la gestion ne sont plus considérés comme des spécialités, mais des compléments de formation aux profils déjà techniques et scientifiques ! et toutes ces écoles d’administration ont largement mis le focus sur les enseignements techniques en informatique autres disciplines spécialisées !
Autrement dit, les européens dépendamment des générations, des secteurs d’activité et des profils connaissent déjà ces restructurations sans pitié et sans concessions, et ceux des secteurs traditionnels se la prennent en plein dans la gueule ! exemple, le commerce de détail, les magasins, les centre commerciaux, seront presque disparu dans 10 ou 20 ans si ça continue à ce rythme, et même le ptit job de vendeur, vendeuse, de caissier ou d’agent de rayon du supermarché, de facteur, n’existeront probablement plus…sauf les livreurs chauffeurs et encore…! bref
@ Sam
Quelle souveraineté financière ?
L’euro a euthanasié la souveraineté des pays de la zone euro puisqu’il avait pour condition de déposséder les peuples du droit d’intervention dans les politiques monétaire et économique.
La politique économique des pays de la zone euro est en pilotage automatique.
Les états sont dépendants d’une surveillance exercée en externe par les marchés financiers et en interne par un système de règles contraignantes à respecter sous peine de sanctions.
L’appartenance à la zone euro ne permet plus aux pays membres de dévaluer pour relancer une économie en berne.
Les erreurs de stratégies qui se sont succédé ont eu pour effet d’avoir mené la zone euro dans un endettement mortifère.
@ Nadine,
La souveraineté de pouvoir aggraver les déficits et les dettes publiques et réinjecter des fonds frais dans les infrastructures et les marchés structurants que les pays européens de l’Est ne possèdent pas ! la souveraineté de pouvoir aiguiller et orienter la production à haute plus value en technologie, et autres secteurs de pointes que nul autre ne possède…ou celle de devoir combler les déficits des caisses sociales, du filet social, de retraite et du chômage avec des reserves et même en ayant recours à la planche à billet de la BCE et qui permettent de sauvegarder ces minima sociaux ! la souveraineté aussi de remodeler ou mieux aborder les marchés du tiers monde qui à l’heure ou l’on se parle leur importent encore des médicaments, des céréales, des appareils médicaux, des pneus, des moteurs, des composantes industrielles, de la machinerie lourde, leur octroient encore la majorité des marchés d’infrastructure et autres chantiers titanesques ! et je ne parle même pas des services en consultation dans TOUS les secteurs ou il n’y a pas un seul cabinet de conseil ou d’ingénierie, ou juridique, ou de marketing qui ne compte pas au moins 3 ou 4 pays tiers-mondiste dans son carnet de commandes ou son portefeuille clients ! la souveraineté aussi de laisser passer ou pas les avoirs du tiers monde stockés dans leur banques et en suisse ou au luxembourg et autres ! et enfin, la souveraineté de ces dizaines et centaines de bailleurs de fonds qui continuent d’empocher les intérêts sur les dettes des tiers-mondistes au moment ou je vous écris ces lignes ! Ce n’est pas parce que Renault, Peugeot, ou les vendeurs de voitures comme VW ou les grandes enseignes européennes du tourisme, des compagnies aériennes, et de l’hôtellerie mondiale sont actuellement à l’arrêt que l’économie entière s’est effondrée quoi !
Ce dont vous parlez je le mentionne aussi dans mon commentaire, la perte de liberté et d’autonomie et de dignité presque des peuples ou prolétaires et travailleurs déclassés surtout ! sur ce volet, mentionné à longueur de journée dans les journaux européens, il n’y a rien à attendre en effet ! l’europe de l’ouest à déjà perdu son standard de vie qu’elle croyait un acquis intouchable ou inébranlable ! alors c’est soit accepter le recyclage professionnel et accepter de bosser pour 50% de moins de salaire et se démerder, soit c’est l’aide sociale et la saisie des biens, des maisons, et la vie de SDF ! ici en Amérique du nord, le peuple est presque vacciné contre cela, il connait depuis au moins 30 ou 40 ans ! en moyenne, les gens ont exercé plus de deux ou trois métiers minimum dans leur vie ici ! mais en Europe de l’ouest il ne sont pas encore tout à fait familiers avec le »concept » de la dèche professionnelle et la mise à porte sans sommation, »sans conseils de prudhommes » ou encore nos »conventions collectives » nord américaines qui ne sont en fait que des cadres qui permettent de limiter les droits des travailleurs au minimum… avec un minimum de contraintes aux employeurs !
les sanctions en effet s’appliquent tous le temps ! et c’est les prolétaires qui casquent ! quoique les patrons des petites entreprises en Europe sont rendu au même stade que les prolétaires depuis belle lurette !
Enfin, je ne parlais que des mesures qui ne touchent pas les riches ou peu encore, et qui en fait sont celles que les partis politiques au pouvoir en Europe tentent de sauvegarder ! car le capitalisme à cette notion sacrée et intouchable que sans les riches, leurs capitaux, leurs pouvoir de remodeler l’économie et donner du boulot aux crève faim, il n’y a pas de capitalisme possible ni d’état, ni d’ordre, ni de société qui soient possibles ! bref !
et désolé si je donne l’impression d’être détaché de ces réalités sociales, mais en fait, au point ou nous en sommes, j’essaies simplement de dire par rapport à l’article que les capitalistes/impérialistes/cyniques faiseurs de la pluie et du beau temps ne s’avoueront pas vaincu de sitôt ! … ils se foutent complètement de la baisse des taux de profit et de leurs copains qui y laissent des plumes, ils ont des comptes très solides figurez-vous, des reserves, du fric planqué à gauche et à droite et des politiciens qui leur obeisant au doigt et à O’Neil ! et ce n’est pas une presse socialiste majoritaire en France ou en Espagne ou ailleurs en Europe qui vont les empêcher de prendre des mesures encore plus radicales…ceci dit, j’espère que je me trompe ! par ailleurs, cette crise du Covid est celle qui aggrave les choses certes, mais je ne suis pas sûr qu’elle durera éternellement !
@ Sam
On est bien d’accord Sam.
Ce qui indispose nos politiques, tous bords confondus, ce n’est pas la pseudo crise sanitaire, mais l’authentique crise économique.
A ceci près, que le chaos actuel n’a pas été généré par le coronavirus, mais révélé.
Sauver « une » économie pour sauver leurs sources de revenus ? That is the question !
Bien vu Nadine !
le capitalisme repose sur un concept qu’on appelle : La création, le maintien, l’encouragement des Champions de l’économie ! les riches quoi, les élites industrielles, financières et économiques qui sont considérées comme l’ossature, la colonne vertébrale et la locomotive de l’économie, et qui sont donc systématiquement vénérés par les partis politiques qui accèdent au pouvoir ! Lorsque les gouvernements occidentaux, la banque mondiale, le FMI se rendent dans les pays pauvres du tiers-monde pour conseiller les régimes sur place, la formule qu’ils emploient depuis 70 ans est toujours la même : »Mr le président ou le Roi du pays tiers-mondiste, il vous sera impossible de bâtir une économie sans la création de »Champions », il vous faut une élite riche, immensément riche, qui »donne l’exemple », rassure les investisseurs étrangers, crée des emplois, bâti des usines et des monopoles, c’est votre unique chance de rêver à une véritable économie » sans quoi, vous pouvez tourner en rond avec des miséreux, des ptits entrepreneurs qui valent deux sous, et une économie dénuée de structures essentielles et de »modèles » de réussite…etc
Bref, le concept en lui même n’est pas nouveau il faut dire, c’est le même depuis la nuit des temps dans toutes les civilisations, sauf que… ou avec la différence majeure que dans la culture occidentale qui est aujourd’hui hégémonique, ce concept de »champions » sous entend des rapports de classes emprunts d’exploitation, d’esclavage, d’hostilité, de mépris, d’exclusion, de violence économique et sociale en réalité, et qui n’ont rien avoir avec le même concept dans les autres cultures ! car les »champions » ou les »locomotives » économiques dans les autres cultures, étaient avant tout, et avant la généralisation de cette culture occidentale aujourd’hui, des contributeurs et des acteurs engagés sur tous les fronts, aussi bien sociaux que économiques, et dont la finalité et le but était impérativement, essentiellement et obligatoirement, l’éradication des disparités sociales justement, la guerre aussi à toutes les formes de surclassements sociaux injustifiés et injustes, le refus total et non négociable de permettre à quiconque d’outrepasser ces règles et ces lois ! et c’est d’ailleurs ce qui a pas mal façonné les sociétés, le paysage urbain et économique, voir l’architecture et l’urbanisme, et toute la philosophie de ces autres civilisations ; autrement dit, pendant que l’occidental soigne et embelli la façade, mets un effort incroyable et beaucoup de moyens pour embellir la façade et la vue extérieur, et néglige l’intérieur de la bâtisse, l’autre, oriental, ou peu importe, s’assure de homogénéiser les façades extérieures des villes, des bâtisses de tous le monde dans un style sobre et interdisant la grosse frime quoi, homogénéisant le paysage en entier et le lui donner un cachet, la société aussi, et c’est uniquement à l’intérieur de la bâtisse, dans le cercle privé, que les gens peuvent soigner leur décor et le personnaliser, vivre leurs différences, embellir leur maison de l’intérieur quoi ! et rien que ça, c’est fondamentalement opposé et différend à toute la philosophie occidentale !
Ce truc me rappelle d’ailleurs la maison traditionnelle de mon grand père, comme toutes celles de ses voisins, lorsque vous marchiez dans ces ruelles anciennes et pas très larges, vous ne remarquiez que des murs hauts, des fenêtres et des couleurs ocres qui sentent bon la terre, la propreté et le calme, vous avez l’impression d’être dans un quartier très pauvre, ou les gens vivent sommairement, n’ont aucun luxe, et vous êtes carrément obligé de marcher humblement, ne pas vouloir choquer ou vous faire remarquer, sans tintamarre quoi…. mais une fois que vous poussiez les portes de ces maisons, vous vous retrouvez dans de véritables palais des mille et une nuit !:))) de plafonds de 6 ou 7 mètres, avec deux étages en plus du toit servant d’immense terrasse, bref, le luxe des faïences, zelliges, marbres, plâtres travaillés, et grandes fenêtres intérieurs aux verre coloré et tout ce travail excellentissime des artisans à de quoi vous laisser bouche bée ! et que dire du milieu ou Patio centrale de quasiment 100 mètres carré tout en marbre découpé et embelli de faïences aussi, baigné d’une lumière de jour incroyable avec une ouverture sur le ciel bleu proportionnelle directement dans le toit, de ces balcons du premier qui donnent tous sur l’intérieur, de ces portes monumentales en bois massif travaillé des pièces juxtaposées et immenses, avec des secondes chambres à l’intérieur….etc Pendant que le propriétaire lui, y fait vivre une très grande famille, y reçoit tous les jours, et les cuisines ne cessent jamais de tourner comme des usines pour nourrir tout ce beau monde ! Bref, le but de toute cette luxure n’étant surtout pas de frimer, ou épater, mais de prendre soin de sa famille, et lui assurer ainsi qu’aux invités permanents et quotidiennement présents, une hospitalité digne de sa personne, même lorsque c’est le simple porteur de paniers de fruits et de légumes et autres viandes qui fait les commissions ! et Lorsque le colonialisme occidental à débarqué, il a détruit tout ça, ça ne colle justement pas à sa perception de la société, il faut tout refaire à l’envers ! bâtir des grandes avenues, avec des façades luxueuses, du tape à l’œil quoi ! mais triste de l’intérieur, désert, sombre aussi, et souvent dénué d’hospitalité ou de la moindre générosité ! et c’est ce qu’on appelle honteusement aujourd’hui : le triomphe de la modernité ou la civilisation !
obéissent au doigt et a l’œil…correction !