Vers l’hyperinflation en 2021 après la déflation fin 2020

Par Marc Rousset.

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28.07.2020-rOUSSET-English-Italiano-Spanish

Un seul avion commandé à Boeing, en juin. La pire récession économique depuis 300 ans au Royaume-Uni. Un CAC 40 à 4.956 points, ce vendredi. Y aura-t-il une seconde vague de contamination ou pas ? Les défaillances d’entreprises vont se multiplier dans le monde. Euler Hermes prévoit une hausse de 35 %, de 2019 à 2021. Pour la France, la progression des défaillances sera de 25 %, en 2020, et de 21 %, en 2021. Comme l’écrit Le Figaro« la rentrée ne sera pas difficile, mais apocalyptique. »

La France de Macron va connaître, en 2020, outre un bilan sanitaire peu glorieux, une récession de 12 % du PIB, une hausse du chômage à 12 %, une dette publique supérieure à 120 % du PIB. Si l’on compare le plan français à ce que s’apprête à faire l’Allemagne, il y a un rapport de 1 à 7 quant aux subventions d’avenir pour les entreprises (technologies de l’hydrogène, par exemple). Les dépenses publiques en faveur des entreprises s’élèveront à 360 milliards d’euros, en Allemagne, contre 48 milliards, en France, toutes les autres dépenses étant des dépenses sociales ou des reports de taxes.

Aux États-Unis, le bonus hebdomadaire de 600 dollars accordé aux chômeurs devrait disparaître, fin juillet. Les inscriptions hebdomadaires au chômage s’élèvent à 1,416 million, contre 1,3 million attendus, après un plus haut de 7 millions. Wall Street progresse uniquement sur des espoirs de vaccins, d’argent quasi gratuit de la Fed, de dépenses publiques, de déficits publics. Plus le pays s’enfonce et mieux c’est pour Wall Street.

Quant au plan de relance de l’ avec le rêve fédéraliste de Macron, c’est une catastrophe pour la France, qui ne se verrait attribuer que 39 milliards de subventions et pourrait, théoriquement, rembourser 80 milliards d’euros si la Commission ne devait pas lever des impôts européens ou des droits de douanes qui seront payés, in fine, par les consommateurs européens. Le seul gagnant est l’Allemagne, faussement généreuse, qui recule en fait l’échéance de l’explosion de la zone euro en accordant deux sucettes à l’Italie et à l’Espagne afin de défendre son marché intérieur européen, tout en profitant de la faiblesse de l’euro par rapport à un nouveau Deutsche Mark. Les eurodéputés en ébullition menacent de bloquer le budget européen.

La BCE est la seule institution qui, en Europe, tout comme la Fed aux États-Unis, empêche le système d’exploser, jusqu’au jour où il y aura une perte de confiance généralisée de la monnaie. Pour le moment, la BCE met les dettes de la France « au frigo » en reversant, sous forme de dividendes à la France, les intérêts de la dette obligataire française. Le mécanisme revient à effacer provisoirement les dettes de la France, mais le processus ne pourra pas durer indéfiniment et la situation de la France est irrémédiablement compromise.

La dette française ne peut être remboursée que dans une perspective de croissance économique réelle. Comme ce ne sera pas possible, seule l’hyperinflation permettra d’effacer les dettes de la France. Le processus de l’expansion monétaire menant à l’hyperinflation ne fait que commencer, nonobstant les bulles boursières et immobilières. L’inflation apparaîtra lorsque, suite à de nouvelles créations monétaires, la confiance dans la stabilité monétaire disparaîtra complètement, entraînant une augmentation de la vitesse de circulation de la monnaie et la sortie des liquidités de leur trappe. Les débuts de l’hyperinflation devraient donc apparaître en 2021, tant aux États-Unis qu’en Europe.

Une once d’or vaut, désormais, 1.900 dollars, soit 500 dollars de plus que lors du krach de mars 2020 ; elle a valu, pendant la République de Weimar, jusqu’à 88.000 milliards de marks de l’époque. L’or, suite aux nouvelles créations monétaires des banques centrales, devrait atteindre les 2.000 dollars dans les prochains mois et battre son record historique de 1923,7 dollars, tandis que l’argent, autre métal précieux, s’envole également, dans sa roue, à plus de 23 dollars l’once.

Jusqu’où iront les banques centrales ? C’est la question. La France de Macron risque de connaitre en 2021 ou 2022 au plus tard l’impitoyable descente aux enfers du Liban : inflation galopante de 89,7 %, une dette publique de 170 % du PIB, l’effondrement des Bourses et la faillite des banques, un État en banqueroute, l’impossibilité de payer les fonctionnaires et les services publics, la misère, la dépression, avec des menaces de guerre civile. La décadence française a, en fait, commencé avec les premières réformes progressistes de Giscard !

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

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