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Quel est le pays le plus totalitaire au monde?

Par Eric Zuesse − Source Strategic Culture

Est-ce le pays qui a le pourcentage le plus élevé de ses propres citoyens en prison ? Ce sont les États-Unis.

Des agents à bicyclette se tiennent sous une fresque arc-en-ciel alors que la police de Seattle reprend la zone de protestation occupée de Capitol Hill (CHOP) à Seattle, Washington, États-Unis, le 1er juillet 2020. REUTERS / Lindsey Wasson

Est-ce le pays qui poursuit une entité pour avoir tué 196 de ses citoyens dans un attentat contre un avion, mais interdit à cette entité de fournir la preuve de son innocence ? C’est la Hollande.

Est-ce le pays qui pille au gouvernement du Venezuela un milliard de dollars en lingots d’or ? C’est le Royaume-Uni.

Est-ce le pays qui poursuit une entité pour avoir tenté d’assassiner l’un de ses citoyens mais refuse de permettre à cette entité de prouver son innocence. Qui a aussi emprisonné la victime, l’empêchant de communiquer et de recevoir des informations du public, et aurait même pu secrètement l’assassiner et disposer de son cadavre, tout cela pour empêcher une telle communication? C’est le Royaume-Uni. Regardez une vidéo à ce sujet ici.

Est-ce le pays qui emprisonne un citoyen australien depuis décembre 2010 et le maintient en isolement cellulaire, avec des soins médicaux inadéquats depuis le 8 avril 2020, «initialement emprisonné pendant 50 semaines en mai 2019 pour avoir enfreint ses conditions de mise en liberté sous caution» voir ici, mais n’a pas été libéré, et au lieu de cela transféré à l’isolement, alors que cet Australien n’a jamais été condamné pour autre chose que sa mise en liberté sous caution, ce qui ne s’est même pas produit puisqu’il était déjà emprisonné depuis plus de neuf ans dans ce pays étranger – n’ayant jamais été jugé par un tribunal ? C’est le Royaume-Uni.

Est-ce le pays qui a exercé des représailles contre le grand journaliste d’investigation écossais qui avait honnêtement dénoncé la victimisation judiciaire mentionnée ici concernant le procès d’un Australien, ainsi que contre une autre horreur judiciaire – qui était dirigée contre un chef du mouvement séparatiste écossais – accusant ce journaliste écossais d’«outrage au tribunal» pour avoir, soi-disant, fait en sorte que l’accusation ne puisse pas convaincre les jurés d’une charge quelconque contre ce séparatiste écossais ? Ce journaliste a déclaré : «L’État estime qu’il a enfin découvert un moyen de me mettre en prison sans l’obstacle gênant d’un jury de mes pairs. L’outrage au tribunal n’est décidé que par un juge. Il est extraordinaire que vous puissiez aller en prison pour une période substantielle de deux ans sans protection du jury et sans le test de hors de tout doute raisonnable, seulement sur le caprice d’un juge défendant ce qu’il peut considérer lui-même comme étant la dignité de sa propre fonction. C’est vraiment la quintessence de la mauvaise loi. L’utiliser contre la liberté d’expression est dégoûtant.» Les lois nationales n’existent que pour permettre aux aristocrates de dévaliser le public. C’est le Royaume-Uni.

Est-ce le pays qui a demandé au Royaume-Uni de garder ce citoyen australien en prison jusqu’à ce qu’il y meure ou soit envoyé dans une prison américaine pour mourir ? Ce sont les États-Unis.

Est-ce le pays qui a systématiquement le pire bilan mondial de poursuites judiciaires contre les lanceurs d’alertes internationaux dénonçant, comme cet Australien, les violations majeures du droit international ? Ce sont les États-Unis.

Est-ce le pays qui ordonne aux avocats, dans le cas d’une enfant victime sexuelle du proxénète et violeur le plus célèbre du monde, geôlier de filles mineures forcées à des relations sexuelles avec des hommes de premier plan, de «détruire» certaines des preuves dont elle dispose contre ce violeur en série présumé ? Ce sont les États-Unis.

Est-ce le pays qui, selon les sondages internationaux, représenterait la plus grande menace pour la paix mondiale ? Ce sont les États-Unis.

Est-ce le pays qui, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, a détruit ou aidé à la destruction, entre 1945 et 2007 – et même plus récemment, comme en Syrie et au Yémen – de « 20 à 30 millions de civils dans des guerres et des conflits dispersés dans le monde » ? Ce sont les États-Unis.

Est-ce le pays qui dépense autant pour ses forces armées que toutes les autres nations de la planète réunies ? Ce sont les États-Unis.

Est-ce le pays dont le plus haut tribunal a statué le 15 juin qu’aucun procureur du pays ne sera autorisé à engager une procédure contre un policier, à moins que l’avocat qui représente ce dernier ne soit disposé à faire condamner ce policier – même si ce dernier avait incontestablement abattu un passant innocent ? Ce sont les États-Unis et leur Cour suprême.

Est-ce le seul pays qui a été étudié scientifiquement afin de déterminer s’il s’agit d’une démocratie ou plutôt d’une dictature. Il est avéré que c’est un pays dans lequel «les préférences du citoyen [moyen] semblent n’avoir qu’un minuscule, quasi nul, impact statistiquement significatif sur les politiques publiques» – une expression qui définit assez bien scientifiquement ce que signifie le mot dictature – et dans lequel seules les préférences des personnes les plus riches et les mieux connectées ont un effet significatif et mesurable dans le façonnage et la détermination des lois et politiques du gouvernement – ce qui définit assez bien quel groupe constitue les dictateurs de ce pays ? Ce sont les États-Unis.

Combien d’indicateurs supplémentaires devraient alors être nécessaires pour présenter un dossier crédible selon lequel les États-Unis d’Amérique actuels peuvent raisonnablement être considérés comme le pays le plus totalitaire du monde ?

Alors qu’un seul pays a été analysé scientifiquement afin de déterminer s’il s’agit d’une démocratie ou plutôt d’une dictature, les taux d’incarcération sont, pour leur part, enregistrés par 223 pays, et chaque année, les États-Unis sont en tête du palmarès. Existe-t-il une autre mesure unique plus fiable permettant de qualifier un pays donné de dictature ?

La peine de mort est peu fréquente dans le monde de nos jours, de sorte que les sanctions légales sont majoritairement des emprisonnements, et non des exécutions. En outre, les pays qui sont en guerre civile, tels que le Soudan, peuvent avoir des taux d’emprisonnement remarquablement bas, car presque toute la violence se concentre dans les batailles armées. Ces pays sont en guerre, mais ils ne sont pas nécessairement plus dictatoriaux que les États-Unis. Ils pourraient être plus violents, mais pas nécessairement totalitaires.

En revanche, les États-Unis ont des taux élevés de crimes violents, et ils ont également les taux d’emprisonnement les plus élevés au monde. Donc, même si les études scientifiques n’avaient pas montré qu’il s’agissait d’une dictature, il existe une présomption raisonnable que les États-Unis sont totalitaires, même s’ils ne sont pas nécessairement les plus totalitaires du monde – on pourrait trouver d’autres candidats, comme le Royaume-Uni ou la Hollande. Et pourtant, les États-Unis, malgré cette réalité, ont l’arrogance et l’audace de pontifier partout dans le monde au sujet de la «démocratie» et des «droits de l’homme», tout en refusant à la Cour pénale internationale le droit d’enquêter sur ses propres crimes de guerre, et ses violations flagrantes des droits de l’homme. Ses nombreuses invasions étrangères, qui ne reposaient que sur des mensonges,  étaient elles-mêmes des crimes de guerre. Mais ce mensonge et cette hypocrisie ne sont-ils pas exactement ce à quoi on peut s’attendre de la part du pays le plus totalitaire du monde ? N’est-ce pas clairement ainsi ? La conclusion est donc pratiquement incontournable : le pays le plus totalitaire du monde est les États-Unis d’Amérique.

En outre, il existe de nombreuses autres preuves statistiques qui semblent incompatibles avec le fait de qualifier les États-Unis de «démocratie». Dans le dernier sondage international auprès des résidents de 53 pays concernant le pourcentage de ceux qui répondent oui à l’affirmation «Mon pays est démocratique», les États-Unis sont au 38e rang, ce qui les situait dans les 29% les moins bien classés pour la «démocratie». Les cinq premiers sur cette liste étaient dans l’ordre : Taïwan, le Danemark, la Suisse, la Corée du Sud et la Chine. D’une manière ou d’une autre, ces pays ont obtenu le meilleur score, bien qu’aucun d’entre eux ne fasse la morale au reste du monde sur la «démocratie» et les «droits de l’homme». L’humilité est-elle étrangère au régime américain ? [Bizarrement, il faut noter que le terme régime est réservé aux pays politiquement incorrects, NdT]

Eric Zuesse

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

Une réflexion sur “Quel est le pays le plus totalitaire au monde?

  • Pablo Lugo

    Excellente article. Merci… Le deuxième pays, le mal appelé Israël!

    Répondre

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