La mascarade électorale américaine, édition 2020 (Partie 5)

COMMENT IMPOSER LA GUERRE À QUI NE VEUT PAS LA FAIRE ?
(Rejouer l’arnaque des années trente)

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31.10.2020-Mascarade-English-Italiano-Spanish

Y aurait-il une connexion historique entre «Les Croix-de-Feu», les phalanges fascistes, Donald Trump et Joe Biden? Il y a comme une odeur de soufre dans l’atmosphère politique internationale qui porte à croire que les «années Trente», les années de grande dépression sont de retour en France, en Europe, en Amérique, en Asie et dans le monde. Comme dans les années trente des fronts populistes et des phalanges fascistes (gauchistes, antifa, BLM, droitiste et suprémaciste) s’esbroufent et s’agitent, particulièrement dans le cadre de l’élection américaine.  Le grand capital international nous rejouerait-il la mise en scène des années de Front populaire qui avait préparé la Seconde Guerre mondiale, en prévision d’une Troisième qu’il prépare sous nos yeux enfumés?

 

Le cirque de la grande «pandémie» du Covid-19 le donne à penser. On nous joue cette tragédie comme si c’était Ebola réincarnée, la Grippe espagnole ressuscitée (72 millions de victimes) ou le remake de la Grande Peste du XIVe siècle qui faucha la moitié de la population européenne alors que ce virus est responsable de la mort de 0,015% de la population mondiale (1 167 124 morts au 27 octobre 2020 pour une population mondiale estimée à 7.794.799.000 personnes). Qu’est-ce qu’on nous prépare dans les coulisses?

 

Il est facile d’établir un parallèle entre ces deux époques et ces deux mises en scène. Ce faisant nous devons prendre soin de ne pas contribuer au scénario qui sert à préparer l’opinion populaire à la guerre meurtrière. Pour éviter cet écueil, il faut procéder à l’analyse des mimiques des potiches politiques qui s’affichent sur le devant de la scène, y compris celles des factions gauchistes et droitistes qui contribuent à créer les conditions de cette guerre.

 

Nous allons démontrer le fonctionnement de cette entourloupe où le prolétariat mondial se trouva enrégimenté pour défendre la «démocratie libérale absolutiste» contre la «démocratie totalitaire populiste». Les élections «démocratiques» américaines nous serviront de théâtre de comparaison. Pour cette mise en scène historique quatre groupes d’acteurs et d’estafettes sont en piste: A) la droite classique. B) La gauche traditionnelle. C) Les phalanges de l’extrême droite fasciste – franquiste – Croix-de-Feu – corporatiste – militariste – nazi – néonazi – populiste, suprémaciste, Tea Party, LR, RN, les noms varient, mais pas l’idéologie, qui reflète les intérêts du grand capital mis à mal, ainsi que ceux de leur cinquième colonne. D) Les sectes et groupuscules de gauche vociférant des mots qui deviennent des leurres quand on les dénature, tels que «capitalisme, communisme, prolétaire, travailleur, révolution, classe sociale, pacifisme, antiracisme, BLM,  féminisme, islamophobie, djihadisme, antisémite, etc.» Cette faction a pour tâche de crédibiliser l’ensemble de la mise en scène; de faire paraître la droite fasciste-populiste pour ce qu’elle n’est pas (une menace à la démocratie bourgeoise alors qu’elle en est une composante); et de pousser la population votante (les très larges masses du peuple prétendent les gauchistes électoralistes) vers l’extrême droite. Voilà ce que le grand capital manigance avec la complicité de la gauche réformiste et extrémiste.

 

Mise en scène à partir de la scène américaine

 

Revoyons le déroulement de ce scénario sur la scène américaine. Une telle production demande des années de préparation, elle n’a rien de spontané ni d’improvisé. Toutefois, on ne doit pas imaginer que cette conspiration soit le fruit d’une loge maçonnique, d’une section du Groupe Bilderberg, ou d’une phalange sioniste adepte de l’AIPAC (d’ailleurs on parle très peu du lobby juif et de l’AIPAC dans cette édition 2020 des élections étatsuniennes).

 

Les éléments du puzzle se mettent en place mécaniquement – naturellement – une crise dans le secteur financier et industriel appelant spontanément les mêmes faux-fuyants qu’auparavant – les stratèges derrière les rideaux se contentant d’assurer le positionnement de leurs pions, le jeu des acteurs à permuter lorsque démasqués ou à rétrograder lorsque disqualifiés afin d’assurer le fonctionnement de l’ensemble vers la catastrophe inévitable puisqu’aucune réforme ne peut sauver le «système» déjà condamné par son inertie. La consultation électorale démocratique s’avère un moment de tension particulièrement important puisqu’à cet instant l’équipe de production valide par le vote, comme les applaudissements au théâtre, l’efficacité du dispositif tragicomique, Trump en étant le bouffon et Biden le faire valoir.

 

Concrètement, ça donne ceci : la crise boursière – financière – bancaire – monétaire de 2008, une crise économique majeure que ni Dieu, ni César, ni tribun n’a pu contrer, une autre crise systémique dont est parsemée l’histoire de l’économie capitaliste et des États bourgeois qu’ils soient d’appellations socialiste, néolibérale, mondialiste, tiers-mondiste, ou capitaliste «émergent». Le grand capital n’avait que deux choix: A) davantage d’austérité que l’on peut résumer par la maxime «faisons payer le prolétariat» par des mesures d’austérité radicales imaginées par les fiscalistes, ou alors; B) faisons tourner la planche à billets, libéralisons davantage le crédit, dispersons la monnaie de pacotille et «faisons payer la prochaine génération de prolétaires» vocifère le monétariste. Dans les deux cas, le résultat sera le même, l’hyperinflation et la dévaluation des monnaies et donc l’appauvrissement de la population sauf quelques centaines de multimilliardaires.

 

Chacun aura compris que les États bourgeois sous la gouvernance des factions de la gauche  réformiste adoptèrent la voie monétariste et firent tourner la planche à billets pour maintenir autant de programmes sociaux que possible (afin de maintenir la consommation des ménages et la paix sociale), proposant même le «revenu universel et le salaire minimum garanti» nouvelle chimère dans cette galère en perdition alors que la dette souveraine explose, que la monnaie de singe dévalue, préparant la hausse des taux d’intérêt et le prochain krach boursier catastrophique, prélude à la prochaine Grande Dépression. Cependant, le clan monétariste ne répugne pas à accompagner cet épandage de faux capital virtuel de mesures fiscales incitatives ou supplétives.

 

Cependant que dans les pays où l’aile droite de l’armada bourgeoise assurait la gouvernance de l’État providence la voie des fiscalistes fut privilégiée faisant pleuvoir des mesures d’austérité sur la classe prolétarienne; à peine plus austère que celles préconisées par la gauche modérée (ceux qui pressurent «modérément» la «classe moyenne» citoyenne). Les mesures fiscales de soutien au capital ont ici la priorité sous le ridicule prétexte de relancer l’emploi alors que plus les milliards de déductions fiscales caracolent plus les taux de chômage s’envolent.

 

De fait, la réactivité économique est inversée, ce sont d’abord les taux d’emplois qui s’effondrent entraînant l’augmentation des subventions gouvernementales compensatoires. Évidemment, plus de subventions et moins de taxation aux corporations entraînent les finances publiques au fond de l’abysse et ici aussi la planche à billets des fausses monnaies est appelée à la rescousse d’où l’on doit conclure que monétariste de gauche à la Keynes-Galbraith ou fiscaliste de droite à la Tea Party, LREM ou RN c’est du pareil au même. https://les7duquebec.net/archives/259287

 

À l’extrême droite de l’échiquier politique bourgeois, les Croix-de-Feu fascistes, « Tea Party », néonazies, racistes, islamophobes, suprémacistes, le pennistes et populistes de tout acabit s’agitent comme il leur a été ordonné de s’exécuter par leur maître à penser. Ceux-là déclament que tout va mal parce que l’État providence ne frappe pas assez les déshérités, les assistés sociaux «profiteurs», les chômeurs «menteurs», les fonctionnaires arnaqueurs, les bobos parasitaires, les immigrés chassés de leurs foyers par la guerre imposée à leur bourgeoisie nationale mal «alignée». Et surtout, on dénigre les ouvriers qui comme chacun sait sont «embourgeoisés», égoïstes et pas disposés à se sacrifier pour le salut de la patrie – l’État terroriste et les profits –.

 

Les médias mainstream – «people et de formatage» https://les7duquebec.net/archives/259261  soutiennent énergiquement cette faction en montant en épingle tout incident ou un homme bronzé ou une femme voilée sont impliqués accréditant ainsi les suspicions xénophobes alambiquées. Même chose pour les traités de libre-échange, la crise et le chômage qui viendraient de l’étranger alors que la crise économique systémique sévit partout, nationalement et internationalement en Grande-Bretagne du Brexit et en France à l’intérieur de l’euro, aux États-Unis et au Canada liés par l’ALENA (version 2) et en Suisse hors traités. Mais pour qui veut désigner les boucs émissaires de la misère, tout est « bonne affaire ». Aux États-Unis le régime de Barack Obama et de son sous-fifre Joe Biden a joué ce rôle tout en expulsant 2,5 millions de « Chicanos » vers le Mexique, et en construisant le tiers de la barrière à la frontière mexicaine; tout en remplissant les prisons américaines; tout en approfondissant le déficit; tout en faisant exploser la dette souveraine; tout en augmentant les dépenses militaires et en menant silencieusement de multiples guerres; tout en poursuivant le programme d’exécution extrajudiciaire. Barack Obama prêchait hypocritement la bonne entente et la résignation à la souffrance, encensé par la go-gauche qui lui livra le Nobel de la Paix. Cette fourberie était nécessaire pour crédibiliser la manœuvre de revers qui se préparait par-derrière. En effet, chaque mesure d’encens brûlée pour ce thuriféraire du grand capital préparait l’avènement du sous-commandant Donald Trump. Au cours de l’édition 2020 de la mascarade électorale américaine il s’agit de laisser croire que la populace est face à un véritable choix entre deux programmes politiques identiques : celui d’Obama-Biden et celui de Bush-Trump, bonnet blanc ou blanc bonnet alors que le grand capital international bat la marche. Cette vieille tactique de crier à gauche et de fomenter un coup fourré à droite fut mise au point au temps des fronts populaires et des Croix-de-Feu. Nous revivons le passé, car nous l’avons oublié.

 

Le rôle de la gauche et de l’extrême gauche

 

En balancier au précédent mouvement, à l’extrême gauche de l’échiquier politique bourgeois – tapis dans l’ombre – négligé par les médias menteurs (people, de formatage et de gouvernance) se tient la multitude des groupuscules formant la go-gauche, toutes tendances confondues, qui n’en finissent plus de se déchirer – de se diviser – de se fractionner, parce que désœuvrés puisque la bourgeoisie n’avait plus besoin de les faire chanter au temps de la prospérité et parce que le prolétariat les a délaissés. Tout à coup la go-gauche est rappelée sur le devant du clapier comme aux bonnes années du Front populaire et du Programme commun de la gauche éclectique  pour y jouer exactement le même rôle, accréditer les uns et les autres, les renforcer et repousser le prolétariat vers l’extrême droite que tous ces «imbéciles utiles» prétendent «faire barrage». Aux États-Unis, où la go-gauche n’a pas la même importance que sur le vieux continent, le grand capital l’ayant marginalisée dans les années cinquante (Maccarthysme), l’extrême gauche vacillante n’en joue pas moins son rôle à la mesure de son importance. D’abord, en tapotant amicalement leur ami Barack pour ne pas avoir fermé Guantanamo; pour avoir trop utilisé les assassinats extrajudiciaires pour éliminer les opposants; pour avoir trop avantagé les compagnies d’assurance privée; critiquant aussi Obama de ne pas fermer assez de mines de charbon jetant des milliers de mineurs sur le pavé, ne faut-il pas sauver l’atmosphère avant la vie des prolétaires? Les mineurs se voient ainsi pousser dans les bras de Donald le prévisible. Critiquant Obama de ne pas fermer assez de puits de pétrole et de pipelines jetant des milliers d’ouvriers dans l’indigence sous le regard amusé des sectes écologistes plus préoccupées des droits des animaux que de ceux des prolos. Bien entendu, les sectes d’extrême gauche ne manquent pas de critiquer du bout des lèvres les meurtrières aventures guerrières, affichant leur parti-pris réformiste, ce dont le prolétariat se souviendra.

 

Évidemment, feignant de ne pas savoir que Donald Trump a poursuivi toutes les politiques du grand capital international, la go-gauche se déchaîne contre ce polichinelle trop bête pour forger une nouvelle politique étatsunienne. Trump a poursuivi dans des conditions dégradées les politiques des gouvernements américains depuis la débandade du Vietnam et Joe Biden fera de même. Comme on le voit, la gauche a tissé la corde pour se pendre, car il y a longtemps qu’elle est devenue le fief de la petite bourgeoisie et les prolétaires n’ont rien à faire de cette gauche de parterre.

 

La gauche joue également un rôle de sous-fifre médiatique au service de la faction Démocrate du capital. Cette tactique gauchiste d’indignation sélective ne vise qu’à mobiliser le prolétariat derrière la faction «libérale démocrate» du capital qui n’est ni de gauche ni de droite et surtout pas patriotique puisque la planète tout entière est son royaume. C’est le mode de production capitaliste qui est le problème et qui engendre ces épiphénomènes de concurrence commerciale, de guerre virale, de terrorisme étatique, de famine et de crise économique répétées. Pour résoudre les problèmes qui découlent de la crise, il ne faut surtout pas demander des réformes, mais renverser l’État fétiche gestionnaire – pour les riches – de ce mode de production moribond. La preuve ? Lors des deux guerres mondiales, la gauche «d’avant-garde» a inféodé la classe prolétarienne, sur laquelle elle jouissait d’une ascendance certaine, et elle a poussé le prolétariat vers les sectes fascistes, corporatistes et militaristes et le prolétariat a servi de chair à canon dans deux guerres effroyables et voyez où en est la classe prolétarienne contemporaine.

 

La classe prolétarienne

 

Voilà quelle était la politique du prolétariat révolutionnaire au temps des Croix-de-Feu, du fascisme, du franquisme, du corporatisme, du nazisme, du militarisme, du socialisme et aujourd’hui, au temps du « populisme » et du suprémacisme contre lesquels on voudrait mobiliser afin de porter secours à l’aile libérale démocratique bourgeoise. Le prolétariat révolutionnaire ne vote pour aucun de ces polichinelles et manifeste contre tous – mais surtout contre le mode de production capitaliste en décrépitude que nous ne souhaitons pas réformer, mais l’éradiquer.

 

Leur nouvelle guerre nous ne voulons pas la faire avec ou sans crayon de votation bidon.

Pour la suite :

En français sur le site web de l’Harmattan  (13 euro en PDF)

HARMATTAN : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=59199

AMAZON : https://www.amazon.ca/démocratie-aux-Etats-Unis-Robert-Bibeau/dp/2343144672/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1521149336&sr=81&keywords=robert+Bibeau&dpID=41f0Kjchz1L&preST=_SY264_BO1,204,203,200_QL40_&dpSrc=srch

 

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

4 réflexions sur “La mascarade électorale américaine, édition 2020 (Partie 5)

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