Trouvailles

Bruno Bauer et le christianisme primitif (Engels)

Bruno Bauer et le christianisme primitif
par Friedrich Engels

Cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici:
Articles du 17 mai 2023[28528]

Le 13 avril (1882) est mort à Berlin un homme qui a joué jadis un certain rôle en tant que philosophe et théologien, mais qui, depuis des années, à demi oublié, n’avait attiré sur lui l’attention du public que de temps en temps comme une sorte «d’original» de la littérature.

Les théologiens officiels, Renan aussi, le plagiaient et, de ce fait, étaient unanimes à passer son nom sous silence. Et pourtant il valait mieux qu’eux et a plus fait qu’eux dans le domaine qui nous intéresse aussi, nous autres socialistes: la question de l’origine historique du christianisme.

Que sa mort soit l’occasion de décrire brièvement l’état actuel de la question et la contribution de Bauer à sa solution.

La conception qui régna depuis les libres penseurs du moyen âge jusqu’aux philosophes des Lumières du XVIIIe siècle inclus, et qui faisait de toutes les religions, et donc du christianisme également, l’œuvre d’imposteurs, était insuffisante depuis que Hegel avait fixé pour tâche à la philosophie de montrer que l’histoire universelle obéissait à une évolution rationnelle.

Il est bien évident que, si des religions naturelles comme le fétichisme des noirs ou la religion primitive des Aryens naissent sans que l’imposture joue un rôle dans cette affaire, leur développement ultérieur rend très vite inévitable l’imposture des prêtres.

Quant aux religions artificielles, à côté des enthousiasmes religieux sincères qu’elles suscitent, elles ne peuvent se passer, dès leur fondation, de l’imposture et de la falsification de l’histoire, et le christianisme a lui aussi, dès ses débuts, de forts bons résultats à présenter en ce domaine, ainsi que Bauer l’a montré dans sa critique du Nouveau Testament.

Mais ce n’est là que la constatation d’un phénomène général qui n’explique pas le cas particulier dont il s’agit précisément ici.

On n’en a pas fini avec une religion qui s’est soumis le monde romain et a dominé pendant 1800 ans la plus grande partie, et de loin, de l’humanité civilisée, en se bornant à déclarer que c’est un tissu d’absurdités fabriqué par des imposteurs.

On n’en vient à bout que si l’on sait expliquer son origine et son développement à partir des conditions historiques existant au moment où elle est née et où elle est devenue religion dominante. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne le christianisme.

Il s’agit précisément de résoudre la question de savoir comment il a pu se faire que les masses populaires de l’empire romain préférèrent à toutes les autres religions cette absurdité prêchée de surcroît par des esclaves et des opprimés, jusqu’à ce que l’ambitieux Constantin fini par considérer que confesser cette religion de l’absurde était le meilleur moyen de parvenir à régner sans partage sur le monde romain.

La contribution de Bruno Bauer pour répondre à cette question est beaucoup plus importante que celle de quiconque. (Une contribution qu’on ne trouve nulle part aujourd’hui…. )

Par l’étude de la langue, Wilke avait démontré que les Évangiles s’étaient succédé dans le temps et étaient interdépendants. Bruno Bauer refit la démonstration, de façon irréfutable, à partir du contenu des Évangiles, en dépit du désir des théologiens semi-croyants de la période de réaction qui a suivi 1849 de s’opposer à sa démarche.

Il a dévoilé le caractère antiscientifique de la confuse théorie de Strauss sur les mythes qui donnait loisir à chacun de tenir pour historique ce qui lui plaisait dans les récits évangéliques. Et si dans cette affaire il apparut que, de tout le contenu des Évangiles, presque rien n’était historiquement vérifiable — si bien que l’on peut même mettre en doute l’existence historique d’un Jésus-Christ, Bauer a, ce faisant, seulement déblayé le terrain pour répondre à la question : quelle est l’origine des représentations et des idées qui ont été rassemblées dans le christianisme en une espèce de système, et comment parvinrent-elles à dominer le monde?

C’est de cette question que Bauer s’est occupé jusqu’à la fin. Ses recherches culminent dans ce résultat: le Juif alexandrin Philon, qui vivait encore en l’an 40 de notre ère, mais était très vieux, est le vrai père du christianisme et le stoïcien romain Sénèque pour ainsi dire son oncle.

Les nombreux écrits qui nous ont été transmis et qu’on prête à Philon sont nés en effet de la fusion de traditions juives interprétées dans une optique rationaliste et allégorique avec la philosophie grecque, surtout stoïcienne.

Cette conciliation de conceptions occidentales et orientales contient déjà toutes les idées intrinsèquement chrétiennes: l’idée que le péché est inné chez l’homme, le Logos, le Verbe qui est en Dieu et l’homme; l’expiation obtenue non par des sacrifices d’animaux, mais par l’offrande de son propre cœur à Dieu; enfin ce trait essentiel, la nouvelle philosophie religieuse renversant l’ordre antérieur du monde, cherchant ses disciples parmi les pauvres, les misérables, les esclaves, les parias et méprisant les riches, les puissants, les privilégiés et, par là, érigeant en règle le mépris de toutes les jouissances temporelles et la mortification de la chair.

D’autre part, Auguste avait déjà veillé à ce que non seulement «l’homme-dieu», mais encore la prétendue «immaculée conception» fussent des formules prescrites pour raison d’Etat.

Non seulement il fit honorer César et lui-même comme des dieux, mais il fit répandre la fable que lui, Augustus Caesar Divus, le divin, n’était pas le fils de son père terrestre, mais que sa mère l’avait conçu du dieu Apollon. Espérons que ce dieu Apollon n’était pas parent de celui qu’a chanté Henri Heine!

On le voit, pour que le christianisme soit achevé dans ses traits principaux, il ne manque plus que la clef de voûte: l’incarnation du Verbe en une personne déterminée et le sacrifice expiatoire de celle-ci sur la croix pour le rachat de l’humanité pécheresse.

Comment cette clef de voûte s’est-elle insérée historiquement dans les enseignements stoïciens de Philon? Sur ce point, les sources réellement dignes de foi nous laissent en panne. Mais ce qu’il y a de sûr, c’est qu’elle n’a pas été insérée par des philosophes disciples de Philon ou des stoïciens.

Les religions sont fondées par des gens qui éprouvent eux-mêmes un besoin religieux des masses, et, en règle générale, nous voyons, aux périodes où tout se désagrège —actuellement aussi, par exemple— la philosophie et les dogmes religieux perdre toute profondeur et se vulgarisent, se répandre partout.

Si la philosophie classique grecque a abouti dans ses dernières formes —en particulier dans le cas de l’école épicurienne— au matérialisme athée, la philosophie vulgaire grecque mène à la doctrine du dieu unique et de l’immortalité de l’âme.

La même chose s’était produite dans le judaïsme, vulgarisé et devenu rationaliste au contact et sous l’influence des étrangers et des demi-juifs; il en était arrivé à négliger les cérémonies de la loi, à transformer l’ancien dieu national exclusivement juif Jahvé en dieu —le seul vrai dieu— créateur du ciel et de la terre, et à accepter l’immortalité de l’âme qui était à l’origine étrangère au judaïsme.

Ainsi il y eut rencontre entre la philosophie vulgaire monothéiste et la religion vulgaire qui lui présentait un dieu unique tout prêt.

Voilà comment se trouva préparé le terrain sur lequel des représentations venues de Philon et vulgarisées elles aussi, s’élaborèrent pour donner naissance au christianisme chez les Juifs, et sur lequel cette religion, une fois créée, put trouver bon accueil chez les Grecs et chez les Romains.

Le christianisme est issu de représentations empruntées à Philon et popularisées, et non pas directement des écrits de Philon; la preuve en est fournie par le fait que le Nouveau Testament néglige presque complètement la partie principale de ses écrits, à savoir l’interprétation philosophico-allégorique des récits de l’Ancien Testament. C’est là un aspect dont Bauer n’a pas tenu suffisamment compte.

On peut se faire une idée de ce qu’était le christianisme dans sa forme primitive en lisant l’Apocalypse de saint Jean. Un fanatisme forcené et confus; pour tout dogme, des embryons seulement, de ce qu’on appelle morale chrétienne, la mortification de la chair seulement; par contre des visions et des prophéties en masse.

L’élaboration définitive des dogmes et de la morale est le fait d’une période postérieure au cours de laquelle ont été écrits les Évangiles et ce qu’on appelle les Épîtres Apostoliques.

Et on utilisa alors —au moins pour la morale— sans la moindre gêne la philosophie stoïcienne et notamment Sénèque. Bauer a montré que les Épîtres plagient ce dernier parfois mot pour mot ; ce fait avait en réalité déjà frappé les croyants orthodoxes, mais ils prétendaient que c’était Sénèque qui avait copié le Nouveau Testament — avant qu’il fut écrit.

Les dogmes se développèrent d’une part en liaison avec la légende évangélique de Jésus, alors en cours d’élaboration, d’autre part dans la lutte entre chrétiens d’origine juive et chrétien d’origine païenne.

Quant aux causes qui permirent au christianisme d’emporter la victoire et d’étendre sa domination au monde, Bauer donne également des informations très précieuses. Mais ici l’idéalisme propre au philosophe allemand vient à la traverse et l’empêche d’avoir une vue très claire et une formulation nette.

Sur tel ou tel point décisif, c’est souvent une phrase creuse qui se substitue au fait. Aussi, au lieu d’entrer dans le détail des vues de Bauer, nous préférons présenter notre propre conception sur ce point, fondée sur les travaux de Bauer et aussi sur des études personnelles.

La conquête romaine désagrégea dans tous les pays soumis, directement d’abord la structure politique antérieure, indirectement ensuite les anciennes conditions de vie sociale. Premièrement en substituant à l’ancienne division en castes (abstraction faite de l’esclavage) la simple différence entre citoyens romains et non-citoyens ou sujets.

Deuxièmement, et surtout, par les exactions commises au nom de l’État romain. Si l’Empire a fait son possible, dans l’intérêt même de l’État, pour mettre un terme à la cupidité forcenée des proconsuls, celle-ci fut remplacée par les impôts levés pour le trésor impérial, qui pesèrent d’un poids de plus en plus lourd sur les populations — et cette exploitation eut un effet terriblement désagrégateur.

Troisièmement enfin, partout la justice fut rendue selon le droit romain par des juges romains, la réglementation sociale autochtone fut de ce fait déclarée sans valeur, dans la mesure où elle ne coïncidait pas avec les règles du droit romain.

Ces trois moyens devaient avoir un énorme effet niveleur, surtout lorsqu’ils furent employés pendant quelques siècles à l’encontre de populations dont l’élément le plus robuste avait déjà été abattu ou emmené en esclavage au cours des luttes qui précédèrent, accompagnèrent ou souvent même suivirent la conquête.

Les conditions sociales des Provinces se rapprochèrent de plus en plus de celles de la capitale et de l’Italie. La population se répartir de plus en plus en trois classes formées des éléments et des nationalités les plus disparates: les riches, parmi lesquels nombre d’esclaves affranchis (cf. Pétrone), grands propriétaires fonciers, usuriers, ou les deux à la fois comme cet oncle du christianisme, Sénèque; les hommes libres prolétaires, nourris et amusés à Rome aux frais de l’État — dans les Provinces, réduits à eux-mêmes; enfin la grande masse — les esclaves.

Vis-à-vis de l’État, c’est-à-dire de l’Empereur, les deux premières classes étaient presque aussi dépourvues de droits que les esclaves vis-à-vis de leurs maîtres. Notamment de Tibère à Néron, ce fut une règle de condamner à mort de riches Romains pour confisquer leur fortune.

Pour tout soutien, le gouvernement disposait matériellement de l’armée, qui ressemblait déjà beaucoup plus à une armée de lansquenets (mercenaires) qu’à l’antique armée romaine composée de paysans, et —moralement— de l’opinion généralement répandue qu’il n’y avait aucune possibilité de sortir de cette situation, que l’Empire fondé sur la domination militaire était une nécessité immuable, même si tel ou tel empereur, lui, pouvait être changé. Ce n’est pas le lieu ici d’examiner sur quels faits très matériels reposait cette opinion.

A cette privatisation de droits et à l’absence d’espoir de jamais instaurer un meilleur état de choses correspondaient une mollesse et une démoralisation générales.

Les rares anciens Romains de manières et de mentalité patriciennes qui subsistaient encore, furent éliminés ou s’éteignirent; le dernier d’entre eux est Tacite. Les autres étaient bien contents de pouvoir se tenir complètement à l’écart de la vie publique; devenir riches et jouir de cette richesse, voilà qui comblait leur existence, ainsi que les commérages privés et les intrigues privées.

Les hommes libres prolétaires, qui percevaient à Rome une pension de l’État, avaient par contre dans les Provinces une situation difficile. Ils étaient obligés de travailler et ils avaient affaire par-dessus le marché à la concurrence du travail des esclaves. Mais ils ne se trouvaient que dans les villes.

A côté d’eux il existait encore dans les Provinces des paysans, propriétaires fonciers libres (ici et là, il existait sans doute encore des terres en communauté) ou, comme en Gaule, serfs pour dettes des grands propriétaires fonciers. Cette classe fut la moins touchée par le bouleversement social; ce fut aussi celle qui opposa la plus longue résistance au bouleversement religieux.

Enfin les esclaves, privés de droits et de libertés, étaient dans l’impossibilité de se libérer, comme l’avait déjà prouvé la défaite de Spartacus; mais pour une grande part ils étaient cependant eux-mêmes d’anciens hommes libres ou fils d’hommes nés libres. C’est donc encore parmi eux que devait exister le plus de haine contre leurs conditions de vie, une haine vivante, bien que vouée extérieurement à l’impuissance.

Le caractère des idéologues de cette période correspond aussi à cet état de choses.

Les philosophes étaient ou bien de simples magisters qui faisaient ce métier pour gagner leur vie ou bien les bouffons appointés de riches débauchés. Beaucoup étaient même des esclaves.

L’exemple du sieur Sénèque nous montre ce qu’il advenait d’eux quand tout allait bien. Ce stoïcien, qui prêchait la vertu et l’abstinence, fut un maître-intrigant à la cour de Néron, ce qui n’allait pas sans servilité; il se fit offrir de l’argent, des biens, des jardins, des palais, et tandis qu’il proposait un pauvre Lazare comme modèle, il était en réalité le riche de la parabole évangélique. Ce n’est que lorsque Néron voulut lui tordre le cou qu’il pria l’empereur de reprendre tous ses cadeaux, disant que sa philosophie lui suffisait.

Il n’y eu que quelques très rares philosophes, comme Persius, pour brandir au moins le fouet de la satire sur leurs contemporains dégénérés. Mais en ce qui concerne le second type d’idéologues, les juristes, ils étaient des partisans enthousiastes des nouvelles conditions sociales, parce que l’effacement de toutes les différences de caste leur laissait toute latitude de mettre au point leur cher droit civil, en échange de quoi ils fabriquèrent ensuite pour l’empereur le droit constitutionnel le plus servile qui ait jamais existé.

En détruisant les particularités politiques et sociales des peuples, l’Empire romain avait aussi voué à la destruction leurs religions particulières. Toutes les religions de l’antiquité ont été des religions naturelles de tribus et plus tard de nations, nées de la situation sociale et politique de chaque peuple et étroitement liées à celle-ci.

Une fois les bases détruites, une fois brisées les formes sociales et l’organisation politique traditionnelles ainsi que l’indépendance nationale, il va de soi que la religion qui faisait corps avec ces institutions s’effondrera aussi.

Les dieux nationaux peuvent tolérer à leurs côtés d’autres dieux nationaux, et ce fut la règle dans l’antiquité ; mais pas au-dessus d’eux. Lorsque des cultes d’Orient furent transplantés à Rome, cela ne fit que nuire à la religion romaine, mais ne put retarder la décadence des religions orientales.

Dès que les dieux nationaux ne peuvent plus être les patrons tutélaires de l’indépendance et de la souveraineté de leur nation, ils se rompent eux-mêmes le cou. C’est ce qui est arrivé partout (à l’exception des paysans, en particulier dans les montagnes).

Ce qui à Rome et en Grèce a été l’œuvre de la philosophie vulgaire, j’allais dire du voltairianisme, dans les Provinces c’est l’asservissement à Rome et le remplacement d’hommes libres et fiers de l’être par des sujets résignés et des gueux égoïstes.

Telle était la situation matérielle et morale. Le présent insupportable, l’avenir, si possible, encore plus menaçant. Pas d’issue. Désespérer ou se réfugier dans la plus vulgaire jouissance — chez ceux du moins qui pouvaient se le permettre, et c’était une petite minorité. Sinon il ne restait d’autre recours que la soumission veule à l’inévitable.

Mais dans toutes les classes devaient se trouver un certain nombre de gens qui, désespérant d’une délivrance matérielle, cherchaient en compensation une délivrance spirituelle — une consolation sur le plan de la conscience, qui pût les préserver du désespoir total.

La philosophie du Portique ne pouvait offrir cette consolation, pas plus que l’école d’Épicure, précisément parce qu’elles étaient des philosophies et, à ce titre, n’étaient pas destinées à la conscience vulgaire et deuxièmement parce que le comportement de leurs disciples jetait le discrédit sur les enseignements de ces écoles.

Cette consolation recherchée ne devait pas remplacer la philosophie perdue, mais la religion perdue, elle devait se manifester sous une forme religieuse comme toute notion qui devait s’emparer des masses à cette époque-là et jusqu’au XVIIe siècle.

Il est sans doute à peine besoin de noter que la majorité de ceux qui aspiraient à cette consolation au niveau de la conscience, à cette évasion du monde extérieur vers le monde intérieur devait nécessairement se recruter… parmi les esclaves.

C’est dans cette situation de désagrégation universelle, économique, politique, intellectuelle et morale que le christianisme fit son apparition. Il s’opposait radicalement à toutes les religions antérieures.

Dans toutes les religions antérieures, les cérémonies étaient l’essentiel. Ce n’est qu’en participant aux sacrifices et aux processions, en Orient en outre en observant les prescriptions les plus détaillées concernant le régime alimentaire et la pureté, que l’on pouvait manifester son appartenance. Tandis que Rome et la Grèce étaient tolérantes sous ce rapport, régnait en Orient une frénésie d’interdictions religieuses qui n’a pas peu contribué au déclin final.

Des gens appartenant à deux religions différentes (Égyptiens, Perses, juifs, Chaldéens) ne pouvaient manger ni boire ensemble, ni accomplir en commun aucun acte quotidien, à peine pouvaient-ils se parler. Cette ségrégation des hommes est une des grandes causes de la disparition de l’ancien monde oriental. Le christianisme ignorait ces cérémonies, qui consacraient une ségrégation, comme il ignorait même les sacrifices et les cortèges du monde classique.

En rejetant ainsi toutes les religions nationales et le cérémonial qui leur est commun, en s’adressant à tous les peuples sans distinction, il devenait lui-même la première religion universelle possible.

Le judaïsme aussi, avec son nouveau dieu universel, avait fait un pas vers la religion universelle; mais les fils d’Israël demeuraient toujours une aristocratie parmi les croyants et les circoncis; et il fallut d’abord que le christianisme lui-même se débarrassât de l’idée de la prééminence des chrétiens d’origine juive (qui domine encore dans l’Apocalypse de saint Jean) avant de pouvoir devenir réellement une religion universelle.

D’autre part, l’Islam, en conservant son cérémonial spécifiquement oriental a limité lui-même son aire d’extension à l’Orient et à l’Afrique du Nord conquise et repeuplée par les Bédouins arabes: là il a pu devenir la religion dominante, en Occident il n’y a pas réussi.

Deuxièmement, le christianisme a fait vibrer une corde qui devait être sensible dans d’innombrables cœurs. A toutes les plaintes sur le malheur des temps et sur l’universelle misère matérielle et morale, la conscience chrétienne du péché répondait: il en est ainsi, et il ne peut en être autrement; les responsables de la perversité morale de chacun!

Et où était l’homme qui pouvait dire non? Mea culpa! Il était impossible de refuser de reconnaître la part de culpabilité de chacun dans le malheur général et c’était aussi la condition préalable de la rédemption spirituelle que le christianisme annonçait en même temps. Et cette rédemption spirituelle était faite de telle sorte que les adeptes de toutes les autres communautés religieuses anciennes pouvaient facilement la comprendre. Pour toutes ces anciennes religions la notion du sacrifice expiatoire par lequel on se concilie la divinité offensée était une notion courante; comment l’idée du médiateur effaçant une fois pour toutes par son propre sacrifice les péchés de l’humanité n’aurait-elle pas trouvé un terrain propice?

Donc, en donnant, par la notion de conscience personnelle du péché, une expression claire au sentiment universellement répandu que les hommes étaient eux-mêmes responsables du malheur universel, et en même temps en fournissant par l’holocauste de son juge, une forme accessible à tous de consolation sur le plan de la conscience, qui donne satisfaction au désir général de se racheter intérieurement de la perversité du monde, le christianisme prouvait à nouveau sa capacité de devenir une religion universelle et une religion qui convenait précisément au monde existant.

Voilà pourquoi, de tous les milliers de prophètes et de prédicateurs dans le désert qui remplirent ce temps-là de leurs innombrables innovations en matière religieuse, seuls les fondateurs du christianisme furent couronnés de succès. Non seulement la Palestine, mais tout l’Orient, fourmillait de ces fondateurs de religions entre lesquels se livrait un combat véritablement darwinien pour l’existence sur le plan des idées.

C’est éminemment grâce aux éléments développés ci-dessus que le christianisme l’a emporté. Comment il a peu à peu continué d’élaborer son caractère de religion universelle, par sélection naturelle dans le combat que se livraient les sectes entre elles et dans la lutte contre le monde païen, c’est ce qu’apprend dans le détail l’histoire de l’Église des trois premiers siècles de notre ère.

 

 

7 réflexions sur “Bruno Bauer et le christianisme primitif (Engels)

  • Il manque à l’histoire des religions un grand chapitre : celui qui doit être consacré à l’origine réelle du Christianisme.
    Cette science n’existe pas. Les vraies origines chrétiennes sont inconnues, et les Eglises diverses qui se rallient à ce titre ne désirent pas qu’on les connaisse.
    René Guénon nous rappelle « l’obscurité presque impénétrable qui entoure tout ce qui se rapporte aux origines et aux premiers temps du Christianisme, obscurité telle que, si l’on y réfléchit bien, paraît ne pas pouvoir être simplement accidentelle et avoir été expressément voulue » (Aperçu sur l’ésotérisme chrétien).
    L’histoire réelle du Christianisme n’a rien de commun avec le récit qui nous a été donné sous le nom de Nouveau Testament.
    Derrière ce Livre, caché par lui, est l’histoire d’un mouvement de rénovation sociale, grandiose, extraordinaire, d’une haute portée, qui brilla sur le monde pendant deux ou trois siècles, mais qui fut renversé, dénaturé et caché par des faussaires qui en firent une caricature grotesque et voulurent avec cela dominer le monde.
    Dans ce vaste réseau d’intrigues, que nous allons démasquer, presque toutes les personnalités ont été dénaturées. Le mensonge a triomphé et la réalité a disparu sous l’amas d’absurdités qu’on lui a substituées.
    La science religieuse des falsificateurs n’a été qu’une collection de mystères, jamais expliqués clairement, mais remplis de sous-entendus et de malentendus, de paraboles obscures, de rapprochements de termes sans signification, de jeux de mots pour les foules avides d’erreurs.
    Il y a cependant, sous ce fatras, quelque chose de grand à étudier.
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/lesoriginesethistoireduchristianisme.html

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  • Sam

    @ l’équipe de l’édition,

    La girouette intellectuelle que je suis, et que je revendique même maintenant…hé oui (Merci Ysengrimus)…:))) comprenez par là toute la fierté que je tire de mon scepticisme rationnel, nécessaire et logique, en étant très bien dans ma peau d’ailleurs, me fait dire ici qu’autant je souscris volontier au raisonnement de l’auteur l’illustre Engels, dans le sens que j’accepte et je respecte tout a fait son raisonnement digne d’intérêt, autant je ne suis pas sûr de vouloir souscrire à un tel développement dans sa globalité que je qualifie d’assez radical et tranché en dépit de la pertinence et même de la véracité des éléments qu’il comporte !

    On peut même jouer au l’intéressant et faire simpliste en accusant Engels de faire preuve ici de spéculation et d’improvisation par sa référence à un Hégélien  »de droite » en plus d’être un antisémite qu’a pu être un Bruno Bauer dont il se sépara lui même avec Karl Marx très tôt dans leur vies à cause de ses idées farfelues sur les juifs entre autres ! bref…. mais on pourrait tout aussi mettre tous ces Hégéliens Marx, Engels, en plus de Bauer et des dizaines d’autres avec leur maître Hegel lui même dans le même sac d’idéalistes-matérialistes-radicaux-germanistes ou germaniques égocentriques et égoïstes qui se rejoignent tous sur certaines idées n’étant pas des plus reluisantes ….:)) comme celles et entre autres d’avoir exclu dans leur philosophie et leur matérialisme historique ou philosophie de l’histoire la totalité des civilisations non occidentales et non judéo-chrétiennes car selon Hegel  »inférieures » et n’ayant pas accédé à la liberté et à la civilisation moderne ! d’ailleurs cela se ressent un peu dans cette brève analyse de Engels en citant son tout petit paragraphe sur l’Islam qu’il condamne par défaut comme  »arriéré » presque par rapport au Christianisme qu’il entend discréditer tout de même… tout en faisant à peine un clin d’oeil au Judaïsme qu’il prétend a connu la même genèse sans l’expliquer pour autant ou en fournir les détails comme pour le cas des évangiles….:))))

    Mais comme j’ai un grand coeur aussi :)))) et que je respecte au plus haut point Hegel avant toute chose que je juge est mort trop jeune d’ailleurs ou trop tôt car, Hegel n’a jamais vécu assez longtemps pour confronter ses idées à ses adversaires et critiques n’i qu’il a pu développer beaucoup de choses dont il a parlé…. et je tiens à souligner ici, je vous le jure, que Hegel a failli être la raison en ce qui me concerne de vouloir abandonner les études au secondaire, car la complexité du cour de philosophie de Hegel a pu dépasser tout ce que j’attendais, vu et connu de la philosophie aussi jeune, et me donnait tellement de maux de têtes qu’il m’a fallu l’aide d’un illustre fumeur de joints de hashish, (E H brillant poète aujourd’hui) , il était premier de la classe en philo et toutes les matières littéraires à l’époque pour pouvoir m’en sortir et préparer pour l’examen final en Terminale ou baccalauréat (français) de l’époque ! je me souviendrai tout le temps du jour ou j’ai jeté le putain de cahier volumineux de notes en philo… on était derrière le mur du lycée qui se trouvait à l’extrémité de la ville entouré par des collines vertes et désertes où l’on se réunissait, flirtait avec les filles, ou préparait pour les examens et certains y étaient reclu en permanence a fumer des joints en séchant les cours, j’ai juré ce jour là de quitter ces putains d’études car sous la pression du retard accumulé en plusieurs matières, et l’imminence des examens finaux, mon esprit a certains moments refusait totalement de vouloir comprendre quoique ce soit a Hegel ou réviser les leçons de philo en Arabe en plus ! d’ailleurs, les Marocains responsables des programmes scolaires à l’époque étaient connu pour être des sadiques de la pire espèce tant ils compliquaient toutes les matières et qui ont largement contribué a l’échec scolaire au pays !

    Bref, sur l’historicité des prophètes, il existe pourtant une panoplie de chercheurs, de scientifiques et non pas de pseudo scientifiques autant qu’il existe beaucoup plus de charlatans je l’admets qui invoquent chacun des éléments plus ou moins convaincants ou alors qui relèvent complètement de la farce pour prouver l’existence des prophètes ! les données scientifiques fiables se résument à des éléments archéologiques qui ne prouvent rien, mais confirment l’existence des textes  »sacrés » aux époques des dits prophètes, parchemins, papyrus, inscriptions sur la pierre, etc ou encore des éléments de la tradition religieuse laissés par des tiers et qu’on découvre ça et là une fois de temps en temps, tandis que le reste relève plutôt de l’arnaque ou du fantasme, et il est tout de même surprenant et inquiétant de voir des Juifs, Chrétiens et musulmans qui financent à hauteur de millions ou milliards des scientifiques ou des archéologues ou des escrocs dans ce sens, quand cela n’est pas fait dans un but purement commercial, comme les séries documentaires financées par des américains a coup de millions, et qui prétendent avoir trouvé les reliques des roues de chars du Pharaon qui a poursuivi Moïse dans la mer rouge etc… les américains d’ailleurs a leurs magazines les plus sérieux comme le Wall street journal ou Washington post, ou le Times ou encore leur chaînes et réseaux TV comme History channel sont les spécialistes incontestées mondiaux de ce type de propagande et d’arnaque ! parfois j’en reviens pas de lire sur CNN qu’on a trouvé une relique qui a appartenu a tel apôtre ou prophète…etc et il n’y a qu’aux états-unis ou vous pouvez trouver ce genre de choses !:))) néanmoins, même si les évangiles ont été écrit en Grec pour débarquer chez un peuple qui parle l’Araméen !!! et encore pire, on a maintenu leur nom Grec  »Evangiles » ou  »Evangelium » alors que la signification du mot veut dire  »bonne nouvelle » ils auraient pu les appeler en Araméen ou en Hébreux ou en Arabe  »Béchara » ou  »Bishera » ou un truc de la sorte, pour faire crédible ! chose qui prouve a la base que leurs auteurs sont grecs ! mais il demeure tout de même des mystères comme la source Q…etc qui serait un evangile antérieur a celui de Mathieu etc….

    Quant a l’Islam, les musulmans ne sont même pas sur la même planète a ce sujet car ils croient et comme le Coran leur dit, que les évangiles ont été révélés dans un processus de révélation qui soit tombé du ciel ! :))) mais qu’on a falsifié sans expliquer comment ou de quelle manière…. et sans rien expliquer tout ce qui relève du Christianisme ou du Judaïsme… au contraire, défend les croyants de poser les questions dessus ! ce qui forcément pousse les contestataires depuis l’ère du prophète Mohammed a l’accuser de mauvais plagiat, d’escroquerie, ou de pures inventions ! le pire aujourd’hui est qu’il y en a qui remettent en cause l’existence de Mohammed himself comme d’autres le font pour Jesus ou les prophètes juifs ! et nous disent que les hagiographes auraient été à la base largement affabulateurs, bavards et de fins escrocs de la plume :))) car auraient tout inventé ! et franchement … je ne peux pas adhérer à la négation de tout comme certains veulent faire aujourd’hui ! la dernière trouvaille de certains militants radicaux athées et de dire que le prophète Mohamed était lui même juif ! :))) Bref, a force de tout et n’importe quoi on a fini par jeter le discrédit sur tout le monde dans ces histoires, autant les athés que les croyant que les diseurs de bonne aventure :)))

    bien que je m’y identifies moi même avec beaucoup de précautions et compassion envers les gens quelque soient leurs croyances ou incroyances , l’Athéisme est une chose, mais sa radicalité d’aujourd’hui en est une autre, car elle a depuis longtemps rompu même avec les panthéismes d’hier pourtant rationnels aussi, car cet athéisme radical aujourd’hui prône en réalité toutes les voies radicales pour exclure totalement toutes les religions abrahamiques et leurs  »mythes »… et cherche non seulement à les nullifier historiquement, mais à les ridiculiser et à ne pas tenir compte du moindre cheminement intellectuel, débats, Schismes, interprétations et autres savoirs  »encyclopédiques » et théologiques ! et même si ce radicalisme radical le fait on s’entend pour le  »bien être » de l’humanité nous dit-on, je trouve pour ma part que cette démarche radicale se contredit avec le Hégélianisme, avec le rationalisme et avec la raison puisqu’il n’a jamais été question de rompre avec l’Histoire en philosophie, ni de croire qu’on puisse la changer, ni reléguer la religion qui fait partie du patrimoine universel humain au rang d’ennemi de l’humanité comme c’est le cas aujourd’hui chez certains, et comme cherche a démontrer Bruno Bauer qui base tout sur Sénèque et rien à la tradition Juive que reprend ici Engels !

    Le fait de dépeindre les gens qui aient eu  »soif de religion » en ces temps reculés sous l’empire romains a des  »pestiférés » et que les puissants se projettaient eux dans le rôles de Dieux ou nés de Venus ou Appollon et n’aient jamais exprimé de besoin religieu eux aussi autant que le commun de la populace et la plèbe, et toute ces histoires tissées autour de Rome et de Jules César surestiment Rome et Jules César en réalité tout en sous estimant ce qui se tramait et se passait en Palestine et ailleurs ! tout comme cette description sommaire et assez simpliste je trouve réduit des peuples en entier a des pestiférés ! on se demande carrément si ce Bauer n’était pas fasciné par Jules César et la puissance militaire de Rome a ce point en plus de ne reconnaître que le berceau Grec de la philosophie et de la civilisation … ce qui remet sur table toute les théories suprématistes occidentales depuis les lumières que les occidentaux ont tous contribué a bâtir sans le savoir et dont ils se servent encore aujourd’hui pour soumettre par la force, la violence militaire et intellectuelle entre autre le reste du monde ! d’ailleurs les plus vifs critiques occidentaux de Hegel et de tous ses élèves ont de tout temps qualifié sa philosophie ou une portion importante de celle-ci de contre productive et de fiasco total ! comme Schopenhauer et d’autres…. des critiques que je n’ai pas la prétention de connaître dans les détails pour en parler, mais qui m’intéressent aussi…autant que m’intéresse Hegel lui même et ses élèves ou disciples qui l’ont eux mêmes critiqué ! il ressort tout de même de ce siècle des lumières beaucoup de principes philosophies qui restent a étudier et clarifier pour le commun des mortels, car rien que dans ces écoles allemandes des lumières, les philosophes y ont eu des carrières fulgurantes et presque invraisemblables, tellement certains aussi jeunes que dans leur vingtaines avaient déjà des status prodigieux, et des carrières incroyables …. Alors que l’on sait par ailleurs que l’appropriation de la philosophie et les sciences de la Grèce antique ont été le principal carburant qui fait de toute cette philosophie une qui soit élitiste en premier lieu et purement  »occidentale » a ce jour ! et s’il vous plaît, ne m’accusez de rien, je suis tout aussi fasciné que vous pouvez l’être par cet occident des lumières, et des guerres de concepts et de mots entre philosophes, lorsque Marx a critiqué tous ses maîtres, accusant Hegel de décréter la fin de l’Histoire ou la fin de la philosophie, ou de ne pas agir sur l’histoire… d’où le génie de Marx et son audace il faut dire qui reste à clarifier et soumettre a la critique et au scalpel pour le non initié spécialiste de philosophie que je suis et beaucoup d’autres !

    et donc Comme disait la chanteuse : les brunes ne comptent pas pour des prunes :)))) je crois que la philosophie a encore du chemin a faire pour remettre en question et contextualiser la philosophie des lumières elle aussi, comme elle a du pain sur la planche pour extraire et étudier en toute intégrité les concepts philosophiques des autres civilisations… ! et bien que je m’aligne sur la remise en question des religions Abrahamiques du point de vue Athée, je trouve que la science et les avancées de la recherche peuvent nous permettre d’avancer a ce sujet et trouver enfin le moyen de contextualiser la religion sans nous heurter a elle, et sans lui permettre pour autant de dominer ou dicter ses règles ! car dans cet idéal recherché la quête de la liberté et de l’égalité doivent primer et prévaloir sur tout !

    Amicalement !

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  • l’un des grands mystères qui perdurent depuis le début du 20ème siècle a ce sujet en tous cas est le désintérêt soudain des historiens occidentaux pour les thèses mythiques de l’existence de Jesus ou les preuves de l’Existence de Jesus ! car on peut dire qu’il y a comme un consensus académique qui continue d’étudier le Christianisme et même le Christianisme primitif, sans trop vouloir remettre en cause la religion et son historicité, et bien entendu la véracité des évangiles ou de Jésus etc…! on dirait que l’enthousiasme des historiens et philosophes matérialistes, idéalistes et rationalistes allemands pour affirmer la nullité historique du christianisme, a fait place on dirait a plus de compromis, et de thèses de toute sortes qui ont cherché à légitimer plutôt le Christianisme a travers les faits et gestes de Jesus, le sens des récits de sa vie , sa crucifixion etc… par contre, on a mené une offensive enragée contre l’Islam, son livre, ses valeurs, son prophète …etc qui coïncidait étrangement avec une colonisation massive du monde musulman !

    Je proclame donc à titre personnel bien entendu et cela n’engage que ma personne, que la malhonnêteté intellectuelle qui règne en occident depuis le début du 20ème siècle tranche totalement et est a des années lumières de l’Humanisme originel de la révolution Française et de la philosophie des lumières du 17, 18 et 19ème qui se souciait de manière bien plus sincère de vérité et de philosophie et de libération de l’homme en tous cas ! et que la malhonnêteté intellectuelle qui domine en Occident depuis le début du 20ème siècle, sans généraliser pourtant, découle autant de la transformation de cet occident en monstre prédateur que de ses luttes intestines autour de ses crises sociales et économiques comme en témoigne le marxisme et le communisme. et que cet affrontement entre mega puissances dopées par le capitalisme, droguées par la haine et la course aux richesses infinies, par leur elitisme, par le scientisme, le racisme et l’eugénisme etc… a fini par provoquer ce qu’aucun philosophe du 19ème n’a pu prédire, même si Marx a pu envisager très tôt les crises économiques de l’Ampleur de celle de 1929, ou celle qui se jou a l’Instant, mais en tout cas, une catastrophe et une crise planétaire qui a pratiquement tout emporté sur son passage, autant l’occident que les pays et peuples colonisés et dont l’unique leg fut le néo libéralisme et capitalisme sauvage qui continue de nous enfoncer !

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  • Omar

    Salut Annwn ,
     » …L’histoire réelle du Christianisme n’a rien de commun avec le récit qui nous a été donné sous le nom de Nouveau Testament… » ,
    – Et bien oui ,il y a une autre version des faits :
    – La problématique des anciens écrits bibliques – au contraire du Coran qui a trouvé une langue déjà perfectionné et de surcroît écrite – , a été l’indisponibilité de l’écriture-langue hébraïque lors de la révélation de la Thora a Moise sur le Mont Sinaï,le cas avant lui aussi pour le Patriarche Abraham et une multitude divers de Prophètes…donc la tradition orale-mémoration a été le principal moyen de la retransmission du Message divin a l’Humanité…
    La Thora originale a donc été révélé en copte-héliographie sur des tablettes a la mode copte scripturale au Mont de Sinaï ,pour mémoire ;Moise a été élevé par une épouse du Pharaon comme fils adoptif ,donc éduqué et instruit comme un membre de la cour du palais pharaonique …
    – Le cas de l’Évangile de Jésus / Yassoua / Yachouaa /يسوع a été un peu compliquée ,née dans une famille ( les Imranes آل عمران) de Prêtres monothéistes traditionnels juifs au Nord de la Palestine actuelle , issus aussi de la lointaine lignée de Haroun / Aaron,Prophète ,frère de Moise et son bras droit ,donc il y avait une concurrence -parce que non reconnu comme tel – par la lignée des « Grands » prêtres talmudiques exerçants au Temple de Jérusalem a cette époque !!!…
    La langue hébraïque a emprunté au copte, l’araméen,l’assyrien; babylonien et l’arabe etc…en forme d’écritures ,syllabes et expressions depuis le Roi Nabuchodonosor II, destructeur du 1er Temple de Jérusalem a l’an 587 avant notre ère,.la langue hébraïque écrite a été officialisé « sainte » donc restreinte a la pratique des actes religieux dans le Temple et Synagogues exclusivement…mais L’araméen a été la langue courante du peuple au quotidien..;Jésus fils de Marie Prophète et Messager d’Allah le Miséricordieux a donc choisi l’araméen pour transmettre son Message évangélique malgré son érudition en langue et écritures hébraïques…
    – L’autre volet de la problématique des « écrits bibliques » a été la traduction des textes orales-mémorisés ou écrits…de l’araméen en grec puis en latin et en d’autres langues divers…la parabole consacré dit : « la traduction est un acte de trahison du texte… » !…et si on y ajoute l’ignorance des contextes,le sens probable , la malhonnêteté,déloyauté et pédantisme …le compte sera complet !!!…
    Donc on aura 4 évangiles sur les bras , « homologués » par l’église romaine…a part d’autres évangiles « non homologués » …!!!.
    Mais la cause principale a été le mot d’ordre donné par les « grands » Rabbins ou les rescapés du Rabbinat du Temple de Jérusalem après son destruction en 70 par les Romains ,de brouiller et falsifier ( exemple de Paulos) le reste du Livre-Message de Jésus après son ascension auprès de son Seigneur Allah le miséricordieux , après avoir mis la main et brûlé le manuscrit de l ‘Évangile original de Jésus et ses fragments de copies systématiquement .

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  • @ Ysengrimus

    Lorsque je vous dit que je suis le descendant authenttique et direct du Prophète de l’Islam… »Sayidouna, (notre Seigneur) Mohamed que le Salut et la prière d’Allah et de tous les musulmans soient sur lui »…., et que c’est probablement pour ça que je suis extra lucide par moments… je suis sérieux :))) la preuve, la voici;

    l’autre jour, je vous parlait de vous méfier de hordes de faux athées en occident qui prient Jesus et la Vierge Marie en cachette, qui soient demeuré profondément Chrétiens en dépit de leur déclarations, proclamations, écrits et fausse pub, et donc qui soient les seuls a pratiquer la  »Takiya » Chrétienne de l’Extrêmisme et du terrorisme Chrétien le plus sombre qui soit, je ne me trompait pas ! :))) Car cette semaine, j’ai vu un truc par hasard a la Télé Québécoise publique, tout nouveau, qui, accrochez-vous, nous apprend que moins de 20% de la population du Québec de souche, se dit ou s’identifie a l’Athéisme, que le reste des Québécois, 80%, bien en étant non pratiquant, ou se déclarant non religieux, se définissent comme Catholiques et Chrétiens (et ces chiffres sont plus élevés dans le Canada Anglais et protestant), et on a recours aujourd’hui a tout un vocabulaire pour masquer la religion, comme  »Aujourd’hui on a intériorisé la religion en occident, c’est a dire qu’on l’a individualisée » et donc on cherche a lui ôter son caractère collectif, et c’est tout ce qu’on a cherché a faire, pour la transformer en culte privé, individualiste, égoïste et coupé de la société !…..bref, et moi je dis sur tout ça qu’au Québec, ça saute aux yeux depuis toujours et depuis le début ! Car l’excès et le Zèle légendaire sur la laïcité ici au Québec, n’est rien d’autre qu’une affaire de domination ou d’Assimilation, et relève presque de guerre de religion, contre Juifs et Musulmans et ces derniers en particulier ! et c’est d’ailleurs pour ça et pour cette raison que l’islamisme ici au Québec et partout au Canada a pu fleurir, s’enraciner, se multiplier et vouloir résister comme il le fait encore ! car ni les Québécois français Canadiens, ni les Anglos ne sont tout a fait honnêtes sur la laïcité, ou encore sur leur rapport a la religion ! Même si on tient a la laïcité des institutions et ont fait tout pour qu’elles le demeurent, il y a en parallèle avec tout ceci, une guerre de religion a peine voilée, et une autre raciale et culturelle qui travaillent fort en totale complaisance et complicité, a des fins d’exclusion de ressortissants avec un background culturel musulman ou oriental etc….

    Les Musulmans sont loins d’être cons et comprennent tout ceci depuis toujours, et donc même si la majorité ne se radicaliseront pas en religion forcément a cause de tout ceci, mais ils feront tout juste pour faire chier l’establishment… comme cette nouvelle plainte déposée par 5 associations musulmanes hier je crois, contre ce gouvernement Legault et son ministre de l’éducation Drainville, jugeant que sa proclamation ou interdiction de prières dans les écoles publiques comme inconstitutionnelle, et contradictoire avec toutes les chartes Canadiennes sur les droits et la liberté de culte…et vous savez quoi, même si je m’oppose moi-même a toutes ces conneries islamistes, il risquent de gagner cette fois et changer le système d’éducation au Québec pour y incorporer la religion ! :)))))

    Ceci en tout cas semble être une sorte de culmination ou conséquence aux politiques de mauvaise foi, et celles de la marginalisation et le rejet de cette immigration musulmane et ses ressortissant…sous prétexte de défense de la laïcité….ou avec le zèle ciblé qu’on lui connait… sans renier qu’il puisse exister et militer comme vous et moi, des dizaines de milliers de gens parfaitement intègres et sincères sur la laïcité et en sa faveur ! …alors que dans la réalité, ces pseudo musulmans, sont aussi libéraux, permissifs, corrompu et libertins et legers que peuvent l’être les occidentaux ou  »la société d’acceuil »…. et, beaucoup sont aussi des consommateurs d’alcool a profusion, des pratiquants du culte des galipettes (heureusement) a fond, et surtout des adorateurs du Dieu Fric comme tout le monde, le seul Dieu d’ailleurs qui soit réellement adoré en ca bas monde ! :))))

    Qu’est ce que le Christianisme, l’Islam ou le Judaïsme au final et en vérité ? Ce n’est ni plus, ni moins que des doctrines culturelles avant tout, presque raciales, ou communautaires en tous cas ! des  »Causes » farfelues, et un bon prétexte pour faire fructifier le Business et le protéger des  »Étrangers », des  »Conquérants » et des rivaux ! et rien d’autre…! et historiquement, il furent tout ça aussi en plus d’être des doctrines politiques avant d’être spirituelles ! :)))

    Yallah bye !

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  • Et pour ceux qui n’y comprendront rien, et m’accuseront volontiers de  »Takiya » moi-aussi, je vous rassure, ou je vous emmerde, car je n’ai pas renoncé a mon Athéisme… qui m’a sorti des ténèbres vers la lumière, et m’a permis de vous dévoiler tous et autant que vous êtes, petits adorateurs de fric la journée et toute votre vie, et adorateurs du crucifix en cachette quand ça va mal, disséminateurs de la bible dans votre sous-sol, ou dans votre chambre a coucher….:))))) lol

    Sachez que je suis un Athée doté de pouvoirs occultes mais bienfaisants ! :))) comme le pouvoir de lire dans vos pensées, de m’introduire dans votre caboche, et de sonder les moindres recoins de votre cervelle en gelée ! :))) je suis entre autres capable de prédire l’Avenir…relativement bien… et bien mieux que votre voyante mal coiffée e mal lunée, comme je suis capable de réaliser quelques petits miracles de bonté, d’amour et de générosité….qui me vaut le mépris et l’ingratitude tout le temps de la race humaine ! et je vous jure que chuis sérieux car y’en a que j’ai guéri, y’en a que j’ai sorti de leur merdes, et y’en plein aussi que j’ai rendu riches…parfois juste en leur serrant la main en plus ! mais ces salopards, en guise de remerciements, me détestent depuis…. de peur que je leur reprenne tout ! :))))

    Faites donc gaffe a votre comportement avec moi si vous voulez éviter la colère du ciel et l’acharnement du sort… et je continuerais a surveiller les fouteurs de zizanie parmi vous ! :))) héhéhé…..! :)))

    Yallah bye !

    Répondre
  • @ Ysengrimus

    En fait, ce que disait l’émission TV, c’est que les Québécois seraient prêts a faire un retour massif vers la religion Catho si cette dernière ou l’eglise catholique acceptait de faire des concessions sur l’avortement ! et sur d’autres sujets similaires…. :))) On est mort de rire !

    faut donc imaginer que beaucoup de gens doivent prier en secret et seuls dans la belle province, des gens parfaitement  »progressistes », modernes, éduqués et allez savoir …sûrement impliqués a fond dans ces histoires de défense de la laïcité ! ….pour que le bon Dieu leur pardonne leurs excès, ou avortement, ou divorce, ou chais pas moi… ! ça frise la caricature ! car en public, tout le monde est Athée, tout le monde est antireligieux, et tout le monde est prêt a vous asséner des leçons sur  »l’irrationalité de la religion et l’inexistance de Dieu » ! :))) …hélas… mais c’est ainsi !

    D’ailleurs, sans vouloir comparer le Québec a l’Allemagne Nazie, il parait que durant la seconde guerre mondiale, beaucoup d’officiers Allemands, hauts officiers et cadres du régime de Hitler, continuait a cultiver la même croyance et pratique secrète de la religion ! Tout comme en Russie communiste, l’Ex URSS a pu couvrir et contenir de très nombreux Chrétiens Orthodoxes …qui se proclamaient Athées et communistes… mais pratiquaient en secret ! …. Dans le monde Arabe par contre, nos communistes de pacotille ne cachaient pas leur croyance et adhésion a la religion et a l’islam…qu’ils ne considéraient pas comme contradictoire !

    les humains, ça se résume un peu a ça…. a quelques exceptions pré ! des êtres de paradoxes, les plus extrêmes depuis la nuit des temps ! Et puis il faut dire que nous les Athées n’avons rien résolu, ni changé ! et lorsqu’on crève, on rejoint nos communautés religieuses dans nos cimetières et ça finit la ! :)))

    Donc, tâchons de garder la tête froide et l’oeil ouvert…. ce monde dans lequel nous vivons est encore plus miné que tout ce que vous pouvez imaginer…et ce sera d’ailleurs l’objet de mon Livre Opus… mais d’une manière encore plus spectaculaire ! :)))0 je vous dis rien pour l’instant…. :)))

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