7 au Front

La vocation politique de la religion est inscrite dans sa genèse (1)

Par Khider Mesloub.

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18.01.2021-Mesloub-English-Italiano-Spanish

« La politique et la religion sont comme deux têtes sous un même bonnet ». Moses Isegawa. 

« La religion est la maladie honteuse de l’humanité. La politique en est le cancer ». Henry de Montherlant.

 

La religion, contrairement à l’idée communément répandue, n’est pas une simple question de conviction personnelle, mais elle revêt une dimension sociale et politique. La religion a toujours rempli une fonction politique et sociale primordiale. Que ce soit en période de paix ou en période de guerre, la religion a constamment été mobilisée pour servir d’adjuvant militant pour les classes régnantes ou « d’adjudant » militaire pour leurs entreprises guerrières. Plus significatif encore, les séculaires conflits prétendument confessionnels ont toujours revêtu un caractère politique, ont toujours été menés pour des visées en réalité terrestres. En d’autres termes, pour des motifs de rapines ou d’expansions territoriales. En outre, la religion a toujours siégé au sommet du trône et de l’Etat. La religion a toujours trôné en permanence aux conseils royaux et ministériels en qualité d’agent de propagande avec voix délibérative prééminente. Sans oublier que, dans de nombreux pays, elle sert encore de programme pédagogique principal en matière d’enseignement, et de code juridique dans les tribunaux, notamment dans les pays musulmans où la justice est rendue au nom de la charia, autrement dit de la religion islamique. De fait, la religion est un programme politique théocratiquement spiritualisé, un rapport social de domination transcendentalement sublimé, une œuvre de soumission divinement magnifiée, une esthétique de l’asservissement populairement déifiée.

En réalité, la religion règne partout, excepté dans les cœurs. Autrement dit, elle se diffuse dans toutes les strates des institutions administratives et de la société, mais n’infuse nullement dans le cœur des humains. Pour la simple raison que la dimension spirituelle s’est évaporée de la société de classe régie par des rapports d’exploitation cautionnés par la religion, instituée par les classes dominantes comme instrument d’asservissement des populations aliénées. Prédomine au sein de la société seulement le caractère politique totalitaire de la religion. Une société divisée en classes ne peut jamais receler une quelconque spiritualité, quand bien elle serait foncièrement théocratique, régie par les principes théologiques. La religion n’est pas synonyme de spiritualité, loin s’en faut. La religion est à la spiritualité ce que le placebo est au médicament. La religion est un traitement rituel confessionnel sans principe actif sur le comportement. L’absorption de la religion, même à forte dose, n’apaise nullement les comportements foncièrement déviants et violents de ses adeptes tourmentés par la vacuité existentielle, assaillis par leurs démons intérieurs, habités par le diable de la destruction, produits par la société de classe dominée par des rapports d’exploitation et d’oppression. La misère sociale engendre inéluctablement la pauvreté réflexive, l’atrophie intellectuelle, la dissolution de la conscience de soi, et corrélativement l’inclination vers l’accroissement de l’esprit grégaire propice aux pestes dogmatiques émotionnelles et aux mystiques communautaires hystériques.

Pour ce qui est de l’Algérie, paradoxalement, la religion est devenue davantage un phénomène collectif culturel plutôt qu’un exercice personnel cultuel. On va à la mosquée comme on va au concert pour écouter un chanteur, se pâmer devant ses morceaux de musique extatiques. Le spectacle est plus attrayant. Pourtant, théologiquement, la prière accomplie à la maison a la même valeur rituelle confessionnelle. Mais son accomplissement dans l’enceinte de la mosquée est un moyen ostentatoire d’exciper de sa ferveur religieuse factice. On exhibe ostensiblement sa religiosité islamique comme le parvenu bourgeois affiche crânement sa montre Rolex à son poignet de sa main calleuse aux ongles noirs de saleté. Comme si la dévotion se vit dans l’apparat public des yeux et non pas dans l’appartement privé du cœur. Comme si la valeur de l’homme se mesure à la quantité exhibée de sa ferveur affectée religieuse, et non à la qualité sobre de sa foi authentique. Il est vrai que pour ces factices religieux l’homme s’évalue à l’épaisseur de son portefeuille et non à la grandeur de son âme, à l’affectation de son outrancière croyance et non à la sobriété de ses pieuses convictions. Décidément, cette société de spectacle cultuel islamique, où la bigoterie le dispute à la bondieuserie, manque cruellement de décence, bien qu’elle se couvre « barbument » et « hijabement » sa face hideuse d’un voile de piété.

A notre époque marquée par l’islam politique (un pléonasme dans les pays musulmans car l’islam se confond avec la politique et la politique se fond dans l’islam, la religion est d’État et l’État est religieux), la compréhension du rôle et de la signification politique et sociale de la religion est cruciale. Pour ce faire, il nous faut procéder à une analyse historique du phénomène religieux, lié à la croyance en un Dieu.

Le défaut cardinal de toute explication théologique sur la religion est son inclination enfantine à transformer une catégorie historique et sociale, la religion, en une catégorie éternelle et biologique. Pour ses esprits dominés par la pensée magique, la raison prélogique, le sentiment religieux est consubstantiellement inhérent à l’être humain. Or, il n’en n’est rien. C’est le bas niveau des forces productives des sociétés primitives qui est à l’origine de l’élaboration des idéologies religieuses (et non du sentiment religieux, la différence est importante : il n’existe pas de sentiment religieux mais seulement des doctrines religieuses partagées ou non par les membres de la société). La religion ne m’émerge pas spontanément d’une contemplation infuse de la nature, de la vie sociale. En vérité, les idées religieuses naissent de l’attitude socialement passive de l’homme envers les forces de la nature qui le dominent, les forces socioéconomiques qu’il ne contrôle pas. Forces envers lesquelles il éprouve une crainte mystérieuse, cette peur dont un poète a dit qu’elle engendrait les dieux. Ce qui donne naissance à la religion, c’est l’imperfection des forces productives extrêmement faibles, l’étroitesse des liens des hommes et femmes de la communauté primitive avec la nature qui les domine entièrement. L’homme des temps anciens, le cultivateur primitif, constatait avec fatalité la dépendance du fruit de son activité à l’égard des facteurs climatiques : pluie ou sécheresse, chaleur ou froid, etc. Comme l’a écrit Marx, « Plus l’homme place en Dieu, moins il contient en lui-même ».

L’homme, en agissant sur la nature extérieure, change sa propre nature, ses pensées, sa mentalité ; devient créateur, producteur de sa vie, et par voie de conséquence, transforme son être social. Il devient Dieu, maître de son destin socioéconomique et politique. Ainsi, plus l’homme domine la nature, développe les forces productives, maîtrise son destin social, moins il ressent le besoin de s’en remettre à la religion, d’inventer des idéologies religieuses, des dieux.

Une chose est sûre : les hommes de la période du paléolithique étaient dépourvus de tout sentiment religieux. La preuve scientifique a été administrée par l’absence des monuments funéraires et le caractère réaliste de l’art des sociétés de l’époque paléolithique. Les religions, quelles qu’elles soient, n’engendrent, comme objets d’art, que des monstruosités, des difformités, des extravagances, ou le rejet radical de tout Art.

Au reste, comme l’a écrit Freud, la religion est une forme de névrose. Quand on sait que la névrose est marquée par la disparition des sentiments sociaux et la prédominance des tendances sexuelles, et surtout le refoulement au second plan du monde réel, on comprend mieux les ravages (psychologiques, sociales, politiques) que peut provoquer la religion en matière cognitif, comportemental et économique. Cognition, comportements et économie condamnés à demeurer au stade primaire du développement humain. À cet égard, il n’est pas inutile de souligner que pour la religion, ennemie du raisonnement et des sciences, le sage n’est point celui qui exerce sans trêve sa Raison et son imagination créative, mais celui qui se soumet aveuglement en tous points aux exigences de la foi, au dogme indiscuté et indiscutable.

A cet égard, la religion craint au plus haut point la nouveauté, l’innovation, le doute, le questionnement philosophique ; elle a peur de l’inconnu, du changement, des transformations (surtout sociales : la religion est le meilleur rempart des classes dominantes). Elle n’a confiance que dans son univers mystérieux ritualisé et sanctifié, dans ses rites traditionnels sacralisés, parce qu’elle en connaît les puissances mystiques, elle en maîtrise les symboles mythiques. Aussi, n’est-il pas surprenant que la religion, puissance conservatrice et force d’inertie, érige la Tradition en maîtresse divine de la vie sociale, le Dogme en maître déifié des relations sociales réduites à leur plus simple expression coutumière et ascétique.

La religion est l’alliée naturelle des classes dominantes. La religion est née avec les sociétés de classes. De même la croyance en Dieu émerge avec la division de la société en classes antagoniques.

Quoi qu’il en soit, si les croyances de type mystique sont très anciennes, en revanche, la croyance en un dieu date de l’époque de la naissance de la royauté. Pour croire en un Roi du ciel (Dieu), les hommes ont dû d’abord connaître un roi sur terre. « L’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle est capable de résoudre », affirmait Karl Marx. À la question de la nouvelle existence problématique de la classe aristocratique royalement dressée sur la population jusque-là évoluant dans une société primitive égalitaire sans classe sociale, il fallait trouver une solution (subterfuge) pour justifier et légitimer idéologiquement cette nouvelle forme de pouvoir dominant tyrannique : la sacraliser au moyen d’un esprit supranaturel créé à l’image du nouveau roi temporel ; le Dieu tout puissant éternel. Le roi incarne Dieu sur terre, et Dieu est le roi désincarné au ciel. Qui vénère dieu révère le roi. Le roi est aussi puissant et omniscient que Dieu. Son pouvoir est sacré. Qui craint Dieu craint le Roi. Qui attente à l’honneur du Roi blasphème Dieu. Ainsi, toute autorité royale est établie par Dieu, pour le bien de ceux qui lui sont soumis.

Paradoxalement les deux entités sont royalement installées au firmament des galaxies gouvernementales : Dieu trône au Ciel, dans sa voute céleste éloigné du globe oculaire de ses adeptes incurieux, protégé de l’indiscret regard profane des disciples de la curiosité scientifique fondée sur la preuve ; le Roi règne dans ses fastueux palais inaccessibles au commun des mortels, à l’abri de la proximité et promiscuité des masses populeuses asservies à son pouvoir incontesté et indiscuté :  preuve de sa divine supériorité ou gage de sa sécurité personnelle, susceptible d’être détrôné ?

Il n’est donc pas étonnant que les rois et les dieux aient eu partie liée depuis toujours, les premiers sont censés incarner le pouvoir indiscuté des dieux sur terre. Pas étonnant non plus qu’ils aient tendance à chuter en même temps. L’extinction de la monarchie entraîne la mort de Dieu. Néanmoins, il convient de nuancer le propos. Étant entendu qu’aujourd’hui encore, si la royauté s’est partout effondrée, Dieu règne encore sur certains peuples passionnément entichés de servitude volontaire. Les religions persistent à régner royalement sur les esprits de nombreux individus avides de soumission confessionnelle. Les hommes ne sont toujours pas maîtres de leur destin. Tout se passe comme s’ils aiment, par une forme de docilité moutonnière, soumettre leur destin à des maîtres (à penser) pour conduire (en laisse) leur vie. Rien de surprenant pour des hommes nourris des siècles durant de religions de la soumission, d’idéologies de la résignation à l’ordre existant. Il y a une convergence entre les doctrines religieuses de la soumission à Dieu et les idéologies politiques et sociales de la résignation au Pouvoir.

Au reste, l’Église sanctifie l’esclavage, donc l’asservissement au maître. Dans l’Évangile, Timothée 6.1-2, il est explicitement écrit : « Que tous ceux qui sont sous le joug de l’esclavage regardent leurs maîtres comme dignes de tout honneur […] Et que ceux qui ont des fidèles pour maîtres ne les méprisent pas, sous prétexte qu’ils sont frères ; mais qu’ils les servent d’autant mieux ». L’apôtre Paul déclare : « Exhorte les serviteurs à être soumis à leurs maîtres, à leur plaire en toutes choses ». Cette règle s’applique en particulier aux femmes invitées à se soumettre à leurs maîtres, autrement dit leurs maris : « les femmes aussi doivent l’être à leur mari en toutes choses » (la soumission de la femme était la règle dans le monde chrétien, même si, aujourd’hui, la majorité des Occidentaux se gausse de la misogynie des musulmans). Au vrai, la religion a été inventée pour justifier et légitimer toutes les formes d’oppression et d’exploitation.

Pour revenir à l’aspect historique, si la figure de Dieu a été modelée sur celle du Roi (pourvu de tous les pouvoirs, auréolé de toutes les vertus) il en va de même des autres manifestations de la croyance religieuse. Il en est ainsi au plan du Pouvoir. Si l’apparition de la royauté a constitué un bouleversement radical dans le mode de direction de la société, auparavant dirigée sur un mode collectif tribal égalitaire, cette révolution institutionnelle monarchique a été suivie d’un bouleversement tout aussi radical sur le plan religieux, incarné par l’apparition d’un personnage unique, Dieu. Ainsi, historiquement, Dieu est l’enfant du Roi. La création du Dieu unique est l’œuvre de la royauté inique.

De manière générale, l’idéologie religieuse reflète toujours les bouleversements sociaux. La plus grande révolution sociale est certainement le passage de l’homme prédateur de la nature à l’homme créateur de sa production. En effet, les deux époques marquées par deux « civilisations » radicalement divergentes ont façonné deux mentalités religieuses totalement différentes. À la première civilisation paléolithique fondée sur la cueillette et la chasse exercée sur une nature dominant l’homme a correspondu les croyances animistes. Pour nos ancêtres dominées par les forces de la nature, derrière chaque espèce végétale, minérale, animale, se dissimule un Esprit. Nos ancêtres primitifs étaient plus matérialistes. Ils croyaient aux pouvoirs des éléments de la nature. Chaque élément de la nature était doté, selon nos aïeux les terriens, d’un Esprit (créateur). Leur polythéisme était plus rationnel et matérialiste que nos monothéismes magiques et ésotériques enfantins et infantiles, inventés par les classes régnantes et royales pour légitimer leur pouvoir de domination. Le polythéisme est plus « démocratique » que le monothéisme, car il admet la multiplicité des croyances, la diversité des Dieux (il n’est pas surprenant que la Démocratie soit née dans la péninsule grecque, célèbre pour son polythéisme). Le Dieu unique est par essence despotique : il n’admet aucun concurrent, aucun rival, aucune diversité de croyances (à l’image du Roi (ou dictateur) s’imposant comme unique gouvernant). Le Dieu unique est adapté (et adopté) aux sociétés où règne la domination d’une classe tyrannique. Pour justifier la soumission à un seul Dieu, Jésus a employé un argument tiré de la réalité de sa propre société fondée sur l’esclavage : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il méprisera l’un et s’attachera à l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon ». S’il est impossible de servir deux maîtres, à plus forte raison il est impossible de servir de dieux (Mammon désigne le dieu de la richesse).

Avec la révolution néolithique, matérialisée par l’invention de l’agriculture, la domestication des animaux, la création de l’artisanat, et la naissance de la ville et de l’écriture, l’homme devient maître de la nature et donc artisan de sa vie. À cette civilisation technicienne, façonnée par l’esprit de l’homme, a correspondu la religion du producteur tout puissant incarné par Dieu (image inversée de l’homme soumis au règne des nouveaux maîtres du pouvoir, les propriétaires d’esclaves, puis les patrons industriels). Dieu, roi (président), patron, trois entités identiques dressées sur la masse des peuples pour les dominer, les soumettre, les exploiter, les aliéner.

L’homme produit Dieu dans son cerveau. Dieu est le reflet de ses besoins individuels, de son fonctionnement cérébral, conscient et inconscient, corollaires des rapports sociaux au sein desquels est inscrite sa vie sociale. Ainsi, l’homme producteur et créateur a un Dieu producteur et créateur. En revanche, l’homme prédateur de la nature n’avait même pas un mot pour concevoir la notion de « création » (pour lui chaque élément de la nature est l’œuvre de sa propre création animée par un Esprit immanent). Aucune transcendance à l’œuvre de la création (de la nature). Donc aucune religion.

 

Khider Mesloub 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

8 réflexions sur “La vocation politique de la religion est inscrite dans sa genèse (1)

  • Vous devriez vous inscrire au PCC avec une telle vision de la Divinité, il vous accueillerait à bras ouverts Quelque peu nostalgique de Marx et Engel ou Mao? Attendez, cela s’en vient chez nous si rien ne se passe, patience….si Dieu veut.

    L’homme planifie et Dieu en rie!

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  • Religion et religions ?
    En remontant dans le passé pour chercher l’origine de la Religion primitive, nous découvrons qu’elle était basée sur les lois de la Nature, qu’elle était naturelle. Et c’est en cela qu’elle diffère des religions modernes qui, toutes, sont basées sur la violation de la Nature, qui sont surnaturelles. Et comme toutes les erreurs triomphantes sont intolérantes, elles ne se laissent pas discuter, parce que leurs prêtres ont une conscience vague des absurdités qu’ils enseignent. Comme tous les usurpateurs, ils condamnent, avec la dernière rigueur, le régime antérieur au leur, celui qu’ils sont venus renverser.
    L’évolution religieuse a donc eu deux grandes phases bien tranchées :
    – La Religion naturelle.
    – Les Religions surnaturelles.
    Le surnaturel est une conception moderne qui caractérise une ère de décadence intellectuelle et d’ignorance que le genre humain a traversée mais dont nous sommes à la veille de sortir.
    L’histoire des religions, c’est l’histoire des luttes de sexes, des luttes de la vérité et de l’erreur, du bien et du mal, de la justice et de l’injustice. C’est parce que c’est l’histoire des luttes de sexes que si peu d’hommes consentent à chercher et à dire toute la vérité dans cette question réputée dangereuse.
    Elle contient un grand danger, en effet, pour les prêtres de tous les cultes qui s’appuient sur le mensonge, puisqu’elle lève entièrement le voile qui cachait la Vérité.
    Leur sécurité relative vient de ce qu’ils s’appuient sur l’ignorance universelle. C’est que, pour faire l’histoire vraie des religions, il faut connaître l’évolution de la pensée humaine et l’évolution des sentiments, et cette histoire complexe restait à faire.
    La nature fondamentale de l’humanité a toujours été la même ; il n’y a de différences que suivant les âges et le sexe. Et c’est justement cette différence sexuelle qu’il importe de connaître pour comprendre l’histoire.
    « Plus on avancera dans les études anthropologiques, disait M. de Quatrefages, plus on reconnaîtra que, si les peuples, les races diffèrent, l’homme, l’espèce, sont les mêmes sur toutes les terres, sous tous les climats ».
    Il faut donc pour faire briller la Vérité et établir la Justice, un frein qui entrave les instincts pervers de l’homme ; ce frein, c’est la Religion, ce lien sacré qui unit l’homme à la Femme.
    L’Idée Divine, dans l’esprit de l’homme, ne provient pas de l’enseignement qui lui est donné ; elle provient d’un atavisme lointain qui lui remémore les idées confuses de sa jeunesse phylogénique. Dans le passé perdu, l’homme a su qu’il existait au-dessus de lui un être supérieur à lui en puissance intellectuelle et en grandeur morale, un pur Esprit. Ce fut d’abord la vierge adolescente, la Femme jeune, puis l’idée s’amplifia dans son cerveau et grandit jusqu’au surnaturel dont il dota la Divinité.
    La Religion naquit d’un phénomène psychique et le culte fut primitivement individuel, réduit à un couple, l’homme et la femme qui sont le Prêtre et la Déesse, créant ensemble un lien d’amour.
    Après avoir donné un premier aperçu sur ce qu’a été la Divinité dans la jeunesse de l’humanité, nous avons maintenant à chercher ce qu’a été le premier culte, et nous comprendrons que ces deux manifestations qui sont restées au fond de toutes les religions, sont la représentation exacte des facultés psychiques des deux êtres humains.
    La vérité est la manifestation de l’Esprit féminin ; le Culte est la manifestation des sentiments masculins.
    Le premier culte, c’est l’hommage que rend l’homme à la Femme, ce sont les prévenances qu’il a pour Elle, les précautions qu’il prend pour éviter de lui déplaire, l’effort qu’il fait pour se rendre aimable, c’est-à-dire digne d’être aimé.
    C’est la loi naturelle des devoirs de l’homme, dictée par sa conscience et par ses sentiments, c’est-à-dire par ce qu’il y a de plus fort dans la nature humaine.
    Le culte comprend quatre manifestations principales : l’Adoration, la Prière, l’Offrande et la Communion.
    La Communion est le chapitre de l’histoire des religions dont on s’est le plus occupé et que l’on a le plus caché. Si on en parlait tant, c’est justement parce qu’on voulait en dénaturer la signification. On la connaissait mal du reste, cette signification ; elle est toujours restée pour l’homme le mystère des mystères.
    Cette quatrième manifestation du culte, après l’Adoration, la Prière et l’Offrande, a eu deux interprétations dans l’évolution religieuse : La première féminine : elle signifiait l’union des Esprits. La seconde masculine : elle signifie alors l’union des sexes.
    Suite : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/

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  • Sam

    Je crois que Coran et l’islam ne sont pas problématiques et posent de véritables défis depuis toujours et encore aujourd’hui pour rien, le Coran  »révélé » en dernier dans l’histoire des grandes religions monothéistes, démontre clairement qu’il a largement pu cogiter très sérieusement d’ailleur la pensée et l’expérience religieuse, ou les ratés aussi si on veut des religions chrétiennes, juives (moindrement tout de même car assez similaires) et zoroastrienne et probablement d’autres religions mésopotamiennes, car le Coran capitalise sur une bonne analyse et introspection philosophique de la religion si on veut, il a bâti un rationalisme qui lui est propre et qui soit à la fois fort aiguisé et succint a la fois (qui ne palabre pas pendant des heures pour ne rien dire)….avant de se révéler, avec pour point culminant  »L’unicité absolue d’Allah » concept qui lui confère sa puissance particulière et son enracinement dans l’esprit des croyants musulmans même les plus rationnels, depuis toujours….

    ainsi, même les écoles rationalistes les plus avant-gardistes avancées et poussées dans l’histoire de l’Islam comme les Mu’tazila et autres Ach’arites ne pourront que se soumettre devant autant de pertinence philosophique après tout ! Bon la, c’est sûr que certains peuvent s’énerver et croire qu’on puisse tirer un trait sur tout ceci aussi facilement qu’on le fait devant d’autres pensées religieuses, mais il n’en est rien ! car lorsqu’une religion comme l’Islam met à votre disposition autant d’outils pédagogiques, didactiques et philosophiques pour affirmer la chose et son contraire et pouvoir s’élever dans la pensée spirituelle en faisant justement appel au rationalisme, vous êtes pris dedans, comme un test intellectuel qui examine et teste votre résilience intellectuelle, vos capacités de vous en libérer ou vous y soumettre continuellement, il est donc fort difficile surtout pour l’esprit policé et intègre de prétendre qu’il s’agit aussi facilement de fables concoctées par le dernier des illuminés et je pèse mes mots !

    Sur l’histoire des Rois soulevés par l’auteur par exemple, le Coran construit et déconstruit le concept des Rois et du pouvoir absolu, tantôt il le bénit pour signifier qu’il puisse exister des hommes qui règnent sur les hommes avec Justice dans une Sourate, et tantôt, il discrédite les Rois en général et les accuse de corruption et de  »fassad » ou perversion ! Dans la Sourate Al Imrane, 26 : (Dis: « ô Allah, Maître de l’autorité absolue. Tu donnes l’autorité à qui Tu veux, et Tu arraches l’autorité à qui Tu veux; et Tu donnes la puissance à qui Tu veux, et Tu humilies qui Tu veux. Le bien est en Ta main et Tu es Omnipotent}, en traduction littérale de l’arabe, cela donnerait : Dis « ô Allah, Maître de la Royauté, Tu donnes la Royauté à qui tu veux, tu arraches la Royauté à qui tu veux, Tu donnes la fierté a qui tu veux, et tu humilies qui tu veux, Le bien est en ta main et tu es omnipotent », il est important ici de soulever que le  »Moulk » est perçu par l’arabophone comme il est destiné a être compris comme la Royauté, la monarchie, le Royaume, et non pas le pouvoir tout court….

    et dans un autre verset, les Fourmis ou Anaml 27-34, (Elle dit: «En vérité, quand les rois entrent dans une cité ils la corrompent, et font de ses honorables citoyens des humiliés. Et c’est ainsi qu’ils agissent. » qu’on devrait traduire aussi,  »font de ses meilleurs citoyens, ses pestiférés, et c’est ainsi qu’ils agissent »… et je passe sur les très nombreux versets qui abordent le sujet des Rois, dont les justes comme la Reine de Saba bénie et retrouvant son trône, ou la Royauté de Solomon (Suleimane) qui n’eut pas d’équivalent parmi les hommes car régnant sur les hommes et les djinns,… la Royauté ou le règne de Joseph (Youssuf)…etc, versus les Rois villains comme les Rois romains, et ceux qui régnaient sur toutes les civilisations citées dans le Coran ayant sombré et péri par punition divine…etc

    Bien entendu, lorsqu’on transpose ou projette ceci sur le plan politique, l’islam encore ici ne trouve aucune difficulté à s’immiscer et trancher la réflexion, et même la dominer…encore aujourd’hui et dans les milieux salafistes et même moyennement religieux, pour les peuples musulmans;  »Tel Roi est un pervers comme dépeint dans la Sourate Anaml, il a soumis le peuple dans l’indignité et transformé relégué ses seigneurs (honorables) dans la misère et l’humiliation, et a promu de serviles et indignes pervers a son image aux hauts rangs de la société ! » et pour expliquer le phénomène, on revisite le Coran encore ou les hadiths des prophètes comme un célèbre hadith :  »lorsque le peuple se pervertit et multiplie les injustices, Allah lui assigne un Roi injuste qui lui fait goûter la souffrance et l’humiliation » (en gros et traduit littérallement)… bref, on en sort jamais de ce cercle, l’Islam a réponse à tout, et le Coran est le message qui apaise enfin les coeurs des braves et des justes…

    d’Autant plus que les modèles politiques et sociaux issus du modernisme et du matérialisme sont jugé encore une fois par la communauté des croyants comme catastrophiques aujourd’hui !  »Voyez un peu ce qu’on nous demande : renier Allah, sa justice, son règne et sa parfaite connaissance de ses sujets et créatures, et troquer ceci pour des modèles dépravés, matérialistes, insensibles et superficiels, et on prétend que ceci nous sauvera ! » Bref, a la limite, le message qui remet en cause la religion passe encore chez le peuple lambda qui y sélectionner ce qui l’arrange, et garder ce qui lui semble suspect, mais allez expliquer, enseigner ou proposer le marxisme a des hommes et des femmes qui psalmodient les textes religieux au coeur de la nuit, ne ratent pas une prière, Jeûnent les Lundi et Jeudi continuellement sur le mode du prophète de l’islam en plus du Ramadan, et d’ailleurs pètent la santé a cause de leur régime alimentaire et du Jeûne qui les maintient en forme comme des jeunots de 20 ans ! :))))

    Il me fallait tout de même soulever ce point a ce sujet après avoir lu le superbe billet fort bien balancé de Mesloub ! et peu importe si Ysengrimus me saute dessus en me traitant de girouette comme à mon habitude il dira :))) car en fait, et tout bêtement, les conditions d’émancipation du peuple au Maghreb sont encore loin d’être réunies ! l’éducation y est presque en faillite, le politique y est bien plus catastrophique que le religieux dans un sens, et surtout, surtout, le maintien de ces peuples arabes dans ces conditions relève de la duplicité des dirigeants occidentaux et leur capitalistes aussi afin de maintenir le status quo ! l’arbitraire qui règne en maître encore chez nous est sans commune comparaison avec tout ce qui a pu exister auparavant ! et pour parler de certains Marocains par exemple, aujourd’hui en décrépitude avancée, soumis a la loi du bâton et la carotte, affamés et méprisés autant par leurs gouvernants que par leurs élites, leur intellectuels et leurs bourgeois ou neo bourgeois, la religion forcément constitue encore l’un des rares  »abris » et zones de paix spirituelle face a la violence des réalités sociales et politiques !

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  • Sam

    En fait, pour soulever un point cardinal et fondamental pour bien cerner ce sujet, il y a tout simplement un parametre, ou un facteur capital, radical, qui change tout, qui inverse tout dont la perception même de la religion en islam et qu’on a beau expliquer et réitérer lorsqu’on compare l’islam aux autres religions car est au centre de toute la différence et la complexité du sujet et pourtant nos amis occidentaux continuent tout le temps d’ignorer et sous estimer ou porter leurs oeillères et qui fausse donc toute leur compréhension du rôle que peut voir la religion dans une société…notamment lorsqu’on cherche à extraire la religion de la société ! Je m’explique !

    l’histoire qu’il n’existe pas de clergé en Islam, et que ceci en constitue l’un des piliers, que les occidentaux connaissent pourtant bien, implique en réalité des différences radicales au niveau social et celle de l’expérience religieuse des Chrétiens, des Juifs, et même des autres religions non Abrahamiques vs les musulmans ! Dire et constater en effet qu’il n’y a pas de clergé en Islam, veut tout simplement dire que la religion se confond et s’émancipe, se propage et s’enracine dans la vie et les pratiques sociales, dans la culture classique et vernaculaire, la littérature, les arts, la musique et dans pratiquement tous les modes d’expression et de communication sociale ! et c’est cela qui fait en réalité très peur aux occidentaux lorsqu’ils comprennent un tout petit peu cet aspect de l’islam, ou les induit en erreur…. car ils croient faussement que c’est plutôt l’orthodoxie religieuse musulmane et la Charia qui régissent les rapports sociaux ou qui soient implantés dans la culture ! Mais il n’en est rien bien au contraire ! et même si les Chiites font exception a la règle par rapport aux sunnites majoritaires, ils conservent pourtant une flexibilité et un libre arbitre même sous le clergé Chiite !

    En islam je dirais carrèment, en dépit de similitudes avec l’occident, il faut oublier cette image de sociétés occidentales persécutées par l’église pendant des siècles ! oubliez l’image du curé et du prêtre jusqu’au milieu du vingtième dans les provinces rurales Européennes ou Nord Américaines encore, qui fait la pluie et le beau temps, qui sermone, qui surveille, qui espionne, qui contrôle et qui dicte les règles, et qui absout les péchés ou condamne à l’enfer en plus de justifier le système politique féodal ! car qui dit clergé dit pouvoir politique centralisé… et même si nombre de pays despotiques musulmans à travers l’histoire ont inventé des clergé à des fins purement politiques, comme la monarchie d’ailleurs qui ne relève pas du tout de la Sunna du Prophète, et qu’on a renversé au lendemain de sa mort, puisque le Califat ou la monarchie en Islam n’a aucune légitimité religieuse ou politique ! car le Prophète aura laissé plusieurs instructions autant que le Coran insiste dessus et qui disent plus ou moins  »d’élire les meilleurs d’entre vous de manière juste ou électorale » sur la base de critères d’ailleurs prédéfinis, car les conditions d’accès au pouvoir en principe dans l’Islam sont fermes, strictes, indiscutables dont l’âge mûr (plutôt avancé), et le témoignage de probité intellectuelle par la majorité, de justice, de modestie, de comportement irréprochable et de d’activisme ou militantisme social avant tout je dirais ! Bref, rien de tout ceci ne fut jamais respecté par les Califes Amaouites ou Abbassides qui transformèrent le Califat en monarchie dès le début! Bref pour passer ce point et revenir au social, l’islam sans clergé en général se retrouve enraciné de manière passive dans le système des valeurs sociales et intellectuelles de la société ! Pour la majorité des musulmans, l’islam n’est en fait pas une religion seulement, et peut même se dissocier de la pratique religieuse stricte tant il régit les rapports sociaux fondamentalement et instinctivement presque ! ainsi même la culture vernaculaire, la poésie, les chants d’amour, les ragots, la cuisine, la musique, les voyages et les balades et même interdits religieux ainsi que toutes les interactions sociales incorporent Allah et son prophète de manière instinctive, par des gens lettrés ou analphabètes a tous les jours ! ne parlons pas des fêtes, du folklore, des mariages et bâptèmes, les fêtes religieuses avec les maisons pleines de membres de la familles qui se rendent visite et s’invitent les uns les autres, tout ceci représente un univers authentique et no discté par la religion en quelque sortes ! même le gars ou la femme qui a forniqué, qui a  »péché » ou qui a commis plusieurs interdits toute sa vie, vous les retrouverez non pas devant un Curé ou un Faquih entrain de se confesser…. mais plutôt solitaires a certains moments, faisant face uniquement a leur conscience et a  »Allah », demander au fond d’eux mêmes pardon ou a travers la prière…. ! et curieusement, cela a un effet immédiat d’engager cette personne dans un long  »processus » de réhabilitation du point de vue de la religion et non pas comme en occident, ou le prêtre vous absout en une heure dans une église et vous repartez avec l’espoir que cela puisse être accepté et validé par Jesus Christ ou la vierge Marie !

    De ce fait, le processus d’extraire la religion de la vie citoyenne dans les pays musulmans est pratiquement totalement opposé ou contraire ou différent de ce que l’on a connu ou expérimenté en occident et je pèse mes mots encore une fois ! les occidentaux qui n’ont pas vécu en terre d’islam ne peuvent même pas imaginer ce dont je parle ici ! comme le fait de se considérer Laïc chez beaucoup de musulmans, et pourtant, fondre d’émotion devant un chant liturgique ou religieux, une poésie ou une pièce de littérature vernaculaire qui parle d’amour surtout, et qui n’incorpore Allah ou le prophète ou la religion que sur le thème de la plainte de sa blessure d’amour …et qui donc est perçu dans sa totalité comme n’ayant rien de religieux, mais d’humaniste en fait !

    En cela, la critique Marxiste et son approche matérialiste historique, se heurte dans le contexte de l’islam à son reflet et son existence préalable dans le système de valeurs musulman ! l’Islam a en effet et quelque part décrété la lutte des classes, le socialisme et dénoncé  »la richesse indécente et honteuse et criminelle », dénoncé les monopoles, le capitalisme ou comme dit dans le Coran  »une nation de riches parmis vous » bien avant Karl Marx ! et donc, dans certains versets du Coran, et dans les Hadiths des prophètes, et surtout dans la jurisprudence orthodoxe et les législations musulmanes étalées et développées au cours des siècles, on pourrait facilement incorporer le marxisme comme doctrine de A a Z ! a commencer par les versets qui disent par exemple,  »A ceux qui thésaurisent l’or et l’argent et ne les dépensent pas dans le sentier d’Allah, annonce un châtiment douloureux, 35. le jour où [ces trésors] seront portés à l’incandescence dans le feu de l’Enfer et qu’ils en seront cautérisés, front, flancs et dos : voici ce que vous avez thésaurisé pour vous-mêmes. » le sentier d’Allah veut dire ici en réalité, le don obligatoire de ses richesses à la communauté et non pas uniquement l’aumône ou la charité comme le comprennent ou le conçoivent certains ! le Prophète Mohammed a eu d’ailleurs pour stratégie pour convertir les puissants de la Mecque et de  »Quraych », pour renforcer son mouvement islamique sur le plan politique, financier et guérrier, de jouer d’alliances avec eux, de traités de paix et même d’alliances matrimoniales, avec la garantie qu’ils puissent garder leurs bien et leurs richesses parfois incalculables, et c’est plus tard et une fois intégrés qu’ils apprendront via son Hadith célèbre par exemple qui dit  »il ne peut y avoir de richesse indécente parmi les hommes qui ne soit pas originaire de l’Illicite » ! coup de théâtre, il annonce aux riches que leurs fortunes n’ont pu être formées que d’illicite, de Haram autrement dit, et donc de vol et de spoliation des autres qu’ils feraient bien de s’en débarrasser avant de quitter ce monde et se retrouver face a Allah ! et c’est ce que feront tous les riches Quraychites des Banou Oumaya, ou les aristocrates de la Mecque lorsqu’ils se convertiront, ils feront tout simplement don de leurs palmeraies et centaines de chameaux et bêtes et autres richesses au  »Bayt al Mal des musulmans » ou  »la maison de l’argent des musulmans » qui était la banque centrale si on veut, on l’unique fond officiel de l’état musulman plus exactement qui se chargeait de collecter la zakate et redistribuer aux pauvres ! le Prophète ira jusqu’a interdire au  »peuple » musulman de laisser leurs enfants jouer avec les enfants des riches comme il préviendra dans un célèbre hadith de peur de corrompre les enfants et leur inculquer des valeurs qui leur deviendront irrémédiablement nocives et les pousseront vers  »L’illicite »… bref, je passe sur les très nombreux enseignements du Coran et des Hadith qui pour résumer ne valorisent en fait que les citoyens égaux, en droits et devoirs, et surtout en richesse, et avant de mourir le prophète n’aura de cesse de réclamer a ses adeptes de  »prier pour mourir avec les pauvres » car tout ce qu’ils garderaient a leur mort se transformera en charges a leur encontre dans l’au dela ! autrement dit, ne garder que le peu qui peut-être légué aux enfants, aux veuves et aux orphelins qu’on laisse derrière (c’est valable aussi pour les femmes riches comme a pu l’être sa première épouse Khadija)… et mieux vaut se débarrasser de son vivant de sa fortune en faisant un don a l’état musulman ! plus tard, la jurisprudence musulmane mettra ces concepts au coeur de la législation en principe et même si cela toujours été enfreint par les Califes et les régimes politiques ultérieurs », même au niveau de la gestion du foncier de l’État, je peux vous affirmer que le système de gestion des terres collectives ou de l’état dans la charia islamique, est celui a inspiré le code Bonaparte lors de l’Invasion de l’égypte, et le code civil moderne en général s’est largement inspiré des legislations musulmanes depuis les royaumes d’Andalousie ou levant au proche et moyen orient !

    Aujourd’hui, la modernité, la mondialisation, la lutte des classes moderne, le capitalisme industriel et financier et le consumérisme sont venu disloquer les sociétés musulmanes comme n’importe quelles autres ! nos générations en fait sont les dernières qui aient connu l’âge d’or des fêtes religieuses avec les maisons remplies d’invités avec les festins, les mariages durables qui durent toute une vie et les familles nombreuses, les délices et joyeusetés de célébrer les printemps et les étés en famille et entre amis, et toutes les traditions pas forcément religieuses, mais populaires, raffinées aussi, et même toute la culture vernaculaire raffinée et de haut calibre qu’on a plus pu réitérer ou reproduire … car quelque part et forcément, le capitalisme décadent de notre époque nous impose en plus d’un mode de vie triste, asocial, marqué par les conflits , le divorce et les séparations et la solitude sans charme ni le moindre bonheur, il nous impose donc même des goûts et des genres décadents ! ainsi même la littérature classique ou populaire, la musique, les arts et le paysage qui nous parvient se sont appauvri de manière assez spectaculaire ! et il n’est pas surprenant de trouver des ex musulmans aujourd’hui athées aller écouter sur Youtube des morceaux de  »Melhoune » cette poésie de  »Kassida » vernaculaire puissante et chantée… ou encore de la musique andalouse de haut calibre qui pourtant incorpore encore Allah et son prophète, et parfois même les chants Populaires Pop comme les groupes mythiques et emblématiques des années 60 et 70 comme au Maroc les  »Nass El ghiwan » ou Jil Jilala » et autres musiques engagées politiquement et qui pourtant aussi incorporaient du  »Allah et du Prophète Mohammed » sans que ce soit l’objet de leurs activisme politique ou leurs chansons engagées et politiques qui ont bercé le Maghreb en entier ! c’était en fait bien plus puissant que les Rolling Stones et les meilleurs groupes occidentaux de nos jeunesses !

    j’espère donc ici avoir donné une idée sur cette difficulté d’appréhender le monde musulman, et qu’on ne me jugera pas sur la base de valeurs quoique frivoles ou préssées ou assez simplistes en fait ! car contrairement à ce que l’on croit, aborder la religion ne doit pas se faire uniquement sur la base du contexte traditionnel chrétien ou Juif ! Au Japon et en Asie par exemple, la religion n’a jamais été totalement étrangère au développement économique et social moderne ! elle y a toujours figuré et été au centre de la société tout le temps ! l’Islam par ailleurs ne peut être qualifié de religion uniquement aussi, puisqu’il s’est incorporé a la vie sociale, et aux moeurs, et aux interactions sociales sans pour autant et souvent  »religioser » ces aspects sociaux ! d’ailleurs, il faut mieux étudier le Hirak politique des peuples dans le monde musulman pour comprendre que l’option d’islam politique brandie par beaucoup relève quelque part de tactique et de contre offensive politique qui sait très bien de quoi elle parle ! même si hélas,  »la démocratie » revendiquée par ces peuples, ne différera guerre de la société capitaliste et de classe et consumériste chez les occidentaux !

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  • Sam

    Correction :3ème paragraphe :  »puisque le Califat ou la monarchie en Islam n’a aucune légitimité religieuse ou politique » il fallait lire plutôt  »puisque la monarchie en Islam n’a aucune légitimité religieuse ou politique » !

    Plusieurs erreurs de frappe, de syntaxe, de concentration aussi lors de ce commentaire écrit en premier jet … navré pour les nombreuses fautes et ce style ampoulé, mais je prenais un thé en voulant compléter le propos tout en discutant de crèpes feuilletées marocaines avec la famille au Téléphone ! :)))) comme dit le proverbe Marocain :  »la poule est mourante, elle ne pense qu’à picorer pourtant » :)))

    Yallah, amicalement tout de même !

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  • Ping : La vocation politique de la religion est inscrite dans sa genèse (2) – les 7 du quebec

  • jérôme blanchard de la brosse

    Science, sans conscience n’est que ruine de l’homme. Et cette parole est encore bien pauvre pour décrire la ruine. Rejeter le sacré en l’être humain, c’est l’amputer de la part essentielle de lui-même, l’inaccompli. C’est en faire un être sans vie, sinon extérieure, le plonger uniquement dans ce tout petit espace qu’est le monde extérieure. Dans ce monde là, il n’est de valeurs que matérielles, de recherches que tournée vers la satisfaction de soi ou au mieux de son clan, de sa classe. Une telle amputation de l’être ne conduit finalement qu’à la recherche de la domination et la possession et donc à l’asservissement et la corruption sous toutes ses expressions. Le passage par le collectivisme n’est alors qu’une illusion de progrès ou de délivrance. Il ne sera qu’un épisode, une forme de refoulement ou de censure, pour se ruer plus violemment encore dans les mêmes quêtes égoïstes et matérielles et semer toujours la mort, la peur et la haine.
    L’être humain doit avant tout être libre et avant tout regarder à l’intérieur de lui-même. Alors seulement il pourra se retourner vers l’accomplissement de ce qu’il y a en lui de plus haut. C’est à cette condition qu’un autre devenir est possible et que ses contradictions qu’exprime aussi à l’extérieure ses soifs de justice mais aussi de privilèges, de partage mais aussi de non-partage, de lien mais aussi d’indépendance, de douceur mais aussi de violence, cesseront de le posséder.
    L’être humain sans lui est un être sans lui-même. Un être qui ignore presque tout de lui et du monde qui l’entoure. Un être qui n’a considération réelle pour rien parce qu’il est lui-même sourd et aveugle.

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  • Ping : L’islamisme contribue à la pérennisation d’Israël – les 7 du quebec

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