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La catastrophique désintégration de l’Amérique

Par Paul Craig Roberts

 

On peut observer la désintégration des États-Unis dans le procès-spectacle que les Démocrates font à Donald Trump à la manière des procès staliniens des années trente. Les Républicains ont fourni au Sénat la preuve en vidéo que les Démocrates ont réagi à leur défaite de 2016 en tenant un langage insurrectionnel, alors que Trump n’a pas réagi ainsi à l’élection volée de 2020.

 

Mais dans le procès-spectacle monté par les Démocrates, les preuves n’ont pas plus d’importance que dans les procès staliniens :

 

Les Républicains parlent d’hypocrisie quant au « deux poids deux mesures » des Démocrates, mais c’est bien pire que cela. C’est la preuve que l’insouciance du peuple américain a abouti à la perte des critères de vérité, de liberté civile et de démocratie. Le « deux poids deux mesures » dominant et l’indifférence aux preuves – en réalité, on préfère les mensonges aux faits – montrent que les institutions sociales et gouvernementales américaines sont entièrement corrompues. Comme le montre Andrei Martyanov dans son dernier livre, l’ Amérique se désintègre sous nos yeux.

 

Les États-Unis ne sont plus une nation. Ils ne sont qu’une pluralité de peuples qui n’ont plus de pays. C’est une unité spirituelle qui fait un peuple, et les États-Unis n’ont plus cet esprit unitaire. Martyanov note qu’il n’y a rien de commun entre un fermier WASP de l’Iowa, un juriste juif de Manhattan et un rappeur noir du Bronx. Ils ne voient pas le monde, l’Amérique et leur propre situation de la même manière, et ces visions sont irréconciliables.

 

Martyanov écrit qu’ »aujourd’hui, les États-Unis ne sont pas une nation, sûrement pas au sens traditionnel selon lequel une ethnie domine nationalement, alors que la devise et le mythe américains fondateurs du « melting-pot », ne sont plus que cela même : un mythe. Les nombreuses ethnies en Amérique ne se sont pas assimilées pour constituer une seule nation, mais elles sont plus justement perçues comme un saladier » d’intérêts divergents. L’Amérique est une tour de Babel érigée sur le sol mouvant de la « politique de l’identité ». Un pays d’une telle diversité culturelle n’a plus d’intérêt national commun parce qu’il n’a plus d’unité. Une maison divisée contre elle-même ne peut se maintenir.

 

Il n’y a plus d’identité américaine unitaire. En réalité, l’appartenance ethnique et les idées fondatrices incarnées dans la Constitution, sont attaquées comme étant des facteurs de racisme et d’exploitation. Cette attaque a été institutionnalisée dans le « projet 1619 » du New York Times, dans le système scolaire et dans la politique raciale du parti Démocrate. Le mythe d’une Amérique blanche raciste a servi à fournir au parti Démocrate un narratif historique qui légitime ses efforts pour se constituer un électorat à base de politique raciale. Ainsi la fragmentation du pays est institutionnalisée dans la politique du parti démocrate. Autrement dit, la désintégration devient l’ingrédient de base de cette recette.

 

L’absence d’unité fait la faiblesse des États-Unis face à la Russie. La Fédération de Russie est également marquée par la diversité. Toutefois, l’État reconnaît l’ethnie russe comme constituant la base du pays. La constitution russe établit : « La langue officielle sur tout le territoire de la Fédération de Russie est la langue russe, la langue du peuple fondateur de l’État. » Un tel acte unificateur est impossible aux États-Unis. Tous les efforts pour faire de l’anglais la langue nationale ont échoué. Aux États-Unis le peuple fondateur est dénigré comme raciste. Les États-Unis sont ainsi privés de fondations. Peut-on imaginer une condition plus fragile ?

 

Un pays sans unité linguistique ne peut pas s’unifier par ailleurs. Aux États-Unis le peuple fondateur est diabolisé et transformé en citoyens de second ordre condamnés à disparaître car leur ADN contient un racisme systémique. Les Américains blancs sont dénoncés comme étant les « déplorables de Trump » , des « fascistes MAGA » et des « ennemis de la démocratie ». On ne leur permet même pas de protester contre une élection volée.

 

Cela fait des États-Unis une simple entité géographique dans laquelle plusieurs peuples voient leurs divisions aggravées par l’enseignement de la haine. La solution exigée c’est que l’ethnie fondatrice reconnaisse sa perversité et accepte d’être renversée par les races opprimées. Ceux qui formulent ces exigences sont eux-mêmes membres de l’ethnie fondatrice. Ce sont les Blancs gauchistes, les Blancs du système scolaire, les Blancs du parti Démocrate et ceux des médias qui s’en prennent aux Américains blancs comme étant des déplorables racistes systémiques. Il ne saurait y avoir de désunion plus radicale.

 

La « blanchité » qu’on rejette ne concerne pas seulement la communauté ethnique, mais toutes les valeurs et les accomplissements constitutifs de la civilisation occidentale. La pensée rationnelle et la liberté de recherche scientifique sont elles-mêmes prises pur cible. Les mathématiques elles-mêmes ont été racialisées. Martyanov rapporte que les mathématiques ont été déclarées racistes « par le Comité Consultatif en Études Ethniques de l’enseignement public de Seattle (ESAC) qui a publié un premier ensemble de notes dans le cadre de ses études ethniques sur les mathématiques en fin septembre ; analyses par lesquelles il tente de relier les mathématiques à l’histoire de l’oppression. Ledit comité soutient que les mathématiques sont subjectives et racistes en se demandant : « Qui peut dire qu’une réponse est juste ? » ou encore : « Comment manipule-t-on les mathématiques pour permettre à l’inégalité et à l’oppression de persister ? » Pour ne pas être en reste dans le dénigrement racial, un récent article paru dans le magazine « The nation » proposait de compter double les votes des Américains noirs dans le cadre de ce qui était présenté comme des « réparations électorales ». Le fait que cette idée ridicule – pour ne pas parler de son caractère discriminatoire vis-à-vis des Blancs et des autres minorités aux États-Unis – ait été jugée digne de figurer dans ce qui est l’organe de la gauche du parti Démocrate, est un signe inquiétant qui montre jusqu’où peut aller cette délétère radicalisation racialiste ».

 

La destruction de l’unité américaine et des croyances fondatrices n’est qu’une des raisons de la désintégration des États-Unis. Martyanov nous révèle plusieurs autres causes. L’une d’entre elles est l’incapacité, non seulement des États-Unis mais de la totalité du monde occidental, à se donner des dirigeants compétents. Cet échec est général et ne se limite pas aux gouvernements. Martyanov compare le monde occidental à une canette de soupe Campbell de Warhol, ce monde n’étant rien de plus qu’une « école du simulacre ». C’est à l’Occident d’avoir son quart d’heure de renommée.

 

Les politiciens occidentaux sont victimes de leur prétention. Ils s’imaginent vraiment avoir un pouvoir géopolitique alors qu’ils sont en fait totalement surclassés par Poutine et Xi. L’aveuglement des occidentaux met en danger la survie physique de l’Ouest, car « l’écrasante majorité de la classe politique américaine est inconsciente des forces qu’elle met en jeu et de leurs conséquences possibles. » (« classe politique » qui ne peut faire autrement…caractéristique d’une civilisation – d’un mode de production – décadent en cours d’effondrement. NDÉ)

 

La classe dirigeante américaine est si stupide qu’elle proclame d’un côté le caractère exceptionnel de l’Amérique, par quoi elle entend le droit moral de Washington à régenter le monde alors que, de l’autre, elle déconstruit l’Amérique en accusant le peuple fondateur et ses valeurs d’être « racistes systémiques ». Si les États-Unis sont fondés sur le racisme blanc, ainsi que le proclament les universités, le système scolaire, les politiciens démocrates et le projet 1619 du New York Times, qu’y a-t-il d’indispensable dans un pays dont le caractère exceptionnel est le racisme ? Le fait que cette extraordinaire contradiction ne soit même pas remarquée, alors que pendant ce temps Washington justifie le bombardement et la spoliation de millions de gens dans huit pays parce qu’il leur « apporte la démocratie », et que l’élite dirigeante vole les élections aux États-Unis, tout cela montre que la dissonance cognitive de cette élite a dépassé toute mesure.

 

Le régime illégitime de Biden n’a aucun scrupule à déclarer son hostilité à l’ethnie américaine fondatrice. Ce régime est plein de déviants sexuels, d’extrémistes noirs et de juifs hostiles aux « déplorables de Trump ». Il mène une purge contre les forces armées que le système scolaire n’a pas réussi à endoctriner. Le Premier Amendement est présenté comme une « menace ». Une loi sur le « terrorisme intérieur » est en préparation. (Voilà l’État totalitaire que prépare ces élucubrations de la gauche et de la droite américaine complices. NDÉ) Elle servira à coller l’étiquette de « terroriste de l’intérieur » sur ceux qui ne sont pas au diapason du discours officiel. La guerre a été déclarée aux Américains blancs traditionnels, chrétiens et hétérosexuels.

 

Et les dirigeants de ce pays en décomposition sont en train de fomenter un conflit avec la Chine, la Russie et l’Iran. La question est : les États-Unis se désintégreront-ils avant d’être militairement détruits ?

 

Paul Craig Roberts

 

Traduit par J.A., relu par Hervé pour le Saker Francophone

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

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