Évolution de la stratégie de domination de l’impérialisme allemand sur l’Europe dans le contexte de la mondialisation
Par Luis Júdice
This article is available in 5 languages on this webmagazine: 01.07.2021-English-Italiano-Spanish
« Et, au début, était le verbe ». Et le verbe germanique a toujours été celui de la domination de l’Allemagne sur l’Europe – puis sur le monde – pour la satisfaction du principe oint par les dieux de « l’espace vital allemand« , comme Hitler – et d’autres avant lui.
Il n’est donc pas surprenant que pour mener à bien cette stratégie, l’Allemagne ait été si attachée – politiquement et économiquement – au projet de l’Union européenne et, dès le départ, à l’imposition de la monnaie unique – l’euro . Il est clair aujourd’hui que ce n’est pas l’Allemagne qui est indispensable à la survie de l’euro, mais l’euro qui est indispensable à la stratégie de domination de l’impérialisme allemand sur l’Europe.
Et, pour l’Allemagne, le temps viendra où, ayant utilisé cet instrument pour dominer les peuples et les nations de l’Europe – alors réussissez votre stratégie – elle s’en passera tout simplement.
Cette réalité doit être contextualisée dans le panorama géopolitique international, dans lequel la superpuissance impérialiste américaine entend récupérer son hégémonie au niveau mondial et l’Allemagne veut se positionner pour, d’une part, s’avérer être l’un des alliés les plus forts avec lesquels l’Amérique pourra compter et, d’autre part, ne pas en venir à perdre de l’influence, ni voir leurs intérêts compromis face à un impérialisme chinois de plus en plus agressif qui se comporte déjà comme une nouvelle superpuissance qui a déjà démontré sa capacité à s’allier avec les ennemis d’hier (comme la Russie), dans cette lutte pour la domination du monde.
L’impérialisme allemand s’est engagé, après la crise des subprimes en 2008, dans une stratégie agressive allant jusqu’à imposer des coups d’État – « doux » ou durs – pour remplacer les gouvernements électoralement élus dans les pays qui n’obéissaient pas aux diktats de Maastricht ou les accords de Lisbonne. Après s’être rendu compte qu’une telle stratégie pouvait leur faire plus de mal que de bien, l’impérialisme allemand a retiré les laquais des organes directeurs de l’UE et a placé ses hommes et ses femmes.
Merkel ne croit plus aux laquais, aux intermédiaires qui s’affairent à corrompre et à imposer les mesures que l’impérialisme allemand imagine pour l’Europe d’après une lutte de plus en plus vive entre les deux blocs impérialistes. Par la main d’Ursula Von der Leyen, elle présente son New Green Deal, c’est-à-dire le programme de réinitiation du système capitaliste en phase impérialiste qui convient le mieux à l’Allemagne impériale.
La dictature sanitaire offre une plus grande garantie de succès pour ce projet, qui fonctionnera comme un nouveau garrot, cette fois pour mettre à genoux non seulement les autres pays et gouvernements qui composent l’UE, mais leurs populations. La peur, la terreur, la manipulation, l’intimidation sont – pour l’instant – un moyen bien meilleur et efficace, par rapport aux critères dont ils disposaient auparavant pour contenir les déficits budgétaires et réguler les dettes souveraines.
Le New Green Deal est le nouveau Graal de l’impérialisme allemand. Il permet au secteur du capital plus connecté au domaine financier, du numérique, et de la chimie et de la pharmaceutique d’atteindre, de manière plus cohérente et prolongée, un contrôle total sur la classe ouvrière et les esclaves salariés et sur le secteur plus connecté aux industries traditionnelles. Les confinements, la dictature vaccinale, le passeport sanitaire intrusif, ainsi que les bazookas financiers qui aggravent les déficits et les dettes souveraines et la numérisation du contrôle social et politique, estime l’impérialisme allemand, auront un meilleur effet que tous les précédents projets européens pour assurer l’« espace de vie de l’impérialisme allemand » tant convoité.
Et les tentatives de chantage menées par la chef du IVe Reich n’ont même plus besoin de paraître aussi désespérées que par le passé. L’axe Paris-Berlin se porte bien et est recommandé, avec Emanuel Macron comme nouveau valet de chambre de l’impérialisme allemand. Merkel, outre l’euro comme monnaie unique – en fait les habits neufs – sait depuis longtemps que le projet européen ne servira efficacement ses intérêts de domination sur les autres pays européens que s’il parvient à imposer la monnaie unique…comme monnaie exclusive.
Et maintenant, le Green Deal avec ses annexes, le passeport vaccinal, la dictature sanitaire et le contrôle-espion plus strict – au nom de la santé publique – de tout mouvement de protestation ou de soulèvement populaire contre le capital (l’impérialisme). Progressivement, il a convaincu plusieurs pays d’adhérer à cette idée, leur promettant un paradis de lait et de miel en abondance, faisant vendre la bourgeoisie de 19 des 27 pays qui composent l’Union européenne à l’euro pour rejoindre l’euro. Petit à petit, cela les oblige désormais, à adhérer au New Green Deal et à la dictature sanitaire.
De sommet en sommet – à deux ou avec ses serviteurs d’Europe du Nord – il ajoute de nouveaux sommets pour porter de nouveaux coups, chargeant sa troïka impérialiste allemande d’imposants mémos et programmes qui visent, uniquement, à dominer et à piétiner les autres pays capitalistes d’Europe, s’arrogeant de prendre des mesures absolument fascistes et antidémocratiques qui peuvent conduire, comme dans un passé récent, au renversement de gouvernements, mettant à leur tête leurs hommes et femmes de confiance.
L’euro a été conçu, dès sa création, comme le nouveau mark ou le mark déguisé en euro! Comme la seule entité ayant la capacité et l’autorité d’émettre cette monnaie et de contrôler ses flux est la BCE, une banque privée dont les principaux actionnaires sont des banques et de grands groupes financiers allemands, il sera mieux de comprendre la toile que l’Allemagne a tissée pour en venir à lier et dominer les autres pays européens. Comment peut-on mieux comprendre que le cycle de domination sur l’Europe est clos avec un New Green Deal qui rend possible un contrôle politique, financier, social beaucoup plus serré de la part de l’impérialisme allemand ?
Il est important de rappeler que, bien avant de proposer l’euro, l’impérialisme allemand imposait la destruction de la capacité productive et du tissu productif, notamment industriel, de l’écrasante majorité des pays européens, notamment ceux considérés comme les maillons faibles de la chaîne capitaliste, préservant cette capacité pour l’Allemagne, où elle s’est non seulement maintenue, mais s’est développée et renforcée. Avec cette manœuvre, l’Allemagne parvient à disposer d’excédents importants, dominer en termes de capacité industrielle et financière tous les autres pays qui, entre-temps, ont rejoint l’euro, du fait qu’ils sont devenus dépendants de ce qui compte pour faire fonctionner leurs économies, conduisant à des niveaux d’endettement jamais atteints auparavant.
Les facteurs conjugués des crises budgétaires avec la crise américaine des subprimes ont créé les conditions idéales pour une entité comme la BCE, dont le capital social est entièrement privé, et dans laquelle les groupes financiers et bancaires allemands, comme nous l’avons déjà évoqué, prédominent, grâce au taux de participation de chaque pays en fonction de son PIB, devint le principal instrument de la domination germano-impérialiste.
D’abord parce qu’il a été imposé que les États ne pouvaient pas recourir directement au crédit dans cette institution, à un intérêt inférieur à 1%, mais seulement les banques qui le prêteraient plus tard aux États à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés, triples et supérieurs à ceux que la BCE pratique avec les banques du système monétaire et financier!
Les dettes souveraines sont devenues, d’une part, une excellente affaire, car elles fournissent des taux d’intérêt intéressants et, d’autre part, un facteur très puissant de chantage des gouvernements et des dirigeants qui se contentent des miettes que le chef du IVe Reich réserve en échange de soumettre la classe ouvrière et les autres salariés de leurs pays à la misère, la faim, le chômage et la précarité et leurs pays à la dépossession de leurs actifs et entreprises stratégiques par l’impérialisme allemand. C’est-à-dire des traîtres qui se vendent trente pièces en échange de la soumission des ouvriers et autres salariés nationaux.
Le New Green Deal représente aussi la voie trouvée par l’impérialisme mondial en général – et par l’impérialisme germanique en particulier – pour tirer le meilleur parti de la division internationale du travail. Avec le projet de « bazooka » européen – entièrement conçu par l’Allemagne – qui lui a donné vie à travers Ursula Von der Leyen, il peut dicter à chacun des pays qui l’utilisent les cadres budgétaires auxquels il peut adhérer, afin de mieux servir ses clients. Les intérêts de l’industrie et de l’impérialisme allemand sur le théâtre du partage du butin commercial que les blocs impérialistes se disputent de manière de plus en plus sanglante et meurtrière.
La bascularisation de l’économie mondiale, qui se caractérise, d’une part, par l’étrange absence de crises de la dette souveraine dans les pays dits du Tiers Monde – comme c’est l’exemple de ce qui se passe dans la quasi-totalité du continent africain – et, d’autre part, dans un processus d’accumulation capitaliste primitive dans les pays émergents, comme la Chine, l’Inde et le Brésil, qui traversent actuellement un processus historique très similaire à ce qui a été vécu à Manchester au XIXe siècle.
Avec ce processus de croissance, fondamentalement alimenté par la migration massive d’agriculteurs et d’artisans ruinés vers les grands centres urbains et piégés dans de grandes unités de fabrication, acceptant des conditions de vie inhumaines, des rythmes de travail intense et des salaires misérables, on commence à comprendre comment la bascularisation de l’économie influence la stratégie de l’Allemagne et des autres pays du 1er monde.
Les pays dotés d’une industrie de pointe, à fort développement technologique et fortement engagé dans la recherche scientifique et qui ont astucieusement conduit d’autres nations du continent européen à se désindustrialiser et à liquider leur agriculture et leur pêche, visent désormais à envoyer ces pays vers l’externalisation de leur économie ou à des fournisseurs de main-d’œuvre bon marché, au niveau de celles pratiquées en Malaisie ou au Bangladesh, pour devenir compétitif, c’est-à-dire aligner par le bas les politiques sociales et salariales pratiquées jusqu’à présent et qui avaient été le résultat de luttes intenses et dures des travailleurs , paysans et autres ouvriers en Europe aux XIXe et XXe siècles. Il n’y a jamais d’acquis pour la classe prolétarienne toujours susceptible de voir dégrader ses conditions de vie et de travail.
Si c’est vrai que l’organisation du travail aujourd’hui dans les pays plus développés (Europe et Amérique du Nord) n’est pas la même qu’aux XIXe et XXe siècles, car il y a de moins en moins de grandes unités industrielles – surtout dans les pays qui ont accepté de liquider leur tissu productif, comme cela a été le cas au Portugal – il n’est pas moins certain que la classe ouvrière, alliée à une intelligentsia de bobo de plus en plus plongée dans la précarité et la pratique des bas salaires, aux salariés ruraux de plus en plus appauvris, sont le moteur de l’insurrection populaire qui va renverser les gouvernements réactionnaires – même s’il revêt un masque socialiste pour mieux tromper les travailleurs – qui continue d’accepter l’euro garrot, le chantage à la dette et, maintenant, l’écran de fumée du Green Deal. Et pour détruire le mode de production capitaliste et imposer un nouveau mode de production – communiste – qui remplisse le paradigme historique de la classe ouvrière révolutionnaire – celui de mettre fin à la société de classe, la société d’exploitation de l’homme par l’homme et qui, ce faisant alors, libérez toute l’humanité.
Et si, apparemment, il semble que les conditions de la révolution, que ce soit dans notre pays ou dans le monde, sont moindres, ce qui se passe est exactement le contraire. Dans notre pays, ainsi que dans d’autres pays européens et à l’échelle mondiale – même en Chine où règne une féroce dictature sociale fasciste -, les mesures terroristes et fascistes qui ont été imposées par le capital, à travers des gouvernements au service de leurs intérêts, les prolétaires retrouvent une capacité d’organisation, de mobilisation et de combativité toujours plus grande.
Dans les pays émergents, les conditions dans lesquelles la classe ouvrière est affectée à la production, dans les grandes usines, facilitent leur organisation révolutionnaire et l’élévation de leur conscience de classe. Le processus historique est inarrêtable, la contradiction antagoniste entre la bourgeoisie et le prolétariat, entre la nature sociale du travail et l’appropriation privée des richesses qu’il génère, se résoudra en faveur de ceux qui produisent toute la richesse. Et le cycle de la révolution communiste mondiale sera une réalité historique.
Version portugaise : https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2021/06/o-espaco-vital-alemao-evolucao-da.html
je trouve que c’est une hypothèse un peu rocambolesque
L’Allemagne ne contrôle rien. C’est légalement toujours un pays occupé par les 4 vainqueurs, la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis et l’Union Soviétique. Il n’en reste que les USA, les autres n’existent plus. Pas d’accord, lisez Das Deutschland Protokoll :
https://www.amazon.de/s?k=deutschland+protokoll&__mk_de_DE=ÅMÅŽÕÑ&ref=nb_sb_noss
Le plan d’Hitler: une Europe des pays forts, dominée par l’Allemagne a été réalisé par son directeur de projet Walter Hallstein, premier président de l’UE – naturellement adapté aux désirs de la Société Privée des États-Unis. Comme tous les autres grands pays comme l’Inde, la Chine, les USA et la Russie, nous sommes une oligarchie dictatoriale où le peuple est appauvri et défait de tout droits. Une justice de classe, hyperchère et hyper lente et un système de vote sans effet nous rend tout à fait impuissants de réclamer nos droits. C’est déjà la réalité aujourd’hui: nous vivons en Union Soviétique 2.0 !
Bienvenus en enfer !
Notez que Hitler n’a jamais occupé toute la France, ni envahi la Grande-Bretagne démunie de toute défense. Il a toujours laissé la porte ouverte pour un traité de paix, qu’il a d’ailleurs présenté à plusieurs reprises. (Je n’aime pas du tout les nazis, une secte kabbalistique très dangereuse.)
C’est les Anglais, qui ont attaqué la flotte française à Alger et Southampton pour confisquer leurs navires. 3000 civils anglais sont morts sous les bombes, … crime de guerre. 3,5 millions de femmes, enfants et vieillards ont été brûlés vifs sous le phosphore des Britanniques et Américains … un génocide.
1,4 millions de militaires allemands sont morts sans manger ni boire, sans abri, dans les prés boueux le long du Rhin. Les Ricains ont tirés sur les civils voulant les aider, n’ont pas permis accès à La Croix Rouge. Pas de Convention de Genève pour eux. Un génocide. 8 à 9 millions de civils allemands morts de misère orchestrée par les vainqueurs après la guerre …, un génocide. Qui va reprocher des bestialités ?
« comme une nouvelle superpuissance – la Chine – qui a déjà démontré sa capacité à s’allier avec les ennemis d’hier (comme la Russie), dans cette lutte pour la domination du monde. » Faux. L’URSS de Staline était déjà une alliée avec la Chine!
L’ article est effectivement rocambolesque pour ne pas dire plus
G.Bad
@ l’AUTEUR
La révolution sociale fondamentale ne sera pas LA RÉVOLUTION COMMUNISTE – MAIS LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE du nom de la classe sociale qui fera cette grande révolution sociale,
L’objet de cette RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE INTERNATIONALE sera d’abord – dans sa phase insurrectionnelle populaire – de renverser l’ordre dictatorial bourgeois – détruire la superstructure du mode de production capitaliste décadent – Ensuite – sur les cendres et les ruines de l’ordre ancien de construire le NOUVEAU MODE DE PRODUCTION PROLÉTARIEN COMMUNISTE. Un nouveau mode de production avec de nouveaux rapports de production et une nouvelle superstructure inconnue è ce jour
Oubliez le soi-disant socialisme – communisme et autres fadaises petites bourgeoises.
C’est dans ce cadre stratégique – global – mondial – dialectique que devrait être étudié le modèle de développement économique allemand – européen – avec l’euro comme instrument monétaire tout aussi chancelant que l’ensemble de l’échafaudage impérialiste européen.
Prendre note que l’on ne dit pas le système capitaliste et impérialiste puisque l’impérialisme est le fruit – un stade d’évolution du capitalisme. IMPÉRIALISME STADE SUPRÊME DU CAPITALISME disait un auteur célèbre.
Sur l’Allemagne et le délitement de l’euro lire ceci : https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/le-retour-de-l-inflation-donne-des-sueurs-froides-a-l-allemagne-76645357b6290d4fcf6ddcb682ec4524
Robert Bibeau
Absolument pas représentatif d’une réalité infiniment plus complexe à analyser sur plusieurs niveaux avec leurs ramifications particulières. Article scolaire truffé d’imprécisions; très souvent fantaisiste et léger, bien à coté de/des réalités géopolitiques et financières du moment.