7 au Front

L’Arabie saoudite, parrain de la normalisation israélo-arabe sous la présidence de Donald Trump

RENÉ NABA — Ce texte est publié en partenariat avec www.madaniya.info.

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Normalisation An I

https://www.madaniya.info/ soumet à l’attention de ses lecteurs un dossier complet en quatre volets à l’occasion de la commémoration du premier anniversaire de la prosternation collective monarchique arabe en direction d’Israël, une pantalonnade rarement égalée dans les annales diplomatiques internationales, qui s’apparente à une désertion; une humiliation indélébile. Un dossier s’articulant comme suit:

  • 1 er volet: L’Arabie saoudite, parrain absolu de la normalisation israélo-arabe
  • 2eme volet: Abou Dhabi, une principauté en état de vassalité permanente.
  • 3eme volet: Abou Dhabi a cherché à contraindre le Yémen et le Soudan à normaliser avec Israël.
  • 4eme volet: Jared Kushner: La normalisation israélo-arabe: Une sensation de film hollywoodien

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L’Arabie saoudite, parrain absolu de la normalisation israélo-arabe sous la présidence de Donald Trump.

Par René Naba, auteur de l’ouvrage «l’Arabie Saoudite, un royaume des ténèbres» – Golias – https://www.renenaba.com/livres/larabie-saoudite-un-royaume-des-tenebres/

Un an après la prosternation collective monarchique arabe face à Israël, trois des principaux protagonistes de cette mascarade à connotation électoraliste ont disparu de la scène publique: Donald Trump, premier président des États Unis à subir deux procédures de destitution; Sheldon Adelson, le magnat juif américain des casinos, généreux faiseurs des rois tant aux États-Unis qu’en Israël, mort à 87 ans, des suites d’un cancer, une semaine avant l’accession au pouvoir de Joe Biden; enfin Benyamin Netanyahu, premier ministre israélien.

Tel un canard boiteux, ce 3eme larron, Benyamin Netanyahu, plombé par l’accusation de corruption, peine à échapper à la justice des hommes, n’est pas parvenu à dégager une majorité de gouvernement viable pour sa survie politique, en dépit de 4 consultations électorales.

Reste en suspension, tel de pantins désarticulés, les autocrates arabes, en attente d’une nouvelle injonction de leurs maîtres américains et israéliens, alors que l’Arabie saoudite, le parrain de la normalisation arabe avec Israël, se trouve, paradoxalement, sous pression des États Unis, plus précisément du président Joe Biden, qui a annulé, dès son entrée en fonction, une transaction militaire de 36 milliards de dollars aux pétromonarchies du Golfe et retirer le mouvement yéménite anti saoudien Houthiste de la liste des organisations terroristes;

Cette double décision a constitué un désaveu en creux de l’agression pétromonarchique contre le Yémen et une riposte subliminale au soutien inconsidéré au rival du président démocrate le populiste Donald Trump, en même temps qu’à l’équarrissage du journal saoudien Jamal Khashoggi, chroniqueur du Washington Post.

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1- L’imposture saoudienne.

Le Royaume saoudien, le plus intransigeant ennemi d’Israël sur le plan théorique, aura opéré le plus grand détournement du combat arabe, soutenant l’Irak contre l’Iran dans la plus longue guerre conventionnelle de l’histoire contemporaine (1979-1988), le détournant du coup du champ de bataille principal, la Palestine, déversant des milliards de dollars, et, surtout, déroutant la jeunesse arabe et musulmane vers l’Afghanistan, à des milliers de km du champ de bataille palestinien, contre un ennemi athée certes mais allié des Arabes, l’Union soviétique, le principal fournisseur d’armes de pas moins de sept pays arabes (Syrie, Irak, Algérie, Libye, Soudan, Yémen et OLP), un utile contrepoids en somme à l’hégémonie américaine.

L’attentat du 11 septembre 2001 contre les symboles de l’hyper puissance américaine a démasqué les complicités saoudiennes dans la montée en puissance de l’intégrisme anti occidental. Bien que quinze des dix-neuf kamikaze ayant participé au raid du 11 septembre soient de nationalité saoudienne, l’administration Bush, plutôt que de frapper le Royaume Wahhabite, le foyer et le terreau du fondamentalisme, va répliquer en Afghanistan et en Irak, les deux points de percussion de la coopération saoudo-américaine dans la sphère arabo-musulmane à l’époque de la guerre froide soviéto-américaine, gommant ainsi au passage toute trace de leurs forfaits antérieurs, se faisant à bon compte une nouvelle virginité politique sous la bannière de la lutte pour la promotion de la démocratie dans le monde musulman.

Principal bénéficiaire des coups de boutoir d’Israël contre les pays du champ de bataille (Égypte, Syrie, Liban, Palestine, voire même Irak et Tunisie), pendant un demi siècle, l’Arabie saoudite, illustration caricaturale de l’impéritie arabe, a fait office de «parrain absolu» de la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes, particulièrement les monarchies (Bahreïn, Émirats Arabes Unis et Maroc), soutient le journal libanais Al Akhbar, dans son édition en date du 21 décembre 2020, en se référant à un diplomate marocain.

Y compris dans le cas du Maroc, dont la relation avec le judaïsme marocain est historique et sa relation clandestine avec l’État hébreu de notoriété publique, ajoute le quotidien libanais qui publie en marge de cette affirmation un rapport du Chef des Services de Renseignements Saoudiens, le général Khaled Al Mouhaydine, portant sur «l’évaluation saoudienne des avantages d’une normalisation des pétromonarchies avec Israël».

A propos de l’imposture marocaine

Et la problématique du judaïsme marocain, cf ce lien

Pis, pour la réalisation de son objectif, le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane n’a pas hésité à inciter les États-Unis à procéder à l’assassinat de Sayyed Hassan Nasrallah, proposant de couvrir les frais inhérents à la guerre qui découlerait de la liquidation du chef du Hezbollah libanais.

«Le royaume saoudien est mu par la haine et non pas la rationalité», a ajouté le dirigeant chiite libanais. Les Américains ont souscrit à la requête saoudienne, en demandant à Israël de s’acquitter de cette mission», a t-il poursuivi. «Mon assassinat est un objectif commun américano-israélo-saoudien», a-t-il conclu.

Pour le locuteur arabophone, les accusations de Hassan Nasrallah contre l’Arabie saoudite, cf ce lien.

Le rapport du chef des Services de Renseignements saoudiens est daté du 31 octobre 2018, soit près de deux ans avant la normalisation collégiale des pays arabes avec Israël, en soutien à la campagne pour la réélection du président Donald Trump, mais surtout dans le mois où s’est produit l’équarrissage du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul.

Au lendemain de la divulgation de ce rapport, Al Akhbar faisait l’objet d’une méga attaque cybernétique, à titre de représailles contre quiconque révèle la face hideuse de leur comportement belliciste.

«Une cyberattaque avec de gros moyens. Un milliard de visites en quelques heures à partir de plusieurs pays», comme pour confirmer l’authenticité de ce document, présenté dans le cadre d’un dossier intitulé «Saoudi Leaks», a appris la rédaction de https://www.madaniya.info/ auprès du journal libanais.

L’Arabie saoudite et Les Émirats Arabes Unis sont coutumiers de ce type d’action, comme en témoigne la plainte déposée par une journaliste libanaise de la chaîne du Qatar Al Jazeera, Ghada Oueiss, contre ces deux pétro monarchies du Golfe pour «harcèlement et piratage».

Spécialistes du jeu de billard à trois bandes, les dignitaires wahhabites ont ainsi paru voulu désamorcer, par anticipation en quelque sorte, l’opprobre international suscité par ce crime odieux, en offrant, en pâture et en compensation, le bradage de la Palestine, la question centrale du contentieux séculaire entre le Monde arabe et l’Occident.

Comme à l’accoutumé, le rôle central de l’Arabie saoudite a été assuré depuis les coulisses, une tradition chez les wahhabites qui pratiquent la riposte oblique à la confrontation directe, de crainte de susciter la colère d’une population rigoriste façonnée par plus d’un siècle de propagande dogmatique et que soit démasquée la légendaire duplicité de la monarchie saoudienne.

A dire vrai, l’imposture saoudienne est concomitante de la fondation du Royaume. Son désistement de la Palestine a été acté auprès des anglais en contrepartie de leur accession au trône en substitution aux Hachémites, les descendants de la famille du prophète, expulsé vers la Jordanie et l’Irak.

L’appropriation d’une religion planétaire, son interprétation dans un sens ultra restrictif, régressif et répressif ainsi que son instrumentalisation à des fins politiques au service des anciens colonisateurs du Monde arabe et musulman, relève de l’imposture.

Esclave des Anglais au XX me siècle, la dynastie wahhabite a bradé la Palestine pour l’acquisition d’un trône; Sous dépendance américaine au XXI me siècle, pour la survie de son trône, et en dépit de ses protestations formelles, elle a souscrit, par sa connivence tacite, à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, terme ultime de la phagocytose de la Palestine.

Toute honte bue, elle ira jusqu’à adouber l’artisan du «Muslim Ban», Donald Trump, le président le plus xénophobe de l’histoire américaine, abondant le complexe militaro industriel américain d’un budget de 380 milliards de dollars afin de s’épargner les foudres de la justice américaine pour son implication dans le raid terroriste du 11 septembre 2001 en vertu de la Loi Jasta.

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2 – Les révélations de Moujtahed

L’histoire est ancienne. Elle est contemporaine des turpitudes saoudiennes et du rôle malfaisant de la dynastie wahhabite dans la dislocation du Monde arabe par son alliance contre nature avec les États Unis, le principal protecteur d’Israël, considéré comme l’ennemi officiel du Monde arabe.

A l’époque contemporaine, le Roi Salmane, du temps où il était gouverneur de Ryad et chargé de régler les contentieux au sein de la dynastie wahhabite, entretenait des relations avec Israël depuis la décennie 1980, soit depuis près d’un demi siècle et l’État Hébreu a toujours pris soin d’épargner le royaume saoudien, protectorat américain s’il en fut, de ses coups de boutoir répétitifs contre les pays du champ de bataille (Égypte, Syrie, Liban Irak, Soudan voire même Tunisie).

«Salmane n’agissait pas tant en sa qualité de représentant du clan Saoud, mais agissait pour son propre compte, afin de convaincre les Américains de renforcer sa position au sein de la famille royale, dans le cadre de la lutte d’influence permanente entre le diverses factions wahhabites.

«En contrepartie, Salmane s’était engagé que son groupe de presse As Charq Al Awsat s’emploie à favoriser une normalisation culturelle, intellectuelle et pédagogique entre l’Arabie saoudite et Israël. «Salmane a honoré ses engagements: Al Charq Al Awsat a bien réussi dans sa mission de sionisation de la culture en ce que ce groupe de presse a constitué le vivier le plus dangereux de personnalités les plus menaçantes pour la culture arabe et musulmane.

Telle est en substance la principale conclusion des nouvelles révélations de Moujtahed, le gazouilleur le plus redouté du royaume saoudien pour la fiabilité et la corrosivité de ses informations.

Pour aller plus loin sur ce thème, cf ce lien https://www.madaniya.info/2016/03/04/salmane-israel-1-3-des-relations-saoudo-israeliennes-depuis-la-decennie-1980/

Un secret de polichinelle. Une tartufferie digne du comique des boulevards.

Sous la houlette de l’Arabie saoudite, les pays arabes ont pratiqué une normalisation rampante avec Israël concomitante de l’annexion rampante de la Palestine; Une normalisation rampante du côté arabe, proportionnelle à la montée en puissance du mouvement du boycottage d’Israël sur le plan mondial.

L’Iran a servi de prétexte à la normalisation de facto entre Israël et les pétromonarchies du Golfe en ce que la connivence, d’abord souterraine, est désormais publique.

Rétrospectivement, les Monarchies arabes, le bloc majoritaire au sein de la Ligue Arabe, aura été l’adversaire le plus résolu des aspirations des peuples arabes à l’indépendance et à la souveraineté. Au même titre que l’Otan, dont ils furent la roue dentée.

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3 – Le rapport d’évaluation du chef du services de renseignements saoudiens sur les avantages d’une normalisation des pétromonarchies avec Israël.

Le Royaume s’est engagé à financer tous les projets d’accompagnement du processus de normalisation avec Israël, soit par des investissements directs dans les pays concernés en tandem avec les Émirats Arabes Unis, soit par «joint venture» avec des firmes spécialisées israéliennes ou américaines détenues par des capitaux juifs américains, notamment dans le domaine de la technologie et de l’informatique.

L’objectif sous-jacent de la cavalcade monarchique vers Israël est la consolidation du protectorat américain des trônes décriés et des dynasties déconsidérés de tant d’abus et d’excès.

Il n’est pas indifférent de noter à ce propos la décision de Ryad et d’Abou Dhabi de «faire caisse commune» un an avant le début de la normalisation collective avec l’État hébreu.

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Extraits du rapport.

Comme pour dédouaner le Royaume, le chef des services de renseignements saoudiens commence par énumérer les principaux contacts et visites entrepris par les autres pétromonarchies depuis la décennie 1990 durant cette phase de normalisation feutrée, apportant ainsi une confirmation directe des informations contenues dans ce texte.

Le responsable sécuritaire saoudien ignore visiblement le vieil adage latin selon lequel nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes…Nemo auditur propriam suam turpitudinem allegansUne maxime juridique qui peut se traduire par: «Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude», le terme «turpitude» signifiant négligence, faute, comportement illégal ou fraude.

Passons, tout le monde n’a pas obligation de maîtriser un code moral rigoureux et la liste est publiée en fin de texte pour la commodité de la lecture de cet article et les besoins de la démonstration.

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4 – Ci joint les principaux passages:

«Il est difficile à l’Arabie Saoudite en raison de son positionnement religieux et politique international d’emprunter la même voie en direction d’Israël que le Sultanat d’Oman, les Émirats Arabes Unis, et Bahreïn. …A tout le moins pour le moment.

«Mais il est à observer que l’Arabie Saoudite a donné une forte impulsion en vue de favoriser la tolérance religieuse et la compréhension dans le Monde arabe..«Une orientation imprimée par le prince héritier Mohamad Ben Salmane, ces deux dernières années, par les reformes qu’il a menées sur le plan interne et le projet NEOM, ainsi que ses prises de position suscitées au sein de l’opinion arabe sur l’avenir du Moyen Orient, un climat favorable devant paver la voie à une coopération avec Israël.

Le nom NEOM est une association de neo (nouveau en grec) et M pour Mostaqbal (futur en arabe). Ce projet pharaonique a été initié par le prince Mohamad Ben Salmane en vue d’en faire la «Silicon Valley» du désert. NEOM aura une superficie de 26 000 km, soit la surface de la Bretagne ou «250 fois la taille de Paris». Il coûterait plus de 500 milliards de dollars. Neom empiète sur l’ancien Royaume du Hedjaz et forcera quelque 20. 000 membres de la tribu des Howeitat à quitter un territoire qu’ils occupent depuis des siècles. La direction du projet est confiée à Klauss Kleinfeld, membre du groupe Bilderberg. La première partie des travaux devrait être achevée en 2025. Fin de la note

«-En juillet 2016, une délégation saoudienne comprenant des hommes d’affaires et des médias a effectué une visite en Israël au cours de laquelle elle a rencontré des membres du parlement israélien.

«En Mars 2018, le prince héritier saoudien a rencontré à New York des dirigeants du lobby juif américain. Selon le communiqué publié à cette occasion par l’ambassade saoudienne aux États Unis la rencontre a mis l’accent les liens communs unissant la communauté internationale dans son ensemble. Ce qui devrait favoriser la mansuétude, la cohabitation et la coopération de tous en vue d’un avenir meilleur à l’humanité toute entière.

«Le 27 Février 2018, le site électronique saoudien Sabak a conduit une interview avec le président de la conférence des rabbins d’Europe, le Rabbin Pinhas Schmidt.

«En Mai 2018, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a annoncé que l’Arabie saoudite a autorisé la compagnie aérienne indienne Air India à traverser son espace aérien en direction de Tel Aviv, empruntant pour ce faire un nouveau couloir aérien.

Mais aucune confirmation saoudienne n’a étayé cette information. La Direction Générale de l’Aviation Civile saoudienne a assuré n’avoir donné aucune autorisation à Air India.

«En Mai 2017, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, accueillant à l’aéroport de Tel Aviv le président américain Donald Trump a tenu les propos suivants: «Monsieur le Président, vous avez effectué un vol direct Ryad-Tel Aviv. Nous espérons que le premier ministre israélien pourra, un jour ou l’autre, effectuer un vol Tel Aviv Ryad».

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5 – Conclusion du rapport

«Dans le contexte actuel, il est possible à l’Arabie saoudite de tirer profit d’Israël dans les domaines suivants:

A – Participation à des projets de coopération régionale sur le plan militaire, économique et sécuritaire.

Pour rappel, le contrôle des pèlerins de la Mecque a été confié à une société israélienne depuis le début du «printemps arabe».

Le Royaume saoudien a en effet noué une coopération technologique avec la société Daront, une société High Tech installée dans la vile de Ramat-Gan, près de Tel Aviv, dont le centre de révision technique est basé dans la colonie de Ilaad. L’accord porte sur un programme informatique et la formation aux États-Unis du personnel saoudien à sa mise en œuvre.

Dans le même ordre d’idées, le royaume a attribué à une société israélienne la responsabilité de la sécurité du pèlerinage à La Mecque et de l’aéroport de Dubaï, le lieu même du meurtre du dirigeant militaire du Hamas Al Madbouh répondent à cette logique et en constitue la traduction la plus concrète de cette tendance.

La maison-mère G4S fournit non seulement des équipements de sécurité aux colons dans les territoires occupés palestiniens, mais participe aux interrogatoires musclés de détenus palestiniens dans plusieurs prisons israéliennes. Dans le monde arabe, elle emploierait 44 000 personnes dans 16 pays, notamment aux aéroports de Bagdad et de Dubaï. Outre l’intérêt financier de ces contrats, la filiale saoudienne de la société israélienne Al Majal G4S peut disposer des relevés d’identité de millions de pèlerins musulmans, y compris leur photo et leurs empreintes digitales.

B- Tirer profit du lobby juif américain en vue de réduire les pressions exercées sur le Royaume et améliorer son image dans les périodes de crise.

Pour rappel «Publicis» est le principal lobbyiste de la stratégie d’influence de l’Arabie saoudite.

Le groupe français –dont Arthur Sadoun, époux en ville d’Anne Sophie Lapix, présentatrice vedette de France 2, est le président du directoire, et Elisabeth Badinter, première actionnaire– apparaît comme l’un des principaux chefs d’orchestre, via sa filiale MSL (à Bruxelles et à Paris) et Qorvis (à Washington), de la stratégie d’influence du royaume saoudien, alors que le royaume est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans le cadre de la guerre au Yémen, et se trouve sous le feu des critiques pour sa complaisance envers l’extrémisme islamiste et pour ses violations des droits humains, notamment des femmes. Sans parler de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.

A noter le comportement contradictoire d’Elizabeth Badinter qui pourfend, à journées faites, l’islamisme politique mais dont la firme s’applique à bonifier l’image du Royaume saoudien, l’antre de l’islamisme politique

C- Enfin coopération scientifique, notamment dans le domaine de la recherche.

Pour le locuteur arabophone, le rapport sur ce lien

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6- Chronologie de la normalisation feutrée selon le calendrier établi par le Chef des services de renseignements saoudiens.

«En octobre 2018, le mois de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, les relations entre Israël et le golfe ont été marqués par 3 événements importants:

  • Benyamin Netanyahu a effectué une visite au Sultanat d’Oman.
  • Une délégation sportive d’Israël a participé au Qatar aux championnats mondiaux de Gymnastique.
  • La ministre israélienne de la Culture et du Sport a accompagné l’équipe de judokas israéliens venue participer aux championnats de judo organisés à Abou Dhabi.

La BBC a alors traité d’un sujet inspiré du titre du journal libanais Al Akhbar ayant pour thème «L’Espace du Golfe regorge d’hôtes israéliens, par leur nombre».

Bahreïn:

«Fin septembre 1994, une première délégation officielle israélienne a effectué une visite à Manama au cours de laquelle elle avait rencontré le prince héritier Salmane Ben Hamad Al Khalifa.

Le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, Cheikh Khaled Ben Ahmad Al Khalifa, dans une interview au quotidien trans-arabe Al Hayat en date du 12 octobre 2008, avant lancé un appel à la constitution d’une entité régionale qui transcenderait les clivages religieux et ethniques à l’effet d’englober l’Iran la Turquie et Israël.

Simultanément, des rumeurs persistantes faisaient état d’un projet d’ouverture d’une ambassade israéliennes à Manama. Bahreïn, il est vrai, avait accueilli le 24 juin 2018 une délégation israélienne venue participer aux travaux du «Comité du Patrimoine Mondial», organisé par l’UNESCO en coopération avec l’Office bahreïni pour la culture et le patrimoine.

Auparavant, en Mai 2017, Bahreïn avait accueilli une délégation israélienne venue participer à l’Assemblée générale de la FIFA (Foot). En décembre 2016, une délégation israélienne avait célébré à Bahreïn la fête juive des Lumières de Hanoucca, commémorant la ré-inauguration de l’autel des offrandes dans le Second Temple de Jérusalem, lors de son retour au culte judaïque, trois ans après son interdiction par Antiochus IV des Séleucides.

En retour, une délégation de 24 personnalités bahreïnies, membres de l’association «This is Bahrein» avait effectué une visite en Israël, en décembre 2017. «EN FAIT, LES RELATIONS AVEC ISRAEL N’ONT JAMAIS ETE INTERROMPUES. MAIS LE FAIT NOUVEAU A ETE LE SOUCI DE LES PORTER SUR LA PLACE PUBLIQUE», dixit le rapport.

Le Qatar:

«La succession de ces visites ne constitue pas une surprise dans le contexte régional. Il y a vingt ans déjà, les relations entre le Qatar et Israël avaient connu un très fort degré de rapprochement.

En 1996, une représentation commerciale israélienne a été inaugurée au Qatar par le premier ministre israélien Shimon Perez, mais Doha en a ordonné la fermeture après l’attaque israélienne contre la Bande de Gaza, 3 ans plus tard. De même un accord avait été conclu pour la vente du gaz du Qatar à Israël.

De son côté, Israël a apporté son soutien à Abou Dhabi contre l’Allemagne pour être le pays hôte de la conférence de «l’International Renewable Energy Agency» qui a abouti à l’ouverture d’un bureau régional de l’IRENA à Abou Dhabi en novembre 2015.

Sultanat d’Oman:

En 1994, le premier ministre Itzhack Rabin a rencontré le Sultan Qabous à Mascate pour discuter des modalités d’amélioration du ravitaillement en eau du Sultanat d’Oman. En Mars 1995, à la suite de l’assassinat de Rabin, Shimon Perez, qui assurait l’intérim à la tête du gouvernement israélien, a accueilli à Tel Aviv, Youssef Ben Alami, ministre omanais des Affaires étrangères; une rencontre marquée par la signature d’un accord pour l’ouverture dans les deux pays d’une mission de représentation commerciale et un accord portant sur le dessalement de l’eau de mer en vue de ravitailler le Sultanat en eau potable.

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7 – Explication du rapprochement, Israël-pétromonarchies du Golfe selon le chef des services de renseignements saoudiens.

«Les relations avec Israël ne se sont jamais interrompues dans les faits. Mais le fait nouveau a été le souci de toutes les parties de les porter sur la place publique, comme en témoignent la succession des visites en Oman, au Qatar et aux Émirats Arabes Unis.

«Cette activité diplomatique a donné l’impression qu’une course de vitesse est engagée parmi les États du Golfe en direction d’Israël, accréditant l’idée qu’une fluidité diplomatique s’est produite dans le système régional. De nos jours, le système régional en vigueur dans le Monde arabe (Ligue arabe, Pacte de défense commune) ne revêt plus la même rigueur qu’auparavant.

«De profondes divergences existent à propos de la Turquie et de l’Iran, de même que le rôle des grands états arabes, l’Arabie saoudite et l’Égypte. Il en est résulté une érosion de la position arabe à l’égard de la cause palestinienne.

Fin du rapport.

Observations du signataire de ce texte:

Le chef des services de renseignements saoudiens énumère placidement les faits, comme une sorte de fatalité, sans mentionner nullement l’impulsion politique derrière cette course inter-monarchique vers la normalisation avec Israël;

Le souci de substituer l’Iran à Israël en tant qu’ennemi héréditaire des Arabes en attisant la querelle sunnite-chiite, ni la majorité de blocage dont disposent les monarchies arabes dans le processus décisionnaire de la Ligue arabe, entravant toute remise en cause de son fonctionnement; l’alliance des pétromonarchies avec l’Otan pour la destruction des pays arabes à structure républicaine (Libye, Syrie, Yémen), dans la séquence dite du «printemps arabe», (auparavant le Liban et l’Algérie, à la fin du XX me siècle); la considérable réduction de la consommation d’énergie résultant de la pandémie du Covid et l’avènement corrélative d’une économie écologique à l’effet d’affecter les ressources financières des pétro-monarchies; enfin, dernier et non le moindre, l’instrumentalisation de l’Islam à des fins politiques faisant de l’Arabie saoudite et du Qatar des incubateurs absolus du terrorisme islamique et les autres pétromonarchies leurs philanthropes, générant une vive phobie occidentale pour la cause arabe particulièrement la cause palestinienne.

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Épilogue: La dignité est innée. Le cas du Pakistan

L’Arabie saoudite a veillé à entraîner le Pakistan dans la vague de normalisation de ses relations avec Israël, conditionnant une aide de plusieurs milliards de dollars à ce pays impécunieux à l’établissement de relations diplomatiques avec l’État Hébreu.

Mais le «pays des purs», qui a assumé un rôle de body guard de la dynastie wahhabite pendant un demi-siècle, a rejeté l’offre saoudienne, subordonnant tout rapprochement avec Israël à un règlement «durable et tangible» de la question palestinienne.

Le ministre pakistanais des affaires étrangères, Mohamad Al Qoreichy, s’est déplacé spécialement à Abou Dhabi pour proclamer haut et fort la position d’Islamabad.

Le ministre pakistanais a fait cette déclaration, le 23 décembre le jour même où un appareil d’El Al s’envolait de Tel Aviv vers Rabat pour sceller la normalisation des relations, jusque là clandestine, entre Israël et le Maroc, dont le Roi, commandeur des croyants et Président du Comité Al Qods, a théoriquement en charge de la défense du 3me Haut Lieu Saint de l’Islam.

Joignant le geste à la parole, le Pakistan a remboursé par anticipation un prêt de 3 milliards de dollars que lui avait accordé l’Arabie saoudite pour l’entraîner dans ce mouvement.

La dignité ne s’apprend pas. Elle ne se marchande pas. La dignité est innée.

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