Abolition de la peine de mort : l’hypocrisie de l’État français

Par Khider Mesloub.

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Ironie de l’histoire, au moment où l’État français célèbre, en grande pompe, le 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort, il procède, à grand renfort de destruction économique suicidaire et de durcissement autoritaire tortionnaire, à l’inauguration des peines sociales psychologiquement mortelles, infligées à l’innocente population française précipitée violemment dans la paupérisation, source de mort psychologique.

Sans avoir commis quelque crime de lèse-majesté contre le capital français opéré au moyen d’une grève générale insurrectionnelle, ou de manquements professionnels délictueux, la population laborieuse française est condamnée aux peines sociales économiquement mortelles, matérialisées par les punitifs licenciements, les blâmables marginalisations sociales, les coupables réductions de son pouvoir d’achat explosé sous l’effet conjugué de la contraction des salaires et des retraites et de la hausse des prix, les répréhensibles destructions psychologiques.

C’est dans ce contexte des peines sociales économiquement mortelles administrées cruellement aux différentes catégories socioprofessionnelles françaises, notamment les classes moyennes et petites bourgeoises actuellement décimées par les mesures démentielles coercitives et les confinements pénitentiaires financièrement préjudiciables que le gouvernement Macron a célébré, le 9 octobre 2021, le 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort, organisé pompeusement au Panthéon.

Lors de cette célébration, le président Macron a rappelé que, « en 1981, la France avait été le 35e État à abolir la peine de mort ». Mais il a surtout déploré que « 483 exécutions » ont eu lieu dans le monde en 2020.

Par ailleurs, Macron, en justicier des causes pendues de sa tête « menacée de décapitation » par nombre de Français meurtris par les politiques antisociales gouvernementales, est monté au créneau (pas encore sur l’échafaud comme le souhaite une certaine frange de la population française radicalisée, notamment les Gilets jaunes, pour qui Macron est le dernier Bourreau survivant, exécutant guillotinement les politiques antisociales sacrificielles dictées par le grand capital.

Comme l’a écrit le sociologue Roger Caillois : « Le bourreau est avant tout l’homme qui accepte de tuer les autres au nom de la loi » (ou du capital dans le cas de Macron qui s’exécute et exécute sans se faire prier). « Seul le chef de l’État a droit de vie et de mort sur les citoyens d’une nation… » (comme presque 4 milliards d’individus ont dû s’immoler socialement lors des confinements ordonnés par les chefs d’État). « Il laisse au souverain la part prestigieuse, et se charge de la part infamante » (comme l’infamant Macron se charge de l’exécution de l’agenda meurtrier dicté par ses maîtres). « Le sang qui tache ses mains n’éclabousse pas le tribunal qui prononce la sentence, l’exécuteur prend sur lui toute l’horreur de l’exécution » (comme Macron n’aura été qu’un lampiste du capital, missionné pour exécuter les plans définis par ses commanditaires). « De ce fait, il est assimilé aux criminels qu’il sacrifie ».

Avec des intonations poétiquement hugoliennes foncièrement abolitionnistes, et politiquement gaulliennes, Macron a appelé, lors de cette cérémonie commémorative, à relancer le combat pour l’abolition universelle » de la peine de mort.

En effet, le chef de l’État, Emmanuel Macron, a annoncé une rencontre à Paris au premier septembre 2022 afin de faire pression sur les dirigeants des pays appliquant encore la peine de mort.

« 483 meurtres d’Etat administrés par 33 régimes politiques qui ont pour la plupart en commun un goût partagé pour le despotisme, le rejet de l’universalité des droits de l’Homme. », a déploré, avec des trémolos dans la voix, Macron. (Autant de qualificatifs dont doit se parer le petit Jupiter totalitaire français…NDÉ)

Curieusement, le président du troisième État exportateur d’engins de mort, Emmanuel Macron, feint oublier que son pays, érigé en parangon du respect de la vie humaine, est coupable de centaines de milliers de meurtres d’État administrés dans de nombreux pays souverains avec  des armes de fabrication française par des mercenaires terroristes formés par des officiers du contingent français (NDÉ). En effet, l’État français participe chaque jour, par ses armes de guerre vendus aux États despotiques (entre autres l’Arabie saoudite), aux massacres de plusieurs centaines d’innocentes victimes, notamment au Yémen où des populations meurent sous les bombardements d’armes françaises.

En comparaison des centaines de milliers de victimes innocentes tuées, entre autres, par les armes françaises et les tortionnaires formés par la soldatesque franchouillardes (NDÉ), les 483 exécutions dans le monde en 2020,  font « pâle figure ». Aux massacres des populations irakiennes, syriennes, afghanes, libyennes, africaines, exterminées depuis plusieurs décennies à l’ombre des BIMA, régulièrement sans autre forme de procès, par des armes françaises, voire la soldatesque à la bannière tricolore opérant sur le terrain.

 

À cet égard, il est utile de souligner que les civils continuent d’être les premières victimes des conflits armés commandités par les puissances impérialistes. Il y a parmi eux plus de tués et blessés que parmi les forces combattantes. Autrement dit, des centaines de milliers de personnes innocentes, de par le monde, dans des pays précipités dans la guerre par les grandes puissances impérialistes en rivalité, singulièrement la France, sont condamnées à mourir sous les armes, notamment de fabrication française. L’année dernière, l’ONU a enregistré des centaines de milliers de victimes civiles rien qu’en Afghanistan, en Syrie, en Libye et au Yémen, mortes probablement par des armes de fabrication française.

 

Par conséquent, quelle hypocrisie de la part d’un chef d’État français qui organise une cérémonie au Panthéon pour célébrer le 40ème anniversaire de l’abolition de la peine mort. Pourquoi Macron, si soucieux de la vie humaine, n’a-t-il pas annoncé « l’abolition » de la production d’armes françaises, responsables de centaines de milliers de victimes, civiles en majorité, chaque année ? Pourquoi n’a-t-il pas proposé la reconversion de l’industrie meurtrière vers d’autres types de production civile, « facteur de paix », pour employer une terminologie bourgeoise ? C’est vrai que le commerce des engins de mort est toujours aussi florissant, notamment pour la France impérialiste. Selon le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), les dépenses mondiales de défense ont atteint près de 2 000 milliards de dollars en 2020 (plus de 1 750 milliards d’euros dilapidés en pleine pandémie bidon organisée par les États totalitaires « abolitionnistes ». NDÉ), soit une augmentation de 2,6 % par rapport à 2019. Une croissance qui s’est produite au cours d’une année où le PIB mondial s’est contracté de 4,4 % « en raison de la crise sanitaire » totalitaire. (Combien de pauvres gens ont été condamnés à la famine par ce crime d’État ? NDÉ)

Les deux premières principales « nations démocratiques », les États-Unis et la France, pays des « droits de l’Homme » (du plus fort militairement), ont consacré, en 2020, respectivement 780 et 50 milliards de dollars en dépenses militaires. Dans le même temps, 700 000 américains sont morts d’un simple virus grippal faute de soins en raison de la défaillance des hôpitaux, devenus des mouroirs, des couloirs de la mort. Pareillement, la France de Macron a déploré 118 000 décès de Covid-19 faute de matériels médicaux et de lits de réanimation (dont des milliers ont été fermés avant et pendant le terrorisme pandémique NDÉ). À cause de l’incurie de l’État français capitaliste en matière de gestion de l’hystérie pandémique, 118 000 personnes ont été euthanasiées, autrement dit elles ont été condamnées à la peine capitale : la mort. Certes, la bourgeoisie française a aboli la peine de mort judiciaire. Mais c’est pour la remplacer par la peine de mort sociale économiquement, politiquement, sanitairement organisée par l’ensemble de la classe dominante : milliardaires, gouvernants et patrons.

Macron se bat idéalement pour l’abolition de la peine de mort, mais jamais réellement pour l’abolition de la mort des peines, sociales, économiques, psychologiques qui affligent l’humanité, victime du système dont Macron est le chantre et le vassal : le capitalisme mortifère.

Khider Mesloub  

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

6 réflexions sur “Abolition de la peine de mort : l’hypocrisie de l’État français

  • 18 octobre 2021 à 11 h 31 min
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    Réflexion salutaire !
    J’ai commencé à réfléchir à cette histoire de peine de mort lorsque dame Guillotin (un nom apparemment prédestiné), sénatrice française, a menacé les nonvax de leur interdire l’accès à leurs comptes bancaires et aux transports en commun. Et à ce moment-là, j’ai cru comprendre que la « peine de mort civile » était en voie de rétablissement en France et sans doute ailleurs.
    http://sous-les-lambrequins.blogspot.com/2021/09/comment-une-grippette-pourrait-conduire_98.html

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    • 18 octobre 2021 à 12 h 31 min
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      @ nADÈGE

      Merci pour cet hyperlien

      Gardons en tête cependant que lorsque la bourgeoisie se tourne vers l’État totalitaire (fasciste) c’est qu’elle est désespérée. (;-))

      Robert Bibeau

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  • 19 octobre 2021 à 5 h 46 min
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    tres bien vos exposées, ca fait entendre des verités au milieu du mensonge atroz mondial

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  • 19 octobre 2021 à 5 h 47 min
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    tres bien vos exposées, ca fait entendre des verités au milieu du mensonge atroz mondial , c’est rare en ce moment qu’on prends le temps de lire, on est degouté, et vous vos avez rehusit

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  • 19 octobre 2021 à 5 h 48 min
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    des verités au milieu du mensonge atroz mondial
    , c’est rare en ce moment qu’on prends le temps de lire,
    on est degouté, et vous vos avez rehusit

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