7 au Front

430 assassinats ciblés anti palestiniens depuis l’an 2000

Par RENÉ NABA — Ce texte est publié en partenariat avec www.madaniya.info.

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430 assassinats ciblés anti palestiniens depuis l’an 2000.
2.700 assassinats ciblés depuis l’occupation de la Cisjordanie-Gaza en 1967.

En prélude à ce papier, Une petite chanson sur l’histoire de la Palestine, chantée en anglais, sous titrée en Français

 

L’assassinat du dirigeant palestinien Baha’a Aboul Atta, le 12 novembre 2019, porte à 430 le nombre des assassinats extra-judiciaires israéliens en vue de décapiter le leadership palestinien depuis l’an 2000, et faire taire la revendication nationale palestinienne.

Pour que l’an 2021 soit l’année de la fin de l’Apartheid en Israel, cf ce lien : https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/pour-que-2021-soit-lannee-de-la-fin-de-lapartheid-en-israel-20210727_DRP24UOQRFB7TBR3KZFVYEEG6A/

Responsable pour le secteur Nord de Gaza des «Saraya Al Qods-bataillons de Jérusalem», la branche militaire du Jihad Islamique, Baha’a Aboul Atta était l’un des plus recherchés chef militaire palestinien. Il avait fait auparavant l’objet de trois tentatives d’assassinat, dont la dernière a été lors de l’offensive israélienne contre l’enclave palestinienne l’été 2014.

1 – Le Fatah et le Hamas, le plus lourd tribut

Il ressort de ce décompte, établi par l’Institut «Al Haq» (La vérité), une organisation non gouvernementale palestinienne, que les principaux dirigeants palestiniens ont été éliminés par assassinats extra judiciaires, aussi bien Yasser Arafat, chef de l’Organisation pour la Libération de Palestine, que ses deux adjoints Khalil Al Wazir, alias Abou Jihad, N° 2 de l’OLP et chef de sa branche militaire et Salah Khalaf, alias Abou Iyad, responsable des services de sécurité, de même que les deux chefs historiques du Hamas, Cheikh Ahmad Yassine et Abdel Aziz Al Rantissi.

Le Fatah et Hamas paient le plus lourd tribut à cette hécatombe en ce que les assassinats ciblés concernant la branche palestinienne des Frères Musulmans ont visé aussi bien les deux chefs historiques du mouvement que des chefs militaires à Gaza et en Cisjordanie.

L’amitié tonitruante de l’Émir du Qatar de l’époque, Hamad Ben Khalifa Al Thani, avec le plus pro-israélien des présidents français, Nicolas Sarkozy, et leur partenariat dans la destruction du Monde arabe (Libye, Syrie) ne lui a été d’aucun secours, ni même la visite spectaculaire de l’Émir à Gaza dans une démarche évidente de reconnaissance du fait israélien.

La décapitation de la direction du Hamas, qui avait pourtant rompu sa solidarité stratégique avec la Syrie pour s’aligner sur le Qatar, n’a suscité le moindre commentaire de la part du Mutfi de l’Otan basé au Qatar, le prédicateur télévisuel d’Al Jazeera, Youssef Qaradawi, plus prompt à réclamer le bombardement de la Syrie par l’Otan qu’à dénoncer la politique erratique de son souverain et bienfaiteur.

Dans la décennie 1970, à l’apogée de la guérilla palestinienne, le Fatah, principal mouvement palestinien, constituait la cible prioritaire des Israéliens avec l’élimination des trois dirigeants palestiniens lors d’un raid contre Beyrouth, en avril 1973, provoquant la mort de Kamal Nasser, porte-parole de l’OLP, Abou Youssef An Najjar, ministre de l’intérieur de la centrale palestinienne, ainsi que Kamal Adwane, responsable de la jeunesse palestinienne. Puis, dans la décennie 1980, deux principaux adjoints de Yasser Arafat, Abou Jihad, commandant en chef adjoint des forces armées palestiniens, et Abou Iyad, chef du service des renseignements à Tunis, ont été assassinés sous l’ombre tutélaire de Zine El Abidine Ben Ali, plus prompt à réprimer ses concitoyens qu’à protéger ses hôtes.

L’installation en Tunisie de la plate-forme régionale du MEPI, l’un des gros bailleurs de fonds américain du printemps arabe, de même que le démantèlement d’un important réseau israélien en Tunisie, en 2012, participaient de cette stratégie, dont L’objectif à terme était d’aménager la principale base opérationnelle du Mossad au Maghreb, dans ce pays en pleine transition politique, à la charnière de l’Afrique et de l’Europe, jadis chasse gardée occidentale.

Pour aller plus loin sur ce sujet, cf : https://www.renenaba.com/palestine-lespionnage-pro-israelien-metier-davenir-1-2/

II – Les assassinats non revendiqués: Quatre assassinats.

1- Ezzeddine Al Cheikh, tué le 26 septembre 2004 par l’explosion de sa voiture piegée à Damas.

2 – Yasser Arafat: 11 Novembre 2004, décédé à l’Hôpital militaire de Percy Clamart, dans la région parisienne. Son décès est du à une brusque détérioration de son état de santé, alors qu’il était assiégé dans son complexe de Ramallah en Cisjordanie occupée.

Ronen Bergman dans son ouvrage «Rise and Kill First: The secret History of Israel’s targeted assassinations», ED. Penguin Random House, revient sur cette séquence, dont voici le récit:

«L’objectif secret de l’invasion israélienne du Liban, en 1982, au-delà de l’élection d’un homme de paille à la solde d’Israël à la présidence de la République Libanaise, en la personne du chef phalangiste Bachir Gémayel, était l’élimination de Yasser Arafat. Mais le projet tourna court du fait de l’opposition de Menahim Begin, de même que le projet d’abattre l’avion transportant le chef palestinien en vol au dessus de la Méditerranée.

«Après l’assassinat d’Abdel Aziz Al Rantissi, successeur de Cheikh Ahmad Yassine à la tête du Hamas, le 17 avril 2004, Ariel Sharon revint à la charge avisant Arafat qu’il ne disposait plus d’«aucune immunité», révélant qu’il avait pris «il y a trois ans, auprès de George Bush Jr, l’engagement de ne pas porter atteinte à Arafat. Mais je ne suis pas tenu par cet engagement.
«Comme pour bien marquer le coup, il claironna, dans une sorte de fanfaronnade au cours d’une interview au journal Haaretz, le 2 avril 2004, soit deux semaines avant l’assassinat extra judiciaire de Rantissi: «Je ne conseille à aucune compagnie d’assurance de délivrer une police d’assurance sur la vie de Yasser Arafat».
«L’aveu implicite d’Uri Dan sur l’empoisonnement de Yasser Arafat

Le livre suggère clairement qu’Israël a utilisé un poison radioactif pour tuer Yasser Arafat, le chef historique palestinien, ce que les dirigeants israéliens ont toujours nié. Bergman écrit que la mort d’Arafat en 2004 correspondait à un modèle et avait des partisans. Mais il évite d’affirmer clairement ce qui s’est passé, expliquant que la censure militaire israélienne l’empêche de révéler ce qu’il pourrait savoir.
Se référant à une conversation avec Uri Dan, le biographe officiel d’Ariel Sharon assura au journaliste israélien que «Sharon passera dans l’histoire comme ayant été l’homme à avoir éliminé Yasser Arafat, sans l’assassiner».

Son forfait accompli, Ariel Sharon ne pourra savourer son triomphe. l’homme à la voracité légendaire sera victime d’une attaque cérébrale. Quatorze mois après son crime parfait, celui qui était alors considéré comme l’un des grands guerriers d’Israël va plonger dans un coma et évoluer dans un monde végétatif. Il décédera en 2014 au terme de huit ans de dégénérescence neuro végétative, tel une «légume» avariée, oublié de tous. ((NDA: L’empoisonnement au plutonium de Sergueï et Loulia Skripal, un ancien agent double des services secrets russes et britanniques a fait grand bruit en mars 2018 dans la presse occidentale conduisant à l’expulsion de 150 diplomates russes de 22 pays dont 40 diplomates russes du Royaume Uni et 60 des États-Unis et à des mesures analogues du côté russe.

En contrechamp, le possible empoisonnement par les Israéliens de Yasser Arafat , «prix Nobel de la Paix», n’a donné lieu à aucune réaction au sein des chancelleries occidentales et n’a suscité la moindre curiosité dans la presse occidentale pourtant avide de sensationnel.
Les médecins de l’hôpital militaire français l‘hôpital d’instruction des armées Percy à Clamart, région parisienne, où le dirigeant palestinien est décédé sont restés muets sur les causes de sa mort. Ils ont même détruit les échantillons prélevés sur le corps du défunt. En 2009, des prélèvements ont été effectués sur le cadavre, les experts suisses ont rendu un rapport de 108 pages soutenant «raisonnablement à l’empoisonnement» au plutonium 200. https://www.madaniya.info/2018/11/12/quand-ariel-sharon-projetait-d-abattre-un-avion-civil-transportant-yasser-arafat/ Et l’éclairage d’Amnon Kapeliouk https://www.monde-diplomatique.fr/2005/11/KAPELIOUK/12894

3 – Mahmoud Al Mabhouh: 19 Janvier 2010: Un des dirigeants des «Brigades Ezzedine Al Kassam», la branche militaire du Hamas, accusé par les Israéliens du meurtre de deux soldats israéliens lors de la 1 ère Intifada, de même que de transfert d’armes d’Iran vers Gaza, a été assassiné dans sa chambre d’hôtel à Doubai par électrochoc et strangulation.

Cinq ans après cet assassinat, la Chaine 2 de la télévision israélienne diffusait un court documentaire mentionnant l’implication du Mossad dans cette affaire. Le Mossad a eu recours à une équipe de haute technicité dirigée depuis Vienne (Autriche). L’opération a duré 22 minutes. Mahmoud Al Madbouh a reçu une injection qui a entraîné sa paralysie, puis son asphyxie.

L’élimination de Mahmoud Madbouh a marqué, paradoxalement, le début de la normalisation entre Abou Dhabi et Israël, concrétisée en octobre 2020 et de le début de la coopération dans le domaine de l’espionnage électronique conjoint des opposants et des rivaux des Émirats Arabes Unis.
En dépit de l’imposante base aéro-terrestre française d’Abou Dhabi, qui le protège de tout sauf des menées hostiles israéliennes, Abou Dhabi n’est pas à l’abri de mauvaises surprises, même de la part des meilleurs alliés des États Unis. Le chef de file de la contre révolution arabe, particulièrement au Yémen et en Libye, apparaît comme un «cocu magnifique».

4 – Omar Al Nayef: 26 Février 2016.
Cadre dirigeant du FPLP tué à l’ambassade palestinienne en Bulgarie.

Pour le locuteur arabophone, la version arabe des principaux assassinats figurant dans ce décompte, sur ce lien:

III- Assassinats revendiqués

5 et 6- Jamal Mansour et Jamil Salem. 31 juillet 2001. Deux responsables du Hamas, assassinés par des tirs de roquettes lancées depuis des hélicoptères sur le bureau à Naplouse (Cisjordanie).

7- Mahmoud Abou Hounoud. 23 Novembre 2001. Chef des «Brigades Ezzedine Al Qassam » pour la Cisjordanie, branche militaire du Hamas, visé par une roquette tirée depuis un hélicoptère contre son véhicule.

8- Salah Shehadeh: 22 juillet 2002. Dirigeant des Brigades Ezzedine Al Qassam, tué par une bombe lachée au dessus de son domicile depuis un chasseur bombardier F-16.

9- Mohamad Al Taher: 30 juillet 2002. Chef des Brigades Ezzdine Al Qassam tué à l’aide d’une voiture piégée à Naplouse.

10- Ibrahima Moukaddima. 8 Mars 2003. membre du Bureau Politique du Hamas. Tué par une roquette tirrée depuis un hélicoptère contre son convoi à Gaza.

11- Ismail Abou Chanab: 21 Août 2003. Un des fondateurs du Hamas. Tué de la même façon que son prédécesseur. Une roquette tirée depuis un hélicoptère contre son convoi à Gaza.

12- Cheikh Ahmad Yassine,22 Mars 2004. Fondateur du mouvement Hamas, ce chef paralytique a été assassiné à l’aide d’une roquette tirée depuis un hélicoptère à sa sortie de la Mosquée où il venait de procéder à la prière de l’aube (Salat Al Fajr).

13- Abdel Aziz Al Rantissi: 17 Avril 2004. Successeur d’Ahmad Yassine à la tête du Hamas, tué par une roquette tirée depuis un hélicoptère.

14 – Nazar Rayane: 11 janvier 2009. Un important cadre dirigeant du Hamas tué par le bombardement de son domicile par un tir d’artillerie à Gaza.

15- Said Syam: 15 Janvier 2009. Ministre de l’Intérieur du gouvernement formé par le Hamas à la suite de sa victoire aux élections législatives en Janvier 2002.

16 – Ahmad Al Jaabary: 14 Novembre 2012. Commandant en chef adjoint des «Brigades Ezzeddine Al Qassam», tué par suite d’un tir d’artilerie contre son véhicule.

17-18-19 – Assassinats de trois chefs militaires du Hamas à Gaza., le 21 Août 2014: Raed Attar, chef du contignent militaire du Hamas à Rafah, Mohamad Abou Chamalah et Mohamad Barhoun, tués par un tir d’artillerie contre l’immeuble où se trouvait leur bureau de travail.

IV- Des dirigeants d’autres organisations

A – Le Fatah :

20 -Outre Yasser Arafat, précité, Thabet Thabet a été liquidé le 31 Décembre 2000. Dirigeant du Fatah en Cisjordanie, il a été tué par un commando israélien à Tulkarem (Nord de la Cisjordanie).

21- Raed Al Karni: 14 Janvier 2002. Un des plus importants dirigeants des «Brigades Al Aqsa», la branche militaire du Fatah. Assassiné par une unité spéciale de commando israélien à Tulkarem.

B – FPLP :

22- Abou Ali Moustapha: Le chef du FPLP, tué le 27 Août 2001 par un tir de roquettes dirigé contre son bureau à Ramallah.

C – Divers: Militants de base se livrant à des actes de résistance à titre individuel.

23 et 24 – Marwane Al Qawasmeh et Anwar Abou Aïcha: 23 septembre 2011. Tués par une unité spéciale de commando israélien à Hébron après une traque de 3 mois. Israël les a accusé d’avoir enlevé 3 colons israéliens.

25 -Bassel Al A’araj: 6 Mars 2017. Tué par une unité spéciale de commando israélien à Ramallah après une traque de 3 semaines.

26- Ahmad Al Jarrar: 6 Février 2018. Assassiné à Al Yanoun (district de Jénine) à la suite d’une chasse à l’homme de plusieurs semaines. Il est accusé d’avoir ouvert le feu contre un colon israélien près de Naplouse.

27 – Achraf Nahalou: 13 Décembre 2018. Tué par une unité spéciale de commando palestinien dans l’ancien camp de refugiés palestiniens près de Naplouse. Il a été accusé d’avoir ouvert le feu contre la colonie industrielle israélienne Al Bourkane dans le centre de la Cisjordanie.

28- Omar Abou Leila: 19 Mars 2019. Assassiné à Abouisse (District de Ramallah). Accusé d’avoir ouvert le feu contre la colonie israélienne proche de la ville palestinienne de Salfit.

V- 2.700 assassinats ciblés depuis l’occupation de la Cisjordanie en 1967.

Ronen Bergman, chroniqueur militaire du Yedioth Aharonoth et du New York Times, dans son ouvrage paru en 2016, mentionne 2700 assassinats ciblés orchestrés par Israël depuis l’occupaiton de la Cisjordanie, en 1967. Soit en moyenne 40 opérations par an. Les Israéliens n’auront fait que reprendre les méthodes en vigueur en Palestine par les britanniques, notamment le général Orde Wingate, qui avait créé dans la décennie 1930 les «Special Night Squads», les «Escadrons Nocturnes Spéciaux» composés de combattants juifs chargés des raids contre les villages arabes en procédant à l’élimination des meneurs.
https://www.madaniya.info/2018/11/17/maroc-israel-hassan-ll-la-grande-imposture/

VI- L’assassinat d’Abou Jihad, N° 2 de l’OLP, le plus spectaculaire assassinat extra judiciaire anti-palestinien.

Toutefois, l’assassinat de Khalil Al Wazir, commandant en chef adjoint des forces militaires palestiniennes, N°2 de l’OLP, le 16 avril 1988 à son domicile à Tunis, demeure le plus spectaculaire assassinat extra judiciaire commis par les israéliens à l’encontre du leadership palestinien.

L’opération a mobilisé plusieurs milliers de soldats, deux bâtiments de la marine de guerre, un sous-marin de protection, deux avions radars awacs, ainsi qu’un avion ravitailleur Boeing 707, selon un documentaire diffusé par la chaîne 13 de la télévision israélienne, réalisé par Allon David.

Le chef du commando n’était autre que Moshé Yaalon ancien ministre de la défense, qui visa Abou Jihad déjà mort sur la tête pour s’assurer de son décès et s’en vanta. Moshé Yaalon est en outre l’ordonnateur de l’assassinat du dirigeant du FLP Abou Ali Moustpaha.

Les détails de cette opération pour le lectorat arabophone sur ce lien.

Toutefois, de l’aveu même des responsables du renseignements israéliens, l’élimination d’Abou Jihad, est démurée sans effet sur la poursuite de l’Intifada palestinienne.

VII – L’assassinat du Cheikh Abbas Moussawi, chef du Hezbollah une «faute».

En revanche,le Général Uri Sagi, ancien chef du renseignement militaire, a admis que l’assassinat de Cheikh Abbas Moussawi, chef du Hezbollah, en 1992, a constitué une «faute». «La riposte de l’Iran et du Hezbollah a coûté la vie à des centaines de personnes. Pis, l’élimination de ce responsable sans relief a favorisé l’accession à la tête du Hezbollah du très charismatique Hassan Nasrallah, un dirigeant d’une grande habilité, qui continue à rendre infernale la vie des Israéliens jusqu’à nos jours».

Le témoignage d’Uri Sagi sur ce lien.

VIII – 745 jeunes palestiniens en état d’arrestation en Israël en 2019

Pour compléter le tableau: 745 enfants palestiniens âgés de moins de 18 ans ont été arrêtés en 2019, selon le «Club des prisonniers palestiniens», dans un rapport publié à la veille de la «Journée Internationale des Enfants», célébré chaque année le 20 novembre.

Les centres de détention de Megiddo, Ofer et Damon, sont les principaux lieux de détention des adolescents palestiniens.
Pour aller plus loin sur les «bienfaits» d’Israël, «la pointe avancée du Monde libre face au Monde musulman», selon l’expression du volubile éditorialiste à l’écharpe rouge du groupe BFM-l’Express, Christophe Barbier, cf ce lien
https://www.madaniya.info/2018/09/21/le-martyrologe-scientifique-irakien/

L’ultra sophistication des moyens mis en œuvre par Israël pour éradiquer le leadership palestinien n’a, paradoxalement, pas eu raison de la résistance palestinienne. L’espace aérien israélien, jadis étanche, est désormais régulièrement strié par les missiles de fabrication artisanale tirés depuis Gaza, semant l’effroi au sein de la population israélienne et paralysant le pays. Au point que le «dôme d’acier» pompeusement installé en Israël en partenariat avec les États Unis est devenu la risée de la technologie militaire américaine.

Ni le sociocide palestinien, pas plus que les bombes les plus intelligentes n’ont eu raison de la résistance palestinienne à l’occupation israélienne.

A moins d’un anéantissement complet du peuple palestinien, au vu de ce bilan, une vérité d’évidence s’impose: Tant qu’existera un revendicateur, un droit ne se perd pas.

POUR ALLER PLUS LOIN SUR CE THÈME, CF CE LIEN:
ILLUSTRATION

Crédit : MOHAMMED ABED / AFP

Additif

Ci-joint la lettre écrite par Sigmund Freud le 26 février 1930, et adressée au Docteur Chaim Koffler à Jérusalem. Cette lettre répondait à la demande de l’association de « Jérusalem Keren Ajossot » – demande envoyée à plusieurs personnalités juives éminentes – de signer une pétition condamnant les arabes pour une émeute survenue en 1929 en Palestine, émeute au cours de laquelle plus de 100 colons avaient été tués.

Cher Docteur,

Je ne peux faire ce que vous souhaitez.

Je me sens incapable de surmonter mon aversion à accabler le public avec mon nom et même ce moment critique ne me paraît pas le justifier. Quiconque désire influencer les masses se doit de leur donner quelque chose de vibrant et d’enflammé et mon sobre jugement sur le Sionisme ne le permet pas. Il est sûr que je sympathise avec ses buts, je suis fier de l’université de Jérusalem, et la prospérité de ses implantations me fait plaisir.

Mais, d’autre part, je ne pense pas que la Palestine pourra jamais devenir un État juif, ni que les mondes Chrétien et Islamique soient prêts à ce que leurs lieux saints soient sous contrôle juif.

Il m’eut paru plus judicieux d’établir une patrie juive sur une terre moins chargée d’histoire. Mais je reconnais qu’un point de vue aussi rationnel aurait peu de chance d’obtenir l’enthousiasme des gens et le soutien financier des riches.
Je concède avec tristesse que le fanatisme infondé de notre peuple soit en partie à blâmer pour avoir éveillé la méfiance Arabe. Je ne puis cultiver de sympathie pour une piété mal dirigée qui transforma un morceau du mur d’Hérode en relique nationale offensant ce faisant les sentiments des autochtones palestiniens.
Jugez vous-même maintenant si, avec un tel point de vue critique je suis la personne qu’il faut pour conforter un peuple pris dans l’illusion d’une espérance injustifiée.
Votre respectueux serviteur.
Freud.

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