Lettre ouverte aux intellectuels de « gôche », collaborant activement avec Macron par leur silence!

Par Brigitte Bouzonnie.

 

Le départ de Macron ne vous rendra pas votre jeunesse. La pureté initiale de votre engagement politique. Car c’est bien petit mac au Pouvoir qui vous l’a fait perdre. Définitivement. Ce fut sous King bobard que vous vous êtes “normalisés”. Vous êtes rentrés prudemment dans le rang de l’idéologie dominante libérale. Pour devenir les néo-bourgeois des années 2020, au service du pire : la dictature sanitaire et vaccinale voulant la mort de masse du Peuple français. Mort psychologique et physique. Vous êtes devenus des êtres, “à force d’érosion morale, moralement anesthésiés” (sic), comme écrit si bien Alain Accardo dans son ouvrage : “Le petit-bourgeois gentilhomme. Sur les prétentions hégémoniques des classes moyennes”, édition Agone, 2009.

L’importance du surmoi vous a totalement échappés. L’importance de toute considération morale de haute volée, comme de produire du sens critique au service d’une population française profondément désorientée par deux ans de pandémie, glisse sur votre cerveau, qui a cessé d’être poreux à la réalité sociale, aux problèmes de son époque. Comme si Macron vous avait greffé un cerveau en matière plastique.

De la même façon, la priorité d’élaborer un projet clairement antisystème, porteur d’une salutaire alternative populaire à la saloperie économique, sociale et sanitaire, dans laquelle nous pataugeons, surtout depuis deux ans : obligeant les Gilets Jaunes et les manifestants anti dictature vaccinale à être rivés sur l’action directe (manifs du samedi) sans projet ni Idée directrice : tout ceci est tombé dans l’amnésie de votre refoulé. Votre déni de réalité.

Toutes ces démissions morales et politiques, entassées l’une sur l’autre, ont fait de vous la gôche, hier encore les porte-paroles (respectés) du Peuple de gauche, titre dont vous vous enorgueillissez, à celui de nouveau petit valet du capital au service du gangster Macron. Nouveau petit valet de Macron au reste silencieux. A la différence des renégats du passé : Montand, Glücksmann, BHL, July, Duras…, votre reniement n’est pas bavard. Disert, prolixe.

Rien à voir avec l’émission “Vive la crise” de 1985, au service du seul esprit d’entreprise, culte de la compétition, supposée bienheureuse crise, qui élimine les faibles, durcit les forts. Avec un Montand loufiat, râleur, géostratège, mégalo : “Moi si j’étais Reagan, moi si j’étais les russes…!”(sic). Et un Bernard Kouchner, dont la présence à cette célèbre émission a été un peu oubliée depuis, (sur “Vive la crise”, voir l’ouvrage de Guy Hocquenghem “Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary”, édition Albin Michel, 1986).

Au bavardage expansif, bla-bla, baratin, jacasserie de garçon de course d’un Montand fou de joie de tutoyer Reagan, lui taper symboliquement sur l’épaule, voire sur le ventre, vous avez préféré le silence. C’est plus sobre, le silence. Plus difficile à interpréter. Car, comme disait Ferdinand de Saussure: “c’est dans les mots que nous pensons”. C’est dans le choix des mots que nous nous arrachons du ventre, que nous formulons une opinion, souvent maladroite, approximative. Alors que le silence, c’est toujours l’informulé. Soit.

Mais votre silence réitéré, souvent depuis 2017, depuis la casse ignoble de notre code du travail vieux de cent vingt ans. La mise au rancart du statut des cheminots. Le mouvement des Gilets Jaunes apparu le 17 novembre 2018. Le mouvement anti réforme des retraites, commencé le 5 décembre 2019. Et qui a duré huit semaines : soit deux fois la durée de Mai 68 ! Votre silence lors du premier confinement et l’absence abjecte de masques pour se protéger, y compris dans les lieux de cluster, et je parle d’expérience. Votre silence quand l’obligation vaccinale, avec des produits expérimentaux, dont les labos déclinent toute responsabilité, a été mise en oeuvre à marche forcée par les sieurs Macron et Castex.

Tous ces silences empilés l’un sur les autres en disent beaucoup. Plus que tous les aveux que vous ne ferez jamais. Entre votre aisance matérielle, situation professionnelle confortable, et le risque assuré de déplaire à Macron, en prenant parti pour les sans nom, les sans grade que nous sommes, malgré le grand danger que nous courons : vous avez clairement choisi de garder vos fromages. Et de vous y goinfrer. Sans risque.

Comme disait avec humour Guy Hocqenghem : “le silence des intellectuels, c’est le silence de tous ces universitaires, artistes, etc., trop occupés à manger ce que le Pouvoir leur a mis dans la gamelle”(sic) ( cf “Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary”, op cit)..

Mais aussi, le silence des intellectuels, comme écrit avec lucidité Alain Accardo, c’est le silence pendant lequel vous vous livrez à votre “devoir de plaisir”, “quel que soit le moyen de vous le procurer : alcool, sexe, drogue, ivresse, et bien sûr dans tous les cas : l’argent. Une soif inextinguible de jouissance immédiate sans fin et sans frein”(sic) ( cf “Le petit-Bourgeois gentilhomme. Sur les prétentions hégémoniques des classes moyennes”, op cit.

Mais, en vous taisant, refusant de produire du sens pour le Peuple 2022, vous perdez toute prétention à être hégémonique sur les classes populaires. C’est la fin de “la moyennisation de la société française” fort bien analysée par Alain Accardo : c’est à dire la prétention intellectuelle de la petite bourgeoisie à dominer culturellement les classes populaires. Malgré votre nombre restreint dans la société (30% environ), votre capital culturel vous permettait jusque là d’influencer l’ensemble de la société. En tant que force auxiliaire des très riches, au service de l’immobilisme social. Loin de combattre le système, vous assuriez sa pérennité.

Jusque là, et grâce à votre maitrise de la parole et de l’écrit, dont vous avez le monopole, grâce à vos passage médias, dont vous confisquez l’entrée, vous transformiez les classes populaires et les petites classes moyennes en masse de manoeuvre docile : juste bonne à distribuer les tracts sur les marchés. Et à voter pour le parti de “gôche”, pour lequel vous travaillez au sommet.

En vous taisant sur la durée, souvent depuis 2017, vous sciez la branche sur laquelle vous étiez assis. Selon moi, la moyennisation de la société française est un phénomène relevant désormais au passé. De nouvelles figures de lutte apparaissent comme les Gilets Jaunes, les manifestants anti vaccins, les militant(e)s de contre information sur les réseaux sociaux. Ce sont ces figures de l’opposition extra-parlementaire, qui construisent, élaborent SANS VOUS, la nouvelle hégémonie idéologique, mère de toute victoire politique, pour reprendre la formule de Gramsci.

Et vous, vous n’êtes plus rien.

Ils t’ont récité leurs poèmes

“Tes beaux Messieurs, tes beaux enfants,

“Tes faux Rimbaud, tes faux Verlaine

“Eh bien, c’est fini maintenant” (sic)

Barbara

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

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