Le spectre de la chute de l’Empire romain d’Occident rôde autour du capitalisme

Par Khider Mesloub.

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24.01.2022-moderna-mesloub-English-Italiano-Spanish

En cette période de fin d’un monde (capitaliste), mais pas du Monde, il est de la plus haute importance de se pencher sur la chute de l’Empire romain, et, corrélativement, de l’esclavage, pour comprendre les mobiles du déclin du mode de production esclavagiste, qui a des résonances avec notre époque actuelle marquée par l’effondrement de l’économie, de la « civilisation » de pacotille capitaliste.

« Civilisation » la plus gadgétisée de l’Histoire de l’humanité, au sens du terme fixé par le dictionnaire, qui définit le gadget comme une chose (société) artificielle qui plaît plus par sa nouveauté et son originalité que par son utilité, tant elle brille par sa futilité, son artificielle fonctionnalité dictée, non par la satisfaction des besoins (collectifs) pérennes, mais la recherche effrénée de l’intérêt (narcissique et pécuniaire) immédiat. En d’autres termes, le gadget capitaliste, fondé sur le principe de plaisir et l’économie pulsionnelle (et non rationnelle), demeuré fixé, selon la topique freudienne, au stade anal (banal) régi, comme on le sait, par les conduites excrémentielles où les matières fécales (l’argent) constituent le mode essentiel d’échange, n’a aucune utilité sociale étant par essence individuel,  autrement dit égocentrique. Il ne vise pas l’épanouissement social de la communauté, mais la satisfaction primitive et égoïste de quelques élus richissimes, la jouissance débridée d’une minorité parasitaire accapareuse, et non la réjouissance sociale de l’ensemble de la population laborieuse.

Pour illustrer notre analyse, nous nous appuierons sur un extrait tiré du livre de Friedrich Engels, « L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat ».

Afin de souligner, en matière de décadence, les similitudes  avec notre époque, j’ai pris la liberté de réactualiser certaines données, mises entre parenthèses.

« Dès les derniers temps de la République, la domination des Romains avait pour but l’exploitation totale des provinces conquises ; l’Empire n’avait pas supprimé cette exploitation, mais, au contraire, il l’avait réglementée. » (À l’instar de la domination impérialiste mondiale actuelle.) « Plus l’Empire déclinait, plus les impôts et les prestations augmentaient, plus les fonctionnaires pillaient et pressuraient sans pudeur. » (Cela rappelle étrangement la dépravation des classes dirigeantes prédatrices contemporaines, responsables du renchérissement des tarifs des matières énergétiques et des produits de première nécessité, et de l’augmentation des taxes spoliatrices, causes de la paupérisation absolue de centaines de millions de personnes.)

« Le commerce et l’industrie n’avaient jamais été l’affaire des Romains dominateurs de peuples ; c’est seulement dans l’usure qu’ils avaient surpassé tout ce qui fut avant et après eux. » (Ces dernières décennies, l’Occident décadent, en voie de désindustrialisation accélérée, ne survit que par l’addiction au crédit et la spéculation boursière, autrement dit la financiarisation pathologique de son économie, sur fond d’une consommation compulsive moyennant paiement à tempérament.)

« Ce qui existait et s’était maintenu en fait de commerce sombra sous les exactions des fonctionnaires ; ce qui survécut malgré tout se trouvait en Orient (aujourd’hui en Asie, notamment la Chine, Atelier du monde), dans la partie grecque de l’Empire, qui est en dehors de notre sujet. Appauvrissement général, régression du commerce, de l’artisanat, de l’art, dépeuplement, décadence des villes, retour de l’agriculture à un niveau inférieur – tel fut le résultat final de l’hégémonie mondiale romaine. » (Le constat dramatique de notre présente époque marquée par l’effondrement de l’économie, la faillite de centaines de milliers d’entreprises, la mise au chômage de millions de travailleurs, le retour à des activités archaïques sous contrat précaire. Aggravés par la désindustrialisation, dans la majorité des pays capitalistes occidentaux pourtant féministes, les emplois précaires de domesticité – aide soignante, femme de ménage, assistante maternelle, serveuse, caissière –  sont devenus les seules activités professionnelles proposées aux nouvelles générations sacrifiées, ces nouvelles femmes prolétaires du tertiaire. Pour compléter le texte d’Engels, il est utile de rappeler que la chute de l’Empire romain s’accompagne d’une diminution de terres cultivées de 30 à 50 % selon les endroits, indice clair d’une baisse de la population dans une proportion identique : l’Italie par exemple passe de 10 millions d’habitants sous Auguste (début de notre ère) à 5 millions. L’Empire s’effondre sous les effets conjugués de la désagrégation de l’économie et des invasions « barbares », qui envahissent aisément l’Italie en dépit du doublement des effectifs de l’armée, passée de 240 000 hommes sous Auguste à 500 000 sous Constantin le Grand – début du IVe siècle. D’aucuns, notamment au sein de la « galaxie fachosphère », soutiennent que l’Occident – l’Europe – s’effondrera sous l’assaut des invasions migratoires. Au reste, comme à notre époque décadente marquée par l’augmentation exponentielle des dépenses militaires des États payées avec l’argent des contribuables réduits, eux, à la paupérisation absolue, la plus grande partie des ressources fiscales de l’Empire romain est consacrée au budget de la défense, au détriment des autres secteurs d’activité réduits à la portion congrue. Notamment l’enseignement public, sacrifié, entraînant la disparition des lettres, des arts, de l’architecture. On assiste en effet à la régression de l’usage de l’écrit. Dans cet Empire déclinant, seules les aristocrates peuvent encore se payer des précepteurs privés pour l’instruction de leurs progénitures, sans oublier les milieux ecclésiastiques. Du VIIème siècle jusqu’au XIème, il n’y aura plus aucun auteur laïc en Occident. De même, les routes ne sont plus entretenues ; les échanges commerciaux sont perturbés, entraînant une dépopulation des villes : Rome passe de 1 million d’habitants à 20 000 au lendemain de la chute de l’Empire – fin du VIème. Le niveau de vie de la glorieuse époque romaine – 1er et IIe siècle – ne sera retrouvé qu’au XIVe siècle. De même, avec la baisse des recettes fiscales enregistrée dès le début du Vème siècle, l’Etat est dans l’impossibilité de payer ses soldats, contribuant à la dislocation de l’Empire. Aussi, il n’y aura plus d’armée permanente payée par l’Etat avant le XV e siècle.)

Liban : préfiguration de la future société mondiale

« L’agriculture, branche de production essentielle dans tout le monde antique, l’était redevenue plus que jamais. » (Ce qui risque d’advenir prochainement : le retour forcé à la terre : c’est déjà le cas au Liban où de nombreuses personnes sont contraintes de retourner dans leur village pour s’adonner à l’agriculture. À cet égard, il est utile de souligner que le Liban, pays autrefois appelé la Suisse du Moyen-Orient, aujourd’hui précipité dans la paupérisation absolue, est en voie de se transformer en Yémen, Éthiopie, pays ravagés par la famine. L’effondrement du système éducatif est imminent. Comme c’est le cas déjà de son système de santé sinistré. Nul doute, le Liban est la préfiguration du futur immédiat réservé à l’ensemble des pays. Nous entrevoyons à l’échelle internationale les préludes apocalyptiques de l’avenir immédiat avec l’exemple du Liban en proie à l’effondrement de son économie. C’est la pire crise économique au monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. « La crise économique et financière est susceptible de se classer parmi les 10, voire les trois épisodes de crise les plus graves au niveau mondial depuis le milieu du XIXe siècle », indiquait la Banque mondiale dans un rapport publié le 1 juin 2021. Sa monnaie a perdu 85% de sa valeur, son économie s’est contractée de plus de 20% en 2020. « Sous réserve d’une incertitude extraordinairement élevée, le PIB réel devrait se contracter de 9,5% supplémentaires en 2021 », selon la Banque mondiale, obérant tout espoir de reprise économique. Plus de 75% des Libanais vivent en dessous du seuil de pauvreté national, sans revenus, sans électricité, sans chauffage, sans eau, sans essence, sans médicaments, sans soins, sans éducation nationale, sans culture, sans possibilité de voyager faute de visa, autrement dit, ils sont enterrés vivants – sort qui attend la majorité de la population mondiale, déjà largement paupérisée du fait de la contraction de ses revenus et du renchérissement des prix des matières énergétiques et produits de première nécessité. Autre phénomène observée au Liban, rappelant étrangement la débandade des armées romaines, la dislocation de l’armée libanaise en proie à une hémorragie de ses effectifs. En effet, l’institution militaire, assaillie par la plus grave crise financière du Liban, assiste à la désertion de milliers de soldats, décampés en raison des conditions économiques désastreuses, de la modicité de leur solde – passée de 800 dollars à 40 dollars du fait de la dépréciation de la monnaie libanaise. Le gouvernement ne peut plus payer son armée. L’armée libanaise déguenillée est réduite à vivre de colis alimentaires et de soutien médical, autrement dit d’assistanat. Aujourd’hui, la dévaluation monétaire a fait fondre les salaires en livres libanaises des soldats, mais également le budget de l’institution militaire, menaçant sa capacité opérationnelle. Dernier rebondissement : par crainte d’une dislocation totale de l’armée, et, corrélativement, de l’effondrement du pays, les États-Unis envisagent de verser directement les soldes à la troupe pour maintenir à flot cette institution militaire de plus en plus désertée. Le même phénomène sévit au sein de la police. En outre, nombre de soldats et policiers doivent cumuler d’autres emplois pour arrondir leur misérable salaire. Autre signe symptomatique de la régression sociale, pour ne pas dire de décadence de la société libanaise : les femmes, du fait de la cherté de la vie provoquée par l’hyperinflation, du dérèglement de leurs conditions sociales générées par l’hémorragie financière et la fuite des capitaux, n’ont plus les moyens de s’acheter des serviettes hygiéniques (passées, en fonction des marques, de 2 dollars avant la crise à 20 dollars aujourd’hui). Alors chaque mois, durant leur période menstruelle, les femmes recourent à de vieux chiffons, voire, pour les mamans, aux couches de leur bébé.)

« En Italie, les immenses domaines (latifundia) qui, depuis la fin de la République, couvraient presque tout le territoire, avaient été exploités de deux façons. Soit en pâturages, où la population était remplacée par des moutons ou des bœufs, dont la garde n’exigeait que peu d’esclaves ; soit en villas, où une foule d’esclaves faisaient de l’horticulture en grand, tant pour le luxe du propriétaire que pour la vente sur les marchés urbains. Les grands pâturages s’étaient maintenus et sans doute même agrandis ; les domaines des villas et leur horticulture avaient dépéri du fait de l’appauvrissement de leurs propriétaires et du déclin des villes. » (C’est l’avenir immédiat des grandes agglomérations capitalistes en butte à la faillite des petits patrons, à la déconfiture des classes moyennes, à la paupérisation généralisée de la classe ouvrière et des couches populaires, du fait de la contraction des salaires et de l’incontrôlable inflation.)

« L’exploitation des latifundia, basée sur le travail des esclaves, n’était plus rentable ; mais, à cette époque, c’était l’unique forme possible d’agriculture en grand. » (Comme depuis des décennies l’économie productive n’est plus rentable du fait de la baisse tendancielle du taux des profits induite par la modernisation de l’appareil de production et la réduction de la masse salariale, la diminution drastique de celle-ci entraînant la baisse de la consommation, accentuant la crise, la fermeture d’entreprises, en résumé la désindustrialisation). « La petite culture était redevenue la seule forme rémunératrice. » (Actuellement remplie par la sphère spéculative, unique source de profits des grands capitalistes réduits à boursicoter au lieu d’investir leurs capitaux dans la production réelle : en pleine période de pandémie marquée censément par une grave crise économique, les bourses n’ont jamais été aussi florissantes, le CAC 40 battant son record historique de hausse, clôturant à plus 7000 points.)

« L’une après l’autre, les villas furent morcelées en petites parcelles et remises à des fermiers héréditaires qui payaient une certaine somme, ou à des partiarii, gérants plutôt que fermiers, qui recevaient pour leur travail un sixième ou même seulement un neuvième du produit annuel. Mais, dans la plupart des cas, ces petites parcelles de terre furent confiées à des colons qui, en échange, payaient chaque année une somme fixe, étaient attachés à la glèbe et pouvaient être vendus avec leur parcelle ; ils n’étaient pas, à vrai dire, des esclaves, mais ils n’étaient pas libres non plus, ne pouvaient pas se marier avec des femmes de condition libre, et leurs unions entre eux n’étaient pas considérées comme des mariages pleinement valables, mais, ainsi que celles des esclaves, comme un simple concubinage (contubernium). Ils furent les précurseurs des serfs du Moyen Age. » (À l’instar des salariés actuels au statut précarisé, réduits soit à travailler dans des conditions dignes du XIXe siècle, en contrat déterminé – de quelques jours à quelques semaines maximum –, avec des salaires considérablement abaissés et aléatoires, soit définitivement transformés en sans réserves, en surnuméraires, des « masses en trop », autrement dit en chômeurs.)

« L’antique esclavage avait fait son temps. » (On pourrait aisément écrire : le capitalisme a fait son temps !  Il se meurt, aidons-le à périr, avant qu’il nous engloutisse avec lui, nous précipite dans l’obscurantisme pour mille cinq cents ans.)

« Ni à la campagne dans la grande agriculture, ni dans les manufactures urbaines, il n’était plus d’un rapport qui en valût la peine – le marché, pour ses produits, avait disparu. » (Comme s’amorce actuellement la disparition du paysage urbain les magasins, les centres commerciaux – désertés par la clientèle impécunieuse, mais également du fait des pénuries, de l’inflation –, les locaux professionnels – induits par le télétravail –, les sociétés – fermées pour cause de faillite –, les voitures – devenues chères à entretenir, faute de moyens financiers pour s’acheter l’essence hors de prix –, pour certains définitivement, prémices de la future société en déclin désertée par le consumérisme. Les villes vont se transformer en cimetières économiques, charniers sociaux, cloaques culturels. Les mégalopoles en nécropoles. Comme l’avait écrit prophétiquement Marx dans le Manifeste du Parti communiste : « Chaque crise détruit régulièrement non seulement une masse de produits déjà créés, mais encore une grande partie des forces productives déjà existantes elles-mêmes. Une épidémie qui, à toute autre époque, eût semblé une absurdité, s’abat sur la société, – l’épidémie de la surproduction. La société se trouve subitement ramenée à un état de barbarie momentanée ; on dirait qu’une famine, une guerre d’extermination lui ont coupé tous ses moyens de subsistance ; l’industrie et le commerce semblent anéantis. Et pourquoi ? Parce que la société a trop de civilisation, trop de moyens de subsistance, trop d’industrie, trop de commerce. Les forces productives dont elle dispose ne favorisent plus le régime de la propriété bourgeoise ; au contraire, elles sont devenues trop puissantes pour ce régime qui alors leur fait obstacle ; et toutes les fois que les forces productives sociales triomphent de cet obstacle, elles précipitent dans le désordre la société bourgeoise tout entière et menacent l’existence de la propriété bourgeoise. Le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses créées dans son sein. – Comment la bourgeoisie surmonte-t-elle ces crises ? D’un côté, en détruisant par la violence une masse de forces productives ; de l’autre, en conquérant de nouveaux marchés et en exploitant plus à fond les anciens. A quoi cela aboutit-il ? A préparer des crises plus générales et plus formidables et à diminuer les moyens de les prévenir. Les armes dont la bourgeoisie s’est servie pour abattre la féodalité se retournent aujourd’hui contre la bourgeoisie elle-même.)

« Mais la petite culture et le petit artisanat, à quoi s’était réduite la gigantesque production des temps florissants de l’Empire, n’avaient pas de place pour de nombreux esclaves. » (Comme aujourd’hui les entreprises n’ont plus assez d’activité à offrir aux centaines de millions de travailleurs, réduits de force au chômage.)  « Il n’y avait plus place, dans la société, que pour des esclaves domestiques et les esclaves de luxe des riches. » (C’est ce qui va se produire : le retour de la domesticité, comme il a survécu jusqu’à aujourd’hui dans les monarchies du Golfe et du Maroc, et certaines régions du monde, où des centaines de milliers de personnes sont réduites en esclavage domestique pour servir de valetailles aux princes arabes ou aux familles richissimes.)

« Mais l’esclavage agonisant suffisait encore pour faire apparaître tout travail productif comme travail d’esclave, indigne de Romains libres, – et chacun, maintenant, avait cette qualité. De là vint, d’une part, le nombre croissant des affranchissements d’esclaves superflus, devenus une charge et, d’autre part, le nombre croissant, ici des colons, là des hommes libres tombés dans la gueusaille – verlumpt – » (comparables aux poor whites des États-Unis.)

Le salariat ne paye plus, c’est pourquoi il faut lui donner congé

« Le christianisme est tout à fait innocent de la disparition progressive de l’antique esclavage. » (Comme le pauvre coronavirus est tout à fait innocent de l’effondrement actuel de l’économie capitaliste. Coronavirus qu’il conviendrait de remercier, à qui il faudra dresser une stèle commémorative, car il aura fait prendre conscience à l’humble humanité exploitée et opprimée de la nécessité d’abattre ce virus létal : le capitalisme.)  « Il l’a pratiqué pendant des siècles dans l’Empire romain et, plus tard, il n’a jamais empêché le commerce d’esclaves auquel se livraient les chrétiens, ni celui des Allemands dans le Nord, ni celui des Vénitiens en Méditerranée, ni, plus tard encore, la traite des nègres. » (Les coronavirus ont toujours existé mais ils n’ont jamais fait effondrer l’économie ni provoqué la mort d’une civilisation.)  « L’esclavage ne payait plus, et c’est pourquoi il cessa d’exister. » (Le salariat ne paye plus, c’est pourquoi il a fait son temps, donc il est impératif de lui donner congé.)

« Mais l’esclavage agonisant laissa son dard empoisonné ; le mépris du travail productif des hommes libres. » (Comme avec le déclin du capitalisme dominé par l’immense classe moyenne et petite bourgeoise contemporaine qui méprise le travail d’usine, les tâches prolétariennes : aussi ces deux classes parasitaires sont-elles incapables d’offrir un projet émancipateur du fait de leur inutilité économique et futilité politique. Avec la crise sanitaire du Covid-19, le monde a appris que nous pouvions nous passer de ces classes parasitaires. En revanche, il a mesuré l’importance des ouvriers au sein de la production essentielle à la survie de la société, seuls salariés à avoir maintenu leur activité durant les confinements en raison de leur vitale nécessité économique – les fameux Premiers de Cordée. En effet, en dépit des risques de contamination encourus du fait de l’absence d’équipements de protection médicaux, ces salariés, appelés « travailleurs de la deuxième ligne » – ouvriers, caissières, boulangers, chauffeurs, agents d’entretien, les premiers étant les personnels soignants –, avaient continué d’apporter à la population les services indispensables à la vie quotidienne, contribué à maintenir l’activité économique.)

« Là était l’impasse sans issue dans laquelle le monde romain était engagé. » (Comme aujourd’hui, aussi longtemps que la petite bourgeoisie impose son calendrier politique, son idéologie réactionnaire, sa prééminence organisationnelle, sa domination directionnelle, en politique comme lors des grèves ouvrières et des révoltes sociales, aux dépens du prolétariat, actuellement totalement soumis, toujours à la traîne de cette classe petite bourgeoise parasitaire).

« L’esclavage était impossible au point de vue économique ; le travail des hommes libres était proscrit au point de vue moral. Celui-là ne pouvait plus, celui-ci ne pouvait pas encore être la base de la production sociale. Pour pouvoir y remédier, il n’y avait qu’une révolution totale. » (Pour paraphraser Friedrich Engels : il n’y a qu’une révolution totale pour en finir avec le capitalisme et son système basé sur le salariat, autrement dit l’esclavage contractuel, sur l’enrichissement d’une minorité – les 1% – et l’appauvrissement de la majorité du peuple – les 99% du prolétariat mondial, aujourd’hui menacé de famine, c’est-à-dire de mort.)

Khider Mesloub

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

4 réflexions sur “Le spectre de la chute de l’Empire romain d’Occident rôde autour du capitalisme

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