La mort annoncée du tourisme de masse

Par Khider Mesloub.

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17.02.2022-Mesloub-tourismo-English-Italiano-Spanish

Après la fastueuse longue période de tourisme exotique, la brève ère des vacances lubriques, analysées dans notre contribution publiée dans le Webmagazine Les 7 du Québec le 25 mars 2019, L’expérience de Milgram illustre l’envergure et la vigueur de l’obéissance à l’autorité – les 7 du quebec   voici venu le temps du congédiement des voyages de masse. Convergences transcendentalement divergentes entre l’art et la religion – les 7 du quebec

À la faveur de la pandémie apparue depuis 2020, nous sommes rentrés dans la nouvelle phase des confinements, de l’assignation à résidence, des restrictions de déplacement, de la fermeture des frontières, de la raréfaction des visas. Voire de la fin des congés payés programmée par le capital en crise. « Adieu veau, vache, cochon, couvée », comme dirait notre ami le sage Jean de la Fontaine, qui a l’art de faire voyager le lecteur dans le monde des animaux dotés de parole moralisante, sans sortir de sa chambre. La fin des voyages se traduira-t-elle par la résurgence de la lecture, ce tourisme livresque à la portée de toutes les bourses ?

Quoi qu’il en soit, depuis l’apparition de la pandémie flanquée de mesures restrictives de déplacement et de confinements, l’économie du tourisme traverse une crise d’une ampleur inédite à travers le monde. Tous les continents sont impactés par la baisse du nombre d’arrivées de touristes internationaux.

Un rapport publié conjointement par l’ONU et l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le 30 juin 2021, évalue, au niveau international, les pertes financières pour le tourisme à près de 4 000 milliards de dollars sur les années 2020-2021 par rapport au niveau de 2019.

Pourtant, jusqu’en 2019, comme on l’a analysé plus haut, le tourisme était un secteur qui, depuis un demi-siècle, n’avait jamais connu de crise. Bien au contraire, il avait connu une croissance exponentielle. En termes de voyageurs, le monde était passé de 25 millions d’arrivées de touristes internationaux en 1950 à 1,5 milliards en 2019.

Pour l’année 2021, après une saison déjà catastrophique en 2020, l’OMT estime la baisse à 75 % par rapport à 2019. Pour autant, elle ne prévoit le retour au volume d’arrivées internationales d’avant la crise qu’en 2023 ou 2024, voire plus tard (ou jamais ? – du moins sous le capitalisme en crise systémique finale). Selon l’OMT, les arrivées de touristes internationaux devraient ainsi demeurer « de 70 à 75% inférieures » à celles de l’avant-pandémie. (Autant d’emplois à petit salaire perdus pour la classe ouvrière dans les hôtels de luxe. NDÉ)

En avril 2021, le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) organisme mondial représentant le secteur privé du voyage et du tourisme, s’était réuni lors d’un sommet à Cancún (Mexique) pour faire le point sur la crise du secteur du tourisme. À l’issue de la réunion le WTTC avait pronostiqué une modification de la consommation de voyages : « Les voyageurs n’iront plus vers les mêmes 20-30 destinations, ils iront plutôt vers les petites villes et les communautés rurales et renoueront avec la nature. »

En tout état de cause, tous les spécialistes pronostiquent la fin du tourisme de masse. Sous couvert de transition écologique, pour ne pas reconnaître la mort du tourisme du fait de la profonde crise économique du capitalisme, responsable de la paupérisation généralisée des populations désormais impécunieuses, afin d’éviter prétendument la dégradation de certains espaces provoquée par le tourisme de masse, ils prônent un « tourisme durable ». Un tourisme propre mais proprement onéreux, donc réservé à l’élite. Ce tourisme vert (payé chèrement en billets Verts, autrement dit en dollars) va supplanter le tourisme de masse populiste.

 

 L’ère du congédiement des voyages de masse

 Sans conteste, on assiste à la mort du tourisme de masse. Tout porte à croire que, crise économique oblige, paupérisation généralisée et basculement des habitudes de consommation réduites aux produits de première nécessité aidant, nous nous acheminons vers l’ancien temps où le tourisme était réservé à l’élite, c’est-à-dire aux classes privilégiées. Comme à l’époque de l’absence des congés payés d’avant la Deuxième Guerre mondiale, le tourisme redeviendra le privilège d’une élite. Et la majorité de la population, désormais impécunieuse, privée de voyages, pourrait se rabattre sur la lecture. Elle pourrait lire et relire gratuitement [1], par un voyage intérieur, le livre, parodie des récits de voyage : « Voyage autour de ma chambre », publié en pleine Révolution française (1794) par Xavier de Maistre. Ouvrage à conseiller en ces temps de confinements récurrents, où, pourtant censément en temps de paix, nous sommes assignés à résidence, emprisonnés par nos propres gouvernants, dans notre propre pays. Interdiction de sortie du domicile. De voyager à l’étranger. Désormais, dans la nuit de l’enfer de la crise économique interminable (cette permanente guerre des tranchées livrée aux populations à la vie explosée par le chômage, l’inflation, la malnutrition et la répression), pour paraphraser le titre du livre de l’écrivain Céline, racontant l’histoire d’un héros confronté à l’indigence et la vacuité existentielle, le capitalisme, à l’ère des restrictions de déplacement et des confinements, nous condamne au voyage au bout de l’ennui, antichambre de la dépression, de la déchéance morale, mentale, intellectuelle, physique, en un mot du suicide à petit feu.

Une chose est sûre : depuis deux ans, au moment où le coronavirus semble paradoxalement voyager librement de pays en pays, traversant sans difficulté les continents, sans subir le moindre contrôle aux frontières (à croire qu’il bénéficie d’un passe-droit des gouvernants – contrairement aux centaines de millions de personnes contraintes de présenter un passe sanitaire – qui le laissent pérégriner à sa guise), le tourisme international, lui, s’essouffle, étouffe sous le poids de la crise apoplectique économique. Atteint du virus des mesures restrictives gouvernementales, le tourisme est condamné à l’alitement total, à l’allaitement partiel financier alimenté par les subventions étatiques, autrement dit par l’argent du contribuable, cette vache à lait du capital.

Les professionnels du tourisme, frappés de plein fouet, se sentent floués par les conséquences catastrophiques des fermetures des frontières. Car ils sont au bord du précipice, acculés à la faillite. Notamment au Maroc, ce pays d’attraction néocoloniale et de distraction libidinale, longtemps érigé en modèle par les thuriféraires du libéralisme libertaire et libertin, où le tourisme exotique, comme le tourisme lubrique, est en pleine débandade, faute de clientèles.

Au reste, les professionnels du tourisme marocain sont vents debout. Ces dernières semaines, ils étaient des milliers à manifester dans plusieurs villes du pays pour réclamer la réouverture des frontières.

Comme l’ont relayé plusieurs médias, « Plus de 200 voyagistes ont observé un sit-in devant le siège du ministère du Tourisme à Rabat. En plus de la réouverture des frontières, les participants au sit-in ont réitéré des revendications de l’Association nationale des agences de voyages du Maroc (ANAVM) parmi lesquelles figurent une amnistie fiscale et l’annulation des poursuites judiciaires contre les agences de voyages endettées ».

Ainsi que l’a rapporté APS (Algérie Presse Service) : « Un rapport rendu public récemment par l’organisation démocratique du transport touristique au Maroc et l’organisation démocratique des restaurants et des cafétérias a fait observer que le tourisme au Maroc figure parmi les secteurs les plus affectés par les restrictions imposées sur les activités qui y sont liées ».

Or, le tourisme représente 10% de la richesse du Maroc. Le secteur du tourisme constitue son deuxième employeur, après l’agriculture. Avec les transferts financiers des Marocains vivant à l’étranger, il est l’une des principales sources de devises du pays. Aujourd’hui, depuis deux ans, avec les fermetures des frontières, les professionnels du tourisme marocains assistent avec résignation au tarissement de cette source financière.

 

La mort du tourisme de masse planétaire ressuscite le tourisme régional élitaire

Actuellement, pour justifier la destruction planifiée du secteur du tourisme, les autorités gouvernementales invoquent l’urgence covidale pandémique. Déjà, au nom de la défense du climat, de la biodiversité et des sites, s’institue insidieusement l’urgence climatique, énième paravent pour porter la dernière estocade au secteur du tourisme de masse, devenu obsolète du point de vue du grand capital financier. En effet, avec les contractions planifiées des salaires et des revenus, accentuées par le renchérissement des prix, les dépenses culturelles et de loisirs vont devenir un luxe inaccessible du fait de la faiblesse du budget des foyers. (Pour prendre l’exemple de la France, selon l’institut national de la statistique et des études économiques (l’INSEE), depuis 1960 les dépenses des ménages pour les loisirs ont été multipliés par 5,5 contre 3,2 pour l’ensemble de la consommation. Or, cet accroissement en volume est supérieur à tous les autres postes de dépense, exception faite de la santé – elle est également dans le viseur du capital, résolu à réduire considérablement les budgets alloués à ce poste de dépense « improductif », autrement non rentable. Cette augmentation exponentielle de la consommation en matière culturelle, touristique et attractive a été favorisée par les Trente Glorieuses et l’accroissement exponentielle des « classes moyennes » – différentes catégories de la petite bourgeoisie, actuellement en voie de paupérisation et de prolétarisation. Aujourd’hui, crise économique oblige, le grand capital occidental, en voie de déclassement, réadapte sa stratégie pour récupérer la moindre plus-value générée par la force de travail afin d’éviter son effondrement. C’est dans ce cadre de restructuration de l’économie orientée vers une consommation restrictive circonscrite aux produits essentiels que s’intègre la politique de destruction des secteurs dits non-essentiels (restaurants, cafés, cinémas, théâtres, salles de sport, et Filières Touristiques), devenus superfétatoires du point de vue du grand capital en proie à une crise multidimensionnelle systémique.)

Aujourd’hui, pour renforcer le tourisme élitaire, d’aucuns militent, sous couvert de la transition écologique, pour « l’écotourisme », le « tourisme durable », respectueux de l’environnement. Un tourisme de proximité, épargné par la promiscuité. Un tourisme local, loin de la foule banale. Un tourisme écologique particulièrement onéreux car soumis à des normes drastiques, programmes d’absorption des émissions de CO2, Écolabel (qui impose des mesures d’économie d’eau et d’énergie, le tri des déchets en interne, l’utilisation de produits d’entretien écologiques ainsi qu’une offre de restauration bio ou locale à des prix prohibitifs).

Un tourisme écologique qui privilège le Train plutôt que l’avion. Les avions, déjà cloués au sol, ne sont pas près de décoller. Les liaisons internationales, impactées par les restrictions de déplacement, ne sont pas près de renouer leurs liaisons avec les touristes confinés désormais à une existence casanière dans une société devenue une caserne à ciel ouvert régie par des lois d’exception et la tyrannie des interdits. À plus forte raison les vols intérieurs sont menacés de disparition. En effet, de nombreux pays, dans le soi-disant cadre de la transition écologique mais, en vrai, du fait de la profonde récession économique, ont annoncé la suppression de certaines lignes aériennes intérieures. Ils recommandent l’interdiction des vols intérieurs en cas d’alternative ferroviaire directe de moins de 4 heures.

Ironie de l’histoire, la majorité des touristes, souvent en proie au spleen, voyagent pour oublier le (leur) monde plus que pour le découvrir. Au final, par leur pollution mentale, avec leurs impulsifs voyages dérivatifs, ils contaminent l’esprit des habitants de la planète.

En effet, comme l’a écrit l’académien français Jean Mistler « le tourisme est l’industrie qui consiste à transporter des gens qui seraient mieux chez eux, dans des endroits qui seraient mieux sans eux ».

Le temps de chacun chez soi, permettant de voyager à l’intérieur de son Moi pour le découvrir, constitue-t-il la dernière salubre forme de tourisme personnel imposé par la crise du capitalisme ?

Rien ne remplace le voyage autour de son Être exploré avec passion, sa raison, dans sa maison, source de tonification morale, pour mieux admirer le monde, aimer la vie et autrui, loin des tribulations touristiques par ailleurs tarifées !

 

Khider Mesloub

[1] https://fr.m.wikisource.org/wiki/Voyage_autour_de_ma_chambre

 

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

7 réflexions sur “La mort annoncée du tourisme de masse

  • 17 février 2022 à 10 h 14 min
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    Merci Mesloub pour cet excellent texte qui permet de se rendre compte – à travers l’étude d’un secteur économique précis (l’industrie touristique) – du fonctionnement des rapports sociaux de production capitalistes qui font se confronter les classes sociales et les factions-segments de classes sociales à travers le monde entier (ce qui est l’essence de la mondialisation).

    Dans cette industrie capitaliste multi-milliardaires, entièrement mondialisée et monopolisée le grand capital gère l’ensemble de l’industrie et réagit aux pressions qu’exerce sur lui les autres secteurs indutriels entremêlés à travers le capital global. Pour eux, le défi de la pandémie sanitaire bidon est de survivre dans les conditions de la simulation guerrière mettant en oeuvre des armes virales inédites (SRAS-CoV-2 et COVID). Armes nouvelles entrainant justement de multiples restrictions aux déplacements – l’objet de l’industrie touristique mondialisée. Ce segment de classe et d’industrie (avionnerie-hôtellerie-grossite-approvisionnement-énergie-transport-etc.) fut largement subventionné par l’État totalitaire bourgeois dont la dette titanesque repose désormais sur les épaules de la populace appauvrie et traumatisée (ce qui est l’objectif de l’exercice militaire en cours).

    En dessous de la classe bourgeoise du grand capital, s’agitent la moyenne-et la petite-bourgeoisie de cette industrie parfaitement hiéarchisée – industriellement et socialement parlant. Ceux-là encaissent le coup des mesures de confinement dément, des mesures de restrictions à la circulation des marchandises (ce qui comprend les centaines de millions de touristes marchandisés). Les médias à la solde se font un devoir de terroriser la populace en traquant les quelques contrevenants qui osent défier la quarantaine militaire décrétée par l’État fasciste des riches.

    Ces segments de classe (moyenne et petite-bourgeoisie) de l’industrie du tourisme se scinda en deux sections politiques : – les Collabos dociles de l’État fasciste qui espéraient des compensations financières – dans les pays de capitalisme avancé du moins – et qui furent déçu des compensations qui leur furent jetés en aumône. Certains Collabos se transformèrent alors en Résistant. Certains éléments de la moyenne et de la petite-bourgeoisie de ce secteur industriel durement frappé par l’exercice militaire sanitaire rejoignent les rangs des résistants, apportant avec eux ce que Lénine qualifiait déjà en 1916 : « … d’explosion de la lutte de masse des opprimés et mécontents de toute espèce. Des éléments de la petite bourgeoisie et des ouvriers arriérés y participeront inévitablement : sans cette participation, la lutte de masse n’est pas possible, aucune révolution n’est possible. Et, tout aussi inévitablement, ils apporteront au mouvement leurs préjugés, leurs fantaisies réactionnaires, leurs faiblesses et leurs erreurs. Mais objectivement, ils s’attaqueront au capital… » (1) c’est tout ce qu’on leur demande en les gardant à l’oeil évidemment…

    Enfin, tout en bas de l’échelle économique – sociale et politique de cette industrie multi-milliardaires du tourisme capitaliste de masse s’activent les millions de personnels et de croupiers sans nom, la piétaille de service, la basse main-d’oeuvre, continuelle chair-à-canon des guerres perpétuelles du capitalisme moribond. Ceux-là comprirent rapidement que l’exercice militaire – sanitaire et les sacrifices pour préparer la « patrie » à cette 3e guerre universelle c’étaient pour eux.

    l’instinct de classe prolétarien leur signifia sommairement que rien de bon – pour eux – n’adviendrait de cette mascarade rocambolesque de masque ubuesque – de confinement – de restrictions – de répression – d’agression et de digressions sanitaires « boulshit » – de régressions morales et éthiques – de vaccins miracles alambiqués, dangereux et chèrement payés – de rationnement des approvisionnements – d’inflation et de hausse des prix en ce temps de drôle de guerre mondiale en préparation.

    Les masses prolétariennes mondiales – échaudées par un siècle de trahison des « élites » gauchistes aussi bien que droitistes – prirent la posture de défense du pangolin – le dos rond – espérant qu’une fois les sacrifices passés – une fois la rançon payé au grand capital gourmand via son État totalitaire forban – ils seront « libérés » de corvé … mais il n’en fut rien… L’exercice militaire-sanitaire n’est qu’une étape dans les préparatifs de guerre que les médias menteurs ont pour mission de nous faire accepter – ingérer – bon-gré – mal-gré comme on le voit en Ukraine présentement.

    Après deux ans de tergiversation – et de résistance farouche et désespérée face à l’appareil d’État totalitaire déchaîné, tétanisé, – un dernier carré de résistants prolétariens (ce mélange de militants apportant au mouvement leurs préjugés, leurs fantaisies réactionnaires, leurs faiblesses et leurs erreurs- Lénine) de gauche comme de droite, s’élevèrent en résistance ultime… démontrant que pour contrecarrer les projets de guerre (plandémie sanitaire – ou climatique – ou cybernétique – ou nucléaire) il suffit d’un dernier carré de Résistants prêts à se sacrifier pour l’humanité toute entière.

    Nous disons NON à leurs préparatifs de guerre mondiale.
    Votre guerre nous ne la ferons pas ni à gauche ni à droite.

    Robert Bibeau

    (1 ) Lénine en 1916 :

    « Quiconque attend une révolution sociale « pure » ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution. (…) La révolution socialiste (en Europe) ne peut pas être autre chose que l’explosion de la lutte de masse des opprimés et mécontents de toute espèce. Des éléments de la petite bourgeoisie et des ouvriers arriérés y participeront inévitablement : sans cette participation, la lutte de masse n’est pas possible, aucune révolution n’est possible. Et, tout aussi inévitablement, ils apporteront au mouvement leurs préjugés, leurs fantaisies réactionnaires, leurs faiblesses et leurs erreurs. Mais objectivement, ils s’attaqueront au capital, et l’avant-garde consciente de la révolution, le prolétariat avancé, qui exprimera cette vérité objective d’une lutte de masse disparate, discordante, bigarrée, à première vue sans unité, pourra l’unir et l’orienter, conquérir le pouvoir, s’emparer des banques, exproprier les trusts haïs de tous (bien que pour des raisons différentes !) et réaliser d’autres mesures dictatoriales dont l’ensemble aura pour résultat le renversement de la bourgeoisie (…)».

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  • 17 février 2022 à 14 h 54 min
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    @ Khider,

    Si on peut vous donner raison sur certains aspects de cette industrie du tourisme que je connais très bien, comme la paupérisation massive des travailleurs qui avait déjà cours avant, que ce soit dans l’hémisphère Nord ou dans les destinations touristiques du Tiers-monde, puisque tout comme l’Agriculture sont jugées saisonnières et en profitent pour recruter 90% de la masse salariale sous contrat a durée déterminée, ou encore pire fonctionne avec des  »extra », des recrutements occasionnels et a temps partiel…souvent a des salaires honteux et qui ne suffisent même pas a se loger ou se nourrir ou se vêtir convenablement, l’après Covid ne fait que rebrasser les cartes du secteur entre gros joueurs de l’industrie, entre exploitants et détenteurs de compagnies aériennes, d’hôtels et de resorts…., Tours opérateurs ou  »grossistes du voyage » et agences paupérisées et déclassées elles par l’explosion de l’offre sur internet par des tiers tout comme les commerces de quartier…Bref, on ne peut pas donc être d’accord sinon sur l’essor de cette industrie qui a vu les compagnies aériennes multiplier par 10 au moins leurs commandes d’aéronefs, même pendant la covid, les croisiéristes faire de même en commandes de navires alors qu’ils étaient frappé de plein fouet par les restrictions Covid, et enfin par une chute assez spectaculaire des prix des hôtels, des murs et des planchers… histoire d’agiter un peu tous ces entrants proprios qui n’ont pas les reins assez solides pour demeurer en lice dans la course au foncier et a l’immobilier que représente en réalité l’un des enjeux majeurs de cette industrie ! la Chine a elle seule possède aujourd’hui en avions disponibles et ceux en pré commande le tiers de la flotte mondiale en milliers d’avions, et c’est encore les deux géants de l’aéronautique qui en tirent profit et sont très en retard sur leur livraisons !

    Je ne ferais pas de commentaire sur l’aspect  »lubrique » du tourisme au Maroc comme vous prenez un malin plaisir a le décrire….(libre a vous si ça vous soulage mais je vous assure que je n’ai absolument pas l’approche nationaliste ou chauvine crâneuse et décalée sauf chez certains allumés qui y croient encore)… alors oui il y a beaucoup de prostitution de survie au Maroc destinée autant aux locaux qu’aux touristes et notamment dans les métropoles et villes touristiques, pôles économiques et industriels dans un contexte de clivages sociaux et culturels énormes au sein de la population encore, contexte aussi d’échec du modèle de développement depuis des lustres, de faillite du système d’enseignement public, et d’ultra libéralisme et capitalisme sauvage mené rondement par les élites et le pouvoir en place… mais beaucoup moins qu’avant ! la prostitution je vous fait remarquer il y en a a Montréal, et a Vancouver, en Suisse et partout où l’industrie de loisirs existe et les clivages sociaux qui vont avec….(même si ces derniers en occident en font un métier beaucoup plus élitiste) mais dites vous il y a avant et après tout des dizaines de milliers de travailleurs du tourisme dans chaque sous-secteur de cette industrie qui ne vivent pas de prostitution ou d’aumône… mais qui peinent a joindre les deux bouts depuis que les salariés réguliers du secteurs ont du se contenter d’un salaire plafonné a $200 par mois durant la pandémie et provenant du  »fond de solidarité Covid)…. sinon, je ne m’attarderais pas a vous expliquer qu’au Maroc aussi, il y a les premières femmes pilotes du monde Arabe depuis les années 70 dont ma defunte voisine décédée dans un accident d’avion ….ceci est une autre histoire, comme il y a des femmes a la tête d’entreprises et d’offices publics et privés, et il existe aussi un tissu d’association hyper dense qui vient en aide aux  »mères célibataires » et aux victimes de la marginalisation sociale parmi les femmes…. donc tout n’est pas rose… mais c’est bien meilleur que ce que certains veulent croire ou faire croire pour un pays avec des moyens aussi limités !

    Ce secteur du tourisme ne rencontre plus que des contraintes environnementales en relation avec la disponibilité des eaux douces et ou la pollution en cas d’absence de stations de traitements des eaux usées… mais si vous jetez un coup d’oeil aux portefeuille des investisseurs massifs comme les fonds de pension et autres gestionnaires de fonds occidentaux, vous y verrez cette industrie y figurer encore en bonne place après l’énergie et l’industrie lourde et les mines… et ce, même durant la Covid !

    Je reviens a peine d’un séjour de 3 mois au Bled… et ce qui occupe l’opinion pour le moment c’est beaucoup plus les effets de la sécheresse et l’absence de pluie plus que toute autre chose… et je peux vous garantir que je me suis gavé de fruits, de légumes et de bonnes choses pour des prix encore indéxés sur les années 90…!!! c’est plutôt le coût des produits importés et du foncier – immobilier qui donnent le tournis… et bien que la situation sociale soit au bord de l’explosion surtout dans les grandes villes a cause du chômage des populations déclassées et des classes dites moyennes paupérisées… j’ai aussi pu constater sur place comment ce vaillant peuple use d’ingéniosité pour survivre et s’en sortir sans l’aide de personne… et a date, personne ne meurt encore de faim ou de soif…et comme m’a dit un vieux sage sur place  »la sécheresse est peut être réelle, mais c’est celle des coeurs qui fait le plus de mal a ce peuple, car de l’eau on en a encore en masse, des biens et des bienfaits aussi… mais nous ne voulons pas l’admettre » en voulant dire que les rapports sociaux de plus en plus individualistes et égoïstes ! ….

    Le tourisme va reprendre du poil de la bête, celui de masse, ou celui que vous décrivez comme un tourisme élitiste de villégiature et écolo… les deux fonctionnent parallèlement et sont complémentaires… mais ce sont plutôt les réformes sociales qui tardent a suivre, afin de hisser le niveau de vie du proletariat de ce secteur et couper l’herbe sous les pieds des capitalistes qui font encore la pluie et le beau temps et fuient leurs obligations sociales… comme chacun sait !

    Cordialement tout de même…. :))

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  • 17 février 2022 à 21 h 54 min
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    Ce sera long…

    Pour revenir a cette obsession qu’ont beaucoup d’Algériens et arabes pour le Maroc et la prostitution au Maroc… moyen tout à fait déplorable et d’un autre âge pour stigmatiser les Marocains et  »se délecter » de leurs  »pays livré a la déchéance » selon eux, je vais tenter de vous éclairer sur ce qu’est le Maroc aujourd’hui… et Après cela uniquement, je vous ferais un petit résumé pour comprendre pourquoi le tourisme de masse dans le monde va non seulement reprendre du poil de la bête mais quelles directions et orientations il emprunte déjà en ces temps-ci….

    Contexte historique

    Comparativement au monde Arabe. le Maroc fait figure de pays progressiste depuis son indépendance… c’est une sorte de Liban dépendamment où l’on se trouve et de quelles classes sociales on parle… car entre 1960 et 1980, et avant la vague islamiste de l’époque, le port de la mini jupe à Casablanca, Rabat, Fes ou Tanger ne se cantonnait pas aux filles de riches, mais une bonne partie du peuple, des classes moyennes…. les boîtes de nuit, les bars et les resto bars ont fait partie de cette culture du peuple dans les grandes villes et même dans certains petites villes, ou l’on pouvait retrouver des influences autant françaises qu’américaines (présence de bases américaines jadis avec des effectifs importants a l’époque a Kénitra ou Mohammedia par exemple), que anglaises par exemple a Tanger, ville au status international jadis qui a toujours attiré l’aristocratie anglaise, américaine et espagnole ou autres depuis la fin 19ème et début 20ème, et qui a conservé leurs palais et villas sur les collines surplombant le détroit de gibraltar et les grottes d’hercules… bref, durant les années folles les années 1920 et 30, autant les Rockfellers que les Roosevelts et autres pouvaient se faire inviter et etre apercus aux soirées folles de l’époque ou les meilleures marques de champagne francaises coulaient a flot…

    il eut aussi le Pacha Glaoui, personnage mythique de l’ère coloniale qui a sévit entre les années 20 et fin des années 50, un personnage sanguinaire envers ses sujets puisqu’il régnait sur les trois quarts du sud marocain, le type était plus puissant et bien plus riche que les sultans du Maroc et a même comploté avec les français pour renverser la monarchie à son compte… dans les années 20 lui aussi, il se bâtissait des palais a Marrakech principalement et était acoquiné autant a la monarchie anglaise que la crème de l’Aristocratie française, Italienne, Autrichienne ou Européenne en général, et comme beaucoup de notables marocains ayant des rapports très étroits voir des alliances avec l’aristocratie européenne, le type donnait des soirées et accueillait pendant des mois les stars et autres vip du monde occidental chez lui comme des nababs, et faisait aussi des cadeaux mythiques que beaucoup consignaient dans des livres a sa gloire, il n’avait aucun problème a inonder la monarchie anglaise de cadeaux et recevoir en retour des présents et des concessions de l’empire britannique… et malgré son accoutrement éternel en djellaba et habit traditionnel, le type vivait dans un luxe digne de louis XIV…. et était rusé… il fut en tous cas a la base de la  »décadence » aristocratique des Marrakchi…(Marrakech)… et tout le prestige qui entoure cette ville mythique de palmeraies qui font face aux sommets enneigés de l’Atlas… au point que des Winston Churchill y venaient pour peindre et s’inspirer de la nature… et que les grands noms de la mode et du business mondial y ont elu domicile très tôt… (J’ai pu visiter le musée de Yves Saint Laurent a Marrakech durant mon séjour… une curiosité… et je ne fus pas déçu car le tout tient place dans ce qu’on appelle les jardins de Majorelle, du nom d’un illustre peintre français ami de YSL que la ville de Marrakech s’est approprié, et qui constitue un lieu de tourisme par excellence donnant lieu en peinture au  »Bleu de majorelle »… reproduisant ce bleu mythique du peintre dont est peinte la bâtisse a l’intérieur et les jardins somptueux qui l’entourent….

    Bref, le Maroc avant le protectorat français de 1912 et durant ce dernier, possédait déjà un tissus industriel et minier solide qui appartenait aux colons et aux expatriés anglais, italiens ou grecs et autres fortunés de l’époque… Ainsi si vous visitez les mines de chrbon abandonnées au fin fond de l’Atlas, vous seriez surpris d’y trouver les traces de Cinémas et salles de théâtres, tout comme les villes marocaines du nord sous domination espagnole connaissaient un essor européen certain, et celles sous protectorat français, de même…

    de tout ceci, et de l’acculturation des élites marocaines de l’époque et une partie du peuple, et surtout de la naissance d’un pôle industriel moderne qui est la ville de casablanca, et son architecture Art deco, ses bars, ses immeubles et sa vie mondaine très franco-américaine sont nés des mythes urbains et une soif chez les marocains de l’époque ressembler aux occidentaux, il a suffit que le Maroc déclare son indépendance et plus tard la  »marocanisation’, des entreprises étrangères, de véritable fleurons industriels dans tous les secteurs y compris le secteur financier, la bourgeoisie marocaine qui va s’emparer de ce pactole pour trois fois rien sa valeur directement de chez ses anciens détenteurs, va naître une bourgeoisie marocaine qui n’aura rien à envier aux aristocrates occidentaux et avec elle, des clivages sociaux quasi insurmontables … notamment entre les villes modernes et les campagnes et l’arrière pays demeuré très pauvre et paysan…

    Le Maroc n’est certes pas l’Algérie que la France a édifié en modèle  »maison » de A a Z ! avec une prévalence de la culture française comme culture prévalente au pays….non ! le Maroc a conservé le cachet des quartiers espagnols, grecs, Italiens, qui étaient la depuis la fin 19ème, et les Juifs Marocains, leurs églises et leurs synagogues, leurs bars et leurs restos, et a ce jour, rien de tout ceci n’a été perdu… même les quartiers portugais et leurs cités reconquises de l’ancienne colonisation portugaise du 16ème, 17ème, 18ème sont resté intacts et restauré au fil des siècles pour conserver leurs cachet ! et pour couronner tout ceci, l’influence américaine se fera présente elle aussi très fortement au pays, que ce soit a travers les écoles américaines et élitistes du pays, ou l’influence architecturale d’une ville comme Casablanca qui avec ses bâtisses blanches de l’Art déco et ses palmiers peut veut donner l’impression d’être a Miami ou Los Angeles dans plusieurs quartiers de la ville, et les plus cossus en tous cas…

    Enfin, comme en Algérie et ailleurs, les garnisons de montagne que les français avaient bâti, ont vu se créer des bordels où l’on forçait des femmes autochtones a y travailler… et de Casablanca a Khenifra en pleine montagnes… cette culture de bordels a longtemps vécu cachée mais disponible dans certains coins du Maroc…

    Dans les années 80, lorsque les Saoudiens ont pris d’assaut le Maroc avec le wahhabisme de manière très violente avec le pouvoir de l’argent, et que le pouvoir politique a tenté de contrer en renforçant l’islam soufi et les marabouts, les Saoudiens qui furent suivis par d’autres pays du golf arabique en ont profité pour se bâtir des palais et des villas de luxe, ou fréquenter les hotels de luxe qui poussaient comme des champignons, et ont donné a la prostitution locale pourtant très secrète encore et honteuse dans les conceptions sociales, un essor certain tant il était évident que la chair fraîche provenant des villages berbères et de certaines villes délaissées, mais aussi des quartiers défavorisés des grandes villes… Bref, cet épisode va booster la prostitution certes, mais il va aussi déboucher sur un rêve chez certaines filles de ces milieux la, celui de pouvoir se marier avec des princes arabes… chose qui fut accomplie par des centaines de marocaines qui se sont retrouvées ainsi parachutées dans les familles princières de tous les pays du golf… et c’est d’ailleurs dans ce dessein que beaucou de jeunes ecervelées vont se lancer dans l’aventure de la prostitution, ou carrément s’expatrier dans les pays du golf dans cet espoir… on parle ici toujours d’une infime portion de jeunes femmes sur toute la population… mais qui ont contribué a l’essor de cette mauvaise réputation du Maroc a ce titre…

    La réalité de la prostitution au Maroc maintenant justement;

    Bien entendu, la prostitution c’est un peu comme le poisson… il suffit qu’il y en ait un seul dans votre panier pour dire que tout le panier pue le poisson ! la prostitution au maroc doit concerner depuis toujours et selon les statistiques d’ONG étrangères pas plus que 1% de la population féminine du Maroc, mais les conceptions sont dures a changer… les Marocaines, ouvertes d’esprit qui sortent et font la fête naturellement sont parfois prises pour des prostituées que ce soit dans un bar, une boîte de nuit ou un lieu de villégiature en bord de mer… le machisme arabe et l’islamisme ont beaucoup contribué a gonfler et exagérer le problème… bien entendu… les islamistes qui sont les plus grands consommateurs de site porno sur la toile selon google, sont aussi les plus frustrés du sexe et ont largement contribué a tailler cette réputation parfois a leurs propres pays… on retrouve le même phénomène en Tunisie, en Egypte, en Syrie et ailleurs…

    Ce que nos arabes machos et schizo ne comprennent toujours pas est que les Marocaines instruites et émancipées comptent bien plus au Maroc que dans tout le monde arabe…., lorsque vous allez au super marché qui vend de l’alcool dans une ville moderne comme Casablance, vous tombez sur des mères de familles modernes qui s’achètent leur pinard et pas n’importe lequel, des jeunes filles faire de même et des femmes quelconques tout autant et autant que les hommes…! ce n’est pas pour ça qu’elles se font harceler ou se faire traiter de putes pour ça… loin de la ! le malheureux qui s’en prendraient a elles se retrouverait illico dans un scandale sur place et aussitôt devant un juge ! ce genre de mentalité bien que pas encore généralisé au Maroc se retrouve dans toutes les grandes villes, les femmes exercent leurs droits et ne se le cachent pas… et même une  »prostituée » dans une boite de nuit qui soit a la pêche ne prend pas n’importe quel client… il faudrait vraiment qu’il lui plaise et elle pourrait lui faire 75% du prix si ça lui chante… puisqu’il n’existe pas de prostitution de maqueraux et réseaux mafieux…. celles qui pratiquent encore à l’extérieur de plus en plus rares sont des filles indépendantes qui possèdent ou louent leur appart et le font au coup par coup selon leurs besoin et elles ne courent pas les rues…

    cela fait pratiquement 20 ans que la prostitution dans les rues et les cafés n’existe pratiquement plus, et cela fait plus de dix ans environ que les rares filles qui pratiquent le font a travers des applications internet et dans les salons de massage… autres temps autres moeurs n’est ce pas ! il existe d’ailleurs une application africaine qui est courue des ados et des clients assoiffés de tirer un coup qui s’appelle Afribaba et qui vous donne les nanas qui le font dans toutes les capitales Africaines sous la rubrique massage… et d’après un copain qui a jadis essayé ces trucs… les tarifs sont aussi élevées qu’en europe, et les appartements particuliers ou ils travaillent sont parfois aussi luxueux que des hotels, ou des spa d’hôtels…

    Bref, personne au Maroc ne se soucie de ces aspects la vraiment, sauf lorsqu’il s’agit de communiquer avec des arabes qui vous sortent tous le temps ces histoires ! le sexe au Maroc est disponible sans prostitution comme partout ailleurs si vous plaisez votre partenaire… il faut vraiment être un raté de première ou un reclus pour penser dépenser son fric chez les putes…et laisser tous les endroits ou les filles et les femmes sortent en masse et font la fête…. les jeunes marocaines et les jeunes marocains sont beaux et confiants de ce côté la… je sais de quoi je parle, surtout par rapport a ma génération qui elle pouvait bien entendu avoir affaires aux services tarifés une fois de temps a autre !

    Enfin, Non le Maroc ce n’est pas la thailande ou les philippines comme aiment a s’en délecter certains frustrés chez les arabes, le Maroc dispose par contre d’une force de frappe féminine considérable en termes de diplômes supérieurs et en ingénieurs chez les femmes qui dépasse de loin les hommes au pays… mon ami français me raconte que rien qu’en informatique, en cybersécurité, en finances et en telecom, les marocaines sont devenues si prévalentes en france, en allemagne et en europe avec des positions de cadres supérieurs qu’il devient difficile de les ignorer… au Maroc c’est la même chose… le femmes sont a la tête d’entreprises et sont ingénieurs a la pelle, et il n’est pas rare de trouver des couples dont la femme est ingénieur et le mari serveur dans un resto ou coursier livreur pour une compagnie… d’ailleurs en termes de nombre de femmes scholarisées au supérieur, les chiffres parlent d’eux mêmes… et même ici au Canada on les voit pointer le bout de leur nez même jusqu’en politique au Québec, et s’imposer malgré les barrières et le racisme au Canada… donc… nos amis arabes devraient se calmer un ptit peu… car lorsque la chat n’accede pas a la viande, il dit qu’elle est avariée comme dit le dicton marocain… :)))

    Le tourisme de masse au Maroc

    Le tourisme de masse au Maroc n’est pas un tourisme de prostitution encore une fois mais une industrie très solide bâtie par les Allemands a Agadir, pour les séjours balnéaires, et les français, italiens et espagnoles a Marrakech pour le séjour d’une semaine au début… en dehors de ce tourisme de séjour d’une semaine, le Maroc a été vendu pendant des décennies comme un tourisme culturel sous forme de circuits touristiques qu’on fait en autocar autour de ce qu’on appelle  »Les villes impériales » et le sud Marocain, généralement à partir de 10 nuitées ou deux semaines a trois semaines…, cette ancienne configuration ou  »produit » a commencé a fléchir dans le début des années 90, et c’est suite a cela que des produits exclusifs de luxe se sont développé, le tourisme des  »riads » principalement a Marrakech…apprécié des touristes autant scandinaves qu’européens ou américains, c’est le cadre architectural des maisons marocaines traditionnelles dont on a transformé plusieurs en riads de luxe qui a crée le grand boom…. ce produit la sera suivi par un afflux massif des investisseurs principalement francais et anglais ou italiens dans ces vieilles demeures qui sont facilement transformables en petits palais des mille et une nuit tant l’architecture et l’artisanat local s’y prêtent et le dépaysement est garanti…, a partir de la, le tourisme de montagne, le trekking, le Sahara et le bivouac ont explosé au début des années 2000, et enfin, un tourisme de nature et d’activités les a rejoints… pour se retrouver avec toute la palette qui couvre autant les sports de plein air, que le delta plane, les sports d’eau, la moto et le 4×4, et même la mule de montagne si vous voulez etc… enfin, le tourisme élitiste VIP tres longtemps present est venu compléter le tout en prenant son essor lui aussi de la même manière… travaillant directement avec les agences des stars du cinéma et du spectacle, parfois de la politique et du business du monde entier… dans une espèce de stratégie implantée par le pouvoir et adossée a plusieurs événements et festivals durant l’année qui contribuent a cet essor…

    Bien entendu, dans un pays tourné vers le tourisme de masse comme en Espagne, le revers de la medaille est que sur le plan social, même si des millions d’emplois sont crée, ils demeurent précaires pour la plupart, car le véritable apport économique de ce tourisme se situe dans la dynamique économique qu’il apporte avec lui dans les autres secteurs, l’aérien, l’agriculture, les pêches, l’artisanat l’industrie légère, les autoroutes et le transport.. et surtout la constitution des coopératives de femmes dans les montagnes et les endroits reculés pour vendre les produits du terroir, le miel bio ou l’huile d’argan, et en cela il contribue efficacement a l’essor économique des femmes en milieu rural… de plus, en contaminant les locaux et les nationaux qui veulent aussi découvrir leur pays, les bienfaits sont doublés lorsque les nationaux ont rejoint la fête depuis plus de trente ans et accèdent eux aussi aux infrastructures du tourisme…

    Bref, aujourd’hui, vous en avez pour tous les gouts et bourses, et pour boucler la boucle ils se sont mis a construire des malls gigantesques dans les grandes villes pour le shopping de luxe des marques internationales… pour capter la clientèle fortunée africaine en transit, ou locale ou occidentale et ils font de juteuses affaires la dedans… il existe a Casablanca un Mall en bord de mer qui offre toutes les grandes marques de luxe que nous n’avons même pas ici au Canada, et il existe un pouvoir d’achat et une clientèle pour ce genre de trucs aussi… j’en revenais pas ! Casablanca d’ailleurs ou j’ai passé une bonne partie de mon séjour, je l’ai trouvée tellement plus dynamique que Montréal ou Toronto, ça brasse du fric en pas possible et ça pollue en même temps, mais ils se foutaient de Covid bien que le pays a décidé de fermer les frontières aux touristes… les Casablancais vivent toujours sur leur propre nuage… ils ont une corniche de rêve et des resto et coins pour sortir a la pelle disséminé dans toute la partie sud de la ville… au détriment du Casablanca ouvrier et prolétaire qui fait peur en termes de population et d’urbanisme et qui a le plus souffert du confinement.

    Enfin, Pourquoi le tourisme de masse va exploser dans le monde entier ?

    Bien entendu le tourisme de masse a connu un arrêt brutal durant la Covid dans le monde entier, (au Maroc ce que vous décrivez est la résultante de fermetures de frontières répétées, la dernière en date entre le 29 Novembre et le 07 février 2022 qui m’obligea moi-même a ne pouvoir revenir que plus tard que cette date…), mais cette réalité Covid ne traduit en rien la réalité de la demande !

    il faut savoir que juste avant la Covid, il existait des goulots d’étranglement de la demande en terme de tourisme de masse un peu partout dans le monde… les transporteurs n’arrivaient tout simplement plus a satisfaire la demande, et certaines destinations aussi… et surtout a certaines périodes de l’année… ce qui résultait a époque en des commandes stratosphériques en avions neufs de la part de toutes les compagnies aériennes , et les tours opérateurs du tourisme qui possèdent leurs propres compagnies aériennes aussi ! cet engouement fut certes suspendu par l’épisode Covid, et par le ralentissement économique et les pertes d’emploi… or que, en termes de post covid que personne ne peut prédir la fin effective, toutes les prédictions sont a la hausse chez les professionnels du secteur et les hôteliers, comme le confirment les carnets de commandes en aéronefs comme je disais plutôt dans mon premier commentaire… et comme le confirment les projets d’aéroports reliés au tourisme dans le monde et qui explosent en ce moment jusqu’à atteindre les petits patelins un peu partout…

    le phénomène accentué de concentration dans l’industrie de chaînes hotelières intégrées, et celui de chaînes polyvalentes et de concepts nouveaux apparu dans les dernières années le confirme aussi… aujourd’hui les gros groupes de cette industrie ne sont plus que français, américains et occidentaux, mais une multitude de labels et marques sont venu se rajouter a la liste des établissements qui se construisent un peu partout… même les philippins et les thailandais possèdent leurs chaînes tres a la mode et convoitent autant l’occident que le tiers monde… (le maroc n’est pas en reste et les voit venir investir en masse en pleine covid en plus) , les chinois et les coreéns ne sont pas en reste… le phénomène est incontestablement relié a une explosion de la demande a partir de pays émergents aussi et surtout…. et l’erreur consiste a croire justement que les marchés émetteurs de tourisme soient rests occidentaux…. la chine a envoyé plus de touristes dans le monde que tout l’occident réuni en 2018 et 2019 (et le Maroc a recu sa part lui aussi)… je ne parles même pas du tourisme de masse et celui d’affaires en provenance d’Afrique… oui vous avez bien lu…l’afrique n’exporte pas que des boat people…. elle exporte des touristes pleins aux as et d’autres avec des moyens plus modestes qui ont envie de voir du pays !

    Le tourisme de masse enfin est un secteur qui s’est adossé au commerce, aux jeunes et aux médias sociaux avec la facilité de sauter dans un avion pour pas très cher pour aller n’importe ou ! ainsi les jeunes du tiers monde qui ne rêvaient pas hier de pouvoir aller aussi loin que l’asie visitent depuis quelques années déjà la Thailande ou Singapour, Dubai ou Pekin pas seulement pour faire du tourisme, mais pour y faire du business…. des sénégalais du peuple qui se rendent en chine pour acheter des sandales et des gadgets a revendre dans toute l’afrique est ainsi devenu monnaie courante… a tel point que la Chine a développé ce qu’on appelle des villes et des destinations de commerce sous forme de marchés ou l’on trouve de tout et ou les avions se rendent directement…pour que vous puissiez brasser des affaires en une semaine a la même place, ne pas courir après les intermédiaires ou les transitaires, et retourner chez vous pour réceptionner votre marchandise dans 3 semaines par conteneur !

    Ceci dit… les laissé pour compte et  »les sans dents » vont aussi se multiplier de par le monde, ça c’est certain, non qualification, déclassements, recyclage impossible, chomage, maladies, vieillissement de la population aussi…, ce qui ma foi pose un problème plus global aux économies et a la disponibilité de la main d’oeuvre … quant au tourisme de masse, il ne fait que se repositionner et réinventer ses produits et services… et jusqu’à date n’a pas le moindre problème pour y arriver malgré la covid !

    et qui vivra verra !

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  • 18 février 2022 à 23 h 05 min
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    Bien entendu, le tourisme de masse d’aujourd’hui ne véhicule plus la même clientèle de Jadis…, quoique les couples occidentaux d’un certain âge continuent a partir de l’Europe de se prendre des deals de dernière minute qui coûtent 500 Euros et décider a la dernière minute s’ils iront en Turquie, en Grèce, en Espagne, en Italie, en Tunisie, en Egypte ou au Maroc…. car le bassin méditérranéen a été longtemps considéré dans le jargon des professionnels comme les destination de 3H+ de Vol des principales capitales et villes Européennes…. tous les pays de la méditerranée étaient et sont encore en concurrence car tous se situent a 3H environ de vol, y compris le Maroc, l’egypte et la Tunisie ou Torremolinos ou Corfu en Grèce, Izmir en Turquie etc…, Bref, le problème du tourisme de masse est venu d’un autre aspect que les pays Arabes ne pouvaient fournir a leurs clientèle, c’est a dire la clientèle jeune et débridée qui recherche a faire la fête, se saoûler la gueule, voir consommer des psychotropes et parfois exploiter un tourisme a thème comme le tourisme gay, ou le tourisme libertaire…etc… ce genre de défi fut posé lorsque certaines destinations du sud de l’Europe se sont taillé la part du lion dans ce créneau, Ibiza en Espagne les îles baléares, Chypre ou certaines villes d’Italie, du Monténégro etc,,, le tout étant un Tourisme dont l’infrastructure est financée par la Mafia, les oligarques russes, les trafficants de dope, et les capitaux suspects venant du monde entier ! tout comme les croisièristes exploitent le tourisme de  »Rav party » ou celui de  »croisières Gays » ou croisières  »libertaires » avec le nouveau concept de Tourisme pour  »adultes » ou les enfants ne sont pas de mise… Du côté de l’Amérique du Nord par exemple, ce genre de tourisme s’est largement développé en Jamaïque, et certaines destinations libertaires et  »Gay friendly » comme Porto Rico et récemment le Mexique…. avec des hotels pour nudistes, ou des hotels carrément pour échangistes et ceux qui font la nouba et les orgies et des couples qui baisent en plein air et tous les recoins de ces resorts….comme les hôtels Hedonism etc… dont des versions beaucoup plus luxueuses se développent au Mexique sur la côte Pacifique surtout et avec l’argent du narco traffic en plus … mais qui attirent une clientèle américaine a la pelle de couples et de célibataires qui n’en démordent pas !

    Bref, ce défi du tourisme de jeunes axé sur la fête et le sexe.. et même la drogue que des pays autant sud américains que européens du sud on largement pu capter… est en fait l’un des principaux problèmes de pays comme L’egypte, la Tunisie ou le Maroc ! bien que le Maroc et l’egypte aient laissé s’installer des investisseurs dans ce créneau sans aller jusqu’au tourisme libertaire ou sexuel, comme des plages superficielles et privées dans des villes non balnéaires comme a Marrakech jadis  »la plage rouge » une plage superficielle immense ou des jeunes dansent sur le son de la music techno les femmes se baladent en string et le champagne coule a flot du matin au soir…, le pas ne pourra être franchi pour développer des resorts libertaires ou a theme adultes uniquement comme les occidentaux le réclament…., ces destinations alors se tournent vers le tourisme de masse émanant de pays émergents…, le tourisme familial en provenance des pays du golf, pays africains ou asiatiques, et bien entendu en jouant sur les saisonnalités pour capter des touristes Russes ou Polonais et autres qui sont plus sages et constituent de nouveaux consommateurs effrénés du tourisme de masse avec des budgets raisonnables…

    il demeurre aussi que le tourisme sportif et celui écolo et le trekking qui génèrent des milliards de dollars, est aussi un créneau que l’egypte ou le Maroc ont largement capté et développé grâce aux investisseurs européens ou locaux, le surf a Essaouira au Maroc est devenu classé mondialement et voit des athlètes et champions du monde se précipiter sur ces plages idéales pour ce sport et pas qu’essaouira…, le char a voile aussi dans les plages du Sahara, et tous les sports similaires, qui voient les jeunes venir par milliers chaque année pour pratiquer ces hobby favoris, en plus du tourisme de trekking, la moto, le 4×4 et le bivouac et séjours a thèmes au Sahara couplés a des séjours en hôtels dans les grandes villes du sud… tout ceci entre effectivement dans la catégorie tourisme de masse même si ça n’en a pas l’air… car le tourisme élitiste sur mesure qui loue les villas et les riads de luxe est un autre créneau qui ne peut être qualifié de tourisme de masse…. tout comme Air B&B et la location chez l’habitant est un concept en plein boom, et nos pays ne sont pas en reste !

    Ce qu’il faut regarder en définitive pour comprendre ce sujet c’est le nombre d’arrivées de touristes, et pas que le nombre de nuitées vendues dans les unités hôtelières comme jadis… un pays comme le Maroc considère qu’il reçoit lors de la dernière décennie 10 millions de touristes par an, ceci inclut les MRE ou Marocains résidents a l’étranger qui ne rentrent pas que dans le care familial, mais utilisent les infrastructures touristiques aussi, et font du tourisme en se baladant dans leurs pays d’origine ! Les états comme le Maroc réfléchissent aussi en terme de retombées en devises et je peux vous garantir qu’ils se sont bien rempli les poches en devises a tel point que la dotation en devises pour un résident Marocain du Maroc qui sort a l’étranger a atteint 10.000 dollars qui sont autorisés ces dernières années alors qu’elle n’a jamais dépassée 2000 dollars auparavant !

    Ceci dit le prix des unités hôtelières de masse qui jadis affichaient complet toute l’année a baissé dramatiquement pour les unités qui ne disposent pas de foncier en bord de mer et pieds dans l’eau, car en effet, ce tourisme de masse la a baissé en terme de nuitées et les investissements pour rénover sont beaucoup trop importants… ainsi une unité hôtelière qui se vendait dans les années 90 30 ou 40 millions de dollars, se retrouve aujourd’hui et 25 ans plus tard a moitié prix mais dans un état qu’il est impossible a exploiter ! il faudrait mettre au moins 10 millions juste pour retaper superficiellement le tout et changer l’équipement, la literie et les restaurants de l’Hôtel…. certaines unités partent pour des prix dérisoirs encore plus comme 5 ou 7 millions de $, car vous achetez les dettes qui viennent avec, alors que ce sont des unités qui coûtaient 30 et 35 neuves… il y a 20 ans…, bref, surtout les unités détenues par des particuliers et des familles et pas celles détenues par les chaînes connues ! sachant qu’aujourd’hui le prix d’une unité neuve de cinq étoiles et 300 chambres et suites livrée clé en mains et équipée meublée dans un pays comme le Maroc ne descendra pas en dessous de 70 ou 80 millions de dollars minimum ! il y a aussi ceux qui se cassent la gueule la dedans comme un Français qui a investit une fortune dans un hotel bijoux qui lui a coûté plus de 70 millions de $ et l’a revendu 19 millions quelques année a peine plus tard, car n’a pas bien étudié son affaire (Palais Namaskar a Marrakech… dans le style indien d’inde mélangé au style Marocain)…

    Bref, le domaine du tourisme est un domaine qui est très capitalistique et exige des capitaux importants tout comme l’immobilier et bien pire, aujourd’hui plus qu’hier, ce domaine s’est tellement raffiné si vous voulez rester dans la course que ça prend des sommes faramineuses pour l’isolation, la finition de la construction, l’équipement et l’ameublement que seuls les capitaux des hedge funds, des investisseurs institutionnels, et des trusts peuvent venir a bout, ou alors les trafiquants de drogue, les oligarques et les mafieux de tout poils sur le plan international !

    Cette industrie est d’ailleurs l’un des principaux secteurs du blanchiment d’argent dans le monde, dans un pays comme l’espagne le parc d’infrastructures touristiques aujourd’hui est détenu en partie par la Mafia Russe et les oligarques copains de Poutine, en ex Yougoslavie c’est encore pire (le Monténégro et la côte adriatique devenue une destination de luxe mondiale), les chinois ont inondé Macao avec les Casinos et les salles de jeux et hôtels de luxe aux capitaux suspects… et même au Maroc, le grand manitou des casinos sud africains dans le monde a construit un Casino gigantesque il y a plus de 15 ans sur la cote d’el Jadida qui ne desemplit pas, et exploite un golf 18 trous, et de l’immobilier de luxe tout autour qui s’est vendu comme des petits pains… !

    Les capitalistes qui exploitent ce secteur ne sont pas des enfants de coeur, et les salaires et conditions de travail dans un tel secteur demeurent bien en deçà de toutes les normes de travail dans les autres secteurs mis a part les chanceux dans certains unités, les anciens combattants et titularisés dans leurs postes, et les pistonnés bien entendus qui se font des salaires mirobolants avec les chefs de cuisines et les cadres supérieurs dans le segment de luxe… Mais aujourd’hui en règle générale, les investisseurs et lanceurs de projets a partir de pays émergents sont ceux qui ont la quote et sont ceux aussi qui veillent le plus au respect des normes et codes du travail et instillent a ce secteur un espoir de renouveau… avec les anciennes chaînes intégrées aussi qui elles aussi ne fonctionnent pas avec des extra mais avec du personnel titularisé et permanent…

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