7 au Front

Déchristianisation et sécularisation: œuvres des révolutions et non des réformes

Par Khider Mesloub.

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22.02.2022-Naba-Mesloub-English-Italiano-Spanish

Tout au cours de sa vie, Karl Marx ne cessait de marteler que la lutte des classes constitue le moteur de l’Histoire. Or, y compris dans la sphère religieuse qu’on croit hissée dans le ciel éthéré des croyances, rattachée à l’univers spirituel épargné par les soubresauts de l’histoire, cette loi de la lutte de classes opère comme ferment de transformation sociale.

Pour mieux appréhender un phénomène social, il ne faut pas l’analyser dans sa phase statique. On saisit mieux le fonctionnement social d’un phénomène, même religieux, dans sa phase dynamique ; dans les périodes de transformations sociales radicales plutôt que dans la phase d’évolution statique pacifique. Car, sous l’effet de l’accélération de l’histoire entrée en ébullition, le phénomène, parvenu a un état aigu de conflit, fait jaillir les tensions et faire éclater les contradictions longtemps maintenues sous sommeil par la chape de plomb répressive des institutions dominantes. Les tensions s’exhibent au grand jour et font éclater les contradictions. C’est l’entrée en crise. La crise joue le rôle de révélateur : elle dévoile des tensions et contradictions jusqu’alors dissimulées. La crise est l’expression violente des contradictions parvenues à un état aigu de conflit.

Certaines courtes périodes révolutionnaires ont fait progresser, de façon extraordinaire, socialement la société plus hâtivement que des siècles d’éducation ne l’aurait jamais permis d’accomplir. Notamment sur le plan de la sécularisation et de la laïcisation, en général, et de la déchristianisation, en particulier. Certains peuples, quoique imprégnés théoriquement de religiosité, ont déboulonné leurs propres croyances religieuses plus radicalement que ne l’auraient fait des siècles d’enseignement « laïque » et d’éducation scientifique bourgeoises.

Il en fut ainsi de la France révolutionnaire. En effet, au cours de la Révolution française de 1789-1794, le peuple insurgé des faubourgs et de la campagne, pourtant censément d’obédience chrétienne, avait-il accompli sa propre révolution antireligieuse au sein de la Révolution bourgeoise. En particulier au cours des années 1792-1794 où le prolétariat urbain et rural avait débordé sur sa gauche la bourgeoisie révolutionnaire.

Jusqu’en 1789, date de la Révolution française, le christianisme était alors une composante essentielle de la société. Pour autant, avec la fin de l’Ancien Régime, le clergé catholique, depuis 1790, par le vote de la Constitution civile du clergé, n’occupait plus la place prépondérante dans la société française, étant désormais directement élu par les citoyens. Le clergé se transforma en fonctionnaire devant prêter serment de fidélité à la Constitution. Certains prêtres refusant de prêter le serment, devinrent réfractaires et passèrent dans la clandestinité. Ils furent pourchassés par les nouvelles autorités révolutionnaires.

En outre, dans un climat politique marqué par la suspicion, la condamnation par le pape de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, et de la Constitution civile, suscita l’indignation parmi la population insurgée, désormais méfiante à l’égard de l’Église.

L’année 1793 débuta par la décapitation du roi Louis XVI (le 21 janvier), et poursuivit son œuvre d’anéantissement de l’ancien monde par la liquidation de l’Église, cette « tête pensante » féodale de la société aristocratique. L’indéfectible alliance du trône et de l’autel commença à être brisée.

De manière générale, le phénomène de déchristianisation se caractérisa par sa spontanéité et sa radicalité. Il fut davantage l’œuvre des populations citadines et rurales que du gouvernement de salut public ou de la Convention, entraînés à leur cœur défendant dans cette campagne de laïcisation par l’exacerbation de la lutte des classes. En effet, certains chefs montagnards, notamment Robespierre et Danton, étaient opposés à la politique de déchristianisation, jugée dangereuse pour son risque d’accroissement du nombre d’adversaires de la France révolutionnaire à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Le mouvement de déchristianisation se déclencha simultanément à Paris et en province. Son objectif fut de faire table rase de la religion chrétienne, associée aux classes parasitaires privilégiées, fustigées et pourchassées par les révolutionnaires pour leurs liens avec les puissances ennemies européennes en guerre contre la nouvelle République jacobine. Cette campagne populaire de déchristianisation traduisait l’hostilité du pouvoir civil révolutionnaire à l’encontre du clergé régulier, accusé de parasitisme et d’inutilité sociale.

Dans un second temps, après avoir démantelé l’institution ecclésiastique, les révolutionnaires instaurèrent le culte civique dédié à la Raison (Fête de la Raison : le 10 novembre 1793). Concomitamment, mue par un esprit antichrétien affirmé, la Convention remplaça le calendrier chrétien par le calendrier républicain, symbolisé par la suppression du dimanche. Le culte chrétien fut suspendu.

Certes, la politique de laïcisation de la société débuta dès l’année précédente, en 1792. À la faveur de l’instauration de la République le 21 septembre 1792, le nouvel état civil fut institué. Déjà au mois d’août 1792, du fait la situation militaire alarmante, au lendemain de l’abdication du roi Louis XVI, pour prévenir toute manifestation de protestation des royalistes, la Commune de Paris prit des mesures restrictives contre le clergé catholique, matérialisées notamment par la prohibition du port du costume ecclésiastique en dehors des célébrations cultuelles, l’interdiction des processions et manifestations religieuses. Pour soutenir l’effort de guerre, les ornements de bronze des églises furent réquisitionnés pour être fondus afin de fabriquer des canons, des objets précieux servant au culte furent également confisqués.

Cependant, la campagne de déchristianisation débuta concrètement en l’an II du calendrier républicain, en 1793. Ce fut au cours des années 1793-1794, à l’instigation des clubs et sociétés populaires radicales, que l’incisive opération chirurgicale de déchristianisation fut entreprise pour extirper le christianisme de la société française.

Parmi les principales mesures déchristianisatrices, on peut citer, en premier lieu, la « déprêtisation ». Cette mesure radicale avait pour dessein de démanteler le pouvoir de l’Église. Pour ce faire, les révolutionnaires recoururent à plusieurs méthodes drastiques : abdication des fonctions sacerdotales (parfois apostasie), déportation des prêtres réfractaires, obligation de mariage (interdiction pour les prêtres de demeurer célibataires. Pour les récalcitrants, obligation d’adopter un jeune orphelin ou prendre en charge matériellement un vieillard indigent pour subvenir à leurs éducation et besoins)

En second lieu, la laïcisation. Cette mesure visait la sécularisation de la société par l’éradication des référentiels chrétiens, matérialisée notamment par le remplacement du calendrier grégorien par le calendrier républicain (le comptage des années ne se fera plus en référence à la naissance de Jésus mais l’an I commencera avec la proclamation de la République le 22 septembre 1792. La nouvelle organisation des mois fait disparaître le dimanche traditionnellement consacré à la prière collective catholique, le repos est désormais fixé tous les dix jours – décadi. Les noms des saints qui jusqu’alors étaient attribués aux jours de l’année sont remplacés par des noms de légumes, d’outils agricoles ou de vertus) ; l’instauration de l’état civil régi par les maires et non par les curés ; la substitution des prénoms à connotations religieuses par des prénoms révolutionnaires, la fondation d’une éducation laïque totalement soustraite à l’influence de l’Église.

En troisième lieu, l’iconoclastie, objectivée par l’extirpation des symboles religieux, la démolition des édifices chrétiens, les autodafés des costumes ecclésiastiques, des ouvrages confessionnels, la confiscation des biens de l’Église. (La cathédrale Notre-Dame de Paris fut transformée en Temple de la Raison le 10 novembre 1793. On y célébrait la fête de la Liberté. Le 23 novembre toutes les églises de Paris sont fermées.)

En quatrième lieu, l’institutionnalisation de « cultes républicains » : culte de la Raison, culte des martyrs de la liberté, cultes civiques, culte de l’Être suprême.

En cinquième lieu, le changement de noms des communes. En effet, le 17 octobre 1793, un décret officialisa les modifications de nom de milliers de communes précédemment rebaptisées par les sans-culottes. Pour rompre avec l’Ancien Régime, incarné par la féodalité, la royauté, la bigoterie et les superstitions, ces derniers s’attachèrent à composer des noms républicains originaux expurgés de toute référence religieuse ou nobiliaire. Des centaines de communes furent rebaptisées, affublées de noms révolutionnaires.

Outre ces mesures déchristianisatrices révolutionnaires, la Convention vota le 18 septembre 1794 la séparation de l’Église et de l’État. Ainsi, contrairement à l’opinion communément répandue, c’est la France révolutionnaire qui institua, la première, la séparation des pouvoirs politique et religieux, bien avant les politiciens du début du XXe siècle, en 1905. Le budget des cultes fut supprimé, l’État ne voulant plus subventionner aucun culte. Plus tard, cette mesure sera complétée par la promulgation d’une loi instituant l’interdiction de rétribution du clergé, de fourniture de locaux pour les cultes, d’apparition en public en habit religieux, d’exhibition de tout signe cultuel dans un lieu public. Dans l’article 6, la loi stipule que tout rassemblement de citoyens pour l’exercice d’un culte quelconque est soumis à la surveillance des autorités constituées.

Selon certains historiens, le phénomène de déchristianisation, c’est-à-dire la désaffection pour les pratiques religieuses publiques, l’amenuisement de la croyance, avaient démarré bien avant le déclenchement de la Révolution. Cette désaffection religieuse, tout comme l’affaiblissement de la foi religieuse, fut souvent liée à l’exacerbation des conflits sociaux opposant les propriétaires terriens ou patrons de fabrique à leurs salariés.

Preuve encore que ce sont les conditions matérielles, les transformations des rapports sociaux de production, qui engendrent la désaffection religieuse. Autrement dit, les conditions sociales interviennent comme facteur déterminant dans l’éclosion du phénomène religieux comme dans son extinction.

À cet égard, il est important de souligner l’ambivalence de la bourgeoisie en matière religieuse. L’attitude de la bourgeoisie européenne, en général, française, en particulier, à l’égard de la religion fut toujours empreinte d’ambiguïté, voire de versatilité. Dans sa période d’ascension, encore privée du pouvoir étatique, la bourgeoisie adopta, comme on l’a analysé plus haut, une posture anticléricale. Mais, une fois hissée au pouvoir, elle se montra plus conciliante avec la religion, notamment les institutions ecclésiastiques. Ce basculement fut impulsé par Napoléon Bonaparte avec le rétablissement du lien entre État et Église catholique signé par le Concordat de 1801.

Cette compromission avec le clergé, pilier de l’église, s’accentuera avec l’irruption du prolétariat sur la scène politique. Dès lors, la bourgeoisie piétinera son matérialisme et adoptera la religion comme arme idéologique dirigée contre le prolétariat. La bourgeoisie, devant la menace de son nouvel ennemi, le prolétariat, s’emploiera désormais à instrumentaliser la religion comme moyen de soumission et de résignation sociale. Cette politique d’endoctrinement religieuse s’accroîtra au lendemain du premier assaut du prolétariat en juin 1848. Pour neutraliser le prolétariat, annihiler sa conscience de classe, anéantir sa combativité, Adolphe Thiers, homme d’État défenseur de l’Eglise, de l’ordre social et de la propriété privée, suggérera de recourir à la propagande. « Je veux rendre toute-puissante l’influence du clergé, je demande que l’action du curé soit forte, beaucoup plus forte qu’elle ne l’est, parce que je compte beaucoup sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l’homme : jouis… », avait écrit Adolphe Thiers le 18 juin 1848 dans l’Écho des instituteurs.

Ce revirement de position de la bourgeoisie sur la question religieuse ne s’explique pas seulement par des mobiles politiques de domination. Cela révèle la pusillanimité de la bourgeoisie à adopter le matérialisme comme mode de pensée. De fait, de par sa nature de classe exploiteuse, elle ne peut épouser la conception révolutionnaire du matérialisme. Aussi est-elle condamnée à privilégier une vision idéaliste du fonctionnement de la société, pour ne pas dire religieuse. Certes, sur le plan scientifique, en particulier dans le domaine de la connaissance de la nature indispensable au développement des forces productives, la bourgeoisie, par utilitarisme, s’est émancipée tôt du dogme religieux pour s’adonner audacieusement à la recherche permettant les plus performantes inventions, notamment techniques, exploitables dans le domaine de l’industrie, source de sa richesse extraite de la plus-value soutirée aux travailleurs. Mais dès lors qu’il s’agit d’explorer les sciences sociales, les scientifiques bourgeois témoignent, par idéalisme, d’un esprit moins rigoureux pour analyser l’évolution et les contradictions de la société. Car la science bourgeoise ne peut récuser le substrat idéologique légitimant l’exploitation des prolétaires au sein de la société capitaliste. La bourgeoisie et ses plumitifs s’accordent tous sur le dogme de la préservation de l’ordre social dominant, système d’exploitation et d’oppression naturalisé par ces féodaux des temps modernes.

Hormis la France, on assistera au même phénomène de déchristianisation en Russie au lendemain de la révolution bolchevique de 1917.

De même, la Révolution espagnole de 1936-1939 fut-elle submergée par une vague antichrétienne virulente accomplie par un peuple censément pieux, éradiquant en quelques mois des siècles de croyance. Cette transformation radicale des mentalités ne fut pas l’œuvre de l’éducation ou de la culture, ni, à plus forte raison, d’une campagne pédagogique de laïcisation, mais le produit de la lutte sociale qui, parvenue à une phase d’exacerbation, permit l’émergence d’une conscience politique radicale. Ces événements offrent un exemple de conscientisation politique inégalée où les peuples combattent à la fois leurs classes dirigeantes mais également les hiérarchies religieuses, autrement dit les institutions confessionnelles, armatures de toute croyance, bras armé spirituel de la classe dominante. L’histoire est émaillée de révoltes sociales durant lesquelles le peuple a brûlé les palais, mais également les temples religieux. Et ce n’est assurément pas par accident historique, par pur hasard. Au fond de lui, le peuple est toujours conscient de l’alliance nouée entre institutions religieuses et pouvoir étatique, entre la hiérarchie confessionnelle et la classe dominante, entre le sabre et le goupillon. Toujours conscient du rôle social de la religion, de sa fonction de conservation de l’ordre existant dominant.

Récemment, lors des soulèvements populaires de novembre 2019 en Iran, c’est dans ce pays censément le plus théocratique du monde que des mosquées furent saccagées et incendiées. Pour les protestataires, ces mosquées symbolisent la domination, l’aliénation, le despotisme du pouvoir autocratique des mollahs, alliés de la bourgeoisie étatique et commerçante. De même, symptomatique du réveil de la conscience, lors de ce grand mouvement de révolte populaire, de nombreuses femmes iraniennes enlevèrent leur voile, symbole de leur oppression, en signe de protestation contre leur asservissement.

 

Khider Mesloub  

 

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

3 réflexions sur “Déchristianisation et sécularisation: œuvres des révolutions et non des réformes

  • Sam

    Si en France la révolution de 1789 a servi de modèle radical en la matière… le plus accompli en tous cas en termes de laïcisation de l’état et des institutions à travers l’histoire, on ne peut attribuer à la révolution le déclassement graduel de la religion qui s’étala sur près de deux siècles antérieurs à elle… et dont elle ne fut que l’achèvement  »violent », radical, et quasi impensable de la manière qu’il s’est déroulé… la preuve en est que les peuples d’occident n’ont pas eu besoin de révolutions similaires pour laïciser leurs institutions ou se distancer de la religion…même s’ils se sont largement inspiré de la France et son modèle laïc a ce titre…et donc il existait une prédisposition et précédents qui soient significatifs et historiques et qui soient de nature culturelle, scientifique, intellectuelle et sociales donc ou même guerrière (guerres de religions) etc qui ont largement contribué aux perceptions négatives vis a vis de la religion…. ! Vous omettez par exemple de citer les crimes aussi et surtout envers ces gens de l’église curés et autres lors de cette révolution… car veut veut pas, il eut des purges, des déportations et des génocides commis a ce titre… comme à Nantes lors de l’épisode dit de la terreur… et qu’il faut suspecter a terrorisé et dissuadé une partie de la population de venir en aide aux victimes… un épisode de la terreur qui a du largement  »faciliter » la proclamation de l’état laic  »totalitaire » si on peut se permettre de le schématiser ainsi… car ce débat j’imagines continue de diviser les historiens en France a ce jour… et radicaliser certains laïcs et religieux de chaque côté !

    Ceci dit, on devrait garder à l’esprit que cette révolution  »totale » comme celle de 1789 reste donc un phénomène exceptionnel dans l’histoire, un dénouement assez unique, rare, et isolé a travers l’histoire des peuples… et qui sert justement de repère historique et culturel universel, qu’on a pas vu se répéter souvent ailleurs…

    la laïcisation factuelle ou graduelle de rares pays musulmans a ce titre… n’a pas eu besoin de révolution similaire a la Française non plus… En Turquie sous Atatürk, ce fut le choix d’un  »guide » nationaliste et  »révolutionnaire » certes… mais d’une ampleur beaucoup plus modeste, et conciliante envers la religion… ce qui est en fait l’objet même de la laïcité ; laïciser strictement les institutions, et garantir la liberté de culte en même temps dans la société. En Tunisie, même si ce que fit Bourguiba ne peut en aucun cas s’apparenter à une laïcisation a la Turque…, ce fut une proclamation d’un état laic post colonialisme… et ce n’est pas plus mal… puisque cela a largement marqué la société Tunisienne et l’a démarquée de ses consoeurs du Maghreb et du monde arabe.

    On peut aussi dire qu’une laïcisation graduelle des institutions des états, reste un phénomène qu’on observe aujourd’hui un peu partout dans les pays émergents ou du tiers-monde… et même en pays musulmans conservateurs, comme dans les pays du golf arabique, on se dirige inluctablement vers ça, même si leur modèle souffre de contradictions flagrantes en ce qu’elles demeurent des monarchies religieuses non constitutionnelles et non parlementaires de droit divin (comme au Maroc), et même si certains islamistes ou critiques croient que c’est uniquement sous l’impulsion de la traitrise et la  »collaboration » et les pressions qu’exercent Israël et les USA lors des derniers développements de l’actualité !

    On note au final que la recrudescence d’un islam rigoriste et violent en Afrique et au moyen-orient sous l’impulsion des groupes radicaux de tout poil… et qui cherchent a s’accaparer  »la révolution » et récupérer le combat des classes sociales de la base est naturellement destiné à l’échec et susciter plutôt un éveil des populations Africaines et une condamnation de leur part.. notons aussi qu’en Afrique, il n’existe pas que des islamistes radicaux, mais des chrétiens radicaux tout autant même si minoritaire dans le entre de ce continent… et que la mise sous tutelle de ce continent par le capitalisme, l’hyper libéralisme et la société de consommation qui ont largement aspiré les sociétés Africaines finissent tôt ou tard par recentrer les luttes sociales Africaines sur des objectifs tout a fait similaires que ceux de leurs homologues sur la planète… et sur des révolutions de toute nature et graduelles qui agitent l’Afrique et sa jeunesse en ce moment !

    Merci pour le billet !

    Répondre
  • Sam

    @ Khider

    Commentaire un peu hors sujet…. mais je tenais à partager ce truc avec vous car il parle d’Algérie et du Maroc, je tenais à vous livrer l’analyse brève et sans concession d’un grand anthropologue Marocain sur cette histoire de la  »normalisation » des relations du régime Marocain avec Israël récemment… voici donc comment il le voit et l’explique :

    il s’agit d’abord de l’anthropologue Abdallah Hamoudi, Doctorant de la sorbonne en 1977, et prof  »emerite » a la Princeton University aux USA depuis jusqu’en 2016 , date a laquelle il a pris sa retraite et se consacre a ses livres… on lui attribue par ailleurs son meilleur bouquin  »le Maître et le Disciple » qui explique les rapports d’autoritarisme dans la société Arabe en général, et dans les monarchies arabes en particulier, et donc a la veille de la parution de plusieurs de ses derniers bouquins ou parutions dont  »la distance et l’analyse »… qui sort bientôt…

    Lorsque son interviewer le questionne sur la question de la  »normalisation » avec Israel, ce dernier lui répond humblement de la manière suivante :  »Je m’inscris totalement contre, et j’ai été de ceux qui ont signé un manifeste et pétition contre, mais je comprend parfaitement la monarchie Marocaine qui doit non seulement défendre les intérêts du Maroc, finaliser l’intégration économique et sociale du Sahara, mais cherche aussi à sauver sa vie et son existence d’un pouvoir Algérien belliciste qui se sert depuis des décennies des dollars faciles de la manne pétrolière et gazière pour la menacer continuellement d’annihilation et se constituer le plus grand arsenal d’afrique, sans qu’il soit prouvé une quelconque supériorité a l’armée Algérienne a s’en servir, car c’est le but du régime Algrien, et son rêve de domination et ne se le cache même pas ! … puis il continue… lorsque vous entendez ce président Tebboune oser dires des choses qui ne se disent pas comme  »Si on se lève, personne ne nous arrêtera »…. pour qui il se prend ce président Tebboune ?!! même s’il arrivait à annihiler ce régime Marocain, est ce qu’il croit vraiment qu’il lui sera facile d’annihiler le peuple Marocain aussi !?…, bref il insiste que cette  »normalisation » est une sorte de recours ultime de la monarchie marocaine afin de se protéger d’un régime Algérien qui cherche a lui faire la peau depuis toujours, et pour protéger les intérêts du Maroc en entier face a cette montée militariste et fascisante du régime Algérien qui menace ses voisins continuellement….

    et d’ajouter a propos de la Monarchie après l’avoir largement critiquée et accusé d’autoritarisme que le peuple a dépassé et ne permettra plus, que lui croit en effet que ce choix que font les Marocains de préférer une monarchie qui s’inscrit dans leur culture millénaire est un choix qui se respecte, et que lui respecte aussi, en dépit du défi qui se pose à tous de transformer tout ceci en modèle démocratique et débarrassé de son autoritarisme…

    le plus surprenant d’ailleurs est lorsqu’il affirme que depuis la défaite de la résistance du Rif dans les années 20, et la participation des Marocains à la guerre de libération Algérienne, le projet de grand maghreb est mort depuis ces temps la, et n’a plus jamais existé en dépit des efforts d’un hassan II a vouloir le remettre sur les rails… et que ce régime Algérien fait de toute façon cavalier seul depuis qu’il s’est accaparé la rente du pays et soumis le peuple Algérien a son autorité de fer jusqu’a date… (une manière de dire que d’un oint de vue autoritaire, les deux régimes se ressemblent comme deux goûtes d’eau)…

    Bref, le gars n’est tout de même pas né de la dernière pluie, et ne peut en aucun cas être assimilé aux élites cooptées ou soumises au régime, loin de la, le type continue de vivre entre son domicile Américain et Paris où il conserve ses entrées universitaires et ses relations de travail… et se distancie largement de la politique de bas étage de nos deux pays… Voila, je tenais a vous livrer cette lecture fort juste a mon sens de ce qui se trame dans les cercles du pouvoirs de nos deux pays !

    Cordialement !

    Répondre

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