L’hyperinflation structurelle – l’OTAN intensifie sa guerre contre la Russie – le rouble réplique
Par Dmitry Orlov – Le 18 mars 2022 – Source Club Orlov
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L’ère de la rareté des ressources, contre laquelle des personnes intelligentes nous ont mis en garde depuis plus de 30 ans, est enfin arrivée. Pour confirmer cette observation fortuite, il suffit de se rendre dans une station-service ou de jeter un coup d’œil à sa facture d’électricité et de constater que les prix ont quelque peu augmenté. Le terme « quelque peu » peut sembler facétieux car un doublement du prix de l’énergie sur une période de quelques mois seulement est un peu un choc pour la plupart des gens. Mais j’ai choisi ce mot avec soin car ce que je veux explorer, c’est la possibilité certaine que, dans un avenir proche, les prix augmentent d’un tel ordre de grandeur, suivi d’une défaillance du marché, que les produits essentiels deviendront totalement indisponibles pour n’importe quelle somme d’argent.
Cela ne veut pas dire que les produits en question cesseront d’exister. L’argent ne cessera pas non plus d’exister : il y aura probablement plus d’argent que jamais. Cela ne veut pas dire non plus que les marchandises elles-mêmes changeront d’une manière ou d’une autre de forme ou de fonction. Ce qui sera transformé, c’est l’argent lui-même. Au lieu d’être une réserve de valeur et un moyen d’échange universellement reconnu et infiniment fongible, il deviendra un concept fracturé et conflictuel, lourd à utiliser, risqué à détenir et de plus en plus inutile.
Pour les personnes qui, tout au long de leur vie, ont été conditionnées à considérer l’argent comme le moyen de subsistance et la mesure de toutes choses et à penser que chaque chose doit avoir son prix (déterminé par la main invisible du marché libre), ce sera une transition des plus secouantes, psychologiquement perturbante – un Götterdämmerung – le crépuscule des dieux, ou du dieu, plus précisément du dieu Mammon. Il s’agit d’une interprétation romantique, et peut-être psychologiquement valable, mais une vision plus terre à terre, plus technique, est qu’il s’agit d’une nouvelle sorte d’inflation, que j’ai choisi de nommer « hyperinflation structurelle ». Elle partage de nombreuses caractéristiques avec la bonne vieille inflation normale à laquelle tout le monde devrait s’habituer maintenant, mais elle possède également des caractéristiques supplémentaires qui la rendent potentiellement dangereuse, en particulier pour les économistes libéraux, les banquiers d’affaires, les traders, les spéculateurs, les riches, les pauvres et (pour ne laisser personne de côté) tous les autres.
Le sujet de l’hyperinflation structurelle mériterait d’être traité dans un livre entier, un tome lourd rivalisant avec le Das Kapital de Karl Marx. Je ne peux pas le faire ici, et je vais donc plutôt esquisser les grandes lignes de ce brave nouveau monde et fournir quelques vignettes divertissantes tirées de l’actualité pour vous donner une meilleure idée.
Il était une fois (ou, plus précisément, aux États-Unis dans les années 1950) des ours qui vivaient dans des maisons, dormaient dans des lits et mangeaient du porridge dans des bols, et l’on a théorisé l’existence d’un certain état de choses que l’on a appelé l’économie Boucles d’Or – ni trop chaud, ni trop froid. Les banques prêtaient de l’argent à des taux d’intérêt, cet argent était investi dans des activités productives, ce qui entraînait une croissance économique, et la croissance économique rendait les revenus futurs plus importants que les revenus actuels, ce qui rendait ces prêts relativement moins importants au fil du temps et plus faciles à rembourser. Il y a toujours eu un peu de pression excessive sur les salaires – les maudits syndicats communistes y ont veillé – ce qui a entraîné une inflation des salaires et, à son tour, un peu trop d’argent dans l’économie par rapport aux produits qui pouvaient l’absorber, ce qui a produit une inflation des prix. Un peu d’inflation des salaires et des prix – autour de 2 % – a fini par être considéré comme inévitable et a même été appelé « le taux d’inflation optimal ». On y parvenait en ajustant le taux des fonds fédéraux, alias le taux préférentiel, que les banques utilisaient pour fixer les taux d’intérêt sur les prêts et les dépôts. Il existait également un « taux de chômage optimal » (alias « taux de chômage naturel ») qui permettait d’atteindre presque le plein emploi tout en maintenant les travailleurs suffisamment effrayés pour qu’ils ne demandent pas de salaires plus élevés.
Le paragraphe précédent est probablement le paragraphe le plus fastidieux et le plus ennuyeux que j’ai jamais écrit de toute ma vie. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle l’économie la science lugubre ; elle est vraiment lugubre, non pas dans le sens de morne, mélancolique ou lugubre, mais dans le sens de médiocre, bâclée et, dans l’ensemble, d’un tas de déchets pathétiques. Il n’y a jamais eu de Boucle d’Or ; il n’y a eu qu’une bande de capitalistes impitoyables et leurs esclavagistes qui, pendant un certain temps, ont trouvé opportun de soudoyer la classe ouvrière juste assez pour l’empêcher de se transformer en communiste et de les pendre tous aux lampadaires, étant donné qu’il y avait un paradis pour les travailleurs là-bas, appelé URSS, qui lançait des Spoutniks, libérait des colonies européennes à droite et à gauche et vivait généralement dans la joie. Les esclavagistes capitalistes sont même allés jusqu’à permettre à une classe moyenne de se développer pendant un certain temps. Puis, au cours des 30 années qui ont suivi la disparition de l’URSS et la disparition du fantôme du communisme, la classe moyenne a été systématiquement démantelée parce qu’il n’y a plus de nécessité politique pour elle.
Le modèle mental que les économistes voudraient nous faire croire réel représente l’économie comme une sorte de boîte noire magique qui fonctionne avec de l’argent. Le flux d’argent est contrôlé à l’aide de quelques boutons, dont la manipulation correcte produit la croissance économique, une faible inflation et le plein emploi. Si la croissance stagne ou si l’inflation devient trop faible, des mesures de stimulation sous forme de baisse des taux d’intérêt permettent de la relancer. Si la croissance est bonne, mais que le chômage est trop faible et l’inflation trop élevée, on dit que l’économie est en surchauffe et on augmente les taux d’intérêt pour y remédier. Si cela ne fonctionne pas, l’écran affiche les mots « Policy Error ! » et il est temps de remplacer le président de la Réserve fédérale par une nouvelle marionnette en viande fraîche. Et si cela ne fonctionne pas non plus, alors quoi ?
Que faire si la croissance reste faible et que le chômage reste élevé malgré de nombreuses années de taux d’intérêt pratiquement nuls, alors que l’inflation bat tous les records ? Et si le moindre geste dans le sens d’une hausse des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation fait s’évanouir toute l’économie et que les corps inertes des entreprises commencent à boucher les entrées des tribunaux de faillite? Eh bien, il est peut-être temps de se procurer une nouvelle boîte noire (Le grand Reset), ou ne rien faire et attendre que la situation se résolve d’elle-même avec le temps. Et si elle ne se résout pas avec le temps mais continue à s’aggraver, alors quoi ?
Alors, il serait peut-être temps pour les économistes d’arrêter de jouer avec leurs modèles cassés et de trouver de vrais emplois. Ceux-ci nécessiteraient une certaine reconversion. En particulier, il y a quelques nouvelles disciplines qu’ils devraient apprendre à connaître. Il en existe une importante, appelée « économie politique » : elle analyse la manière dont les règles sociales déterminent les résultats économiques. C’est un anathème pour les économistes occidentaux, car leur culte particulier les oblige à respecter un certain article de foi:
une économie de marché libérale fondée sur des droits de propriété privée absolus et l’utilisation sans entrave du capital privé dans un régime économique mondialisé sans frontières ni intérêts nationaux est le seul choix possible. Tout le reste est traité à l’aide d’une variété d’épithètes péjoratives – socialiste, communiste, antidémocratique, autoritaire – et doit être détruit à l’aide de sanctions économiques ou, si celles-ci ne fonctionnent pas, de campagnes de bombardement. Et si les sanctions économiques ne fonctionnent pas et qu’une campagne de bombardement serait suicidaire (comme c’est le cas avec la Russie ou la Chine), alors quoi ?
Le processus de reconversion des économistes occidentaux serait compliqué par le fait que l’attention portée à l’économie politique les obligerait à prendre conscience de certaines réalités inconfortables. La plus importante d’entre elles est que les valeurs occidentales qu’ils vantent – droits de l’homme universels, caractère sacré de la propriété privée, libre circulation des capitaux et démocratie – sont loin d’être universelles ; en fait, elles sont réservées aux membres du club. Il est donc parfaitement possible d’imposer des sanctions économiques ou de bombarder quiconque ne leur plaît pas. Les centaines de milliers de Guatémaltèques, de Honduriens, de Salvadoriens, de Serbes, de Palestiniens, d’Irakiens, d’Afghans, de Libyens, de Syriens, de Yéménites et d’Ukrainiens morts ou déplacés n’ont aucune importance car ils ne sont pas membres du club des démocraties libérales et leurs vies ne comptent pas. De même, il est parfaitement acceptable de forcer de larges segments de sa propre population à subsister dans une pauvreté extrême tout en étant étroitement contrôlés par un État policier autoritaire et empêchés de subvenir à leurs propres besoins – parce que les pauvres ne comptent pas non plus. Toutes les commodités de la civilisation ne sont destinées qu’aux riches et à quelques-uns de leurs fidèles serviteurs ; le reste ne compte tout simplement pas – ou plutôt, il ne compte que comme ressource pour l’utilisation du capital privé.
En creusant un peu plus, il s’avère que la démocratie occidentale n’est pas du tout dirigée par le peuple (cela s’appelle le populisme et est considéré comme très mauvais) mais un gouvernement dominé par les intérêts du capital privé. À son tour, le marché libre n’est pas libre du tout mais est en fait un système gouvernemental occidental mis en place et géré par ce même gouvernement dominé par les intérêts du capital privé. Du point de vue de l’économie politique, la civilisation occidentale n’a rien à voir avec l’économie ; il s’agit en fait d’un système parasitaire qui impose une certaine hiérarchie mondiale. La souveraineté est soigneusement rationnée et les nations qui tentent d’exercer leur souveraineté sans recevoir une dispense spéciale d’en haut sont sanctionnées et, si cela ne fonctionne pas, bombardées pour les soumettre.
Au sommet de la hiérarchie mondiale se trouvent les Anglos de la classe supérieure dont le fief est Washington, DC. J’aime les appeler « les majors anglais » parce qu’ils sont pour la plupart des Anglos de souche avec un peu de Juifs, et parce que leur compréhension de la réalité physique est à ce stade à peu près ce que l’on attend d’un major anglais dans une université de quatre ans. Juste en dessous d’eux se trouvent les Européens de l’Ouest, soumis mais aristocratiques ; viennent ensuite leurs vassaux d’Europe de l’Est, à l’exclusion expresse des Russes et des Biélorusses ; les Ukrainiens ont été inclus pendant un certain temps, mais uniquement comme chair à canon à jeter aux Russes. En récompense de leur abjecte obéissance, les Japonais, les Coréens du Sud et les Taïwanais occupent des positions quelque peu privilégiées parmi les masses opprimées de l’Est, dont l’utilité dans la vie est d’effectuer un travail semi-qualifié pour les sociétés multinationales occidentales. En bas de l’échelle, on trouve les Latino-Américains et les Africains. Cette hiérarchie n’a pas beaucoup changé depuis l’époque du « fardeau de l’homme blanc » de Rudyard Kipling. Une innovation relativement récente a été le remplacement du rang aristocratique par le rang financier. Elon Musk est une sorte d’archiduc nouveau style.
Une autre innovation concerne les méthodes d’exploitation. Alors que pendant la majeure partie des cinq siècles précédents de colonialisme occidental, les moyens étaient directement cinétiques par nature – invasion, occupation, pillage et viol, essentiellement – les dernières décennies ont vu une évolution vers une utilisation plus raffinée des moyens financiers et juridiques pour escroquer les masses entassées qui aspirent à respirer librement. L’accès au crédit international et la concession de licences de propriété intellectuelle en sont venus à jouer un rôle essentiel. Les seules transgressions qui ont récemment déclenché la destruction totale d’un pays étaient liées au refus de vendre du pétrole contre des dollars américains : ainsi, l’Irak d’abord, puis la Libye ont reçu le traitement « shock and awe » et sont devenus des États faillis.
Mais une répétition de cette situation n’est plus probable, car le monde entier est désormais pressé de se débarrasser de la domination du dollar. Les Saoudiens négocient actuellement avec la Chine pour commencer à lui vendre du pétrole en yuan au lieu de dollars ; la Russie, la Chine et l’Inde ont mis en place des échanges de devises pour éviter le dollar dans le commerce bilatéral ; d’autres nations observent attentivement, impatientes de commencer à éviter elles aussi le dollar américain. Quelque chose me dit que les Saoudiens ne vont pas être bombardés ou même sanctionnés ; au lieu de cela, les responsables américains vont continuer à supplier docilement les Saoudiens de leur fournir un peu plus de pétrole, s’il vous plaît, en échange de quantités toujours plus grandes de dollars américains sans valeur. Et si cela ne fonctionne pas, alors quoi ?
Que peuvent faire les États-Unis ? Depuis plusieurs décennies maintenant, les États-Unis ont compté sur un terrain de jeu économique incliné en leur faveur et en sont devenus dépendants. Les États-Unis ont produit de la dette et l’ont utilisée pour acheter tout ce dont ils avaient besoin, creusant un déficit commercial important et permanent avec le reste du monde. Les États-Unis ont récemment gelé les actifs en dollars de la Russie, se mettant ainsi en défaut sur la partie de leur dette détenue par la Russie, lançant ainsi un avertissement au reste du monde : l’argent qu’ils gagnent en expédiant des produits aux États-Unis n’est pas sûr et peut être volé à tout moment et pour n’importe quelle raison. En réponse, le reste du monde réagit en réorganisant son commerce loin du dollar américain. Par le passé, les États-Unis pouvaient punir un tel comportement en envoyant un ou deux groupes de porte-avions et exiger la soumission du pays rebelle, mais aujourd’hui, un ou deux missiles hypersoniques russes peuvent couler un porte-avions sans laisser à quiconque la possibilité de comprendre ce qui s’est passé. À ce stade, il n’y a pas grand-chose qui puisse empêcher quiconque dans le monde de décider d’arrêter d’expédier des produits aux États-Unis en échange de la dette américaine nouvellement émise.
Ce serait un désastre pour les États-Unis, car ils sont extrêmement dépendants d’un large éventail d’importations. Si l’on prend l’exemple de la Russie, le pétrole russe ne représente qu’un faible pourcentage des importations américaines de brut, mais il s’agit d’un pourcentage très important car, sans lui, les raffineries américaines seraient incapables de produire du carburant pour l’aviation ou du diesel. La plupart du pétrole américain provient aujourd’hui de la fracturation et est un pétrole léger, utile uniquement pour la fabrication d’essence. Le pétrole lourd russe (Oural ou Mazut100) est ce qui permet aux avions de voler, aux camions de rouler et aux navires de naviguer aux États-Unis. La situation est encore plus grave avec l’uranium enrichi : La Russie possède et exploite environ la moitié de la capacité d’enrichissement de l’uranium dans le monde, alors que les États-Unis n’en possèdent aucune. Sans les exportations russes d’uranium enrichi, les centrales nucléaires aux États-Unis (et en France, qui est un fournisseur d’électricité essentiel pour ses voisins allemands) seraient obligées de fermer, ce qui serait catastrophique pour les réseaux électriques américains et européens. Étant donné que les États-Unis ont gelé – volé – 300 milliards de dollars de richesses souveraines russes détenues en dollars américains – ou, selon l’interprétation russe de ce qui s’est passé, les États-Unis ont fait défaut sur une partie de leur dette détenue par la Russie – qu’est-ce qui pourrait contraindre la Russie à continuer de vendre du pétrole ou de l’uranium contre des dollars?
Certains signes indiquent qu’une compréhension de ces faits commence lentement à poindre chez les gens de Washington, DC, adeptes des sanctions. Tout d’abord, Biden a interdit l’importation de pétrole russe, déclarant essentiellement «Je ne suis pas viré, je démissionne!». Ensuite, une mission de haut niveau a été envoyée au Venezuela pour parler à l’usurpateur Nicolas Maduro, contournant entièrement le président-non élu Juan Guaidó qui avait été récemment si favorisé par les Washingtoniens et leurs amis. L’objectif était de persuader le tyran Maduro de laisser le passé derrière lui et de laisser les États-Unis avoir une partie de son pétrole totalitaire. Le passé est multiple et varié : il y a la saisie de l’or du Venezuela stocké à Londres, le rachat illégal de la compagnie pétrolière nationale du Venezuela aux États-Unis, la pathétique petite invasion ratée par des mercenaires américains… Ce que la délégation américaine de haut niveau ne savait apparemment pas (étant plutôt typiquement mal informée), c’est qu’une grande partie de l’industrie pétrolière du Venezuela est à ce jour une concession de l’État russe : Rosneft a vendu ses intérêts vénézuéliens à une société d’État russe non identifiée en mars 2020. Après avoir été repoussés par le Venezuela, les Américains ont tenté leur chance avec l’Iran, promettant de rétablir l’accord sur le nucléaire iranien dont Trump s’est retiré avec tant de fureur, et on leur a dit de parler à celui qui négocie le processus de son rétablissement – et ce serait à nouveau la Russie. Ensuite, Biden a lancé des appels téléphoniques désespérés à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, auxquels leurs dirigeants respectifs ont refusé de répondre.
Ce niveau d’ineptie et d’impuissance extrêmes n’est pas propre à la gestion américaine de l’uranium ou du pétrole. Examinons brièvement le gaz naturel. D’une part, il y en a presque trop, maintenant que la plupart des puits de pétrole/gaz fracturés deviennent de moins en moins huileux et de plus en plus gazeux – une phase terminale dans tout le fiasco du fracturage. D’autre part, il y a une extrême pénurie de gazoducs et d’autres infrastructures pour acheminer ce gaz là où il est nécessaire. Il existe un certain nombre d’usines de liquéfaction du gaz naturel, mais certaines d’entre elles appartiennent à des intérêts étrangers (l’Inde en particulier) et ces propriétaires préfèrent que le gaz leur soit destiné plutôt qu’aux consommateurs américains. Et pour couronner le tout, il y a le Jones Act de 1920, qui rend illégal le commerce côtier (entre les ports américains) pour les navires non construits aux États-Unis, alors qu’il n’y a aucun méthanier construit aux États-Unis. Ainsi, le Texas peut exporter du gaz, mais pas vers le Massachusetts, qui doit faire venir du GNL d’ailleurs en surenchérissant sur l’Europe et l’Asie. L’abrogation de la loi Jones serait une excellente idée, mais elle est loin d’être aussi populaire auprès des bailleurs de fonds des campagnes électorales que l’imposition de nouvelles sanctions à la Russie, ce qui devra donc attendre, peut-être pour toujours.
Laissez-moi expliquer cette situation en termes de jeu d’aventure. Vous êtes seul, errant dans une forêt sibérienne infiniment grande. Vous avez deux choix : errer jusqu’à ce que vous mouriez de faim et d’épuisement ou aller parler à l’ours russe. Pour parler à l’ours, vous devez descendre dans sa tanière, où l’ours se retourne, vous regarde et vous dit : « Eh bien, helloooooo ! ». Vous devez ensuite offrir à l’ours quelque chose qu’il veut en échange de quelque chose que vous voulez. Conseil : si vous offrez à l’ours des dollars ou des euros, même ceux qui viennent d’être imprimés, il vous arrache le visage ; la partie est terminée.
La question est la suivante : que pouvez-vous offrir d’autre à l’ours (si vous êtes les États-Unis ou l’Union européenne) ? La réponse courte est : pas grand-chose ! Pour en comprendre les raisons, nous devons remonter dans l’histoire et revoir très brièvement le processus de l’impérialisme occidental tel qu’il s’est déroulé au cours des cinq derniers siècles. C’est ici que nous quittons le domaine de l’économie politique pour entrer dans celui de l’économie physique, une autre discipline que les économistes occidentaux détestent absolument.
Passons sur une myriade de détails, dont beaucoup peuvent être trouvés dans l’excellent livre de Jared Diamond, « Guns, Germs and Steel », et qui peuvent être résumés comme suit : « beaucoup d’armes en acier et le fameux manque d’hygiène de l’Europe occidentale, qui en a fait l’incubateur mondial des maladies infectieuses, lui ont permis de conquérir le monde » (ils ne se lavaient presque jamais, vous savez !), ce qui a rendu l’impérialisme occidental possible, c’est la fabrication de navires, d’armes, de tissus et bien d’autres choses encore. Ce que les empires récupéraient, c’était principalement des matières premières de toutes sortes : épices, minerais, teintures, céréales, tabac, sucre, coton, etc. La fabrication était effectuée dans le centre impérial, qui fut le premier à découvrir et à exploiter les combustibles fossiles. La Grande-Bretagne avait 20 ans d’avance sur tous les autres pays pour exploiter la puissance du charbon et de la vapeur, ce qui lui donnait presque deux siècles d’avance sur tous les autres.
Avance rapide de cinq siècles, et que voyons-nous ? La plupart des activités manufacturières sont réalisées dans les anciennes possessions coloniales, tandis que les fonctions du centre impérial ont été virtualisées et consistent désormais essentiellement en des services, notamment des services financiers et de nombreux types de médias numériques. Alors, qu’est-ce qu’un ancien empire vieillissant et décrépit peut offrir à l’ours russe qui ne l’incitera pas à… <bruit d’un visage qu’on arrache> ?
Pour vous donner des exemples précis, Microsoft, Adobe et Oracle, entre autres, ont annoncé qu’ils ne feraient plus affaire en Russie en raison de l’extermination en cours des nazis en Ukraine. Si les ours avaient des expressions faciales (ils n’en ont pas, ce qui rend difficile de savoir quand l’un d’eux est sur le point de vous arracher le visage), l’ours russe sourirait à cette nouvelle, car tous ces logiciels sont désormais gratuits pour lui : Microsoft et Adobe, qui fonctionnent sur les ordinateurs de bureau et les ordinateurs portables, sont faciles à craquer (je les utilise depuis des années et je n’ai jamais payé pour les obtenir, car télécharger et installer une version russe craquée était tellement plus facile, et même moins cher). Oracle et d’autres logiciels de serveur d’entreprise fonctionnent derrière de nombreux pare-feu et continueront à fonctionner pendant des années (les logiciels ne s’usent jamais) tandis que les Russes organisent leur propre support technique local pour ces logiciels et finissent par les remplacer par leurs propres versions.
Voilà pour les logiciels. Mais qu’en est-il du matériel ? Comme pour les logiciels, les entreprises de matériel informatique qui refusent de commercer avec la Russie perdent la protection de leurs brevets et la Russie fournira désormais ses propres pièces de rechange pour tous les équipements qu’elle a importés. Mais il y a des choses que la Russie ne peut pas produire elle-même. En particulier, les États-Unis et l’Union européenne ont l’intention de bloquer la capacité de la Russie à importer du matériel informatique avancé tel que les microprocesseurs. Premièrement, il existe une longue liste de pays qui ne seraient que trop heureux d’importer ces articles et de les réexporter en Russie pour une somme modique. Deuxièmement, les microprocesseurs modernes sont fabriqués à Taïwan à partir de composants provenant du monde entier. Certains n’ont que quelques sources. Par exemple, la moitié des tranches de saphir pour les fondations des microprocesseurs vient de Russie et la moitié du gaz néon pour les lasers utilisés dans les équipements de photolithographie vient d’Ukraine (qui, en raison du nettoyage russe en cours dans l’allée quatre, n’est plus exportatrice de rien, sauf de réfugiés). Ainsi, s’approcher de l’ours russe et lui dire « Pas pour vous ! » doit être immédiatement suivi de « …et pas pour moi non plus ! ».
Comme vous le voyez, l’économie physique est tout aussi intéressante que l’économie politique. Mais qu’est-ce que tout cela a à voir avec la science légendaire de l’économie financière occidentale et l’hyperinflation structurelle en particulier ? À la lumière de ce qui précède, nous sommes maintenant en mesure d’essayer de répondre à cette question.
Milton Friedman a déclaré que
« l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire dans le sens où elle n’est et ne peut être produite que par une augmentation plus rapide de la quantité d’argent que de la production ». Mais puisque l’argent lui-même « est toujours et partout un phénomène monétaire », et que les quantités d’argent et de produits peuvent aussi bien diminuer qu’augmenter, nous pouvons éliminer ces absurdités et simplifier cette citation en disant : « L’inflation, c’est quand il y a plus d’argent pour moins de produits. » Friedman était méchamment intelligent, vous voyez. La plupart des économistes le sont.
Maintenant, essayons de trouver une véritable explication à ce qui se passe. La plus facile à expliquer est l’inflation par hélicoptère. L’administration Biden a surtout arrêté l’économie à cause d’un certain rhume de cerveau à la mode inventé par Fauci et des chauves-souris qui ravageaient la planète. Pour compenser, Biden a commencé à distribuer de l’argent à gauche et à droite. Ainsi, nous avions plus d’argent qui courait après moins de produits, ce qui a provoqué une hausse des prix. En ce moment, la Réserve fédérale (tous des lecteurs avides de Milton Friedman, j’en suis sûr !) expérimente l’augmentation des taux d’intérêt afin de contrôler l’inflation. Cela entraînera la faillite de nombreuses entreprises américaines surendettées, l’arrêt de la production et le licenciement de leurs employés, ce qui signifie qu’il faudra davantage de monnaie d’hélicoptère, ce qui fera augmenter l’inflation. La Fed s’écriera alors « Oh mon Dieu, qu’avons-nous fait ? » et ramènera les taux d’intérêt à zéro. La beauté de cet arrangement, c’est qu’il est possible de répéter l’opération aussi souvent qu’on le souhaite.
Le deuxième type d’inflation est plus difficile à expliquer, je vais donc recourir à une astuce souvent employée dans les cours de science économique : utiliser une anecdote microéconomique pour expliquer un phénomène macroéconomique. Supposons que vous possédiez une entreprise qui fabrique du papier toilette et l’expédie aux États-Unis. Dans un contexte de faible inflation, il est absurde pour vous de stocker du papier toilette et d’attendre que les prix augmentent. Vous perdriez des revenus, et vos concurrents pourraient profiter de cette ouverture pour réduire votre part de marché. En revanche, dans des conditions d’inflation élevée, l’inflation fait plus que compenser le coût du stockage de la production invendue, ce qui lui confère une valeur supérieure à celle de l’argent, et il est parfaitement logique de laisser un navire rempli de papier toilette rester à l’ancre pendant quelques semaines au lieu de le décharger immédiatement. Imaginez maintenant que tout le monde fasse la même chose. Pensez-vous que cela pourrait expliquer pourquoi tous ces cargos restaient sans cesse au mouillage juste à côté de Los Angeles ? Encore une fois, c’est du réchauffé, du rincé et du répété.
Au fil du temps, l’inflation structurelle peut se transformer en hyperinflation structurelle : une situation dans laquelle les conditions du marché s’approchent asymptotiquement d’une singularité où une quantité infinie d’argent permet d’acheter exactement zéro produit. Cette situation n’est pas directement observable : il n’y aura plus personne pour l’observer, car d’ici là, les quelques économistes intelligents qui auront survécu auront trouvé un moyen de se nourrir sans argent, en utilisant directement la terre, l’eau, le soleil et un sac de pommes de terre.
Dmitry Orlov
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Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.
Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2022/03/hiperinflaccao-estrutural-nato.html
– La Situation Catastrophique de l’économie mondiale avant la guerre de Poutine :
– Nous n’aborderons même pas ici l’aggravation de l’économie pendant l’épisode Covid ! –
Avant la guerre de Poutine en Ukraine, selon les différents articles économiques Américains les plus sérieux, et on ne va parler que de l’Amérique pour commencer… entre 25 et 30% de la population des états-unis vivait déjà sous le seuil de la pauvreté sans qu’elle fasse officiellement partie des statistiques sur les gens qui vivent sous ce seuil, mais encore plus tragique que tout ceci, elle quittait notre monde pour l’au-delà criblée de dettes, et ayant de la difficulté a se payer des funérailles, étant le phénomène le plus parlant et le plus criant, car tous sans exception comme le confirment les statistiques des maisons funéraires aux USA, tous optaient pour le strict minimum sur la carte du menu : Une crémation sans cérémonie, sans options, sans urne funéraire et sans le moindre artifice pour une moyenne d’environ $1500 la crémation !! une somme difficile a réunir pour les malheureux héritiers ! Bref, un héritage sombre aux enfants parfois encore jeunes et dépendants, qui eux continuent de recevoir les appels des collecteurs recouvreurs de dettes ! une majorité de ce 30% d’Américains était la classe moyenne qui vivait bien encore jusqu’au début des années 2000, et possédait partiellement leurs petites maisons… mais depuis quelques années maintenant, non seulement n’arrivait plus à payer ses factures, celles de l’hypothèque entre autres, du concessionnaire auto, du prêt a la banque ou des cartes de crédits, et des autres dépenses ordinaires, mais plus grave encore, peinait a nourrir leur famille sans utiliser des cartes de crédits !
En Europe par contre, c’est l’explosion des listes d’assistés sociaux, des frais engagés par les états européens pour ce système social et celui de la santé qui ont explosé ! les Européens ne sont pas plus riches que les Américains, ils sont juste un peu mieux cachés que ces derniers, et sont surtout mieux disciplinés vis a vis de leur dépenses qu’ils ont appris a calculer et prévoir longtemps a l’avance en tenant compte de l’assistance des états ! mais en Europe, la pauvreté aussi gagnait de la même manière les classes moyennes…, et le fossé des inégalités commes aux states ne faisait que se creuser d’avantage. Les Européens se serrant la ceinture de plus en plus, face a la rareté des emplois stables, la rareté des prêts bancaires aux ménages tout autant (et pas aussi facilement qu’aux states), et la rareté des débouchés aux études universitaires ou supérieures qui ne soient pas scientifiques et pointus.
Dans le reste du monde, c’est à dire dans le tiers-monde et dans l’hémisphère sud de la planète, une tragédie économique se jouait déjà depuis des années, même si cette partie du monde a usé de créativité et d’inventivité pour sauver un tiers des populations d’une pauvreté extrême, et même si les politiques de dettes auprès du FMI et de la banque mondiale, et celle de subventions des denrées de base ont maintenu tous ces pays en un seul morceau…, la seule facture de l’alimentation qui prenait elle jusqu’à 50% du budget mensuel des ménages, ne laissait pas grand chose aux majorités prolétaires et forçats du circuit informel pour subvenir aux autres besoins de logement, d’électricité ou de transport en commun ! c’est très simple, même les fonctionnaires de l’état, les profs et le personnel de base de l’État considérés comme les plus »riches » et ayant des emplois stables dans ces économies, ont disparu des marchés journaliers ! les vendeurs de légumes et de fruits, les bouchers, les poissonniers ne vendaient plus grand chose dans les marchés ! ils attendaient la fin de la journée pour brader les prix de moitié et espérer récupérer leur mise pour retourner le lendemain ou trois jours plus tard au marché de gros pour se réapprovisionner…et serrer la ceinture a leur tour, ou changer de commerce de fond en comble !
– La situation catastrophique de l’économie mondiale aujourd’hui et après la Covid et après la guerre de Poutine surtout :
Il faut préciser tout d’abord que le prolétariat mondial, les classes moyennes paupérisées et les classes pauvres a la base, peu importe où qu’ils se trouvent, en occident ou dans le Tiers-monde, se foutent royalement de la guerre de Poutine ou de la confrontation EST-OUEST entre grand capital occidental, et grand capital Sino-Russe ! comme ils se foutent totalement des arguments des uns et des autres que ce soit concernant la Covid ou concernant les raisons de la guerre de Poutine maintenant !
Des pays qui se disent bourgeois comme le Canada et qui n’arrêtent pas de diffuser la propagande que les Canadiens sont a l’abris de toutes les catastrophes économiques, sont riches, et sont bien mieux loti que le reste du monde ou que leur voisins américains, est en fait tout ce qu’il y a de faux et mensonger en premier lieu ! Un petit tour au super-marché au Canada vous en convaincra ! le marchandises ne se vendent plus, les étals sont bourrés de denrées invendables, les prix des légumes n’ont rien a envier a ceux des viandes et des poissons, comme s’il s’agissait de produits de luxe… les gens vont au super marché pour s’acheter des produits essentiels de base, et si possible un poulet rôti pour nourrir toute la famille qui vaut bien moins cher qu’un panier de fruits et légumes, ou des barquettes de viande crue ! A travers tout le Canada, un nombre incalculable de petits business qui constitue la colonne vertébrale de l’économie Canadienne avaient déjà fait faillite pendant la Covid, et la majorité du reste qui s’est surendetté grâce aux prêts »aides » du gouvernement, n’ont fait que reporter leur faillite a plus tard !
Aujourd’hui et après le déclenchement de cette guerre…Au Canada comme aux états-unis, en Europe comme au Tiers-monde, l’explosion de l’inflation et la difficulté de se payer les produits essentiels de la vie, ne sont assurément pas une victoire de Poutine sur l’occident ! ils sont plutôt la conséquence de la catastrophe déclenchée par Poutine juste au lendemain d’une autre catastrophe qui s’appelait la Covid !
Il est d’autant illusoire de croire que le Peuple Russe va mieux se porter ou s’en sortir mieux que le reste des peuples sur terre…. grâce a une quelconque propagande Pro Poutine comme dans cet article…. qui nous parle de l’Ours Russe comme si l’économie Russe représentait a la base une économie de 1er plan au niveau mondial ! l’économie Russe avant la guerre se placerait 6 ou 7ème dans les économies des États des USA a peine ! Elle était considérée la 11ème économie mondiale grâce aux exportations de Gaz et de pétrole jusqu’avant la guerre avec l’Ukraine, mais son caractère très inégal dans la population Russe, la placerait volontier comme une économie tiers-mondiste quelconque en terme de redistribution de la richesse sur la population !
la thèse du remplacement des USA et de l’Occident par l’économie Sino-Russe n’est d’ailleurs elle aussi qu’une autre chimère que les idéologues et propagandistes Pro Poutine et Pro Chine tentent de faire croire a une infime partie de la population mondiale, celle qui les soutient idéologiquement ! car si la Russie exporte encore son pétrole et pourrait trouver d’autres acheteurs pour remplacer les occidentaux, ses exportations de gaz naturel elles constituent son talon d’achille puisque le gaz naturel a besoin de la construction de pipelines spécifiques qui demandent des années et des investissements colossaux pour être dirigés géographiquement vers d’autres marchés ! En réalité la dépendance de la Russie des produits et de la technologie occidentale constitue pas moins de 80% de ses besoins pour soutenir son économie moderne !
Aujourd’hui il y a un total de 49 pays qui adhèrent aux sanctions occidentales a contre-coeur contre la Russie, et il y a aussi 53 pays qui ont décidé déjà qu’ils n’allaient pas adhérer a ces sanctions….sauf que pour ces derniers, il devient extrêmement difficile et coûteux pour commercer exporter ou importer de la Russie a cause de l’effondrement du Rouble, de la difficulté des échanges bancaires hors SWIFT, et des sanctions que les principaux transporteurs maritimes du monde appliquent et excluent la Russie ! il faudra des années avant que la Chine ne puisse combler ce déficit en bateaux gaziers, pétroliers, cargo, et porte conteneurs et il faudrait qu’elle y gagne aussi pour le faire et sauver la Russie d’une faillite quasi totale !
La Chine par ailleurs, ne pourra soutenir la Russie de Poutine dans les faits, dans la mesure que même les industriels et grossistes et autres exportateurs chinois, ne voudront que rarement commercer contre un Rouble effondré ! ou risquer de se retrouver sur la liste noire des pays qui sanctionnent la Russie avec lesquels ils continuent de faire le principal de leur business ! il faudrait en réalité que seul l’état Chinois et la banque centrale de Chine qui décident de soutenir la Russie en réalité et garantir le paiement des marchandises exportées vers elle en Yuan et non en roubles !
le billet présent n’est rien d’autre qu’une autre analyse bourgeoise Pro poutine et propagandiste comme toutes les autres qui se foutent toutes des conditions économiques du monde entier et des prolétaires du monde entier pour les beaux yeux de Poutine et sa guerre décriée même en Russie !
Les seuls et uniques alliés de Poutine comme l’a stipulée une analyse récente qui connait la Russie mieux que quiconque, sont un noyau dur autour de lui et 75% des élus corrompu du Kremlin qui croient tous a ses vues de vouloir faire renaître un empire Russe avec sa »grandeur » d’antan ! Cette analyse démontre par contre que le risque de Putsch auquel fait face Poutine, ne viendra ni de son armée, ni du Kremlin, et encore moins de la Rue et du peuple, mais il viendra des élus de milliers de petites localités autant dans les villes que les campagnes car sont eux déjà confrontés aux pressions du peuple et a la panique de la population et auraient déjà commencé depuis la mi-Mars à désobéir a la quasi majorité des directives du Kremlin que ce soit pour les mesures économiques, celles de gestion des municipalités ou celles de renforcer la propagande du Kremlin et du régime et demander au peuple Russe de s’y confirmer ! ils sont débordés et l’analyse en question parle qu’un putsch pareil n’aura jamais eu lieu dans l’histoire, car il sera le plus »doux » et »soft » et sans effusion de sang et sans violence aucune de toute l’histoire si les choses continuent ainsi !
En espérant que ça fasse réfléchir les Pro Poutine cette fois !
En réponse a la propagande Russe qui se croit indispensable, et en réponse a l’impérialisme chinois qui exploite l’Afrique et ses richesses presque toute seule, le NIGÉRIA vient déconstruire tout ceci et dénoncer les faits suivants : ce sont les propos du ministre de l’energie du Nigéria :
– Le pétrole et gaz Russe sont utilisés comme instruments de guerre
– le Pétrole te gaz Nigérians représentent les plus importantes reserves mondiales mais manquent d’investisseurs
– le Gaz Nigérian pourrait remplacer le gaz Russe en Europe en un clin d’oeil et subvenir aux besoins de quantité de pays si les investissements considérables sont alloués au Nigéria
– le Nigéria n’a pu capter que 4 milliards de dollars d’investissement étrangers sur 70 milliards pour l’Afrique
– le Nigéria dépend de la chine pour 80% d’exportations de ses métaux et elle le fragilise juste pour ça
– le Nigéria possède la plus grosse reserve de métaux rares pour la technologie qui n’attire pas les occidentaux encore !
– le Nigéria pourrait se transformer en hyper puissance économique Africaine qui tirerait le continent vers le haut s’il n’était pas victime du mépris occidental et du chantage chinois
https://www.thisdaylive.com/index.php/2022/03/27/russia-ukraine-war-nigeria-ready-to-step-in-as-alternative-gas-supplier-to-europe-says-sylva/
Traduction pour ceux qui ne lisent pas l’anglais :
Source : http://www.thisdaylive.com
Guerre Russie-Ukraine : le Nigeria prêt à intervenir en tant que fournisseur de gaz alternatif pour
Mars 27, 2022 6: 58 am
*NEITI : L’exportation de 85 % des minéraux solides du Nigeria vers la Chine pose un risque
économique – Emmanuel Addeh à Abuja
Suite à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui menace la Russie d’approvisionner les pays européens en gaz, le ministre d’État aux Ressources pétrolières, M. Timipre Sylva, a révélé que le Nigeria était prêt à offrir ses services en tant que fournisseur de gaz alternatif à l’Europe.
Il a exhorté l’Union européenne (UE) à augmenter les investissements dans le gaz et les hydrocarbures au Nigeria pour permettre au pays de répondre aux besoins énergétiques de l’UE.
Cela intervient alors que l’Initiative nigériane pour la transparence des industries extractives (NEITI) a déclaré que l’émergence de la Chine en tant que destination presque unique pour l’exportation des ressources minérales solides du Nigéria pose un risque pour l’économie du pays.
NEITI a conseillé au gouvernement fédéral de développer une relation d’affaires avec d’autres pays afin de réduire la dépendance excessive à l’égard de la Chine.
Sylva s’est exprimé lorsqu’il a reçu une délégation conduite par l’ambassadeur de l’UE au Nigeria et à la CEDEAO, Samuela Isopi, lors d’une visite de courtoisie à son bureau à Abuja.
L’appel du ministre fait suite à la guerre qui s’envenime entre l’Ukraine et la Russie, qui menace l’approvisionnement en gaz des pays européens.
La Russie fournit actuellement environ 30 à 40 % des besoins en gaz de l’UE.
Dans un communiqué publié hier par son conseiller principal – Médias et communications, M. Horatius Egua, le ministre a déclaré que le Nigeria était prêt à intervenir en tant que fournisseur de gaz alternatif pour l’Europe, exhortant l’UE à encourager ses sociétés pétrolières et gazières telles que Shell, Eni et Total Energies à augmenter leurs investissements dans le secteur gazier nigérian.
« L’une des choses contre lesquelles nous avons mis en garde plus tôt était la rapidité avec laquelle l’UE supprimait les investissements dans les combustibles fossiles.
« Nous avons averti que la vitesse était plus rapide que celle du développement des énergies renouvelables. Vous pouvez voir maintenant que ce contre quoi nous mettions en garde, c’est ce qui se passe maintenant », a déclaré le ministre.
Il a déclaré à la délégation que ce qui freinait la croissance du développement du gaz au Nigeria était le manque de nouveaux investissements, et a appelé à un changement d’attitude de la part de l’UE si ses demandes d’augmentation de l’approvisionnement de l’Europe se réalisaient.
Selon le ministre, l’un des plus grands défis du secteur est le manque d’investissements.
« Au cours des 10 dernières années, plus de 70 milliards de dollars d’investissements sont venus en Afrique, mais malheureusement moins de 4 milliards de dollars sont venus au Nigeria.
« Étonnamment, nous sommes les plus grands d’Afrique. Si nous ne pouvons pas attirer les investissements au Nigeria, vous savez où nous allons.
« Tu es notre ami de longue date. À ce jour, notre réserve de gaz est l’une des plus importantes au monde. Nous avons une réserve de gaz prouvée de 206 tcf et si nous nous concentrons sur l’exploitation du gaz, nous pouvons obtenir jusqu’à 600 tcf.
« Nous construisons déjà des infrastructures gazières telles que le projet de gazoduc Ajaokuta-Kaduna-Kano (AKK), qui devrait acheminer le gaz vers l’Algérie, et le projet de gazoduc ouest-africain conçu pour acheminer le gaz au Maroc », a expliqué Sylva.
Le ministre a ajouté qu’après la guerre russo-ukrainienne, l’UE devait disposer d’un tampon ou d’une source alternative de gaz, et que la collaboration avec le Nigeria à cet égard était primordiale.
Il a réitéré l’engagement du Nigeria à travailler avec l’UE pour combler le fossé en termes de gaz, ajoutant que de la crise russo-ukrainienne, il était évident que le gaz avait été militarisé et que s’il ne créait pas une alternative, cela ne ferait qu’empirer.
Il a rassuré les diplomates de l’UE sur la volonté du Nigeria d’être un fournisseur alternatif de gaz pour l’UE, mais a exhorté ses entreprises opérant dans le pays à investir davantage ici.
« Nous aimerions être des partenaires fiables pour résoudre le problème énergétique en Europe et nous ne pouvons y parvenir qu’en travaillant ensemble. Ce n’est que lorsque les investissements dans ces domaines sont accrus que le Nigeria peut respecter cette obligation », a déclaré Sylva.
Tout en soulignant la nécessité d’un transfert de technologie dans le domaine du gaz et des énergies renouvelables, il a déclaré que l’Afrique devait être autorisée à continuer à exploiter ses gisements d’hydrocarbures pour développer le continent.
Dans sa réponse, Isopi a exhorté le Nigeria à profiter de l’opportunité offerte par la crise actuelle en Europe pour consolider l’approvisionnement en gaz de l’Europe.
NEITI: L’exportation de 85% des minéraux solides du Nigeria vers la Chine pose un risque économique
Pendant ce temps, NEITI a déclaré que l’émergence de la Chine comme presque la seule destination pour l’exportation des ressources en minéraux solides du Nigeria pose un risque pour l’économie du pays.
Avec au moins 85% des exportations totales du pays vers le pays asiatique, le rapport d’audit du NEITI couvrant 2020 a observé que la ligne d’exportation du Nigeria est sujette à danger en cas de perturbation des relations entre les deux pays.
En raison de la domination du pays, NEITI a déclaré que, par exemple, les exportations du Nigeria sont passées de 124 milliards de nairas à 17,53 milliards de nairas entre 2019 et 2020, alors que la Chine a commencé à fermer ses industries en 2020 au plus fort des restrictions induites par la COVID-19.
« Cela rend le pays trop dépendant de la Chine pour l’exportation de minéraux, mettant le pays en danger en cas de rupture d’une relation d’affaires et d’événements naturels.
« Par exemple, les exportations en 2020 ont considérablement diminué de 86%, passant de 124,23 milliards de nairas en 2019 à 17,53 milliards de dollars en 2020 en raison de la pandémie de covid-19 qui a affecté les activités économiques et forcé les principaux consommateurs de minéraux ou des destinations telles que la Chine à réduire considérablement leurs importations », a-t-il déclaré.
NEITI a conseillé au gouvernement fédéral d’atténuer le risque de dépendance excessive à l’égard d’un pays pour ses exportations de minéraux en développant de solides relations d’affaires avec d’autres pays qui pourraient avoir besoin de minéraux solides du pays.
Il a conseillé au gouvernement de promouvoir ou de soutenir l’industrialisation et d’autres politiques qui encouragent les industries locales et l’utilisation locale des minéraux.
« Cela réduira la dépendance excessive à l’égard des exportations pour les revenus ou l’augmentation des revenus du secteur.
« La principale destination des exportations de minéraux du Nigéria était la Chine. Le pays a représenté respectivement 80% et 85% du volume et de la valeur totale des exportations au cours de l’année », a-t-il ajouté.
Sur les 102 entreprises couvertes par l’audit, l’initiative a souligné que 96 se sont bien conformées en fournissant la plupart des informations et des données demandées représentant 94,12%.
En revanche, il a déclaré que six entreprises ne s’étaient pas du tout conformées car elles n’avaient fourni aucune donnée. « L’implication matérielle de leur non-réactivité sur les revenus était de 54,2 millions de nairas ou 1,99% », a-t-il déclaré.
Le rapport d’audit a noté que les recettes de redevances de certains États – Nasarawa, Plateau et Enugu – étaient sensiblement faibles, bien que les États soient connus pour avoir d’importants gisements minéraux, y compris des minéraux de grande valeur tels que la colombite, le minerai d’étain, le plomb / zinc, etc.
« La production de ces minéraux de grande valeur est inférieure aux attentes », a-t-il ajouté.
Le rapport s’inquiète du fait que certains des minéraux déjà identifiés par le gouvernement fédéral comme stratégiques sont demeurés inexploités et manquaient d’investissements sérieux.
Alors que la quantité de plomb produite en 2020 était de 53 988,36 tonnes, les exportations totales de minerais et de concentrés étaient de 8 776 199,50 tonnes au cours de la période.
De même, 58 permis d’exploration ont été délivrés pour le minerai de fer, alors que le nombre total de titres miniers valides dans l’ensemble du pays au cours de l’année était de 187.
« Le Nigeria possède d’énormes gisements de baryte traversant divers États – Nasarawa, Plateau, Taraba, Adamawa, Benue, Ebonyi et Cross River – en quantités commerciales.
« Cependant, il a été observé que les entreprises importent toujours ces minéraux. 147 titres de baryte ont été émis, mais le niveau de production au cours de l’année sous revue ne reflétait pas cela », a-t-il noté.
En outre, le ciment Dangote représentait 31,95% de la production totale et 24,5% du paiement total des redevances en 2020, tandis que Lafarge Plc était deuxième et représentait respectivement 17% et 12% du volume total de production et des recettes de redevances.
Le rapport a révélé que 38 minéraux différents ont été produits au Nigéria en 2020, le granit, le calcaire, le sable et la latérite ayant une contribution combinée de 90% et 87% du volume total de production et des recettes de redevances, respectivement.
« L’implication est que la baryte, le charbon et d’autres minéraux précieux tels que l’or sont restés très faibles en termes d’investissements », a-t-il déclaré.
Pour souligner le faible niveau d’activités dans le secteur des minéraux solides, le rapport a révélé que sur les 850 entreprises qui étaient en activité au cours de l’année, seulement 102 ont atteint le seuil d’importance relative de 3 millions de nairas pour l’audit et ont représenté 90% du total des paiements de redevances.
Le rapport a également noté qu’au cours de la période considérée (2020), aucune entreprise publique active n’exerçait ses activités dans le secteur.
Le rapport de vérification a révélé qu’au cours des cinq dernières années, 7 605 titres miniers ont été délivrés dans le secteur des minéraux solides. Cependant, au 31 décembre 2020, seuls 6009 étaient valides.
Une ventilation montre que 2 795 permis d’exploration, 123 baux miniers, 1 082 baux miniers à petite échelle et 981 permis de reconnaissance ont été délivrés. Sur les 7 605 titres miniers délivrés dans le secteur au cours des dernières années, 1 482 d’entre eux l’ont été en 2020.
« Au cours de la période considérée, il n’y a pas eu de regroupement ou de révocation des licences. Cependant, 26 licences ont été transférées », a-t-il déclaré.
Il a déclaré que les revenus générés par le secteur étaient inférieurs aux attentes en raison de l’attitude des mineurs à petite échelle à l’égard de la production de leurs déclarations de production mensuelles.
En outre, il a souligné qu’il y avait une faible surveillance des activités minières en raison de l’insuffisance ou du manque de main-d’œuvre dans les bureaux des mines des États, du mauvais déploiement de la technologie et des problèmes de sécurité.
Le rapport a établi que le Nigeria possède un énorme gisement de bitume d’environ 42,74 milliards de tonnes métriques qui s’étend à Lagos, Ogun et Ondo, états avec seulement 71 151 029,89 tonnes de ce produit d’une valeur de 3 106 582 236 nairas produites en 2020.
Au cours de la période considérée, il y avait 1 273 exploitants de minéraux solides dans les six zones géographiques du pays, le Sud-Sud en comptant 146, le Sud-Est, 170; Sud-ouest, 182; Nord-Est, 184; Nord-Ouest, 236; et Centre-Nord, 355.
Elle a appelé le Nigeria à entrer dans cette chaîne d’approvisionnement en tant qu’alternative à la Russie, ajoutant que le pays ne devait pas laisser passer l’occasion de le faire.