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MACRON ET LE « TROISIÈME TOUR » ÉLECTORAL BIDON

  Source Communia.  Traduction et commentaires 

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Macron est réélu président avec une large marge. Mais il n’y a pas de triomphe dans sa victoire. L’épée de Damoclès d’un « troisième tour » non seulement électoral mais surtout de luttes et de grèves, ternit le cérémonial républicain.

Table des matières


Victoire sans triomphe

Macron célèbre sa réélection hier au second tour des élections présidentielles de 2022
Macron célèbre sa réélection hier au second tour des élections présidentielles de 2022

L’appareil de propagande a tout donné. Du Monde, qui appelait dans son éditorial à voter Macron pour « empêcher le pays de s’effondrer », au dernier bulletin paroissial juif ou musulman qui prévenait opportunément que « Le Pen pourrait interdire le casher et le halal », pas un seul. morceau de l’industrie de l’opinion a été laissé sans apporter sa contribution à la mobilisation électorale.

Le résultat, apparemment, n’a pas été mauvais pour eux : le taux d’abstention de 28,01 %, le plus élevé à une élection présidentielle depuis un demi-siècle , est pourtant loin de la démobilisation électorale massive des élections régionales de l’an dernier .

Et pourtant, seuls les tweets des dirigeants étrangers montraient de la joie hier. En France, ni la couverture médiatique ni les célébrations ne débordaient d’enthousiasme hier soir. Le Monde a, une fois de plus, évoqué « une soirée de victoire sans triomphe, marquée par le marqueur historique de l’extrême droite et la crainte d’un troisième tour politique et social ».

La presse anglophone , qui regardait ces élections avec une certaine appréhension, avait déjà enfoncé le clou : l’appareil politique de la bourgeoisie française est définitivement brisé. La révolte petite-bourgeoise a la majorité électorale et seule la division entre les ultra-nationalistes de Le Pen et les « insoumis » de Mélenchon permet de maintenir un parti d’État amorphe à l’Élysée autour de Macron.

De plus, les références de Macron au « vote de colère » dans son discours de victoire pointent quelque chose de particulièrement inquiétant pour le pouvoir : même si les résultats du premier tour laissaient entendre que le mythe de « l’unité de la gauche » pourrait revenir. A savoir , que Le Pen a dépassé le seuil de 40% des voix signifie qu’elle a entraîné un pourcentage pertinent des électeurs de Melenchon et de Pecrese. C’est-à-dire que « l’union républicaine » contre l’extrême droite s’effondre… même parmi les électeurs de gauche. La «colère» est plus forte que le mythe antifasciste du moindre mal.

 

Le « troisième tour » électoral des opportunistes

Mélenchon proclame "le début du troisième tour" le soir de l'élection après avoir terminé troisième du premier tour de l'élection présidentielle de 2022
Mélenchon proclame « le début du troisième tour » le soir de l’élection après avoir terminé troisième du premier tour de l’élection présidentielle de 2022

D’où la crainte, permanente tout au long de la dernière ligne droite de la campagne, du « troisième tour ». Ce troisième tour aurait deux dimensions : dans le premier, les élections législatives. La montée en puissance des Mélenchoniens qui fédéreraient la gauche et la consolidation d’un pôle d’extrême droite autour de Le Pen, pourraient conduire à un Parlement sans l’habituelle « majorité présidentielle » et donc ingérable pour un président peu porté à faire consensus.

S’il perdait les élections législatives au profit de l’aile gauche de la révolte électorale petite-bourgeoise, il serait beaucoup plus difficile pour Macron de faire passer sa stratégie de « réforme » sans problème.

En fait, il aurait même du mal à choisir un Premier ministre qui lui convienne. Jusqu’à présent, les noms envisagés dans l’environnement Eliseo vont de la gouverneure de la BCE, Christine Lagarde, à l’ancienne ministre du travail, Élisabeth Borne , c’est-à-dire que l’éventail des politiques que prépare Macron va d’une attaque frontale contre conditions de travail et de vie, à l’attaque co-organisée avec les syndicats déguisée en « échange » et « accord social ».

Dans ce cadre, la victoire aux législatives des « insoumis » reviendrait à faire revendiquer le poste par Mélenchon et à mettre des bâtons dans la roue de Macron jusqu’à ce qu’il l’obtienne. Ce qui ne serait pas non plus une option confortable, car s’il était finalement nommé, cela signifierait avoir un gouvernement beaucoup moins disposé à sacrifier sa propre « popularité » pour le « plus grand bien » d’exécuter la « vision » de la bourgeoisie d’entreprise pour le capital national . Une vision que, évidemment, la petite bourgeoisie – insoumise ou lepénienne – ne partage pas.

 

Le « troisième tour » social

Manifestation à Paris contre la réforme des retraites en février 2020
Manifestation à Paris contre la réforme des retraites en février 2020

Mais ne nous y trompons pas : pour le futur gouvernement Macron, en vue de réformer les retraites et le droit du travail, même avec des tentations avouées d’allonger la journée de travail , les inquiétudes viennent du « troisième tour social ».

La peur d’un parlement ingérable est l’expression qu’ils savent que peu de soutien politique efficace peut être attendu face à une vague de grèves et de luttes ouvrières d’une petite bourgeoisie en colère, cultivée et révoltée, aussi peu propices que soient leurs « alternatives » sous tous point de vue.

Au fond, le Grand capital mondialisé se demande jusqu’à quel point le barrage syndical réactionnaire avec la complicité de la gauche antipopulaire pourront soutenir efficacement les politiciens larbins dans leurs attaques, alors que la « colère » populaire de type « Gilets jaunes » semble pouvoir briser des mythes de base comme celui de l’union républicaine soi-disant « anti-fasciste » contre l’extrême droite (sic). La classe ouvrière – celle qui vote le moins – est de plus en plus « hors influence petite-bourgeoise », de « gôche »  comme de droite, et cherche sa voie.  En effet, le fossé s’approfondit entre la population appauvrie – la base – ceux d’en-dessous – et la bourgeoisie (grande-moyenne-petite) ce que confirme chaque nouvelle mascarade électorale.

On s’interroge aussi. Avec espoir.

A lire aussi : 4 clés de la présidentielle 2022 , 12/04/2022

nous

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

5 réflexions sur “MACRON ET LE « TROISIÈME TOUR » ÉLECTORAL BIDON

  • Je pense ne pas être d’accord. Les vrais extrêmes sont ceux qui ont porté leur poulain à nouveau à l’Élysée, en trichant allègrement. Ces vrais extrêmes, ce sont les ultra-riches, opposés à tout le reste.
    .
    Malheureusement pseudo-journalistes, politiciens, pseudo-médecins de haut vol, pseudo-scientifiques de la même eau sont tenus en laisse par ces extrêmes, le tout fait en réalité bien peu de monde. Il faudrait bien peu de chose, pour que ce qu’on appelait les classes moyennes finisse par constater où est leur intérêt, et cela pourrait se révéler brutalement.
    .
    Attention ! mon analyse n’est PAS marxiste, ce qui peut expliquer notre différence de vue.

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  • Macron n’a rien gagné…. comme j’ai pas arrêté de le dire….il n’a fait que s’acheter un peu plus de temps, car la véritable victoire dans ces dernières élections sont celles incontestables de l’Extrême droite et la montée du fascisme en France…. si vous ne faites que additionner le score de Le Pen + celui de Zemmour, vous obtenez une majorité écrasante du fascisme qui fait son grand retour en France ! et il ne chômeront pas lors des législatives de Juin, ou d’ici 2027…. ils feront un maximum de gains et de dégâts aussi et seront ceux qui porteront le coup de grâce a la France…. vu qu’ils le souhaitent depuis trop longtemps aussi !

    Macron devra jouer a l’équilibriste et il n’y arrivera pas, car il sera harcelé par l’extrême droite triomphante, et ils devra faire face a une France politiquement balkanisée comme jamais auparavant…. tout ceci ne fera qu’aggraver le bilan économique et social… et tout ceci ne fera que révéler encore plus l’opportunisme et l’irresponsabilité de l’Extrême droite française et ses orientations suicidaires de toute façon ! Macron dans tout ceci ne sera que le dindon de la farce, comme il l’a été durant son premier mandat, pendant que l’extrême droite faisait des ravages en France et sur le front social !

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    • C’EST MACRON l’extrême droite, celle des Grands Banquiers Mondialistes. MLP et Zemmour ne sont là que pour la galerie. A nouveau, il ne faut pas se tromper d’adversaire.

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      • Robert Bibeau

        ENTIÈREMENT D’ACCORD AVEC TOI…L’ENNEMI COMMUN CE N’EST PAS TEL OU TELLE POLICHINEL – LARBIN POLITIQUE MAIS LA CLASSE SOCIALE QUI NOUS LES LANCE ENTRE LES JAMBES

        mERCI ‘COUSIN’ DE FRANCE

        Répondre

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