Les cauteleuses et coûteuses guerres modernes de l’ère du capitalisme décadent
Par Khider Mesloub.
Globalement, les gouvernants, en particulier les chefs d’État des grandes puissances, se déclarent volontiers pacifistes. Ils affichent ostensiblement leur détestation de la guerre. Mais cela ne les empêche pas, sous divers prétextes, de déclencher régulièrement des guerres. Sans scrupule, envoyer leur population au front pour mourir pour la patrie, cette abstraction fondée sur les privations alimentaires et les sacrifices socioéconomiques (exploitation et oppression), véritable entité bourgeoise belligène.
De manière générale, pour justifier et légitimer la mobilisation générale militaire, chaque dirigeant proclame mener une guerre défensive car ce serait l’autre pays belligérant l’agresseur.
À notre époque, en temps de guerre, l’agression est devenue une notion honteuse, car jamais diplomatiquement assumée. Aucun président engagé dans un conflit armé ne revendique fièrement être l’agresseur. Par couardise, il soutient lâchement être l’agressé. Donc, drapé dans sa légitimité de victime idéologiquement fabriquée, son pays aurait le droit de faire la guerre pour se défendre contre le prétendu pays agresseur. (Comme ces zélateurs défenseurs d’un camp impérialiste – à l’instar de certains révolutionnaires de salon, émargeant au Webmagazine Les 7 du Québec, supportent sans vergogne leur maître va-t-en-guerre Poutine – justifient leur soutien à la guerre au moyen d’arguties doctrinales marxistes ou d’analyses géopolitiques byzantines).
En cette période de guerres honteuses, depuis peu, avec la téméraire Russie poutinienne, y compris le terme guerre, devenu tabou, est banni désormais du lexique. L’invasion de l’Ukraine est qualifiée, de manière euphémistique, « d’opération militaire spéciale ». Bien que des centaines de villes soient, en quelques semaines, réduites en décombres, des milliers de civils ukrainiens massacrés, des millions acculés à l’exil ou déportés, selon la terminologie polémologique cauteleuse du Kremlin il s’agirait d’une routinière « opération militaire spéciale ». C’est vrai qu’il s’agit d’un peuple frère à libérer. Même au prix de son extermination. De la dévastation totale de son pays. À écouter Poutine, cet infâme patriotard du néoslavisme, contre ce peuple frère slave, il ne mène pas une guerre, mais une « opération militaire spéciale ». À l’exemple de l’État colonial et impérialiste français qui avait, plusieurs décennies durant, usé d’une terminologie cauteleuse pour qualifier la guerre d’Algérie (1954/1962). En effet, les autorités françaises avaient longtemps parlé honteusement d’« événements » d’Algérie avant de reconnaître tardivement qu’il s’agissait, en vérité, d’une véritable guerre menée contre le peuple algérien en lutte pour l’obtention de son indépendance. Et à l’exemple des multiples interventions militaires impérialistes étasuniennes exécutées, selon la formule propagandiste polémologique consacrée, comme des opérations chirurgicales, autrement dit sans victimes, ni dommages collatéraux.
Dans cet empire des prisons du peuple russe, soumis à l’emprise des oligarques rusés, interdiction est ainsi décrétée de prononcer le mot guerre, sous peine d’encourir 15 ans d’emprisonnement. Au sein du Kremlin, dominée par Poutine et ses généraux à la poitrine gonflée de médailles, se dresse fougueusement cette opinion partagée par les médias, avec le soutien de la population tétanisée et terrorisée mais gorgée de culpabilité : « Cachez-moi cette honteuse guerre que je ne saurais voir ! ».
À l’ère de la désacralisation de l’État et de la patrie, de la délégitimation des gouvernants, la guerre est devenue honteuse (les Occidentaux attisent l’ardeur belliqueuse des Ukrainiens, arment leur pays, mais n’entendent nullement s’engager directement dans la guerre. Et pour cause. Aucun « citoyen » américain ou européen n’est disposé à mourir pour l’Ukraine. Alors, depuis leurs bureaux dorés gouvernementaux, ils se mobilisent vaillamment pour approvisionner en armes Zelensky en vue d’alimenter cette poudrière ukrainienne, exacerber verbalement leur guerre par procuration dirigée par la puissance étasunienne, qui n’ose pas endosser la tenue de combat de belligérance, mais la pudique tunique de la neutralité belliqueuse. Hissée à la tête d’une coalition de 28 pays répartis sur quatre continents, l’Amérique de Biden a annoncé le 28 avril, non la mobilisation générale de ses troupes mais l’attribution d’une spectaculaire aide de 33 milliards de dollars à l’Ukraine, dont 20 milliards de dollars de livraisons d’armes.). Et irrationnelle (des peuples frères, russe et ukrainien, s’entretuent pour les intérêts respectifs du capital occidental et ceux des riches oligarques du Kremlin).
En effet, l’État sacralisé d’antan incarnant la nation et inspirant ardeur patriotique et sacrifice, a été remplacé par le nouveau Totem, incarné par le Dieu-argent, la finance transnationale, ennemi de la patrie, de la morale et autres valeurs nationales bourgeoises. Pas étonnant que le sacrifice pour la patrie ait perdu tout sens moral et politique. Dans cette période de la mondialisation, donc de la dissolution des nations, plus aucun « citoyen » n’est prêt à mourir pour la patrie, pour un idéal national.
Comme l’avait écrit Ernst Kantorowicz : « Nous sommes sur le point de demander au soldat de mourir sans proposer un quelconque équivalent émotionnel réconciliateur en échange de cette vie perdue. Si la mort du soldat au combat – pour ne pas mentionner celle du civil dans les villes bombardées – est dépouillée de toute idée embrassant l’humanitas, fût-elle Dieu, roi ou patria, elle sera aussi dépourvue de toute idée anoblissante du sacrifice de soi. Elle devient un meurtre de sang-froid, ou, ce qui est pire, prend la valeur et la signification d’un accident de circulation politique un jour de fête légale ».
Pour revenir à la Russie (cette République vodka-enne – comme existent des République bannières –, enivrée actuellement d’un chauvinisme éthylique), l’usage de la force est l’expression de la faiblesse. En l’espèce, cela illustre la faiblesse et le désarroi du régime capitaliste poutinien, contraint de recourir au bâillonnement et à la répression de sa population (dépourvue en vrai de fibre patriotique : son silence actuel ne peut être interprété comme la preuve de son adhésion totale à la guerre, mais comme l’expression de la terreur totalitaire imposée par le régime terroriste poutinien) pour entreprendre une guerre contre une autre population (sœur), sur laquelle les États atlantistes ont greffé un artificiel nationalisme belliqueux pour les mobiliser comme mercenaires dans leur guerre impérialiste menée contre la Russie. Pour neutraliser les opposants, désignés sous la dénomination de « cinquième colonne » par le Kremlin, Poutine a appelé à mener une action de « purification interne » (ira-t-il les pourchasser, voire les buter jusque dans les chiottes, selon sa formule terroriste consacrée ?).
Côté ukrainien, la même répression gouvernementale s’abat sur la population. Selon les médias occidentaux, tout le peuple ukrainien soutiendrait le saltimbanque millionnaire Zelensky, donc Sa guerre orchestrée par l’OTAN, financée par les États-Unis et leurs vassaux, les pays de l’Europe atlantiste. (Certes, depuis l’effondrement de l’URSS, en dépit des assurances fournies au début des années 1990, l’OTAN, bras armé de l’hyperpuissance impérialiste étasunienne, ne cesse de se déplacer vers l’est, intégrant plusieurs pays des anciens pays du Pacte de Varsovie, exerçant une pression autour des frontières de la Russie. Cette pression est considérée par le Kremlin comme une « menace existentielle », justifiant l’invasion de l’Ukraine, voire le recours potentiel à l’arme nucléaire contre les pays membres de l’OTAN. Avec l’annonce officielle de l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, Poutine va-t-il envahir ces deux pays frontaliers ? Je doute fortement. Ce qui démontrerait l’inanité des arguments spécieux du Kremlin pour justifier SA guerre contre l’Ukraine. En vérité, la guerre actuelle menée par la Russie sous-développée contre l’Ukraine est une guerre coloniale, drapée dans des justifications anachroniques staliniennes : « dénazification », « démilitarisation ». En tout cas, drôle de manière de démilitariser et de dénazifier l’Ukraine : par une guerre meurtrière opérée avec des méthodes nazies.)
Aucune voix discordante ni dissidente ne semble avoir surgi au sein de ce concert belliciste patriotique ukrainien. Toujours selon les médias occidentaux, mû par une fibre patriotique exemplaire, tout le monde serait prêt à mourir pour la patrie ukrainienne. Pourtant, le président Zelensky a dû décréter l’interdiction aux hommes de 18 à 60 ans de quitter le pays (comme s’il craignait que la majorité des Ukrainiens préférerait prendre la route de l’exode ouest-européen plutôt que le chemin des fronts de guerre. Ainsi, ce n’est pas avec la fleur au fusil mais le pistolet de l’État fasciste de Zelensky pointé sur leur tempe que les Ukrainiens se mobilisent pour affronter leurs frères russes).
De même, curieusement, dans ce « pays libéral » qui se bat pour la défense de la « démocratie », pour mener sa guerre « de la liberté », ce même président à dû décréter également l’interdiction des partis d’opposition. Au reste, la loi martiale a été décrétée pour réprimer toutes sortes d’actions considérées comme antipatriotiques.
Pareillement, ce « démocrate » défenseur de la liberté d’expression, Zelensky, a dû contraindre de manière autoritaire tous les médias, en particulier les chaînes d’information télévisées ukrainiennes, à se regrouper en « une seule plateforme d’information de communication stratégique » baptisée « United News ».
Curieusement, à notre époque moderne particulièrement belliqueuse, lors de chaque guerre, devenue ordinaire (autant que sa sœur siamoise, la crise, ancrée dans le quotidien, liée au capitalisme par ce cordon ombilical dénommé la loi de la baisse tendancielle du taux de profit), comme celle opposant actuellement la Russie et l’Ukraine, l’accusation de « crimes de guerre » est invoquée par l’un des deux belligérants. Comme si la guerre n’était pas intrinsèquement un crime. Le Crime des crimes. Comme si la guerre était ordinairement une simple compétition sportive menée entre deux pays adversaires. Or, la guerre est par essence un exercice de massacres effroyables de masse, de destructions épouvantables d’infrastructures.
À croire qu’il y aurait deux manières de faire la guerre, différenciée en fonction du système politique du pays belligérant. Menée par un pays « démocratique » occidental, la guerre se déroulerait de manière civilisée. En revanche, un pays totalitaire ne livrerait de facto, selon la conception idéologique occidentale, qu’une guerre barbare, autrement dit criminelle. De là s’expliquerait la présomption de culpabilité pesant sur lui L’accusation de « crimes de guerre ». Comme celle qui frappe aujourd’hui la Russie.
En vérité, à l’ère de la domination impérialiste fondée sur le développement extraordinaire de la technologie militaire destructrice et exterminatrice, toutes les guerres sont meurtrières, criminelles et génocidaires (il suffit de citer les récentes guerres destructrices et ruineuses livrées par les États-Unis et leurs alliés contre l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie). En effet, si, jusqu’à la fin du XIXème siècle, les guerres décimaient principalement des militaires engagés directement sur les lignes de front, depuis la Première Guerre mondiale, c’est-à-dire l’entrée du capitalisme en décadence, les populations civiles constituent majoritairement les principales victimes, et les villes administratives et les zones d’habitation les principaux foyers de guerre. De nos jours, 90% du total de décès de guerre sont des civils. Sans oublier les destructions totales des villes abritant principalement des civils.
Ainsi, aujourd’hui, après seulement quelques semaines de conflits armés, la Russie est accusée, sans autre forme de procès, par l’Occident de « crimes de guerre » commis en Ukraine. La coalition dirigée par l’Arabie saoudite mène depuis 7 ans une guerre génocidaire au Yémen, et pourtant jamais l’accusation de crimes de guerre n’a été invoquée contre la monarchie saoudienne par les pays occidentaux, qui par ailleurs épaulent militairement cette monarchie moyenâgeuse, notamment par la vente d’armes. Pourquoi ce silence criminel des occidentaux ? Probablement, car, à l’instar de l’Ukraine à l’État nazifié, l’Arabie saoudite obscurantiste mènerait une guerre pour la démocratie. Et, comme tout le monde le sait, les pays démocratiques ne commettent pas de crimes de guerre car leurs guerres sont opérées de manière chirurgicale, dans les règles de l’art de la destruction humanitaire et du génocide philanthropique.
À l’instar d’Israël qui mène en toute impunité, sans provoquer la moindre riposte militaire ou sanctions économiques des pays occidentaux, sa guerre d’épuration ethnique des Palestiniens depuis 74 ans. Selon la définition juridique des instances internationales, notamment des Nations-Unies, le nettoyage ethnique est « une politique délibérée conçue par un groupe ethnique ou religieux visant à faire disparaître, par le recours à la violence et à la terreur, des populations civiles appartenant à une communauté ethnique ou religieuse distincte de certaines zones géographiques ». Telle est la nature de l’occupation coloniale de la Palestine par les sionistes. Une guerre d’épuration ethnique, appelée également guerre de colonisation de peuplement, consistant à confisquer militairement les terres des autochtones pour les attribuer aux colons, après avoir exterminé ou chassé leurs habitants légitimes et légaux.
Par ailleurs, lors de chaque guerre, en matière de communication, l’information se distingue difficilement de la propagande. La frontière est poreuse. En fonction du camp belligérant, la communication est qualifiée d’information ou de propagande.
Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, quand il s’agit d’un pays belligérant occidental, toute communication diffusée par les autorités ou les médias est présumée être sûre et véridique. Donc, il s’agirait d’une authentique information. En revanche, toute communication émanant d’un pays belligérant dit totalitaire, par exemple la Russie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, est d’emblée qualifiée de propagande. Elle est frappée du sceau de contrevérité. Il est vrai qu’en Russie tous les médias d’opposition sont aujourd’hui réduits au silence. Seuls les organes de presse des oligarques et du gouvernement ont le droit de diffuser les informations relatives à « l’opération militaire spéciale ». La propagande comme la censure tiennent lieu d’information ou de protection. Actuellement, en Ukraine comme en Russie, les autorités soutiennent cyniquement appliquer la censure pour protéger leurs populations de la désinformation adverse. Aussi, le gouvernement russe a-t-il ordonné la fermeture d’accès aux réseaux sociaux, notamment Facebook, Twitter, Instagram et TikTok.
De l’autre côté du rideau de fer, l’enfer doré de l’Occident, les pays européens atlantistes ont interdit à tous médias internationaux russes, notamment Russia Today et Sputnik, la diffusion de leurs programmes sur les canaux dits « libres », notamment Facebook. Bien évidemment, selon les Occidentaux, il ne s’agit pas de censure. Mais de mesures démocratiques de protection. Sans conteste, à notre époque l’information est une arme de guerre car elle permet de mener une guerre de désinformation.
Quoi qu’il en soit, dans cette guerre d’Ukraine, les principales victimes de la guerre sont les populations ukrainiennes. Doublement victimes. Victimes des destructions et des massacres. Mais également victimes de l’hystérie patriotique injectée par les pays atlantistes. Car leur combat pour la patrie est vain. En effet, au terme de leur guerre (victorieuse ou perdue) menée pour vivre sous un État intégré à l’OTAN et à l’Union Européenne, les Ukrainiens hériteront d’un pays ruiné, dévasté, appauvri, dépeuplé, probablement démembré. Et ce n’est sûrement pas les nations occidentales, certes actuellement très prodigues en matière d’aide en armements coûteux, qui financeront la reconstruction de leur pays, l’Ukraine.
De même, une fois les canons tus et la paix signée entre les dirigeants maffieux russes et ukrainiens réconciliés, assurément les populations ukrainiennes sombreront dans l’indigence et la détresse sociale, livrées à elles-mêmes, abandonnées et ignorées des Européens. En revanche le président Zelensky comme ses acolytes oligarques seront toujours opulents, millionnaires.
En guise de conclusion : à l’intention des révolutionnaires de salon s’évertuant à invoquer toutes les justifications doctrinales et à confectionner des analyses géostratégiques emberlificotées pour légitimer leur criminel soutien à la guerre génocidaire menée par Poutine et par l’OTAN-Zelensky-Biden, je reproduis un court extrait du manifeste contre la guerre impérialiste, d’une brûlante actualité, publié en février 1915 par le groupe anarchiste (dont A. Berkman, E. Goldmann, E. Malatesta, D. Nieuwenhuis), pouvant servir de plateforme minimale de classe sur la question de la guerre: « Aussi est-il naïf et puéril, après avoir multiplié les causes et les occasions de conflits, de chercher à établir les responsabilités de tel ou tel gouvernement. Il n’y a pas de distinction possible entre les guerres offensives et les guerres défensives. (…) Aucun des belligérants n’a le droit de se réclamer de la civilisation, comme aucun n’a le droit de se déclarer en état de légitime défense. (…) Quelle que soit la forme qu’il revête, l’État n’est que l’oppression organisée au profit d’une minorité de privilégiés. Le conflit actuel illustre cela de façon frappante : toutes les formes de l’État se trouvent engagées dans la guerre présente: l’absolutisme avec la Russie, l’absolutisme mitigé de parlementarisme avec l’Allemagne, l’État régnant sur des peuples de races bien différentes avec l’Autriche, le régime démocratique constitutionnel avec l’Angleterre, et le régime démocratique républicain avec la France. (…) Le rôle des anarchistes (des Révolutionnaires NDA), quels que soient l’endroit ou la situation dans lesquels ils se trouvent, dans la tragédie actuelle, est de continuer à proclamer qu’il n’y a qu’une seule guerre de libération: celle qui, dans tous les pays, est menée par les opprimés contre les oppresseurs, par les exploités contre les exploiteurs».
En complément à cet éditorial en ces tristes jours de guerre en Ukraine je vous invite à lire ceci: Contre la Guerre Impérialiste, pour la Guerre de Classe – les 7 du quebec et ceci: Faisons la guerre à la guerre réactionnaire! – les 7 du quebec et ceci: LETTRE OUVERTE CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE – les 7 du quebec et ceci: 5 QUESTIONS POUR COMPRENDRE JUSQU’OÙ IRA LA GUERRE EN UKRAINE – les 7 du quebec et ceci: Guerre en Ukraine pour une pose dans la mondialisation – les 7 du quebec
Khider MESLOUB
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2022/05/as-hipocritas-e-dispendiosas-guerras.html
Mesloub est fidèle à lui-même, dans une continuité.. toujours avec un grand talent de manipulateur………..au service de qui?? poser la question c’est y répondre. Ce qui nous renvois aux propos abjectes qu’il a tenus envers les Berbères de Kabylie sur Médiapart en 2020.
En ce qui me concerne, lire ce comique est une pure perte de temps.
En complémentaire : voici comment le camp Russie voit le même conflit armé…
Le conflit en Ukraine n’est toujours pas terminé. En Occident, nous sommes bombardés d’informations en faveur de l’Ukraine et des Ukrainiens. Nous oublions que les Russes aussi ont leur point de vue. C’est à cet effet que nous avons interrogé Daria Douguine, fille d’Alexandre Douguine, au sujet de la situation. Un entretien passionnant.
Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? N’est-il pas difficile pour vous parfois de porter le nom de Douguine, et donc d’être forcément assimilée à votre papa ?
Daria Douguine : Je suis diplômée de la faculté de philosophie de l’université d’État de Moscou, avec un diplôme en histoire de la philosophie. Mes recherches portaient principalement sur la philosophie politique du néoplatonisme tardif, un sujet d’un intérêt sans fin. La principale ligne de pensée de la philosophie politique des néoplatoniciens tardifs est le développement de l’idée d’une omologie de l’âme et de l’État et de l’existence d’un ordre triple similaire dans les deux. De même qu’il y a trois bases dans l’âme, de même dans l’État (et les platoniciens décrivent le modèle indo-européen, plus tard parfaitement théorisé dans les travaux de Dumezil) il y a aussi trois domaines – ce modèle se manifeste dans l’Antiquité et au Moyen Âge. La compréhension existentielle et psychique de la politique est en fait perdue à bien des égards aujourd’hui, nous sommes habitués à voir la politique uniquement comme une technique, mais le platonisme révèle un lien profond entre les processus politiques et psychiques. Il est urgent aujourd’hui de rétablir une telle vision complète des processus politiques, c’est-à-dire d’examiner la « politique existentielle ».
Je suis honorée d’être dans le même bateau que mon père (sur le même navire existentiel), étant la fille d’un grand chercheur de la Tradition, auteur de l’ouvrage en 24 volumes Noomachia (« guerres de l’esprit » – analyse à travers les trois logos de toutes les cultures du monde). Le fait d’être sous le coup de sanctions de la part des États-Unis, du Canada, de l’Australie et du Royaume-Uni est aussi un symbole que nous, les Douguine, sommes sur le chemin de la vérité dans le combat contre le globalisme. Par conséquent, je dirais que c’est un honneur d’être né dans une telle famille.
Breizh-info.com : Parlez-nous de votre travail actuellement ?
Daria Douguine : Je suis une observatrice politique du Mouvement international eurasiste et un expert en relations internationales. Mon domaine d’activité est l’analyse de la politique européenne ainsi que la géopolitique. À ce titre, j’apparais sur des chaînes de télévision russes, pakistanaises, turques, chinoises et indiennes, présentant une vision mondiale multipolaire des processus politiques. Mes centres d’intérêt sont à la fois l’espace de civilisation européen et le Moyen-Orient, où une sorte de révolution conservatrice est en train de s’amorcer – de la confrontation constante de l’Iran avec l’hégémonie américaine ou de la lutte de la Syrie contre l’impérialisme occidental à la Turquie, qui montre aujourd’hui des tendances intéressantes d’éloignement de l’OTAN et du bloc géopolitique anglo-saxon et tente de construire sa politique étrangère sur une base multipolaire, en engageant un dialogue avec la civilisation eurasienne. Je pense qu’il est important de suivre les processus de la région du Moyen-Orient, c’est l’une des scènes de la lutte contre l’impérialisme. D’un autre côté, je m’intéresse aussi beaucoup aux pays africains ; ils represent « L’Autre » pour l’Europe et la Russie, à partir de l’analyse duquel on peut mieux comprendre sa propre civilisation. L’Afrique a toujours été un élément de rêve pour les Européens comme pour les Russes – souvenez-vous du Voyage en Abyssinie et au Harrar d’Arthur Rimbaud, ou du poète russe Nikolaï Goumilev qui s’est inspiré de Rimbaud (« Journal Africain ») et une série de poèmes sur l’Afrique, dans lequel il révèle en fait l’Afrique comme une civilisation inexplorée, pleine de sens, que le colonialisme occidental a cruellement tenté de défaire et de détruire. Aujourd’hui, des bouleversements tectoniques se produisent sur le continent africain et la confrontation des civilisations: occidentale et authentiquement africaine (si différente et si unique) est extrêmement intéressante.
Pour moi, un sujet particulièrement important est le développement de la théorie d’un monde multipolaire. Il est clair que le moment mondialiste est terminé, la fin du libéralisme est arrivée, la fin de l’histoire libérale. En même temps, il est extrêmement important de comprendre qu’une nouvelle étape pleine de défis, de provocations et de complexités a commencé. Le processus de création de la multipolarité, de structuration des blocs civilisationnels et d’établissement d’un dialogue entre eux est la tâche principale de tous les intellectuels aujourd’hui. Samuel Huntington, en tant que réaliste des relations internationales, a mis en garde à juste titre contre les risques d’un choc des civilisations. Fabio Petito, spécialiste des relations internationales, a souligné que la construction d’un « dialogue des civilisations » est la tâche centrale et « la seule façon d’avancer ». Ainsi, pour consolider le monde multipolaire, les zones frontalières (intermédiaires) entre les civilisations doivent être traitées avec soin. Tous les conflits se déroulent aux frontiers (zones intermédiaires) des civilisations, là où les attitudes s’affrontent. Il est donc primordial de développer un état d’esprit « frontalier » (intermédiaires) si l’on veut que le monde multipolaire fonctionne pleinement et passe du « choc » au « dialogue » des civilisations. Sans cela, il y a un risque de » choc « .
Breizh-info.com : Quel regard portez vous sur la guerre en Ukraine ? Et sur les réactions en Occident et dans le monde ?
Daria Douguine : La situation en Ukraine est précisément un exemple de choc des civilisations ; elle peut être considérée comme un choc des civilisations mondialiste et eurasienne. Après la « grande catastrophe géopolitique » (comme le président russe a appelé l’effondrement de l’URSS), les territoires du pays autrefois uni sont devenus des « frontières » (zones intermédiaires) – ces espaces auxquels l’attention des voisins s’est accrue, l’OTAN et surtout les États-Unis étant intéressés à déstabiliser la situation aux frontières de la Russie. Dans les années 1990, un travail cohérent a été initié avec les cadres des nouveaux gouvernements des nouveaux États – l’Ukraine ne fait pas exception. Les événements de 2014 en Ukraine, le Maïdan, soutenus avec tant de ferveur à la fois par Nuland et le fameux Bernard-Henri Levy soldat de l’ultra-mondialisation, ont été un tournant, en fait ils ont ouvert la porte à l’établissement d’un dictat mondialiste direct sur l’Ukraine. De plus, les éléments libéraux et nationalistes, qui étaient plus ou moins neutres avant 2014, ont rejoint un front uni avec un agenda mondialiste et pro-américain. Pendant 8 ans en Ukraine, la russophobie a été cultivée par divers programmes et l’histoire a été réécrite, jusqu’au massacre physique des Russes : ces mêmes 8 années terribles pour le Donbass avec des bombardements quotidiens. Le public français peut l’entendre la documentaliste Anne Laure Bonnel, témoin de ces 8 années à Donetsk, qui n’a pas peur de dire la vérité dans ses films et ses interviews.
Le soutien unanime de l’Occident à l’Ukraine en 2022, la fourniture d’armes à une échelle impensable – tout cela ressemble à une agonie. L’agonie d’un régime mondialiste qui commence à perdre du terrain face à la multipolarité. Pour moi, la douleur la plus importante est que l’Europe a succombé à l’influence de la propagande mondialiste et qu’au lieu de rester neutre, elle a pris le parti de la guerre. À bien des égards, c’était certainement le plan des États-Unis, qui avaient si systématiquement et continuellement provoqué tout le conflit en injectant des armes en Ukraine. Rien que des États-Unis (selon Transparency International), plus de 658 millions de dollars ont été investis dans l’aide à l’Ukraine entre 2014 et 2017.
Dans le même temps, on constate que les pays d’Amérique latine, du Moyen-Orient, la Chine et l’Inde n’ont pas adopté une position mondialiste. Le dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré que son pays adhérait « fermement » à la position de la Russie. À Cuba, des personnes ont été vues portant des drapeaux russes et des symboles Z lors d’une manifestation le 1er mai, rappelle la chaîne allemand ZDF. L’Argentine a accusé l’Occident d’avoir les doubles standarts. La vice-présidente du pays, Cristina Kirchner, a déclaré que le pays était en conflit avec Londres au sujet des îles Malouines. Au Brésil, le candidat à la présidence Lula da Silva a déclaré à son tour que le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky était responsable de ce qui se passait dans son pays. La Chine s’est prononcée contre l’expansion de l’OTAN et les provocations des États-Unis. L’Inde a tenté de maintenir sa neutralité stratégique (dans les années 1990, l’Inde elle-même a été la cible de sanctions américaines et occidentales très douloureuses pour avoir refusé d’adhérer au traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Le pays, que l’Occident cherche à couper de son oxygène et à priver de haute technologie, a alors tenu bon (en grande partie grâce à la coopération avec la Russie, qui ne s’est pas associée aux sanctions et a prôné leur abolition). Un certain nombre de pays du Moyen-Orient ont soutenu l’opération militaire spéciale de la Russie (la Syrie, alliée de longue date de la Russie, connaît mieux que quiconque la bataille contre le mondialisme), des appels au retrait de l’OTAN se font de plus en plus entendre en Turquie, et le président a refusé d’approuver l’admission de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN. De nombreux pays d’Afrique, notamment ceux où le sentiment antiglobaliste est fort, n’ont pas soutenu les critiques occidentales à l’égard de la Russie (Mali, Soudan, RCA, Zimbabwe, République du Congo, Érythrée). Ces réactions indiquent la fin du mythe d’un « espace mondial unique ». L’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine a accéléré la formation d’un monde multipolaire et catalysé de nombreux processus géopolitiques.
Breizh-info.com : Ne pensez-vous pas que la Russie soit en train de s’isoler ? Quelles seront les conséquences selon vous de tout cela ?
Daria Douguine : Je pense que c’est l’inverse. La Russie trouve de nouveaux partenaires et les processus de souveraineté (par exemple, la dédollarisation économique) commencent à s’accélérer. La Russie tente d’être « punie » par les pays occidentaux au moyen de sanctions, mais l’effet sur l’économie russe n’est pas très sensible (« Les sanctions internationales à l’encontre de la Russie ne semblent pas impacter la vie quotidienne des Moscovites », mentionne un journaliste dans un reportage de BFM TV). La politique de sanctions de l’Occident a été un catalyseur pour la recherche de nouveaux partenaires et la désoccidentalisation de notre pays. Dans le même temps, ces sanctions ont frappé douloureusement les pays européens, devenant une sorte de « hara-kiri » pour de nombreuses économies européennes. C’est une nouvelle très inquiétante, mais apparemment cela faisait aussi partie du complot américain visant à déstabiliser le continent européen. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a déclaré que Budapest ne soutenait pas l’imposition de sanctions irréfléchies contre la Russie. « Les sanctions contre la Russie sont comme une bombe atomique, cela pourrait nous conduire non seulement à ne pas pouvoir nourrir notre population mais aussi à recevoir une masse de migrants à la frontière », a déclaré le Premier ministre hongrois.
Les nouveaux blocs émergent. « Les pays en développement, notamment la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Brésil et d’autres pays qui ont refusé de prendre parti à la suite des sanctions occidentales contre la Russie, devraient envisager des moyens de renforcer leur coordination économique pour résister aux chocs ultérieurs provoqués par l’Occident. Il est important de noter que les pays en développement doivent chercher une solution par le biais de la coopération financière et commerciale », a écrit un journaliste du Global Times de Chine. Ce sont des processus géopolitiques très intéressants. La Russie n’a donc pas été victime de l’isolement, elle a été le pionnier d’un ordre mondial multipolaire.
Breizh-info.com : Comment la population russe réagit-t-elle à cette guerre, qui visiblement, a déjà fait bcp de pertes côté russe ?
Daria Douguine : Toute opération militaire entraîne toujours des pertes. Il convient de noter que les chiffres fournis par les sources ukrainiennes (et ce sont eux qui sont diffusés dans les médias occidentaux) ne sont pas corrects et doivent être vérifiés. Nous sommes confrontés à une situation de guerre de l’information dans laquelle tout, des rapports militaires aux chiffres, est politisé. Dans le domaine des médias en Occident, il n’existe malheureusement pratiquement aucune vision alternative des événements. L’Ofpra a réalisé en 2016 un dossier sur « Pravy Sektor ( » Secteur droit « ) », groupe ultras ukranienne: » Pravy Sektor fait l’objet d’allégations d’antisémitisme et de xénophobie, de manifestations homophobes, de détentions illégales et autres abus de pouvoir. Il crée une milice armée, le Corps des volontaires ukrainiens, engagée dans le conflit avec les séparatistes pro-russes du Donbass. Des tensions opposent le Corps des volontaires ukrainiens aux autorités jusqu’à son intégration difficile au sein des forces armées régulières ». En 2022, ceux qui étaient considérés avec suspicion en 2016, deviennent des héros, les épouses des combattants de d’Azov (une groupe responsible pour les assassinats cruels des russes au Donbass) rencontrent le pape a Vatican. Il est très étrange de constater que quelque chose qui semblait interdit il y a seulement deux ans est devenu courant en Europe. Ou la réunion de BHL avec l’ancien chef du bataillon rusophobe et xenophobe radical Aydar (une organisation terroriste interdite en Russie) Marchenko. Aujourd’hui, le libéralisme va de pair avec la xénophobie et le nazisme. C’est un paradoxe. Mais cela peut s’expliquer si l’on comprend la « nature totalitaire » du libéralisme moderne. Il s’agit du sujet de la manipulation des informations et des chiffres.
Quant à la réaction des Russes, la majorité écrasante soutient l’opération militaire spéciale. À leurs yeux, il s’agit d’une défense compréhensible des intérêts géopolitiques de la Russie et d’une lutte contre la russophobie, car un régime s’est formé à Kiev qui dénie aux Russes le droit à l’autodétermination (langue, culture, identité) et à l’existence. Certains éléments de la société ont immédiatement quitté le pays après le déclenchement des hostilités – ils sont partis aux États-Unis, en Europe et en Israël. Fait révélateur, Anatoly Chubais, ancien chef de l’administration présidentielle russe et l’un des idéologues et dirigeants des réformes économiques en Russie dans les années 1990 a quitté le pays. Dans les années 1990, le Front patriotique l’a qualifié de « traître » et de responsable des difficultés économiques de la Russie. C’est symbolique. Il existe de tels cas, c’est certain.
Tous les membres de mon entourage soutiennent l’opération militaire spéciale non seulement en paroles, mais aussi, pour beaucoup, en actes, en apportant une aide humanitaire aux réfugiés et à la région. De plus, ils ne le font pas depuis ces derniers mois, mais depuis de nombreuses années. Les mêmes huit années que l’Occident connaissait si peu.
Breizh-info.com : En tant que journaliste, que pensez-vous de la censure de RT dans l’Union Européenne ou de Sputnik, et du silence (voir de l’approbation) d’une majorité de journalistes européens ?
Daria Douguine : Il s’agit d’un cas sans précédent de violation de « La liberté d’expression ». La liberté d’expression implique la possibilité de points de vue différents, parfois peu agréables pour les autorités. RT et Sputnik n’étaient pas des instruments de propagande russe, mais des plateformes de discussion. J’ai regardé de nombreux programmes de RT France et ils étaient intéressants car ils incluaient des experts ayant un point de vue alternatif à celui des médias du système. Le fait que les journalistes en Europe n’aient pas réagi de quelque manière que ce soit à ces blocages montre la nature « totalitaire » de l’ensemble du monde médiatique occidental. C’est très triste. Espérons que les medias de la réinformation resteront actives et vont prolonger détruire le bloc de désinformation.
Breizh-info.com : En France, les conséquences économiques se font déjà ressentir (hausse des prix de l’essence notamment). Comment un engrenage infernal serait encore évitable ?
Daria Douguine : Les sanctions anti-russes commencent à exsanguer l’économie européenne. Le Pen, lors du débat avec Macron, les a qualifiés à juste titre de « harakiri » pour l’économie française. Mais réfléchissons, qui a besoin d’une Europe affaiblie ? Affligée après le COVID, affaiblie par les sanctions anti-russes, l’Europe devra concentrer toutes ses forces sur la question du sauvetage de sa propre économie, dans une telle situation les bénéficiaires sont les USA, qui parviennent à établir leur contrôle sur le continent. Un Rimland indépendant est inacceptable pour la civilisation anglo-saxonne, le sentiment anti-américain et anti-OTAN croissant (en France, remarquez, Mélanchon, Le Pen, Zemmour et de nombreux autres candidats ont activement critiqué l’appartenance de la France à l’OTAN et ont appelé à un scénario presque gaulliste de 1966) est une menace pour la domination mondiale des États-Unis. Par conséquent, l’idée de sanctions anti-russes a été mise en œuvre dans le but intéressé d’affaiblir la région. Les élites de l’UE ont agi comme des intermédiaires, des mandataires des mondialistes dans cette entreprise, et ont porté un coup au bien-être des peuples et des populations européennes.
Breizh-info.com : Le mot de la fin ?
Daria Douguine : Je demande instamment à tous les lecteurs de faire preuve d’esprit critique et de remettre en question les rapports publiés par les médias. Si les élites libérales occidentales insistent tant pour soutenir Kiev et diaboliser Moscou, c’est qu’il y a une logique de bénéfice derrière tout cela. Il faut tout remettre en question. Il s’agit d’un principe important qui nous permet de garder un regard sobre. Dans une société du spectacle, de la propagande et de la nature totalitaire des systèmes occidentaux, le doute est une étape fondamentale pour sortir de la caverne…
Propos recueillis par YV
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