Pays en développement: les Occidentaux veulent contrer la Chine (Routes de la soie) en investissant massivement dans les infrastructures
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8.07-10.08.2022-China-Delfraissy-Palestine-Communia-English-Italiano-SpanishDepuis 2013 la superpuissance chinoise, bientôt première puissance économique mondiale (Voir L’ascension de la Chine au rang de superpuissance économique mondialiste – les 7 du quebec) poursuit un ambitieux programme d’investissement dans les infrastructures de transport. Le « Plan Marshall » de la Chine a pour nom « Les Nouvelles Routes de la Soie« . Ce programme d’investissement mondialiste est doté d’un fonds de mille milliards de dollars et il vise à construire des routes, des viaducs, des ponts et des tunnels, des voies ferrées, des ports, des aéroports, des oléoducs et des pipelines, bref, tout ce que nécessite l’expansion du commerce mondial de la Chine vers le reste du monde et particulièrement vers l’Asie – l’Afrique – et l’Europe. Plus de 64 pays ont déjà bénéficiés des investissements chinois (Pour un complément d’information sur ce programme d »investissement mondialiste: Résultats de recherche pour « nouvelles routes de la soie » – les 7 du quebec) Voici que les puissances occidentales regroupées dans le G7 – Bloc Atlantiste USA-OTAN – tentent de riposter à cette initiative chinoise en mettant sur pied un programme analogue destiné aux pays émergents. L’histoire ne dit pas d’ou viendra l’argent (600 milliards de dollars) pour soutenir ces investissements alors que tous les pays du G7 sont quasi en faillite en ce début de récession mondiale cataclysmique (Pour compléter votre information sur la récession imminente… Résultats de recherche pour « récession » – les 7 du quebec). À la suite de l’article nous vous proposons une réflexion de la BCE sur les risques de récession. Robert Bibeau.
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Se démarquer de la Chine à tout prix et garder une vaste influence dans le monde. Tel est l’objectif des Occidentaux, et a fortiori des Etats-Unis. Lors de leur sommet annuel qui se tenait dans les Alpes bavaroises, les dirigeants du G7, ont mis sur les rails un vaste programme d’investissements à destination des pays en développement, renommée « Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux». A l’initiative des Etats-Unis, ils se sont engagés à lever 600 milliards sur cinq ans pour financer des infrastructures de ces pays.
Sur cette enveloppe, les Etats-Unis, à eux seuls, promettent de « mobiliser » quelque « 200 milliards de dollars » sur cinq ans. Mais « mobiliser » ne signifie pas que les États vont eux-mêmes apporter ces sommes énormes. Washington arrive au total de 200 milliards de dollars en combinant des prêts, des financements publics – en partie déjà existants – et des financements privés encouragés par l’exécutif américain.
« Je veux être clair. Il ne s’agit pas d’aide ou de charité. C’est un investissement qui rapportera à tout le monde », a déclaré le président américain Joe Biden, ajoutant que le plan permettrait aux pays concernés de « constater les avantages concrets d’un partenariat avec les démocraties ».
Joe Biden a mis en avant plusieurs projets phares, dont un plan de développement d’énergie solaire de 2 milliards de dollars en Angola avec le soutien du Département du commerce, de la Banque américaine d’import-export, de la société américaine AfricaGlobal Schaffer et du développeur de projets américain Sun Africa. En collaboration avec les membres du G7 et l’UE, Washington fournira également une assistance technique de 3,3 millions de dollars à l’Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal, dans le cadre du développement d’une usine multi-vaccins qui pourra à terme produire des sérums contre le COVID-19 notamment. L’Agence américaine pour le développement international (USAID) engagera en outre jusqu’à 50 millions de dollars sur cinq ans dans le Fonds mondial d’incitation à la garde d’enfants de la Banque mondiale.
« Valeurs partagées », « meilleures options »
Sans prononcer le nom de la Chine, mais en y faisant des allusions évidentes, le président américain a assuré que ce programme était basé sur des « valeurs partagées » telles que la « transparence », mais aussi le respect des droits des travailleurs, de l’environnement, de l’égalité de genre. « Nous proposons de meilleures options », a-t-il dit, sur fond de sommets des Alpes bavaroises. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a également estimé que les pays partenaires des Occidentaux « avaient le choix» – sous-entendu : celui d’aller vers les démocraties plutôt que vers Pékin – pour développer leurs réseaux électriques ou leurs infrastructures médicales.
Pékin est accusé de mener ses projets au travers de prêts peu avantageux, opaques, voire franchement périlleux, qui aggraveraient les problèmes d’endettement de pays déjà vulnérables. Le « Partenariat mondial pour les infrastructures » (« Partnership for Global Infrastructure ») est « une meilleure offre en matière d’investissements dans les infrastructures », a souligné le chancelier allemand Olaf Scholz.
Avec ces gros chiffres encore incertains et ces bonnes intentions, les Occidentaux peuvent-ils renverser la tendance face à la Chine? Les Etats-Unis veulent y croire. L’offensive chinoise « existe depuis des années », a dit dimanche un haut responsable de la Maison Blanche, « mais ce n’est vraiment pas trop tard ».
« Beaucoup de pays qui ont reçu des fonds ou des investissements du programme BRI (acronyme de la dénomination en anglais « Belt and Road Initiative », le programme chinois) réalisent désormais, des années plus tard, qu’ils sont plus endettés, que leur PIB n’a pas progressé de manière significative », a estimé la même source, qui n’a pas souhaité être nommée.
« L’Afrique sub-saharienne sera clairement une priorité majeure » du partenariat lancé par le G7, a encore dit ce haut responsable. Les pays du G7 ne consacrent en moyenne que 0,32% de leur revenu national brut, soit moins de la moitié des 0,7% promis, à l’aide au développement.
(Avec AFP et Reuters)
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Le sujet sera discuté la semaine prochaine lors d’une réunion du conseil de surveillance du superviseur bancaire au sein de la BCE, a précisé Andrea Enria. La BCE a déjà imposé en mars 2020 une interdiction générale des versements de dividendes aux actionnaires au moment de la première vague de la pandémie de Covid-19, puis simplement imposé une limite à ces paiements en décembre de la même année. Le régime n’a pas été prolongé au-delà de septembre dernier.
Versão em Língua Portuguesa:
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