7 au Front

Le nouveau mur de Berlin économique hissé par les États-Unis pour assujettir l’Europe

Par Khider Mesloub.

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18.19.07.2022-Berlin-Mesloub-Pompeo-Naba-English-Italiano-Spanish

Par les sanctions économiques imposées à la Russie par les États-Unis, approuvées servilement par l’Union Européenne, Washington érige un nouveau mur de Berlin, entraînant un blocage du commerce entre l’Est et l’Ouest.  Ces sanctions (qui sont une déclaration de guerre) ont, au vrai, deux objectifs. Ou plutôt visent deux blocs de pays : directement la Russie et indirectement l’Europe.

Pour la Russie, les mesures de sanction imposées par les États-Unis ont pour dessein de provoquer la désagrégation de l’économie russe et, corrélativement, la paupérisation absolue des Russes, acculant ces derniers, selon les espoirs de Washington, au soulèvement pour exiger un changement de régime inféodé à l’Occident.

Et comment faire saigner les Russes, sinon en faisant couler le sang des Ukrainiens dont les corps servent à épuiser les réserves de balles et de bombes de la Russie. En tout cas, les gangsters de la Maison Blanche sont déterminés à mener une guerre d’attrition en Ukraine, dans l’espoir de la transformer en un « nouvel Afghanistan » pour la Russie, autrement dit en tombeau de la puissance militaire russe.

Pour l’Europe, les sanctions financières et commerciales visent à l’isoler et l’enfermer dans la dépendance économique et militaire des USA. À en faire la chasse gardée des États-Unis.

Force est de constater que les pénuries économiques créés en Europe profitent essentiellement aux États-Unis qui réalisent de substantiels profits grâce à la vente de leur pétrole et produits agricoles à des prix prohibitifs. Sans oublier, pour réapprovisionner les stocks d’armes fournis à l’Ukraine, la vente de nouveaux matériels militaires au grand bénéfice du complexe militaro-industriel américain dont les profits explosent au rythme de l’explosion des corps ukrainiens et russes, ces dindons de la farce, victimes du jeu de dupes américain.

Au vrai, l’aide militaire accordée par les Occidentaux à l’Ukraine relève d’une escroquerie. En fait d’aide, il s’agit d’une mise en déchetterie d’armements vétustes, autrement dit d’une opération de recyclage d’armes périmées. En effet, les pays de l’OTAN, majoritairement européens, n’ont fait que se désencombrer de leurs stocks d’armes obsolètes en le refilant à l’Ukraine, pays-chair à canon, pour justifier la recomposition de leurs stocks par l’achat de nouvelles armes modernes américaines, acquises auprès du complexe militaro-industriel étasunien. Pour pérenniser le conflit, hors de question de fournir un armement lourd et sophistiqué à l’Ukraine, encore moins d’envoyer des troupes otanisiennes sur le territoire ukrainien susceptibles de neutraliser l’armée russe, de la renvoyer derrière ses frontières. L’objectif est de laisser la Russie occuper le Donbass pour justifier la continuation de la guerre défensive de l’Ukraine, permettant d’accélérer, par l’enlisement du conflit, l’affaiblissement militaire de la Russie.

Mais également pour justifier le maintien des sanctions commerciales et financières décrétées par les États-Unis afin de renforcer durablement leur emprise économique sur l’Europe, réduite à vivre désormais derrière le rideau de fer dans le nouvel enfer social. Par un retournement de l’histoire, les pays européens de l’ouest, avec le nouveau mur de Berlin bâti  de plein gré, sont en train de basculer dans le mode de vie des anciens pays de l’Est, dont l’économie reposait sur la pénurie, l’indigence, la pauvreté. On pourrait dire que l’Europe de l’ouest s’Est-europe-mondise (comme on désigne certains pays qui se tiers-mondisent).

Pour preuve de la détermination belliciste des pays atlantistes de mener une guerre d’attrition à outrance, lors du Sommet du G7 réuni le 26 juin 2022 à Elmau (en Allemagne), les dirigeants occidentaux ont déclaré être prêts pour la guerre d’usure face à Vladimir Poutine. Pour ce faire, les puissances impérialistes occidentales ont annoncé de nouvelles sanctions auto-destructrices, « pour asphyxier la machine de guerre russe », comme l’avait martelé Charles Michel, le président du Conseil européen.

Une chose est sûre, si les Américains exigent des Européens de partager leur politique de sanctions économiques imposées à la Russie, en revanche ils s’abstiennent de partager leurs profits tirés des pénuries irrationnelles provoquées en Europe, encore moins d’investir leurs profits en Europe.

En fait, les États-Unis sont en train d’euthanasier économiquement l’Europe, ce toutou de l’Oncle Sam. Globalement, les sanctions des États-Unis sont dirigées contre l’Europe, principale victime de cette nouvelle guerre économique américaine pour la domination énergétique, alimentaire et financière mondialiste.

Désormais, dans cette conjoncture d’économie de guerre et de militarisation de la société, les États européens sont gouvernés ouvertement par l’OTAN, bras armé des États-Unis. De même, les Parlements nationaux européens sont régentés par l’OTAN, dont l’agenda est tracé par Washington.

In fine, dans cette guerre par procuration, les seuls gagnants sont les États-Unis. L’ultime cible de Washington demeure toujours la Chine, cet allié de la Russie. Aussi, par l’affaiblissement économique et l’anéantissement militaire de la Russie, les Etats-Unis visent l’endiguement du soutien militaire et des matières premières de la Russie à la Chine, pour pouvoir mener librement, sans entraves, sa guerre contre Pékin. Cette guerre contre la Chine sera menée par des troupes militaires prélevées essentiellement de l’Europe de l’ouest, dont la population massivement paupérisée et littéralement tétanisée par le despotisme actuellement en érection par des régimes militaristes en voie de fascisation, servira de chair à canon des États-Unis. En effet, comme les Ukrainiens auront servi de chair à canon dans l’actuelle guerre menée par l’OTAN contre la Russie, les Européens, une fois économiquement appauvris et politiquement affaiblis, serviront de « betails soldatesques » dans l’imminente guerre menée par Washington contre la Chine.

 

Khider MESLOUB

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

Une réflexion sur “Le nouveau mur de Berlin économique hissé par les États-Unis pour assujettir l’Europe

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