Pas de guerre impérialiste, mais la guerre de classe. L’ennemi principal est chez-nous!
Pas de guerre, mais la guerre de classe
L’ennemi principal est à la maison !
(SECTION MONTRÉAL)
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15.08.2022-TCI-War-Crooke-East-West-English-Italiano-Spanish
Les slogans des capitalistes sur la démocratie, l’autodétermination nationale, l’État de droit et la paix entre les nations sont vides. Que signifient ces idéaux abstraits dans la réalité, si ce n’est qu’ils servent d’excuse aux pénuries alimentaires en Afrique, à l’hiver froid qui s’annonce à Berlin, aux villes réduites en ruines en Ukraine et aux masse de réfugiés? Vides sont tous les slogans capitalistes d’unité nationale et de paix sociale quand c’est la classe ouvrière qui est en première ligne de cette souffrance, comme nous le voyons clairement ici à Montréal. Les slogans russes de » dé-nazification « , de partenariat égalitaire et de souveraineté sont vides de sens à côté des bombardements de civils, des profits énergétiques et du massacre d’une génération de jeunes travailleurs russes et ukrainiens.
Ce n’est que par la prise en charge par notre classe de sa propre perspective politique que la spirale de l’ordre capitaliste vers la barbarie peut être défait.
Face à leur crise économique, les patrons et leurs États se préparent à la confrontation militaire tout en essayant de gérer l’effondrement économique en pressurant la classe ouvrière. Ainsi, la politique de la classe capitaliste canadienne devient claire : s’opposer au rival russe en utilisant la dernière goutte de sang des travailleurs ukrainiens tout en attaquant les conditions de vie et de travail de leur « propre » classe ouvrière.
Depuis la fin du boom de l’après-guerre dans les années 1970 et l’éclatement de la bulle spéculative en 2007-8, la classe capitaliste a pu éviter l’effondrement économique grâce à la détérioration du niveau de vie de la classe ouvrière. Les patrons d’aujourd’hui, qui prévoient une prochaine récession, craignent que cela ne soit pas suffisant. Au contraire, ils sont de plus en plus poussés à se lancer dans une concurrence impérialiste des plus féroces, chaque économie nationale cherchant à se décharger de ses pertes sur ses rivales.
Alors que la Russie cherche à conquérir pour relancer son économie en difficulté, les membres de l’OTAN veulent faire durer la guerre en Ukraine aussi longtemps que possible pour nuire à l’industrie et à l’armée russes – pas la paix, mais la victoire. Comme l’a dit le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, « nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse plus faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine. » Fin juin, lors du sommet de l’OTAN, Trudeau a rencontré ses collègues conspirateurs pour décider de la meilleure façon de poursuivre cette politique barbare. Il a allègrement engagé plus de bataillons dans les pays baltes, plus d’armes en Ukraine, et des navires et avions à réaction canadiens dans le Pacifique. En juillet, il est rentré au Canada pour généraliser la guerre des patrons contre la classe ouvrière canadienne, alors que le prix des loyers, des denrées alimentaires et de l’énergie monte en flèche.
Seule la lutte de la classe ouvrière, sur son propre terrain économique et politique indépendant, peut combattre la double menace de la crise et de l’impérialisme. Il est clair que la crise généralisée exige une lutte généralisée de la classe ouvrière. Bien qu’il y ait eu un regain notable de la lutte des travailleurs québécois face à la baisse des salaires réels causée par l’inflation, ces luttes sont restées sectorielles et trop souvent dominées par les syndicats. Comme on peut le constater avec les récentes grèves des travailleurs du CPE, de la SQDC et de l’hôtellerie, l’isolement sectoriel donne aux patrons un net avantage dans la lutte. Il ne s’agit pas de diminuer ces luttes, mais il est révélateur que, parmi les nombreuses luttes récentes, seuls les travailleurs de Molson ont remporté une victoire défensive en obtenant un contrat qui égale l’inflation actuelle. Lorsque les travailleurs et travailleuses de tous les milieux de travail et de tous les secteurs unissent leur lutte, leur force est multipliée, comme on peut le constater lors des moments forts de la lutte de notre classe au Québec, que ce soit en 1972 ou en 2012.
Les luttes récentes des travailleurs québécois ont montré que la domination syndicale ne fait qu’entraver l’initiative personnelle, le militantisme et les perspectives de succès de la classe ouvrière. Outre le nombre de grèves récentes, de nombreux mandats de grève ont été ignorés par les syndicats en faveur de la paix sociale et des négociations entre avocats. Dans la grève des travailleurs du port de Montréal de 2020-2021, le syndicat a mis fin à une grève de dix-neuf jours en faveur d’un retour aux négociations. Le gouvernement fédéral a ainsi eu amplement le temps de se préparer à la prochaine série de grèves, ce qui lui a permis de mettre en place une injonction, mettant fin à la lutte au nom de l’unité nationale pendant la pandémie. Aujourd’hui, Biden mets en place des injonctions à l’encontre des travailleurs américains du rail et l’État norvégien a déclaré illégale la grève des travailleurs des plateformes pétrolières au nom de l’économie nationale imprégnée de concurrence impérialiste. Sur le front même de la guerre, l’État ukrainien a entrepris de rendre illégal tout semblant de lutte de la classe ouvrière pour ses propres intérêts, y compris la possibilité pour le patron de déchirer les contrats existants.
Face à ces menaces auxquelles notre classe est confrontée, la Tendance Communiste Internationaliste a lancé l’initiative « Non à la guerre, mais pour la guerre de classe » (NWBCW), qui a été reprise par des camarades du monde entier. L’initiative NWBCW sert de point de référence politique ouvert pour tous ceux qui voient la nécessité de la lutte des travailleurs contre les attaques économiques du capital et sa confrontation dans des rivalités impérialistes. Nous sommes ceux qui n’ont aucune illusion sur le pacifisme ou la possibilité de passer par les institutions capitalistes pour éviter l’imposition de la barbarie par le capitalisme. Nous reconnaissons au contraire que la seule réponse adéquate à cette situation est la lutte indépendante de la classe ouvrière. Les luttes défensives de notre classe contre les attaques du capital doivent être transformées en une offensive politique contre le système capitaliste.
Pour nous, travailleurs de Montréal, la hausse des loyers et les armes à l’Ukraine sont le revers de la même crise capitaliste. Notre lutte contre ces conditions révèle clairement que l’ennemi principal est chez-nous !
Si vous êtes d’accord, nous vous invitons à nous contacter à nwbcwmontreal@gmail.com
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2022/08/nao-guerra-imperialista-sim-guerra-de.html
Cet article est un spécimen du genre :
De la famille de ceux par milliers et bien plus qui prétendent identifier et disséquer la racine du mal, apporter le remède sinon révolutionnaire, du moins le moyen efficace de combattre la cause et sinon l’éradiquer, du moins la maîtriser.
Toujours cette même rhétorique absurde et illusoire, où l’on se demande si l’auteur est sincère ou manipulateur, et finalement qui manipule dans cette histoire ?
1) Réduire le monde à une lutte de classe, ouvriers d’un côté, les dominés et classe capitaliste de l’autre, les dominants, n’est certainement pas le meilleur moyen d’affranchir la dite classe ouvrière de la logique et de l’enfermement capitaliste.
Tout d’abord, il est assez anachronique et donc délirant de dépeindre la réalité sociale des sociétés post-industrielles d’aujourd’hui comme si elle n’avaient pas évolué de puis le début de l’ère industrielle et de penser exactement avec les mêmes outils dialectiques.
a) La classe ouvrière proprement dite s’est réduite comme peau de chagrin et pour être en accord avec la réalité du monde actuelle, il faudrait parler des « travailleurs » et même plus exactement des salariés, sauf à considérer que la classe capitaliste n’est pas laborieuse, alors qu’elle l’est très largement devenue et de manière acharnée, ce qui était très peu le cas, au début de l’ère industrielle où les fortunes et les personnes voyaient leurs revenus peu imposé ou pas, et où le patrimoine pouvait se construire et surtout se conserver, presque sans travailler, de sorte qu’une très grande partie des possédants étaient rentiers.
b) pour être vraiment à jour, comment ignorer l’émergence d’une « classe » sans cesse grandissante de travailleurs indépendants, petits commerçants, professions libérales, à l’origine, maintenant rejoints par un flot grandissant de salariés ou promis au salariat, qui s’en écartent pour devenir entrepreneurs, consultants, soignants, journalistes etc. à leur propre compte.
La réalité n’est donc pas conforme à sa description pourtant indispensable pour faire tenir le raisonnement, que vaut-il, si pour tenir, il doit ainsi la nier ?
b) l’idée de lutte des classes, pour des générations d’ouvriers, mais aussi de travailleurs et en particuliers les salariés, a connu un immense succès en ce qu’elle a fait émerger la compréhension que la défense collective était non seulement possible, mais bien plus efficace, renouant ainsi avec les défenses corporatives, de métier, du tiers-Etat, des associations et bien d’autres que les sociétés bourgeoises avaient pris soin d’abolir, en faisant tomber à leur profit, l’ordre ancien.
c) Pour autant est-ce une idée anticapitaliste ? Est-ce au moins une idée apte à faire sortir les êtres humains de l’enfermement dans la logique de la lutte des classes et surtout de la domination, de la suprématie, en particulier matérialiste ?
Voilà la question.
Elle pose la question de l’interaction et du mien dominant, dominé, maître et esclave et elle pose la question de la vie humaine en l’enfermant strictement dans ces termes sans aucun moyen d’en sortir.
Et c’est bien là où se trouve la supercherie :
Réduire l’existence humaine à devenir possédant et dominant ou non, comme si c’était le suprême idéal de l’être humain où comme si cela celait s’en destin.
Vision au combien matérialiste et capitaliste du monde.
Si véritablement il en est ainsi, si assurément la vision des capitalistes est celle qui doit s’imposer à tous,
Alors, ceux qui les combattent, ces masses de travailleurs en tout genre, ces ouvriers et ces salariés, en quoi sont-ils plus légitimes et plus apte à conduire les affaires du monde que « leurs maîtres » ?
Ceux que le sort à enfermer dans des liens de subordination et d’aliénation, en quoi seraient-ils plus apte à commander ou dominer ?
Qu’ils veuillent prendre la place des maîtres sous un ciel aussi bas, cela se conçoit d’autant mieux qu’il n’existerait pas d’´autre horizon, mais en quoi seraient-ils meilleurs et plus légitimes ?
En quoi fondamentalement le monde et les rapports humains ou surtout leur compréhension en seraient significativement changés ?
En quoi ces masses laborieuses penseraient de manière différente que ceux qu’ils désignent d’un doigt accusateur, et en quoi pourraient-on attendre de leur part, s’ils pensent également le monde humain en ces termes, des comportements différents de ceux dont ils veulent prendre le pouvoir et l’argent ?
Cette question a reçu des réponses dans les sociétés collectivistes et des applications concrètes qui n’ont en rien dissiper les doutes qui naissent ainsi de l’analyse et de la réflexion.
Que celui qui n’a pas veuille le bien ou le pouvoir d’autrui se conçoit. Mais s’il considère qu’il est légitime à posséder et dominer ( même d’une autre manière) il reste dans la même logique de reconnaître la primauté sur Terre de dominer et posséder. En quoi devrait-on lumière donner davantage de légitimité et en quoi surtout, changer-il quoi que ce soit à l’ordre du monde humain ?
L’idée de lutte des classes est un moyen bien commode de distraire les masses dès questions essentiels qui sont la remise en cause de la suprématie humaine, donc du droit institué par l’être humain sur toute chose, sur toute vie, y compris celles de ses semblables, tant qu’il en le pouvoir, c’est à dire la force.
Elle est un bon moyen d’ouvrir les masses à une défense collective, c’´est à dire une représentation qui permet de canaliser, d’ordonner et de contrôler.
C’est ainsi une suprême idée capitaliste que de vendre aux masses l’idée qu’elles devraient dans leur intérêt collectif se faire représenter dans un projet de lutte pour leurs droits et que ce projet pourra les porter à prendre la place des maîtres, idée qui garantit leur fidélisation soumise aux arcanes du capitalisme et du matérialisme que leurs maîtres veulent préserver comme valeurs suprêmes, domination et appropriation, argent.
L’évidence est que c’est seulement en brisant cette adhésion spirituelle que l’être humain, bourgeois, capitaliste ou non, ( tant qu’il adhère, ouvrier, salarié ou rentier, ou que sais-je , il est « capitaliste ») s’affranchira d’une servitude qui dépasse largement le capitalisme et s’inscrit bien plus loin dans l’histoire.
Dire que l’être humain y est prêt et en est capable, c’est un autre sujet.
Cependant il existe une force bien plus puissante que la pensée humaine pour l’affranchir de ces croyances ineptes et ruineuses pour l’âme humaine, la réalité, la nécessité.
Or le monde non humain, son milieu naturel, ramène l’espèce humaine à des vérités et des réalités pressantes qu’ils ne peut plus ignorer pour survivre et vivre mieux, c’est à dire en quittant sa propre aliénation mentale de dominer et posséder,
Elle lui montre de plus en plus fort et avec plus d’évidence, que si l’espèce humaine persiste dans cette voie, elle sera de plus en plus mal dans son être et sa vie sera toujours plus difficile jusqu’à disparaître.
l’ennemi principal, c’est nous mêmes, grâce à notre ignorance entretenue par nous mêmes.
https://wp.me/p4Im0Q-5EL – JdG N° 47 (J + 186 ): Combien j’aimerai que nous nous retrouvions sur le chemin du « et si …nous briguions le pouvoir – citoyen qui devrait, normalement et constitutionnellement, être le nôtre»