BRF: trois lettres qui vont révolutionner l’agriculture
OLIVIER CABANEL — Demain sera-t-il possible de cultiver sans arroser, et mieux de cultiver sans labourer ? Les promoteurs du BRF (bois raméal fragmenté) le prétendent.
Les écoles d’agriculture disent pourtant dans les manuels qu’il n’est pas nécessaire de labourer à plus de 17 cm, et que les labourages à grande profondeur, pratiqués couramment chez nous ne sont pas justifiés, les paysans n’en ont pas tenu compte. Pourtant en labourant à grande profondeur, on enterre la partie fertile du sol, et le plus souvent on attaque la couche argileuse.
Mais les gros fabricants américains d’engins agricoles ont su se montrer convaincants, et nos agriculteurs se sont endettés pour longtemps en achetant des tracteurs géants, qui ont saccagé en quelques dizaines d’années le sol de nos régions.
Quant à l’arrosage, il est devenu quasi obligatoire pour les céréales, surtout pour le maïs, car on a préféré réduire l’espace entre les rangées, ce qui aurait évité d’autant les arrosages.
Alors la solution de demain s’appelle : le Bois Raméal Fragmenté (BRF pour les intimes).
Le principe est simple : reconstituer rapidement de l’humus, et pour ce faire, on broie des branches en évitant les conifères, dont l’acidité ne convient pas vraiment à la culture.
N’avez vous jamais remarqué en vous promenant dans une forêt de sapins, à la recherche peut-être du fameux bolet des pins, que la végétation y était quasi inexistante ?
Le diamètre des branches à broyer doit être inférieur à 7 cm, et les chênes, hêtres, ou érables conviennent parfaitement.
Il faut broyer ces branches de fin octobre à fin mars, et mettre ce broyat tout de suite (il faut que le bois soit frais) en couche de 2 cm sur le sol de votre jardin. Il est important de ne pas laisser ce broyat en tas sur le sol, et surtout de l’étaler tout de suite, afin d’éviter qu’il ne chauffe (ce qui arrive très rapidement).
Puis fin avril, vous griffez le sol de façon à incorporer le BRF à la terre.
Et c’est tout.
Vous semez au printemps, vous ne labourez, ni arrosez, et vous aurez la surprise de votre vie comme Jacky Dupetty, qui a été le premier, à ma connaissance, à tester cette façon de cultiver en été 2005.
Cette année-là, il n’avait presque pas plu sur son terrain (Causses du Quercy), et il avait planté des tomates, des courgettes… autant de légumes qui ont besoin d’eau.
Mais Jacky Dupetty n’a pas arrosé une seule fois, même devant l’incrédulité des cultivateurs voisins.
Et la récolte a été magnifique, des fruits splendides, chargés de goût, et non plus d’eau.
Le rendement aussi est très important : en Afrique il va même jusqu’à 800 %, et les Canadiens obtiennent jusqu’à 300 % avec les fraises. Jacques Dupetty avait mené une véritable enquête pour avoir par le détail la manière de procéder.
Grâce au groupe « Jean Pain »*, en Belgique, il avait réussi à se procurer une documentation auprès de l’université de LAVAL, au Quebec. (Le professeur Lemieux travaillait avec d’autres chercheurs sur ce concept depuis trente ans.) Documentation que vous pourrez à votre tour trouver à : http://users.skynet.be/BRFinfo/
(*C’est ce même Jean Pain qui, dans les années soixante-dix, faisait rouler une 2CV avec du méthane issu de broussailles broyées.)
Dans ces temps où l’eau se fait de plus en plus rare, et sa consommation de plus en plus importante, ne serait-ce pas l’occasion d’en gaspiller un peu moins ?
Et puis c’est une bonne solution pour les résidus de travaux forestiers qui encombrent nos forêts.
D’autant que le 20 octobre, l’association nouvellement créée vous invite à un forum gratuit, c’est à Figeac.
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2022/09/brf-tres-letras-que-vao-revolucionar.html
la technique BRF semble bien fonctionner dans les climats froids et humides ou le bois humide »matière première » est disponible en pagaille…ou alors dans les zones tropicales ou il ne manque pas de bois ou de pluie mais qui serait en prise avec l’appauvrissement des sols aussi,…. mais pas vraiment en climats chauds et secs, dans le pourtour méditerranéen et en zones arides ou l’utilisation de bois humide ou jeune ou encore de branchages relève du luxe, autant que posséder un broyeur pour l’agriculteur moyen et le carburant pour le faire fonctionner…. bref, le concept se pratique plus avec l’idée de compostage et de tentatives de ramener un sol mort a la vie avec des techniques de permaculture, c’est a dire couvrir le tout avec du foin pour le preserver du soleil et conserver l’humidité du sol pour créer un sol organiquement vivant et une terre riche… et il est certain que l’apport en eaux d’arrosage devient moins fréquent ainsi… mais encore pour des parcelles limitées et non pas les centaines et milliers d’hectares qui sont indispensables aux céréales et aux grains qui nourrissent la planète… quoique, cette histoire de détériorer le sol en le labourant profondément est on ne peu plus véridique… mais elle est devenue hélas quasi indispensable elle aussi, lorsque les cultures modernes sur de grandes surfaces appauvrissent le sol sur une vingtaine de cm en profondeur chaque année, sans lui donner le temps dese régénérer… et avec l’obligation de réutiliser la même terre l’année suivante ….et donc de devoir retourner le sol en profondeur afin de faire remonter la partie humide et fraiche a chaque fois… ce qui rend inévitable l’utilisation d’engrais a base de phosphates, et de produits chimiques pour désherber le sol ou pour tuer les insecte et les mauvais champignons…
Bref, dans la réalité et en mode »survie » chez les paysans pauvres, seules certaines formes de permaculture avec une irrigation au goutte a goutte est possible et productive pour ne pas crever de faim, et pouvoir écouler de petites récoltes de légumes, de fruits et de grains et conserver le foin pour le bétail …. sont possibles donc…. le reste relève presque d’agriculture bourgeoise, ou agriculture de riches ! Dans le pourtour méditerranéen par exemple, mis a part les gros exploitants et riches propriétaires de terre, les petits agriculteurs et paysans se contentent de petites parcelles, entretiennent les sols autant qu’ils peuvent, et ne possèdent même pas de machinerie et doivent la louer quelques jours pour labourer ou pour récolter les céréales et grains … qui revient nettement moins cher, en pus de devoir trouver constamment de l’eau en quantité pour irriguer »intelligemment » souvent aux deux semaines les cultures…. sinon, il existe encore des milliers et millions d’hectares non exploités ou exploités moindrement par leurs détenteurs qui ne comptent encore que sur les pluies et précipitations !
l’agriculture n’est pas une mince affaire, et n’est pas donnée au pauvre de toute façon… l’exploitation de la terre exige des capitaux tout le temps, et de varier les revenus car a besoins de revenus autres que ceux de la terre, comme l’elevage ou l’addition d’activités autres comme les abeilles et le miel, en plus du travail salarié de beaucoup de paysans chez les gros agriculteurs pour pouvoir survivre ! et tout ça je l’ai vu de mes propres yeux encore aujourd’hui ! imaginez un petit agriculteur paysan, pour qui la majorité de la nourriture a laquelle nous avons accès en tant que citadins relève du luxe et du rêve ! c’est pourtant la vérité…. la dernière fois que j’ai visité des agriculteurs modestes, qui même en ayant des champs rempli d’arbres fruitiers de céréales plus ou moins bien entretenus, n’avaient pas tout le temps de quoi s’acheter des legumes, des fruits, des produits laitiers qui font partie du régime alimentaire de tout le monde ! leur en offrir devient un complément quasi indispensable a leur hospitalité… comme des yaourts pour les enfants, des fruits de »luxe » comme les bananes ou de belles oranges ou alors des fruits exotiques comme les kiwi et autres fruits disponibles toute l’année au riches citadins ! c’est a ce point que leur situation est précaire, et c’est faux de croire qu’ils se contentent toute l’année de bouillons de céréales produites sur place, d’oeufs de poule produits chez eux, et lorsqu’ils n’ont pas de vaches même le lait et le beurre devient un luxe nécessairement ! et pourtant ce qu’ils espèrent tout le temps est qu’il y ait assez de pluie pour ne pas crever de faim! …
Sans vouloir minimiser ou diminuer le BRF ou toutes les techniques similaire dont la valeur scientifique et pratique sont indéniables….
Merci pour le billet !
Fumier des templiers, Jean Pain. Termes à rechercher au sujet des broyats.
C’est également en raport avec la production locale d’énergie, une technique particulièrement vertueuse et efficace donc, mais pas nouvelle ni nommée « BRF »
Faut dire aussi qu’en France on est toujours a l’affût de sensationnalisme comme cet été lorsque »le Parisien » lançait une vidéo sur Youtube et ailleurs, titrée »Cet agriculteur parvient à faire pousser des légumes sans une goutte d’eau » !!!, ou l’on nous montrait un agriculteur qui prétend faire tout pousser sans eau, et en taxant tous les agriculteurs qui font de l’arrosage maraicher ou autre »d’imbéciles »…. en fait la vidéo tournée sur place avec l’entretien avec ce gros menteur, ne mentionnait pas et nullement que la ferme en question se trouve en île de France, et comptait largement sur des précipitations très abondantes en été ! :)))
la video en question visionnée et reprise des millions de fois a suscité la plus grande controverse pendant des semaines en France par des agriculteurs et un public scandalisé ! et la voici : https://www.youtube.com/watch?v=-kJvPjAaokY
Aujourd’hui d’ailleur, vous ne pouvez pas être agriculteur même de petite taille sans être un capitaliste de première…qui dispose de capitaux conséquents, de matériel. de machinerie, et de procédés standardisés et maîtrisés pour arriver a produire suffisamment et de manière calculée atteindre une rentabilité qui amorti l’investissement ! il faut donc être suffisamment riche pour vivre entretemps et pour dépenser autant sans revenus pendant toute une année sur n’impirte quelle culture !