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Face à l’inflation, à la crise, à la guerre: tous en lutte!

Face à l’inflation, à la crise capitaliste et la guerre impérialiste :
tous en lutte !
Reconduire la grève et l’étendre au maximum par l’envoi de délégations massives !

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21.10.2022-Ysengrimus-Totalitarieme-ARNm-Portuguese-Moon-IGCL-English-Italiano-Spanish

Par le Groupe International de la Gauche Communiste-Révolution ou Guerre, le 17 octobre 2022. Sur: Revolution or War – Révolution ou Guerre (igcl.org)

La dynamique de luttes et de grèves s’est brutalement accélérée depuis le 11 octobre et la réquisition par l’État des grévistes des raffineries de pétrole et la pénurie d’essence. Tout au long de l’été, et à l’instar de la Grande-Bretagne, la combativité et la volonté de lutte se sont affirmées dans une multitude de secteurs et d’entreprises contre l’inflation et pour des augmentations de salaires par des grèves diverses[1].

L’inflation explose et se généralise dans tous les pays, réduisant d’autant les salaires. Les conditions pour des réactions prolétariennes de masse à la crise économique capitaliste et la guerre impérialiste en Ukraine afin de défendre les conditions de vie et de travail sont donc objectivement réunies dans tous les pays, sur tous les continents, particulièrement en Europe. Les grèves de l’été pour des augmentations de salaire en Grande-Bretagne en étaient le premier signal.

Si celles-ci s’étaient développée à partir de grèves sauvages – non officielles, non légales, sans préavis syndical de grève – et avaient surpris et débordé les syndicats britanniques, les grèves en France sont restées sous le contrôle général de ces derniers, en ordre dispersé et divisées par secteur et entreprise. Depuis quinze jours donc, la situation s’est accélérée et « radicalisée » offrant la possibilité d’une extension et unification des différentes luttes et d’un début de grève en masse. C’est le seul moyen d’imposer un rapport de force à la bourgeoisie, à la classe capitaliste comme un tout ; et d’abord et avant tout au gouvernement et à l’ensemble de l’État capitaliste les obligeant à reculer, au moins temporairement, leurs attaques ; aujourd’hui, à augmenter tous les salaires. Il faut être clair : face à la crise capitaliste et à la guerre impérialiste généralisée en préparation, la première menant inévitablement à la seconde, il faudra se battre tous ensemble contre les sacrifices et la misère que l’une et l’autre exigent et que la classe capitaliste est contrainte d’infliger au prolétariat international, aux salariés et aux travailleurs de tous les pays.

Que signifient ces appels soudains des syndicats à une grève générale pour ce mardi 18 ? Une simple réponse à la réquisition ? Ne nous avaient-ils pas habitués à repousser les appels à la grève dans tous les secteurs à coup de « Journées d’action » repoussées dans le temps afin, soi-disant, de mieux mobiliser ? En fait, afin de casser la dynamique d’extension et d’unification qui avait alors cours. Cela n’a-t-il pas été le cas lors du sabotage syndical des mobilisations de masse de 2003, 2007 et 2010 principalement contre l’attaque sur les retraites, ou encore de 2016 contre la Loi-travail mise en place par le gouvernement de gauche de Hollande, ou encore de l’hiver 2019 de nouveau sur les retraites ? Pour le moment, les syndicats contrôlent complètement la dynamique en cours, quelle qu’elle soit. Ils organisent les grèves et leur timing. Ils « négocient », c’est-à-dire qu’ils se concertent en permanence avec le gouvernement, en se partageant les rôles entre syndicats dits réformistes (CFDT) et syndicats plus radicaux (CGT, FO, Sud principalement) afin de gérer au mieux le début de lutte générale. Et au cas où un mouvement plus large et décidé se développerait et déborderait les centrales syndicales, d’ores et déjà le syndicalisme dit de base ou radical se prépare à suppléer aux directions syndicales, sur la base de ce qui avait déjà été mis en place en 2013 et 2019, en appelant préventivement à constituer des assemblées interprofessionelles : « Pour la jonction le 18 octobre : construire des AG interprofessionnelles » lance le groupe gauchiste Révolution permanente. Bref, l’ensemble de l’appareil politique de la bourgeoisie, du gouvernement, de ses partis de droite comme de gauche, des syndicats et des gauchistes déploie son dispositif pour garder le contrôle sur tout mouvement de masse qui pourrait exploser aujourd’hui. S’ils réussissent, l’issue de la lutte est connue : elle sera la même qu’en 2003, 2007, 2010, 2016 et 2019 ; un échec et une nouvelle aggravation conséquente des conditions de vie et de travail

Si le terrain est balisé par les syndicats, si la dynamique vers une réaction prolétarienne est pour l’heure maîtrisée par l’ensemble de l’appareil d’État, faut-il en conclure qu’il n’y a rien à faire ? Que les prolétaires doivent éviter de se lancer dans le combat qui leur est imposé par le capital en crise et en guerre ? Bien sûr que non. Renoncer au combat aujourd’hui serait pire que subir un échec. Contrainte par la crise capitaliste et la guerre impérialiste, la bourgeoisie ne peut que poursuivre et accélérer ses attaques sur tous. Dans la période de confrontation massive entre les classes qui s’ouvre à son initiative dans tous les pays, sur tous les continents, le prolétariat ne peut pas se dérober ; ni renoncer au combat qui lui est imposé. Dans la mobilisation qui s’ouvre en France aujourd’hui, le fait que la bourgeoisie ait déjà disposé ses forces, syndicales en premier lieu, pour la bataille qui s’engage autour de l’inflation et de l’augmentation des salaires, impose à la classe ouvrière en général, aux prolétaires les plus combatifs et à ses minorités politiques – les groupes communistes – en particulier, de mener la bataille et la confrontation face aux forces du capital, particulièrement celles en milieu ouvrier, à savoir les syndicats et les gauchistes qui feront tout pour entraver le développement d’une lutte générale et unie. Il en résulte que nous appelons l’ensemble des prolétaires – des travailleurs salariés, chômeurs, retraités, etc. – à :

– entrer en grève partout où c’est possible ;

– faire grève lorsque c’est possible le mardi 18 et participer, si possible par délégation, aux manifestations de rue ;

– reconduire la grève le lendemain du 18 ;

– organiser des délégations massives, y compris en manifestant dans les rues, pour essayer de l’étendre aux autres entreprises, à commencer par les plus proches, et secteurs ;

– se regrouper et constituer des comités de lutte pour l’extension et l’unification des grèves ;

– mener le combat dans tout organisme regroupant les travailleurs, assemblées générales, piquets de grève, manifestations, mis en place, y compris par le syndicalisme de base comme les assemblées interpro ou autre s’il est impossible de constituer de véritables comités de lutte, pour l’extension et la généralisation des grèves reconductibles ;

Et cela afin de ne pas attendre passivement la prochaine journée d’action des syndicats ; ni les laisser ainsi manoeuvrer à leur guise en concertation et discussion avec le gouvernement et les directions d’entreprise.

Du fait de sa crise historique et des besoins pour la guerre impérialiste généralisée, seule issue capitaliste à la crise, la bourgeoisie de tous les pays ait contrainte d’attaquer les prolétaires ; de leur présenter la facture de la crise et de la guerre impérialiste en cours en Europe et celle, généralisée, en préparation. L’inflation et donc la baisse réelle des salaires constitue la première de ses attaques.

Prolétaires du monde entier, unissez-vous dans la lutte et la grève contre les effets dramatiques de la crise et de la guerre !

Le Groupe International de la Gauche CommunisteRévolution ou Guerre, le 17 octobre 2022

(www.igcl.orgintleftcom@gmail.com)


 

Note

[1]. Selon le site web rapportsdeforce.fr, des mobilisations, souvent des grèves, se sont développées depuis juin dernier jusqu’à aujourd’hui dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie électrique et gazière (entreprises RTE, Storengy, Elengy, Grdf), dans l’agro-alimentaire, dans l’automobile (Stellantis, ex-PSA et ex-Fiat-Chrysler), parmi de nombreux sous-traitants de l’aéronautique ; dernièrement dans les transports urbains, à Metz, à Dijon, à Saint Nazaire. De même, et depuis la rentrée, le mécontentement tend à s’exprimer dans le secteur de l’éducation, en particulier dans l’enseignement professionnel, et des journées de grève ont touché nombre de services sociaux, comme les créches à Paris. Les appels à la grève pour le 18 octobre se sont multipliés ces derniers jours au-delà de ces secteurs et entreprises.

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

2 réflexions sur “Face à l’inflation, à la crise, à la guerre: tous en lutte!

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