Guerre et crise capitalistes, facteurs de la lutte entre les classes

Par Révolution ou Guerre # 23.  Revue du Groupe International de la Gauche Communiste (GIGC),  en fichier PDF sur fr_rg23 (1)

 

La guerre en Ukraine s’installe dans la durée. Elle se poursuit dans une escalade de destructions et massacres massifs. Pour l’heure, il n’est aucun fait matériel qui puisse nous en indiquer l’issue, encore moins la fin.

Elle vient s’ajouter à l’ensemble des catastrophes provoqués par le capitalisme et celles, encore plus dramatiques et massives, qu’il prépare et annonce. Il est ainsi facile d’en faire une addition sans véritable lien et encore moins « hiérarchie » entre elles.

Ce faisant, chacune aurait sa cause, chacune sa solution, chacune appelant à une mobilisation et une lutte particulière pour ceux qui appellent à ne pas les subir sans réagir. Parmi l’ensemble des conséquences dramatiques et destructrices que la survie du capitalisme implique, le réchauffement climatique et la détérioration de l’environnement sont, sans nul doute, au même titre que la menace de guerre atomique généralisée un danger mortel pour l’humanité.

Il est intéressant de relever que la lutte pour l’écologie, la défense de l’environnement, etc., est prônée par presque toutes les forces politiques et sociales bourgeoises, capitalistes ; tout particulièrement par les forces de gauche et gauchistes.

Par contre, tout aussi intéressant à noter, aucune force politique bourgeoise, de gauche comme de droite, ne défend la lutte contre la guerre, qu’il s’agisse de la guerre impérialiste en Ukraine d’aujourd’hui, ou bien encore de la marche à la guerre généralisée dont la première est une manifestation (une expression tangible).

Bien évidemment, nous ne pouvons pas nous étonner qu’aucune force politique bourgeoise ne défende le principe de l’Internationalisme prolétarien à l’occasion de cette guerre comme de toute guerre impérialiste.

Les communistes d’aujourd’hui, c’est-à-dire les organisations, groupes et militants, se revendiquant de la Gauche communiste internationale et de ses combats, en particulier au sein de l’Internationale communiste jusqu’à nos jours, ne nient pas que le capitalisme détruise la planète. Mais ils savent que la supposée lutte pour la défense de l’environnement est vouée à l’impuissance en tant que telle et surtout, pire, à devenir une impasse pour les prolétaires qui s’y laisseraient entraîner.

En effet, comme toute supposée lutte particulière tels l’anti-racisme, le féminisme, etc., elle ne fournit pas le terrain et les conditions menant à la destruction du capitalisme ; et en ne désignant pas le sujet particulier de ces luttes, hormis le « peuple » ou encore les bonnes volontés, elle ne peut qu’entraîner sur le terrain interclassiste et, donc, de la collaboration entre les classes.

C’est-à-dire remettre l’initiative et le contrôle de ces supposées luttes à la classe capitaliste, celle-là même qui est la cause et le facteur du mal. N’est-ce pas l’ensemble des États capitalistes qui relancent les centrales à charbon et se disputent les ressources fossiles, le gaz en particulier, depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine ?

Par contre, les communistes savent que la lutte contre la guerre impérialiste fournit le terrain et les conditions du combat pour la destruction du capitalisme. Et qu’elle désigne très clairement le sujet révolutionnaire de ce combat, la classe exploitée, le prolétariat international, du fait que la perspective de guerre généralisée produite par la crise capitaliste elle-même révèle au grand jour l’antagonisme de classe entre bourgeoisie et prolétariat.

En effet, aux attaques contre les conditions de vie des travailleurs salariés, des prolétaires, que la bourgeoisie impose du fait de la crise, viennent s’ajouter maintenant celles, directes et massives, dues aux nécessités de la guerre d’aujourd’hui, celle d’Ukraine, et surtout celles de la marche à la guerre généralisée.

Contrairement à la supposée lutte pour la défense de l’environnement, la lutte contre les effets de la crise et de la guerre fournit le terrain de l’affrontement entre le prolétariat et la bourgeoisie. On peut, en tant que prolétaire ou travailleur salarié et dans une lutte collective, lutter contre les effets de la crise et de la guerre, contre les sacrifices en tout genre qui nous sont imposés, et nous seront chaque fois plus imposés, au nom des deux.

 

Ce faisant, les luttes prolétariennes freinent et vont freiner la marche à la guerre généralisée tout comme elle repoussent ou limitent les attaques dues à la crise d’une part ; et, d’autre part, elles peuvent ouvrir la voie à la réponse révolutionnaire, à la destruction du capital, à commencer par son État, et à l’instauration du communisme, société sans marchandise, sans argent, sans division du travail, sans exploitation, sans classes donc, et ainsi maîtrisant la production de richesse sociale en fonction des besoins et non du profit.

« Le communisme, abolition positive de la propriété privée, (…) est la vraie solution de l’antagonisme entre l’homme et la nature… » 1 Tel est l’objet de notre combat, de notre regroupement organisé et de notre lutte pour que le prolétariat international se dote de sa direction historico-politique, de son parti mondial. Celui-là même qui portera haut et fort l’exigence d’insurrection et de dictature prolétariennes, préalables à l’instauration du communisme, et en indiquera au mieux la voie et les moyens. L’équipe de rédaction, le 28 décembre 2022

 

1 . K. Marx, Manuscrits de 1844, Éditions sociales, 1972.

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

4 réflexions sur “Guerre et crise capitalistes, facteurs de la lutte entre les classes

  • 10 janvier 2023 à 4 h 52 min
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    Back to the future
    La société actuelle est en proie à un malaise qui a comme origine, d’une part la lutte des classes, d’autre part la lutte des sexes. Ces deux questions se tiennent.
    La lutte des sexes a précédé toutes les autres : elle a ouvert la porte à la violation du Droit naturel et d’injustice en injustice le désordre s’est propagé dans la société tout entière ; tous les faibles ont été sacrifiés et la force a régné, aidée par la ruse, par le mensonge, par la terreur.
    Les hommes des temps anciens se sont groupés pour lutter, non pas contre des dangers physiques, mais contre l’autorité maternelle, contre le droit naturel de la Femme, sur lequel s’était élevé la grande civilisation gynécocratique.
    Puis, quand ils ont triomphé, chacun voulant la première place dans le monde masculin, ils se sont battus entre eux pour le pouvoir.
    On n’a inventé le militarisme que pour soutenir l’injustice et c’est l’envahissement progressif du régime de la force qui a fait régner partout la souffrance des masses et l’avilissement des femmes.

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    • 10 janvier 2023 à 12 h 07 min
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      Réponse du 10/01/2023, 11:12 destinée à @annwn

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  • 10 janvier 2023 à 11 h 12 min
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    « …/….On n’a inventé le militarisme que pour soutenir l’injustice et c’est l’envahissement progressif du régime de la force qui a fait régner partout la souffrance des masses et l’avilissement des femmes. ».

    Ah bon ? … Je ne saisis pas bien ce que les valeurs militaires viennent faire ici.

    Sinon, on vient d’avoir le sinistre exemple de femmes qui peuvent se révéler aussi cruelles que des hommes. Le calvaire de la petite Lola est là pour nous le rappeler (octobre 2022).
    La femme de Fourniret et celle de Dutroux en sont d’autres.

    Je m’abstiendrai d’évoquer Sandrine Rousseau et/ou Clémentine Autain qui, devant ce qu’elles qualifiaient d’hystérie anti-musulmane après l’assassinat par décapitation de Samuel Paty, osaient objecter : « qu’est ce que c’est que ce pays qui a perdu la tête ? ».

    Tous les hommes ne sont certes pas des anges, mais certaines femmes sont des démons.

    La tendance mondialiste est en faveur d’une certaine forme de féminisme, mais pas en faveur des femmes (laborieuses en tous cas).
    Il s’agit de brouiller les cartes, de renverser le système de valeurs traditionnelles, de supprimer les repères, de nier la nature, d’égarer les esprits. Les hommes ne veulent plus de leur virilité ni les femmes de leur féminité.

    Je ne vois pas non plus les femmes qui oeuvrent et manoeuvrent dans la vie politique et l’Institution judiciaire notamment mais pas seulement, en France et ailleurs – et elles sont pléthores – se distinguer tout particulièrement pour rehausser la médiocrité du niveau masculin bâti « par la ruse, par le mensonge, par la terreur » (selon vous).
    Dans ce domaine, la « souffrance des femmes et l’avilissement des masses » attendront n’est ce pas.

    Cette débauche est silencieusement compensée par des séries criminelles télévisées, où on ne compte plus les commissaires de police et officiers de gendarmerie féminins, toutes bagarreuses accomplies, au verbe haut, au courage sans faille, dirigeant d’une main de fer des garçonnets en uniforme, souvent pas bien futés ou s’effrayant pour un rien, qu’il faut parfois consoler sur son épaule lorsqu’ils pleurnichent.
    Visionnant cela, flics et pandores (féminins et masculins) doivent rire jaune.

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