L’INDIFFÉRENCE DES MARCHÉS FINANCIERS AU SORT DES ACTIONNAIRES ?

Par Robert Bibeau

Cet article est disponible en Anglais, en Italien et en Espagnol ici: Articles du 26 Janvier[23085]

 L’économiste demande « Pourquoi les marchés financiers n’exercent-ils plus leur vigilance, pourquoi s’accommodent-ils d’une situation qui aurait entraîné auparavant leur désaveu cinglant face au «laxisme», à  «l’incompétence», et à la «corruption» des «élites», des ploutocrates milliardaires et de leurs larbins politiciens de toutes allégeances (droite et gauche confondues)? Il y a le fait, me direz-vous, de l’inclusion de la France dans l’euro qui dissimule ces multiples échecs commerciaux, financiers, monétaires, budgétaires. Relevons au passage que ce serait là un point critique de notre adhésion à la monnaie unique, l’abandon du franc a supprimé la boussole représentée par la monnaie nationale…suite à trois dévaluation successives…» de conclurent les économistes, dont-on peut lire l’article ci-dessous.

Et si les règles, les lois et les principes de fonctionnement de l’économie capitaliste libérale aussi bien que de l’économie totalitaire, fasciste ou socialiste, exigeaient cette gestion laxiste, et corrompue, apparemment incompétente mais en réalité parfaitement en phase avec les besoins et la nécessité de reproduction du « Kapital » global.

Ainsi, la monnaie (nationale ou multinationale) est à la fois une boussole et un garde-fou, une digue que le système du « Kapital » financier mondial impose à chaque État national capitaliste dans son développement inégal et combiné, et néanmoins coordonné, avec l’ensemble des autres économies capitalistes (c’est-à-dire toutes les économies nationales de la planète). La somme de ces pions nationaux formant la communauté économique capitaliste mondialisée objet de notre étude.

Ce modus operandi – nationaliste – devenant une contrainte, un blocage de la nouvelle division internationale du travail et de la chaîne de production de la valeur sous une économie mondialisée en phase impérialiste avancée.  En 1944,  à Bretton Woods toutes les monnaies furent libérées de la contrainte «OR» (étalon commun) et se virent imposées la dictature tyrannique du dollar que les ententes américano-arabes sur le commerce du pétrole et des énergies fossiles complétèrent avantageusement pour le bénéfice des puissances coloniales. Fin du système de Bretton woods et stabilité sur le front ukrainien – les 7 du quebec    Les nouvelles règles capitalistes libérales s’ajustèrent ainsi à la tendance naturelle à la concentration du «Kapital»…règles que les ONG comme OXFAM n’ont jamais comprises…elles qui fantasmes encore sur la «répartition équitable du Kapital social» … (sic) Heureusement, L’ordre mondial a basculé en 2022 murmurent quelques idéologues L’ordre mondial a déjà basculé en 2022…l’autre versant de la montagne impériale – les 7 du quebec.

Aujourd’hui, il y a inadéquation et même contradiction entre le processus capitaliste mondialisé de production de la valeur et les règles nationales de gestion et de répartition de la valeur. Ainsi, les énergies fossiles sont peu à peu concurrencées par de nouvelles sources d’énergies ce qui amènent les pays producteurs de pétrole, de gaz et de charbon à forger de nouvelles alliances qui affaiblissent le Dollar-US… et qui affaiblissent l’hégémonie mondiale américaine déclinante…ce qui n’empêche pas la puissance yankee moribonde de spéculer sur les marchés de l’énergie afin de ralentir sa chute inexorable (exemple le gaz-GNL), ni d’attiser des guerres fratricides en Europe. Résultats de recherche pour « Ukraine » – les 7 du quebec

Les puissances impérialistes émergentes abandonnent l’étalon-dollar pour lui substituer un panier de devises de référence (Russie, Chine, Inde, Brics, Turquie, Iran, Brésil, etc). Comme en 1944 à Bretton Woods, le monde industriel  capitaliste, le monde du commerce capitaliste mondialisé est à une époque charnière ou l’économie mondiale bascule vers un nouveau paradigme socio-économique… accouchement pénible qui pourrait bien nécessiter une 3e guerre mondiale. Cette guerre mondiale génocidaire La gestion sanitaire de la pandémie et la crise ukrainienne: répétition générale des préparatifs de Guerre Totale! – les 7 du quebec   pourrait bien nous fournir, à nous prolétaires internationalistes, une fenêtre d’opportunité pour provoquer l’accouchement de la Révolution prolétarienne internationale.    La guerre n’accouche pas d’une révolution. Une classe sociale révolutionnaire accouche de la révolution – les 7 du quebec

C’est à travers ce prisme géostratégique que la question du commerce capitaliste mondial, de la balance commerciale, de la balance des paiements internationaux et des monnaies doivent être étudiées, analysées et comprises.  La première cause des crises et des guerres ce sont les lois, les règles et les impératifs de l’économie capitaliste et non pas la « compétence » ou la lucidité d’acteurs économiques (ploutocrates cupides, milliardaires prétentieux), ou de technocrates serviles ou de girouettes politiques stipendiés.

L’histoire appel sur le devant de la scène les individus (hommes ou femmes) capables de battre la mesure de la partition déjà écrite dans les fondations du mode de production. Seule la Révolution prolétarienne libèrera l’espèce humaine des contingences économiques, sociologiques,  politiques et enfin idéologiques qui forgent l’anthropologie sociale– Emmanuel Todd : «La Troisième Guerre mondiale a commencé» – les 7 du quebec   et  Un « monde fragmenté » se dirige, tel un somnambule, vers la troisième guerre mondiale – les 7 du quebec

Le prolétariat devra apporter réponse à ce dilemme homérique 2022 L’ANNÉE OÙ LA LONGUE GUERRE A COMMENCÉ – les 7 du quebec

 

 

À suivre,  l’analyse du texte ci-dessous…

 

ANNEXE

Bérézina !

Par Jean-Luc Gréau et Philippe Murer

 

On cherchera vainement dans les premières pages de nos quotidiens l’annonce des derniers chiffres de notre commerce extérieur. Est-ce la faute au conflit ukrainien ou à la crise énergétique, sujets essentiels ? Peut-être, mais plus encore  à l’indifférence des médias « mainstream » pour un sujet qui fâche. Car la France administrée par Emmanuel Macron affiche la pire performance commerciale de l’après-guerre et peut-être de son histoire.

Laissons parler les chiffres. Sur les douze derniers mois, notre balance commerciale s’avère déficitaire de 150 milliards d’euros, sur les trois derniers mois de 47 milliards, sur le dernier mois de 17 milliards. Utilisons cette métaphore, le bateau France prend l’eau mois après mois.

Le silence des grands médias contraste avec la mise en exergue qui s’imposait il y a quarante ans au moment de l’échec sans gloire du « socialisme à la française » (sic). On soulignait alors comment la relance keynésienne avait creusé les déficits intérieur et extérieur sans véritable profit pour l’emploi et la production. Et cet échec allait ouvrir la voie à une nouvelle configuration de politique économique qui est encore la nôtre en cet automne 2022.

L’indifférence des marchés

C’était une autre époque, c’était un autre monde. Les pays déficitaires, à l’exception notable des Etats-Unis dotés de la devise internationale, étaient impitoyablement sanctionnés lorsque leurs comptes extérieurs dérivaient. Et la France dut rétablir ses propres comptes au moyen de trois dévaluations successives du franc assorties d’un plan d’austérité.

« Pourquoi les marchés financiers n’exercent-ils plus leur vigilance, pourquoi s’accommodent-ils d’une situation qui aurait entraîné auparavant leur désaveu cinglant ? Il y a le fait, me direz-vous, de l’inclusion de la France dans l’euro qui dissimule ces multiples échecs commerciaux, financiers, monétaires, budgétaires. Relevons au passage que ce serait là un point critique de notre adhésion à la monnaie unique, l’abandon du franc a supprimé la boussole représentée par la monnaie nationale…suite à trois dévaluation successives…»

La vérité est que les critères des marchés financiers ont radicalement changé. Les performances en matière de production et d’emploi, et par-dessus tout, la santé financière des grands groupes mondialisés, obsédés par la création de valeur pour l’actionnaire, prennent le pas sur toute autre considération. Pointons au passage la contradiction du système : qu’importe que cette création de valeur, basée sur la délocalisation opportuniste de la production nationale, affaiblisse les appareils de production, l’accumulation de valeur en bourse s’affirme comme la loi économique suprême.

Revue de détail

L’erreur à ne pas commettre serait de poser un diagnostic global de manque de compétitivité, sans voir exactement où le bât blesse. Il faut toujours « ventiler » pour mettre au jour les défaillances sectorielles.

Enjambons le déficit énergétique, « normal », qui s’est cependant aggravé avec la réduction de notre capacité nucléaire imputable à la négligence de nos gouvernants, pour aller au cœur de notre drame économique, le déclin conjoint de notre production industrielle et de nos exportations de produits manufacturés.

L’année 2000 est la référence. Notre production industrielle a chuté de 10% en vingt ans mais bien plus s’agissant de la production par tête si l’on tient compte de la croissance démographique. Nos présidents et nos ministres ont abandonné l’industrie sous l’influence perverse des apôtres de la société « post industrielle » tandis que notre inclusion dans l’euro les a délivrés, bien à tort, de la hantise d’une crise monétaire. Mais le naufrage commercial apparaît comme le plus saisissant stigmate de ce déclin industriel. Notre commerce, aujourd’hui déficitaire de 120 milliards, était encore équilibré en l’an 2000, malgré le poids des importations d’hydrocarbures et la forte demande intérieure. Or, au troisième trimestre 2022, le déficit en produits manufacturés culminait à 21 milliards d’euros en dépit de l’excédent croissant du secteur aéronautique et spatial- où en serions-nous sans Airbus qui apporte à lui seul le déni du discours « post industriel » ? La filière automobile en revanche affiche un déficit de près de cinq milliards, soit vingt milliards annuels qui contraste avec l’excédent de douze milliards en l’an 2000. Le déclin relatif des marques françaises s’est conjugué avec la délocalisation sans états d’âme de nos entreprises[1].

Le fond du problème

Notre échec commercial pose en profondeur la question de la validité du système économique français. Oublions un instant le mot fétiche « compétitivité ». A chaque fois que notre déficit commercial s’aggrave, la France « exporte du PIB, des emplois productifs, des revenus et des recettes publiques ». Tout notre édifice de services publics et de prélèvements obligatoires adjacents s’enfonce silencieusement dans des sables mouvants. Là est le fond du problème économique, financier et social français. Face au défi intérieur grandissant représenté par la montée de l’insécurité et au défi de la menace extérieure, la capacité d’action de l’Etat se réduit année après année en proportion de la force production sur le site français.

L’impossible redressement ?

Or, le débat public offre une morne plaine à nos regards. Hormis quelques personnes attachées à la pérennité de la France, la majorité présidentielle ânonne sur le thème inépuisable des réformes de structure, comme si la réforme des retraites pouvait réduire de vingt ou vingt-cinq pour cent notre coût du travail, et l’opposition gauchiste prône un nouveau programme à base de fonctionnariat et de réduction d’une durée du travail qui est déjà la plus basse du monde !

Laissons les esprits forts, Macron et Mélenchon, dans leurs rôles de scène privilégiés. Nous sommes enfermés dans une souricière. Les deux remèdes objectifs nous sont interdits. La sortie de l’euro est le premier tabou. Nous comprenons aujourd’hui que la monnaie unique n’est pas un outil économique mais une de ces idoles auxquelles il serait sacrilège de toucher. Les mots « sortie de l’euro » sont synonymes de disqualification morale pour son auteur. Et l’Europe sacro-sainte prohibe, depuis l’entrée dans le marché unique en 1993, le deuxième remède qui consisterait en un allégement massif de charges sociales ciblé sur les secteurs industriels exposés à la concurrence extérieure. De même prohibe-t-elle le soutien des Etats aux produits naissants et aux innovations économiques ou écologiques – le projet Airbus ne pourrait plus voir le jour. L’échappatoire serait d’abaisser drastiquement les salaires dans l’industrie et les services qui lui sont dédiés au prix d’un suicide politique pour les gouvernants. Les traités européens ont atteint leur objectif crucial qui était de désarmer les Etats.

Nous ne voyons de changement possible qu’à la faveur de turbulences sociales qui redistribueraient les cartes en obligeant les politiques et les médias à une révision déchirante de leur idéologie. Mais n’est-ce pas s’illusionner encore ? Car les idéologues sont plus têtus que les faits.

Jean-Luc Gréau               Philippe Murer

 

[1] Les deux seuls petits modèles assemblées sur le site français sont le fait de Toyota dans son usine de Valenciennes.

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

3 réflexions sur “L’INDIFFÉRENCE DES MARCHÉS FINANCIERS AU SORT DES ACTIONNAIRES ?

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