Actualite économique

Banques américaines: Ce n’est pas le début de la fin, c’est la prolongation du pire.

Par Guy de La Fortelle,  sur https://www.investisseur-sans-costume.com/la-faillite-de-svb-nest-pas-le-debut-de-la-fin-mais-la-continuation-du-pire/

Cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici: Articles du 15 mars[24792]

Hier, la FDIC a ouvert une banque de transition pour gérer les actifs de Silicon Valley Bank. Tous les services bancaires ont été rétablis et par décision spéciale de la Fed, du Trésor et de la FDIC, tous les dépôts ont été garantis, y compris l’immense majorité qui dépassait la garantie légale des 250 000$.

Cela en a outré plus d’un : Toutes ces start-up hyper privilégiées et ces entrepreneurs de la Tech à gros 4X4 électriques méritaient-ils vraiment que de l’argent public vienne les gâter encore un peu plus ?

Il n’y avait pas d’alternative et j’aurais dû mieux anticiper cette décision : Sans cette sanctuarisation des dépôts, la panique se serait étendue à tous les déposants dépassant les 250 000$ dans les 3 000 banques régionales américaines. Ils auraient écrémé leurs compte et envoyé tout ce qui dépasse vers des gros mammouths Too Big To Fail comme JP Morgan ou Citi Group.

Je vous rappelle que les problèmes de SVB sont ceux de toutes les banques régionales et toutes les banques occidentales en général qui sont assises sur des milliers de milliards de pertes latentes qui peuvent se réaliser au moindre début de panique.

Il y a là du génie malfaisant à faire passer les Too big To Fail pour des refuges alors que ce sont elles qui concentrent les véritables risques mortels du système.

Je confirme donc mon analyse précédente : La faillite de Silicon Valley Bank est un dérapage contrôlé, une purge partielle à la surface du système pour détourner l’attention, tuer la concurrence et forcer la main à la Fed et au Trésor : Le secteur bancaire américain a perdu -25% en Bourse en une semaine, c’est une chute du même ordre de grandeur que celle de mars 2020 qui avait forcé la Fed a surréagir.

Bien entendu, ce contrôle peut être perdu à tout moment tant la situation est explosive mais SVB n’est pas le premier domino du grand krach final, c’est un contrefeu, un stratagème pour continuer encore la folie financière : Ce n’est pas le début de la fin, c’est la prolongation du pire.

Au-delà des États-Unis, le risque que la contagion touche l’Europe est bien plus important qu’une première analyse ne laisse entrevoir.

En effet, les banques européennes sont faiblement exposées au risque des banques régionales américaines. Elles sont en revanche surexposées au secteur de la Tech mais il est touché indirectement par la faillite de SVB. Ce cœur financier de la Silicon Valley présage d’un rééquilibrage du rapport de force entre l’Ouest – Pacifique Américain technologique et l’Est – Atlantique financier en faveur de Wall Street. C’est une mauvaise nouvelle pour le rêve californien mais cela va mettre du temps à se matérialiser. À court terme les dépôts des start-up clientes de SVB ont été sauvés et les cessations de paiement évitées pour ces entreprises.

L’Europe est à surveiller attentivement pour deux raisons internes :

Notre secteur bancaire est dans une situation catastrophique depuis longtemps et nous sommes en train d’infliger un choc à un patient sous respirateur… Tout peut arriver ;

Comme je vous écrivais hier, le problème de fond se situe au niveau des dérivés : Les banques européennes sont particulièrement exposées aux dérivés sans pouvoir compter sur le soutien de la BCE qui est impuissante face à un problème libellé en dollars ; nous avons à côté de nous la pire banque mondiale, l’infamante Deutsche Bank qui fait peser sur nous un risque mortel. Pour ces raisons, je suis plus soucieux de la situation en Europe qu’outre-Atlantique.

À votre bonne fortune

 

PS : Comme je vous le disais hier, il faut nous attendre, non pas à un effondrement, mais à une accélération plus forte encore des dérives actuelles.

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

4 réflexions sur “Banques américaines: Ce n’est pas le début de la fin, c’est la prolongation du pire.

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  • Jack Sivens

    Tout ce verbiage d’églises pour ne pas dire directement que c’est une dévaluation des obligations du à l’impression et à l’accroissement monétaire qui a créée l’inflation que se sont des dettes par définitions qui se sont revendues et rachetées dont les dévaluations de celle ci sont invendables sur le 2nd marché au profit des obligations courts termes plus rémunérateurs ,la FED a fait tournée la planche à billet et a rachetée toutes les anciennes obligations au prix de sa date d’émission donc le marché obligation n’existe plus ,du coup elle a créée par cette action de l’impression monétaire et de l’inflation et de l’autre pour la freiner elle augmente le taux pour freiner cette inflation ,donc elle accélère et freine en même temps ? Moralité la planche à billet sera contrainte de soutenir à bout de bras ce model économique à bout de souffle ,la planche à billet est en passe de tout détruire ,voyez ce qui s’est passé au Zimbabwe avec Robert Mugabe qui a fait la même chose il y avait une hyperinflation de 100000 % !!! Donc il vous fallait un camion benne pleine de billets de banque pour acheter une boite de café et tout le monde en rigolait n’est ce pas ?

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