7 au Front

L’ennemi principal est parmi nous!

Un an après la reprise des hostilités entre les États-Unis, ses alliés de l’OTAN et la Fédération de Russie Alastair Crooke nous offre un texte décapant sur le gâchis américain en Ukraine.

Cet article est aussi disponible en anglais, en italien et en espagnole:
Articles du 29 mars[25432]

De son article retenons ces quelques extraits dévastateurs :

« En fin de compte, il s’agit d’une prise de conscience inattendue que les États-Unis eux-mêmes pourraient être les plus grands perdants de la guerre contre la Russie en Ukraine. L’équipe Biden a essentiellement déclenché une réaction concertée de l’Establishment à l’encontre de sa compétence en matière de prise de décision. Le rapport de Hersh, le rapport de la Rand Organisation, les entretiens de The Economist avec Zelensky et Zaluzhny, le rapport du CSIS, le rapport du FMI montrant la croissance économique de la Russie, et les éruptions éparses de la dure réalité apparaissant dans les médias mainstream – tout cela atteste que le cercle de dissidence à l’égard de la gestion de la guerre en Ukraine par Biden et de son incompétence prend de l’ampleur. » (…)

« le zèle obsessionnel de Biden fait passer l’Ukraine d’une guerre par procuration à une question existentielle pour les États-Unis. C’est déjà une question existentielle pour la Russie. Et la confrontation existentielle de deux puissances nucléaires est une mauvaise nouvelle. » (…) « Biden a affirmé que son action allait « réduire le rouble en poussière » ; il s’est lourdement trompé. Au contraire, la résilience de la Russie a rapproché les États-Unis d’un précipice financier (à mesure que la demande de dollars se tarit et que le monde se déplace vers l’Est). » (…)

« Peut-on imaginer que les États-Unis puissent simplement baisser les bras et concéder la victoire russe? Non, l’OTAN pourrait se désintégrer face à un échec aussi spectaculaire. L’instinct politique consistera donc à parier, à redoubler d’efforts : un déploiement de l’OTAN dans l’ouest de l’Ukraine en tant que « force tampon », pour « la protéger des avancées russes » , est à l’étude. » (…)

« Où va l’Europe à la suite des allégations concernant le Nord Stream ?  « La destruction du gazoduc Nord Stream constitue un acte de terrorisme international » (Jeffrey Sachs) – les 7 du quebec Il est difficile de voir une Europe dominée par l’Allemagne s’éloigner de Washington. Les dirigeants allemands actuels sont sous l’emprise de Washington et ont volontiers accepté leur vassalité. La France restera, à quelques réticences près, aux côtés de l’Allemagne. Cependant, alors que les États-Unis observent que leur sphère de dollars se contracte avec l’expansion des BRICS et de la Communauté économique de l’Asie de l’Est, les États-Unis s’en prendront plus durement à leurs économies captives les plus proches. L’Europe en paiera probablement un prix dévastateur. »  Une perspective inattendue: Les États-Unis pourraient être les plus grands perdants de la guerre contre la Russie (Crooke) – les 7 du quebec


Que doit-on retenir de cette dénonciation virulente de l’impérialisme US venant de ce vieil observateur issu du sérail ?

La classe des grands capitalistes mondialistes d’Occident et d’Orient est face à une crise existentielle pour la survie de son système menacé.

Cette classe parasitaire est divisée en factions ayant chacune ses tactiques et ses solutions pour se sortir de la crise économique systémique qui les étrangle.

La guerre d’Ukraine est une étape supplémentaire, une ligne rouge de plus, qui a été franchie par l’Empire américain dans sa guerre à finir contre l’Empire chinois – chacun de ces empires agissant par proxy interposé (Ukraine – Russie).

Au sein de chaque puissance hégémonique de chacune des grandes alliances qui s’affrontent (occidentale et orientale), chaque faction du Grand Kapital est représentée par ses larbins politiques, et ses sous-fifres hauts fonctionnaires et technocrates qui élaborent les programmes – les politiques – et les projets les plus susceptibles de défendre les intérêts de leurs maîtres. Gare à ceux qui trébuchent.

Cette coterie bureaucratique de service est ce que les « complotistes » appellent pompeusement « l’État profond » et ils qualifient leurs stratégies désespérées de « Great Reset » et de « Nouvel Ordre Mondial multipolaire » devant remplacer l’ancienne puissance hégémonique « unipolaire » décadente. La guerre entre l’OTAN et la Russie en Ukraine préfigure le « Grand Reset » (KLA.TV) – les 7 du quebec

Il importe de comprendre que l’agiotage et les malversations de ces bandes criminelles dans les couloirs du pouvoir des capitales impériales n’ont aucune prise sur les enjeux économiques fondamentaux dont les vecteurs sont l’inflation, la monnaie, le crédit, la productivité, la consommation, les ressources et les marchés d’exportation… toutes ces variables qui rendent l’effondrement capitaliste inévitable…

Par contre, cette guerre de l’ombre que se mène les grandes capitales mondiales révèle les divisions profondes de la classe du Grand Kapital – son désespoir – sa fragilité – et sa dangerosité absolue.

Comme le démontre l’article (sponsorisé par la CIA), les factions du Grand Kapital occidental en sont rendus à supputer sérieusement l’éventualité d’une guerre nucléaire et bactériologique totale et globale contre l’Alliance asiatique nucléarisée.

La question que sous-tend l’article d’Alastair Crooke est de savoir si le cheval Biden est une bête de somme assez fiable pour diriger cette croisade à finir entre le Grand Kapital occidental et le Grand Kapital oriental ?

Pour la classe prolétarienne révolutionnaire, il importe peu de savoir laquelle de ces deux alliances désespérées gagnera la guerre d’Ukraine…ou encore si Joe Biden sera le candidat de l’écurie Démocrate aux prochaines élections américaines.

Le prolétariat ukrainien rescapé de cette guerre génocidaire s’engage dans une décennie de grande misère que les prolétaires des pays de l’OTAN devraient bien évaluer s’ils ne souhaitent pas tomber au front comme chair à canon. En Amérique et en Europe, des pays soi-disant riches et pourtant sur le bord de la faillite, que doit-on faire pour se soustraire à ce sacrifice apocalyptique ?


Les prolétaires de chaque pays devraient suivre l’exemple du prolétariat français et mener une guerre sans merci à leur bourgeoisie nationale pour défendre leurs conditions de vie et de travail durement attaqué pour financer la guerre. Le prolétariat français en guerre de classe sur le front économique pour la défense de ses régimes de retraite fait une contribution pour faire cesser cette guerre impérialiste génocidaire.

Malheureusement, je ne crois pas que le prolétariat français soit rendu à imposer son alternative politique à la société française toute entière comme le suggère Khider Mesloub «Toutes ces affaires deviendront-elles bientôt propriété politique du prolétariat, réveillé enfin de sa torpeur militante, déterminé à s’approprier son destin et celui du pays?» La Junte oligarco-policière macronienne assiégée par le prolétariat – les 7 du quebec.

La classe prolétarienne de France est encore pétrie d’idées petites-bourgeoises réactionnaires dissimulées en opportunités «démocratiques» funestes et ridicules comme ce «référendum d’initiative citoyenne» (RIC) qui a pour but de sortir les manifestants de la rue pour qu’ils s’échinent à faire avaler l’hameçon électoraliste à la populace pacifiste.

La lutte des travailleurs de France sur le front économique de la lutte de classe est courageuse, mais elle est encore et toujours sous le contrôle de la petite bourgeoisie syndicale, gauchiste comme droitiste, et tant que le prolétariat de France ne se sera pas émancipé de cette tutelle petite-bourgeoise pour s’emparer de la direction de sa lutte économique cette guerre de classe piétinera et à la fin elle sera liquidée…

Cependant, les éboueurs, les raffineurs, les débardeurs, donnent l’exemple en s’organisant de façon autonome et en imposant leurs méthodes de lutte. Le pouvoir populaire est dans la rue bloquée et dans la ville paralysée…pas à l’Assemblée Nationale.

Rappelez-vous: l’ennemi principal est chez nous, à l’intérieur du pays.
«Pas de guerre sauf la guerre de classe»

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

3 réflexions sur “L’ennemi principal est parmi nous!

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