Bourse, économie, emploi, inflation…un économiste ayant prédit la crise de 2008 s’attend à un choc encore plus violent
Alors que la crise de 2008 avait provoqué des dégâts considérables sur l’économie et la Bourse, un choc d’une plus grande envergure nous pend au nez, selon Peter Schiff, d’Euro Pacific Capital, qui avait correctement anticipé la Bérézina des subprimes.

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Articles du 4 avril[25737]
Les récentes turbulences sur les banques font couler de moins en moins d’encre, en l’absence de nouveau stress marqué sur les établissements financiers et alors que les grandes banques centrales (Fed, BCE, etc.) et les gouvernements des grandes puissances se sont empressés de chercher à rassurer la communauté financière. Pour autant, une crise est bel est bien en vue, juge Peter Schiff, président du courtier Euro Pacific Capital, qui s’était distingué en anticipant correctement la crise des subprimes. Et selon l’économiste, l’ampleur du choc à venir dépassera celle de la crise de 2008.
Interviewé dernièrement dans plusieurs médias (NTD News, Real America…) aux Etats-Unis, Peter Schiff a dénoncé les conséquences de la politique ultra-laxiste de la Fed initiée il y a 15 ans face à la crise des subprimes. En maintenant son taux directeur à un niveau artificiellement bas pendant de longues années, la Fed a favorisé un recours excessif à l’endettement chez les ménages. Les banques se sont quant à elles lestées dans une large mesure d’obligations d’État à long terme. Et alors que la Fed a remonté (“un mouvement inévitable”, selon Peter Schiff) agressivement son taux directeur ces derniers trimestres pour combattre la plus forte inflation en 40 ans, la banque centrale a créé “une nouvelle crise financière”, la simple “suite dommageable” de celle de 2008.
La Fed a multiplié les erreurs…
Pour Peter Schiff, la Fed a fait bien plus d’erreurs de politique monétaire depuis la crise de 2008 qu’auparavant. Du coup, elle a laissé gonfler une bulle du crédit bien plus massive. Et ce, alors que les banques sont, selon lui, bien plus mal en point qu’il y a 15 ans. Ainsi, du fait des retombées de l’action de la Fed suite au choc de 2008, “cette nouvelle crise financière qui vient juste de débuter” sera “bien pire”, selon l’économiste. Les signes avant-coureurs de ce “choc financier majeur à venir” sont niés par les autorités, mais c’était déjà le cas avant la crise des subprimes, ironise Peter Schiff, qui rappelle que la Fed est d’autant moins crédible qu’elle affirmait en 2021 que la montée de l’inflation n’était que “transitoire”… avant de finir par reconnaître son erreur quelques trimestres plus tard.
… et elle ne devrait pas lésiner sur les moyens face au choc redouté
Face à l’ampleur du choc à venir, l’économiste s’attend à ce que la Fed ne lésine pas sur les moyens et imprime autant d’argent que possible pour “renflouer tout le monde”. A cet égard, le bond de la taille du bilan de la Fed (corollaire des aides de l’autorité monétaire aux banques américaines en difficulté), de plusieurs centaines de milliards de dollars, dernièrement, tend à valider ce scénario, selon lui. Du fait de cette probable impression d’argent massive à venir, l’inflation risque de ressortir à deux chiffres, à moyen terme, le rythme élevé de hausse des prix à la consommation de 2022 n’étant que “le sommet de l’iceberg”. D’autant que les déficits publics abyssaux des Etats-Unis traduisent une politique budgétaire encore très expansionniste et inflationniste.
À LIRE AUSSICAC 40, Dow Jones… “en Bourse, c’est la fin de 30 ans de régime boucle d’or”Quant à la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), qui vise à garantir les dépôts bancaires faits aux États-Unis jusqu’à 250.000 dollars, elle n’a pas les moyens suffisants pour assurer tous les dépôts concernés, dénonce l’expert.
Gare à une chute du niveau de vie dans les économies occidentales
Peter Schiff dit s’attendre à une forte inflation, une récession, davantage de chômage, une “réduction drastique du niveau de vie des ménages” et à des profits des sociétés cotées sous pression. Un cocktail peu engageant, donc. Le “château de cartes” ne fait que “commencer à s’écrouler”, a-t-il averti sur NTDNews. Et les économies occidentales devraient souffrir, selon l’expert, qui s’attend d’ailleurs à ce que le centre de gravité de la planète migre vers l’Asie et que le PIB de la Chine dépasse celui des Etats-Unis avant 2023.
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