Quand le très mondialiste Jacques Attali prévoit «une immense crise financière»

Par Marc Baudriller. Sur Boulevard Voltaire.

Cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici:
Articles du 19 avril[27108]

Passer une vie à détruire méthodiquement les vieilles nations pour prévoir, in fine, leur écroulement : le vrai-faux prophète Jacques Attali se surpasse dans la prédiction autoréalisatrice. L’accident fatal, « l’immense crise financière », Jacques Attali en connaît la date à la semaine près : « La deuxième quinzaine d’un mois d’août : comme en 1857, en 1971, en 1982 et en 1993. » Il ne lui manque qu’un détail : l’année ! « Peut-être août 2023 », dit-il. Diable, c’est demain, ça !

Dans un billet paru sur son blog, l’ancien conseiller de Mitterrand – le Président qui plongea en 1983 le pays dans l’acide d’une Union européenne à vocation mondialiste – prévoit la ruine presque sûre du monde dont il fut le plus fervent ouvrier, cet univers dominé par une finance devenue folle et qui a remisé les frontières parmi les objets de musée.

Cette évolution fatale, l’effondrement du cadre national, l’Europe, l’immigration – une merveilleuse chance de « métissage », selon Attali -, l’abandon du franc, tout cela a été vendu aux Français avec un argument unique : la bonne santé de notre économie. Souvenez-vous… Schengen ? Merveilleux pour l’économie, nous ont dit Attali et consorts. Le Marché commun ? Bon pour l’économie. L’euro ? Indispensable pour l’économie. L’immigration ? Qui ramasserait nos poubelles, qui ferait le ménage sans nos précieux immigrés ? Ça valait bien un peu d’insécurité.

Le résultat s’étale sous nos yeux. La société française, moralement ruinée, en révolte permanente, en voie d’appauvrissement rapide pour la classe moyenne, les campagnes ou le monde ouvrier, déchirée entre communautés, en proie à une violence inédite, a vu disparaître sa puissance industrielle, agricole, commerciale (le déficit commercial bat aujourd’hui des records) dans un des pays les plus taxés et les plus endettés au monde. Jacques Attali est mieux placé que personne pour constater les dégâts. Il a conseillé tous les Présidents en place, lutté sans relâche contre la droite nationale. Il détaille donc avec le style prophétique qui a fait sa fortune ce que la plupart des économistes disent partout en France et dans le monde : la situation financière est explosive. « La situation mondiale ne tient aujourd’hui que par la force du dollar, lui-même légitimé par la puissance économique, militaire et politique des États-Unis, qui restent le premier refuge des capitaux du monde », constate le docte mondialiste.

À qui la faute ? « Or, ils sont aujourd’hui menacés par une très grave crise budgétaire, financière, climatique et politique », poursuit Attali. Endettement des promoteurs, banques fragilisées, climat révolutionnaire… C’est la fête, après quarante ans de promesses d’un avenir rose bonbon dans un monde sans frontières, avec partage du travail et loisirs infinis pour regarder Netflix pénard, si possible dans le pays voisin.

La machine à rêves mondialiste et sa filiale européenne s’enrayent… « Le reste du monde souffrirait terriblement d’une telle crise, prévient le « père Attali », comme l’appela Zemmour. L’Europe, elle-même terriblement endettée, plongerait dans une récession […]. De même pour la Chine. Seule la Russie, qui n’a plus rien à perdre, aurait à y gagner » ! Le Rire du cosaque, pour reprendre le titre de feu Roger Holeindre, résonne ainsi jusqu’à nous.

Heureusement, Attali a la solution. Ou plutôt les solutions, car il en a quatre : des économies radicales, une relance budgétaire, la guerre et la surprise du chef, « une réorientation radicale de l’économie mondiale vers un mode de développement nouveau, avec un tout autre rapport à la propriété des biens de consommation et du logement, réduisant à la fois l’endettement et l’empreinte climatique». Le communisme ? Mieux que ça ? Que ceux qui ont compris lèvent le doigt ! On ne le fera, ce monde de rêve, « vraisemblablement pas à la place de la catastrophe, encore parfaitement évitable, mais après qu’elle aura eu lieu », explique Attali. Donc, on y va, de gré ou de force.

Il n’a pas changé, Attali, 79 ans aux prunes. La France est depuis longtemps trop petite pour contenir l’idée qu’il se fait de lui-même, de ses compétences, de son destin et de la puissance de ses idées délétères. Au dos de son livre Demain, qui gouvernera le monde ?, paru en 2011, il rêvait tout haut : « Un jour, l’humanité comprendra qu’elle a tout à gagner à se rassembler autour d’un gouvernement démocratique du monde, dépassant les intérêts des nations les plus puissantes […]. Un tel gouvernement existera un jour. Après un désastre, ou à sa place. » De là à souhaiter ledit désastre pour accéder à ses rêves, il n’y a qu’un pas…

Dix ans plus tôt, en octobre 2000, dans la Revue des deux mondes, Attali se lâchait : « J’aimerais pouvoir imaginer une société idéale et les moyens d’y parvenir. Selon moi, la « société idéale » est une société mondiale non violente, dotée d’un gouvernement universel qui aiderait chaque personne humaine à trouver et réaliser son propre idéal et son génie. » On le connaît. Il nous expliquera, comme le font les européistes, que si le mondialisme ne marche pas, c’est parce qu’il n’y a pas assez de mondialisme. La réalité est plus simple : Monsieur Attali, votre société idéale mondiale est un enfer. Laissez-nous nos vieilles nations et leurs défauts, nous les aimons.

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

4 réflexions sur “Quand le très mondialiste Jacques Attali prévoit «une immense crise financière»

  • 19 avril 2023 à 11 h 55 min
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    Attali, pourquoi parler de lui ?
    Pourquoi faire écho à des idées inspirées par la malfaisance et présentées comme le bien, le bon et le beau qui doivent être définis pour nous ?

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    • 19 avril 2023 à 14 h 00 min
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      On parle ATTALI parce que l,on doit connaitre les idées de nos ennemis afin de mieux les contrées.

      Ainsi nous savons que nous avons le même pronostic …le capitalisme est moribond

      Pour le reste nous ne nous entendons sur rien avec cet ex-oligarque

      Merci de ton commentaire Jérôme

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  • 19 avril 2023 à 14 h 55 min
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    Encore du blablabla…..

    Pour remettre les pendules à l’heure terrestre.., disons que le vrai changement est de prendre conscience que la Nature, y compris les autres règnes de vies NE SONT PAS DES BIENS DE CONSOMMATION INÉPUISABLES.

    Nous nous rapprochons d’un affrontement à un niveau beaucoup plus élevé que de débattre de capitalisme, de communisme ou de guerres de religions, etc.., y compris toutes ces discussions STÉRILES sur la négation des méfaits qu’a nos comportements d’égocentriques sur la planète. Dialogues d’idiots menés par des imbéciles, des apprentis scientifiques et pseudos sorciers en la matière qui n’y connaissent absolument RIEN. Ils ne se rendent même pas compte qu’ils sont une bande de MORIBONDS, qui veulent et tentent de forcer les autres à les suivre aveuglément.

    À méditer pour ceux et celles qui en sont encore capables, c’est à dire qui ont une conscience, car les autres TDC sont quasi devenus IRRÉCUPÉRABLES. Donc, il y aura un affrontement inévitable sur Terre, justement pour éviter l’apocalypse.

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