Dénoncée par les gilets jaunes, la taxe carbone revient par l’Europe!
Par Marc Eynaud Sur Dénoncée par les gilets jaunes, la taxe carbone revient par l’Europe ! – Boulevard Voltaire (bvoltaire.fr)
Cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici :
Articles du 3 mai[27683]
C’est une « réforme historique pour le climat », se réjouit le macroniste Pascal Canfin, membre du groupe Renew Europe (RE) et président de la commission de l’environnement au Parlement européen. Il parle de la taxe carbone instaurée aux frontières de l’Union européenne. Un bonheur pour cet élu mais pas pour… les contribuables européens !
L’éditorialiste Guillaume Bigot fulmine, sur CNews, ce 21 avril : « La taxe carbone, celle que les gilets jaunes avaient chassée par la porte en France, revient par la fenêtre européenne ! » En 2018, les gilets jaunes se répandaient en effet sur les ronds-points et dans les villes pour exprimer un gigantesque ras-le-bol fiscal. Cette jacquerie nationale avait pour point de départ deux mesures phares du gouvernement d’Édouard Philippe : l’augmentation du prix du carburant – cela, tout le monde l’a retenu -, mais également l’installation d’une « taxe carbone » mettant à contribution les ménages.
Ces nouvelles taxes, balayées par la contestation populaire, reviennent donc aujourd’hui via le Parlement européen. L’Union européenne a en effet décidé la mise en place d’un « deuxième marché du carbone », incluant le chauffage et les carburants routiers. Donc, à partir de 2027 ou 2028 selon les prix du marché, les ménages devront s’acquitter d’une taxe sur le carburant et sur le chauffage. Elle pourrait s’élever à 45 euros pour chaque tonne de gaz carbonique émise. Sachant qu’un Français émettrait, en moyenne, dix tonnes de CO2 par an, on vous laisse faire le calcul. Plusieurs centaines d’euros par an et par foyer. Une décision incompréhensible dans un contexte d’inflation particulièrement difficile. « Cette taxe carbone imposée aux particuliers par le Parlement européen à partir de 2027 va accélérer la ruine des classes moyennes, et en particulier des familles qui seront, de fait, discriminées, réagit le député (RN) de Vaucluse Hervé de Lépinau. Les députés Renaissance ont été à la manœuvre, épaulés par les idiots utiles écologistes. »
De manière pratique, cette taxe sera payée par les fournisseurs mais « cela sera répercuté sur les prix », explique un chercheur du CNRS au quotidien Libération. « La France, meilleur élève en matière d’énergie décarbonée, paye la facture allemande », s’agace Lépinau, joint par BV au téléphone. Il déplore que « la France produi[se] l’électricité la moins chère et la moins polluante d’Europe mais ses habitants la payent au prix fort à cause de notre soumission à l’Allemagne par le marché commun de l’électricité ». En tout cas, le groupe Renaissance au Parlement européen se réjouit : « C’est grâce à l’engagement de la France et sous l’impulsion d’Emmanuel Macron que la taxe carbone aux frontières de l’Union européenne devient aujourd’hui une réalité. » Pendant ce temps, la Chine « pille la France de son bois » et a exporté, en cinq mois, 230.000 m³ de bois français. Ainsi, dans la France de Macron, on laisse piller nos plus grands absorbeurs de gaz carbonique que sont nos forêts pour nous vanter de faire payer les émissions de CO2 aux citoyens français. Il n’y a pas d’argent magique, mais il y a toujours une pensée magique.
Les gilets jaunes vont-ils se réveiller ?
« Ils sont en train de se plaindre des soulèvements mais font tout pour les provoquer. » L’initiatrice historique des gilets jaunes Jacline Mouraud, jointe par BV, n’en revient pas. Celle qui fut un temps compagnon de route d’Éric Zemmour avant de claquer la porte de Reconquête s’interroge. « Soit ils accélèrent parce qu’ils doivent respecter un agenda qu’on leur a imposé, soit c’est une tragique fuite en avant », analyse-t-elle. De quoi relancer le mouvement ? « On est bien au-delà des gilets jaunes », pense Mouraud. « La colère qui s’exprime n’a plus ni identité politique, ni sentiment d’appartenance extérieur. C’est une colère froide, de celles qui mettent du temps à monter mais qui emportent tout sur leur passage. » La taxe carbone est lourde de menaces.
Et maintenant, la Taxe Carbone pour tous en Europe
Source: Et maintenant, la Taxe Carbone pour tous | Hashtable (h16free.com)
Voilà, c’est dit ! Dans les prochains mois, dans la joie, la bonne humeur et l’écoresponsabilité frétillante, les foyers européens (et français en particulier) vont enfin participer à la grande lutte contre le méchant dioxyde de carbone qui ne fait rien que de nous garantir du climat tout déréglé : par le truchement d’une Union européenne en roue d’autant plus libre que le citoyen ne l’est plus, la réforme du “marché du carbone” vient d’être entérinée par les États membres.
Oui, vous avez bien lu et malgré les intéressants ronds de jambe de certains “fact-checkeurs” concernant les sommes en jeu, il s’agit bien d’étendre le marché des quotas de dioxyde de carbone au-delà des seules entreprises pour (enfin !) toucher les particuliers directement au portefeuille.
En substance et d’ici 2027 (ou 2028 si les prix continuent de trop grimper), l’Union entend placer un prix (une taxe, donc) sur les émissions de CO2 y compris par les particuliers en englobant les carburants et le chauffage dans les produits touchés.
Pour le moment, on se tatouille encore en haut lieu pour connaître le prix exact de la tonne de CO2 facturée, mais on rassure déjà les moins motivés par cette nouvelle vague d’éco-syntonisation climatique à coup de schlague : tout ceci sera plafonné à 45€ la tonne quoi qu’il arrive. Comme le Français moyen (ce Gaulois réfractaire qui fume des Gitanes, roule au diesel et qui n’est rien au milieu des gares SNCF en grève) produit 8,9 tonnes de dioxyde par an, on peut donc déjà pousser un soupir de soulagement : sa facture sera plafonnée à 400€ seulement.
Quelle aubaine pour avoir la conscience écologique tranquille, vous ne trouvez pas ? Et qui pourrait imaginer que ces gueux Français auraient trouvé mieux à faire de cette somme rondelette en pleine période d’inflation ?
Allons, un peu de réalisme, que diable : le vote écologique (même minoritaire), l’introduction petit-à-petit de l’écologie punitive un peu partout dans les programmes politiques des Européens, la volonté obstinément affichée, médiatisée et louangée d’absolument lutter contre la méchante présence d’un gaz nécessaire à la vie des plantes mais très rare (0.04% de l’atmosphère, moins que l’argon par exemple, dont seulement 5% dus à l’activité humaine), la mobilisation permanente des bobos, des médias, des collectivistes et des profiteurs a enfin fini par payer : les citoyens européens vont devoir cracher au bassinet !
En France et avec sa perversité habituelle de nigaud inutile, le Chef de l’État s’est d’ailleurs réjoui avec un tweet niais du futur écrabouillement des foyers et des entreprises par la bureaucratie européenne :
Car oui, grâce à ces mesures qui “sont les plus ambitieuses au monde”, au moins va-t-on garantir que ce qui est réalisé en Europe en général et en France en particulier le sera avec plus d’énergie bureaucratique mais moins d’énergie mécanique et donc plus d’huile de coude, de tracasseries et d’efforts, ce qui aura l’immense avantage de se traduire par des prix plus élevés pour tous, propulsant toujours plus bas le niveau de vie des citoyens !
Il suffisait d’y penser.
Du reste, “Face à l’urgence climatique” comme le dit le squatteur de l’Élysée, il fallait bien ça.
Pensez donc : ne rien faire était inenvisageable, car, au contraire de la taille des cornichons et de la composition des marmelades, le climat n’est pas régulé. Il fallait que cela cesse. Les technocrates, les énarques et les politiciens ont donc jugé qu’en payant une taxe, on parviendrait probablement à un résultat souhaité (un climat présentable, bien comme il faut, pas trop chaud en été, pas trop froid en hiver, où il pleut seulement la nuit et seulement sur les cultures qui en ont besoin, avec des horaires et débits accordés aux restrictions préfectorales). Probablement.
Probablement car les nouvelles dispositions ne sont qu’une nouvelle tentative de faire tomber la pluie d’abaisser les températures par des danses rituelles taxes qui, au contraire des incertitudes du climat, sont aussi certaines que la mort. En somme, on échange les affres du doute et de l’indéterminé météo-climatique par la certitude rassurante d’une bonne grosse taxe.
La victoire écrasante de tout un continent contre sa propre civilisation est maintenant à portée de main : grâce à ces mesures finement ouvragées, la zone du monde qui émettait déjà le moins de dioxyde de carbone va enfin ne plus en émettre du tout et de la façon qui, lorsqu’on y réfléchit bien, est la plus efficace : en arrêtant plus ou moins rapidement toute activité humaine, toute industrie et toute croissance, pardi.
Et si cela passe par l’élimination du carbone qui vous compose, eh bien qu’à cela ne tienne : à coup de taxes au début et de pelle dans la nuque à la fin, on est sûr d’y arriver.
À la lecture de tout ceci, si vous sentez ces derniers mois comme une petite accélération des agendas les plus nocifs (fin des moteurs thermiques, haro sur un nucléaire pourtant seul à même de nous sortir de l’ornière, guerre contre les engrais azotés, la viande et l’agriculture en général, taxe carbone), c’est normal : les dirigeants sentent bien le mécontentement monter dans les populations qui commencent tout juste à comprendre l’asservissement qu’on leur réserve à coup de culpabilisation éco-consciente.
Le temps presse donc et l’avalanche de mesure de plus en plus coercitives (sous le sceau des luttes contre le dérèglement climatique, contre le terrorisme, contre la désinformation, contre l’exclusion ou n’importe quel autre sujet à la mode qui peut se traduire par des lois contraignantes) ne doit rien au hasard. À force d’intensification des efforts et de technologies politiques, fiscales et sociétales toujours plus redoutables, le sillon que creusait obstinément le soc idéologique de nos dirigeants dans la terre meuble de nos libertés se transforme en véritable canyon séparant la “plèbe” de “l’élite” à mesure que leurs lubies s’imposent dans nos vies.
L’agenda écologique est devenu un outil redoutable pour notre asservissement à tous, une taxe à la fois ; et au bout ne nous attend qu’une chose.
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2023/05/denunciado-pelos-coletes-amarelos-o.html