CRISE ÉCONOMIQUE ET AUSTÉRITÉ (R. Bibeau)- Livre gratuit
Par Robert Bibeau.
Le livret « Crise économique et austérité » est disponible gratuitement en format PDF
livreLA CRISE ÉCONOMIQUE-RobertBibeau
Grâce à Claudio Buttinelli cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici:
Articles du 1er Aout 2023
TABLE DES MATIÈRES
CRISE ÉCONOMIQUE ET AUSTÉRITÉ
La crise économique est systémique
La crise économique systémique est mondiale
La crise économique systémique est globale
La crise économique et le développement inégal
La crise économique anarchique aggrave les injustices
La crise économique amène l’austérité
Les salariés sont lourdement taxés
Ce sont les riches qui planquent leurs frics
La crise économique est une crise de surproduction
Les subventions aux entreprises exacerbent la crise
La spéculation boursière accentue la crise monétaire
La crise compagne de route de l’impérialisme en déroute
Le crédit à volonté pour compenser l’affaissement des marchés
Le crédit entraîne le capitalisme vers le précipice
L’appareil de propagande publicitaire
L’effondrement industriel de l’économie impérialiste
Farder l’austérité par des statistiques alambiquées
La dette explose et l’État impérialiste implose
Aucune mesure d’austérité ne protègera l’économie impérialiste
La guerre mondiale est inévitable
Deux axes pour contrer les mesures d’austérité
LES ÉTATSUNIENS RAPATRIENT LEUR FRIC AUX ÉTATS-UNIS
Délocalisation industrielle vers les États-Unis ?
Réduction des coûts de la force de travail
La concurrence internationale entre brigands
La dette souveraine incontrôlée
Nul secret que l’imparable réalité de leur incapacité
LA SPIRALE INFERNALE DE L’ACCUMULATION
La crise systémique expliquée aux ouvriers
La financiarisation de l’économie impérialiste
La tertiarisation de l’économie impérialiste moderne
La crise inéluctable en deux équations
La reprise de la spirale infernale
LA PRODUCTIVITÉ DES SALARIÉS
La productivité des entreprises
La productivité des salariés
La productivité absolue et relative
LA MONDIALISATION NÉOLIBÉRALE
Critique de la pensée réformiste néolibérale
Les idéaux et les principes du réformisme néolibéral
Le « laisser faire » dirigiste néolibéral
L’économie en guerre contre l’économie de guerre
Les États-Unis, un exemple d’impasse économique
La guerre comme « solution » à la crise économique
L’unique solution à la crise économique
NOTES
CRISE ÉCONOMIQUE ET AUSTÉRITÉ
La crise économique est systémique
La crise économique est le symptôme le plus apparent du dysfonctionnement
patent de l’ensemble du mode de production et de commercialisation des marchandises
sous l’impérialisme moderne. Le système économique capitaliste ne parvient plus à
résoudre ses contradictions internes et à assurer la valorisation du capital,
l’accumulation des profits, et sa reproduction élargie. Chaque composante du système
est déficiente dans son fonctionnement interne et dans ses interrelations avec les autres
composantes économiques (monnaie, crédit, bourse, banque, industrie, énergie,
commerce, transport, main-d’œuvre, recherche, consommation, communication, etc.).
De plus, cette crise économique emporte peu à peu dans la panade tout l’édifice
chaotique du système politique démocratique bourgeois et affecte profondément la
morale, l’éthique et l’idéologie bourgeoise. C’est pourquoi nous disons que la crise
économique est systémique.
La crise économique systémique est mondiale
Les économies nationales indépendantes n’existent plus nulle part sur terre.
Aucun pays n’est aujourd’hui économiquement indépendant ou détaché du système
global et mondial de l’économie impérialiste moderne. Ceci inclut les États-Unis
d’Amérique, la superpuissance déclinante, ainsi que la Chine impérialiste, la
superpuissance ascendante. Ce postulat implique qu’aucune solution locale, régionale
ou nationale n’est envisageable pour mettre fin à cette crise systémique. Si solutions ils
y avaient, elles ne pourraient qu’être mondiales. C’est la raison pour laquelle nous
disons que la crise économique est systémique et mondiale.
La crise économique systémique est globale
Toutes les sphères et tous les secteurs de l’économie, y compris l’agriculture
hyper mécanisée, l’industrie robotisée, l’énergie hydro-électrique, nucléaire, fossile et
renouvelable, l’industrie minière, les pêcheries, la foresterie, le tourisme, la
construction, les transports, les télécommunications, l’alimentation, le textile et le
vêtement, le logement, le commerce de gros et de détail, les banques et les fiducies, les
régimes de retraite, le crédit, les monnaies nationales, la bourse, la consommation en
général et la gouvernance municipale, provinciale, nationale et multinationale subissent
tous globalement la crise économique systémique. C’est pourquoi nous disons que la
crise économique est systémique, mondiale et globale.
La crise économique et le développement inégal
Le développement historiquement différencié de l’économie politique
impérialiste moderne du mode marchand, au mode industriel, puis au mode financier;
couplé à la répartition inégale des ressources naturelles, des énergies fossiles, de la
main-d’œuvre qualifiée et non qualifiée, des moyens de production, et conséquemment
de la puissance militaire, ont entraîné une nouvelle division internationale du travail,
d’où a surgi un développement économique inégal, d’un pays à un autre et d’une région
à une autre sur le globe, tous ces pays étant imbriqués les uns dans les autres – et tous
interdépendants – chaque pays ayant un rôle spécifique à jouer dans le concert du
développement impérialiste anarchique par bonds saccadés –. Tantôt, la crise
économique s’amorce dans les pays du Sud-est asiatique, tantôt c’est au Japon, tantôt
c’est la bourse de New York qui s’enflamme et tantôt c’est l’euro qui s’étrangle, mais par
la suite toutes les autres économies sont entraînées dans la récession. C’est la raison
pour laquelle nous disons que la crise économique systémique mondiale et globale est la
conséquence du développement international inégal, combiné et par bonds.
La crise économique anarchique aggrave les injustices
Le système économique et social – le mode de production in fine – dans lequel le
Québec, le Canada, la France, les États-Unis et les autres pays évoluent et
survivent – tant bien que mal – est anarchique et non planifié. Il est le produit de la
« libre entreprise » du « libre marché » et de la concurrence sauvage entre des
monopoles qui s’approprient tous les moyens de production et d’échanges et toutes les
ressources pour leur bénéfice exclusif. Le système économique impérialiste anarchique
est le produit de l’accumulation débridée de profits mirobolants, accaparés par une
petite couche de capitalistes monopolistes (la concentration de la richesse engendre
une plus forte concentration comme par induction comme le montre la figure 1). Il
entraîne la concentration du patrimoine mondial entre les mains d’une clique de riches
narcissiques dont, paraît-il, quelques centaines de multimilliardaires détiendraient la
moitié des richesses mondiales. Alors que de l’autre côté du miroir deux milliards
d’humains survivent avec moins de 2 dollars par jour (730 $ par année) ce qui
évidemment ne constitue pas un marché lucratif pour l’écoulement des marchandises et
la reproduction du capital. Ce sont les raisons pour lesquelles nous disons que la crise
économique systémique est discursive, récursive et anarchique et ne peut être réglée à
l’intérieur du système économique impérialiste moderne.
Figure 1
Concentration du capital monopoliste
La crise économique amène l’austérité
Les politiques d’austérité mises en place par les différents gouvernements,
municipaux, provinciaux, nationaux, et les organismes multinationaux, visent toutes à
préserver les profits des entreprises qu’elles soient petites, moyennes, grandes,
et à sauvegarder les dividendes des oligopoles, les bénéfices des requins de la finance,
les revenus des banques et des milliardaires. La façon dont les gouvernements
tentent de sauver les entreprises privées de la faillite, et de l’érosion de leurs profits,
consiste à transférer le fardeau de la crise économique sur le dos des salariés, des
travailleurs, des chômeurs et de leurs familles, des pauvres et même de la petite
bourgeoisie qui voient leurs taxes et leurs impôts, leurs loyers, et
leurs emprunts augmenter plus vite que leurs revenus. C’est la raison pour laquelle nous
disons que les politiques d’austérité ne sont pas les causes, mais bien les conséquences
de la crise économique systémique de l’impérialisme moderne.
Les salariés sont lourdement taxés
Nous observons les hausses de taxes telles que la TVQ (taxe sur la valeur ajoutée
au Québec qui est passée à 9,5 % en 2012) et les surcharges d’impôt prélevé
directement sur les salaires de tous les salariés qui forment 90 % des travailleurs actifs.
Nous observons les augmentations des charges sociales couplées à des hausses de
tarification des biens et des services produits et distribués par l’État. Le coût des services
publics et les taxes à la consommation sont prélevés directement à l’achat, alors que les
taxes municipales et scolaires sont calculées sur la valeur de la propriété foncière (que
les 66 % de ménages montréalais locataires, paient sous forme de hausse de loyers), ce
qui laisse aux salariés bien peu de capacité de frauder le fisc. Chacun est en droit de se
demander quelles sont les véritables visées de l’État policier quand il lance des
campagnes hystériques à propos de la fraude fiscale généralisée de la part des salariés.
Pendant ce temps, les salaires stagnent ou régressent provoquant la paupérisation de
l’aristocratie ouvrière, de la petite bourgeoisie et de tous les salariés. Ce sont les raisons
pour lesquelles nous disons qu’il faut rejeter ces propos mensongers de la part de l’État
policier et des médias affidés et combattre les hausses de loyers, de taxe, d’impôts et
des tarifs des services publics.
Ce sont les riches qui planquent leurs frics
Rien n’est fait pour empêcher l’évasion fiscale des milliardaires et des entreprises
multinationales apatrides qui dissimulent quinze mille milliards de dollars dans les abris
fiscaux « offshore ». Près de la moitié de toutes les transactions financières
internationales transitent par ces paradis fiscaux illégitimes pour milliardaires indifférents,
gourmands. Toutes les organisations internationales tolèrent et encouragent
secrètement ces pratiques, tout en s’en plaignant hypocritement publiquement. Depuis
plusieurs années, les pontifes des États capitalistes critiquent l’évasion fiscale via les
« paradis fiscaux », ces entités de non-droit international, qui minent les fiscalités
nationales. Cependant, nombre de ces pays entretiennent sur leur territoire de
tels paradis fiscaux frauduleux.
Ce salmigondis des « caches fiscales illicites » dissimule
d’autres exonérations et échappatoires fiscales légales et « immorales ».
Les fiscalités différenciées des entreprises, des banques et les dérives laxistes du
fisc sont intimement liées au processus d’internationalisation de l’activité économique
générale. Dans un contexte économique fortement « libéralisé », suite aux accords
économiques et commerciaux globaux – ALENA et Union européenne, Accords Asie
Pacifique, accords pilotés par l’OMC – sous une conjoncture où les technologies de
l’information permettent des communications en temps réel, où la productivité du
travail ouvrier est en hausse dans les pays émergents (davantage que dans les pays
développés), où le transport des marchandises est de moins en moins couteux, il n’a
jamais été aussi facile d’éparpiller les différentes usines du processus de production
assemblage et les différentes composantes d’une entreprise lucrative et de les opérer à
distance, déplaçant les revenus et les dépenses selon les convenances. L’« optimisation
fiscale » (payer moins d’impôts et de minimes redevances) n’est pas la cause, mais le
résultat normal de ce phénomène qui entraîne la conversion des rentes et des
dividendes en monnaies étrangères qui engendrent l’évasion fiscale générale et le
délitement des frontières nationales (quand il en reste), plaçant les ouvriers du Canada
en concurrence avec les ouvriers chinois, indiens et indonésiens pour le plus grand
avantage des collecteurs de profits.
Ce ne sont pas les ouvriers et les petits salariés qui fraudent le fisc, comme la
propagande gouvernementale et celle des médias à la solde voudraient nous le faire
croire. Ce sont les actionnaires, les hauts dirigeants, les
« tondeurs de coupons », les milliardaires, les spéculateurs et les boursicoteurs, les
criminels mafieux aux revenus sulfureux, les membres des conseils d’administration qui
accumulent les millions ($) et les membres des conseils de direction payés en actions et
en « stock options » qui obtiennent de généreux dégrèvements fiscaux et des
parachutes dorés, en plus de planquer leur pognon dans les paradis fiscaux avec la
complicité des États nationaux et celle des organisations de la gouvernance
internationale (FMI, BM, OCDE, Swift, Libor, ALENA, CPI, ONU, OMC, OMS, etc.).
.
Il est totalement impossible de renverser cette tendance à la fraude fiscale par les
riches et pour les riches puisque ce sont ces mêmes potentats qui commandent aux
États policiers – par thuriféraires interposés. Pire, si un État bourgeois s’avisait
d’imposer les fortunés avec équité, ceux-ci s’évaderaient vers des cieux délétères et
compassés se placer à l’abri d’un parapluie fiscal complaisant. C’est la raison pour
laquelle nous disons que la solution au scandale de l’évasion fiscale sera mondiale,
globale quand l’économie politique impérialiste moderne sera abolit.
.
La crise économique est une crise de surproduction
Depuis que le système d’économie politique capitaliste est passé du stade
capitaliste industriel de développement au stade monopoliste financier et donc à la
phase impérialiste moderne mondiale de développement « le grand problème
de la production capitaliste n’est plus de trouver des producteurs et de décupler leurs
forces (productivité), mais de découvrir des consommateurs, d’exciter leurs appétits et
de leurs créer des besoins factices. » Ce que les divers paliers de gouvernement
arrachent aux consommateurs – aux travailleurs – aux salariés, payeurs de taxes, d’une
main, ils le redonnent aux banquiers et aux entreprises privées de l’autre main, mais ce
faisant les entreprises, les marchands et les commerçants ne parviennent plus à vendre
leurs marchandises et leurs services, car leurs clients – contribuables – travailleurs –
consommateurs n’ont plus suffisamment d’argent pour acheter les produits qu’on leur
offre à profusion sur les marchés de consommation. À ce processus de réquisition du
pouvoir d’achat s’ajoute l’inflation des prix qui gruge les deniers des employés et le
chômage qui finit de miner complètement le pouvoir d’achat des salariés. C’est la raison
pour laquelle nous disons que la crise économique systémique est une crise de
surproduction dans un monde de privation.
Les subventions aux entreprises exacerbent la crise
L’État soi-disant démocratique et les États ne se couvrant pas d’un
verni démocratique électoraliste, sont à la botte des riches et ne sont pas au service du
public, du citoyen, du contribuable, du retraité, du patient, de l’étudiant, de l’électeur,
du chômeur ou du travailleur. Les politiciens bourgeois sont au service des banquiers,
des milliardaires, des actionnaires des multinationales transfrontalières, de ceux qui
financent leurs élections et leur assurent une bonne couverture médiatique. Les
gouvernements et les parlements adoptent des lois pour servir les entreprises – pour
garantir leurs bénéfices, leurs profits, leurs rentes et leurs dividendes. Les efforts
financiers consentis sont gigantesques de la part de l’État des riches – sous forme de
subventions (au Québec, on dénombre 2 300 programmes de subventions
gouvernementales destinés au privé et cumulant 3,3 milliards $ d’aides annuellement),
mais aussi, sous forme de congés de cotisations aux régimes de pension, sous forme de
décharge des charges sociales et municipales et de dégrèvement d’impôts pour les
corporations privées.
En 2014, au Québec, une entreprise paye un maximum de 26,90 %
d’impôt sur ses bénéfices nets, soit 15 % au fédéral et 11,90 % au provincial. Par contre,
le taux d’imposition d’un salarié peut grimper jusqu’à 55 % (provincial et fédéral). C’est
la raison pour laquelle nous disons (sans illusion!) que les gouvernements devaient
imposer les riches et les entreprises privées plutôt que de les subventionnerx
.
Il faut être conscient que les gouvernements bourgeois ne peuvent rien y changer
puisqu’à l’instant où un État fait mine de hausser les impôts, les redevances minières, les
« royautés » pétrolières, forestières, hauturières, ou qu’il suggère d’augmenter les tarifs
privilégiés d’électricité (0,04 $ le kilowatt) les corporations multinationales menacent de
fermer leurs usines canadiennes et de les transférer dans un pays au gouvernement plus
conciliant. Les « prolos » sont placés devant le quiproquo de réclamer la hausse des
redevances, des taxes et des impôts des entreprises puis de perdre leur boulot. De toute
manière, les récriminations de la classe ouvrière n’ont aucun effet sur le segment de
« classe » des satrapes et larbins solidement abouché à ses maîtres de
l’économie. C’est la raison pour laquelle nous disons que la mondialisation et la
globalisation de l’économie impérialiste moderne rendent leurs menaces efficaces.
.
Qui plus est, les aides gouvernementales en capital de risque ne visent
aucunement à pallier le manque de liquidité capitalistique puisque les entreprises
canadiennes ont stocké 600 milliards d’encaisses (2013) en prévision d’occasions
d’affaires extraordinaires.
Les entreprises monopolistes canadiennes regorgent de capitaux
Comme les entreprises de tous les grands pays impérialistes. Ce qui manque ce
ne sont pas les capitaux à investir, ce qui fait défaut ce sont les marchés lucratifs à
conquérir, les occasions d’affaires où investir, et les opportunités de spolier les salariés.
Sans marchés solvables, inutile d’investir pour produire de nouvelles marchandises qui
vont encombrer les inventaires. C’est la raison pour laquelle nous disons que malgré
l’aide gouvernemental aux entreprises capitalistes monopolistes, la crise économique
systémique poursuit sa dégringolade inexorable.
La spéculation boursière accentue la crise monétaire
La crise économique de 2008, parfois appelée Grande Récession, est une
catastrophe à laquelle ont succombé la plupart des pays industrialisés à la suite du
krach boursier de l’automne 2008, lui-même consécutif de la crise des « subprimes » de
2007. En décembre 2007, les États-Unis ont été les premiers à entrer en récession, suivis
par plusieurs pays européens au cours de l’année 2008.
La France n’est entrée en récession qu’en 2009. Le Canada y a échappé de justesse,
mais non sans séquelles. Cette crise économique mondiale est considérée comme
la pire depuis la Grande Dépression.
À l’été 2007, les prêts hypothécaires américains ont été un élément déclencheur
de la crise financière qui a entraîné la crise économique de 2008-2010. L’origine en est
soulignée par un communiqué émis en août 2007 par un banquier français qui indiquait
que sa banque suspendait la cotation de trois de ses fonds du fait de « l’évaporation
complète des liquidités » de certains marchés américains. Traduisant cet oukase
singulier en langage vernaculaire, cela signifiait que du jour au lendemain de l’argent, du
capital spéculatif s’étaient « évaporés » (sic), avait disparu on ne sait où ni comment.
Cette énigme est majeure pour la compréhension du fonctionnement du système
d’économie impérialiste. Nous y reviendrons.
S’ils n’ont pas à eux seuls provoqué une crise d’une telle ampleur, les prêts
hypothécaires à très haut risque (subprimes) ont été l’élément qui a déclenché le
mouvement ébranlant le système banquier-financier en difficulté :
le transfert d’actifs douteux des banques vers le marché boursier, ce que les
boursicoteurs appellent la titrisation de ces supposés « actifs » parasites;
la création d’actifs complexes et opaques, soit une arnaque boursière;
les agences de notation qui n’évaluaient pas les risques de ces « actifs » toxiques ;
l’application de normes comptables dite de « fair value », des normes pour fraudeurs;
les défaillances entendues des régulateurs à corriger les « failles » dans un contexte où
le système banquier-boursier a été largement dérèglementés, globalisés, mondialisés;
la manipulation des taux d’intérêt sur les prêts par les « to big to fail ».
Lors de la crise de 2008, la valeur totale des actifs toxiques (dont les subprimes) est estimée
à environ 800 milliards de dollars et les pertes induites par les banques se situent entre
2200 et 3600 milliards de dollars dans le monde. Alors que la capitalisation boursière
mondiale a chuté de presque 50 % en 2008, passant de 62 747 milliards de $ fin 2007 à
32 575 milliards de $ fin 2008, soit une perte de 30 000 milliards de $, ou 30 fois plus
que la perte originale. L’édifice financier s’était écroulé comme un château de cartes.
C’est ce qui se reproduira lors du prochain krach boursier.
« C’est dire le prix de la défiance, due aux anticipations du marché, comparée à la
valeur réelle des choses. D’autant plus que du côté de l’économie réelle, il n’y a pas eu
de destruction de valeur de l’appareil de production ni des clients potentiels des
entreprises (citons l’exemple des compagnies aériennes dont la valeur boursière est
tombée en dessous de la valeur des actifs correspondant aux avions en leur possession).
Simplement, le marché anticipe par méfiance et pessimisme des pertes futures qu’il
chiffre au présent, en valeur actuelle nette, via le cours de la bourse. », ergote
l’économiste en herbe tétanisé.
C’est la raison pour laquelle nous affirmons que la
spéculation boursière inavouable est incontrôlable.
La crise, compagne de route de l’impérialisme en déroute
Le krach boursier de 2008, dans lequel incidemment nous pataugeons depuis ce
temps, fut le résultat imprescriptible et incontournable de l’évolution naturelle et
normale du système d’économie impérialiste moderne. Résumons simplement
l’enchainement de ce processus obligé. En simplifiant exagérément nous dirons qu’au
commencement il y avait une société ayant des besoins à combler et offrant un marché.
Le premier mouvement de ce drame shakespearien survient quand un agent
économique (les capitalistes) s’empare du pouvoir économique, politique et idéologique
et propose non pas des biens et des services pour combler ces besoins multiples et
variés, cet agent économique propose des « marchandises » à leur valeur de production,
c’est-à-dire des produits sortis de ses usines, de ses manufactures, de ses ateliers de
service, de ses chantiers de construction, de ses moyens de transports et de
communication qui appartiennent tous aux actionnaires-propriétaires des moyens de
production, d’échanges et de communication. Cet agent économique capitaliste privé
administre les fonctions de production, d’échanges et de communication pour l’unique
raison d’empocher des profits à profusion puis de les réinvestir pour enclencher un
nouveau cycle économique profitable. La motivation du propriétaire des moyens
de production, d’échanges et de communication n’est pas de satisfaire les besoins
sociaux de la population, mais de satisfaire ses actionnaires.
Le deuxième mouvement de ce drame shakespearien survient au moment où
dans cette course à la production de marchandises et de services pour faire jaillir le
surtravail source de profit des mains de l’ouvrier spolié, le contraire survient, et plus le
processus s’industrialise, se mécanise, s’automatise et se robotise, plus le profit
s’amenuise, plus le capitaliste exige de productivité de la part du salarié, pour obtenir
plus de surtravail à spolier, et moins il ne reste de salaires réels aux salariés pour
consommer et enclencher un nouveau cycle de production-consommation
accumulation. Le marché solvable rétrécit tandis que les capacités de production
s’intensifient et inondent les marchés de consommation de produits ayant de moins en
moins de valeur marchande, et que moins de clients sont en mesure d’acheter
consommer-détruire.
Étant donné que le bénéfice des banquiers, des financiers, des courtiers boursiers
sont tous tirés de la plus-value – du surtravail spolié aux ouvriers – et donc du capital
financier actif et productif (le capital vivant disions nous précédemment Cv),
le rétrécissement des marchés amène le ralentissement de la
production ainsi que du cycle de reproduction élargie du capital, ce qui provoque
automatiquement l’abaissement des bénéfices dans tout le système économique.
Le troisième mouvement de ce drame shakespearien amène les boursicoteurs,
les courtiers, les banquiers et les financiers a imaginé répandre largement le crédit à la
consommation afin de faire consommer aux salariés appauvris leur salaire anticipé.
Ils espèrent ainsi continuer à empocher leur part des profits qui ne seront probablement
jamais produits puisque la crise économique systémique s’approfondit. Par-dessus cette
solution du crédit illusoire et ostentatoire, les banquiers et les financiers surajoutent la
création de « produits » financiers illégaux, frauduleux et mafieux qui, à la première
flambée boursière, se consument et s’envolent en poussière, ce que le banquier français
avait appelé ci-haut « l’évaporation complète des liquidités », la disparition de la fausse
monnaie de Monopoly, du capital factice qui en réalité n’a jamais existé que sur
palimpseste.
Depuis 2008 politiciens corrompus, banquiers véreux, économistes obséquieux,
experts ingénieux et journalistes complices déchirent leurs chemises sur le parvis des
banques et des places financières, qu’occupaient les protestataires indignés, abjurant
leurs crimes et jurant que des mesures de contrôle seront instaurées, que d’autres
seront renforcées, que l’hégémonie du capital financier est terminée et que tant de
choses vont changer. Rien n’a changé de l’aveu même des courtiers et en 2010 la Grèce
était emportée (45 % de Grecs vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté) et en 2012
les banques de Chypre s’effondraient sous les fourches caudines des Attila de la finance
internationale
C’est la raison pour laquelle nous disons que la crise financière est la
compagne de route de l’impérialisme oligarchique et anarchique.
Le crédit à volonté pour compenser l’affaissement des marchés
Nous avons précédemment palabré à propos du crédit débridé disponible à
tout vent pour consommer, il nous faut maintenant approfondir cette arnaque montée
par les « banksters ». Afin de pallier la diminution des ventes conséquentes à la baisse
des revenus réels et du pouvoir d’achat érodé des salariés, les banquiers et les financiers
ont accordé des prêts hypothécaires sur lesquels ils ont spéculé; les compagnies privées
du secteur de la fabrication (automobiles, meubles, appareils électro-ménagers,
appareils électroniques) se sont mises à prêter elles aussi, les commerçants au détail et
les grandes surfaces ont ouvert les prêts à la consommation à profusion. Au cours de
l’année 2013, le crédit à la consommation excluant les hypothèques et les emprunts
étudiants a augmenté de 5 à 8 % par mois aux États-Unis alors que le PIB a stagné. Les
créances personnelles s’élevaient à 3 087 milliards de dollars en 2013 aux É.-U.
Les proportions sont équivalentes en Europe occidentale et dans les pays d’Occident.
Au Canada, le crédit à la consommation est passé de 438 millions à 522 millions de
dollars entre 2009 et 2013, une hausse supérieure à celle du PIB et à l’indice
d’inflation
Cette débauche de prêts – d’argent en réalité – ne fait qu’approfondir la
crise financière et monétaire et retarder l’échéance du krach boursier qui
éventuellement projettera les économies nationales, et
l’économie internationale dans une dépression catastrophique.
Tous ces prêts c’est de l’argent mis en circulation avant que d’être passé par le
cycle de valorisation du capital par l’entremise de la production de marchandises ou de
services et le cycle de reproduction du capital d’où les patrons extirpent leur profit
(dividendes, bénéfices, rentes).
Le crédit c’est de l’argent inflationniste mis sur le
marché des profits anticipés non encore matérialisés…et qui souvent ne se concrétisent
jamais.
L’achat à crédit c’est la consommation instantanée d’un salaire virtuel que le salarié
ne pourra probablement jamais toucher puisque le chômage, la stagnation des salaires,
les hausses de taxes et d’impôts alliées à l’inflation viendront gruger. Sans compter
que par ces emprunts le salarié réduit son pouvoir d’achat de la valeur des
intérêts qu’il devra débourser sans consommer (l’intérêt sur prêt est le profit du
banquier-usurier). Voilà pourquoi les gouvernements s’inquiètent tant du niveau
d’endettement des ménages qui a atteint 164 % en 2013 au Canada. Sous différentes
formes, les Canadiens empruntent 100 milliards de dollars chaque année. Au total, les
ménages canadiens doivent 1 600 milliards de dollars alors que leurs biens immobiliers –
leurs résidences – sont surévalués de 60 %. Par la faute des banquiers, les ménages
canadiens vivent souvent dans l’indigence, mais au-dessus de leur moyen et il suffira
d’une hausse des taux d’intérêt pour que la finance et l’économie s’effondrent et
sombre irrémédiablement.
Voilà pourquoi la Banque du Canada et la Réserve fédérale
aux États-Unis ont tarder à augmenter leurs taux directeurs.
L’ensemble de cette problématique de la dette des ménages, couplée à la dette
souveraine des États capitalistes qui ajoute son fardeau sur le dos des salariés nous amène
à dire qu’une crise du crédit éclatera suivit d’un effondrement bousier puis d’une
dévaluation des monnaies.
Le crédit entraîne le capitalisme vers le précipice
Vous aurez noté que les divers paliers de gouvernement ne peuvent rien faire
contre le fléau des emprunts débridés inscrit dans les rouages de fonctionnement
interne de l’économie impérialiste moderne. L’impression et la diffusion massive
d’argent (Quantitative Easing) notamment par le gouvernement étatsunien (85 milliards
de dollars inflationnistes sont injectés dans l’économie mondiale chaque mois) et l’accès
débridé au crédit provoquent l’inflation des prix à la consommation, car l’argent est lui
même une marchandise (c’est la marchandise universelle – le fétiche, le talisman censé
transformer toute marchandise en capital) -. En tant que marchandise universelle,
l’argent (sous forme de monnaies, de cartes de crédit, d’hypothèques, d’actions, de
profits, d’épargnes bancaires) représente quantité de biens et de services disponibles
sur le marché pour en faciliter l’échange.
Selon la loi de l’offre et de la demande (Figure 2) le point d’équilibre, c’est-à-dire,
non pas la valeur, mais le prix moyen d’un bien sur les marchés, est fixé au point de
rencontre courbe de l’offre et de celle de la demande. La marchandise argent, devenant
de plus en plus abondante, alors que la disponibilité des autres marchandises demeure
relativement stable, s’ensuit que la valeur symbolique de la marchandise « argent »
diminue et qu’il en faut davantage pour acquérir un bien ou un service dont la valeur
marchande, contrairement à la marchandise argent, est fixée par la quantité de la
marchandise « force de travail » qu’elle contient. C’est la raison pour laquelle nous
disons que les différentes monnaies spéculatives – à taux de change flottant sur le
marché international – seront dévaluées après le krach boursier.
L’appareil de propagande publicitaire
Ces différents processus économico-financiers entraînent la réduction drastique
des capacités de consommer des salariés. Le salaire d’un travailleur étant une quantité
fixe « inélastique » chaque dollar gagné permet d’acheter de moins en moins de
marchandises au prix inflationniste du marché, ce qui provoque l’accumulation des
stocks dans les entrepôts et des invendus dans les magasins dont les capitalistes exigent
la destruction plutôt que la distribution gratuite ou, à vil prix. On rétorquera que les
soldes sont abondants et importants partout sur les marchés, ce qui est faux. Les
marchandises écoulées lors de ces soldes ne représentent qu’une infime partie des
produits en surplus et des invendus. D’autre part, ces ventes à rabais (quand rabais il y a
ce qui n’est pas toujours le cas) ne font que miner les marchés, hypothéquant les ventes
subséquentes. C’est la raison pour laquelle l’immense appareil de publicité commerciale,
couplée au gigantesque appareil de propagande médiatique (radio – télé – journaux –
Internet – publie-poste), qui s’épand à tout vent, n’a pas pour vocation d’informer le
public, mais de faire acheter et consommer de façon impulsive.
Observer que les
émissions de télévision, de radio et les articles de journaux ne sont là que pour remplir
l’espace-temps entre deux réclames commerciales et souvent les téléromans et les
autres « soaps » télévisés ou radiodiffusés ne visent qu’à renforcer le besoin factice dont
on vous a imprégné l’esprit pendant la réclame. Cette propagande publicitaire est
véritablement un assaut contre les ouvriers et les travailleurs salariés, contre les
consommateurs visant à les programmés pour « avoir quantités de choses qui donnent
envie d’autre chose, car le bonheur c’est d’avoir des avoirs plein ses armoires… ah le mal
que l’on peut nous faire. » chante le troubadour.
Il est inapproprié de la part des petits-bourgeois s’agitant en faveur
de la « pauvreté volontaire » et de la « décroissance salutaire » de tenter de culpabiliser
les ouvriers d’être responsables de la surconsommation engendrée par ces immenses
appareils de propagande. Quand un nouveau système d’économie politique
sera construit pour satisfaire les besoins des gens travaillant – sans obligation de
valorisation du capital pour assurer la reproduction élargie des biens et des services
– il sera inutile de pousser à la surconsommation productrice de plus-value et
de profits puisque la poursuite du profit maximum ne sera plus le moteur de l’économie.
C’est pourquoi nous disons que la seule façon de sortir de ce système de consommation
à outrance c’est de changer les bases fondamentales de l’économie politique et de
renverser cette société de consommation en perdition qui est obligée de faire
surconsommer pour fonctionner.
L’effondrement industriel de l’économie impérialiste
L’ensemble de ce processus économique – amenant le rétrécissement des
marchés – la réduction du pouvoir d’achat des salariés – les surplus d’inventaires à
détruire pour maintenir les marchés subsidiaires – amène invariablement des
fermetures de manufactures, ce qui aggrave d’autant le chômage auquel s’ajoute le
problème de la délocalisation des usines d’Occident vers les pays d’Orient (phénomène
amorcé au tournant des années 1970) – vers la Chine particulièrement.
La délocalisation est ce processus industriel par laquelle des entreprises
monopolistiques canadiennes, étatsuniennes, françaises, allemandes, ayant leur « Head
office » dans les métropoles d’Occident ferment leurs usines dans leur pays d’origine et
ferment leurs succursales implantées dans un pays vassal, où les salaires sont plus
élevés, afin de les relocalisées dans les pays émergents où les salaires sont moins
impressionnants et dont le surtravail (plus-value) est conséquent. Ce processus est en
cours depuis plusieurs années, depuis que le transfert des machines-outils, des robots et
des technologies; couplée à la réduction importante du coût des transports; associée à
la hausse de scolarité de la main-d’œuvre salariée ont assuré l’augmentation importante
de la productivité dans des pays hier encore arriérés (au chapitre suivant nous traitons
abondamment de ce mouvement).
Les gouvernements d’Occident, qu’ils soient de niveau municipal, provincial,
national ou multinational ne peuvent rien faire pour empêcher ces hausses de
productivité que les entreprises capitalistes monopolistes organisent, ces baisses de
coûts des transports et conséquemment ces transferts d’usines et ces augmentations de
profits qui sont bien la finalité du capitalisme. Il faut toujours se rappeler que le but du
fonctionnement de l’économie capitaliste n’est pas de subvenir aux besoins
sociaux des populations, mais d’assurer la reproduction élargie de l’économie
(mode de production et d’échanges) en s’appuyant sur la valorisation du capital ce qui
nécessite l’accumulation des profits. C’est la raison pour laquelle nous disons que la
relocalisation industrielle n’est pas la cause de la crise économique systémique, mais
une conséquence désespérée de cette crise des profits anémiés.
Farder l’austérité par des statistiques alambiquées
Prenez garde aux statistiques que les États impérialistes et leurs instituts de
recherche fabriquent et publient à propos de l’inflation, de la hausse des prix, des
augmentations de salaire, des revenus, du chômage, des déficits budgétaires. Étant
totalement incapable de régler ces problèmes économiques l’appareil étatique bricole
les statistiques, modifie les paramètres et change les variables pour le calcul des indices
et publie systématiquement des données tronquées ou erronées sur l’état de
l’économie qui sont devenues des instruments de propagande pour apaiser ou
désorienter la vindicte des salariés. Au Québec récemment le ministre des Finances a
reporté d’une année l’atteinte du déficit zéro (l’équilibre fiscal entre les revenus et les
dépenses gouvernementales). Pour y parvenir sur papier il a prévu une croissance du PIB
du Québec de 3,5 % en 2016 ce qui est ridicule et mensonger. Même les économistes
bourgeois obséquieux n’ont pu entériner cette baliverne et plusieurs ont critiqué
vertement le ministre.
En 2001 l’Assemblée nationale a adopté une loi prescriptive obligeant le gouvernement
à atteindre l’équilibre budgétaire (déficit zéro). Cette loi n’a jamais été appliquée depuis
qu’elle a été adoptée.
Il en est de même d’une loi adoptée au Salon bleu proclamant la lutte
contre la pauvreté au Québec. Depuis, l’État policier agresse les pauvres sans jamais
rien faire contre la pauvreté. C’est la raison pour laquelle nous affirmons que ni le
budget provincial ni le budget fédéral ne seront équilibrés avant nombre d’années –
probablement pas avant le prochain krach financier.
La dette explose et l’État impérialiste implose
S’évertuant a augmenté sans cesse ses aides aux entreprises privées, afin de les
garder dans son pré carré; s’échinant à réduire les charges fiscales des multinationales
et donc à anémier ses revenus de fiscalité; atteignant la limite des charges imposables
aux particuliers, aux ouvriers, aux salariés, et aux petits bourgeois surtaxés, l’État des
riches s’est empressé d’emprunter et de s’endetter sur le marché obligataire privé.
C’est là une autre façon par laquelle l’État transfère l’argent
public aux capitalistes privés. Les banquiers et les financiers commandent la manœuvre
en amont et ramassent le pécule en aval. Ils recommandent les emprunts
gouvernementaux, ils prêtent à fort taux, ils abaissent la cote de crédit des États et
manipulent frauduleusement les taux d’intérêt sur les prêts, ils prêtent et empochent les
remboursements grevés de forts intérêts. La dette souveraine de presque tous les
États industrialisés (mais aussi des pays sous-développés) est exorbitante, ne cesse de
grimper et ne pourra jamais être remboursée… c’est assuré.
Les États capitalistes vivent à crédit… puis ils imposent l’austérité
Finis l’État providence et sa manne abondante – les miettes sacrifiées aux petits bourgeois
affidés. Les États en faillite émettent de la monnaie de pacotille, réduisent les
dépenses publiques et éliminent les services, c’est ce qu’ils appellent l’austérité. Ils
augmentent leurs ponctions sur la masse du capital par taxation indirecte et repoussent
la faillite étatique comme en Grèce, au Portugal, à Chypre, en Espagne et bientôt dans
de nombreux autres pays. Pendant ce temps, un parangon de l’économie capitaliste
explique aux apparatchiks du gouvernement péquiste que le Québec peut faire mieux et
s’endetter davantage vis-à-vis des banquiers et des roturiers. L’ex-premier ministre et
ex-économiste Jacques Parizeau explique qu’afin de faire paraître plus svelte la dette
souveraine d’un Québec qu’il souhaite “souverain” sous la botte de sa clique de la
bourgeoisie, il suffit de changer de convention comptable, et au lieu d’afficher la dette
québécoise selon le concept de la “dette brute”, ou encore selon le concept de la “dette
nette”, il propose plutôt de la calculer et de l’afficher selon le concept de la “somme des
déficits cumulés”. Si en plus, le gouvernement évite comme le font les États-Unis
d’utiliser la norme comptable sévère de l’IFRS (International Financial Reporting
Standards) et adopte la convention comptable étatsunienne – plus accommodante –
pour le calcul des revenus, des dépenses, des avoirs-immobilisations et des
amortissements, il parvient – sur papier du moins – à réduire la dette publique
de 117 % à “seulement” 65 % du PIB “national” québécois (sic). Et cela, sans avoir
remboursé un sou de plus à ses créanciers xxiii
La dette brute souveraine canadienne a maintenant atteint la somme
astronomique de 1 437 milliards de dollars (2012). Celle du Québec a atteint 300
milliards de dollars soit 120 % du PIB provincial (2014). Combiné à la dette fédérale, la
dette par québécois s’élève à environ 38,000 $, qui s’ajoute à la dette personnelle de
chaque individu. Inutile de tergiverser, la plupart les salariés ne parviendront jamais à
rembourser et cette dette publique et leur dette privée.
Les riches qui auraient les
moyens de rembourser fuient et s’expatrient dans d’autres pays comme il en fut en
Allemagne vers 1930, en Russie vers 1989, et comme il en est en Grèce, à Chypre, en
Espagne et en France. C’est la raison pour laquelle nous affirmons que la monnaie
canadienne (tout comme l’euro et le dollar US) s’effondrera et le gouvernement se
dégagera de ses dettes en dévaluant le dollar, dépréciant d’autant les épargnes, les
régimes de retraite, les papiers commerciaux et la valeur des propriétés de tous les
citoyens canadiens. Il n’en sera pas autrement aux États-Unis et dans tous les pays où
sévit l’impérialisme moderne.
Aucune mesure d’austérité ne protègera l’économie impérialiste
Toutes les mesures et les politiques d’austérité mise en place par les municipalités
et les gouvernements des pays industrialisés, et même ceux des pays émergents, pour
sortir de la crise se sont avérées inefficaces, inopérantes, ou encore n’ont jamais été
appliquées. Pire, souvent ces mesures d’austérités ont contribué à envenimer la
situation économique, sociale et politique nationale. D’autres mesures suggérées, par la
pseudo gauche n’ont jamais été adoptées par les gouvernements bourgeois aux services
des riches et pour cause, là où elles ont été appliquées elles se sont avérées
catastrophiques (Argentine, Islande, Bolivie, Équateur).
Aucun économiste réformiste ne veut l’admettre, mais ils ne savent pas corriger
ce système d’économie politique qui périclite. Ils ne savent même pas prévoir ce qui
adviendra en prolongement de l’application de tel ou tel cataplasme sur cette jambe de
bois, ni ce qui adviendra s’ils n’appliquent aucune mesure d’austérité. Ils ne peuvent
rien faire sinon prolonger l’agonie de ce système décrépit. Voici une liste non exhaustive
des mesures d’austérités (de gauche comme de droite) suggérées ou appliquées dans
plusieurs pays industrialisés :
______________________________________________
Taxe Tobin sur les transactions boursières et financières. – Nationalisation des
banques. – Nationaliser les entreprises minières et énergétiques. – Légiférer pour
interdire les paradis fiscaux et contrer l’évasion fiscale. – Légiférer contre la spéculation
boursière et la malversation financière. – Augmenter les taxes et les impôts des
particuliers. – Augmenter les prix. – Réduire le salaire minimum. – Hausser les tarifs pour
les services publics. – Augmenter le prix de l’énergie. – Augmenter les cotisations à
l’assurance chômage et réduire les prestations. – Réduire les services postiers et
augmenter le prix des timbres. – Réduire le crédit à la consommation. – Restreindre
l’accessibilité aux prêts hypothécaires. – Augmenter le taux de base et les taux d’intérêts
sur les emprunts. – Adopter une loi forçant une redistribution de la richesse (sic). –
Annuler la dette gouvernementale vis-à-vis des régimes de retraite des salariés. –
Rembourser la dette publique le plus rapidement possible (sic). – Réduire les dépenses
gouvernementales. – Augmenter la productivité des travailleurs. – Hausser les barrières
douanières pour protéger le marché national. – Transformer la gouvernance capitaliste.
– Multiplier les collectes de charité pour les travailleurs paupérisés.
______________________________________________
Pour chacune des propositions réformistes d’austérité dite de droite, une contre mesure
réformiste dite de « gauche » est également envisagée. Toutes ces mesures ont
été adoptées telles quelles ou réaménagées selon la conjoncture locale. Toutes ont
échoué, car aucune ne s’attaque aux causes profondes de la crise économique
systémique, aucune n’a donné les résultats escomptés. Ou bien les ouvriers et les
salariés se laissent embobiner et la classe ouvrière adhère à ces bobards réformistes
prétendant régler la crise économique systémique globale et mondiale par quelques
trucs de prestidigitateur – redistribution de la richesse et sanctions contre les
resquilleurs et les prévaricateurs – planifiés par les politiciens bonimenteurs qui ne sont
jamais parvenus à appliquer aucune loi anti-capitale, rien ne peut enrayer la crise
systémique. Ou bien, nous résistons collectivement aux mesures d’austérité qui nous
sont imposées et nous retournons ces beaux parleurs petits-bourgeois, bureaucrates
syndicaux et grands capitalistes monopolistes à leurs billevesées économiques éculées.
Carte 1
Répartition de la richesse par pays
Aucun pays au monde n’est à l’abri de la crise économique systémique, c’est
pourquoi nous affirmons qu’il n’existe aucune solution nationale pour sortir de la crise
économique systémique mondiale et globale hormis sortir du système économique
impérialiste moderne en faillite.
La guerre mondiale est inévitable
Le gouffre économique s’approfondit chaque jour davantage. Si nous sortons de la
présente crise, probablement après une guerre sévère, ce ne sera que pour amorcer une
nouvelle crise comme lors de la Seconde Guerre mondiale (après trente années
appelées « glorieuses » d’État-providence par les plumitifs petits-bourgeois). Cette
nouvelle crise systémique ira selon la séquence suivante : – Krach boursier – financier,
suivit d’une dépression terrible et d’un chômage catastrophique, suivit d’une guerre
mortifère – servant à détruire quantité de forces productives (des travailleurs salariés)
et quantité de moyens de production (usines, moyens de transport, ressources). C’est
pourquoi nous disons que la crise économique systémique mondiale et globale est
inéluctable et pourrait mener à une nouvelle guerre mondiale.
Deux axes pour contrer les mesures d’austérité
1) COLLABORER : réclamer d’avantages de mesures d’austérité; implorer la
compassion des riches pour qu’ils fassent la charité et qu’ils appliquent les politiques
pour sortir du marasme économique. Ensuite, pleurniché parce que les économistes et
les spécialistes, les politiciens qui administrent le pouvoir étatique avec la permission
des capitalistes, ceux qui détiennent le pouvoir économique depuis des siècles, ne
peuvent faire autrement que ce qu’ils font déjà – les lois de l’économie capitaliste les
enfoncent davantage dans la crise systémique mondiale et globale.
2) RÉSISTER : mener chacun dans notre milieu de travail, dans notre milieu social,
dans notre quartier, la lutte de résistance de classe contre toute mesure d’austérité qui
frappe les travailleurs, qui frappe les étudiants, qui frappe les chômeurs; contre les
hausses de loyers; contre la hausse des tarifs d’électricité; contre la hausse des tarifs des
transports en commun; pour l’augmentation des subventions au logement social; contre
l’embourgeoisement des quartiers ouvriers; contre l’arrêt du service postal et la hausse
des tarifs; pour le droit d’afficher, de manifester, de s’exprimer; rejeter la propagande
de la bourgeoise qui tente de nous diviser et de nous isoler et mener la contre
désinformation via les médias sociaux ; refuser que l’on augmente les tarifs des
garderies; refuser et combattre la charte chauvine et xénophobe d’exclusion anti
travailleuse; faire grève dès que l’employeur porte atteinte à nos droits et à nos libertés,
chaque fois qu’il bafoue la convention collective qu’il a signé, ou qu’il refuse de payer le
salaire que les travailleurs jugent raisonnable; tenir des lignes de piquetage étanche
fermant l’accès de l’usine aux « scabs » — jaunes réactionnaires; soutenir toute grève
ouvrière; manifester notre unité ouvrier-salarié le Premier Mai de chaque année;
s’opposer à la privatisation de toute entreprise publique; s’opposer à la privatisation des
services d’aqueduc municipaux; refuser leurs oléoducs pétroliers et leur énergie
nucléaire polluante; s’opposer à la détérioration des services publics; congédier les
politiciens mafieux et les policiers ripoux.
Il ne nous appartient nullement à nous prolétaires, travailleurs, chômeurs,
retraités, étudiants, artisans, assistés sociaux et pauvres de trouver des solutions au
dysfonctionnement de leur système économico-politique décadent, système sur lequel
nous n’avons aucune prise et que nous ne pourrons jamais faire fonctionner autrement
que de la manière programmée – c’est-à-dire pour valoriser le capital – entasser le
maximum de dividendes au bénéfice des riches et assurer ainsi la reproduction élargie
du capital monopoliste qui nous jette dans la tourmente. Nous devons construire
un nouveau mode de production – un mode de production planifié fait par la femme et
l’homme ouvrier pour le bien-être de l’homme et de la femme salariée.
LES ÉTATSUNIENS RAPATRIENT AUX ÉTATS-UNIS
Délocalisation industrielle vers les États-Unis ?
Médias-menteurs, journalistes asservis et économistes à la solde se plaignent que
depuis longtemps nombre d’entreprises européennes, canadiennes et américaines
ferment leurs usines en Europe, au Canada, en Australie, au Japon et aux États-Unis et
les délocalisent en Orient. Ce qui serait nouveau cependant c’est que certaines
entreprises reviendraient aux États-Unis pour y exploiter une main-d’œuvre bon
marché. On rapporte le cas de la firme Otis, une entreprise américaine, qui aurait fermé
son unité de production en Europe pour la rapatrier aux É.-U. xxiv
Carte 2
Délocalisation des entreprises par pays
La taille d’un pays représente sa force attractive. Source :
http://www.metiseurope.eu/delocalisations-une-geographie-bouleversee-par-la-crise_fr_70_art_29169.html
La carte 2 montre, pour l’année 2011, l’importance de chaque pays d’accueil et
donne un indice de sa force attractive en termes de réception des opérations
(production, informatisation, gestion, distribution, communication, recherche/
développement) externalisées et/ou délocalisées. Il est aisé de remarquer que la Chine
et l’Inde s’arrogent la part du lion, mais il est à noter que depuis 2011 l’Inde est plus
attractive que la Chine en terme d’externalisation – délocalisation des usines et des
centres de recherche, délogeant la Chine qui pour se créer un marché intérieur a dû
augmenter les revenus de ses salariés. Des données attestent que la Chine a dépassé la
phase des économies émergentes et est devenue une puissance qui exporte ses
capitaux, accapare des marchés, centralise la gestion l’administration d’immenses
conglomérats internationaux qui externalisent et délocalisent leurs opérations dans
divers pays où l’exploitation du capital (variable et constant) est plus profitable.
Experts et cassandres se perdent en conjectures, spéculent, supputent et ne
parviennent pas à comprendre ni à expliquer ce phénomène étrange. Pourquoi un tel
redéploiement industriel intra impérialiste ? Ce processus va-t-il se poursuivre et pour
les capitalistes d’Europe, du Canada, d’Australie que faire pour contrer ce mouvement si
tant est qu’ils puissent être stoppé ou inversé?
Ce redéploiement industriel stratégique est rendu possible et nécessaire par la
combinaison de divers facteurs contraignants et imbriqués. D’abord, la série d’accords
de libre-échange (Union-européenne-USA-Canada, Corée du Sud-Canada, Corée du Sud
États-Unis, États-Unis-Taïwan, etc.) que les altermondialistes appellent le processus de
« mondialisation des marchés sous le néo-libéralisme », permettant aux capitalistes
monopolistes de déplacer leurs usines partout dans le monde, de fermer sauvagement
telle unité de production en Belgique, en France ou au Canada et de la déplacer en
Chine, en Corée, ou en Inde, ou en direction des États-Unis où la résistance ouvrière est
depuis longtemps anémiée (avant qu’elle n’éclate soudainement) xxv
L’État totalitaire américain, les États policiers européens, canadiens, australiens,
japonais et de tous les pays soumis aux rapports de production impérialiste moderne
ont parfaitement identifié les critères faisant obstacle à l’externalisation/délocalisation
des opérations d’une entreprise monopoliste multinationale. De concert, sous la
direction de l’OMC, de l’ONU, de L’OCDE,de la Banque mondiale et du FMI ils travaillent
à amenuiser ou faire disparaître ces entraves à l’expansion impérialiste industrielle et
commerciale.
La figure 3 ci-dessous présente les dix plus importants obstacles qui
entravent l’externalisation/délocalisation d’une entreprise capitaliste monopoliste.
Les ouvriers ont l’habitude de riposter spontanément à cette dépréciation de la
valeur de la seule marchandise qu’ils possèdent et peuvent vendre, leur « force de
travail », en luttant pour des hausses de salaire ou de meilleurs avantages sociaux
(assurance collective, régime de retraite), afin de maintenir leur pouvoir d’achat, aussi
les États impérialistes ont-ils vite compris qu’ils devaient écraser cette résistance ou se
désindustrialiser.
Figure 3
Obstacles à l’externalisation-délocalisation industrielle
Source : http://www.ic.gc.ca/eic/site/eas-aes.nsf/fra/ra02152.html
Quelques indices et faits significatifs serviront à prendre la mesure de
l’écrasement de la résistance des salariés américains depuis l’accentuation de la crise
économique systémique de 2008. Le taux de syndicalisation est au plus bas depuis
l’apparition des syndicats. Ainsi aussi peu que 11,3% de la main-d’œuvre salariée est
syndiquée aux États-Unis. La syndicalisation est extrêmement difficile et maints ouvriers
américains jugent que cette lutte pour la syndicalisation n’en vaut pas la peine au vu des
luttes syndicales avortées ou liquidées.
Récemment, le Président Obama a haussé de quelques sous le salaire minimum
pour les employés sous-payés de l’État fédéral. Barack Obama serait-il devenu un
«communiste» infiltré jusqu’au bureau ovale de la Maison-Blanche comme le suggère la
chef du Tea Party (sic) ? Non évidemment, c’est simplement que l’État capitaliste
monopoliste a fait trois constats :
1) d’une part, le niveau de salaire est si bas pour les ouvriers aux États-Unis qu’il
ne permet plus à une portion de la classe ouvrière d’assurer sa reproduction élargie ce
qui provoque des pénuries d’employés dans certains secteurs d’activités entraînant une
pression à la hausse sur les salaires.
2) Ensuite, le niveau dérisoire des salaires pratiqués entraîne l’abandon du travail
légal par une portion de salariés qui préfèrent offrir leur service sur le marché illicite et
pour les activités du monde interlope. Le banditisme et le crime contre la personne
explosent aux États-Unis comme dans la plupart des pays capitalistes
ce qui coûte cher en assurance, en service de police répressif, ce qui
encombre le système de justice et le système carcéral (le quart des prisonniers dans le
monde serait incarcérés aux États-Unis).
3) Enfin, la diminution constante du salaire moyen et médian réduit globalement
le marché de consommation solvable pour une portion de plus en plus grande des
salariés, qui aujourd’hui surendetté, ne trouvent plus de crédit et cessent de
consommer d’où l’explosion des friperies, des soupes populaires et autres œuvres
caritatives non lucratives pour le grand capital monopoliste.
L’an dernier, la loi sur l’assurance maladie obligatoire pour tous les employés
(Medicare) est une autre mesure adoptée par l’administration «communiste» d’Obama
(sic) et qui vise à soutenir la consommation et la tonte des brebis ouvrières par le grand
capital pharmaceutique (BigPharma), des services médicaux et de l’assurance capitaliste. Sous
prétexte de fournir à chaque ouvrier une assurance pour ses soins de santé tout ce que
l’industrie de la santé a trouvé, c’est de taxer directement tous les ouvriers afin de
remplir les goussets des monopoles de la santé et de l’assurance privée.
Les petits bourgeois et les plumitifs éditorialistes compassés comprendront pourquoi les ouvriers
étatsuniens qui étaient assurés par leur employeur se rebiffent contre le fait que l’État
décharge les grandes corporations monopolistes de ce fardeau pour le mettre sur le dos
des salariés alors que les employés qui n’étaient pas assurés n’ont toujours pas les
moyens de s’assurer à des tarifs prohibitifs. Les seuls qui gagnent dans cette arnaque de
Barack ce sont les capitalistes de l’assurance alors que les salariés voient leur
salaire davantage réduit et leur capacité de consommer aussi. Voilà pourquoi nous
disons que la crise systémique du capitalisme est une crise de surproduction au milieu
des privations.
Comme chacun aura pu le constater, le système économique capitaliste
fonctionne selon des lois inexpugnables – incontournables – inexorables que nul ne peut
transgresser ou ignorer surtout pas le Président de la première puissance impérialiste
moderne.
L’affaissement des coûts du transport intercontinentaux (par paquebots,
conteneurs et vraquiers) explique également la facilité avec laquelle les usines peuvent
être déplacées d’un pays à un autre, d’un continent à un autre. Un scandale alimentaire
à propos de viande avariée en Europe l’an dernier a démontré que pour produire un
simple plat préparé pas moins de six entreprises et usines situées dans six pays étaient
impliquées dans la fabrication-commercialisation de cette portion alimentaire.
Enfin, les législations douanières, tarifaires, du droit du travail, et du droit fiscal
que se sont façonnées, ou qui ont été forgées par les fonctionnaires de Bruxelles, de
Washington, d’Ottawa et de Canberra, au bénéfice de leurs patrons les multinationales
présentes dans l’espace de Schengen, dans l’aire de l’ALENA et dans la sphère de l’OMC
(Organisation mondiale du commerce) assurent que la force de travail salarié, au
meilleur prix, sera exploitée par les multinationales apatrides et qu’ensuite leurs profits
pourront migrer sereinement vers les paradis fiscaux afin de se soustraire à l’impôt et
aux charges sociales toujours considérées trop dispendieuses par ceux qui ont vocation
de recueillir le maximum de profit à redistribuer aux actionnaires avides de réinvestir ce
capital pour un nouveau cycle de reproduction élargie. Ainsi va la vie économique
sous l’impérialisme moderne xxvi
Toutes ces explications n’éludent pas complètement les avantages recherchés par
ce redéploiement industriel intra impérialiste. À quoi sert-il de fermer à Aulnay-sous
Bois, à Gent, à Ste-Thérèse Canada pour investir à Flint au Michigan ?
Réduction des coûts de la force de travail
Depuis quelques années, la première puissance impérialiste mondiale maintient
intentionnellement sa devise, le dollar, sous la valeur de l’euro, ce qui lui fournit un
avantage commercial évident. Le Canada a amorcé une telle opération de dévaluation
spéculative de sa monnaie depuis plusieurs mois (1$ CAD = 0,75$ US = 0,65 €). Les biens
et services produits aux États-Unis sont ainsi moins chers à acheter pour un Européen,
un Australien ou un Japonais. Encore faut-il que les coûts de production de ces biens et
services soient sous contrôle et maintenus au plus bas prix, sinon l’avantage commercial
serait annulé par l’écart salarial qui historiquement était à l’avantage des travailleurs
américains relativement bien payés, dans la grande industrie monopolistique du moins.
Ce temps est révolu grâce au « communiste » Barack Obama (sic), le Président des petits
bourgeois « progressistes ».
L’inflation engendrée par l’impression et l’injection constante de dollars
étatsuniens dans le circuit financier mondial a réduit le pouvoir d’achat des ouvriers, c’est-à-dire
que la valeur de la marchandise « force de travail » sur le marché étatsunien est en
baisse du fait même de la profusion du numéraire (dollar) et de la dévaluation de la
monnaie américaine. L’inflation et la dévaluation d’une devise (étatsunienne,
européenne ou canadienne) ont toujours un coût pour les salariés et constituent
toujours une façon de transférer le poids de la crise économique sur le dos de la classe
ouvrière ce qu’aucun économiste complice ne dévoile aux salariés.
Les ouvriers ont généralement pour habitude de riposter à cette dépréciation de
la valeur de la marchandise « force de travail » en luttant pour des hausses de salaire ou
l’amélioration des avantages sociaux (assurance collective, régime de retraite), c’est
pourquoi les capitalistes américains, avec le soutien de leur appareil d’État bourgeois,
ont lancé il y a bien des années des attaques répétées contre les conditions de travail,
contre les salaires, contre les régimes de retraite, et contre les conditions de
reproduction de la force de travail des salariés américains. Le bénéfice des capitalistes
monopolistes étatsuniens est multiple; à la dévaluation du dollar US, qui permet de
rendre moins chers les marchandises américaines exportées, s’ajoute la réduction du
coût de la main-d’œuvre et un profit accru au moment de la mise en marché des
produits importés sur le marché étatsunien, mise en marché assuré par les Wall Mart et
les Target des États-Unis.
Aujourd’hui, non seulement la productivité de l’ouvrier américain (cadence de
travail, nombre d’heures travaillé, mécanisation du travail, périodes de repos écourtées,
etc.), ainsi que son bas coût de revient (salaires et avantages sociaux en déclin)
fournissent un avantage concurrentiel inégalé aux entrepreneurs monopolistes
étatsuniens vis-à-vis leurs concurrents européens et canadiens.
Ayant passablement détruit la résistance ouvrière américaine, avec la complicité
des hommes d’affaires syndicaux, ayant ramené le prolétariat et une large partie des
employés étatsuniens à des conditions de survie où, individuellement, chaque travailleur
se sent menacé par le chômage endémique, la concurrence des ouvriers étrangers, et le
surendettement étouffant; chacun totalement isolé dans sa résistance en raison de la
trahison de l’oligarchie syndicale; chaque travailleur esseulé lutte pour sa survie
personnelle (sans conscience de classe) et chacun se vend au plus offrant sur le
« marché des ouvriers » à des conditions ne permettant même pas sa reproduction
élargie (l’ouvrier et sa famille) ! Pendant ce temps, le petit-bourgeois écologiste
fantaisiste prêchi-prêcha à propos de la surconsommation de la population et la
nécessité de la pauvreté volontaire, tous rassemblées dans leurs universités aseptisées
par les employés de soutien sous-payés.
Les États-Unis – l’Europe occidentale – le Canada – l’Australie et le Japon en sont
là si vous ne le saviez pas ! Oubliez la petite-bourgeoise et la frange des employés bien
payés du tertiaire hypertrophié… qui seront les prochains à passer sous les fourches
caudines du processus de paupérisation accéléré. Alors seulement, vous les entendrez
s’apitoyer de l’exploitation éhontée et suppliez qu’on leur accorde le sursis du conscrit.
Voilà l’industrie américaine enfin prête pour un second « décollage » – une
reprise et une reconquête de ses marchés historiques si ce n’était d’une série de
problèmes aggravants qu’il lui faudra surmonter auparavant. Attardons-nous à ces
problèmes quelques instants puisque l’Europe, le Canada, L’Australie et le Japon y
seront confrontés dans quelque temps.
La concurrence internationale entre brigands
1. La dévaluation de la monnaie (du dollar) rend d’autant moins alléchants les
rendements sur les investissements de capitaux aux États-Unis. Les compagnies
impérialistes américaines réduisent donc le rapatriement de leurs profits en mère patrie
(le patriotisme à gogo c’est bon pour les péquenots et les bobos). Les marchés boursiers
étatsuniens manquent donc de liquidités et spéculent à même de l’argent de pacotille –
du numéraire inflationniste inexistant – du crédit, servant à monter des arnaques
spéculatives, des pyramides de Ponzi, qui un jour ou l’autre éclatent et s’effondrent.
Dernièrement, la Caisse de dépôt et placement du Québec annonçait des rendements
records en partie grâce aux merveilleuses performances des entreprises spéculatives
américaines qui l’an prochain très certainement vont implosées et entraînées la Caisse
dans une autre de ces années de pertes records comme en 2008 xxvii
2. La Chine impérialiste maintient sa capacité concurrentielle : en haussant
constamment le niveau de productivité de sa main-d’œuvre salariée (budget croissant
en recherche-développement); en contrôlant sévèrement la lente et rigoureuse
augmentation des salaires de ses travailleurs afin de se constituer un marché intérieur.
En outre, la Chine a commencé à délocaliser certaines de ses usines à faible valeur
ajoutée, c’est-à-dire ayant un facteur main-d’œuvre – capital variable – élevé (industrie
du textile, du vêtement, de la chaussure, de l’alimentation, etc.) vers l’Asie du Sud-Est
pauvre et vers l’Afrique miséreuse (Éthiopie)xxviii. La Chine maintient ainsi sa capacité
concurrentielle face aux Américains, aux Européens, aux Canadiens et aux Australiens.
Un économiste bourgeois résume en ces termes le dilemme de l’économie chinoise
contemporaine : le débalancement fondamental de l’économie chinoise est la faible part
de la consommation dans le PIB (40% de son PIB alors que la proportion est de 70% aux
États-Unis, au Canada et en Europe). Ce déséquilibre résulte de politiques visant à
maintenir les taux d’intérêt artificiellement bas, surtout sur les dépôts, ce qui résulte en
une subvention aux grandes entreprises emprunteuses et cela aux dépens des ménages.
Devant des revenus d’épargne moins élevés, les ménages doivent épargner davantage,
ce qui finance les emprunts des entreprises qui investissent allègrement, produisent
abondamment et exportent énormément. Finalement, les ménages font face à des prix
d’importations élevés en raison de la devise chinoise sous-évaluée, ce qui agit comme
une subvention aux entreprises exportatrices. Le résultat net est que l’investissement
est surdimensionné dans le PIB, tout comme le surplus de la balance commerciale, et ce
aux dépens de la consommation des ménages. xxix
.
Et, dirons-nous, qu’est-ce qui empêche les impérialistes occidentaux d’en faire autant ?
3. D’autre part, l’Union européenne a bien tenté de lâcher du lest en laissant tomber
la valeur de l’euro, mais les Américains ont accéléré la dévaluation de leur monnaie
(idem pour le dollar canadien). L’euro fort relativement au dollar entrave l’expansion
des exportations et souffle la dette souveraine de chaque État de la zone euro qui
continue d’emprunter allègrementxxx. Les capitalistes monopolistes européens – quelle
que soit leur nationalité – ont déjà songé à cette éventualité. Le maelstrom médiatique,
de concert avec les politiciens véreux et les bureaucrates syndicaux affairistes, est en
campagne depuis longtemps pour démontrer, à partir des exemples grec, espagnol,
portugais, italien et britannique, que les ouvriers qui ne se soumettront pas et
n’accepteront pas de se serrer la ceinture et de revenir aux conditions de salaire et de
reproduction d’antan seront rejetés par le système économique omnipuissant et mis au
rancart – chômage et assistance sociale, soupe populaire, friperies et SDF sera leur lot –
comme aux États-Unis où une partie de la classe ouvrière vit dans les parcs et dort sous
la tente malgré que des millions de travailleurs aient un emploi. En faillite, 30 % des
jeunes couples sont retournés vivre chez leurs parentsxxxi
.
Les travailleurs américains s’y sont résignés, pourquoi les ouvriers européens ne
s’y résoudraient pas ? Alors, de grâce, scandent les capitalistes français et leurs sous
fifres socialistes, « oubliez les 35 heures », la France n’est plus au temps où les colonies
dopaient le PIB métropolitain… Aujourd’hui, « enfants de la patrie, la plus-value doit
être produite ici et extorquée patriotiquement avec la complicité de nos amis
syndicalistes défaitistes ». Voilà la triste réalité déjantée que ces analystes pleurnichards
présentent sur les ondes de la tél xxxii
.
La dette souveraine incontrôlée
L’appréciation de l’euro a pour conséquence d’augmenter le montant de la dette
souveraine de chaque pays européen déjà lourdement plombée. Plus un pays est
dépendant pour sa capitalisation intérieure, d’emprunts effectués en euro, plus sa dette
augmente même si cet état n’emprunte plus un euro nouveau. Les dettes des divers
pays européens sont de la sorte communautarisée – « socialisées – européanisées » ce
qui est loin de plaire à l’impérialisme allemand.
Les États-Unis ont déjà « régulé » ce type de problème. La FED achète les
obligations d’épargne du gouvernement yankee et dévalue d’autant la valeur
internationale du dollar US. Elle gagne ainsi sur les deux tableaux, mais au prix d’un
effondrement catastrophique appréhendé. Il semble que la Banque centrale
européenne ait décidé de recourir au même stratagème suicidaire en créant un fonds de
compensation pour renflouer les canards boiteux européens.
En effet, ce système de
financement de la dette par du crédit inflationniste est suicidaire puisque cette
opération de renflouement des opérations financières des pays de la zone euro par
l’émission d’argent inflationniste ne fait que reporter le problème de surproduction et
de sous-consommation – de chômage aggravé – et d’endettement privé et public
catastrophique – vers d’hypothétiques échéances qui ne sauraient tarder ni être évitées.
Demain, économistes pédants et politiciens effrontés viendront expliquer qu’il
faut davantage de sacrifices de la part des citoyens (ATTAC demandera certainement
l’audit-citoyen pour constater l’ampleur du désastre annoncé); exiger moins de salaires
et plus de productivité (les économistes patentés valideront sûrement cette nécessité);
réclamer moins de services publics afin de réduire les déficits gargantuesques
conséquence de l’endettement croissant (la gauche proposera de se retrousser les
manches pour le salut de la patrie); cautionner davantage de guerres spoliatrices
destructrices (comme en Ukraine après la Syrie, la Libye, le Mali, l’Irak l’Afghanistan, le
Soudan, Le Congo, la Côte d’Ivoire et la Serbie); et, finalement, réclamer plus de
subventions et de dégrèvements fiscaux en faveur des entreprises en crise et des
banques en déroute de manière à leur permettre de maintenir leur taux de profit xxxiii
.
Nul secret que l’imparable réalité de leur incapacité
Oubliez le soi-disant « secret » à propos de la compétitivité allemande dont on
berce le sommeil des ouvriers européens canadiens et australiens depuis des années.
Leur secret est simple : les ouvriers allemands ont maintenu la compétitivité des trusts
allemands au prix de leur santé, de leur équilibre mental, de leur vie familiale et de leur
esclavage salarié. Ce sont les mêmes sacrifices qui sont aujourd’hui imposés aux ouvriers
américains pour ramener les usines dans leur pays d’origine, mais au prix de leur vie.
Ne nous méprenons pas, l’objectif du développement du système capitaliste n’est
pas de produire de la richesse et d’assurer l’épanouissement des gens, pas même
d’accumuler des profits astronomiques. De moins en moins de gens accumulent de plus
en plus d’argent et de richesse et pourtant l’impérialisme est en crise parce qu’il atteint
de moins en moins sa finalité de valorisation du capital – de reproduction élargie du
profit. L’objectif ultime du système capitaliste à son stade impérialiste de
développement est, à travers cette prise de profits, d’assurer sa reproduction élargie.
31
C’est la loi inaltérable du système qui le pousse à bousculer ses concurrents
monopolistiques intercontinentaux afin de s’assurer de survivre et de prospérer :
marche, accumule des profits, réinvestis ce capital constant (Cc) et ce capital variable
(Cv) et assure un nouveau cycle de reproduction élargie; dans le cas contraire, péris et
dépose ton bilan. Voilà la recette des entreprises monopolistes en expansion. La crise
consiste en ce qu’elles ne parviennent plus à assurer ce cycle économique, ce pour quoi
ce système existe et subsistexxxiv
.
Les marionnettes politiques, socialistes, libérales, démocrates, républicaines,
conservatrices, UMP et lepénistes ne sont là que pour réguler cette transaction
financière entre d’une part l’investisseur – le preneur de risque avec le capital public,
avec les épargnes et les fonds de pension – et d’autre part les masses ouvrières
besogneuses privées de tout pouvoir et vendant leur force de travail au plus offrant
contre un salaire de moins en moins raisonnable et des impôts de plus en plus
exorbitants. C’est à prendre ou à laisser, nulle échappatoire à l’intérieur de ce système
désorganisé même pas l’illusion de rétablir les frontières nationales de façon à recréer
un milieu d’exploitation capitalistique nationale patriotique, à l’abri de la concurrence
internationale. Si les usines reviennent aux États-Unis ou dans tout autre pays
impérialiste dominant c’est que le taux de profit y a été rétabli à l’avantage du capital
international. La situation ne peut être que temporaire puisque la composition
organique du capital recommencera à se détériorer et que le développement inégal et
interrelié entre ces divers pays modifie sans cesse les conditions d’exploitation de la
classe ouvrière.
Deux voies s’offrent aux ouvriers : suivre l’exemple des salariés étatsuniens et
vendre leur force de travail en dessous du prix de revient (sous le seuil de reproduction
élargie de leur vie) ou résister de toutes leurs forces, refuser les Traités de libre-échange
et renverser cet État policier et ce système économique moribond avant leur
perditionxxxv
.
32
LA SPIRALE INFERNALE DE LA CAPITALISATION ***
La crise systémique expliquée aux ouvriers
La crise systémique du mode d’économie politique commence habituellement par
la surproduction de marchandises – une surproduction relative s’entend – la
surproduction des produits en fonction d’un marché solvable. Pendant ce temps, des
centaines de millions d’humains n’ont pas accès au minimum vital pour survivre et se
reproduire. Mais comme ces pauvres n’ont pas de quoi payer, ils ne constituent pas un
marché. Le marché solvable (crédit y compris) se rétrécit, même en Occident, suite aux
ponctions effectuées par l’État (taxes, impôts, droits et tarifs), ajouté à la diminution
relative des dépenses de l’État, celles destinées à la population et à la reproduction de la
force de travail. L’appareil de commercialisation trouve de moins en moins de marchés
pour les marchandises à écouler qui s’entassent dans les entrepôts. C’est la
surproduction de produits au milieu de la pénurie des appauvris dans un monde écrasé
sous les bombes, les guerres localisées et la concurrence pour le contrôle des marchés.
Pourquoi cette résurgence soudaine de la surproduction? Qui ou quoi amorce
chaque nouvelle crise de surproduction? C’est que l’économie capitaliste n’est
aucunement planifiée. La main invisible du marché est une main anarchique, sensible
au profit maximum, quel que soit le prix à payer. La production augmente dans les
secteurs occasionnellement profitables pour des raisons cycliques. Ainsi, les profits sont
plus élevés dans certains secteurs de l’économie – là où la productivité est
momentanément augmentée, le plus souvent pour le motif d’une éphémère innovation
technologique, grâce à un nouveau procédé de fabrication, conséquence des cadences
de travail accélérées, par le prolongement de la journée de travail. Mais toutes ces
tactiques pour maintenir les taux de profits élevés sont rapidement imitées par les
concurrents si bien que l’accumulation de plus-value relative ne dure pas et bientôt
tous les concurrents se retrouvent sur le même pied à se disputer les mêmes marchés
saturés.
À l’étape suivante, les usines de production de biens de consommation courants
réduisent leur production et licencient tout comme les distributeurs, les entreprises de
transport, les grossistes et les détaillants. Ceux-là réduisant leur consommation
entraînent les monopoles de fourniture d’énergie et de matière première dans leurs
déconvenues. Eux aussi congédient et réduisent leur production. Ça fait bien des clients
qui se retrouvent soudain à la rue avec des revenus restreints ce qui les amène à réduire
33
leur train de vie et à accentuer la chute de la consommation et à aggraver la
surproduction.
La financiarisation de l’économie impérialiste
Peut-on entraver l’effondrement des marchés en les maintenant artificiellement
élevés par l’étalement des emprunts (à intérêt composé) ? Oui, pour un temps
seulement. Les banques le démontrent chaque jour avec leur crédit à la consommation
débridé. Mais tout cela n’a qu’un temps, jusqu’au jour où le père Fouettard passe par là
percevoir sa livre de sang, fini le paradis du « tout à crédit ».
Désespérées les banques centrales des pays impérialistes s’y sont jetées, et elles
se sont mises à attribuer de la monnaie inflationniste augmentant démesurément la
masse de monnaie en circulation. Nous traitons ici des grandes monnaies (Dollar, Euro,
Yen, Yuan) qui régulent les monnaies des pays dépendants, ces petits pays capitalistes
vivant sous l’impérialisme. Ainsi, le franc CFA d’Afrique francophone (15 pays africains
dépendants) est attaché à l’euro et subit tous les contretemps qu’encaisse l’euro et il en
est de même des autres monnaies nationales dont les pays font commerce avec l’une ou
l’autre des grandes puissances mondiales.
Les banques privées d’affaires et d’épargnes, à partir de ces émissions de
monnaies centrales, produisent elles aussi de la monnaie (c’est l’effet levier). Les
banques privées monnayent leurs créances et créent ainsi d’autres argents, car toute
opération de crédit est une opération de création de monnaie. Les marchés sont
bientôt inondés de liquidité ce qui entraîne la chute des taux d’intérêt sur l’argent et
réduit les rendements des placements (à taux fixe-déterminé ce sont les obligations – à
taux anticipé, ce sont les actions).
Tout se tient dans cette économie anarchique vampirisée par le fric. Cet afflux
continu de monnaie, concentrée entre de moins en moins de mains monopolistes
financières, garantit la spéculation boursière – le spéculateur n’ayant souvent même pas
à débourser son paiement avant de revendre ses actifs pour encaisser son profit et le
réinvestir dans une aventure spéculative encore plus utopique et lucrative et ainsi
empocher davantage de profits à haut rendement – évanescent – car adossé à du vent.
Ces investissements à haut rendement accroissent davantage la masse monétaire
en circulation ce qui réduit d’autant les profits sur les placements boursiers et gonfle la
bulle sur le point d’éclater. La bourse s’affole et s’envole alors la production s’étiole,
l’emploi diminue, la consommation stagne d’où les investissements productifs
(machineries et moyens de production, matières premières et énergie) régressent, car
les profits anticipés sont trop risqués à la fois parce que la consommation diminue, que
34
les marchés se contractent et que les investissements en moyens de production et en
forces productives s’effondrent. Il devient alors plus intéressant en terme de rendement
sur l’argent de spéculer sur les marchés, sur du vent, plutôt que sur les céréales, le
coton, les matières premières et l’énergie. Ce sont les cocktails d’actifs toxiques et les
montages financiers « titrisés » sulfureux voués aux gémonies qui se répandent sur le
marché boursier, question de surfer sur l’envolée des indices factices. C’est ce que les
économistes à la solde appellent la financiarisation de l’économie sans pouvoir ni
l’expliquer ni surtout la contrée car c’est une loi incontournable de l’économie politique
capitaliste.
La tertiarisation de l’économie impérialiste moderne
Le secteur tertiaire (finance, assurance, banque, bureautique, administration,
service, tourisme, hôtellerie, restauration, éducation, recherche et développement)
accapare jusqu’à 70 % des emplois dans les économies des pays impérialistes
dominants. La tertiarisation de l’économie et de l’emploi est la résultante de la
financiarisation et une conséquence de la monétarisation des échanges, et in fine, du
développement inégal et interrelié sous l’économie politique impérialiste moderne.
Chaque pays a son rôle à jouer dans la division internationale du travail et les pays
impérialistes dominants se sont vu attribuer le rôle de consommateurs des
marchandises pour la réalisation du profit.
Reprenons à l’envers la chaîne des relations. La financiarisation de l’économie – la
monétarisation des échanges – a eu pour conséquence de renforcer le fétichisme de
l’argent, d’accroître de façon incommensurable la quantité de monnaie en circulation au
point qu’au stade impérialiste du capitalisme l’argent produit de l’argent sans passer par
le cycle de la production des marchandises, en d’autres termes sans passer par le circuit
de valorisation du capital ce qui est un non-sens qui à la longue ne peut durer.
Nous le réitérons, dans ce circuit parallèle l’argent produit de l’argent en tant que
marchandise – mais une marchandise qui perd petit à petit sa valeur symbolique
« représentative » d’une valeur marchande réelle (marchandises concrètes). Trop
d’argent se retrouve soudainement à poursuivre dans le sens de représenter trop peu
de marchandises ce qui dévaluent cette marchandise particulière qu’est la monnaieargent-crédit.
Pourtant, étrangement, on observe qu’il y a trop peu de marchandises en
circulation pour l’argent disponible. Cependant, il y a crise de surproduction relative de
marchandises. C’est que ceux qui accumulent d’immenses fortunes ont depuis
longtemps satisfait leur besoin et ne consomment pas davantage, alors que les salariés
35
et les désœuvrés manquent de l’essentiel tout comme les pauvres du tiers-monde.
L’ultime aboutissement sera le jour ou, comme en Allemagne dans les années trente, il
fallait une brouette de marks dévalués pour acheter un kilo de beurre inexistant (car
entretemps la surproduction s’était transformée en pénurie). La concentration du
numéraire entre de moins en moins de mains multimilliardaires ne constitue pas le
détournement d’un capitalisme déficient, c’est une loi impérative du mode de
production capitaliste à son stade impérialiste moderne. Nul ne peut transgresser cette
loi sans détruire l’économie politique impérialiste, ce que la classe capitaliste
monopoliste ne nous laissera jamais faire et nous forcera à la renverser.
Contrairement à ce que prétend la pseudo gauche réformiste, cet aboutissement
n’est pas voulu ni souhaité par les banquiers. Ce résultat inespéré est la conséquence
des lois de fonctionnement obligées de l’économie capitaliste tétanisée – la loi de la
propriété privée des moyens de production – la loi de la recherche du profit maximum –
la loi de la dégradation de la composition organique du capital – la loi de la baisse du
taux social moyen de profit – et la loi de l’enrayement du processus de valorisation du
capital et de sa reproduction élargie. Nul économiste, ni chef politique, ni capitaliste, ni
pseudo-socialiste ne peut empêcher ces lois d’orienter l’économie capitalisteimpérialiste vers la crise dont les capitalistes chercheront un jour à s’extirper en
engageant la destruction de forces productives et de moyens de production par une
crise systémique qu’ils ne maîtriseront même pas, ou pire, par une guerre génocidaire
volontaire.
La crise inéluctable en deux équations
Alors que l’équation de base résumant le mode de fonctionnement du capitalisme
classique concurrentiel (XIXe
et début du XXe
siècle) était :
A – » C – » M – » A + (p,i,r) » C’
Une somme d’Argent transformée en Capital productif (machineries, ressources
naturelles, énergie et force de travail salarié), génère une Marchandise qui lorsqu’elle
sera commercialisée – vendue – permettra de réaliser une somme d’Argent enrichie de
plus-value transformée en profit (profit, intérêt, rente) à distribuer aux différents
propriétaires privés du capital pour initier un nouveau cycle de valorisation du Capital
privé (C’). Le salarié ayant pour sa part son salaire hebdomadaire à dépenser pour
acheter ces marchandises commercialisées.
36
L’équation de base en système d’économie monopoliste impérialiste moderne est
désormais :
A – » a – » A + (i) » A’
Une somme d’Argent n’a plus à être transformée en Capital productif comme
précédemment, mais simplement en crédit à la consommation (a) qui rapportera une
somme d’Argent enrichie d’Intérêts (i) non adossés à de véritables marchandises
commercialisables dont la production serait source de plus-value (de la richesse
expropriée à la force de travail salarié).
Ainsi, il y a quelques semaines la Caisse de dépôt et placement du Québec a-t-elle
annoncée des résultats mirifiques, un rendement de 13 % sur ses placements (les
économies de 3,6 millions d’ouvriers et de salariés québécois), rendement largement
redevable aux placements boursiers spéculatifs sur la bourse de Wall Street par des
entreprises américaines surévaluées – gonflées aux « stéroïdes » spéculatives
s’appuyant sur les bénéfices anticipés ou sur l’hypothèse farfelue que toutes ces
entreprises bidon seront rachetées par leurs concurrents à gros prix avec de l’argent de
Monopoly. Il est aisé d’imaginer que ce château de cartes en Espagne va s’effondrer en
pire qu’en 2008, puisque cette fois la pyramide de Ponzi du montage financier est dix
fois plus grosse que l’arnaque précédente
xxxvi
.
Si un tel stratagème était payant à long terme on se demande pourquoi les
capitalistes poursuivraient la production de marchandises à commercialiser. Il est
infiniment plus aisé de spéculer à la bourse – d’acheter et de vendre des actions et des
obligations bidon (sans même allonger de capital puisque toute cette spéculation se fait
à crédit avec de l’argent inexistant, c’est-à-dire de l’argent non adossé à des biens
immobiliers ou à des marchandises) et d’empocher un bénéfice spéculatif fictif – que de
faire produire des marchandises sonnantes et trébuchantes, marchandises lourdes à
transporter, encombrantes à stocker et à distribuer, compliquées à commercialiser,
complexes à créditer, difficiles à collecter en deniers dévalués. Tout cela est très
compliqué et très risqué, vous en conviendrez, comparé à un simple placement boursier
que vous encaissez quand il est bien gorgé de bénéfices alambiqués puis placé votre
avoir fraichement encaissé sur un autre « produit » boursier.
Alors pourquoi tout le Capital existant – à la poursuite d’un profit abondant et
facile – ne s’engouffre-t-il pas spéculativement à la bourse pour se valoriser et
empocher des profits faciles ? Mais c’est justement ce que fait l’Argent (même si
l’opération est suicidaire), et ce faisant cet Argent (sans valeur réelle) plombe le système
et prépare les conditions pour le krach boursier suivant encore plus percutant, car il n’y
37
a aucune valorisation – aucune production de valeur et de survaleur – de plus-value
nouvelle – dans ce salmigondis traficoté. Puis ce système pourri s’emballe et aucun de
ces cambistes et de ces experts économistes n’y peut rien – le capital facile recherche
d’instinct le capital volatile et fragile.
La reprise de la spirale infernale
Quand les banques centrales (FED, BCE, banque du Japon, banque de Chine,
Banque du Canada, Banque d’Australie) auront complètement submergé les marchés de
monnaies fictives – dévaluées – alors il sera temps de dévaluer encore plus
drastiquement ces « monnaies de singe » et éventuellement d’émettre de nouvelles
monnaies pour recommencer la spirale infernale de l’accumulation sans reproduction
élargie du capital. La Caisse de dépôt et placement annoncera alors une année
catastrophe et 40 milliards de dollars de pertes et Michael Sabia s’éclipsera avec son
parachute doré alors que les salariés se retrouveront sans le sou pour leur retraite.
D’ici là, une partie des capitalistes monopolistes se seront enfuis de ces pays avec
une partie des moyens de production (machinerie, navire et délocalisation) et avec leur
capital transformé en devise votive – sans valeur. Le capital monnaie n’ayant plus de
valeur, les ouvriers eux n’auront pas su se mettre à l’abri de cette dévaluation, ils y
perdront leurs économies, leurs régimes de pension, leur immobilisation (pour ceux
propriétaire d’une maison) et ils devront se réembaucher comme esclave salarié pour
endurer une nouvelle spirale économique dévastatrice. Et le régime économique
impérialiste moderne reprendra son cycle meurtrier jusqu’à ce que vous décidiez de le
renverser pour le remplacer.
LA PRODUCTIVITÉ DES SALARIÉS
La productivité des entreprises
L’ex-premier ministre Jacques Parizeau, ex-réputé petit financier, s’indignait la
semaine dernière de la stagnation de la productivité des PME québécoises : « Les
entreprises québécoises accusent un important retard en matière de productivité. Il en
résulte un niveau de vie plus bas au Québec qu’ailleurs au Canada. »
M. Jacques Parizeau donne conseil à l’appareil d’État et aux capitalistes québécois
de mener campagne pour hausser la « productivité de leurs entreprises », un triste
euphémisme pour signifier que c’est de la productivité des travailleurs dont
s’entretenait l’ex-premier ministre, car la productivité d’une entreprise est une
fumisterie. L’ex-diplômé des HEC a lancé ce cri de ralliement en faveur d’une
exploitation accrue des salariés québécois peinant sur leurs machines-outils, leur chaîne
de montage, sur les chantiers, dans les ateliers pollués et dans les « sweats shops »
insalubres.
En effet, pour comprendre le sens profond de ce cri d’alarme de l’ex-ministre des
riches il faut savoir ce que signifie hausser la productivité des employés. Le « has been »
péquiste a balbutié quelques mots à propos de la robotique, de l’informatique, de la
mécanisation afin de brouiller les cartes et dissimuler cet assaut planifié contre les petits
salariés. Sur les milliers d’entreprises québécoises, la médiane se situe à 500 000 $ CAD
de chiffre d’affaire annuelle. De quelle acquisition de machineries et de robots couteux
parle-t-on dans ces conditions ?
La productivité des salariés
La productivité industrielle se mesure en nombre d’items (marchandises) produits
dans une heure de travail salarié. Il y a hausse de productivité quand une couturière qui
produisait en accéléré 20 chemises par heure parvient en s’échinant davantage à coudre
25 chemises dans une heure, équipée d’une machine à coudre sophistiquée. Si elle
utilise une nouvelle machine à coudre, son patron soustraira la valeur (amortissement)
de ce nouvel appareil pour chaque chemise vendue afin de connaître la hausse de
productivité financière et savoir si 5 chemises supplémentaires par heure suffisent à
augmenter son profit. Si ce n’est pas le cas, le patron exigera une plus grande vitesse
d’exécution afin de passer de 25 à 30 chemises cousues chaque heure travaillée afin
d’amortir plus rapidement le prix de sa nouvelle machinerie et ainsi accroître son profit
au prix de la maladie, d’un accident ou de l’usure précoce de la couturière. Il importe
peu au capitaliste que cette couturière s’use plus vite ou soit malade plus souvent
puisque des couturières voilées à exploiter il en court plein les rues de ce quartier et
avec la Charte des valeurs chauvines des marguillers du PQ des centaines de nouvelles
couturières voilées – sous-payées – aux mains de fées dressées congédiées seront
bientôt occupées à se quémander un emploi. Notez que les féministes enragées
(choquées de voir une femme voilée) ne sont pas outrées de voir ces femmes broyées
brisées usées enchaînées à leur métier dans ces ateliers de la rue Laurier, pourvu
qu’elles soient exploitées et vampirisées la tête dénudée et laïcisée.
Hausser la productivité ça signifie pour l’ouvrier engager par une PME « sous
traitante, juste à temps, fordiste et tayloriste » d’accepter de travailler intensément
quand le patron a besoin de lui, et d’être saqué lorsque l’employeur n’a plus besoin de
lui. Le salarié doit être totalement disponible aux exigences du capital. Il doit subir une
alternance perpétuelle de périodes de travail intense et de chômage, un déplacement
de lieu de travail au gré des mouvements du capital (les ouvriers chinois sont
transplantés avec leurs ateliers d’un pays à un autre). Il doit subir les effets de la
nouvelle division mondiale du travail. Le travail ainsi divisé et intensifié ne procure
aucun surcroît de revenus nets au salarié aliéné. Bien au contraire, sa pitance est
diminuée et aléatoire. C’est là une partie de ce que désigne la notion de conditions de
travail précarisé et flexibilisé pour une plus grande productivité.
Ce travail précarisé est celui que tend à généraliser le capitalisme monopolisé
comme moyen d’augmenter la productivité. Il présente plusieurs avantages pour les
entreprises à forte intensité de capital variable (main d’œuvre nombreuse). Le travail
précaire c’est non seulement le travail intermittent, juste à temps, mais aussi pour
l’ouvrier la multiplication des emplois à temps partiel, tout cela générant des salaires
partiels ce qui affectera sa rente de retraite. Les « working poors » (travailleurs pauvres)
voient leur nombre croître aux États-Unis (ils sont 97 millions), au Royaume-Uni, au
Canada (ou 2 travailleurs sur 3 sont régit par des horaires de travail atypiques, à toute
heure, intermittente, la fin de semaine) et en Australie, là où ce système a d’abord été
implanté.
Le travail par courte durée est adapté à la recherche du maximum d’intensité et
de productivité; le rendement de l’ouvrier est toujours plus élevé dans les premières
heures de la journée d’ouvrage: « Comment le travail est-il rendu plus intense? Le
premier effet du raccourcissement de la journée du travail procède de cette loi évidente
que la capacité d’action de toute force animale est en raison inverse du temps pendant
lequel elle agit. Dans certaines limites on gagne en efficacité ce qu’on perd en durée ».
La productivité absolue et relative
La crise économique sous laquelle fléchit l’économie a débuté en 2008. Elle
marque la fin des effets « bénéfiques » du néo-libéralisme (qui n’a rien de libéral). Cette
crise systémique démontre les limites rencontrées par l’accroissement de la plus-value
relative (augmentation des profits par les hausses de productivité suite à la
mécanisation de la production). La productivité par mécanisation-robotisation ayant
atteint un sommet la bourgeoisie monopoliste mène une offensive en vue d’accroître la
plus-value absolue soit en abaissant les salaires relatifs (inflation et spéculation
retranchée) et même, dans plusieurs pays, en réduisant les salaires absolus (États-Unis,
Grande-Bretagne, Irlande, Grèce, Espagne, Chypre, Égypte, pays de l’Est). C’est ce retard
d’exploitation intensive de la force de travail et Canadienne que l’oligarque octogénaire
soulignait à ses congénères.
L’effort de certaines entreprises capitalistes étatsuniennes a été tellement
conséquent pour augmenter la productivité – plus-value absolue –que certaines d’entre
elles rapatrient leurs usines vers États-Unis (voir notre deuxième chapitre).
L’extraction de la plus-value relative constitue un mode d’exploitation
relativement indolore, car l’augmentation du profit y apparaît comme provenant du
perfectionnement de la machinerie donc de ce qui semble être la « contribution » de
l’investissement en argent dans la valorisation du capitalxli
.
Par contre, l’extraction de la plus-value absolue dans laquelle maître Parizeau
invite les capitalistes à s’engager est une forme beaucoup plus évidente d’exploitation.
L’augmentation de l’extraction de la plus-value (appelé hausse de productivité par les
employeurs et leurs affidés) y apparaît nettement comme provenant entièrement de la
contribution du labeur salarié. Le temps de travail ouvrier est allongé, intensifié,
flexibilisé, et, pire encore, de moins en moins rétribué.
Il faudra donc une violence accrue de l’État policier pour imposer la destruction
des « acquis sociaux », si importants pour les petits-bourgeois paupérisés, en faisant
croire qu’il faut prioriser la relance de l’emploi, ce qui justifie l’application des mesures
d’austérité radicales contre le salariat. Ces transformations des rapports sociaux depuis
longtemps amorcées sont et seront accentuées dans le cadre de la crise déclenchée en
2008 et qui s’approfondit.
Enfin, il serait temps que le vieux financier fatigué et ses amis les économistes
progressistes empesés se rendent compte qu’il ne sert à rien de hausser la productivité
pour augmenter la quantité de marchandise à liquider quand les marchés sont déjà
saturés, les clients salariés endettés – paupérisés et incapable d’absorber plus de
marchandises soldées.
Mais nous dire-ton, hausser la productivité ne vise pas à augmenter la production
ou la richesse collective, mais à doper la profitabilité de l’entreprise et à sacquer des
employés. Si cette hausse de productivité a tardé au Canada et au Québec cela est une
conséquence de la syndicalisation des employés et à la combativité de certains secteurs
salariés, à la résistance des étudiants également, mais cette levée de bouclier de l’ex
PDG est annonciateur d’affrontements éminents.
LA MONDIALISATION NÉOLIBÉRALE
Critique de la pensée réformiste néolibérale
Les expressions «néo-libéralisme», «mondialisation», « globalisation »,
« monétarisation », « financiarisation » et « austérité » sont présentées comme
caractérisant un nouveau stade de développement du mode de production capitaliste,
ce qui est totalement faux. L’économie politique de la « mondialisation », de la
« globalisation » et de « l’austérité » a été étudiée et décrite depuis l’entre-deux-guerres
(1916-1939). Par contre, il est justifié d’affirmer que l’économie politique impérialiste
moderne est entrée dans une nouvelle phase de développement depuis les années
1968-1971 et la répudiation des accords de Bretton Woods, l’abolition de la
convertibilité-or du dollar américain et des autres devises, et l’adoption du régime des
changes monétaires flottant. Toutefois, cette nouvelle phase de l’impérialisme
moderne ne constitue que l’exacerbation des contradictions déjà contenues dans le
capitalisme classique.
D’après les critiques de la mondialisation néolibérale, le mode de production
capitaliste commercial (mercantile), reposant sur le commerce et la colonisation aurait
évolué vers le capitalisme industriel néocolonial, marqué par le protectionnisme et les
barrières tarifaires afin de protéger les marchés nationaux de la concurrence étrangère.
Ce mode de production – ce système – aurait ensuite évolué vers le « néo
libéralisme, mondialisé, globalisé, monétariste et financiarisé » que nous connaissons
aujourd’hui. Les caractéristiques de ce pas tout à fait « nouveau » système économique
impérialiste néolibéral seraient que l’ensemble de l’économie est aujourd’hui accaparé
par le secteur privé et une poignée de banquiers (les puissances d’argent – ce talisman)
au détriment de l’équité et du bien public et communautaire populaire L’État, hier
encore juste et équitable – arbitre impartial entre les forces sociales contradictoires –
aurait été usurpé et accaparé par une clique de riches – en collusion – se cooptant,
complotant et pervertissant les fonctionnaires – stipendiant les politiciens par des
caisses électorales occultes et des pots-de-vin et s’accaparant de tout le pouvoir dans
chacun des États.
Les médias dans nos sociétés libres et démocratiques (sic) auraient manqué de
vigilance et parfois même ils auraient malencontreusement fermé les yeux sur ces
malversations. La mission de l’opposition électoraliste altermondialiste, sociale
démocrate, nationaliste et écosocialiste de « gauche » serait aujourd’hui de réorienter
l’appareil étatique et gouvernemental, cet arbitre impartial entre les forces sociales
divergentes, dans la direction de son penchant naturel, qu’il ne devrait jamais délaisser,
en faveur de l’équité et de la justice. Tout ceci n’est que fumisterie, vous l’aurez
compris.
La fin ultime de cette opposition, de cette procession aux flambeaux civique et
citoyenne larmoyante serait le maintien de l’État providence – symbole des années de
félicitées ou la petite bourgeoisie exultait – des années soixante jusqu’aux années
quatre-vingt-dixxliii. La petite bourgeoisie, courroie de transmission et « porteuse d’eau »
du grand capital monopoliste, voudrait ainsi conserver ses privilèges (ses chaînes
dorées) et ne pas subir les affres du néo-libéralisme mondialisé globalisé, ce système
prévaricateur qui détruit toutes les bases de l’harmonie sociale que le petit-bourgeois a
eu tant de mal à crédibiliser aux yeux des ouvriers, des salariés, et des employés des
états occidentalisés. Il faut savoir que le phénomène de l’État-providence a été
strictement circonscrit à l’Occident politique et impérialiste.
« À partir des années 1970, avec la montée en puissance des pensées de Milton
Friedman et de Friedrich Hayek le mot néo-libéralisme prend un autre sens. À partir de
Michel Foucault, le néo-libéralisme est alors présenté comme une technique de
gouvernement, une politique économique et sociale étendant l’emprise des mécanismes
du marché à l’ensemble de la vie. Friedman et Hayek sont désignés en France comme en
étant en grande partie les inspirateurs bien qu’ils ne se soient jamais réclamés du néo
libéralisme, mais seulement du keynésien. Le contexte économique marqué par la fin du
système de Bretton Woods relance les discussions entre écoles économiques et leur
intensité a contribué à populariser ce terme ».
Les idéaux et les principes du réformisme néolibéral
Les termes «néo-libéralisme, mondialisation, globalisation,
monétarisation, financiarisation» désignent aujourd’hui un ensemble
d’orientations idéologiques, économiques et politiques d’inspiration réformistes et
opportunistes qui partagent plusieurs idées communes :
Le courant de pensée néolibéral dénonce l’aspiration d’une portion des
intellectuels bourgeois qui s’opposent à « l’austérité » et espèrent le maintien de
« l’État-providence » en déliquescence. Ce courant de pensée dénonce l’accroissement
des interventions gouvernementales dans l’économie sous forme de règlementations
abusives. Il dénonce le maintien de charges fiscales excédentaires pour les entreprises
privées « déficitaires » (sic). Ils dénoncent la prise de contrôle d’entreprises privées par
l’État « socialiste », entreprises qui devraient, selon les intellectuels néolibéraux, être
rétrocédées au secteur privé, dès que « retapées ». Ce à quoi s’opposent les petits
bourgeois altermondialistes et pseudo-socialistes détracteurs du néo-libéralisme, au
motif que ces entreprises étatiques rentables profiteraient aux contribuables.
Le courant de pensée néolibéral fait la promotion de l’économie de libre
marché au nom de la liberté de l’agent économique producteur et de l’acteur
économique consommateur et au nom de « l’efficacité » économique de la libre
entreprise concurrentielle et monopolistique. Argument des plus ludiques quand on
observe la crise économique structurelle et systémique qui n’en finit plus de démontrer
l’inaptitude de la libre entreprise capitaliste à survivre sans guerres génocidaires, sans
crises financières répétitives, sans famine endémique, sans pandémies meurtrières et
sans cataclysmes (pour lesquelles les populations du tiers-monde ne sont jamais
préparées ni protégées). La pseudo gauche libertaire, altermondialiste, écologiste et
soi disant « anti-austérité » devrait être suffisamment avisée pour réaliser que le libre
marché et la libre concurrence n’existent tout simplement pas sous l’impérialisme
monopolistique.
Le courant de pensée néolibéral prône la dérégulation et la dérèglementation
des marchés qui devraient se réguler strictement par les forces et les lois naturelles du
marché « libre » et le jeu de la libre concurrence monopolistique (sic). Les petits bourgeois
réformistes, altermondialistes et pseudo-socialistes rétorquent que trente
années de dérèglementation dérégulation ont entraîné l’intensification de la corruption,
de la collusion, du pillage des administrations publiques; l’accentuation de la fraude
fiscale et la multiplication des paradis fiscaux; l’extension de la spéculation
boursière outrancière; la dérive monétaire et bancaire; la destruction des services
publics; la multiplication des empoisonnements alimentaires, la profusion des accidents
ferroviaires, aériens, routiers, maritimes et pétroliers; le déploiement des guerres
régionales destructrices; ainsi que l’anarchie totale du développement économique
impérialiste qui s’étale maintenant dans toute son ampleur et dans toute son horreur.
Tout ceci est véridique, mais il est tout aussi vrai que ces tendances économiques,
sociologiques, politiques et militaires sont inscrites dans le code génétique de
l’impérialisme moderne et ne pourront jamais être enrayées en demeurant sous la
coupe du mode de production impérialiste
Les idéologues néolibéraux défendent l’austérité et aspirent à la disparition
progressive et sélective du secteur public d’économie au bénéfice du secteur privé dans
les domaines rentables et profitables. Évidemment, la classe ouvrière à travers le monde
n’acquiesce nullement à ce salmigondis ubuesque, mais le militant vigilant perçoit
rapidement que les pouvoirs (économique, politique, juridique et militaire) sont
indifférents à ses atermoiements véhéments et que seule une opposition très musclée
peut contrecarrer un tant soit peu les décisions arrêtées en haut lieu par les
administrations publiques de la gouvernance étatique à la solde des riches.
Les intellectuels néolibéraux exigent au nom de leurs commanditaires
capitalistes que les secteurs d’activités économiques de production, de distribution et
des services publics non profitables soient abandonnés s’ils ne sont pas essentiels à la
reproduction élargie du capital; ou alors, dans un vaste programme d’austérité, qu’ils
soient fortement réduits en terme de dépense gouvernementale et mise à la charge de
l’utilisateur-payeur libérant ainsi du revenu gouvernemental supplémentaire pour
augmenter les subventions aux entreprises privées parasitaires sous prétexte de
« stimuler l’économie », de créer des emplois (très lourdement subventionnés, précaires
et éphémères) et pour rembourser la dette souveraine ayant totalement échappé au
contrôle gouvernemental des majordomes du capital.
D’un commun accord, néolibéraux enthousiastes et critiques du néo libéralisme
dépressif s’entendent pour que les budgets étatiques soient impérativement
mis au service du grand capital pour sa reproduction élargie et le défi des
administrations publiques capitalistes consiste à faire accepter aux salariés, y compris
aux petits-bourgeois paupérisés et endettés, ces politiques d’austérité, de fait, ce
détournement des argents des régimes de pension, des dépôts bancaires des
épargnants, des emprunts publics, qui dorénavant ne passeront plus par un processus
d’essaimage généralisé (aide sociale, allocation familiale, garderie subventionnée,
transport en commun, logement subventionné, soins de santé, éducation et services
publics vilipendés), mais s’engouffrera directement – sans intermédiaires – dans les
goussets des monopoles et des milliardaires. Le chantage des entreprises forestières et
des alumineries monopolistes, exigeant une nouvelle baisse des tarifs d’électricité déjà
sous-facturés, est une manifestation authentique de cette dictature impérialiste sur la
gouvernance publique.
Les critiques bourgeois du « néo-libéralisme » geignent que ce faisceau de
mesures d’austérité et de désengagement des gouvernements “néolibéraux” accroît les
inégalités sociales; déstabilise le tissu collectif citoyen; compromets la paix civique; pille
les ressources naturelles de la nation et déséquilibre l’État bourgeois dans ses pratiques
juridiques en l’engageant « trop fortement » (disent-ils) du côté des possédants, lui
retirant son verni terni « d’arbitre impartial » au-dessus des classes sociales.
Le « laisser faire » dirigiste néolibéral.
Loin de « laisser faire », l’État bourgeois (providentiel et non providentiel)
intervient constamment et de plus en plus « austèrement » et vigoureusement pour
organiser et soutenir la reproduction élargie du capital, c’est-à-dire d’abord, pour
assurer la valorisation (les profits) du capital qui est la condition de base de la
reproduction du système d’économie politique impérialiste moderne. L’État bourgeois
ne sait faire que cela. La soi-disant mondialisation néolibérale globalisée caractérisée par
l’austérité et la non-intervention de l’État n’est que mensonge et duperie qu’accréditent
les organisations altermondialistes, écosocialistes et gauchistes par leurs dénonciations
du pseudo désengagement de l’État. Il n’y a jamais eu de désengagement de l’État
capitaliste. Il y a simplement mesures d’austérité et réorientation des priorités de l’État
en faveur des capitalistes sans passer par la petite bourgeoisie, les pauvres, les assistés
sociaux, les chômeurs et les étudiants.
Chaque jour l’État bourgeois « d’austérité » se désengage des services publics et
réduit ses dépenses destinées à la reproduction de la force de travail et au soutien
social, cependant que chaque jour l’État-providence pour les riches transferts les
deniers publics ainsi épargnés en direction des programmes de soutien destinés aux
capitalistes (au Québec on dénombre 2 300 programmes de subventions aux
entreprises) afin d’assurer la reproduction élargie du capital dont l’État est le
commandeur universel, et ceci quelle que soit la faction de la bourgeoisie qui contrôle le
pouvoir politique, la pseudo gauche ou l’authentique droite. Ultimement, tous leurs
efforts sont vains, car l’effondrement économique s’en vient.
L’économie en guerre contre l’économie de guerre
Peut-on imaginer un instant qu’il existe des alambics telles que l’économie
« réelle » et l’économie « virtuelle » ?
De fait, les économistes bourgeois sont
incapables de comprendre, de prévoir et de corriger les calamités de l’économie
capitaliste. Il en va de même de leurs apôtres réformistes – opportunistes et gauchistes
qui se gardent bien de dire qu’il s’agit simplement de deux formes classiques d’existence
du capital (le capital productif ou capital vivant ou encore capital variable (Cv) et le
capital mort ou capital constant (Cc)). Pour Marx c’est le rapport entre ces deux formes
de capital, ce qu’il appelait la composition organique du capital (Cc/Cv) qui génère
économiquement les crises et politiquement les dictatures, forment politiques
particulièrement virulentes de la dictature « démocratique » bourgeoise.
L’impossible résolution de cette contradiction qui entraîne la baisse tendancielle
du taux moyen de profit – contradiction qui ne peut être résolue sous le règne du capital
monopoliste – entraîne in fine la guerre (régionale ou mondiale) comme ultime moyen
de détruire des moyens de production, du capital fixe constant (Cc) et quantité de stocks
de marchandises invendues, tout en éliminant quantité de forces productives inutilisées
(les ouvriers transformés en chair à canon dans les tranchées).
Les États-Unis, un exemple d’impasse économique
S’il n’y a plus assez de plus-value à partager, c’est parce que les capitalistes ne
peuvent plus, à la fois, exploiter les salariés et les prolétaires occidentaux (leur extraire
la plus-value issue du surtravail non payé), tout en leur abandonnant un salaire de
misère; et en même temps, dans les pays émergents, exploiter les ouvriers, les artisans
et les paysans, migrants vers les villes pour se prolétariser. La solution choisie pour le
capital international est donc de faire disparaître les humains surnuméraires, et pour ce
faire les guerres, les famines, les pandémies, les catastrophes naturelles et l’euthanasie
seront mises à profit.
Le graphique 2 démontre que les salaires des travailleurs étatsuniens rapportés au
PIB du pays sont au plus bas depuis 1940. Ceci signifie que la part du gâteau économique
que les millions de travailleurs américains ramènent à la maison pour leur reproduction
en tant que classe sociale n’a jamais été aussi petite. C’en est rendu au point qu’est
apparue aux États-Unis depuis une décennie la catégorie des travailleurs pauvres. Ceux
qui travaillant cinquante heures semaines ne gagnent pas suffisamment pour assurer la
reproduction de leur force de travail (ceux pour lesquels la plus grande entreprise au
monde, Wall Mart, organise des collectes de nourriture plutôt que de payer ses salariés).
Croyez-vous un instant que ces prolétaires anémiés et aliénés peuvent s’intéresser à la
politique et à la chose publique ? C’est exactement l’effet escompté.
La deuxième information que fournit le graphique 2 est catastrophique pour le
système économique impérialiste. Si dans le passé les États-Unis jouaient le rôle de
marché de consommation de l’humanité, la baisse de la part des salaires dans le PIB
national signifie que les États-Unis ne seront bientôt plus en mesure de jouer le rôle de
consommateur destructeur et gaspilleur de marchandises puisque les consommateurs
américains ont de moins en moins de revenus pour consommer. Dès que le crédit à la
consommation s’épuisera, le système s’effondrera comme en 2008 pour le marché de
l’immobilier.
Les créanciers des Étatsuniens ont bien raison d’être effrayés.
Les États-Unis ne sont donc plus un grand pays producteur de marchandises
(exceptés pour l’armement, l’avionnerie, l’automobile, l’énergie et une partie de leurs
aliments) et ils sont de moins ne moins un pays consommateur solvable. Les États-Unis,
premier partenaire économique du Canada, sont devenus une oligarchie de banquiers
financiers et d’actionnaires millionnaires et milliardaires parasitaires (0,01% de la
population) qui vivent de l’accumulation d’immenses bénéfices. Les États-Unis sont aussi
devenus un assemblage de sections de petit-bourgeois désespérées, en voie de
paupérisation accélérée, désarticulés et abandonnés par leurs mentors décapitalisés.
Nous spécifions « décapitalisés » dans le sens que les monceaux de capitaux
qu’entassent les capitalistes financiers américains sont des papiers spéculatifs boursiers
qui demain s’évaporeront en même temps que s’effondreront les indices de la bourse.
Ces divers segments de petits-bourgeois échevelés sont de plus en plus coupés de la
masse des salariés qui ne se reconnaissent plus dans leurs mythes et leurs salmigondis à
propos de la « destinée manifeste », du « self-made-man », de la « démocratie
électoraliste » et du paradis capitaliste pour tous. Coupé de cette mission de courroie de
transmission et de coolie des grands patrons le vassal petit bourgeois démuni perd toute
utilité pour son suzerain.
Les États-Unis c’est aussi une masse énorme de salariés (90% des clients sont des
salariés), de plus en plus pauvres et de plus en plus démunis et aliénés. Pour l’instant,
cette foule prolétarisée souffre, peine, désespère, s’adonne au crime à la petite
semaine, et tourne sa colère contre elle-même, par le suicide, la mystique religieuse, la
drogue, l’alcool, la sexualité débridée, le vol à la tire et le meurtre aveugle ou en série,
les bandes de rues, la désobéissance civile, l’anarchie sociale et le monde interlope. Cet
amalgame difforme subit une terrible répression de la part d’un État policier de plus en
plus sauvage et dérégulé. Les multiples corps policiers, totalement déconnectés de la
société civile, s’acoquinent avec le crime organisé et s’adonnent à la prévarication des «
ripoux ».
L’égocentrisme et le narcissisme ont force de loi aux États. Chacun tente de tirer
son épingle du jeu et c’est ainsi, au milieu de cette anarchie, que l’oligarchie se
maintient au pouvoir entre deux mascarades électorales auxquelles ne participent plus
que la petite bourgeoisie, l’aristocratie syndicale, une partie des rentiers, et les
politiciens tous plus véreux les uns que les autres. Il en est bien ainsi. N’invitez surtout
pas les ouvriers à voter. Maintenant qu’ils ont perdu toute illusion sur l’État des riches
capitalistes, il ne nous reste plus qu’à les mobiliser pour le renverser.
La situation économique, sociologique, politique et juridique est à peu près
identique au Canada avec un léger décalage dans le temps et dans l’approfondissement
dû à quelques particularismes nationaux et à l’effet d’échelle. Le sous-continent
étatsunien compte 310 millions d’habitants et le Canada en compte 40 millions.
L’économie impérialiste sera relancée, non pas parce qu’elle aura démantelé
quantité de moyens de production, éradiqué quantité de forces productives
(travailleurs) et détruites quantité de marchandises pendant la guerre nucléaire,
pendant les famines et les pandémies en série, et au cours des cataclysmes naturels
pour lesquelles rien n’aura été fait pour prévenir ou secourir les populations martyres,
ou encore par euthanasie des retraités désormais présentés comme la panacée à tous
les maux de l’humanité, mais parce que le système économique impérialiste aura ainsi
résolu ses problèmes de trop-plein de main d’œuvre désœuvrée, de trop-plein de
pauvres improductifs et dispendieux à entretenir, ainsi que celui de l’exigüité des
marchés et de surabondance des moyens de production qui entraîne la baisse
inéluctable de la composition organique du capital et du taux moyen de profit.
La guerre comme « solution » à la crise économique
Bien entendu, les guerres sont présentement localisées, contrôlées, dirigées et
endiguées, quoique de moins en moins efficacement (Sud Soudan, Syrie, Afghanistan
Pakistan, Centre-Afrique, Libye, Mali). D’un commun accord entre les protagonistes des
camps impérialistes antagonistes, pas encore résignés à s’affronter dans un grand
cataclysme international, les aires de guerres sont limitées aux pays sous-développés.
Depuis 1945 – fin du précédent conflit mondial –, il n’y a pas eu une seule année sans
qu’une guerre locale ou régionale n’ait été menée, mettant aux prises l’impérialisme
américain triomphant (pour un temps) et le camp socialiste, qui s’est ensuite muté en
camp social impérialiste. Le bloc social impérialiste soviétique s’effondrant en 1989 a été
remplacé par le social-impérialisme chinois et l’impérialisme russe ascendant, tous deux
réunis dans l’alliance du BRICS, devant le camp impérialiste occidental décadent (OTAN).
Plus d’une cinquantaine de guerres locales et régionales ont marqué et marquent
encore aujourd’hui le déclin rapide de l’impérialisme américain qui s’accroche
désespérément à son statut obsolète de première puissance économique mondiale. Les
États-Unis d’Amérique demeurent la première puissance militaire au monde, mais ils ne
sont déjà plus la première puissance économique internationale. Seule la fraude
monétaire accompagnant le dollar US – artificiellement maintenue en survie – permet
encore à ce pays décadent de guerroyer.
Dès avant la Première Grande Guerre l’idée a germé dans la tête des sociaux
démocrates, des réformistes et des opportunistes de tout acabit que la guerre n’était
pas un compagnon de lit obligé du mode de production capitaliste et que l’humanité, si
longtemps outragée par les horreurs de la guerre mille fois répétées et dénoncées,
pourrait enfin respirer dans la paix sinon perpétuelle du moins prolongée et durable.
Nous ne reprendrons pas ici toute la panoplie des courants de pensée argumentés
qui prétendent que « plus jamais » le monde ne souffrira de telles abominations
meurtrières. Et chaque fois, de nouveaux charniers viennent dissiper les illusions des
prestidigitateurs, des curés, des mollahs, des imams, des popes, des humanistes et des
pleureuses laïques engagées dans la guerre contre la guerre à coup d’eau bénite, de
prières, de cantiques et de pétitions de compassions. Nous ne traiterons ici que certains
des arguments les plus récents des thuriféraires de l’impossible apocalypse nucléaire et
des « négationnistes » d’une nouvelle guerre mortifère à l’échelle planétaire.
Premier argument de ces pacifistes utopistes : La guerre mondiale n’est plus
possible, la chose étant que les armements nucléaires disponibles sont trop puissants et
mettraient en danger le vainqueur tout autant que le vaincu. Croyez-le ou non, on disait
déjà cela dans les mois précédents la Seconde Guerre mondiale. Qu’ils le veuillent ou
non, les capitalistes monopolistes seront entraînés dans cette guerre mondialisée par les
lois inexorables de l’économie impérialiste.
Deuxième argument de ces tenants « de la paix inévitable » : La division
internationale du travail et la répartition des moyens de production (industrie lourde
productrice de moyens de production), ainsi que la dépendance qu’engendre ce
nouveau paradigme « d’interdépendance industrielle universelle » rend improbable
sinon impossible une guerre totale entre un camp impérialiste contre un autre camp
impérialiste puissant et détenteur de la plus grande part des moyens de production de
l’humanité. En effet, comment General Motors États-Unis pourrait-il commander la
destruction de ses installations de production en Chine « Communiste »? Entre 1939 et
1945, la société américaine IBM a vu bombarder ses équipements industriels implantés
en Allemagne. D’autres entreprises industrielles américaines également. La destruction
de moyens de production permet de désengorger les marchés et de relancer le
processus de production profitable.
Bien que ces arguments semblent logiques et raisonnables, ils ne font pas le poids
devant l’histoire et les faits du présent. Il nous faut malheureusement accepter
l’évidence, les capitalistes monopolistes ont toujours juré qu’ils voulaient la paix à tout
prix alors qu’ils préparaient la guerre à n’importe quel prix. Les dépenses
gouvernementales pour l’armement, en hausse exponentielle, prouvent à l’évidence
que le monde se dirige vers un nouveau conflit international. La recherche de pointe sur
le développement d’armes nucléaires létales, dites à « effets localisés et limités », et les
récents revirements de la politique américaine en ce qui concerne le bouclier nucléaire
européen face au camp eurasien, ainsi que la décision du président américain de
déplacer ses flottes et ses bases militaires vers l’Asie-Pacifique démontrent à
l’entendement que le grand capital monopoliste prépare un grand affrontement dont un
seul camp sortira gagnant (temporairement) en termes de domination mondiale sur les
ressources, en termes d’exploitation des forces productives et de spoliation de la plusvalue et des profits, assurant la reproduction élargie du mode de production impérialiste moderne.
.
L’unique solution à la crise économique
La révolution empêchera la guerre ou la guerre enclenchera la révolution
ouvrière. C’est-à-dire que la classe ouvrière se résoudra à accomplir sa mission
historique qui consiste à répudier l’ancien mode de production impérialiste dégénéré,
qui a rendu les services qu’il pouvait, mais n’est plus capable de surmonter ses
contradictions internes et d’assurer l’évolution du genre humain. Les ouvriers devront le
remplacer par un nouveau mode de production planifiée, un nouveau mode de
propriété et une nouvelle société organisée assurant le développement dans le respect
de l’environnement.
Nous croyons sincèrement, compte tenu de l’état déglingué des organisations du
mouvement ouvrier désorganisé dans le monde entier, infiltré par les contingents de
petits-bourgeois tétanisés et compte tenu du degré d’aliénation de la classe ouvrière et
des forces populaires, après les multiples trahisons réformistes, opportunistes,
gauchistes et révisionnistes que malheureusement cette fois encore ce soit la guerre qui
enclenchera la révolution et non l’inverse.
Les ouvriers du monde entier et leurs alliés employés et salariés de tout
secteur et de tous milieux devront descendre jusqu’au fond de l’Enfer de la guerre
thermonucléaire la plus mortifère avant de faire le tri parmi les milliers de courants de
pensée petits-bourgeois (classe sociale dont c’est le métier de cogité de multiples
théories alambiquées) pour extirper de ce magma indigeste la théorie scientifique de la
révolution socialiste. Seule la guerre révolutionnaire pourra mettre un terme aux
chapelets de guerres d’extermination et de spoliation en mettant fin à l’exploitation de
l’homme par l’homme.
L’OCCIDENT IMPÉRIALISTE MODERNE
L’Occident impérialiste moderne sur le plan économique,
politique et idéologique se compose des États-Unis d’Amérique,
du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, du Japon, de
l’Allemagne et de l’Autriche, du Royaume-Uni et de l’Irlande, de
la France, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Italie,
l’Espagne, le Portugal, la Grèce, la Suisse et les pays scandinaves
Suède, Norvège, Danemark, Islande et enfin d’Israël. En 2013, ces
23 pays (sur 203 pays dans le monde) rassemblaient 921 millions
d’habitants (14 % de l’effectif mondial); regroupaient 716 des
1 455 milliardaires sur Terre; cumulaient 237 des 300 plus
grandes corporations monopolistes mondiales; totalisant
41 645 milliards de dollars de PIB (58 % du total mondial en
2012).
Ces 23 pays ont effectué 1080 milliards de dollars de dépense
militaire (65 % du total mondial en 2010). Leur revenu annuel
moyen se situe entre 23 000 $ et 115 000 $ avec une médiane à
52 000 $ par habitant. A contrario, entre 1,3 et 2 milliards
d’individus dans le monde vivent sous le seuil d’extrême
pauvreté avec moins de 2 $ par jour.
Source http://www.inegalites.fr/spip.php?article381
L’ÉTAT-PROVIDENCE
L’État-providence après avoir soutenu le développement de
l’économie capitaliste dans chacun des pays impérialistes
d’Occident l’État-providence a survécu pour un temps à la
concurrence interimpérialiste entre le bloc atlantiste et le bloc
social impérialiste soviétique, puis entre l’alliance atlantique et
le BRICS. L’État-providence hier encore « généreux » de ses
oboles pour les assistés sociaux, les chômeurs, les ONG, les
employés gouvernementaux, les aristocrates ouvriers
reconnaissants et les petits-bourgeois obligeants se voit
aujourd’hui assigner le rôle de canaliser la plus grande partie des
revenus de l’État directement vers les goussets des milliardaires,
des boursicoteurs et du capital monopoliste financier afin de
tenter d’enrayer la baisse tendancielle du taux de profit moyen,
performance pourtant impossible à réaliser. L’État-providence
éphémère et tant aimé est aujourd’hui sacrifié, ses programmes
sociaux, ce que les réformistes appellent les « acquis sociaux »,
sont liquidés afin de dégager des crédits pour subventionner
l’entreprise privée et rembourser les rentiers et les banquiers.
Par des mesures politiques et financières dites « néolibérales »,
l’État des riches impérialistes favorise le développement de sa
section nationale de la grande famille des capitalistes
internationaux. Cet État ne veut ni ne peut être utilisé pour
arraisonner les capitalistes monopolistes financiers qui le dirige,
le finance et le commande. L’État-providence national bourgeois
des riches ne peut pas favoriser les salariés de sa propre nation
sans s’attirer des mesures de rétorsion des organismes para
nationaux de la gouvernance impérialiste mondiale. L’étape de la
lutte de classes dite « nationale » pour sauver l’État-providence
national est révolue.
NOTES
i http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20140124trib000811681/quisont-ces-85-milliardaires-dont-la-fortune-equivaut-a-celle-de-la-moitie-de-l-humanite.html
ii http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradis_fiscal #Liste_grise
iii http://www.legrandsoir.info/montages-financiers-des-entreprises-quand-les-etatsperdent-le-controle.html
iv Tous auront compris que les hoquets des souverainistes québécois visant à séparer le
Québec du reste du Canada afin de soi-disant ériger des frontières et des barrières tarifaires
autour d’un Québec capitaliste totalement intégré aux alliances commerciales supra
continentales du système d’économie politique impérialiste moderne globalisé et
mondialisé constitue une bataille réactionnaire d’arrière-garde sans aucun intérêt pour la
classe ouvrière québécoise et canadienne internationalisée.
http://www.legrandsoir.info/montages-financiers-des-entreprises-quand-les-etats-perdentle-controle.html
v
http://fr. wikipedia. org/wiki/Liste_d’organisations_internationales
vi http://www.lapresse.ca/actualites/national/201304/04/01-4637782-paradis-fiscaux-46-
quebecois-sont-mis-en-cause.php#Scene_1 et http://www.rts.ch/video/info/journal19h30/4800517-offshore-leaks-l-analyse-de-myret-zaki-redactrice-en-chef-adjointe-dumagazine-bilan.html
vii http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradis_fiscal
viii Paul Lafargue (1880). Le droit à la paresse.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Droit_%C3%A0_la_paresse
ix http://www.iris-recherche.qc.ca/blogue/les-taux-dimposition-des-entreprises-au-quebec
x
La famille des milliardaires Bombardier-Beaudoin, par l’entremise de leur
holding le Groupe Beaudier, recevra 350 millions de dollars d’aide de l’État
québécois pour construire une super cimenterie à Port-Daniel en Gaspésie au
Québec. http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201401/29/01-4733452-
quebec-injectera-350-millions-a-port-daniel.php
xi http://www.les7duquebec.com/7-au-front/surabondance-de-capitauxtoxiques-dans-les-pays-imperialistes/
xiihttp://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_%C3%A9conomique_mondiale_des_ann%C3
%A9es_2008_et_suivantes
xiii La titrisation (securitization en anglais) est une technique financière qui
consiste à transférer à des investisseurs des soi-disant actifs financiers tels que
des créances (par exemple des factures émises non soldées, ou des prêts en
cours), en transformant ces créances, par le passage à travers une société ad
hoc, en titres financiers émis sur le marché boursier. Le produit financier
sulfureux est vendu aux spéculateurs boursiers comme la Caisse de dépôt et
placement du Québec qui possédait des milliards de dollars de valeurs plus que
risquées. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Titrisation
xiv http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-anne-kraft/280309/bilan-financiermondial-et-lecons-de-la-crise
xv Éric Toussaint (2014). Comment les banques et les gouvernements détruisent
les garde-fous. http://www.legrandsoir.info/comment-les-banques-et-lesgouvernants-detruisent-les-garde-fous.html
xvi http://affaires.lapresse.ca/economie/etats-unis/201401/08/01-4726826-e-u-le-credit-ala-consommation-ralentit-sa-hausse.php
xvii http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-som/l02/cst01/fin20-fra.htm
xviii http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2013/12/13/002-
endettement-dette-canadiens.shtml
xix Alain Souchon Foule sentimentale.
xx http://argent.canoe.ca/nouvelles/quebec-reporte-lequilibre-budgetaire28112013
xxihttp://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.ph
p?type=2&file=/E_12_00001/E12_00001.html
xxii http://www.les7duquebec.com/trouvailles/le-plus-grand-scandale-demanipulation-de-prix-de-tous-les-temps/
xxiii http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/jacques-parizeau-de-larhetorique-au-sophisme/
xxiv http://economieamericaine.blog.lemonde.fr/2012/10/26/pourquoi-lindustrieamericaine-se-desengage-de-leurope/
xxv Paul Craig Roberts http://www.vigile.net/L-effondrement-de-l-economie
xxvi http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-le-pdg-de-psa-peugeotcitroen-annonce-la-fermeture-d-usines-en-europe-110604349.html
xxvii Rendement de 13% pour la Caisse de dépôt en 2013 attribuable à des
rendements de 22,9% sur le marché boursier étatsunien (hautement spéculatif
et volatile). http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/02/26/rendement-caissedepot-placement-quebec-2013_n_4858295.html
xxviii http://les7duquebec.org/7-au-front/afrique-le-continent-spolier/
xxix L’économiste Michael Pettis a simplement découvert après les autres que la
Chine était devenue l’atelier du monde développé dépendant et qu’elle avait
adopté la stratégie de s’emparer de tous les marchés
http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/le-rebalancement-de-leconomiechinoise/
xxx La faillite des régimes de retraite http://www.sauvegarderetraites.org/article-retraite.php?n=258
xxxi La reproduction élargie de la force de travail d’un ouvrier comprend ce qui lui est
personnellement nécessaire pour vivre, être soigné, s’éduquer, se divertir et vivre sa
retraite en sécurité, mais aussi pour se reproduire, procréer, élever et faire éduquer ses
enfants, les faire soigner et les préparer à devenir esclaves salariés.
xxxii http://les7duquebec.org/7-au-front/elections-americaines-2012-les-vraisenjeux/
xxxiii http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/la-polemique-sur-les-35-heures125075
xxxiv http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_milliardaires_du_monde_en_2012
xxxv http://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_de_Schengen et
Vincent Gouysse (2012) 2011-2012 : Reprise de la crise.
http://www.marxisme fr/reprise de la crise.htm
La Chine http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/le-rebalancement-deleconomie-chinoise/
xxxvi http://www.jobintree.com/dictionnaire/definition-pyramide-ponzi-913.html
xxxvii http://www.journaldemontreal.com/2014/02/09/ca-prend-un-remede-de-cheval
xxxviii J. Aubron. N. Ménigon. J.-M. Rouillan. R. Schleicher (2001) Le Prolétaire Précaire, notes
et réflexions sur le nouveau sujet de classe. Paris. Acratie
xxxix http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/industria liser-la-grece-et-l-111497
xl K. Marx Le Capital Vol. 1, tome 1, page 75.
xli Pendant les années d’après-guerre, divers facteurs ont joué en faveur de la classe
ouvrière. Ainsi en est-il de l’affaiblissement de la bourgeoisie suite à la période fasciste qui
divisa les forces de la bourgeoise – écartelée entre l’option pseudo-démocratique et l’option
ouvertement fasciste – opposition qui bénéficia aux organisations ouvrières et populaires,
avantage que les différentes formes de réformisme se chargèrent de monnayer et de
liquider. Il y eut également la volonté de la bourgeoisie d’éliminer l’influence du
communisme. Retenons toutefois que « l’État Providence » ne concerna que quelques pays
impérialistes avancés (une trentaine d’États occidentaux tout au plus, le Japon faisant partie
de l’aire d’organisation économique occidentale
xlii http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_de_Bretton_Woods
xliii http://www.legrandsoir.info/du-printemps-occidental-mai-68-au-printemps-devoye-mai2008.html et http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/mai-2008-le-printempsdevoye-2e-127408
xliv http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat-providence
xlv http://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9olib%C3%A9ralisme
xlvi http://fr.wikipedia.org/wiki/Hydro-Qu%C3%A9bec
xlvii http://fr.wikipedia.org/wiki/Hydro-Qu%C3%A9bec
xlviii http://www.oulala.info/2013/11/le-fonctionnement-du-mode-de-production-capitaliste2/
xlix Susceptible d’exister, mais qui reste sans effet dans le présent, synonyme de potentiel.
Dictionnaire Larousse.
l
li L’Europe veut des drones américains. 21.05.2013.
http://www.oulala.info/2013/05/leurope-fait-pression-sur-les-etats-unis-pour-partager-lesdrones-pas-pour-les-supprimer/ Nouvelles bombes nucléaires étasuniennes en Europe pour
les F-35. 24.04.2013. http://www.mondialisation.ca/nouvelles-bombes-nucleairesetasuniennes-en-europe-pour-les-f-35/5332695
lii Le Pentagone dit au Sénat américain que les guerres vont continuer pour des années.
25.05.2013. http://www.legrandsoir.info/le-pentagone-dit-au-senat-americain-que-lesguerres-vont-continuer-durant-des-dizaines-d-annees.html
* Cet article a été publié sur le webzine Les 7 du Québec en mars 2014
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-crise-economique-mondiale-etlausterite-premiere-partie/
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/crise-economique-et-austerite-2epartie/
** Cet article a été publié sur le webzine Les 7 du Québec en mars 2014.
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-entreprises-americainesdelocalisent-aux-etats-unis/
*** Cet article a été publié sur le webzine Les 7 du Québec en février 2014
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-spirale-infernale-de-la-capitalisation-bidon/
**** Cet article a été publié sur le webzine Les 7 du Québec en février 2014
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-productivite-des-ouvriers-nest-pas-suffisan
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2023/08/crise-economica-e-austeridade-r-bibeau.html
Bravo MR Bibeau, un texte fabuleusement éclairant, ne sera jamais publié dans nos bons ! médias