Analyse du livre intitulé : “Gouverner par le Chaos. Ingénierie sociale et mondialisation » (Lucien Cerise)
Par Brigitte Bouzonnie.
Grâce à Claudio Buttinelli cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici:
Articles du 13 et 14 juillet[34093]
Titre original
Analyse et commentaires du livre rédigé par Lucien Cerise intitulé : “Gouverner par le Chaos. Ingénierie sociale et mondialisation », édito Max Milo, 2023.
Voici la version longue de mon analyse de l’ouvrage de Lucien Cerise : “Gouverner par le chaos”
Lucien Cerise, docteur en philosophie, a rédigé un livre intitulé : « Gouverner par le chaos. Ingénierie sociale et mondialisation », édition Max Milo, 2023. Ou comment pour les puissants politiques devenir les maîtres du monde ? Et le rester pour toujours. En centralisant bien sûr tous les pouvoirs par la dictature mondiale des dirigeants américains. Mener une guerre ouverte contre les différents peuples occidentaux (français, italien, américain, allemand, britannique.), ramenés au niveau intellectuel de pantins paniqués. Lapins pris dans le piège. La méthode ? L’ingénierie sociale: l’infiltration des esprits. L’analyse de nos moindres faits et gestes. Le contrôle de nos écrits à distance, par le filtrage de nos ordinateurs. Le marketing de l’intime et autres réjouissances, afin de faire de nous des Peuples vaincus dans leur tête. Incapables de se révolter. N’en ayant plus seulement l’envie.
1°)- Présentation du livre rédigé par Lucien Cerise intitulé : “Gouverner par le Chaos. Ingénierie sociale et mondialisation », édito Max Milo, 2023
a)-La guerre insurrectionnelle contre le Peuple
La guerre insurrectionnelle contre le Peuple a donné lieu à la rédaction de livres célèbres comme ceux de Roger Triquier : « la guerre moderne », David Galula : Contre-insurrection. Théorie et pratique (1964-2008). Et Frantz Kitson : low intensity opération. Subversions. Insurgency and Peacekeeping (1971).
Roger Triquier, proche du Général Salan en Algérie est considéré comme un des premiers officiers ayant conceptualisé leurs expériences de la contre-insurrection21, avec David Galula. Trinquier a été le supérieur et le mentor en Indochine et en Algérie du capitaine Paul-Alain Léger, principal concepteur et coordinateur de la « bleuite » ; cette opération d’intoxication générera des purges internes au FLN de dimensions staliniennes.
Dans ce cadre, et considérant que le terroriste, qui n’utilise pas les techniques de combat « légales » ne peut de fait être considéré comme un soldat, Trinquier considère la possibilité d’emploi de la torture.
De son côté, le général Franck Kitson, né en 1926, a obtenu les plus hautes fonctions et décorations : Commandant en chef de l’armée royale entre 1982 et 1985.Général aide de camp de Elisabeth II entre 1983 et 1985. Il rédige un manuel dans lequel il consigne une synthèse des méthodes à employer par un corps d’armée, qui cherche à s’imposer à une population locale qui lui résiste. Ce livre aux tirages confidentiels n’a jamais été traduit en français. Il n’en existe que 5 exemplaires dans les bibliothèques françaises. Comme écrit Lucien Cerise : « de fait, la diffusion de ce livre à un large public pourrait à elle seule faire basculer des équilibres géopolitiques entiers »(sic).
Ses écrits sur l’usage des counter-gangs (contre-gangs), impliqués dans des opérations false flag, et des mesures d’intoxication, dont l’usage de personnes « retournées », demeure aujourd’hui un sujet de débat. Il est crédité d’avoir inventé les concepts de pseudo-gangs et de pseudo-opérations (ou encore opérations false flag, déjà utilisés, par exemple, lors de l’insurrection Huk dans les Philippines1.
Kitson monte des « psy op » (manipulations psychologiques de l’opinion). Des pseudogangs menant des « coups » attribués à l’adversaire, afin d’augmenter la tension et justifier la répression. Invente de faux documents qui seront attribués à l’ennemi. Infiltrent les agents de l’autre camp. Militarise l’info de la BBC, où il censure totalement le point de vue adverse. Il invente de faux problèmes, fausses solutions au moyen de fausses perceptions induites par des attentats terroristes sous fausse bannière. Faux charniers en Roumanie, Yougoslavie, Ukraine. Fausses armes de destruction massives en Irak…Fake news devenant la norme formant la toile de fond de l’environnement global avec ses répercussions sur notre psychisme individuel.
b)-Le chaos comme instrument de l’ordre :
Le précédent de l’affaire Tarnac. « Le gang de Tarnac » part d’un ouvrage politique intitulé « L’insurrection qui vient », rédigé par un « Comité invisible » anonyme. On peut y lire des appels à la désobéissance civile et au sabotage des instruments du Pouvoir. Ce texte se rattache visiblement à une mouvance ultragauche de la société, qui « serait susceptible de passer à l’acte »(sic), toujours selon le Ministère de l’Intérieur. Le 11 novembre 2008, 150 policiers encerclent un village de 350 habitants sur le plateau des mille vaches, avant de pénétrer dans la ferme et arrêter neuf jeunes gens, qui avaient repris l’épicerie locale. Un collectif de soutien se met en place, composé des proches de la famille et de journalistes sympathisants.
La suite des évènements montre une Justice pratiquant la fuite en avant pour ne pas perdre face. Le dossier est vide. Mais il faut attendre 2019 pour que les inculpés soient libérés. C’est donc bien sur la base d’une fiction, que des mesures de détention et de contrôle policier s’empilent sans aucun principe de réalité sur une durée de dix ans. Cette histoire montre comment on peut criminaliser à peu près n’importe qui ne pense pas correctement.
L’accusation médiatique autorise le pouvoir à tuer arbitrairement et sans procès. Tel fut le cas de Mohamed Merah, qui voyagea en Israël, Turquie, Syrie, Jordanie, Pakistan, Afghanistan, sous l’œil bienveillant des services de renseignement, qui le sacrifièrent après usage.
c)-La Politique comme activité de contrôle social sur les minorités critiques :
Selon Lucien Cerise, la Politique est plus ou moins une activité de contrôle social exercé par des minorités dominantes sur des majorités dominées. Le marketing, le management, la cybernétique sont devenus les nouveaux instruments de la pratique politique. La Politique s’est déplacée vers les questions purement techniques d’ingénierie social des comportements et d’optimisation de la gestion des groupes. Grâce à ces nouveaux outils, les « élites » ont pu faire l’économie de discussions sur les idées, pour se consacrer à une technologie organisationnelle des populations.
Autrement dit la Politique, qui était l’art de réguler les contradictions d’un groupe par l’instauration d’une loi commune, est devenue aujourd’hui l’art d’automatiser les comportements sans discussion. Les sujets connectés deviennent de plus en plus des objets connectés. Le contrôle social s’opère, afin de connaitre nos loisirs, notre carrière et nos compétences, nos rencontres et la façon dont on les gère. Cette dictature informatique vise à obtenir un contrôle total des contre-pouvoirs.
La réalité n’a plus aucune importance. Tout est fait pour créer des hallucinations collectives, partagées, normalisées. La réalité est falsifiée. On calcule le taux de dangerosité qu’une personne représente pour le pouvoir. La violence des chocs infligés permettra d’évaluer son niveau de résistance.
On crée un monde parallèle de représentations venant se superposer sur la réalité des faits. Ce jeu d’écriture a ainsi permis de construire une « crise sanitaire » à partir de simples éléments de langage.
La réinitialisation d’un groupe humain passe par la stratégie du choc. Le traumatisme fondateur. La production intentionnelle de chocs régressifs.
d)-Théorie de la jeune-fille :
Désorganiser le collectif ennemi, où l’autorité transcendante assurant la cohésion du groupe est contesté au nom de l’oppression qu’elle fait peser sur les individus : tel est le but poursuivi par le Pouvoir moderne. Le Collectif Tiqqun (ancêtre du Comité invisible) montre que la figure de la bimbo, la jeune fille sexy et désirable, est la nouvelle figure d’autorité du capitalisme, incarnation par excellence de la dépolitisation consumériste. Il écrit : « La jeunesse et la féminité hypostasiées, abstraites et recodées en jeunitude et féminitude se trouvent dès lors élevées au rang d’idéaux régulateurs de l’intégration impériale-citoyenne » (sic (cf TIQQUN, Premiers matériaux pour une théorie de la jeune-fille, Mille et une nuits, 2001).
Afin de dépolitiser un groupe, on le fait entrer dans la société du spectacle. Pour le désorganiser, il suffit de le « jeune-filliser » à travers la diffusion d’images caricaturales des femmes et des jeunes. Comment procède la féminitude ? Comme le montre la psychanalyste Julia Kristeva, certains courants féministes refusent le pouvoir existant, et font du deuxième sexe une véritable contre société sans interdits, libre et jouissive. Sorte d’alter égo à la société officielle, dans laquelle se réfugie leurs espoirs de plaisir Les femmes conservent un quant à soi plus individualiste vis-à-vis du groupe. Persuader un groupe d’adopter des valeurs plus féminines, orientées vers l’intime et la sexualité d’abord, permet de dépolitiser le groupe. Faire disparaitre ses idées critiques et sa possible dangerosité.
Le jeunisme nous met sur la pente de l’infantilisation et d’une régression pré-oedipienne, uniquement tourné vers des processus immatures et émotionnels, où l’intellect est absent. Pour désorganiser et dépolitiser un groupe et el rendre inoffensif, il suffit d’attaquer son Œdipe. C’est-à-dire nier le moment où s’enracine dans les têtes d’une vie sociale organisée différente de la sienne. Attaque l’Œdipe d’un groupe, c’est attaquer toute sa faculté à se constituer en groupe coopérant et soudé. Le réduire à des individus juxtaposés, incapables de communiquer entre eux. Autrement dit faire passer le désir personnel et immédiat avant le respect de l’organigramme du groupe. Sur le plan comportemental concret cela se traduit par une culture du spontané, de l’impulsif, du versatile et de la recherche de résultats immédiats. Induisant une incapacité à la concentration, la planification et l’élaboration de stratégies à long terme.
L’individualisme désoedipianisé, nouvelle figure de la culture libérale/libertaire, est en passe de devenir dominant dans nos sociétés occidentales décadentes. Il provoque ces tendances sociétales à la dévaluation de la virilité, la survalorisation de la féminité, d’enfant roi et de mépris pour les « vieux » que nous sommes.
2°)- Commentaires de l’ouvrage rédigé par Lucien Cerise : Gouverner par le chaos
Hier, nous avons présenté les bonnes pages du livre rédigé par Lucien Cerise intitulé : “Gouverner par le Chaos » . Aujourd’hui, on souhaite commenter ce ouvrage dans deux directions : 1°)-l’imposition d’un nouveau contrôle social. 2°)- La théorie de la jeunes fille où le succès de l’idéologie hédoniste, en lieu et place de notre raison cartésienne raisonnante.
1°)-L’imposition de Mensonge, pierre angulaire du système et d’’un nouveau contrôle social.
La lecture de l’ouvrage de Lucien Cerise fait droit dans le dos, surtout lorsqu’il écrit : « la réalité n’a plus aucune importance. Tout est fait pour créer des hallucinations collectives, partagées, normalisées. La réalité est falsifiée. On crée un monde parallèle de représentations venant se superposer sur la réalité des faits. Ce jeu d’écriture a ainsi permis de construire une « crise sanitaire » à partir de simples éléments de langage »(sic).
Naturellement hélas, nous partageons 5 sur 5 son analyse. La Vérité, la réalité des faits sont renvoyés dans le cimetière de l’impensé, du refoulé, au profit du triomphe d’une « fausse réalité », terme que je préfère au mot de « réalité parallèle » utilisé par Cerise, jugée trop floue. Mais je crois qu’il faut aller encore plus loin que n’ose le faire l’auteur de « gouverner par la chaos ». Non seulement la réalité n’a plus aucune importance, mais c’est le Mensonge, qui est devenu la pierre angulaire du capitalisme occidental, comme écrit le lanceur d’alertes Chris Hedges, ancien journaliste vedette pendant quinze ans au New York Times.
Fausse réalité imposée. Assénée. Matraquée chaque heure, chaque seconde par les chaines d’information et les JT. De son côté, les supposées « forces de gauche » sont corrompues, achetées avec l’argent du dispositif de financement de la vie politique, en échange d’une ligne « macron compatible ». Comme dit délicatement le beefsteackard Corbière : « il faut critiquer Macron mais pas trop ». Idem pour les dirigeants syndicaux comme Sophie Binet ou Marilyse Léon rémunérées 13 000 euros par mois, pour conduire à l’échec le Peuple dans la rue.
Et Facebook, loin d’être un espace de libertés, le dernier espace critique, comme il a pu l’être en 2009-2011, lorsque nous postions chaque jour nos articles sur le chômage et la pauvreté de masse, n’est plus que l’ombre de lui-même. En 2009, le réseau social était à feu et à sang contre la réforme des retraites voulue par Sarkosy. Comme le dit très bien Jean-Louis Borloo, alors ministre de Sarkosy, qu’on ne peut pas taxer de bolchevisme : « huit jours de plus et nous cédions »(sic) (à la rue). On a été très prêt de réussir. Ce n’est pas parce que les médias aux ordres ne le disent pas, qu’il ne faut pas l’écrire.
Pour qui se souvient comme moi de notre beau passé de facebookien/facebookienne critique de 2009-2011, la lecture du fil d’actu du Facebook 2023 est sidérante de banalité et de « marronniers » politiquement corrects. Ainsi, en guise de « pensée », on nous fourgue les auteurs les plus apolitiques possibles. Combien de fois ai-je vu cette citation de Deleuze, comme quoi le Pouvoir nous aimait triste, et qu’il fallait donc être joyeux. La bonne affaire ! Quand bien même, on serait joyeux, hilare : qu’est-ce que cela changerait de notre dure condition de Peuple occidental aliéné. Petits colons des Etats-Unis. Décadent. Nourri, biberonné à l’Himalaya de mensonges, que l’on se reçoit dans les oreilles chaque seconde.
Autre vedette incontestée du fil d’actu de Facebook 2023 : Hannah Arendt et sa supposée banalité du mal, concept que les facebookiens gobent avec une naïveté incroyable. Détestable. D’abord le mal n’est jamais banal. La mort brutale d’un homme ou d’un enfant est toujours scandaleuse. Inacceptable. Inconcevable. Dire que 6 millions de morts dans les camps de concentration, c’est une « banalité », c’est, ni plus ni moins, reprendre à son compte le langage des bourreaux, pour qui la chambre à gaz est « normale ». « Allant de soi ». Dire que le mal est “banal”, c’est une façon de l’admettre. Qui fait partie des meubles de l’existence.
C’est, ni plus ni moins reprendre à son compte le discours de Hitler à Bertesgaden, en réponse à la femme d’un dirigeant nazi, qui s’indignait de ces trains remplis de femmes et d’enfants promis à la mort. Furieux, il lui répondit que « son discours (de dénonciation du mal) n’était que sensiblerie inutile de sa part »(sic). Pour Hitler, le mal était quelque chose de nécessaire. Naturellement, la femme de dignitaire ne fut plus jamais à invitée à Bertesgaden. Cette anecdote, qui avait créé un beau scandale, est racontée par la secrétaire d’Hitler. On voit le cousinage d’idées existant entre Arendt (le mal est une chose banale) et Hitler (le mal est une chose nécessaire). Et personne sur Facebook ne s’offusque d’une telle parenté !
A juste titre, Claude Lanzmann, célèbre auteur de Shoah, rentrait dans une de ses colères célèbres contre Arendt et son discours aseptisé, lyophilisé sur le mal. Il racontait comment les kapos, dans leur perversion XXL, les jours de soleil, aidaient de façon galante les femmes à descendre du train, à cent mètre de la chambre à gaz (cf Le lièvre de Patagonie, édition Folio, Gallimard).
La vérité est que Harendt était rémunérée et appuyée par la CIA, comme l’explique Jacques Pauwels dans son ouvrage : « 1914-1919, la grande guerre des classes », édition Delga, 2016. Arendt n’a rien à faire sur un réseau social, sauf à « retourner » les consciences des moins politisés d’entre nous.
Autre auteur non communiste célébré, surcôté par Facebook : le Albert Camus d’après guerre, Prix Nobel en 1957, c’est-à-dire en pleine guerre froide, à 44 ans. Dans son discours de remerciement, il dit en substance : « notre génération ne changera pas le monde, elle l’empêchera de se défaire ». Ces mots, en faveur de l’immobilisme social et du seul triomphe de l’impérialisme américain d’après guerre : ses 22 guerres et 400 00 victimes, sont régulièrement postés sur le fil d’actu de Facebook. Présenté comme un summum de la philosophie politique, alors que Camus était un romancier et auteur de pièce de théâtre. Et alors que cette citation vise à empecher tout militantisme critique
Inversement, sur le fil d’actu de Facebook, jamais de citations du philosophe Alain Badiou, de Marx ou du Rousseau du Contrat social : ce n’est pas un hasard !
A travers ces trois exemples, on voit comment Facebook ne fonctionne plus comme réseau critique depuis quelques années. Sur VK, quelqu’un écrivait un jour : « Facebook, c’est de la merde »(sic). Et je vais finir par être d’accord avec lui.
2°)- Le succès de la théorie de la jeune- fille ou le triomphe d’une philosophie de la jouissance en lieu et place de la Raison raisonnante.
Dans son livre « Gouverner par le chaos », Lucien Cerise analyse clairement et en détail la théorie de la jeune-fille, et on l’en remercie. On connaissait cette théorie de nom, pour l’avoir entendue dans la bouche de Pierre-Yves Rougeyron, fondateur du Cercle Aristote. Mais on en ignorait les détails et les enjeux. Pourtant ils sont très importants pour comprendre le choix du primat de la culture pré-oedipienne effectué par notre société occidentale actuelle.
Comme explique Cerise : « afin de dépolitiser un groupe, on le fait entrer dans la société du spectacle. Pour le désorganiser, il suffit de le « jeune-filliser » à travers la diffusion d’images caricaturales des femmes et des jeunes. Persuader un groupe d’adopter des valeurs plus féminines, orientées vers l’intime et la sexualité d’abord, permet de dépolitiser le groupe. Faire disparaitre ses idées critiques et sa possible dangerosité »(sic).
« Le jeunisme nous met sur la pente de l’infantilisation et d’une régression pré-oedipienne, uniquement tourné vers des processus immatures et émotionnels, où l’intellect est absent. Pour désorganiser et dépolitiser un groupe et el rendre inoffensif, il suffit d’attaquer son Œdipe »(sic).
Le jeunisme et la féminité s’imposent comme la seule « quête », la seule « valeur » de la société actuelle dans un pays comme la France. La sexualité du groupe, la recherche du plaisir, « jouir sans entrave » comme disait le slogan de Mai 68, devient l’alpha et oméga de l’existence. Elle remplace sa politisation et sa structuration en groupe critique vis-à-vis du Pouvoir.
Nous avons trois cerveaux : le reptilien (le sexe) le limbique (les émotions) et le cortex (l’intelligence). Pendant toute la durée de ce qu’on a appelé « le capitalisme puritain », le choix a été fait de privilégier le cortex et donc l’intelligence. L’intellect était une arme nécessaire pour piloter le capitalisme sauvage du XIXème siècle, puis le capitalisme keynésien, judicieusement analysé par l’économiste de la régulation, Robert Boyer dans son ouvrage ; « Croissance crise et accumulation », 1979.
Et puis pratiquement du jour au lendemain, avec la survenue de la culture libérale/libertaire à compter des années soixante-dix, on observe un renversement de valeurs. La Raison cartésienne, raisonnante (un + un = 2) disparait des priorités à atteindre. Pratiquement du jour au lendemain, un anti intellectualisme de masse s’empare de nos sociétés occidentales. Un exemple entre mille : à peine 31% des jeunes américains ont le niveau scolaire requis à leur âge. Inversement, comme l’explique l’économiste marxiste Vincent Gouysse, spécialiste de la Chine, les gouvernements chinois « poussent » les élèves dans leurs études, notamment le domaine des sciences et techniques. On voit comment l’intelligence de chacun/chacune, que nous vivons comme une affaire personnelle, une ressource ou un manque, dont nous serions seul responsable, est en réalité affaire de choix politique et de construction sociale volontaire.
Inversement, la recherche du plaisir sexuel immédiat devient la grande affaire de l’existence. On construit une véritable contre société sans interdits, libre et jouissive. Sorte d’alter égo à la société officielle La philosophe hédoniste veut se soustraire à l’humanité en tant qu’historicité, en tant que devenir dont elle serait comptable. Elle n’existe que dans l’instantané. (Voir le WOKISME SUR NOTRE WEBMAGAZINE Résultats de recherche pour « WOKISME » – les 7 du quebec
L’enfant tout puissant, devient le seul « devenir » possible. La figure centrale de cette nouvelle période historique et de notre vie personnelle. Il ne peut connaître aucune limite. La dimension sociale et intellectuelle de l’humain est déniée. Les choses n’existent qu’au moment où on les énonce. A l’ordre symbolique, au lien social, doit se substituer l’imaginaire analyse Jean-Claude Paye dans son article intitulé : « A quoi sert Michel Onfray ? », du 9 mai 2010 publié par le site Réseau Voltaire.
Et d’ajouter : « Michel Onfray oppose une humanité hédoniste, uniquement habitée par la pulsion de vie, orchestrée par un dieu païen prônant une jouissance sans limite. Si on n’est pas aveuglé par cette notion d’un dieu solaire, on retrouve là la spécificité des valeurs de la post modernité »(sic).
Le triomphe de la philosophie hédoniste pré-oedipienne, c’est la revanche du “ça” sur le “surmoi”. La revanche de la pulsion sexuelle sur la pulsion intellectuelle, hier encore hégémonique.
Le triomphe de la philosophie hédoniste pré-oedipienne dans les têtes et dans les coeurs, c’est l’acceptation du présent comme unique champ d’investigation. Les hédonistes ont abandonné toute idée de “futur” différent du capitalisme mondialisé occidental actuel. Une vision qui fait mentir le mot de Victor Hugo : “le roi a le jour, le peuple tous les lendemains”. Aujourd’hui, en appui des catégories de pensée de cette petite-bourgeoisie hédoniste, le Capitalisme mondialisé occidental confisque le jour et tous les lendemains subversifs.
La décomposition sociale prend la place de la dure construction sociale de nos parents et ancêtres, fondé sur le travail et la raison exigeante. Vladimir Poutine traite les occidentaux de « décadents », pour qui « la pédophilie est devenue la norme » : et il y a du vrai dans ses critiques qui dessinent le nouveau monde occidental, dans lequel nous sommes entrés de plein pied depuis les années soixante-dix. (VOIR Le film SOUND OF FREEDOM «Le trafic humain concerne deux millions d’enfants dans le monde!» (Sound Of Freedom) – les 7 du quebec)
« Du chaos naîtra la lumière ». Tous les terroristes patentés le disent, depuis Ben Laden à Macron : les seuls autorisés à acclamer Emmanuel M sur les champs, sont des rémistes bon teint, arrivant par cars entiers de toutes les provinces de France, même les plus reculées (parmi les quelques 9 786 578 voix , soit 20% des inscrits du 1er tour. ce qui ne lui donne surtout pas le droit de faire ce qu’il veut!). S’il veut faire venir tout son Peuple dévoué et servile de 1ère classe, combien de défilés devra t-il faire? Une journée n’y suffira pas. On va inventer un 14 juillet à rallonge (qui ira jusqu’au 26 Juillet (date butoir des fameux 100 jours) soit un 14 juillet de 12 jours, du jamais vu depuis la Révolution. – https://wp.me/p4Im0Q-5Xw
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2023/07/analise-do-livro-intitulado-governar.html