DE L’INSURRECTION POPULAIRE À LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE (3/5)
CHAPITRE 3 : LES ORIGINES DE LA CRISE SYSTÉMIQUE DU CAPITALISME
Par Robert Bibeau et Khider Mesloub.
Grâce à Claudio Buttinelli cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici:
Articles du 19 juillet[34265]
Le chapitre 1 de ce volume est ici :
DE L’INSURRECTION POPULAIRE À LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE (1/5) – les 7 du quebec
Le chapitre 2 de ce volume est ici :
DE L’INSURRECTION POPULAIRE À LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE (2/5) – les 7 du quebec
La contradiction fondamentale du capitalisme
- Quand le développement des moyens de production – comprenant les forces productives vivantes [le travail] – devient conflictuel avec les rapports de production (financiers, bancaires, monétaires, sociaux, etc.), le mode de production tout entier est en danger d’imploser. Dans le Grundrisse, Marx a décrit ce postulat de la façon suivante :
« Dès que le travail sous sa forme immédiate [vivante et productrice de plus-value] a cessé d’être la source principale de [création de] la richesse [reproduction du capital], le temps de travail [nécessaire et surtravail] cesse et doit cesser d’être sa mesure [de la reproduction du capital] et la valeur d’échange cesse donc aussi d’être de la valeur d’usage. Ainsi, la production [le mode de production] basée sur la valeur d’échange [commerciale] s’effondre. » Plus loin, Marx ajoute « Dès lors, le procès de production cesse d’être un procès de travail, au sens où le travail en constituerait l’unité dominante. Aux nombreux points du système mécanique, le travail n’apparaît plus comme être conscient, sous forme de quelques travailleurs vivants, éparpillés, soumis au processus d’ensemble de la machinerie, ils ne forment qu’un élément du système, dont l’unité ne réside pas dans le travailleur vivant, mais dans la machinerie vivante (active) qui par rapport à l’activité isolée et insignifiante du travail vivant, apparaît comme un organisme gigantesque. » (K Marx. Grundrisse (1857). Chapitre 3, Le Capital, Édition 10/18, p.328.)
- Que doit-on comprendre de cette loi propre au mode de production capitaliste ? Ce mécanisme concret et objectif de délitement de la valeur d’échange des marchandises en générale et de la plus précieuse marchandise entre toutes – la force de travail – entraîne la scission inévitable entre la marchandise fétiche – l’argent – et toutes les autres marchandises commercialisées qu’il est censé représenter.
- Là exactement se trouve la source de tous les accès de fièvre financière (banquière, boursière, monétaire) et des crises successives du mode de production capitaliste. Là se trouve, à la phase impérialiste du capitalisme du moins, la manifestation profonde de la contradiction entre le capital marchandise [les moyens de production et d’échanges] et le travail marchandise [la force de travail vivante] qui perd peu à peu sa valeur d’échange et même son utilité matérielle, donc sa valeur d’usage. Attention toutefois, les robots, les machines, les ordinateurs, les puces, les logiciels qui doivent remplacer le travail vivant sont des moyens de production réalisés par le travail salarié vivant et ils contiennent une grande quantité de valeur marchande [ils sont dispendieux]. Ces machines de toute nature et de toute espèce sont du capital constant (Cc) qui rendent obsolète une partie du travail humain vivant (Cv) le remplaçant par du travail mort – cristallisé – pétrifié qui pourtant apporte une hausse de productivité du travail vivant et entraîne la détérioration de la composition organique du capital Cv/Cc, donc, une baisse du taux moyen de plus-value et de profit.
. - Il faut bien réaliser le drame shakespearien qui se noue devant le capitaliste. La source même de toute valeur marchande – de toute valeur d’échange -, le fondement même du mode de production capitaliste – la force de travail, la seule marchandise ayant le pouvoir de transmettre de la valeur aux autres marchandises – voit s’anémier sa valeur. La source de toute valeur [de toute richesse] se tarit et ne peut donc plus transmettre ce qu’elle possède de moins en moins en « valeur ajoutée », en « plus-value » non payée. Le capital scie la branche sur laquelle il s’est perché pour proclamer sa toute-puissance éternelle (sic).
Valeur d’usage et valeur d’échange
- Sous le mode de production capitaliste en phase impérialiste décadente ce n’est pas la valeur d’usage qui détermine la valeur d’échange, mais l’inverse, c’est la valeur d’échange marchande qui attribue de la valeur d’usage à une marchandise quelconque (la condition étant que sa production entraîne la réalisation de plus-value). Pire, la contradiction entre le travail et le capital s’approfondit encore davantage puisque le capital réduit sa consommation globale de force de travail salarié vivante dont il est pourtant totalement dépendant pour sa valorisation et sa reproduction. Le capital est donc contraint d’intensifier l’extraction de plus-value relative et absolue de chaque heure de travail vivant consommée. Ce procès d’intensification de l’extraction – confiscation – de toujours plus de plus-value mène le capitalisme jusqu’à réduire le temps de travail nécessaire au-delà du minimum social requis pour sa reproduction élargie. Ainsi, par le processus même de son aliénation, la force de travail ouvrière est menacée d’extinction. La concrétisation de cette contradiction fondamentale entre le capital et le travail entraîne le système à son autodestruction. La force de travail vivante – le prolétariat mondial – n’a alors plus aucune alternative, ou bien il dépérit petit à petit et disparaît à jamais emportant avec lui le mode de production capitaliste, ou alors il connaît un sursaut de vie insurrectionnelle, s’objecte à son sort abject, et engage la révolution prolétarienne pour sa survie.
L’importance de la « financiarisation » de l’économie dans ce processus de déperdition systémique ?
- Expliquons maintenant comment la financiarisation – l’inflation – le crédit – la monétarisation du processus de production – d’échange – de réalisation du capital à la phase impériale est venu subsumer cette contradiction fondamentale et la porter à des sommets inégalés.
Faute de grandes masses croissantes de valeurs d’usage à transformer en valeurs marchandes et à réaliser en valeurs financières (monnaie, actions, obligations, titres de créances, produits boursiers dérivés) – à valoriser en fait, afin de perpétuer le cycle économique de reproduction élargie du capital – le système bancaire et financier mondialisé s’est mis à émettre de la fausse monnaie – du néant de valeur monétaire – « du crédit, créant du dépôt pour générer de nouveaux crédits » une débauche d’ajustement et de dérèglements financiers, monétaires et boursiers en panade(1).
- Examinons simplement quelques statistiques (Tableau 1) qui marquèrent la descente aux enfers d’une banque qui en 2008 a été sacrifiée, lors de la crise des « subprimes », pour faire exemple devant les autres banques, qui, de toute manière, ne pouvaient et ne pourront jamais faire autrement. C’est le mode de production qui ne peut plus remplir sa mission de reproduction élargie à la fois de la force de travail, du capital vivant (Cv) et du capital constant, du capital mort (Cc).
Ces deux composantes fondamentales du procès de production capitaliste sont pourtant indissociables et l’extinction de l’une entraîne la disparition de l’autre. Du moment que le capital ne peut plus assurer la reproduction élargie de la force de travail qui lui donne vie, le MPC s’engage dans un cul-de-sac qui ne peut que lui faire perdre la confiance et l’appui de la classe ouvrière et engendrer sa destruction. Ce sont les capitalistes qui pousseront le prolétariat à l’insurrection et non pas l’activité de quelques agitateurs gauchistes.
Le tableau 1 montre bien que si en 2008, lors de la faillite de la Lehman Brothers, la situation financière mondiale était catastrophique, quatre ans plus tard (2012), elle avait empiré du point de vue financier. Il ne faut pas oublier que la finance n’est que le reflet comptable, bancaire et monétaire, de la structure économique globale de l’économie nationale et internationale. Convenons toutefois qu’il ne pouvait en être autrement de par la loi de la dépréciation de la valeur marchande de la force de travail vivante, créatrice de plus-value et de profit.
Tableau 1 |
2008 |
2012 |
Volume des produits dérivés négociés hors cote en milliards de dollars (US) | 516 000 milliards de dollars | 708 000 milliards de dollars |
Endettement des pays de l’OCDE (pays riches) | 75% | 105% |
Déficit des pays de l’OCDE en% de leur PIB | 3,5% | 5,5% |
Effet de levier de crédit des banques « trop grosses pour faire faillite » (sic) |
31 pour Lehman Brothers | De 13 à 85 |
Bilans des banques centrales Fed et BCE (créances pourries échangées contre de l’argent du néant) | 900 milliards $ 1 400 MM euros |
3 000 milliards $ 3 000 MM euros |
Taux de croissance des pays de l’OCDE | 0,5 | -0,1 |
Taux de croissance mondiale | 2,7 | 3,2 |
Taux de chômage des pays de l’OCDE | 5,9 | 8 |
Réserves de change mondiales | 4 000 milliards $ | 11 200 milliards $ |
Réserves de change de la Chine | 1 900 milliards $ | 3 500 milliards $ |
Source: The Wall Street Journal, « Crise financière : leçon d’un sauvetage, un drame en cinq actes »
Faisons davantage de ce qui ne fonctionne pas
- Et voici que des fumistes, des opportunistes, des réformistes, des gauchistes bourgeois qui souhaitent sauvegarder le mode de production capitaliste, suggèrent de faire davantage de ce qui ne marche pas pour remettre le patient sur pied et prolonger son agonie à l’infini.
« La nouvelle banque de développement des BRICS n’est pas une alternative au FMI et à la Banque mondiale (BM), mais un complément, car elle répond aux défis qui ont été ignorés par les institutions financières internationales. Le FMI n’a fait que travailler dans l’intérêt des spéculateurs et les énormes quantités de dollars, d’euros, de livres et de yens sortant des planches à billets arrivent aujourd’hui par vagues dans les pays des BRICS, déstabilisant leurs économies. Il est par conséquent nécessaire pour les BRICS de développer leurs propres institutions financières, pour financer des projets de développement à long terme. Faisant partie de ce nouveau système, il y a le Système de réserve en devise, qui prend essentiellement en compte les leçons de la crise de 1997 en Asie, au cours de laquelle les devises des pays asiatiques ont chuté, à cause de la spéculation, de 80 % en une seule semaine. Il répond également aux attaques vicieuses lancées récemment par les fonds spéculatifs à l’encontre des pays d’Amérique latine » et l’analyste financière d’ajouter « Ce système parallèle pourrait bien devenir très rapidement la bouée de sauvetage suite à l’effondrement du système financier transatlantique : car un krach pourrait survenir à tout moment, plus gros que celui de 2008, qui a suivi la faillite de Lehman Brothers. Un tel krach pourrait être provoqué par le « Grexit », l’expulsion de la Grèce de l’euro par le FMI et la Troïka. Tout le système bancaire européen et probablement américain s’effondrerait dans la foulée ; un tel krach pourrait aussi être provoqué par la faillite de l’Ukraine ; ou par une simple explosion de la bulle des produits dérivés qui se monte actuellement à 2 millions de milliards de dollars, une somme qui ne pourra jamais être payée. » (2)
BRICS : un regroupement de pays émergents (1) |
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Le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine ont initialement formé le BRIC en 2009 après une série de réunions et d’accords. Le premier sommet du BRIC s’est tenu à Ekaterinbourg, en Russie, le 16 juin de la même année, où les chefs d’État en question ont convenu de renforcer le dialogue et la coopération entre eux. L’année suivante, à Brasilia, au Brésil, en avril 2010, s’est tenu le deuxième Sommet, où les dirigeants de ces pays ont souligné la nécessité d’un système intergouvernemental mondial multidimensionnel. Puis, lors de leur troisième réunion à New York en septembre 2010, les BRIC se sont mis d’accord sur l’entrée de l’Afrique du Sud. L’Afrique du Sud a réussi à adhérer après un effort soutenu du fait de sa politique étrangère active, cette coalition d’États la faisant passer de « BRIC » à « BRICS ». Lors du quatrième sommet en mars 2012 à New Delhi, en Inde, une première annonce a été faite de la création d’une nouvelle banque de développement (NDB), qui a été officialisée lors de leur cinquième sommet à Durban, en Afrique du Sud, en 2013, avec l’intention claire de l’indépendance des BRICS par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM), les États-Unis et l’Union européenne. L’accord pour sa création, après avoir résolu des différends sur des questions d’organisation, a finalement été conclu en 2014, lors de la sixième réunion des BRICS à Fortaleza, au Brésil. Les pays BRICS représentent 40 % de la population mondiale, soit plus de 3,1 milliards de personnes. Les BRICS font coexister des pays avec différents degrés de développement et différentes stratégies. Le Brésil est le plus grand pays d’Amérique du Sud, tant en population (environ 213 millions) qu’en superficie, puisqu’il occupe à lui seul 1/3 de l’Amérique du Sud. C’est aussi le quatrième pays le plus riche des Amériques en termes de PIB. Cependant, il ne dispose pas d’infrastructures appropriées (réseau routier et ferroviaire insuffisant, infrastructures portuaires insuffisantes, etc.) et en combinaison avec des inégalités économiques extrêmes (1 citoyen sur 4 vit dans la pauvreté absolue) ne lui permet pas d’émerger comme une superpuissance économique. Selon l’indice de compétitivité mondiale du Forum économique mondial, le Brésil se classait au 108e rang sur 137 économies en 2017 en termes de qualité générale de ses infrastructures. Des scandales de corruption sont également présents dans le pays. La Russie, qui est le plus grand pays transcontinental d’influence mondiale et une grande économie, possède également le plus grand arsenal nucléaire de la planète et une énorme puissance militaire, qu’elle a utilisée en Syrie et maintenant en Ukraine. La Russie offre le meilleur niveau de vie à ses résidents, par rapport au reste des pays BRICS, avec 3,5 % du PIB consacré à l’éducation et 3,1 % à la santé publique. Le nombre d’habitants vivant sous le seuil de pauvreté ne représente que 0,2 % de sa population. L’économie russe souffre cependant du problème critique de la corruption – qui existe dans tous les pays à un degré plus ou moins important – ainsi que du manque important d’infrastructures bancaires, en raison de marchés financiers insuffisamment développés, de la difficulté à obtenir des prêts et des capitaux d’investissement. L’Inde est une puissance mondiale émergente avec une économie en croissance constante. C’est actuellement la cinquième plus grande économie du monde en fonction de son PIB, tandis que son territoire abrite la plus grande population du monde atteignant près de 1,4 milliard de personnes. La croissance du PIB du pays a été parmi les plus élevées au monde au cours de la dernière décennie, atteignant une croissance annuelle comprise entre 6 et 7 %. Cependant, l’Inde a l’un des revenus par habitant les plus bas au monde, tout en faisant face à d’énormes problèmes sociaux à cause de la pauvreté. L’Inde a les pourcentages les plus faibles du PIB consacrés à l’éducation et à la santé parmi les BRICS, à 2,7 % et 1,2 % respectivement. La Chine, qui compte 1,4 milliard d’habitants, se développe rapidement avec une pénétration économique en Asie, en Amérique latine, en Afrique et dans d’autres régions du monde. C’est le géant économique de l’Est avec un taux de croissance annuel de 6,6%, menaçant ainsi l’hégémonie économique des USA. La Chine est le premier exportateur mondial depuis 2014. Dans le même temps, la Chine reste un pays à revenu intermédiaire puisque son revenu par habitant n’est encore qu’environ un quart de celui des pays avec revenu élevé et environ 375 millions de Chinois vivent en dessous du seuil de pauvreté de 5,50 dollars par jour. L’Afrique du Sud, de par sa position géographique à la pointe sud du continent, qui lui donne accès à deux océans, est un pays hub. L’Afrique du Sud est le plus grand partenaire commercial de la Chine en Afrique. Des centaines d’entreprises chinoises, publiques et privées, sont actuellement actives dans le pays. L’économie sud-africaine est la deuxième du continent africain derrière celle du Nigeria. Il possède des richesses naturelles en or, en argent et en charbon, mais aussi l’un des taux d’inégalité les plus élevés au monde. Les 10 % les plus riches de la population possèdent environ 71 % de la richesse nette, tandis que les 60 % les plus pauvres possèdent 7 % de la richesse nette. C’est un pays qui a un poids politique particulier en Afrique en tant que seul État africain membre du groupe du G20. Les BRICS sont donc un camp opposé à l’Occident, que cela s’exprime politiquement, par l’alliance États-Unis-Union européenne, ou militairement, avec l’OTAN, ou économiquement, avec les organisations économiques internationales d’origine américaine, comme le FMI, la Banque mondiale (BM) ou l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’orientation stratégique des BRICS tend à contrer l’architecture financière internationale dominée par les États-Unis. Après quinze ans, au cours desquels beaucoup s’interrogeaient sur la viabilité du dispositif, les équilibres mondiaux existants conduisent à l’élargissement du bloc. De nombreux pays ont exprimé leur désir de devenir membres des BRICS, comme l’Argentine, l’Égypte, le Venezuela, le Mexique, l’Iran, le Vietnam, le Bangladesh et d’autres. Données comparatives entre BRICS+ et OTAN (2) Les données chiffrées du FMI viennent de paraître ce 12 avril 2023. Tous les six mois, des réactualisations sont faites dans ces prévisions pour tenir compte des résultats réels constatés. Selon mes observations sur plus d’une décennie, ces réactualisations donnent très souvent des résultats plus favorables que prévu. En l’an 2 000, le PIB des 5 pays qui allaient créer les BRICS comptait pour 18,1% du PIB mondial en parité de pouvoir d’achat (PPA). Aujourd’hui, la part de ces 5 pays est montée à 32,1% du PIB mondial et le FMI prévoit que cette part va continuer d’augmenter, parce que la croissance des BRICS tirée par la Chine et l’Inde est beaucoup plus forte que celle des pays occidentaux.
Dès leur sommet annuel d’août 2023, en Afrique du Sud, les BRICS vont très probablement commencer à s’élargir progressivement en sélectionnant les meilleurs candidats pour les intégrer en qualité de membres permanents. Une vingtaine de candidats seraient sur les rangs dont certains ont déjà fait officiellement acte de candidature.
Du côté occidental, le déclin se poursuit inexorablement, ou du moins la part des économies occidentales dans le PIB mondial (PPA). Le PIB US était, à lui seul, de 50 % du PIB mondial au sortir de la guerre en 1945. Il ne comptait plus que pour 20,3 % en l’an 2000. Il n’en compte désormais que 15,4 % et cette part se réduit d’année en année. Les Européens comptaient eux aussi pour 20,3 % du PIB PPA mondial en l’an 2 000. Aujourd’hui cette part n’est plus que de 14,6% et continue de se réduire d’année en année. En clair, le camp occidental ne dispose plus du poids économique qu’il avait encore, il y a 23 ans et qui lui permettait de dominer de la tête et des épaules l’économie et la finance mondiale. D’autant que l’opération de dédollarisation des échanges mondiaux initiée par la Russie et mise en œuvre par la totalité des pays BRICS n’a pas encore produit ses premiers résultats. Un nombre croissant de pays se rallient jour après jour aux échanges hors dollars pour échapper aux pressions, voire aux sanctions et à l’extraterritorialité du droit états-unien, attachée à l’emploi du dollar dans les transactions. Cette dédollarisation qui ne fait que commencer pourrait avoir des effets d’une ampleur inédite sur l’économie mondiale, boostant les économies s’affranchissant du dollar et précipitant le déclin des États qui s’accrochent aux « règles », désormais obsolètes, du passé. La guerre en Ukraine, survenant après la phase aiguë de la crise Covid, aura précipité les choses. L’opération spéciale aura pleinement joué son rôle en obtenant, par l’économie, plus que par la force des armes, un affaiblissement durable de la coalition occidentale et de l’idéologie néoconservatrice et mondialiste de sa gouvernance.
NOTES (1) BRICS: L’ADVERSAIRE QUI FAIT PEUR A L’OCCIDENT – les 7 du quebec (2) Économie mondiale: bras de fer BRICS/OTAN en données chiffrées (Delawarde) – les 7 du quebec https://reseauinternational.net/banques-asiatiques-une-connexion-monetaire-autre-que-le-dollar/ Source: Données FMI du 12 avril 2023. Source secondaire: Economie mondiale : bras de fer BRICS/OTAN en données chiffrées – France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l’Atlantique (france-irak-actualite.com) |
- En vertu des lois de l’économie politique capitaliste, en phase impérialiste, c’est-à-dire en phase d’économie politique interreliée et mondialement intégrée, une moitié des belligérants (des commerçants) ne peut s’effondrer sous le poids de ses contradictions économiques alors que l’autre moitié continue à prospérer. Les fonds d’investissement, les banques, les institutions internationales, les entreprises multinationales des pays des BRICS+ seront entraînés par le fond en même temps que celles du camp impérialiste atlantique régissent par les mêmes lois d’économie politique. Des rencontres au sommet de la pyramide financière se tiendront bientôt qui scelleront le sort de la finance internationale dans sa cavalcade vers sa débandade mondiale (3). Nous avons prédit depuis longtemps la dévaluation drastique des monnaies mondiales flouant ainsi les capitalistes créditeurs et les capitalistes débiteurs ainsi que les millions de petits épargnants. Voici que cette perspective cataclysmique se rapproche. Les capitalistes soulèveront ainsi les petits bourgeois qui voudront s’en prendre à eux et se joindre à l’insurrection prolétarienne. Espérons que notre classe saura les tenir en laisse et se méfier de ces convertis de la onzième heure.
- Une troisième guerre mondiale finira par se présenter comme l’unique solution à ces contradictions économiques insolubles. Détruire des forces productives, des moyens de production, des marchandises en surplus (relatifs) deviendra l’unique solution que la mécanique du système impérialiste concurrentiel saura imposer aux satrapes de service (sous-fifres politiques et financiers déjantés) (4). Les gauchistes finiront par comprendre que la classe prolétarienne n’a que faire de leurs querelles de chapelles grégaires, sectaires et dogmatiques et qu’elle réclame une direction unitaire (5).
Notes
(1) https://www.youtube.com/watch?v=efIiQtfR7BI
(2) http://www.solidariteetprogres.org/zepp-larouche-lima-nouvelle-route-de-la-soie.html
(3) http://www.infowars.com/secret-meeting-in-london-to-end-cash/
(4) http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/usa-otan-et-la-guerre-nucleaire/
(5) http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2023/07/da-insurreicao-popular-revolucao_19.html