DE L’INSURRECTION POPULAIRE À LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE (4/5)
CHAPITRE 4 : L’IMPÉRIALISME MODERNE
Par Robert Bibeau et Khider Mesloub.
Grâce à Claudio Buttinelli cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici:
Articles du 27 juillet[35265]
La partie 1 de ce volume est ici :
DE L’INSURRECTION POPULAIRE À LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE (1/5) – les 7 du quebec
La partie 2 de ce volume est ici :
DE L’INSURRECTION POPULAIRE À LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE (2/5) – les 7 du quebec
La partie 3 de ce volume est ici :
DE L’INSURRECTION POPULAIRE À LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE (3/5) – les 7 du quebec
- Depuis l’aube des temps, l’espèce humaine a connu quatre différents modes de production. Le mode de production primitif sans classes sociales (chasseur-cueilleur) ; le mode de production esclavagiste (esclaves et hommes libres) ; le mode de production féodal (serfs et seigneurs) ; le mode de production capitaliste (prolétaires et bourgeois). Le monde connaîtra un jour un nouveau mode de production sans classes sociales, le communisme. Pour le moment, nous étudierons l’évolution du mode de production capitaliste (MPC).
- Au cours de l’histoire, suivant les aléas de la lutte de classes – propulsée par les contradictions inhérentes à chaque mode de production – l’évolution a porté chaque système de production de sa phase d’émergence révolutionnaire, à sa phase de croissance et de maturité, à son stade de dégénérescence impérialiste l’entraînant vers la décadence. Notamment, il y eut l’empire du Milieu (Chine), l’Empire romain, l’Empire byzantin, l’empire espagnol, l’empire portugais, l’empire du Congo, l’empire maya, l’Empire inca, l’empire austro-hongrois, l’empire russe, l’Empire ottoman, le Second Empire français, l’Empire britannique, le IIIe Reich allemand et l’empire américain. Bien que semblables sous plusieurs aspects (puissance militaire, hégémonie sur le commerce, guerre d’expansion, pillage de ressources intérieures et extérieures, exploitation de la force de travail, etc.) ces empires diffèrent en fonction des caractéristiques de leur mode de production (technologies, moyens de production, de transport et d’échanges, des rapports sociaux de production, et conséquemment de la culture (religion, langue, mœurs, liens sociaux, etc.).
- L’impérialisme moderne se caractérise par cinq processus économiques enchevêtrés. L’impérialisme moderne c’est :
1) la monopolisation de la propriété des moyens de production, d’échange et de communication;
2) l’impérialisme moderne c’est la concentration de la richesse – du patrimoine social – du capital – entre les mains de quelques trusts et cartels internationaux qui ont donné naissance à l’oligarchie financière mondiale dont on prend la mesure dans la revue Forbes http:// ;
3) l’impérialisme moderne c’est aussi l’intégration de tous les secteurs industriels, commerciaux et financiers en une seule et même économie politique globalisée et interreliée suivant une vaste chaîne d’approvisionnement mondialisée ou les capitaux (fiduciaires) s’exportent et s’échangent tout autant que les marchandises ;
4) l’impérialisme moderne c’est la financiarisation du capital et des échanges;
5) l’impérialisme moderne se caractérise enfin par la tertiarisation des emplois de plus en plus précaires et parasitaires.
Lénine et ses thèses sur l’ImpérialismeLes 5 caractéristiques du capitalisme au stade impérialiste |
1) concentration de la production et du capital parvenue à un degré de développement si élevé qu’elle a créé les monopoles, dont le rôle est décisif dans la vie économique.
2) Fusion du capital bancaire et du capital industriel, et création, sur la base de ce « capital financier », d’une oligarchie financière. 3) l’exportation des capitaux, à la différence de l’exportation des marchandises, prend une importance toute particulière ; [à ne pas confondre avec la fuite des capitaux et l’optimisation fiscale dans les paradis fiscaux]. 4) Formation d’unions internationales monopolistes de capitalistes concurrents se partageant le monde, ses ressources et les marchés. 5) Partage territorial du globe entre les plus grandes puissances capitalistes. L’impérialisme est le capitalisme arrivé à un stade de développement où s’est affirmée la domination des monopoles et du capital financiers, où l’exportation des capitaux a acquis une importance de premier plan, où le partage du monde a commencé entre les trusts internationaux [donc où les trusts sont en surplomb des États et donc où les États et les responsables dans ces États sont les mandataires, les coursiers des trusts et monopoles ] et où s’est achevé le partage de tout le territoire du globe entre les plus grands pays capitalistes.
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- Ceci signifie-t-il « qu’aussi longtemps que l’impérialisme disposera d’une réserve d’accumulation dans les pays économiquement les plus retardataires où une grande partie de la population vit encore d’une agriculture de subsistance en marge de la grande industrie, le mode de production capitaliste [à son stade impérialiste moderne] disposera d’une réserve de croissance potentielle pour l’extension de ses forces productives, de ses moyens de production, pour l’accumulation de la plus-value et des profits à réinvestir pour sa reproduction élargie»? Peut-on déduire de cette réflexion faite par Marx en 1859 que « la classe capitaliste monopoliste mondiale pourra continuer à utiliser une portion des profits spoliés dans les pays dominés du tiers-monde afin de corrompre l’aristocratie ouvrière et la petite bourgeoisie des pays impérialistes déclinants ou ascendants en Occident. » ?[i] Il suffit d’observer les assauts répétés de la grande bourgeoisie dans tous les pays d’Occident contre ce que les réformistes de gauche comme de droite appellent les « acquis sociaux » de la « classe moyenne » à travers une pléthore de mesures dites « d’austérité » pour comprendre que le temps présent n’est plus à l’État providence pour les petits-bourgeois paupérisés qui sont tous intimés de se serrer la ceinture et de s’incliner devant leurs maîtres capitalistes qui malgré l’énorme réserve de travailleurs du tiers-monde ne parviennent plus à maintenir leurs taux de profits et donc à assurer la reproduction élargie (du capital) du système d’exploitation et d’expansion impérialiste moderne.
- Le courant de pensée économiste kautskyste applique mécaniquement les apophtegmes édités par Marx à la fin du XIXe siècle et oublie de confronter leurs compréhensions des écrits de Marx à la réalité concrète qui les entoure. La crise économique de l’impérialisme moderne est systémique, global et mondial et cela malgré le fait qu’il reste des ressources et des forces productives à harnacher et à exploiter. Il faut relire les préceptes de Marx et noté qu’il souligne qu’un mode de production – une formation sociale – ne pourra « jamais [être définitivement renversé] avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir», ce qui ne réfère pas du tout à la disponibilité des ressources naturelles et des travailleurs salariés à exploiter, mais à la capacité pour ce mode de production, pour cette formation sociale, d’en assurer le développement et l’exploitation pour les finalités propres au système d’économie politique en vigueur dans la formation sociale concernée.
- Les économistes vulgaires nient que sous l’impérialisme moderne le développement économique se poursuit de manière inégale, combinée et par bonds et que ce processus produit une division internationale du travail mondialement intégré où certains pays ou « entités » ont pour fonction d’extraire les ressources du sol, de la mer, de la nature, alors que d’autres ont pour « mission » de les transformer, de les conditionner, et d’autres pays, d’autres salariés, d’autres « entités » ont vocation de les consommer afin de provoquer les conditions du prochain cycle de reproduction élargie pour un nouveau cycle de valorisation des profits propulsant un nouveau cycle d’accumulation.
- Nous observons, avec Lénine, que le mode de production capitaliste à son stade impérialiste moderne a développé toutes les forces productives, non pas potentiellement disponibles, mais qu’il est assez large pour contenir et faire fructifier, c’est-à-dire reproduire et valoriser afin d’accumuler selon un cycle que les capitalistes voudraient éternel. La montée inexorable de la crise systémique du capitalisme nous porte à croire que le capitalisme ne sera pas éternel et que les prévisions de Marx sont justifiées. Le mode de production capitaliste, à son stade impérialiste décadent, doit être renversé, mais il ne s’effondrera pas de lui-même. La classe prolétarienne révolutionnaire devra lui asséner le coup de grâce si nous ne voulons pas que l’humanité s’autodétruise dans une succession interminable de guerres thermonucléaires et biologiques génocidaires. Les armes biologiques/bactériologiques/virales de destruction massive (États-Unis en Ukraine) – les 7 du quebec.
[i] V. Gouysse (2013) Les classes sociales sous l’impérialisme. http://marxisme.fr/imperialisme_et_classes_sociales.htm
(À SUIVRE)
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2023/07/da-insurreicao-popular-revolucao_27.html
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