Oser faire confiance à la thèse rationnelle, et la servir

La victoire de la rationalité est une victoire au long cours. C’est ça le problème […]. Je ne sais pas s’il y a une Raison dans l’Histoire objective, dans l’Histoire telle qu’elle se déroule. Mais je pense que lorsque les graines de la rationalité sont semées, sur une question déterminée, ceci fait son chemin… ceci fait son chemin. Nous avons de nombreux exemples. Et c’est de cette confiance-là dont je parle. Si vous avez le sentiment que, sur une question, vous avez une réponse ou une vision rationnelle, eh bien tenez votre point de vue. Essayez de le partager, tant que vous pouvez. Luttez pour lui. Et, en définitive, il arrivera quelque chose. Rien, de ce point de vue-là, n’est inutile. Tout ce qui peut être fait, en fonction des objectifs raisonnables, sur une question déterminée, doit être tenté. Et si on ne le fait pas, si on n’a pas cette confiance-là, on ne fait que céder le terrain aux pulsions irrationnelles qui, d’une certaine manière, sont encore dominantes… avec la pulsion principale qui est dominante, c’est, quand-même, le règne de l’intérêt privé, dans son sens, le plus… le plus… à vrai dire, le plus aveugle… le plus aveugle.

Alain Badiou, entretien avec Jean Comil, 2012

Cet article est disponible en anglais et en italien ici :
Articles de Ysengrimus et Khider Mesloub-anglais-italien-1-3mai

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YSENGRIMUS — C’est avec une bonne dose de finesse sapientale qu’Alain Badiou fait ici la promotion du service, intellectuel et pratique, à la rationalité. Il commence par reprendre la notion hégélienne de Raison Objective, de Raison dans l’Histoire, en la problématisant discrètement. De fait, il s’avance en émettant un doute prudent à son égard, en disant que personnellement, subjectivement, il ne sait pas si on peut conclure à une vaste Rationalité qui imprégnerait objectivement l’Histoire. Alain Badiou, qui est un philosophe matérialiste, n’est pas tout de suite prêt à brandir les grandes idées catégoriales de l’Idéalisme objectif et à les installer, comme ça, à demeure, à l’intérieur de la réalité, comme si elles s’y incarnaient. Produit pratique, construit, ordinaire et intellectif, de l’action collective humaine, la rationalité n’est pas cette sorte d’absolu abstrait implacable, comme l’avait établi le système hégélien. C’est plutôt un enjeu récurrent, lancinant, auquel il faut continuer de réfléchir… et qu’il faut garder ouvert.

La question du service à la rationalité, ici chez Alain Badiou, apparaît comme directement associée à l’action, à l’intervention intellectuelle ou sociale. Et elle se pose d’une façon profondément dialectique… même au sens antique de ce terme. Observons d’abord qu’Alain Badiou n’identifie pas mécaniquement la rationalité à la vérité. Il ne s’agit pas de décréter, par avance, qu’il y a une façon claire et carrée, simplette et nette d’expliquer et de problématiser le tout des choses et que c’est celle-là qu’il faut imposer, et aucune autre. Non, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. La rationalité est une attitude revendiquée. Son établissement et sa stabilisation s’acquièrent interactivement, se gagnent socialement. La victoire de la rationalité est une victoire au long cours. C’est dire que c’est un voyage, un périple historique, une tribulation ancienne, où on va rencontrer des vents contraires et parcourir des océans complexes. À un certain moment, autour d’une question, dans le cadre d’une problématisation, une instance croit détenir les leviers de l’intervention rationnelle. Mais cette conviction n’est en rien assurée. Elle va devoir jouer de tension, s’avancer sur la scène du débat. Croire tenir la clef n’est que le premier pas de la conquête collective du traitement rationnel d’un problème. La recommandation de prendre parti et d’agir en conséquence s’impose alors, à la fois hardie et prudente. Si vous croyez avoir une compréhension rationnelle d’une situation. Allez-y, agissez, faites-en la promotion et il sortira quelque chose. Cela vaut de toute manière, sans rigidité ni dogmatisme, vu que, entre autres, si votre position est en fait irrationnelle, invalidable, non étayée, basée sur des assomptions indues ou des affects errants, les autres interventions du débat collectif vont apparaître et s’imposer, pour la pondérer, la ratiociner, ou la revoir et la refaire. Et c’est de ce débat que jaillira la rationalité, comme résultat consenti, acquis, non-immédiat et, surtout, collectif.

J’ai défini ailleurs en quoi consiste cette cruciale attitude de la pensée et de l’action qu’est la rationalité ordinaire. Il s’agit de cette capacité, naturelle mais acquise, de corréler adéquatement l’empirique au non-empirique, en réorganisant, dans notre esprit et dans notre pratique, un reflet, partiellement constatif et partiellement spéculé, du fonctionnement du monde. Sur ce point, daignez observer l’image du casse-tête, que j’ai placé en fin d’article. Le casse-tête, entre autres celui de type puzzle, ce passe-temps ancien, ce joujou séculaire, ce gnoséos simplifié, est une sorte d’exercice pratique ès rationalité. Très souvent, un casse-tête se solutionne de façon collective. Il représente la confrontation permanente entre une image empirique, un paysage, un objet, la photo qui fournit au casse-tête se représentation visuelle, et une structure secrète, profonde, diaphane, organisée, qui doit se dégager et que l’on doit reproduire, en raccordant les pièces entre elles. La réflexion que l’on se fait, à propos de l’objet sur lequel on travaille, tâtonne en méthode, pour se stabiliser de façon adéquate. Et les morceaux du casse-tête, dans leur dimension secrète et profonde, contredisent l’image de surface, qui a, elle aussi, sa complexité propre. La rationalité, c’est justement ce qui nous fait arriver à résoudre un casse-tête et ce, malgré les détours auxquels semblent nous inviter les différentes facettes de son apparence superficielle. Noter —crucialement dans ce petit modèle— que, comme sur l’illustration, si un morceau manque, la rencontre mentale de l’empirique et du logique permettra habituellement de se le représenter visuellement, sans le voir. L’acte irrationnel par excellence ici est représenté par un enfant qui taillade certaines des pièces du casse-tête avec des ciseaux, pour les encastrer un peu partout, où bon lui semble, sur la surface dudit casse-tête, en croyant maladroitement imposer sa volonté à un monde qu’il faut pourtant comprendre avant tout… et modifier ensuite. Cet enfant cisailleur n’est vraiment pas un être anodin. Il est en chacun de nous, gorgé d’affect, d’émotivité, de langueur, de colère contenue, d’ardeur prélogique.

Ordinaire et pratique, ou contemplativement cogitatif, le voyage collectif de la rationalité va rencontrer un grand nombre d’écueils. Dans l’héritage issu de l’histoire de la philosophie, la majorité de ces écueils sont mis en saillie aujourd’hui par les héritiers intellectuels de l’irrationalisme. On se gargarise toujours amplement, dans l’amphi ou au troquet, pour faire la promotion des idées irrationnelles. On invoque Nietzsche, Kierkegaard, Heidegger, Henri Bergson, Novalis. Plotin & Cossin. En veux-tu, tant que t’en veux, il y en a. Or, en réalité, on fait face ici à un problème beaucoup plus complexe que celui de notre simple installation au sein d’un camp philosophique. Le programme rationnel doit se déployer, non pas selon une dynamique de scolastique philosophique, mais dans un rapport moteur à la pensée concrète et de par une activité soutenue, en abstraction intermédiaire. Alain Badiou nous fournit ici un exemple de manifestation de l’irrationalité, dans la vie ordinaire contemporaine. C’est le cas terrible du caractère privé de la grande propriété. Ce dernier est pleinement irrationnel en ce sens qu’il est diamétralement contraire au fonctionnement effectif de la vie civique et de l’existence sociale. Si le capitalisme est arrivé à perdurer, à trainer en longueur, c’est de par les luttes réformistes des travailleurs et des masses collectives. Sur une longue phase historique, les masses se sont approprié graduellement, par la force, une partie de la propriété. Et c’est cette motricité contradictoire qui a permis de maintenir le système en activité, en dépit des pulsions irrationnelles qui le définissent et le poussent vers sa débalance tendancielle. Si vous n’instaurez pas, volontairement ou non, ce genre de dynamique contradictoire travaillant l’intérieur du capitalisme, vous finissez coincé avec une situation comme celle rencontrée en 1929. Le grand capitalisme, aveugle, gagne. Il fait les poches à tout le monde, neutralise ses ennemis, paupérise les masses, tasse tous les biens dans le même racoin de classe, grimpe dessus et s’y enlise. Car d’avoir ainsi gagné, il perd. Il tue la circulation des capitaux pratiques qui le faisait vivre. Les grands avoirs colossaux qui sont détenus par des instances privées nuisent copieusement à la rationalité tendancielle des ressorts économiques. Ils devront, à un moment ou à un autre, selon un modus operandi ou un autre, être recollectivisés. C’est la seule façon de les organiser rationnellement.  Un jour viendra.

La rationalité de pensée et d’action est une dynamique fluide. C’est un dispositif fondamentalement interactif. C’est un vaste résultat de masses, pratique, mobile, délié, toujours renouvelé. Ce n’est pas quelque chose d’inerte. Ce n’est pas une configuration mécanique et ce n’est certainement pas un gestus exempt d’émotions, joyeuses ou teigneuses. La rationalité est une chose qu’on acquiert. C’est une priorité de vision du monde que l’on sert et qui engage une importante dimension de prises de parti, donc un corps de croyances. Ces croyances sont autant d’hypothèses, à vérifier ou falsifier. Elles vont devoir se trouver pondérées et rajustées, dans l’interaction sociale. Plus tôt dans cet entretien, Alain Badiou a fait référence, pour exemplifier son propos, aux trois guerres qui ont été nécessaires pour finalement rendre les relations entre l’Allemagne et la France plus sereines. Trois guerres, dont deux mondiales, des millions de morts, qui étaient tous au service d’une irrationalité d’approche, c’est cher payer pour faire triompher le sain équilibre des choses, grandes et petites, en Europe, si tant est…. Une pagaille hirsute, pour arriver à un résultat finalement tendanciellement rationnel. On s’aperçoit, en citant ce cuisant exemple, comme en passant, que le coût de la rationalité peut être fort grand… et que le service à la rationalité est un devoir qui n’a rien de facile, de simple, ou d’évident. C’est bien pour ça qu’Alain Badiou mobilise ici la notion de confiance. Il faut faire confiance à la rationalité. Il faut continuer de la servir et si on ne le fait pas, eh bien on capitule et, en capitulant, on renonce, sur le long terme, à une configuration adéquate de l’existence sociale. Et là, c’est la porte ouverte à toutes les possibilités de dérives et à tous les excès. Ce qui fait la richesse de cette remarque ici, c’est que la rationalité n’est pas plate, linéaire, lisse ou inerte. Elle n’est aucunement exempte d’un rapport de crise, d’un dynamisme de débat et, fondamentalement, d’une motricité d’interaction sociale. La rationalité est fondamentalement dialectique. Elle émerge, elle se dégage. Elle est une immanence sociale et, en même temps, obligatoirement, elle transcende l’individuel. Il n’y a pas ma rationalité, la sienne ou la vôtre. Il y a une rationalité, à la fois fluente et systémique, comme résultat collectif. Et elle finit par prendre corps, pour un temps, quand le débat, et surtout l’action corrélée au débat, s’établit, se configure, se met en place, se stabilise, et entre dans l’Histoire.

Osons faire confiance à la thèse rationnelle. Le programme qu’elle avance est avec nous depuis au moins le Néolithique (et peut-être même avant). Sur le long terme, qui est celui du torrent immense du développement historique, nous ne nous tromperons pas, en luttant pour elle.

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8 réflexions sur “Oser faire confiance à la thèse rationnelle, et la servir

  • 3 mai 2024 à 0 h 31 min
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    «Oser faire confiance à la thèse rationnelle» – Essayer de penser est bon – utiliser le mot rationnel pour définir et qualifier sa pensée est du narcissisme – nous sommes des êtres provisoires qui vivons dans un monde irrationnel rempli de gens irrationnels dirigé par des fous – et le Capitalisme et le Marché et l’argent en sont les logiciels – et la violence son énergie – mais le monde change sans cesse selon les principes des causes et conséquences – et d’Héraclite ou du Tao – ou comme la météo et le climat – si les actes individuels multipliés par les actes collectifs ont des conséquences, on n’a aucune idée quelle forme ça prendra – l’Histoire nous montre que ce peut être horrible ou pas

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    • 3 mai 2024 à 8 h 00 min
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      Le monde n’est ni « rationnel » ni « irrationnel ». Il EST, simplement, il se déploie selon sa logique propre. C’est la démarche de connaissance et d’action saisissant le monde qui ratiocine ou non. Il n’y a aucun « narcissicisme » là-dedans. Une stricte praxis sociale se complexifiant en participant du monde.

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  • 3 mai 2024 à 1 h 09 min
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    Ce que professe ici Alain badiou coule de source, et la rationalité dont il est question ici est la bonne qui soit saine, et universelle, centrale et vitale a nos sociétés, mais qui exige aussi des sacrifices énormes constamment, et continuellement… car on pourait la transposer dans les luttes politiques et sociales permanentes et terribles, que les rentiers et les régimes politiques pourris combattent tout le temps avec leurs vils moyens, avec la violence aussi, l’intimidation, la terreur, la propagande et la diffusion de récits altérés de la réalité. Le monde en réalité est devenu plus dangereux que jamais, car la mauvaise foi et la lâcheté y règnent et y sont monnaie courante et elles ont pu y établir leur propres rationalités fausses et travesties… et c’est de cela qu’il s’agit ! c’est un peu comme si vous opposeriez un bourreau et sa victime dans un système totalitaire et criminel, en prétendant que chacun doit vous convaincre de ses thèses ! Aujourd’hui par exemple, de terribles scandales et affaires de violation de droits de l’homme se succèdent et ne se ressemblent pas qui mettent a nu les régimes politiques totalitaires, et ces derniers ont acheté la petite bourgeoisie prolétarienne qui se prélasse dans la collaboration et la collusion, la lâcheté et la propagande, le fascisme et le mensonges… Mais n’hésite pas a brandir de faux étendards de la raison ou d’une pseudo rationnalité… pour se donner bonne conscience, pour tromper l’opinion et pour mener a bien sa mission de parasitage de la lutte qui se fait a l’encontre de ces diktats et régimes criminels de tout poil ! Est ce que la lutte pour la dignité, l’intégrité et la liberté des humains ne peut pas être considérée comme rationnelle ? eh bien ils la combattent foncièrement ça aussi… et moi personnellement, je ne leur donnerai pas le plaisir de me piéger ou me nuire, car c’est ce qu’ils font et c’est ce qu’ils veulent ! Même si je ne me considère pas comme un opposant politique qui soit pleinement engagé sur cette voie, mais simplement un démocrate qui formule es reserves et ses doutes sur nos modèles, l’actualité par exemple regorge d’exemples ou la chasse aux opposants et aux simples expressions libres est criminalisé dans certaines contrées, et aujourd’hui, même les gens ordinaires sont traqués et surveillé et recrutés aussi pour colporter la propagande et faire pencher la balance su côté des oppresseurs ! c’est terrible d’apprendre sur la presse indépendante occidentale par exemple que les services secrets de nos régimes Arabes sont passé aujourd’hui a poursuivre et vouloir bailloner leur ressortissants installé en occident ! la teneur de ces affaires et révélations fait très peur, car il y a des assassinats a la pelle aussi, les diasporas grouillent d’indics et d’agents infiltrés souvent payés, d’extortion de fonds aussi via les médias sociaux et de crimes dignes des meilleurs polars et films policiers, au point que les services secrets occidentaux sont eux même débordés et dépassé par ces hitoires a l’heure ou je vous parle… et car il ne faut pas se tromper, lorsqu’une publication quelconque ou dite alternative prétend défendre les opprimés alors qu’elle se defend d’aborder leur cas, ou use de censure a outrance pour occulter tout ceci, ou encore lorsqu’elle s’associe aux pires symboles de ces régimes ou leurs colporteurs et scribes comme elle est associée a d’autres régimes impérilaistes totalitaires et sans pitié, il ne faut pas se tromper, nous sommes quasiment dans la gueule du loup, et aucune lutte ou espoir ne peuvent être attendu de ceux la ! car il ont choisi de défendre l’irrationnel, ils veulent réssuciter les empires et les fascismes d’hier, ils méprisent les gens ordinaires et les travailleurs et se pensent en plus au dessus de la mêlée, ou alors sont assurés de vaincre cette manche dans laquelle ils ont vendu leur âme au diable et tous leur principes, et croient tromper les autres ou les faibles d’esprit !

    la lutte pour la rationnalité au fond est une lutte sans pitié, comme la lutte pour la justice, elle vous oppose aux pires spécimens de l’humanité, irréformables et tordu par choix complaisant et volontaire, elle vous oppose au racisme le plus vil déguisé en discours sur les luttes sociales, au mépris des peuples et des faibles et des opprimés, car prenant parti des ogres et les assassins, des régimes fascistes et des pires juntes qui soient … je ne pourrais malheureusement pas vous décrire se qui se trame dans les arcanes et les dessous de ces régimes, de peur de m’attirer leur projecteurs car je vous assure qu’ils sont parmi nous même ici…:))) régimes pourris qui ne se maintiennent en place que par multiples et vils chantages interposés les uns aux autres, et par l’achat de vendu partout et particulièrement chez les occidentaux qui leur servent de courroies de transmission ou parfois de diffuseurs de leurs propagandes a deux sous ! et que voulez-vous ? le pouvoir et le fric fabrique les pires ordures et assassins tous les jours, et ce, depuis la nuit des temps…

    Merci pour le billet. (Je prends congé en ce qui me concerne, et je m’occupe de mes oignons… je vous souhaite une excellente continuation mon ami.)

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  • Ping : Oser faire confiance à la thèse rationnelle, et la servir « Le Carnet d'Ysengrimus

  • 4 mai 2024 à 16 h 18 min
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    Je fais un dernier retour obligé uniquement chez vous pour clarifier a ce sujet que ce qui occasionne depuis toujours ici clashs et imcomprehensions justement, s’explique aussi (et hormis la mauvaise foi) par le fait que la rationnalité occidentale est désormais contradictoire et opposée a la rationalité universelle, celle du reste du monde et celle des peuples hors occident qui se veut plus équitable, plus neutre et surtout plus complexe. et ceci explique tout ! la rationnalité occidentale étant désormais  »non équitable », partiale et  »injuste » même dans ses revendications dissidentes, socialistes ou ses idéaux de lutte sociale et de rétablissement de justice et d’équilibres entre nord et sud, lorsque les peuples d’occident croient qu’elle l’est, car eux ont du intégrer a leur identité et leur mécanismes de pensée des réflexes et des acquis faciles, des préjugés et une vision du reste du monde simplistes et courtes… se battent et se battront tout le temps pour rétablir la gloire de l’empire, quel qu’il soit, ils idéalisent aussi l’occident sans le savoir, (comme l’occident chrétien ou au moins identitaire prôné par Poutine) et espèrent une amélioration de leur condition sur cette base, lorsque le reste du monde se bat depuis toujours pour l’abolir cet empire sous toutes ses formes et pour espérer résoudre la complexité de leurs constructions et conflits ethniques, culturelles, religieuses ou politiques, comme aujourd’hui a travers le rejet des modèles néo totalitaires comme la Russie et la Chine. et donc on prétend et on espère par ici que ces deux-la sont qui font contre-poids a l’hégémonie de l’occident et des USA, alors que c’est faux, car cette multi-polarité impérialiste et capitaliste du monde est celle qui précipite et accélère la précarisation du monde entier et celle de la condition sociale universelle y compris celle des occidentaux, et dont peu d’occidentaux sont conscients au final. Quant aux brebis égarées du tiers-monde qui prennent le parti des empires Russe ou Chinois, eux sont encore plus irrationnels, superficiels et inconscients que tout le monde, car ignorent que cette multi polarité ne fait que les propulser 35 ans en arrière, a la guerre froide et rétablit des déséquilibres encore plus précaires, dangereux et une destabilisation plus prononcée de leurs sociétés qu’auparavant, comme c’est déja le cas pour eux aujourd’hui ! et car le  »rationnel » Chinois ou Russe dans leur guerres interminables a l’occident, se sert de ces peuples tiers-mondistes et du monde entier pour parvenir a ses fins et ne fait que soumettre encore plus gravement leurs nations et leurs peuples.

    Cette reflexion est d’ailleurs la pièce qui manque au puzzle de toute réflexion socialiste universelle de nos jours, car soumise elle aussi a la propagande Chinoise et Russe, et a celles de régimes de fer du tiers-monde, elle explique le déclin du socialisme lui aussi, car incapable désormais de comprendre le monde et intérpréter son évolution rapide vers l’Inconnu.

    Je vous ai mentionné dans le dernier mème un bref passage sur la faille sismique majeure et permanente qui traverse le Maghreb en profondeur, et qui risque de le disloquer aussi, et j’ai voulu viser par la tous ces problèmes d’identité, de conceptions erronées de la politique poursuivie par les régimes sur place…. et donc ceci peut être pris pour exemple dans ces histoires de rationnalité aussi, car comme l’explique très bien un spécialiste français sur la question, (Bernard Lugan) même si dernier est coopté par le Maroc pour tenter de discréditer l’Algérie, il demeure un ethno-differencialiste qui comprend parfaitement ces problèmatiques, et il les a résumé et synthétisé par la fait que la majorité ecrasante des maghrébins sont des berberes qui s’ignorent, mais arabisés, islamisés et totalement assimilés, ils croient que ce sont des Arabes, alors que les Arabes la-dedans ne sont qu’une petite minorité (comme moi-même de par ma filiation), Mais ce qu’il ignore lui aussi même a propos du Maroc qu’il croit a réglé cette question définitivement, c’est a quoi j’ai fait allusion par faille sismique qui nous attend au tournant, c’est a dire qu’avec le déclin religieux et islamique dans nos pays, et l’aggravation de cette crise et la mise a l’écart ou l’exclusion des berberes ou Amazighs de manière encore plus dramatique et méprisante dans nos pays, c’est plutôt la guerre civile et les tensions ethniques et politiques qui risquent d’éclater et emporter ce Maghreb, et non pas une guerre eventuelle entre le Maroc et l’Algérie qui soient tous les deux soumis a des régimes Arabisants et mafieux, et donc tout cet arsenal impréssionant d’armes de guerre dont disposent les deux pays aujourd’hui, risque en effet de se retrouver demain entre les mains de factions ethno-fascistes pour régler leur comptes a leurs adversaires et pour changer de régimes cette fois a jamais et peut-être effacer toute trace ou filiation Arabe a ce sous-continent…. je vous met le lien, c’est intéressant pour vous aussi pour comprendre ces enjeux :

    https://www.youtube.com/watch?v=-bBsXIVLang

    Au final, le narratif occidental vs le Russe ou Chinois, ou encore celui d’establishments et de régimes totalitaires qui oppose et divise aujourd’hui l’opinion en général, font partie de ces déséquilibres entre rationnalités occidentales et celles du sud global, qui pataugent elles dans de biens plus graves conflits et crises de toutes sortes dont l’économique primordialement.. et qui si elle se prolongent nous mènent tout droit vers un chaos indescriptible, d’autant plus que dans un pays comme le Maroc par exemple, une grande portion de berberes vivent encore au Moyen-âge ou pire encore, isolés dans leurs montagnes, ces derniers sont toujours plus nombreux et plus populeux que les berberes des villes qui y soient majoritaires aussi et qui nettement plus modernes et riches, s’identifient encore eux aux narratifs ethno-religieux orthodoxes ou aux doxa politiques du Royaume de pacotille, et beaucoup se croient  »des chérifs et descendants du prophète »….aussi afin de se frayer une place dans l’islam officiel depuis toujours et pour mieux canaliser leur berbérité qui sommeille en eux et ve risque pas de les quitter bientôt. (cette fois je pars pour de bon !)

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  • 4 mai 2024 à 17 h 42 min
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    Un exemple de la rationnalité occidentale française en 2024, ce type a enseigné a aint-cyr et l’École de guerre, il sait de quoi il parle, et il parle de ce que la France aurait du faire et devrait aujourd’hui ;

    Bernard Lugan – Comment la France est devenue la colonie de ses colonies (petite synthèse en 20 min) ;

    https://www.youtube.com/watch?v=r8n7PDXp_TI

    il existe une autre vidéo plus explicite que celle-ci sur le même thème et avec le même titre. recherchez sur youtube cette autre video  »Comment la France est devenue la colonie de ses colonies – conférence de ernard Lugan » qui dure plus de 40 minutes cette fois…

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  • 4 mai 2024 à 18 h 09 min
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    le voici le lien

    Comment la France est devenue la colonie de ses colonies ? | Conférence de Bernard Lugan

    https://www.youtube.com/watch?v=zLJkekiuq1Q

    Bernard Lugan est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages spécialisés sur l’Afrique qui sont enseigné dans les Académies militaires ou les hautes écoles d’administration en France ou celle de commerce. Je vous encourage a rechercher les ouvrages de ce type, ou alors simplement ses vidéos sur Youtube ou il est invité par diffents presses ou écoles ou universités…. c’est très intéressant et éclairant et c’est très révélateur sur la  »rationnalité occidentale Française »….

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  • 4 mai 2024 à 18 h 16 min
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    il y évoque justement et en intro cette pensée de Edouard Herriot en 1946 :  »Si la France permet a tous ses sujets de l’empire le droit de vote, la France deviendra la colonnie de ses colonnies »… et il ajoute, que cet  »humaniste » de la période coloniale, a parfaitement compris  »l’ethno-mathématique électorale » bien en avance sur son temps !

    Édifiant et parlant… il résume en effet ce qu’est la  »rationnalité occidentale » de manière magistrale !

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