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La gauche américaine peut-elle disqualifier juridiquement le candidat Donald Trump « I’LL be back! »?

Par Khider Mesloub.

On se souvient que, dès son intronisation à la Maison Blanche en janvier 2017, l’excentrique président Trump, dépourvu de raison, ne cessa de se livrer à ses rituelles péroraisons. Dressé droit devant son pupitre, Trump aimait s’adonner à ses exercices préférés de pitre. De même, confiné dans son bureau ovale, muni de son inséparable arme smartphonique favorite, il affectionnait, tel un «adulescent» attardé, mitrailler ses fans de Tweets frivoles.

Par Claudio Buttinelli cet article est disponible  en anglais, en italien et en espagnole ici:
Articles du 19 Aout 2023

Son ascension inattendue à la plus haute magistrature symbolise la dégénérescence du système capitaliste étasunien. Trump est l’homme de son époque : celle d’une société américaine en pleine putréfaction. Trump est à l’image de notre monde en plein naufrage, un univers déréglé, dérégulé, dégradé, dépravé. Il n’est pas plus fou que l’ensemble des «citoyens» aliénés, déphasés, désaxés, déséquilibrés, corrompus. Ni plus dangereux que l’actuel président américain, Joe Biden. Bien au contraire.

Dans les périodes de décadence de civilisation, le populo livre souvent le pouvoir à des personnalités les plus méprisables. À croire qu’elle n’a plus aucun sens de la dignité, qu’elle a sombré dans le mépris de soi. De là s’explique le choix de ses représentants désignés à son image.

Le populisme n’est que le reflet de cette société en déclin, de la populace plongée dans le pétrin, baignant dans le « politique » lit immonde de purin.

Si on devait se livrer à une comparaison historique marquée par le déclin d’un monde sclérosé, parvenu à sa fin, on peut citer volontiers l’exemple de la Russie tsariste. En effet, à la fin du règne de la dynastie des Romanov, l’influence sur le trône est remis à un personnage rustre et mystique, l’ineffable moine Grigori Raspoutine, qui exercera une immense influence sur la couronne tsariste. Ancien truand et violeur (Triumph n’a-t-il pas été accusé de viol par quelques femmes?), Raspoutine devient le véritable détenteur du pouvoir tsariste en déclin grâce notamment à ses prétendus pouvoirs thaumaturgiques et thérapeutiques. Trump avait également promis des miracles aux Américains. Au final, ils auront eu des larmes, de la détresse, du chômage, mais pas de nouvelles guerres, et surtout la misère pour les pauvres, et prochainement, sous la présidence de son successeur Biden, la répression sanglante policière et militaire pour mater les inévitables révoltes de la faim et du logement.

Raspoutine prétendait pouvoir soigner l’héritier du couple royal atteint d’hémophilie (hémorragies graves apparaissant au moindre traumatisme: l’hémophilie du fils symbolisait celle du régime en plein écroulement), par la combinaison d’incantations religieuses, conjurations d’esprits maléfiques. Trump est le fils spirituel de Raspoutine, ses incontinences verbeuses s’apparentent à des incantations byzantines.

Devenu un obstacle pour la noblesse russe exclue du pouvoir, Raspoutine finira par être assassiné en décembre 1916, afin d’éviter la ruine du régime. Mais son entreprise désespérée n’a pas conjuré l’effondrement définitif de la monarchie tsariste deux mois plus tard, précipitée par la Révolution entamée en février 1917.

Trump subira-t-il le même sort que Raspoutine ? Sera-t-il exécuté politiquement et pénalement par la faction bourgeoise démocrate de gauche (sic) résolue à empêcher la réélection de Trump, en l’expédiant en prison par le système de justice aux ordres ?

Pour pérenniser son pouvoir dorénavant inscrit dans une logique d’affrontement armé international permanent, illustrée par sa guerre de proxy livrée à la Russie ; pour renforcer et consolider l’économie de guerre en vue de la préparation de l’ultime conflit militaire à mener contre la Chine, la faction bourgeoise démocrate belliciste, totalement inféodée au complexe militaro-industriel, doit absolument éviter le retour à la Maison Blanche du dangereux « pacifiste » Donald Trump!

Comme tout le monde le sait, Trump a promis qu’il mettra fin à la guerre en Ukraine en cas de retour à la Maison Blanche en 2024. Or, cette perspective ruinerait totalement l’agenda militariste de la faction bourgeoise démocrate actuellement aux commandes de l’État fasciste américain. L’objectif de Washington est de poursuivre sa guerre par procuration et d’attrition contre la Russie, alliée de la Chine, jusqu’à l’anéantissement totale de sa puissance militaire, l’effondrement absolu de son économie. La poursuite de la guerre en Ukraine permet également aux États-Unis d’affaiblir profondément et durablement l’Europe, en particulier l’Allemagne.  Mais également d’enrichir considérablement les capitalistes du complexe militaro-industriel étasunien dont le carnet de commande ne cesse de croître. Aussi, ce triple agenda doit être maintenu, quoi qu’il en coûte aux contribuables occidentaux.

Depuis le 24 février 2022, date du déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, la hantise de la faction bourgeoise démocrate installée à la Maison Blanche, c’est la réélection de Donald Trump. C’est la raison pour laquelle elle s’active, par l’intermédiaire des avocats et juristes stipendiés, pour fabriquer des chefs d’inculpation contre l’ancien président.

Engagés dans une guerre judiciaire inquisitoriale, Biden et ses acolytes viennent d’exhiber une loi anti-mafia pour inculper Trump.

Alors qu’il est accusé d’avoir tenté de manipuler le résultat du scrutin présidentiel de 2020, la procureure a invoqué curieusement la loi sur l’extorsion et l’association de malfaiteurs, qui s’applique en général à la criminalité organisée, pour inculper l’ancien président. Une loi sur la délinquance en bande organisée, utilisée notamment contre les gangs de rue et prévoyant des peines de cinq à vingt ans de prison.

Au final, après deux ans et demi d’acharnement judiciaire, dans une course contre la montre, la manœuvre judiciaire (judicieuse) des démocrates a été accélérée. Après trois inoffensives précédentes inculpations prononcées en moins de six mois contre Donald Trump, en campagne pour la primaire républicaine pour reconquérir la Maison Blanche en 2024 (qu’il est sûr de réintégrer selon tous les sondages), la faction bourgeoise démocrate…de gauche, déterminée à le priver de cette victoire présidentielle fatale pour ses intérêts impérialistes, aura peut-être raison de l’ancien président. La quatrième inculpation pourrait lui être fatale. Et surtout carcérale.  Donald Trump a été inculpé pour la quatrième fois lundi 14 août.

Et tout porte à croire que, lors du prochain « procès de Moscou » instruit par la procureure Vychinkiste Fani Willis sur ordre du régime stalinien présidé par le gérontocrate Biden, l’ancien président, victime de la purge militaro-démocrate, ne pourra pas échapper à la prison. À plus forte raison quand on apprend que le procès aura lieu dans le comté de Fulton (Géorgie), majoritairement démocrate. Aux dernières élections, 72% des électeurs avaient voté pour le camp démocrate. Si les jurés sélectionnés sont d’obédience démocrate, Donald Trump sera assurément envoyé en prison.

Il est utile de rappeler que Donald Trump a été qualifié de psychopathe et de sociopathe, dès son élection en janvier 2017. L’intronisation de Trump à la Maison Blanche a également semé la panique dans la gauche. Diabolisé, Trump était, durant tout son mandat, comparé à Hitler par la gauche américaine et les médias à la solde du Parti démocrate. « C’est la fin d’une ère ! » « Dans un an l’Amérique sera une ruine fumante!» « Il ne faudra pas six mois avant qu’il déclenche une guerre ! »…la gauche occidentale oublie simplement que c’est autant sous le règne démocrate que républicain que l’Amérique a lancé ses guerres sanguinaires.

Or, Trump est le seul des 6 derniers présidents des États-Unis à ne pas avoir déclenché de guerre ou d’opération militaire spéciale. En effet, concrètement, sous la présidence de Donald Trump marquée par une politique symbolisée par les slogans fréquemment scandés, « America first », «Make America great again», les États-Unis n’ont pas déclenché de nouvelle guerre militaire, entre janvier 2017 et janvier 2021.

On se souvient également que Donald Trump était qualifié d’aventuriste et d’irresponsable, enclin à la violence et à la vengeance, capable de menacer de représailles et de sanctions toutes les entreprises opérant à l’international si elles portent atteinte aux intérêts étasuniens. Or, c’est sous la présidence du démocrate Joe Biden que l’aventurisme irresponsable, caractérisé par le recours illégal aux sanctions, a été appliqué sans scrupule contre la Russie et d’autres pays.

Depuis février 2022, en vertu des controversées lois extraterritoriales américaines, des centaines de personnes, entreprises, navires et avions russes à travers l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie, ont été placés sur la liste noire des États-Unis et de ses alliés. Par ailleurs, des centaines de milliards de dollars russes, placés à l’étranger, ont été confisqués par le parrain américain, Joe Biden, ce corsaire des temps modernes.

Le capital américain, en voie de militarisation de son économie et de préparation de la troisième guerre mondiale veut éviter la réélection du «pacifiste» Donald Trump. Quitte à l’assassiner politiquement par son embastillement…ou autrement. Quand à nous, nous en avons rien à faire ni de Trump le milliardaire, ni de Biden le va-t’en guerre.

Raspoutine a été assassiné par la noblesse pour éviter la ruine du régime. Au final, cette entreprise désespérée, scélérate, n’a pas conjuré l’effondrement définitif de la monarchie tsariste deux mois plus tard, précipitée par la Révolution entamée en février 1917.

L’emprisonnement de Trump signera-t-elle la fin de la société bourgeoise mafieuse américaine? Certainement pas. Une chose est sûre : son incarcération précipitera le déclin de l’Amérique, déjà déchirée par une guerre civile larvée ethnico-communautaire…gauchiste contre droitiste militaristes ce qui pourrait provoquer l’ultime révolution sociale qui balaiera définitivement la civilisation Disneyland… ce royaume américain dépravé.

 

Khider MESLOUB

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

4 réflexions sur “La gauche américaine peut-elle disqualifier juridiquement le candidat Donald Trump « I’LL be back! »?

  • Robert huet

    Hitler tout comme Mussolini étaient des socialistes donc de gauche. Le spectre politique est un cercle. Où est la droite dans ce cercle? Où est la gauche dans ce cercle? Confusion et illusion sont en réalité la matière mentale dans lequel sont pétri les idéologies sociaux-politiques de domination. En réalité, depuis des milliers d’années on justifie la pyramide hiérarchique de domination d’une minorité par des idéologies qui semble rationnel et justificatrice. En réalité c’est l’instinct de domination qui mène le bal depuis le début des civilisations humaines. C’est biologique, point final.

    Robert le renard

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    • @ Robert Huet

      Je propose de faire une distinction très importante…à savoir que ce CERCLE POLITIQUE se combine avec autant de cercles qu’il y a de classes sociales antagonistes e qui donne une sphère.. la sphère sociale globale-mondiale.

      Si tu demeures dans le cercle social bourgeois comme le font les formations politiques bourgeoises de gauche – du centre – de la droite tu as raison elles constituent un continum qui se battent pour la conquête du pouvoir d’État bourgeois – pour en faire un instrument d’asservissement des autres classes – surtout du prolétariat en société capitaliste…ce sont leurs programmes politiques de « RÉFORMES » du mode de production capitaliste…. c’est ce que la bourgeoisie tente de nous imposer comme étant « naturel », « biologique », « l’instinct cannibale, sauvage, animal, de l’être humain »… sous le règne de la rareté des ressources (alors qu’il y a de moins en moins de rareté)

      Pour mener notre guerre de classe d’éradication du mode de production capitaliste = sa totale éradication et la construction d’un nouveau mode de production sociale prolétarien puis communiste nous devons sortir du cercle politique et social bourgeois = sortir de ce mantra de « l’être humain animal sauvage-biologiquement – instinctivement – prédateur »

      Il nous faut construire notre cercle prolétarien et graviter dans notre propre cercle prolétarien révolutionnaire.

      Le monde alors se retrouve confronté entre différents cercles dont les deux cercles dominants – celui du capital bourgeois décadent à gauche comme à droite et le cercle prolétarien fondé sur la force COMMUNE-SOCIALE-ÉCONOMIQUE – POLITIQUE – IDÉOLOGIQUE de la classe prolétarienne Révolutionnaire en lutte contre la rareté des ressources et la production de l’abondance libératrice des aléas de la nature.

      Le prolétariat doit aménager – transformer – façonner – humaniser la nature pour le bénéfice de l’ensemble du vivant ce que le capital de droite comme de gauche ne sait pas faire…condamner qu’il est à poursuivre des chimères qui ne profitent à personne au bout du compte.

      Voilà notre projet de classe prolétarien pour une société nouvelle.

      Robert Bibeau

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  • Eddie

    Trump est aussi pourri que tous les autres politiciens américains.
    Ne surtout pas oublier son œuvre : le général iranien Qassem Soleimani, figure charismatique et populaire en Iran, a été tué vendredi 3 janvier 2019 par une frappe aérienne américaine devant l’aéroport de Bagdad.

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    • @ eddie

      tU AS PARFAITEMENT RAISON

      Notre objectif ici n’est pas de soutenir TRUMP ou BIDEN mais de montrer que le grand capital américain est engagé dans une guerre fratricide à finir pour le contrôle de l’appareil d’État fasciste étatsunien

      Le prolétariat doit le comprendre le reconnaître ne pas s’y engager et conserver ses forces pour l’INSURRECTION POPULAIRE à venir.

      Robert Bibeau

      Répondre

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