Le président chinois Xi Jinping, le 19 juin 2023 à Pékin

La Chine a annoncé, ce dimanche 27 août, la réduction de moitié de la taxe sur les transactions boursières.

La mesure était très attendue (par les parasites boursiers et financiers. NDÉ). La Chine a annoncé, ce dimanche 27 août, la réduction de moitié de la taxe sur les transactions boursières. Objectif : restaurer la confiance dans le deuxième marché boursier mondial, sur fond de ralentissement économique. Cette baisse, qui sera effective dès lundi, est la première depuis 2008.

« Afin de dynamiser le marché des capitaux et de renforcer la confiance des investisseurs, le droit de timbre sur les transactions de titres sera réduit de moitié à partir du 28 août », ont déclaré dans un communiqué commun le ministère des Finances et l’administration chargée de la fiscalité. La taxe était jusqu’à présent de 0,1 %.

Dernièrement, les places boursières de Chine continentale sont ébranlées par la mauvaise santé de l’économie nationale avec un chômage élevé des jeunes, une baisse des exportations et une crise de la dette dans l’immobilier. Récemment, c’est la situation du promoteur Evergrande, surendetté, qui a terni un peu plus l’image chinoise. Il a d’ailleurs indiqué ce dimanche avoir creusé ses pertes au premier semestre, malgré un endettement total en légère baisse. Ses pertes nettes pour la période allant de janvier à juin se sont élevées à 33 milliards de yuans (4,53 milliards de dollars), selon un communiqué publié sur le site Internet de la Bourse de Hongkong.

Si sa descente aux enfers est emblématique de la crise de l’immobilier en Chine, il n’est pas le seul à connaître des difficultés. Country Garden, longtemps réputé solide financièrement, a été incapable au début du mois d’août de rembourser deux intérêts sur des emprunts.

« Un point de non-retour »

L’indice CSI 300 des principales capitalisations des Bourses de Shanghai et Shenzhen a reculé d’environ 4 % en 2023, après deux années consécutives de baisse, selon l’agence d’information financière Bloomberg. Cette chute s’explique en partie par l’absence de reprise économique d’ampleur après la pandémie de Covid-19, les autorités étant toujours réticentes à engager un véritable plan de relance. « Il est désormais clair que le premier trimestre 2020, marqué par le début de la pandémie, a représenté un point de non-retour pour l’économie chinoise », analysait il y a peu l’économiste Adam Posen dans L’Express.

Alors que les voyants économiques de la Chine sont au rouge, les observateurs naviguent à vue, faute d’avoir accès aux données officielles. « Une étude parue récemment a montré que, depuis que Xi Jinping est au pouvoir, le nombre de données mises à jour par le Bureau national des statistiques a été divisé par trois ! » déplorait dans nos colonnes François Rimeu, stratégiste de la société de gestion La Française AM. Dernier exemple en date, la suspension de la publication du taux de chômage des jeunes de 16 à 24 ans. Selon le dernier rapport publié, il était de l’ordre 21 %. Un flou organisé qui fait fuir les investisseurs.

Dans ce contexte, l’objectif visé par le pouvoir d’une croissance économique de l’ordre de 5 % semble difficilement tenable. D’autant que le président chinois ne semblait pas prêt à prendre des mesures d’envergure. Jusqu’à ce dimanche ? Avec l’annonce sur la taxe sur les transactions boursières, le gouvernement ambitionne de faire revenir les investisseurs qui ont perdu confiance dans les actifs chinois. Cette baisse devrait générer d’importantes transactions à partir de lundi à la reprise des cotations.