LA REPRODUCTION ÉLARGIE DANS LE COULOIR DE LA MORT. Partie 2/3

Par Gérard Bad,  sur Spartacus. http://spartacus1918.canalblog.com/

La première partie de cet article est ici:
LA REPRODUCTION ÉLARGIE DANS LE COULOIR DE LA MORT. Partie 1/3 – les 7 du quebec

La deuxième partie de cet article est ici :
LA REPRODUCTION ÉLARGIE DANS LE COULOIR DE LA MORT. Partie 2/3 – les 7 du quebec

La troisième partie de cet article est ici :
LA REPRODUCTION ÉLARGIE DANS LE COULOIR DE LA MORT. Partie 3/3 – les 7 du quebec

Par Claudio Buttinelli cet article est disponible  en anglais, en italien et en espagnole ici:
Articles du 21 Septembre 2023


QUAND LA GRANDE INDUSTRIE S’IMPOSE COMME PUISSANCE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE

 4- Le travailleur collectif la reproduction élargie et la socialisation.

 Marx et Engels, ont souvent souligné qu’il se formait inévitablement au sein même du capital une certaine socialisation, elle commence d’ ailleurs dés la « coopération » et prendra tout son essor avec les sociétés anonymes et les nationalisations, pour nos théoriciens la concentration et la centralisation du capital sont les prémices de la socialisation économique en perspective.

« A partir du moment, cependant, où le produit individuel est transformé en produit social, en produit d’un travailleur collectif dont les différents membres participent au maniement de la matière à des degrés très divers, de près ou de loin, ou même pas du tout, les déterminations de travail productif, de travailleur productif, s’élargissent nécessairement. Pour être productif, il n’est plus nécessaire de mettre soi-même la main à l’œuvre ; il suffit d’être un organe du travailleur collectif ou d’en remplir une fonction quelconque, la détermination primitive du travail productif, née de la nature même de la production matérielle, reste toujours vraie, par rapport au travailleur collectif considéré comme une seule personne, mais elle ne s’applique plus à chacun de ses membres, pris à part. »

Ce passage important mérite quelques explications, à première vue il donne l’impression d’ en revenir à Saint Simon avec cette notion de travailleur collectif ; ce que Marx veut faire ressortir c’est le caractère de plus en plus social de la production, de la coopération à la reproduction élargie en passant par la manufacture. A ce stade la production deviendra essentiellement une production de plus-value et profits et pour y parvenir un développement massif de la classe ouvrière, accompagnée de son exclusion régulière par la machinerie. Il y aurait donc au stade de la plus value relative une plus value provenant du caractère collectif de la production distincte de par son caractère social de l’ exploitation basée sur le temps de travail devenue une assise misérable.

A ce stade le capital entre en contradiction avec lui même et pour se maintenir en vie, il doit se lancer dans des économies d’ échelle par le truchement de fusion/acquisition, de concentration et centralisation afin de réduire ses coûts fixes, en espérant maintenir et accroître sa reproduction élargie.

« En se développant, les forces de production de la société, ou forces productives du travail, se socialisent et deviennent directement sociales (collectives), grâce à la coopération, la division du travail au sein de l’atelier, l’emploi du machinisme et, en géné­ral, les transformations que subit le procès de production grâce à l’emploi conscient des sciences naturelles, de la mécanique, de la chimie, etc. appliquées à des fins technologiques déterminées, et grâce à tout ce qui se rattache au travail effectué à une grande échelle, etc. (Seul ce travail socialisé est en mesure d’appliquer les pro­duits généraux du développement humain – par exemple les mathématiques – au procès de production immédiat, le développement de ces sciences étant à son tour déterminé par le niveau atteint par le procès de production matériel.)Tout ce développement de la force productive du travail socialisé, de même que l’application au procès de production immédiat de la science, ce produit général du développement social, s’opposent au travail plus ou moins isolé et dispersé de l’individu particulier, et ce, d’autant que tout se présente directement comme force productive du capital, et non comme force productive du travail, que ce soit celle du travailleur isolé, les travailleurs associés dans le procès de production, ou même d’une force productive du travail qui s’identifierait au capital. » ( K,Marx,chapitre inédit du Capital,ed,10/18, p,199/200)

 

5-Le vol du temps de travail passe à la trappe

A ce niveau, celui du capitalisme pleinement développé de la grande industrie la production va dépendre de plus en plus de la machinerie au point qu’ à un certain stade, le vol du temps de travail comme mesure de l’exploitation devient une assise misérable.

« Le vol du temps de travail d’autrui, base actuelle de la richesse, paraît une assise misérable comparée à celle que crée et développe la grande industrie elle-même. Lorsque, dans sa forme immédiate, le travail aura cessé d’être la grande source de la richesse, le temps de travail cessera et devra cesser d’être la mesure du travail… » (Karl Marx,  Manuscrits de 1857-1858 (« Grundrisse ») Les Éditions sociales, Paris, 2011, p. 660-662)

Nous pouvons constater que de plus en plus le système des machines se fait face à lui même, nous avons démontré que l’ entreprise LEGO aux importants bénéfices, ne pouvait pas tirer de tels profits de l’ exploitation de ses 27338 salariés dans le monde. Cet exemple s’ applique partout et la reproduction élargie du capital dont la base est « le travail gratuit » se trouve dos au mur d’ ou la recherche d’un autre type d’ exploitation pouvant fournir du « travail gratuit sans charges sociales ». L’ économie collaborative se propose d’ effectuer cette dernière tentative de faire perdurer le système capitaliste qui sans le salariat n’ est déjà plus du capitalisme, mais un système de rente institutionnel.

Bien entendu, il va nous falloir démontrer, comment bon gré mal gré le capitalisme est devenu son propre ennemi et comment les prémices d’une nouvelle société se manifestent.

 

6- Après nous avoir fait l’éloge de la la révolution technique et scientifique, Marx va en déterminer les limites

« Avant la production capitaliste, c’est le commerce qui domine l’industrie ; l’inverse se présente dans la société moderne. »K.Marx

Dés que la machinerie s’impose comme moyen de production plus efficace que la force productive ouvrière, celle ci se retrouve directement face au Capital. Elle va dans un premier temps engager la lutte contre les machines (les canuts et luddistes 1811-1812 ). Les blanquistes et Barbés passent aux actions directes mais seront vaincus.

C’est alors que K,Marx fait cette déclaration :

«  Les soi-disant révolutions de 1848, n’ont été que de simple incidents, de menues cassures et lézardes dans la dure écorce de la société européenne. Mais elles y découvraient un gouffre. Sous une surface d’apparence solide, elle révélèrent des océans de masse liquide qui n’ a qu’a se répandre pour faire voler en éclats des continents de roches dures. Elles proclamèrent bruyamment et confusément l’ émancipation du prolétariat, ce mystère du XIXéme siécle et de la révolution de ce siècle. En vérité, cette révolution sociale n’ était pas une nouveauté inventée en 1848. la vapeur, l’électricité et le métier à filer étaient des révolutionnaires infiniment plus dangereux que des citoyens de la stature d’un Barbès,d’un Raspail et d’un Blanqui.  «  Discours à l’occasion de l’ anniversaire du People  « ‘ Paper, Londres le 14 avril 1856 (Traduction:L.Janover et M. Rubel.)

Voir aussi l’ auto critique de Engels dans la préface de « Les luttes de classes en France 1848-1850 » ou l’on passe du slogan « l’arme de la critique ne saurait remplacer la critique des armes » au parlementarisme.1

Le moteur de l’histoire ce ne sont plus les Barbés,Raspail,Blanqui ces révolutionnaires de la période de domination formelle du capital, mais la révolutionnaire grande industrie comme fabrique de prolétaires potentiellement révolutionnaires. Cette masse de prolétaires permet au capital de s’accroître sur une base élargie.

« A mesure que la grande industrie se développe, la création de la richesse vraie dépend moins du temps et de la quantité de travail employés que de l’action des facteurs mis en mouvement au cours du travail, dont la puissante efficacité est sans commune mesure avec le temps de travail immédiat que coûte la production ; elle dépend plutôt de l’état général de la science et du progrès technologique, application de cette science à la production ».(Karl Marx,  Manuscrits de 1857-1858 (« Grundrisse ») (Les Éditions sociales, Paris, 2011, p. 660-662)

Ce passage et d’autres indiquent, sans ambiguïté le passage à la domination réelle du capital, c’est à dire à l’avènement de la production de la plus value relative, celle ou le vol du temps de travail devient une assise misérable.

Il faudra attendre l’après seconde guerre mondiale pour que cette domination l’ emporte dans le monde occidental,qui sera rapidement confronté à la nécessité de délocaliser ses industries. La prévision de Schulze-Gaevernitz mentionnée dans « l’impérialisme stade suprême du capitalisme » venait de se réaliser.

le « danger » de l’impérialisme consiste en ceci que « l’Europe se déchargera du travail manuel – d’abord du travail de la terre et des mines, et puis du travail industriel le plus grossier – sur les hommes de couleur, et s’en tiendra, en ce qui la concerne, au rôle de rentier, préparant peut-être ainsi l’émancipation économique, puis politique, des races de couleur ». »  Lénine l’ impérialisme stade suprême du capitalisme ed. Pékin p.125,126

C ‘est seulement en ce début du XXI siècle, que la domination réelle du capital commence à ce manifester en Chine.

« Des dizaines de millions d’autres, sans diplôme ni qualification, sont soit sans travail, soit poussés vers des emplois très mal rémunérés ou essaient de gagner leur vie dans l’économie précaire du travail à la demande.

Les données les plus récentes ont montré que le taux de chômage des jeunes urbains âgés de 16 à 24 ans était de 21,3 pour cent, un record, reflétant une tendance à la hausse continue. En réalité, le chiffre pourrait être beaucoup plus élevé.

Plus tôt ce mois-ci, un professeur de l’Université de Pékin, Zhang Dandan, a écrit un article en ligne dans le magazine financier Caixin, déclarant que si 16 millions de non-étudiants restant à la maison et dépendant de leurs parents étaient inclus, le taux réel de chômage des jeunes pourrait être aussi élevé que 46,5 pour cent. » sources WS.

 

7- Patronat et salariat doivent disparaître telle est la sentence finale.

« L’idéal suprême de la production capitaliste est – en même temps qu’elle augmente de manière relative le produit net – de diminuer autant que possible le nombre de ceux qui vivent du salaire et d’augmenter le plus possible le nombre de ceux qui vivent du produit net. » (Marx, Chapitre inédit du Capital, 10/18, p. 245)

 Cette revendication, l’abolition du salariat est issue de l’ ouvrage « salaire, prix et profit » 

de K.Marx de 1865.2 Elle va figurer dans les statuts de la CGT, jusqu’à son congres confédéral de 1995, où l’objectif visant l’abolition du patronat et du salariat fut remplacé par « combattre l’ exploitation capitaliste et toutes les formes d’ exploitation du salariat » au profit d’un gestionisme syndical de la force de travail.

Dés lors que va s’imposer la domination réelle du capital et la société de consommation, le réformisme va dominer partout, même en menant des luttes très dures,voir pré insurrectionnelles comme celles des mineurs du charbon. Ces luttes seront circonscrites par le remplacement de l’ère du charbon3 par celle du pétrole, laissant sur le pavé des milliers de mineurs.

Un des piliers du prolétariat mondial, allait disparaître, d’ abord remplacer par les machines puis concurrencé par l’ arrivé du pétrole. En Allemagne,le sujet révolutionnaire, le prolétariat des mines de la Rhur fut écrasé et les chefs de la ligue Spartacus Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht assassinés.

Avec l’écrasement de la commune de Berlin, l’ espoir d’une révolution mondiale fut repoussé dans le temps, la contre-révolution allait s’imposer.

 Le salariat et les trente glorieuses4

 C’est seulement après la seconde guerre mondiale, que la société salariale va décoller . En effet, le salariat représentait 62% de la population active en 1936, il sera des les années 2000 à la hauteur de 90%. Si durant l’entre deux guerres la structure du salariat est restée relativement stable, il en sera tout autrement après la seconde guerre mondiale ( plan Marschall et reconstruction). Pays encore agricole, la France va s’engager dans l’ industrialisation et pour trouver des bras le capital va devoir liquider concentrer le secteur agricole qui va perdre 40% des ses exploitants et 70% de ses salariés entre 1955 et 1975.

Dés 1954, la classe ouvrière représentera 61 % des salariés avec un maximum en 1975. Comme nous pouvons le constater, toute évolution technologique importante provoque une importante modification de la structure des emplois.

C’est ce qui va se passer suite à l’ expansion économique de 1950 à 1973, ou la croissance annuelle des douze pays de la communauté européenne fut en moyenne de 4,6%. Au cours de cette période, la grande industrie s’implante en province (automobile, électronique, électroménagér) le salariat est principalement composés de femmes, d’immigrés et de jeunes non qualifiés. Dans le même temps le tertiaire ‘banques et assurances) se développe. La consommation des ménages augmente, les ménagères achètent des machines à laver le linge, puis la vaisselle. Le chômage tombe en Europe à 2,4% de la population active et les premiers lotissements de maisons individuelles préfabriquées se multiplient ,

L’industrialisation de l’ après seconde guerre mondiale, s’accompagne d’un encadrement juridique du contrat de travail, qui va comprendre une dimension collective et individuel stipulés dans le code du travail et le droit conventionnel. Cet encadrement , donnera naissance au salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) en 1950, qui sera remplacé en 1970 par le salaire minimum interprofessionnelle de croissance (SMIC). C’ est le début de la liaison « salaire productivité » et de la « participation ». La mensualisation sera progressivement instaurée entre 1969 et 1978 mettant fin à des statuts divers ne correspondants plus aux réalités du passage de la domination formelle à la domination réelle du capital.

Chocs pétroliers et monétarisme, l’inversion.

 Le choc pétrolier de 1973 et ceux qui vont suivre vont rebattre les cartes et mettre un terme aux trente Glorieuses. le courant monétariste qualifié de libéral des Chicago boys de Reagan à Thatcher, est bien décidé à vaincre l’inflation en s’ attaquant aux acquis sociaux des trente glorieuses. Le volet social ( retraite, sécurité sociale, santé, service public) et les canards boiteux de l’ industrie lourde ( liquidation de la triple alliance prolétarienne mine, aciérie, transport).

La purge sera sévère, en 1985 Thatcher, va mettre à terre les mineurs. En relevant les taux d’ intérêts, afin de préserver la valeur de la monnaie, le monétarisme va aussi restreindre le crédit (l’émission de monnaie privée) et provoquer une contraction de la masse monétaire qui devait à terme exploser par manque de liquidités.

La crise du subprime de 2007/2008 va mettre au tapis les ténors du monétarisme, Ben Bernanke qui avait prononcé en 2002 un discours flamboyant en hommage au 90 ème anniversaire de Milton Friedman, le père du monétarisme, allait devoir du fait de la crise se transformer en « hélicoptère monnaie » et ouvrir toute grande la «  trappe à liquidité «   c’ est à dire faire marcher «  la planche à billet. ». La mesure vise à circonscrire la menace de déflation, Mais avant de capituler en rase campagne, les monétaristes vont tenter une sortie avec ce qui fut appelé le « consensus monétariste » une position bâtarde qui ne va pas résister aux réalités de la crise ouverte de 2007/2008. Crise qui va faire remonter à la surface les cadavres du keynésianisme, du New deal de Roosevelt et pour l’ Europe celui d’un plan Marshall Bis.. Engluée dans la déflation depuis 1997, la Banque centrale du Japon adoptera en mars 2001 ce qui va s’appeler l’ assouplissement quantitatif ou quantitative easing . Elle injectera des milliers de yen pour contrer la déflation. Après la crise de 2008, la FED décide elle aussi de recourir au quantitative easing QE par trois fois , la Banque d’ Angleterre suivra. La Banque centrale européenne, quant à elle utilisera le quantitative easing plus tardivement en 2015 face au risque déflationniste, avec toujours la même recette d’injections massives de liquidités pour contrer la déflation. Le bilan du recours au QE restera mitigé, l’inflation attendue n’était que faiblement au rendez vous.

Du retour de l’inflation à l’impasse salariale

Tout sera mis en œuvre pour favoriser un retour contrôlé de l’ inflation, malgré toutes les manipulations monétaires mises en place, l’inflation va resurgir par le truchement de toujours qui est la hausse du prix de l’ énergie. Pendant ce temps les attaques monétaristes contre le dit volet social vont se poursuivre. Restera un prolétariat de plus en plus fragmenté mis en concurrence avec le prolétariat asiatique en expansion, et maintenant la propulsion de l’IA qui va élargir la base sociale du précariat.

En effet le développement des NTCI et de l’ IA font que le travail mort ne cesse de l’ emporter sur le travail vivant laissant derrière lui non seulement une armée de chômeur, mais aussi de surnuméraires ceux dont le capitalisme n’ a plus besoin et qu’il va devoir nourrir au lieu de se faire nourrir par eux.

Cependant ce mouvement n’ est pas aussi rapide que les déclarations faites par les médias et autres, la proportion moyenne de salariés dans l’Union Européenne n’ayant que peu variée depuis plus de quinze ans. Ce qui c’est produit depuis le compromis fordiste, c’est la généralisation de l’ exploitation flexible sous des statuts divers ou sans statut à tout moment et en tout lieu des forces de travail. Le CDI pilier d’une certaine paix sociale est toujours en vie, mais il a commencé sa mutation précaire. Actuellement, c’ est environ 40% de CDI qui ne dépassent pas une année. De plus en plus d’ embauche se font sur le fil du rasoir des CDD 87% contre 55% en 19823.

Pour maquiller les chiffres du chômage, les gouvernements ont légiférer dans le sens d’une réforme du salariat (Loi El Khomeri et Rapport Badinter en France). Les médias allant jusqu’à déclarer que le progrès technique exige une réforme totale du salariat et même sa disparition au profit d’une exploitation du « travail fantôme » dit aussi immatériel. Ce travail fantôme c’ est celui du consommateur .

 Le temps de travail lui même, est devenu aléatoire et n’ a plus d’ horaire ( le temps de travail zéro heure) en est le symbole, laissant la place au précariat (Uber, Delivreroo…) sans compter la misère qui déborde de partout entraînant des vagues migrantes incessantes de surnuméraires. Les émeutes dans le monde ne cessent d’ augmenter et gagnent maintenant les centres historiques du capitalisme .Sur un tel terreau tous les trafics de la marchandise humaines fleurissent et notamment celui des narco-traficants.

Nous voilà donc arrivé au stade où le capitalisme se trouve contraint de nourrir ses esclaves au lieu de se faire nourrir par eux,5 le stade où la production capitaliste n’ est que production de surnuméraires, production non seulement de l’ armée industrielle de réserve, mais production d’une surpopulation relative3 telle que Marx la définissait dans le Tome 1 du Capital XXV chapitre. Cette surpopulation relative et inemployable est sacrifiée régulièrement sur l’ autel de la productivité.

Quand les candidats à l’ élection présidentielle prétendent sortir les français du bourbier de la précarité et des petits boulots grâce à la Recherche et Développement (RetD). Ils mentent, pour la bonne et simple raison que tout accroissement de la productivité signifie une économie de force de travail humaine, afin d’ affronter la concurrence. L’ autre concurrence chante la même chanson à ses prolétaires, et au final tous se concurrence pour savoir qui va licencier le plus de travailleurs.


NOTES

1Voir à ce sujet les très bonnes remarques de Claude Bitot dans son livre « Le communisme n’ a pas encore commencé (ed. Spartacus)

2«Au lieu du mot d’ordre conservateur « un salaire équitable pour une journée de travail équitable », ils doivent inscrire sur leur drapeau le mot d’ ordre révolutionnaire ; « Abolition du salariat ». K. Marx.

3 « Le charbon talonnera le pétrole comme première source d’énergie mondiale dans cinq ans et devrait le dépasser d’ici à dix ans, selon un rapport publié, par l’Agence internationale de l’énergie. « Le charbon a représenté près de la moitié de la hausse de la demande mondiale d’énergie »

 4L’expression « Les trente glorieuses » est reprise du titre d’un livre de Jean Fourastié consacré à l’expansion économique sans précédent qu’a connu la France, comme les autres grands pays industriels, du lendemain de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au choc pétrolier de 1973. Jean Fourastié a choisi de donner ce nom à cette période en référence à la révolution de 1830 qualifiée traditionnellement de « Trois glorieuses ». Pour lui, 1830 marque un tournant politique majeur en France, et la période 1945-1973 des « Trente Glorieuses » peut-être considérée comme son équivalent sur le plan économique.

5Les « grands » de ce monde, lors d’une réunion en 1995 à San Francisco allaient s’interroger sur l’ avenir de ce qu’ils allaient appeler le 20/80. Pour eux 20% de la population mondiale pouvait faire tourner l’ économie et qu’il fallait se préparer à gérer les 80% de la population qui s’avérera superflu, ou surnuméraires qu’il faudra «occuper». Et pour maintenir la paix sociale, Z. Brezinski a proposé le « tittytainment », un mélange d’aliment physique et psychologique qui endormirait les masses et contrôlerait leurs frustrations et protestations prévisibles.


Suite et fin  LA REPRODUCTION ÉLARGIE DANS LE COULOIR DE LA MORT. Partie 3/3 – les 7 du quebec
LA REPRODUCTION ÉLARGIE DANS LE COULOIR DE LA MORT Partie 1/3 – les 7 du quebec

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