Tel un avion sans kérosène

OLIVIER CABANEL — Loin des gros porteurs polluants et avides de carburant, les chercheurs multiplient les innovations vers une aviation plus respectueuse de l’environnement.

Les initiatives se multiplient, et même si elles ne sont que rarement relayées par les gouvernements, les chercheurs accumulent les innovations.

L’imagination chère à « Dany le Vert » est au pouvoir : Patric Peebles, chercheur sans diplômes, vient d’inventer l’hélico silencieux, le Fanwing récompensé par un diplôme décerné par le WTN (World Technology Network) prix attribué par CNN, Microsoft, Nasdaq, le magazine Science et Time Magazine.

Cet engin soulève des poids 4 à 5 fois supérieurs à ceux soulevés par un hélicoptère classique, et consomme beaucoup moins de carburant.

En Italie, l’université polytechnique de Turin vient de présenter en mars dernier un prototype (Skyspark) qui vole à l’hydrogène afin d’arrêter l’énorme pollution que représente le trafic aérien.

Equipé de batteries Lithium polymère, d’un moteur électrique à courant continu sans balayage, de piles à combustibles à hydrogène, cet avion révolutionnaire capable de voler à 300 km/h sur une distance de 500 km, n’en est qu’à ses débuts, et ont peut dans l’avenir imaginer que cette technologie se développe afin de remplacer les polluants avions actuels.

Déjà, en avril 2008, un avion du même genre, mis au point par la société Boeing avait volé dans le ciel espagnol.lien

Bien sur, le vol était encore modeste car le petit appareil d’une envergure de 16,3 m pour 6,5 m de long avec un poids de 800 kg a volé à 1000 mètres d’altitude, pendant une vingtaine de minutes.

Et puis il y a le SolarImpulse, l’avion solaire en fibre de carbone de Bertrand Piccard, de 80 mètres d’envergure, d’un poids de 2 tonnes, et qui vise en 2011 la réalisation d’un tour du monde sans escale, grâce à ses cellules photovoltaïques.

Il sera présenté le 26 juin prochain à Dübendorf près de Zürich.

Toutes ces technologies innovantes pourraient demain faire disparaître définitivement une préoccupante pollution aérienne.

Une étude publiée dans le journal Nature du 15 juin 2006 a prouvé que les vols de nuits, ne représentent que 25% du trafic, mais qu’ils sont responsables de 60 à 80% du réchauffement climatique dû aux traînées de condensation de l’eau émise par les réacteurs.

Cette étude menée par une équipe de chercheurs britanniques de l’université de Reading conduite par Nicola Stuber affirme en plus que le CO2 émis reste dans la haute atmosphère pendant environ un siècle, car il n’est pas absorbé par la photosynthèse.

Ces traînées appelées les contrails ne sont en effet pas si innocentes que çà et ont un double effet sur l’atmosphère.

En bloquant une partie de la lumière du soleil, ils font baisser la température, et sont également responsables d’un effet de serre qui réchauffe l’air, en piégeant dans la basse atmosphère une partie des rayons infrarouges émis par la Terre.

Le refroidissement intervient le jour, et le réchauffement le jour et la nuit.

Or cette pollution des contrails est en forte augmentation depuis vingt ans, et (hélas) a été soigneusement évitée lors des accords de Kyoto.

Les auteurs de l’étude préconisent des mesures pour limiter cet impact et Nicola Stuber estime que « ces découvertes vont bien au-delà de la dimension purement scientifique qu’elles revêtent ; elles pourraient être utiles si les politiques décidaient de modifier la gestion des vols, afin de réduire l’impact de l’aviation sur le climat ».

Un chercheur américain Davis Travis, de l’université du Wisconsin a remarqué que lors des évènements du 11 septembre, lequel avait provoqué l’interdiction de tout survol du territoire américain pendant trois jours, il y avait eu un écart de température entre le jour et la nuit de plus d’un degré Celsiuslien

Cerise sur le gâteau, les contrails sont aussi responsables d’une partie de la destruction de la couche d’ozone.

 L’AEE (agence européenne de l’environnement) a publié un rapport qui affirme que le trafic aérien va quasiment doubler d’ici à 2020 en Europe et confirme que les émissions de CO2 des vols internationaux au départ de l’Europe ont augmenté de 85% entre 1990 et 2004, mais l’Europe promet d’agir et vient d’approuver un projet visant à obliger les compagnies aériennes à réduire leurs émissions.

Ne serait-il pas plus intelligent de se tourner enfin vers d’autres technologies ?

Car comme disait un vieil ami africain :

«Le feu qui te brûlera, c’est aussi le feu qui te chauffe».

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