L’échec confirmé de l’offensive ukrainienne de 2023
Par Boris.
L’échec définitif de la grande offensive ukrainienne de 2023 a été constaté enfin par tous les analystes de l’OTAN, partisans à I ‘évidence de l’Ukraine, mais obligés de se rendre à l’évidence, à la mi-octobre 2023. Cette offensive a été menée par l’ armée ukrainienne de début juin à mi-octobre 2023, ambitionnant de couper en deux le territoire ukrainien occupé et annexé (en septembre 2022) par la Russie, en rejoignant la Mer d’Azov, avec un mouvement secondaire significatif devant reprendre Bakhmout, dans le Donbass. Si des soldats ukrainiens avaient rejoint la Mer d’Azov, on l’aurait su, cette victoire aurait été évidemment très filmée et diffusée. Il n’y a rien eu de tel. De même, Bakhmout n’a absolument pas été reprise, ni même encerclée.
Sur l’axe offensif principal, même le premier objectif militaire significatif en direction de la Mer d’Azov, la ville de Tokmak, effectivement désigné comme tel par les experts et conseillers militaires de l’OTAN, dont la prise, à défaut d’être une grande défaite, aurait fragilisé le dispositif défensif russe, n’a absolument pas été atteint. Le résultat dans ce secteur après quatre mois d’efforts ukrainiens intensifs et continus n’aura abouti qu’à la très modeste prise du village de Robotyne, insignifiant en soi, formant un petit saillant dans la première ligne russe. L’exploitation tant annoncée durant les deux derniers mois de cette conquête modeste n’a absolument pas eu lieu. On ne niera pas le courage des soldats ukrainiens, ni la préparation matérielle effectuée, mais les défenses russes, bien organisées en profondeur, ont tenu. Solidement. Les pertes matérielles et humaines ont été lourdes des deux côtés. Au moins s’agit-il massivement de militaires, contrairement à d’autres guerres en cours aujourd’hui, en Palestine comme au Soudan.
Désormais, l’automne est bien avancé. Cela signifie que la saison des boues est en cours, et elle empêche matériellement les déplacements de véhicules lourds, typiquement les chars, ou même souvent les véhicules de transport d’infanterie blindés. Comme il n’y a toujours pas eu de percée ukrainienne significative fin octobre, il n’y en aura donc pas avant longtemps, sinon jamais. Désormais, seuls les propagandistes les plus zélés de Kiev assurent toujours de I ‘existence ou de l’imminence de percées majeures de l’armée ukrainienne sur le front russo-ukrainien, et ils n’arrivent plus à convaincre quiconque.
De petites offensives ukrainiennes très locales ont été lancées fin octobre sur la rive orientale du Dniepr, ce qui est une habitude depuis le mois de juin ; elles sont probablement peu significatives, et risquées, car il est dangereux de se battre dos au fleuve, avec un ravitaillement forcément précaire faute de ponts sécurisés. Elles sont claironnées comme de grandes victoires, pour la énième fois par les médias ukrainiens. Mais cet enthousiasme de commande est désormais de moins en moins repris à l’Ouest, ce qui ne s’explique pas seulement par le détournement massif de l’attention médiatique sur la Palestine.
Actuellement, sur le front, à près de 1 000 kilomètres de l’embouchure du Dniepr à la frontière russe au Nord-Est de Kharkov (Kharkiv), les activités offensives d’un camp comme de l’autre sont réduites. Les mouvements agressifs les plus notables sont désormais russes, avec un long mouvement tentant d’encercler Avdiivka, dernière ville périphérique de Donetsk, capitale du Donbass russe, encore tenue par l’armée ukrainienne. De même l’armée russe maintient-elle la pression sur Koupiansk, petite ville frontalière de la province de Kharkov reprise par l’Ukraine à l’automne 2022. On n’annoncera pas forcément la prise imminente de ces deux villes. Quand bien même auraient-elles lieu, elles ne marqueraient pas de grandes victoires pour autant en soi, comme pourraient l’être, par hypothèse, les prises de Kramatorsk, de Kharkov, ou de Kherson.
Ainsi, cette guerre fratricide, entre peuples européens, slaves et chrétiens, et déjà bien trop longue, devrait décidément probablement se prolonger pour longtemps, en 2024, voire en 2025. Chaque camp affirme sa confiance dans la guerre d’usure en cours. L’Ukraine souffre toutefois du basculement médiatique complet en faveur de l’entité sioniste, de la lassitude des populations occidentales voire des décideurs politiques, en particulier après I’échec manifeste de cette offensive ukrainienne de 2023.
Les flux d’aide financière, de munitions, prennent désormais aussi, et davantage, le chemin de l’entité sioniste. Sans en tirer de conclusion définitive, cette évolution du contexte international favorise clairement la Russie. L’Ukraine n’est plus prioritaire à Washington ; l’opposition républicaine, majoritaire à la chambre basse, réclame des enquêtes sur cette aide, qui a effectivement permis à l’Ukraine de résister à la Russie, mais avec de forts soupçons de détournements d’armes et de fonds, et tend donc à refuser les nouvelles demandes du gouvernement Biden. Ce dernier a trouvé une astuce pour les faire voter malgré tout, les lier dans un chapitre budgétaire commun « d’ aides extérieures d’urgence » avec celles en faveur de l’entité sioniste, elles bien sûr votées dans l’enthousiasme par les républicains. Ce coup politique ne réussira peut-être pas à chaque fois à l’avenir.
Il existe néanmoins un petit espoir de cessez-le-feu, dans quelques mois, en cas de situation du front vraiment stationnaire, et la possibilité pour chaque camp de crier victoire : l’Ukraine existe toujours comme Etat indépendant, avec les trois villes majeures de Kiev, Kharkov, Odessa, et la Russie conserve la majorité des régions annexées en septembre 2022, en assurant la continuité territoriale terrestre entre le cœur de la Russie et la Crimée. Cet espoir dépend surtout de l’état d’épuisement de la Russie. On n’imagine plus guère l’Ukraine mener une grande offensive terrestre en 2024, après l’échec total de 2023. Mais qu’en est-il de la Russie ? Est-elle épuisée aussi, sauvée de justesse par sa victoire défensive de 2023, ou a-t-elle enfin organisé une économie de guerre, produisant notamment massivement des chars capables de remplacer les plus de 2 000 perdus depuis février 2022 ? On ne le sait pas. Si la réponse était positive, Poutine chercherait probablement à poursuivre la guerre pour, sinon s’emparer de toute l’Ukraine, du moins obtenir de nouveaux gains territoriaux significatifs à l’Est et au Sud de l’Ukraine. Afin de pousser son avantage.
Versão em Língua Portuguesa:
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