La vie capitaliste est un long fleuve de guerres protéiformes tranquilles (I)
Par Khider Mesloub.
Cet article est disponible en anglais et en italien ici :
Article de Khider Mesloub-anglais-italien- du 1er janvier 2024
Le capitalisme a transformé la vie en champ de bataille où chaque individu est devenu un soldat en guerre permanente contre tous les autres humains également métamorphosés en soldats individuels du capital.
Si autrefois le champ symbolisait pour nos aïeux un havre de paix de l’existence et d’approvisionnement de nourriture, le capitalisme a transformé le champ d’existence en guerres permanentes détruisant la nourriture relationnelle humaine.
L’homme contemporain, rassasié matériellement, a faim d’humanité, dévorée par le capital qui se nourrit uniquement de la production anarchique de marchandises, de l’extraction effrénée de la plus-value, de l’accumulation insatiable de profits.
Loin des champs des réelles guerres permanentes répandues dans tous les continents, on croit vivre en temps de paix au sein d’une communauté humaine pacifiée. En vérité, sous le capitalisme, c’est le règne de la guerre protéiforme permanente, interétatique et interindividuelle : au sein des entreprises (lieu de bataille entre patrons et travailleurs autour de la plus-value), entre entreprises (guerre économique pour les marchés), au sein des pays (guerre de classes entre bourgeois et prolétaires), entre pays (guerre militaire), au sein de la famille (conflits conjugaux et intergénérationnels), entre familles (batailles patrimoniales), au sein de l’individu (rendu dépressif par le système capitaliste pathogène), entre individus (quotidiennement sous tensions et en conflits).
Un auteur chinois a dit : « Comme un long fleuve la vie n’est magnifique qu’en offrant de multiples méandres ». Le capitalisme a transformé ce sage aphorisme en belliqueuse sentence : « Comme un long fleuve la vie n’est jouissive qu’en offrant de torrentielles guerres chroniques ». Le capitalisme a adopté la doctrine de Sun Tzu, un général chinois du 6ᵉ siècle avant notre ère, auteur de « L’art de la guerre ». Doctrine selon laquelle il n’existerait pas de distinction entre les périodes de paix et de guerre. Aussi la guerre est permanente. Notamment la guerre de classe. Et l’acmé n’est pas la lutte armée, mais le fait de soumettre l’ennemi (d’assujettir et de dominer une classe sociale) sans combattre. En lui livrant une guerre psychologique d’attrition visant à lui ôter toute forme de résistance.
Pour sa part, un artiste italien fasciste, pour qui la guerre est une œuvre d’art totale, a écrit : « La guerre, seule hygiène du monde ». Dans la société capitaliste excrémentielle, les hommes, pour se soulager de leur merdique vie, se font dorénavant la guerre comme ils font naturellement leur besoin.
Quant au philosophe allemand, Hegel, produit du capitalisme naissant, il a écrit le plus sagement du monde, sans éprouver le moindre scrupule moral, en guise d’axiome à destination de la nouvelle classe dominante, la bourgeoisie : « La guerre préserve la santé morale des peuples ». Une chose est sûre, elle préserve surtout la santé corporelle et financière des bourgeois, puisqu’ils vivent la guerre en spectateurs, depuis leurs palais et maisons cossus. Dans le cas de Hegel, elle constitua assurément son adrénaline réflexive. Cet immoral et belliqueux postulat hégélien est devenu la conduite de gouvernance de tous les États capitalistes occidentaux qui ont contraint leurs respectifs peuples à s’entretuer sur les champs de guerre à de multiples reprises au cours des deux siècles écoulés, notamment lors de 1914-1918 et 1939-1945, où presque 100 millions de personnes ont été décimées. Ou à livrer des guerres de conquête coloniale à des dizaines de peuples africains, maghrébins et asiatiques.
Sous le capitalisme, comme en temps de guerre où les soldats partent combattre la fleur au fusil, heureux d’être équipés de la technologie de mort, au mépris de leur vie et, surtout, de celle des autres belligérants, pareillement chair à canon joyeuse, les individus de la société moderne sont dressés, à leur insu de plein gré, à vivre en guerre permanente. Avant tout, ils sont ravis d’être de la chair à exploiter. Pour preuve : ils consentent à sacrifier un demi-siècle de leur vie dans le travail aliénant. Certes ils ne partent pas au bagne industriel, administratif ou tertiaire pour besogner la fleur au fusil, mais allégrement et benoîtement avec l’antidépresseur et l’anxiolytique dans les veines, ces béquilles du bonheur chimique, pour lubrifier les rouages ankylosés de leur machine existentielle détraquée par l’aliénation professionnelle.
Comme en temps de guerre où tout le monde communie dans la fibre patriotique, sans avoir conscience d’être l’objet de manipulation politique par leurs gouvernants, ces individus vivent leur exploitation et leur oppression dans la ferveur et la liesse, au grand plaisir et bénéfice du capital.
« La guerre est la souffrance des humbles, mais le divertissement des puissants ». De même, le travail salarié est l’aliénation des prolétaires, mais l’enrichissement des capitalistes. Par le travail salarié le prolétaire livre la guerre à son corps et à sa psyché, graduellement détruits à force d’exploitation forcenée de ces deux fondements constitutifs de son être aliéné au capital.
Si, en temps de guerre, la norme c’est la guerre, où la promesse c’est la victoire, le moyen la chair humaine, en temps de répit d’économie « pacifiée », la règle c’est la guerre économique, la promesse c’est les gains (la plus-value pour le capital, la consommation, l’acquisition des biens pour le soldat-salarié) ; le moyen, c’est tout un chacun (chair à exploiter).
La corrélation entre les deux moments de vie similaires se niche dans le conditionnement culturel et pédagogique ayant balisé le chemin vers la guerre, la normalisation de la mentalité belliciste opérée par l’Éducation et les médias. Dans les deux contextes, la vie est un champ de bataille, un terrain de conflits permanents.
Tous les matins, chaque soldat-salarié se lève pour partir (faire) à la guerre économique. Comme en temps de guerre où les routes pullulent de soldats prêts à livrer bataille, en temps d’économie « pacifiée », les soldats-salariés envahissent quotidiennement les routes avec leurs voitures (ou dans les bus) pour aller prendre position dans l’entreprise afin de mener la bataille de la production effrénée et des parts de marché convoités, au grand contentement de la Majesté le Capital, qui tire profit, au double sens du terme, du travail salarié et aliéné.
Si, en temps de guerre, le soldat est l’outil et le moyen de la violence déchaînée, en temps d’économie « pacifiée », les travailleurs sont l’instrument et le moyen du capitalisme débridé. Sans ces soldats salariés interchangeables aliénés, ni la guerre ni le capitalisme n’existeraient. Comme l’écrit Étienne de la Boétie : « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genou » (à trimer pour eux et à faire leurs guerres).
On nous assène qu’il faut gagner sa vie à la sueur de son front. Cette maxime péremptoire consonne comme un obus avec cette recommandation militaire : il faut être fier de perdre sa vie sur le front. Dans les deux circonstances, on gagne ses galons une fois seulement avoir sacrifié sa vie sur les fronts respectivement de la sueur laborieuse exsudée par l’exploitation, et du suaire oblatif vomi par les guerres : la tombe de l’inconnu pour le soldat, la retraite tombale pour le salarié.
C’est avec les prolétaires que les riches se font poliment la guerre. Mais c’est avec les guerres quotidiennes que les riches défont politiquement les prolétaires. Les tensions et conflits permanents entre individus, attisés et entretenus par le système capitaliste par essence belligène, desservent les intérêts du prolétariat, désarment leur puissance de riposte, épuisent leurs ressources de combativité collective, dissolvent leur vigueur intellectuelle et ardeur réflexive.
Sous le capitalisme, l’ancien esprit de combativité a été détourné de ses fins. Comme l’écrit Guy Debord : « maintenant l’homme cesse de pouvoir ressembler aux combats de son père ou de son grand-père, il doit être étroitement accordé à l’image prosternée du présent éternel de la soumission à l’argent ».
Victimes de cet esprit oblatif (militaire) inhérent à toute société de classe, dominée par la mentalité grégaire, les soldats salariés perdent leur vie à la gagner sur le front du travail aliénant et destructeur.
Pourquoi acceptons-nous de nous lever chaque matin pour partir joyeusement à la guerre capitaliste ? Car elle est devenue la norme et la culture communes. Par la puissante force de l’endoctrinement idéologique, l’individu ne conçoit pas une autre réalité, un autre mode d’existence solidaire et pacifique, fondé sur la satisfaction des besoins humains et non le profit. Sous le capitalisme, la Barbarie, par le conditionnement des esprits, a pris le visage d’humanité : aussi tout le monde croit que la barbarie capitaliste est la normalité. Comme si la maladie, qui aurait remplacé la santé sous l’effet d’une contamination causée par un système pathogène contrôlé par une puissance méphistophélique, devenait la norme de la vie. La Barbarie capitaliste s’est affublée du visage d’humanité, car le capitalisme a réussi le tour de force à la transformer en normalité.
Tout un chacun appréhende la réalité uniquement par le prisme du capital logé et incrusté dans son cerveau, si on peut appeler cette chose cerveau, malléable à souhait et aliénable à vil prix, pour qui la promesse d’une maison, d’une voiture ou d’un smartphone justifie toutes les compromissions, trahisons, dépravations morales. Même si, la maison, la voiture et le smartphone ne lui appartiendront réellement jamais, mais à la banque (qui nous vend notre existence à crédit).
À l’instar de l’entreprise où il trime comme un esclave du matin au soir, le produit ne lui appartiendra jamais. Au contraire, à la moindre fâcheuse conjoncture financière ou fluctuation économique l’entreprise le congédie comme un kleenex usagé.
Pourtant, il arbore toujours de la fierté d’aliéner sa vie à une entreprise qui lui vend l’espoir d’avoir la possibilité de s’endetter pour acheter sa vie à crédit pour le grand profit des banquiers. Pauvre prolo ! Il se croit libre. En réalité il est pressuré et par son patron, et par ses banquiers, et par ses créanciers.
À la guerre comme à l’usine. Acheter son existence à crédit est le summum de l’aliénation. Tu crois posséder des biens, mais en réalité tu es possédé par les biens. Tu es doublement esclave de la marchandise. Tu la produis sans te l’approprier (elle demeure propriété du capitaliste détenteur des moyens de production). Tu l’achètes ensuite à crédit (elle demeure potentiellement la propriété du banquier en cas de défaillance de paiement).
L’avenir incertain et chaotique est la seule perspective existentielle offerte dans le monde capitaliste. Dans cet univers impitoyable de l’économie libérale anarchique, les promesses n’honorent jamais l’avenir de leur présence. L’avenir se languit toujours de l’absence des promesses au banquet de l’existence qui rate constamment son rendez-vous avec le bonheur, valeur inconnue dans le monde capitaliste. Car le capitalisme ne reconnaît qu’une seule valeur, la valeur marchande, un seul bonheur frelaté, la solvabilité.
L’insécurité est le mode d’existence du capitalisme. Le capitaliste vit constamment avec la peur de la mévente, l’absence de réalisation de la plus-value. Le travailleur vit avec la hantise de la rupture de son contrat d’esclavage-salarié, nommé par euphémisme chômage. Ces épées de Damoclès suspendues au-dessus de la tête de tous les individus aiguisent leur tempérament agressif en le rendant encore plus tranchant, plus sanglant. La société devient à leurs yeux, emplis de hargne et de haine, une arène de combat, où tous les coups (bas) sont permis.
La méfiance et la défiance leur servent de bouclier dans leurs frontales relations. Les échanges entre individus atomisés et lobotomisés (car l’expression courante millénaire « relations humaines » est inappropriée pour qualifier le mode de communication usuel au sein du capitalisme) sont marqués par des rapports mercantiles. L’intérêt encadre leurs relations. La cupidité anime leurs intentions. Le profit guide leurs attentes. Comme sur un marché où dominent uniquement les échanges marchands, dans la société les relations sont également régies par des rapports marchands. On se juge. On se jauge. On évalue nos valeurs pécuniaires respectives pour décider si la relation est profitable et rentable.
La suspicion commande toutes les relations. L’innocente fraternité, la gratuité sentimentale, la pureté amicale sont suspectes aux yeux de la majorité d’individus façonnés par la mentalité cupide. Pour eux, tout échange suinte le parfum d’une transaction lucrative, sent l’odeur monétaire.
Khider MESLOUB
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2024/01/a-vida-capitalista-e-um-longo-rio-de.html
Mes meilleurs voeux à l’auteur,
Mais, il ne faut pas se tromper sur les riches ou plus précisément ces humains d’hier et d’aujourd’hui qui finissent par convaincre les mêmes gens qu’eux aux mêmes époques, qu’ils valent mieux qu’eux tous ( ce qui ne fait pas nécessairement de ces, « Tous », à mes yeux bien sûr, les plus braves gens qui soient ), qu’ils ont le droit d’exploiter leurs forces naturelles et d’en tirer bénéfices sans rien faire d’autre que de vivre une vie oiseuse à parader en se faisant passer pour les meilleurs devant ce Tous qui se pâme au labeur en exigeant que la parade ne s’interrompe jamais.
Le cinéma, ses acteurs, le littéraire, ses écrivains, etc. et toutes ces fadaises pseudo-culturelles où il ne se produit rien, mais qui peuvent détruire ou absolument tout modifier de ce qui fait la nature des gens (au sens tout ce qui est indépendant de leur volonté), l’inné, le Bon par conséquent, sont d’excellents exemples à la démonstration.
Les gens, donc, le presque « Tous » alors, de plus en plus ont à leur disposition des outils performants que sont l’informatique, le Web et les réseaux sociaux où ils peuvent disposer gratuitement, ou s’organiser entre eux en tant que clans pour que ça le soit, de ces divertissements (au sens qui détournent de penser à sa situation et importance propre et réelle dans ce monde), eh bien, non!
Il suffit à la paresse cupide organisée qui se prétend élite de les faire, à grands coups de réclames, revenir à eux en les assimilant à de la piraterie, ainsi, à leurs propres yeux les presque « Tous » deviennent un brigandage de la propriété intellectuelle, comme si celle-ci existait, qu’il y en ait un seul sur Terre qui puisse assurer qu’une idée ou autres provient exclusivement de lui seul.
Comme dans l’ancien temps, les serfs, esclaves donc, payaient à celui dit leur seigneur un droit pour travailler les terres de celui-ci, qu’y a-t-il de différent à payer et repayer sans cesse pour avoir accès à une composition quelconque de nos jours et payer pour travailler les soi-disant terres d’un fainéant qui ne peut pas par ses bras seuls entretenir la vastitude de terrain à laquelle il prétend.
Les lois qui étaient censées protéger l’Homme moderne contre l’arbitraire se sont si bien faites transgresser par la traîtrise et l’indélicatesse au fil du temps, qu’aujourd’hui le braconnage devrait être une activité clanique organisée dans tous les domaines par les gens dits populaires, or, c’est le rabaissement de soi qui s’observe, la division entre les uns et les autres pour paraître louables (comme une chose) aux yeux de ce qu’on affecte comme étant meilleur que soi, en un mot, soumission!
Tant que nous continuerons à juger un système auquel nous faisons soumission sans vouloir prendre conscience que des alternatives existent avec les moyens modernes dont nous disposons, ledit système n’aura absolument rien à craindre quand à sa pérennité.
Les choses sont simples, pour devenir riche, il faut avoir un peu de jugeotte et accepter de prendre tous les risques contraires aux lois.
Pour devenir libre, c’est pareil, il faut accepter de prendre les risques contraires aux lois qui ne sont plus faites pour protéger l’ensemble et ses différentes majorités, le peuple.
De sorte que, plus il y aura de braconniers et de braconnage organisés dans tous les domaines et qu’il aura interdépendance entre les différentes activités par l’usage du troc, moins la pseudo élite disposera de cet encadrement qui contient son organisation des choses dans le ronronnement séculaire où il se trouve.
Si c’est l’argent qui fait leur pouvoir et que nous le comprenons privons les de cette manne qui nous sera bien plus profitable à demeurer dans nos poches vu les coûts exorbitants que prennent les éléments indispensables à notre survie et qui pour le moment demeurent hors d’atteinte de nos capacités immédiates à en réduire le prix.
Ce qui veut dire, que dès maintenant compte tenu de la nature des évènements mondiaux qui se dégradent, il n’est plus temps de s »appesantir en constats doloristes auprès de l’intelligence des gens, mais de les pousser à l’anticipation, les convaincre de s’organiser en vue des suites éventuelles, à nouvelle année nouvelles démarchent, le temps de la proactivité des comportements de la Résistance est arrivé.
Tout ce qui était parti bien trop tôt et s’était au fil du temps transformé en arnaques à capitaliser du fric sur les peurs et les crédulités des gens (les gens qui suivent depuis longtemps savent de quoi il est question), sont à fuir aujourd’hui, les arnaqueurs resteront des arnaqueurs.
D’où l’intérêt du clan, (ici, au sens exogamique), les associations corporatistes n’étant d’aucune utilité puisque infidèles à leurs membres et leurs intérêts, le syndicalisme est à fuir par conséquent, car si un clan ou un individu peut rapidement mettre en place une adaptabilité à une situation et des circonstances stressantes, un syndicat s’en montrera incapable pour de multiples raisons liées à sa constitution elle-même.
C’est de la Résistance, pour que celle-ci soit efficace, elle doit devenir groupusculaire.
On ne parle pas de violer les lois là, mais il n’y a absolument plus besoin de passer par des plateformes dédiées pour avoir accès au streaming, un bonne organisation entre les gens ratiboiserait en moins de temps qu’il n’en faut pour le croire toute l’économie de rapine dont les principaux acteurs sont de la purulence qui voue à ses admirateurs le plus grand mépris.
Les outils sont là, aussi bien que l’intelligence pour les faire fonctionner, faut juste ne plus succomber à la paresse intellectuelle, car jusqu’ici, d’où la pseudo élite tenait-elle son pouvoir sur les autres, sinon d’un prétendu savoir bien supérieur quant à toutes choses, que ces autres ne détenaient pas, eux.
C’est faux, nous le savons dorénavant, le charlatanisme est démasqué.
Car, la fin de l’année 2019 et jusqu’à ce jour, tous les évènements mondiaux qui ont constitué l’ordinaire des gens de quasiment tous les peuples du monde, en même temps, ont réfuté avec force cette mythologie, à laquelle nous nous soumettions de bonne grâce, parce que nous sommes conditionnés depuis des générations et des siècles à l’obéissance de cette croyance et que nous avons pour la plupart envers soi-même que très peu d’estime intrinsèque de notre valeur propre, en réalité ce qui nous détermine à nos propres yeux, c’est la valeur que nous affecte nos autorités à leur soumission et celle que cette considération de nous-mêmes par elles, que nous nous efforçons d’imposer aux yeux des autres.
J’existe et suis digne d’intérêt, de respect et considération, parce que je ne n’incarne aucun danger aux yeux et à l’esprit de mes maîtres.
Voilà ce que nous nous évertuons à être en permanence.
En vérité, il n’y a que deux classes sociales avec lesquelles joue la supercherie bimane qui les exploite, l’esclave de maison qui s’oppose à celui des champs.
Puisqu’en réalité, la seule privation de liberté naturelle que nous ayons, c’est celle de pourvoir à la nécessité d’alimenter notre corps en eau et nourriture pour qu’il survive, tout le reste n’est qu’aliénation à des principes dont l’affranchissement est tout à fait atteignable dès lors que nous accepterons de vivre en petits clans qui collaborent les uns avec les autres à l’obtention de ces nécessités.
Le reste, c’est du roman, la nuance qui existe entre nécessité et besoin!
Leurs conventions, à ces pseudos puissants, dont une seule journée de vingt-quatre heures suffirait pour que nous nous en débarrassions tous, si nous en convenions ensemble, planétairement.
Qu’y pourraient-ils, ils se bombarderaient eux-mêmes l’endroit où ils habitent, leurs forces y pourraient quoi que ce soit, si en même temps qu’une partie des populations s’attaquaient à ce qui symbolise la puissance, l’autre prendrait comme otages les familles et les biens de ces valets armés prêts à tirer sur leurs voisins et parents pour défendre des intérêts qui ne sont pas les-leurs?
Les chroniques du passé, alors que les anciens ne disposaient de tous les moyens qui sont les nôtres, sont là pour démontrer, que c’est parce que nous ne faisons que pleurnicher sans rien proposer comme alternatives, qui fait que nous stagnons dans une position qui à force de la conserver, nous fait tous souffrir.
La croyance au divin, (pour justifier ma dernière critique à l’auteur) ne peut que rendre, l’Homme, libre, dans son essence avant même son existence, car aucun Homme ne peut aujourd’hui être un être responsable, s’il s’ampute son propre devoir de rester Libre devant le Mystère, en octroyant à des rédactions totalement humaines une pseudo sacralité, qu’aucun sens divin n’accepterait comme étant sien.
C’est plus le détournement face aux responsabilités envers notre propre liberté à ne jamais nous soumettre à aucun nouvel esclavage que la croyance en Dieu nous octroie, qui fait que nous persistons à demeurer et nous comporter comme des larves humaines encore non épanouies entre les mains de manipulateurs, qui ne peuvent demeurer à nous commander que parce qu’ils sont tous dévoués au Mal.
En effaçant le vrai Dieu de nos existences, nous avons aboli en même temps pour nous-mêmes, l’espérance et la vertu du Bien.
Nous nous révulsons, d’accord, de voir avec quelle aisance le Mal peut opérer quiètement sur la planète, mais honnêtement, nos simagrées ne trompent que nous-mêmes, les émeutes du mois de juin dernier le confirment, le cas échéant , tout ça n’était qu’un opportunisme bêlant suscité par le mimétisme inconscient des raisons qui motivaient le comportement.
Car, on ne va pas dire de ces braves jeunes gens qu’ils ont réellement fait preuve d’une certaine conscience quant à ce qui est arrivé à Nahel, aussi injuste cela était-il, alors que depuis plus de deux mois, eux, qui sont les plus gros consommateurs des vidéos et images de guerres horribles comme elles peuvent l’être, ne trouvent pas en eux devant le génocide inadmissible des populations palestiniennes, les motifs de révolte qui leur ont permis le défoulement de l’été dernier.
Cela avait touché toute la France pour une fois, une situation qui a tellement fait peur aux pouvoirs publics et toutes cette flagornerie prétendument patriotique qui avait tant donné dans l’emballement, que depuis le 7 octobre, ça n’est plus qu’une ridicule tartufferie soi-disant nationale, qui s’est elle-même recouverte de ses propres excréments.
Que reste-t-il de tout ce récent épisode du mécontentement auquel les institutions ont donné pour leurs besoins, tant d’écho, de la sociologie et philosophie de pacotille, qui établissent toutes deux, que notre société est livrée à l’ultraviolence du désoeuvrement, alors qu’en vérité, jamais troupeau français ne paît plus paisiblement et passivement que celui actuel avec ses « jacqueries » qui ne font jamais le moindre mort chez celles et ceux contre lesquelles soi-disant, elles s’insurgent.
Des rassemblements ou des manifestations, qui ne sont plus qui ne sont plus que des spectres hideux et malfaisants revenant errer parmi les quasi morts intellectuels que nous sommes, pour tourmenter le pays à lui rappeler, que dedans, à une époque, il abritait une nation qui faisait rêver et envie aux autres, mon Dieu, quelle décadence.
Mascarades tout ça, tout ce qu’il y a dire là-dessus, que ce soit d’un côté comme de l’autre, c’est pouah! sur ces comédies.
J’en terminerai là, non sans dire et rappeler encore une fois, nous devons proposer aux autres des alternatives, pas se proposer soi-même comme étant tel, non, mais donner des idées, tracer des pistes constamment pour que les gens s’incluent dedans et les fassent évoluer, être proactifs comme jamais nous ne l’avons été, car les solidarités naturelles s’établiront d’elles-mêmes, seulement, voilà, le temps va nous manquer si nous n’établissons pas dès aujourd’hui entre nous les ponts et les passerelles qui demain nous sauverons la vie.
Les choses vont évoluer vite et pas vers l’amélioration, tenons-nous-le pour dit.
Encore une fois, mes meilleurs voeux de santé à tous.