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Dati, le pouvoir à la force des dents

OLIVIER CABANEL — La nouvelle ministre de la culture a un parcours étonnant, et à la lumière de plusieurs investigations, il apparaît que le poste suprême qu’elle a obtenu à nécessité de sa part beaucoup d’ingéniosité, de tactique et d’obstination.

Pour financer ses études, Rachida effectue des petits boulots, comme tout étudiant qui se respecte lorsqu’il est issu de milieu modeste.

Vendeuse de porte à porte, par exemple.

Et pour obtenir son MBA, (master of Business administration) elle obtient le soutien de Jean Luc Lagardère, aujourd’hui disparu dans des circonstances douteuses que l’on dit mélées à la mafia russe, et dont les affaires ont été reprises par son fils, Arnaud, récemment soupçonné par l’AMF (autorité des marché financiers) pour un cas probable de délit d’initié (vente des actions EADS) dévoilé par le Canard enchaîné le 30 mai 2007.

En 1987, elle obtient l’aide d’Albin Chalandon pour devenir chargée d’étude dans le groupe Elf Aquitaine.

Elle l’avait rencontré lors d’une réception à l’ambassade d’Algérie.

Puis c’est Jacques attali, président de la BERD (banque européenne pour la reconstruction et le développement) qui lui permet de devenir contrôleuse et secrétaire.

Ce même jacque Attali qui est aujourd’hui dans les « petits papiers » de Nicolas Sarkozy, lequel l’a nommé président de la « commission pour la libération de la croissance française », appelée aujourd’hui modestement « commission Attali ».

On voit aujourd’hui les résultats probants du travail de cette commission.

Mais revenons à Rachida : à n’en point douter, c’est le type même de l’arriviste, et elle applique mieux que tout autre le vieil adage qui dit que pour réussir, il faut des relations.

Pourtant, elle est aujourd’hui en disgrâce.

« Elle a voulu faire du sarkosysme pur et dur, passer en force, n’en faire qu’a sa tête, s’est laissé fasciner par ce qui brille, en oubliant l’art de se faire pardonner, par un milieu aussi feutré que sévère » écrit Sylvie Pierre Brossolette dans le numéro 1905 du Point.

Cette disgrâce se traduit par la position en 2ème place sur la liste UMP, derrière Michel Barnier.

Dur pour elle qui visait la Mairie de Paris.

Ce qui faisait sourire les responsables de l’UMP.

On lui reproche dans son parti de court-circuiter tout le monde.

Mais elle, elle est satisfaite du travail accompli.

Dans le JDD, elle déclare être fière « d’avoir mené à bien trente réformes en vingt quatre mois ».

Et tant pis si elle s’est attiré les foudres de l’USM (union des syndicats de la magistrature) après avoir comparé les conseillers de la cour de cassation à des « petits pois »

Sa formule magique : « le président m’a dit que… » avait fini par agacer sérieusement Sarkozy et ses proches.

D’autant qu’elle laisse planer une menace sur son ex « cher président », (même si elle s’en défend) car de 2004 à 2005, elle s’occupait du secteur des marchés publics, et serait prète à accrocher des casseroles à certains responsables du département des Hauts-de-Seine, ce qui, on s’en doute, n’a guère enchanté Sarkozy, qui présidait le département à cette époque.lien

Elle qui pour réussir était prête à tout, et rayait pratiquement le parquet avec les dents tombe aujourd’hui de haut.

D’autant qu’un nouveau scandale la touche indirectement : son beau-frère (il a épousé une de ses sœurs) est mis en examen, accusé par une collégienne de 15 ans de viol.

Cette nouvelle casserole tombe au plus mauvais moment pour Rachida, qui avait déjà eu à souffrir d’avoir des frères impliqués dans des actes répréhensibles.lien

Son bilan reste discutable : les cas de suicides en prison se multiplient, des tribunaux en province sont fermés, obligeant les justiciables à courir des kilomètres pour se défendre, et elle s’est donnée l’image, tout comme son protecteur d’alors, d’une personnalité « bling-bling », attirée par le luxe, comme le papillon par la lumière.

Pour l’anniversaire de Dior, elle était au premier rang.

Mais lorsque la grogne gronde dans les prisons, autant pour les prisonniers que pour leurs gardiens, elle répond absente… ou du moins détachée.

Sa carrière comme conseillère européenne ne risque pas de laisser des souvenirs impérissables, car comme ont pu le constater les jeunes de l’UMP qui l’avaient invité à un Quizz humoristique, elle n’a pas vraiment l’idée de ce qu’elle pourra faire au parlement européen.

En tout cas, on ne la sent pas très enthousiaste.

Comme disait un vieil ami africain : « lorsque tu ne sais pas où tu vas, regardes d’où tu viens ».

Une réflexion sur “Dati, le pouvoir à la force des dents

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